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Un vent de colère contre le maire de Pamandzi

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La mairie de Pamandzi a été débloquée, ce jeudi matin.

Les bureaux de l’hôtel de ville de Pamandzi sont à nouveau accessibles au public depuis mercredi matin. Le torchon brûle désormais entre la majorité municipale et l’un de ses membres, Daniel Zaïdani, le conseiller départemental, nommément désigné jeudi comme étant l’instigateur d’un mouvement de colère (qui n’en serait pas une) d’une quinzaine de personnes essentiellement issues de son quartier Sandravoague.

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Le premier adjoint au maire, Ibrahim Madi M’Doihoma, voit dans ce mouvement un coup politique contre Madi Madi Souf.

L’énervement a, en effet, conduit mardi un groupe d’une quinzaine d’individus à bloquer l’accès aux locaux de la municipalité de Pamandzi. Ils comptaient ainsi protester contre la gestion par l’équipe municipale actuelle de certains événements ayant conduit à des mesures disciplinaires à l’encontre de certains agents municipaux. « C’est nous qui avons élu Madi Madi Souf à la tête de cette commune et il ne nous écoute pas. Il n’en fait qu’à sa tête et ne nous consulte jamais avant de prendre certaines décisions qui nous engagent tous », lance B., une habitante du quartier Sandravoangue, fervent soutien de ce mouvement colère. Résidant aux environs de l’hôtel de ville, Assane est venu prendre l’air sur un banc situé sur le trottoir d’en face. Il ne décolère pas après que le premier adjoint au maire, Ibrahim Madi M’Doihoma, ait demandé l’assistance de la force publique pour libérer l’accès des lieux à la barbe des manifestants. Ses piques verbaux sont dirigés contre le premier magistrat qu’il surnomme « Madi avion, parce que régulièrement en déplacement hors du territoire. Comment voulez-vous qu’il gère sereinement les affaires de la commune, il n’est presque jamais là ? Si au moins ses voyages généraient des retombées positives pour Pamandzi et ses habitants, nous pourrions comprendre. Lui et ses adjoints font n’importe quoi et ne mesurent pas les conséquences de leurs décisions. Ils sont arrogants et licencient des agents compétents qui n’ont fait aucun mal aux Pamandziens ». 

« Mécontents de ne plus avoir des privilèges »

Voilà le décor (des récriminations) planté, avec au milieu, le refus officiellement signifié par écrit au ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer d’une extension de la zone d’intervention de la police sur la Petite-Terre et l’implantation d’un commissariat. Autre grief évoqué, la non-signature d’un courrier officiel initié par le président de l’intercommunalité, Saïd Omar Oili, demandant le maintien de l’aéroport à Pamandzi dans le cadre du débat en cours sur le lieu d’accueil de la future piste longue. Les proches du maire estime qu’il a eu raison de ne pas cautionner cette missive car il s’agissait « de la volonté d’un homme imbu de sa personne à se mettre en avant alors que les membres de l’Association des maires de Mayotte présidée par Madi Souf, s’est déjà officiellement prononcée en ce sens il y a plusieurs semaines ».

Le maire étant en déplacement, c’est son premier adjoint, Ibrahim Madi M’Doihoma, autre élu originaire du quartier Sandravoigue et oncle de Daniel Zaïdani, qui gère cette situation de crise politique récurrente à Pamandzi. « La réalité des faits est que certaines personnes nostalgiques des régimes passés, habituées aux distributions de petits mandats locaux, d’emplois réservés à leurs enfants et proches sont mécontents de ne plus avoir ces privilèges. Ils sont rejoints par des chefs d’entreprises qui n’ont pas réalisé les travaux pour lesquels ils ont reçu de l’argent de la municipalité précédente et des agents qui n’effectuent pas les tâches auxquels ils sont assignés », indique l’adjoint. 

Il explique aussi que la municipalité actuelle de Pamandzi a hérité d’un déficit avoisinant deux millions d’euros et que pour le résorber, il leur fallait soit augmenter l’assiette des impôts locaux soit réduire la masse salariale. Ce serait à ce titre que des contrats de travail périodiques n’ont pas été renouvelés, que des redéploiements de personnels auraient été opérés en fonction des besoins réels des services et des compétences des uns et des autres. L’exigence du respect des heures d’embauche et du temps de travail aurait valu au maire et à ses adjoints d’être accusés de « harcèlement ». Selon M. M’Doihoma, certains agents qui s’autorisaient de prendre le travail avec une heure de retard n’avaient pas de scrupules à aller faire leurs courses aux heures de travail dans un centre commercial proche à la vue de leurs élus. Un système que le rigoureux Madi Madi Souf refuse de cautionner. 

L’ombre de Daniel Zaïdani

L’adjoint accuse Daniel Zaïdani (pourtant membre du MDM de Pamandzi) d’être à la source de ce désordre parce qu’il vise le fauteuil de maire en 2026. Pour lui, de telles manœuvres sont inutiles car Madi Madi Souf ne souhaite pas briguer un deuxième mandat électif. Les amabilités fusent et M’Doihoma n’hésite pas de qualifier la manœuvre de honteuse et scandaleuse de la part d’une personne ayant reçu le soutien inconditionnel du maire de Pamandzi pour se faire élire conseiller départemental. « Son manque de scrupules est écœurant. Il est allé jusqu’à utiliser des documents personnels d’un agent communal défunt, paix à son âme, pour assoir ses manipulations politiciennes », avance l’élu, en faisant référence ici à un agent municipal décédé récemment. Lequel avait suivi un stage préalable à un poste de policier municipal. « « Big One » était un ami, et il savait depuis trois mois avant la fin de son stage qu’il n’exercerait pas une telle fonction parce que ses formateurs s’étaient prononcés en sa défaveur. » Il a également donné sa version des faits au sujet d’un policier municipal rétrogradé après qu’il se soit filmé en compagnie de petits voyous connus des Pamandziens. La vidéo publiée sur les réseaux sociaux aurait fait réagir le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, qui aurait demandé un rapport sur le policier municipal concerné, d’où la mesure disciplinaire prise à l’encontre. 

Fustigeant à nouveau Daniel Zaïdani, le premier adjoint au maire de Pamandzi l’accuse d’avoir la critique facile alors qu’il répond aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de travailler les nombreux projets du canton ou de les défendre au niveau du département de Mayotte. « Il n’est visible ni au conseil départemental ni dans le bureau que la commune a mis à sa disposition. Seules les araignées en ont pris possession. Les trains qui n’arrivent pas à l’heure, notre équipe n’en veut pas », martèle-t-il.

L’adjoint nie avoir eu des écarts de langage

C’est dans ce climat que Daniel Zaïdani a adressé, jeudi matin, un communiqué de presse aux médias locaux dans lequel il affirme que M. D’Hoimoma aurait eu des propos insultants à l’égard des habitants de Pamandzi et qu’il leur devait des excuses pour les avoir qualifiés de « chiens qui aboient ». La réponse du premier adjoint au maire ne s’est pas fait attendre : « J’ai été éduqué par un père et par les Pamandziens dans un esprit respectueux et vertueux à leur image, l’insulte est inconnue dans mon vocabulaire. Cette manœuvre n’est rien d’autre qu’une tempête dans un verre d’eau ». Il affirme que les seuls mots qu’il aurait adressé aux manifestants au moment où il libérait l’accès à la mairie ont été : « Vous pouvez crier, mais moi, je travaille ». C’est plus tard qu’un de ses collègues lui aurait appris qu’un des manifestants, issu du quartier de Daniel Zaïdani, avait surenchéri avec l’usage du mot « chien » en comparatif …. Ce qui est certain, c’est que les choses ne vont pas s’arranger entre le conseiller départemental et ses anciens amis et soutiens politiques du MDM local. « Ce type ne s’entend avec personne, pas plus son binôme, que les équipes municipales précédentes. Nous avons cru en sa bonne foi et l’avons aidé à se faire réélire pour nous apercevoir aujourd’hui que c’est lui qui pose des problèmes », a complété Ibrahim Madi M’Doihoma.

Les grévistes comptent maintenant sur le conseil constitutionnel

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Deux fois 49.3, c’est presque le nombre de manifestants qui a rejoint la place de la République, à Mamoudzou. La mobilisation continue pour les syndicats (enfin pas tous) pour contrer la réforme faisant passer l’âge légal de la retraite à 64 ans.

Après le passage en force de la loi sur la réforme des retraites et l’échec de la motion de censure, ce lundi, il reste de l’espoir pour la centaine de personnes présentes sur le parvis du comité de tourisme de Mayotte. « Il y a encore le conseil constitutionnel, qui peut invalider la réforme. C’est déjà arrivé avec le contrat première embauche en 2006 », rappelle Henri Nouri, qui note que « la majorité est toujours opposée à la réforme ». Le secrétaire général Snes Mayotte (syndicat national des enseignements de second degré) compte ainsi sur le référendum d’initiative partagée (RIP). Ce dispositif peut permettre à une autre loi, en l’occurrence qui empêche le report de l’âge légal à 62 ans, d’être adopté en recueillant 4,8 millions de signatures.

La mobilisation est donc toujours « nécessaire et plus que jamais », défend Balahachi Ousseni, le secrétaire général de la CFDT Mayotte. Pour marquer le coup, le cortège a pris la direction de Cavani et la permanence du sénateur Thani Mohamed Soilihi, vers 10h30. Le sénateur mahorais fait partie des parlementaires ayant voté le texte et est le seul de l’île à être dans le parti présidentiel Renaissance (ex-La République en marche).

Peu de corps de métier représentés

Comme la dernière fois, la profession qui s’est le plus mobilisée reste celle des enseignants. Une déception pour le secrétaire général de la CFDT Mayotte. « Il y a deux autres corps de métier qui vont être particulièrement touchés par cette réforme, les soignants et le BTP. Les soignants ne portent pas que des choses légères. Est-ce qu’ils peuvent faire ça jusqu’à 64 ans ? », fait remarquer le syndicaliste, qui comptait aussi sur les retraités mahorais aux petites pensions pour s’associer au mouvement. Même parmi les syndicats, le front s’est un peu étiolé ces derniers temps, la Confédération générale du travail (hors CGT éduc’) et Force ouvrière n’ayant pas souhaité marcher aux côtés des manifestants du jour. 

Ce n’est peut-être que partie remise. Le référendum d’initiative partagée (RIP) clairement visé doit nécessiter neuf mois le temps de recueillir assez de signatures. En 2020, celui sur la privatisation des aéroports de Paris n’avait atteint qu’un million de signatures, mais avait convaincu l’État d’y renoncer.

Les voix mahoraises soumises au chantage ?

C’est ce qu’a affirmé Estelle Youssouffa, la députée de la première circonscription de Mayotte, au micro de Radio Courtoisie. Selon elle, on lui a « fait comprendre que si [elle soutenait] la motion de censure transpartisane, cela empêcherait la destruction de bidonvilles à Mayotte. Vous imaginez la gravité du chantage ? ». Défendant sur les plateaux de télévision le texte présenté par son groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) à l’Assemblée nationale, elle a voté lundi pour la motion qui a échoué à neuf voix près.

N’ayant pas voté celle-ci, Mansour Kamardine (Les Républicains) a expliqué ses raisons. « J’ai obtenu, de haute lutte, avec le soutien total du groupe LR, une augmentation du minimum retraite à Mayotte de 150 euros. J’ai obtenu, également, l’engagement du gouvernement que la retraite complémentaire des agents contractuels du secteur public (Ircantec) soit ouverte à Mayotte, avant la fin de l’année », a-t-il avancé. Sans parler de chantage, il a toutefois indiquer que la chute du gouvernement pouvait « reporter, à des dates inconnues, l’urgente opération Wuambushu du mois d’avril et la loi de sécurisation de Mayotte du mois de juin ».

L’agence régionale de santé vise une meilleure qualité des soins

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L’installation d’une structure régionale d’appui (SRA) et la préfiguration d’une mission régionale inspections-contrôles, réclamations et évaluations (MRICRE) ont été présentée par Olivier Brahic (au centre), Jean-Mathieu Defour, Marie France Angelini-Tibert et Nicolas Bocquelet.

La qualité et la sécurité des soins constituent, sur l’île aux parfums comme partout en France, une priorité majeure pour l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, notamment dans la perspective du développement de nouvelles filières et structures de soins sur le territoire, dans les secteurs hospitaliers, libéraux et médico-sociaux. Ce mercredi, a marqué la signature de convention entre l’agence régionale de santé et l’association Orison. 

Afin d’assurer à la population de Mayotte des prises en charge de qualité, deux projets sont lancés par l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, à savoir l’installation d’une structure régionale d’appui (SRA) et la préfiguration d’une mission régionale inspections-contrôles, réclamations et évaluations (MRICRE). L’organisation a désigné l’association Orison (organisation régionale d’appui de sécurité des soins) comme sa structure régionale d’appui à la qualité des soins et à la sécurité des patients. Ce projet est mis en place afin de pouvoir « accompagner les professionnels des établissements de santé, médico-sociaux et libéraux », explique Olivier Brahic, directeur général de l’ARS de Mayotte. 

Améliorer la prise en charge des patients

Cette SRA répond à trois orientations stratégiques : promouvoir la culture sécurité et accompagner la gestion et le traitement des événements indésirables associés aux soins (EIAS), et plus particulièrement les graves, accompagner les professionnels de santé dans leur démarche d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, et participer au développement de la culture de pertinence des soins. Dans le cadre de la gestion des événements indésirables associés aux soins, « l’idée c’est que ces événements ne soient pas cachés, dans le but de pouvoir améliorer la prise en charge des patients », affirme le directeur. Pour Nicolas Bocquelet, secrétaire général d’Orison, « la démarche de déclaration constitue un levier essentiel pour comprendre la survenu de ces événements et permet collectivement de les éviter, de réduire leur gravité et surtout leur récurrence ». L’association accompagnera avec « bienveillance, en appliquant des méthodologies approuvées tout en favorisant la réflexion en équipe », selon Marie-France Angelini-Tibert, directeur opérationnel d’Orison. En complément, le secrétaire général affirme que « c’est en travaillant ensemble que nous pourrons offrir une qualité de soins, tout en sécurité, à l’ensemble de la population ». 

« L’obligation de déclarer ces événements »

L’agence régionale de santé se « doit de répondre aux standards nationaux », clarifie Olivier Brahic. Tout comme le centre hospitalier de Mayotte, qui doit « répondre à un certain nombre de prérogatives, comme les autres centres hospitaliers de l’Hexagone et des outre-mer », ajoute Jean-Mathieu Defour, directeur du CHM. Cette réponse doit s’appliquer notamment dans la démarche qualité – gestion des risques, en rapport aux impératifs de la certification de la Haute Autorité de Santé. Pour le directeur de l’ARS, lors d’un signalement d’EIAS, l’une des clefs est de « remonter la chaîne pour voir où a eu un lieu un dysfonctionnement. Souvent quand il y a un problème grave, c’est qu’il y a eu plusieurs petits avants sur la chaîne ». 

Ces événements sont basés sur les déclarations des professionnels de santé et des usagers, via un portail national de déclaration d’événements. « Les professionnels de santé ont l’obligation de déclarer ces événements », rappelle le directeur du CHM. En 2022, environ 600 événements ont été déclarés au centre hospitalier, rassemblant des signalements des professionnels de santé et des usagers, allant des signalements relatifs « au service d’un repas froid, à la perte de lunettes, jusqu’aux plus graves », relativise Jean-Mathieu Defour. 

En parallèle, l’ARS de Mayotte a mis en place une mission régionale inspections contrôles réclamations et évaluations (MRICRE). Créée en juillet 2022, cette mission rattachée directement à la direction générale, est portée par Anchya Bamana. Pour l’instant seule, elle devrait être rejointe par une deuxième personne. La mission a pour objectif d’assurer « une qualité et une efficacité des prises en charges des usagers au sein des opérateurs de santé », ajoute Olivier Brahic. 

Afin d’engager l’ensemble des structures dans cette démarche, l’organisation a fait le choix de prendre à sa charge toutes les adhésions pour la première année d’activité de la SRA sur l’île. 

A la cité scolaire de Dzoumogné, la reprise se fera sous conditions

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Les affrontements entre bandes à proximité des collège et lycée de Dzoumogné ont poussé le personnel à exercer leur droit de retrait depuis ce mardi. Une soixantaine de professeurs ont même demandé une réaffectation au rectorat. Ce jeudi, le collectif des personnels du LPO et du collège a fixé la reprise du travail à plusieurs mesures, dont un renforcement des équipements de sécurité, des plans d’évacuation, des changements dans le fonctionnement du transport scolaire et le recrutement de nouveaux médiateurs.

« 1) La rédaction d’un protocole d’évacuation des deux établissements et sa diffusion au personnel est indispensable avant la reprise. La tenue d’un exercice de mise en pratique dès la reprise serait souhaitable. Celle-ci semblant peu envisageable rapidement, cet exercice devra donc être programmé dans un délai contenu. La définition de la chaîne de responsabilité doit être déterminée, la gendarmerie semblant être la mieux placée pour juger des problématiques de sécurité.

2) Les personnels demandent absolument la rédaction de nouveaux Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS) et des procédures en cas d’incendie. Ces travaux pourront être réalisés en interne par des bureaux composés de personnels interdisciplinaires constitués et pilotés par les chefs d’établissements.

3) Suite aux derniers événements, il apparaît indispensable de renforcer les grillages à l’arrière du collège, déjà signalés à plusieurs reprises, et qui sont toujours sujets à des faiblesses sécuritaires inacceptables. De plus, afin de sécuriser davantage les établissements, l’installation de filets anti-caillassages le long des rues serait souhaitable.

4) Il apparaît important de tenir une série de réunions des acteurs majeurs nécessaires à cette sécurité dont nous regrettons, pour certains, qu’ils soient si rarement entendus. Ces réunions devront se tenir le plus rapidement possible et traiter une série de thèmes listés ci-après :

– Le transport des élèves : fin du hub entre le lycée et le collège, transport direct vers et depuis Bandraboua, redéfinition des secteurs par bus, travail sur la communication entre Transdev et les établissements, travail sur la collecte des élèves (prise en charge accélérée des élèves et transport des médiateurs) et accélérer les procédures de titres de transport temporaires.

– La sécurité à l’extérieur des établissements : mise en place de vidéo surveillance sur la voie publique (sur la rue principale mais aussi sur les rues adjacentes), présence accrue et permanente des forces de l’ordre, à minima cinq équipes de quatre sur toute la rue principale, présence également de la police municipale qui possède une proximité avec les habitants, retour des médiateurs, avec un recrutement issu des villages cibles, transport des médiateurs dans les bus avec les élèves, participation des parents à la sécurisation autour des établissements, recrutement massif d’éducateurs de rue avec mise en place d’activités socio-culturelles, protection des installations sportives de Dzoumogné, Bandraboua et autres sites, utilisation du plateau sportif actuel pour permettre le chargement et le déchargement des bus desservant les établissements et prise en charge directe des frais de réparations sur les véhicules endommagés sans passer par les assurances personnelles.

Pour chacun des thèmes listés ci-dessus, sera attendu un compte-rendu des décisions prises. Il est attendu une synthèse de ces réunions avant les vacances d’avril, apportant une réponse globale.

5) Une cellule d’écoute a été mise en place pour les personnels la semaine dernière au lycée, du 13 au 18 Mars, nous regrettons que celle-ci se soit déroulée au même moment que la restitution des travaux faits le jour même sur ce sujet. Les personnels souhaitant y participer ne pouvaient que le manifester publiquement tout en renonçant à participer au travail collectif ainsi qu’à la réponse de la hiérarchie. De même, une cellule d’écoute a été mise en place au collège ce jour, les personnels du lycée n’en ayant pas été informés. Concernant ces cellules, il est indispensable qu’elles soient étendues aux élèves dès la reprise, à leur demande et/ou à la demande de leurs professeurs. De même, un temps de parole leur étant consacré doit systématiquement être organisé après chaque incident d’ampleur. De plus, il est demandé un lieu neutre pour que le personnel puisse débriefer. Enfin, une formation du personnel pour la gestion du stress post-traumatique des élèves serait plus que souhaitable.

6) Nous connaissons bien la problématique de la gendarmerie et leur sommes reconnaissants de leurs efforts pour assurer notre sécurité. Néanmoins, il apparaît au cours des derniers évènements que les tentatives de présence discrète soient un échec et que dès leur absence, des violences urbaines éclatent à proximité des établissements impactant directement la sécurité intérieure par le biais de jets de projectiles imprévisibles. Fort heureusement, pour le moment, il n’y a que des blessures légères et dégâts matériels à déplorer.

7) Nous constatons une augmentation des violences urbaines suite à l’arrêt des médiateurs aux abords des établissements. Il semble pertinent et souhaitable de recruter des médiateurs issus des villages de résidence de notre public cible. Ceux-ci auraient donc une bonne connaissance des élèves et de leurs problématiques. Pour venir et repartir de Dzoumogné, ils pourraient utiliser les transports en bus assurant ainsi la continuité de leur présence auprès des élèves jusqu’à leur lieu de résidence.

8) Concernant les problèmes de transport et s’agissant particulièrement du hub de Dzoumogné, les espaces sont absolument et totalement inadaptés au trafic et aux flux de personnes inhérents. Il faut absolument décider l’établissement d’un hub raisonnablement éloigné des établissements avec des dispositifs de sécurité adaptés. En l’attente de ce remaniement, il devient indispensable de conduire les élèves de l’annexe directement à Bandraboua, évitant ainsi les attroupements inutiles. Pour le collège, la prise en charge à la fin des cours des élèves dans un délai raisonnable est indispensable car cela génère de la frustration et des attroupements propices aux débordements.

9) Dans le cadre du renforcement du lien positif entre les élèves et les établissements, en complément du retour des médiateurs, des temps de parole et d’écoute des élèves, il apparaît indispensable de mettre en place des projets sociaux-éducatifs supplémentaires. Ainsi, nous proposons l’installation de bureaux d’associations à l’intérieur des établissements avec le concours et en appui des vies scolaires, la mise en place d’ateliers avec ou sans partenaires extérieurs sur propositions construites par les personnels. La communication actuelle sur les projets effectifs ne permet pas de connaître l’avancement ou le calendrier de réalisation des projets en place et ainsi de maximiser leurs efficiences auprès des élèves. Ces différents projets ne pourront voir le jour qu’avec l’appui et la coordination des chefs d’établissements. »

Les enseignants du collège et du LPO de Dzoumogné

L’épineuse question du foncier agricole mahorais discutée au Sénat

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Une table ronde de la délégation sénatoriale aux outre-mer s’est tenue ce jeudi matin sur la thématique du foncier agricole à Mayotte. Les acteurs incontournables en la matière – Conseil départemental, Daaf, Epfam, ou encore Capam (voir encadré) – étaient auditionnés pour permettre aux sénateurs de mieux saisir la problématique dans sa globalité et leur permettre d’émettre des préconisations pertinentes. Retour sur les échanges.

« Mes collègues sont édifiés par ce qu’ils entendent ! » Si le sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi a pleinement conscience de la complexité de la problématique du foncier agricole sur son île, ses confrères en prennent – peut-être – seulement la mesure. La question était discutée ce jeudi matin au cours d’une table ronde de la délégation sénatoriale aux outre-mer, faisant intervenir l’ensemble des acteurs locaux impliqués sur le sujet (voir encadré). Plusieurs grands axes se sont dégagés des propos échangés.

L’auto-suffisance alimentaire

« Le développement de l’agriculture professionnelle doit se faire au service de notre souveraineté alimentaire », introduit Philippe Gout, le directeur de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) de Mayotte dans son propos liminaire. Voilà donc l’objectif : s’assurer que nous puissions nous nourrir tous seuls. Nos cartes en main : 20.000 hectares de superficie agricole utile (selon le Conseil départemental), dont 7.000 sont effectivement cultivés. Là-dessus : 60 % appartiennent au CD, 30 % au parc privé et 10 % à l’État – grosso modo. Problème, l’occupation illégale d’une grande partie des parcelles entrave l’installation d’agriculteurs professionnels. « Sur les quinze diplômés du brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA), seulement six justifient d’une parcelle. Près de 200 porteurs de projets se sont présentés au PAI (point accueil installation, NDLR) à la recherche d’un foncier », rapporte ainsi Soumaïla Moeva, président du syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte, qui estime que trois à cinq ans sont nécessaires à un agriculteur pour hériter d’un foncier maîtrisé. « Cette situation maintient les agriculteurs compétents et diplômés dans une situation de semi-professionnalisation. Soit ils sont contraints d’exercer sur du foncier non maîtrisé, soit ils ont recours à un emploi alimentaire, reléguant au second plan leur activité agricole », déplore-t-il.

Comment, dès lors, disposer de ce foncier pour favoriser le développement d’une agriculture professionnelle sur l’île ? C’est là tout l’enjeu des discussions du jour. « L’objectif est de rencontrer les occupants et d’identifier leur vocation à devenir ou non des agriculteurs. Si tel est le cas, on les accompagne, sinon on récupère le foncier », résume Yves-Michel Daunar, le directeur général de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), qui joue sur l’île le rôle de Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), et agit à ce titre en matière de préemption de terrains agricoles. Créé en 2017, l’Epfam est aujourd’hui propriétaire de 75 hectares de foncier, sur lesquels 18 agriculteurs ont été installés. Autre problème : le morcellement des terres. D’une part, il ne favorise pas les projets d’envergure. Pire encore, il serait le symptôme d’une forme de dévoiement du foncier agricole. « La plupart des transactions concerne de très petits terrains : la surface médiane est de seulement 550 m². On en conclut que la majorité des parcelles mises sur le marché n’ont pas vocation à être cultivées », constate Yves-Michel Daunar, qui observe par ailleurs « la création de sociétés agricoles écrans pour éviter la préemption des parcelles ».

La retraite comme levier pour libérer les terrains ?

Le sujet, décidément, transcende l’actualité : les retraites pourraient constituer un levier pour libérer les terrains et favoriser l’installation de jeunes exploitants. Alors que les agriculteurs de l’île vieillissent (43 % sont âgés de plus de 60 ans, et seulement 10 % moins de 40 ans), il n’y a que « quatre retraités agricoles en 2023 à Mayotte », touchant des pensions « comprises entre 64 et 292 euros par mois », informe Yohan Auffret, directeur-adjoint à la Mutualité sociale agricole (MSA) d’Armorique, qui est en charge de la protection sociale des agriculteurs mahorais. « Cela n’incite pas à prendre sa retraite, et donc à libérer le foncier », argue-t-il. Sa directrice, Karine Nouvel, plaide alors pour l’octroi de points gratuits pour ces anciens, qui n’ont pu cotiser avant 2015 – date de la mise en place de la retraite de base pour les agriculteurs mahorais. « Le législateur doit s’emparer de cette problématique », abonde le directeur de la Daaf. « Sans retraite convenable, ils s’accrocheront à leur petit foncier qui constitue un moyen de subsistance minimum » Cela suffira-t-il à libérer les terrains ? « Attention, les Mahorais ont une relation particulière au foncier », modère Naïlane-Attoumane Attibou, le secrétaire général de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE). « Les terrains sont destinés à être transmis aux générations suivantes. Il est peu probable que les anciens qui ne sont plus en mesure de cultiver acceptent de les céder à l’extérieur de leurs familles respectives. »

Faut-il regarder plus loin ?

« Aujourd’hui, Mayotte importe principalement de l’hexagone, d’Argentine ou encore du Brésil… On doit s’améliorer là-dessus ! Pourquoi ne pas aller vers un développement régional de l’approvisionnement ? », questionne Stéphane Allard, directeur de la Chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam), et qui assistait à la table ronde depuis la Tanzanie, qu’il dit « prête à louer des terres agricoles sur lesquelles des agriculteurs mahorais ou tanzaniens pourraient s’installer pour cultiver à destination de Mayotte ». De son côté, le Conseil départemental rapporte travailler « avec Madagascar pour importer des fourrages déshydratés destinés à nourrir le bétail mahorais », et à l’importation de « races pures » pour « améliorer la génétique » des bestiaux locaux.

Une dimension environnementale à prendre en compte

Enfin, les échanges de jour étaient empreints de questions environnementales diverses. Ont été discutés, pêle-mêle, les défis posés par l’agriculture informelle (défrichement, exploitation de parcelles incompatibles – voir situées en zones protégées), l’utilisation de produits phytosanitaires « interdits en France, mais qui se retrouvent quand même dans nos assiettes », selon Soumaïla Moeva, ou encore le changement climatique et ses effets. « Nous approchons de la fin de la saison des pluies et les réservoirs sont vides ! », s’alarme le directeur de la Daaf, qui entrevoit « des temps particulièrement difficiles à passer ».

Du grain à moudre pour la délégation sénatoriale aux outre-mer, donc. « Nous voyons bien la nécessité d’adapter la législation aux spécificités du territoire », analyse Micheline Jacques, la sénatrice de Saint-Barthélémy, qui présidait la table ronde. Après trois heures d’échanges, l’ensemble des intervenants a été invité à transmettre leurs contributions complémentaires par écrit. « Nous émettrons un certain nombre de recommandations, enrichis de vos éclairages », a prévenu Thani Mohamed Soilihi.

Les participants de la table ronde

  • Philippe Gout, directeur de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Mayotte
  • Enfanne Haffidou, DGA Économie et développement durable du Conseil départemental
  • Saitu Said-Halidi, directeur de l’agriculture, des ressources terrestres et maritimes du Conseil départemental
  • Yves-Michel Daunar, directeur général de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam)
  • Naïlane-Attoumane Attibou, secrétaire général de la Fédération mahoraise des associations environnementales
  • Soumaïla Moeva, président du syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte
  • Karine Nouvel, directrice générale de la Mutualité sociale agricole (MSA) d’Armorique
  • Yohan Auffret, directeur adjoint de la Mutualité sociale agricole (MSA) d’Armorique
  • Stéphane Allard, directeur de la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam)
  • Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte
  • Vivette Lopez, sénatrice du Gard
  • Micheline Jacques, sénatrice de Saint-Barthélémy

Quelques propositions fortes des intervenants

  • Mise en place d’une commission de contrôle du morcellement des terres agricoles (Yves-Michel Daunar)
  • Octroi de points gratuits pour inciter les agriculteurs à prendre leur retraite. Renforcer les obligations d’affiliation à la MSA (Karine Nouvel)
  • Obligation de portage de projet agricole pour les zones faisant l’objet d’une revendication d’occupation coutumière auprès du Conseil départemental (Soumaïla Moeva)
  • Création de villages agricoles pour faciliter la viabilisation des parcelles à forte potentialité, en mutualisant les moyens de luttes contre les vols (Soumaïla Moeva)

Vautour se qualifie pour la finale des play-offs de championnat

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Vainqueur des Rapides Éclairs de Pamandzi, ce mardi (77-67), le Vautour Club de Labattoir s’est qualifié pour la finale des playoffs du championnat pré-national masculin de basketball. Les Petits-Terriens affronteront le Basket club de M’tsapéré, qui a sorti de son côté l’Étoile bleue de Kawéni, les 23 et 30 avril prochain.

Un membre d’un réseau de passeurs interpellé ce lundi

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Dans la continuité du démantèlement d’une filière de l’immigration illégale le mois dernier (le numéro 2 d’un réseau avait été condamné sept ans de prison), les policiers de la brigade mobile de recherches de Pamandzi continuent de s’attaquer aux têtes de réseau. Ce lundi, ils ont attrapé un homme déjà dans le collimateur de la justice. Selon nos informations, il s‘agit un intermédiaire de trois réseaux mafieux de kwassas faisant la liaison entre les Comores et Mayotte. Il achetait une partie des ballots de cigarettes des kwassa qui accostait sur Mayotte et était chargé de réceptionner des passagers clandestins. Il aurait gagné « près de 15.000 euros » avec ces trafics et aurait pu aider « 7.000 » personnes à traverser en un, selon nos sources.

Il devrait être déféré au tribunal, ce jeudi.

Fin de rénovation pour l’école élémentaire Sada 2

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La rénovation de l’école élémentaire Sada 2 est terminée, l’établissement ouvrira donc ses portes aux élèves dès lundi prochain. En plus de la rénovation de l’école, de nouvelles salles de classe ont été ajoutées pour répondre à la demande croissante de places dans cette école élémentaire. Ces nouvelles salles de classe fourniront un environnement d’apprentissage supplémentaire pour les enfants. La commune invite tous les parents à visiter l’école pour découvrir les nouvelles installations et les nouvelles salles de classe.

Chiconi : annulation de ce « Dimanche de la baie »

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La ville de Chiconi informe qu’afin de respecter le mois sacré du ramadan pour toute la communauté musulmane, le dimanche de la baie de ce mois de mars est exceptionnellement annulé. D’autres activités, plus en adéquation avec la période seront proposées au cours du mois. Le prochain « Dimanche de la baie » aura lieu le dimanche 30 avril, pour la prochaine édition avec pleins de surprises.

Communauté de communes du sud : atelier de concertation publique

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Dans le cadre de l’étude de faisabilité relative à l’aménagement du Front de mer de Bambo-Est et de la plage de Dzona, un atelier public de concertation est mis en place. Ce dernier aura pour thème « Conforter le diagnostic et ses enjeux, construire les scénarios d’aménagement » et se déroulera le samedi 25 mars de 9h à 12h. Le lieu d’accueil est l’école élémentaire de Bambo-Est.

Retour des paiements européens : « le préfet de Mayotte salue la décision »

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« Depuis février 2021, le versement des fonds Feder et FSE au profit de Mayotte étaient interrompus par la commission européenne, suite à un audit de cette dernière qui avait constaté plusieurs difficultés dans la gestion de ces fonds. Dès lors, la préfecture n’a cessé d’œuvrer pour trouver les solutions à cette situation qui présentait deux aspects stratégiques : instaurer un nouveau système de gestion et de contrôle qui corresponde aux exigences de la commission européenne tout en garantissant la continuité du paiement des porteurs de projet », rappelle la préfecture de Mayotte, ce mercredi. Pour cela, le groupement d’intérêt public (GIP) « l’Europe à Mayotte » a été créé par la préfecture de Mayotte et le Département « afin qu’il assume les fonctions d’organisme intermédiaire et de prestataire au bénéfice de l’autorité de gestion ».

En attendant, un prêt de 49 millions d’euros de l’État (Agence France Trésor) permettait de compenser les paiements suspendus. Un nouvel audit a permis de restaurer la confiance de la Commission qui est revenue sur sa décision, le vendredi 17 mars. « Le préfet de Mayotte salue cette décision et remercie le Conseil départemental pour le partenariat instauré et le résultat obtenu. Il salue également le travail des équipes du GIP qu’ils vont ainsi pouvoir poursuivre au bénéfice du territoire pour la fin de la programmation 2014/2020 et pour la période de programmation 2021/2027 », fait-il remarquer, faisant fi des relations toujours tendues entre la structure basée à Tsingoni et ses services.

Contrôle des prix de l’eau à Mayotte : « il était temps » 

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Groupe d’opposition au conseil départemental, « Le Choix des Mahorais » s’est félicité de savoir que la préfecture de Mayotte souhaite mettre en place un contrôle du prix de l’eau potable en bouteille. « Il était temps », indiquent les élus dans un communiqué. Il rappelle que l’un des leurs, Daniel Zaïdani, avait déjà fait cette proposition, le 13 janvier 2022, suite à l’inflation et aux pénuries constatées dans les magasins dues à la présence de manganèse dans la retenue collinaire de Dzoumogné. 

A Mayotte, les représentants de la grande distribution, signataires de l’accord « Oudinot du pouvoir d’achat (BQP+) », se sont engagés « à maintenir les prix de certains produits jusqu’en mars 2023 uniquement ». Pour l’eau plate 1,5L, le groupe Sodifram s’était engagé à maintenir l’eau Chevreuse à 0,90 euros et Jumbo-Score-SNIE-Douka Be l’eau Bonaqua Ojiva à 0,69 euros.

Le groupe coprésidé par Hélène Pollozec et Elyassir Manroufou invite donc les consommateurs mahorais à redoubler de vigilance sur les prix avec un octroi de mer sur les bouteilles d’eau passant de 0% à 5% le 24 mai. « Chose que la vice-présidente en charge du développement économique et des finances (N.D.L.R. Bibi Chanfi) a pris le soin d’omettre lors de son intervention alors que cela entraînera très probablement une nouvelle hausse du prix de l’eau. En ces temps de pénuries qui ne font que s’aggraver, il faut réagir au plus vite afin de garantir l’accès à l’eau potable à tous les Mahorais. »

L’Iedom rapporte une conjoncture économique favorable au quatrième trimestre 2022

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L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) a publié son rapport trimestriel sur les tendances conjoncturelles du territoire. Ainsi à Mayotte, le climat des affaires demeure favorable au quatrième trimestre 2022, avec un indicateur du climat des affaires (ICA) de 116,4, ce qui demeure supérieur à la moyenne de longue période et traduit une progression de l’activité et des recrutements. Cependant, l’inflation annuelle atteint 7,1% – contre 5,9% au niveau national – ce qui affecte la consommation des ménages. Les principaux postes d’importations ont connu une baisse, ce qui témoigne d’un ralentissement de la consommation. Malgré cette situation inflationniste, les chefs d’entreprise demeurent optimistes quant au début de l’année 2023, rapporte l’IEDOM. Ils prévoient une amélioration de leurs trésoreries et une croissance de leur activité. En outre, les prévisions d’investissement pour les douze prochains mois sont positives, confirmant la tendance observée lors des derniers trimestres.

Les enseignants de la cité scolaire de Dzoumogné demandent une réaffectation

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Le contexte tendu autour de la cité scolaire a poussé la gendarmerie de Mayotte à monter une opération de maintien de l’ordre, ce mercredi 22 mars. (photo d’archives)

Confrontés à des affrontements quotidiens, les enseignants de la cité scolaire de Dzoumogné disent stop. Ils ont envoyé un courrier au recteur de Mayotte pour demander leur réaffectation. Ce dernier a suspendu les cours jusqu’à lundi. Et côté forces de l’ordre, une grosse opération a été menée en réponse, ce mercredi matin (voir encadré).

A Dzoumogné, la situation est devenue intenable ces dernières semaines. Les affrontements violents avant les vacances de février ont repris de plus belle à la rentrée. Aux abords du lycée polyvalent et du collège, les cailloux pleuvent, quand ce ne sont pas des jeunes cagoulés et armés de machettes qui déboulent devant les établissements. « C’est de pire en pire. Avant, c’était plutôt 13h. Là, c’est dès le matin », note Patrick Dedieu, enseignant au lycée polyvalent. Les collègues de plus en plus souvent agressés ou traumatisés, le gaz lacrymogène qui envahit la rue, le climat n’incite plus au travail. « On arrive le matin et on ne sait comment va se dérouler la journée », raconte Julien Sablier, lui aussi professeur en génie civile au lycée. Les deux hommes font partie des signataires du courrier envoyé au rectorat pour demander une nouvelle affectation. Presqu’une soixantaine de noms y figure, collège et lycée inclus.

« L’insécurité aux abords et dans nos établissements met en cause notre intégrité et notre sécurité physique, matérielle et morale ainsi que celle de nos élèves. Nous demandons donc collectivement que soit proposée à toutes et tous (contractuels et titulaires) une autre affectation car notre employeur a montré son incapacité à nous permettre de nous rendre sur notre lieu de travail et de travailler en sécurité », est-il écrit dans la missive. Au rectorat justement, on dit « avoir conscience du problème ». Alors que le personnel de la cité scolaire a annoncé exercer son droit de retrait, le recteur a lui-même suspendu les cours, au moins jusqu’au lundi 27 mars. « Il est évidemment inquiet pour la sécurité du personnel. La situation sur place n’est pas acceptable », rapporte Pascal Lalanne, conseiller du recteur pour les établissements et la vie scolaire. Il admet que les missions de sécurité ne sont pas assurées et « qu’il faut restaurer l’ordre ». Des cellules psychologiques vont être mises en place, promet-il, étant d’accord avec le personnel sur place, « qu’aucun n’enseignant n’est préparé à ça, parce que ça ne devrait tout simplement pas exister ».  Il promet que tous les acteurs seront rencontrés, notamment le transport scolaire (arrêté sur l’établissement jusqu’à lundi) qui devient souvent une cible. 

Une guerre entre deux alliances

Le fléau qui gagne Dzoumogné, c’est la rencontre de plusieurs bandes issues de villages différents. « Il y a deux alliances principales. Les jeunes de Dzoumogné, Koungou et Kawéni ont pris l’habitude d’affronter un front composé de Vahibé, Cavani et Majicavo », explique Julien Sablier. Cette guerre incessante, même à la gendarmerie, on ne l’explique pas. « La nature a horreur du vide. Des fois, c’est Kahani, d’autres Koungou ou Majicavo », constate le chef d’escadron Laurent Seurin, commandant de la compagnie départementale. Celui-ci défend le dispositif mis en place autour des établissements, assurant que Dzoumogné fait partie « des points d’attention de ces équipes ». Aux professeurs qui notent que la présence des militaires n’est pas continue ou « trop petite » aux abords des établissements, il rétorque qu’ils alternent entre les points fixes et « les patrouilles dans la zone. On doit montrer aux riverains qu’on est là », mentionne-t-il. Conscient que les forces de l’ordre sont très attendues sur ce secteur, il a lancé une grande opération de maintien de l’ordre, ce mercredi (voir encadré).

Tous espèrent en tout cas que le climat s’apaise pour que les enseignants puissent reprendre sereinement le travail et que les élèves, pas épargnés, retournent en cours. « Dans les bons jours, il y a que 25% d’absentéisme au lycée », constate le professeur en génie civile. 

Une démonstration de force en réponse

Près d’une soixantaine de gendarmes, accompagnés de la police aux frontières, ont quadrillé Dzoumogné, ce mercredi, de 9h à 13h30. « Il y avait plusieurs aspects. Il fallait une reprise de terrains, même si je pense qu’on ne l’a jamais lâché selon moi. On voulait rassurer la population et montrer qu’on est présent à n’importe quelle heure », indique le commandant de gendarmerie. Le centre de Dzoumogné, les abords de la cité scolaire, de l’hôpital et mêmes des rivières ont été fouillées. Dix étrangers en situation irrégulière et deux autres individus recherchés pour des faits de trouble à l’ordre public ont été appréhendés. Le commandant n’exclut pas de répéter ce type d’opérations dans un délai très proche.

Avec l’Ohada, la CCI veut fluidifier le business dans la région

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Nael Abdou Hamidouni, juriste spécialiste du droit Ohada – et ancien étudiant du CUFR de Dembeni – en présente les grandes lignes. « L’Ohada va être un facteur de dynamisation du modèle économique mahorais ! », assure-t-il.

La Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) présentait ce mercredi matin son « projet de coopération pour le climat des affaires dans le sud-ouest de l’océan Indien ». Des offres de formation au droit Ohada – qui vise à harmoniser le droit des affaires en Afrique – sont ainsi mises en place à Mayotte, mais aussi à Madagascar et aux Comores.

« Ohada ! Il va falloir vous imprégner de ce nom, que vous entendrez de plus en plus ! », clamait ce mercredi matin Mohamed Ali Hamid, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), en préambule du lancement du « projet de coopération pour le climat des affaires dans le sud-ouest de l’océan Indien » porté par son institution. « Pour coopérer, il faut trois conditions préalables : un marché commun, une connectivité des territoires et une sécurisation juridique… c’est là l’objet de notre présence aujourd’hui ! », introduit-il.

Rassurer les investisseurs internationaux

Ohada : le mot est sur toutes les lèvres dans la salle ; il est même placardé depuis quelques jours sur bon nombre de panneaux publicitaires, un peu partout sur l’île. Voilà donc l’outil qui doit permettre à nos acteurs économiques de prospérer sereinement dans la région et sur le continent africain. Mais qu’est-ce exactement ? Créé en 1993, le système juridique et judiciaire de l’Organisation de l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) vise à fluidifier la vie des affaires de ses états-membres dans dix domaines. Le droit Ohada est ainsi pratiqué par dix-sept pays d’Afrique, principalement de l’ouest mais également par les Comores… d’où l’intérêt qu’il peut susciter chez nous. « Concrètement, si vous décidez de constituer une entreprise au Togo ou aux Comores, le droit qui vous est applicable est harmonisé pour éviter les mauvaises surprises localement. C’est une vraie garantie de sécurité juridique », renseigne Nicolas Ligneul, maître de conférences, avocat à la cour de Paris et spécialiste de l’Ohada. « C’est un outil pour sécuriser et rassurer les investisseurs internationaux », résume Ali Hamid. « En s’intéressant à l’Ohada, on s’ouvre les vastes marchés du continent ! ».

Des formations gratuites

En pratique, le programme régional dont il est question ce mercredi consiste à former des praticiens du droit Ohada, par la mise en place de dispositifs de formation à Mayotte, Madagascar et aux Comores. Le projet est financé à hauteur d’environ 560.000€ par l’Union européenne (UE) via le programme de coopération Interreg, et de 100.000€ par l’Agence française de développement (AFD). Il s’est d’abord traduit par l’ouverture, en novembre dernier, d’un master spécialisé en droit Ohada à l’université de Fianarantsoa à Madagascar. Dans notre département, les forces jointes de la CCIM, du Centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Dembeni et de l’organisation non gouvernementale ACP Légal Océan Indien permettront à 120 étudiants volontaires et à 90 professionnels de prétendre – gratuitement – à l’obtention d’un certificat professionnel en la matière, et à participer à des ateliers socio-professionnels. Les formations débuteront au mois d’avril.

« Vous allez être les ambassadeurs d’un projet très ambitieux. En tant que chef d’entreprise, je vous en suis reconnaissant ! », s’est exprimé le président de la CCIM à l’attention des étudiants du CUFR venus assister à la matinée de présentation. « Il y a parfois des choses qui sont un peu invisibles, mais qui sont fondamentales ! Je pense que c’est ce qui s’initie aujourd’hui avec le lancement d’Ohada à Mayotte », ajoute Yves Jégo, le représentant d’ACP Légal Océan Indien, qui vise à inclure le Mozambique, la Tanzanie ou encore le Kenya dans la boucle. « Nous avons des tas de raisons pour travailler conjointement avec les pays de la région ; nous avons des défis à relever en commun… Pourtant, en l’absence de stratégie collective, les échanges restent limités », enchaîne Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. « L’environnement juridique est peu propice aux investissements partagés. Ces freins limitent aujourd’hui les échanges commerciaux et le développement des affaires à l’échelle régionale », constate-t-il pour mieux souligner la pertinence du projet Ohada. Dans l’assemblée, un entrepreneur témoigne effectivement de déconvenues vécues lors de voyages d’affaires au Mozambique ou en Tanzanie : « on se fait parfois racketter ! »

Mayotte, futur carrefour des affaires de l’océan Indien ?

« Le département français de Mayotte peut constituer un point d’appui pour le développement des affaires dans l’océan Indien », plaide enfin le préfet, qui imagine déjà la tenue de « colloques internationaux » ou la création d’un « centre d’arbitrage » sur l’île. Tout cela sera conditionné par la bonne formation de praticiens et par la sensibilisation des acteurs économiques de l’île. Un premier atelier socio-professionnel est prévu ce jeudi matin au siège de la CCIM, animé par plusieurs experts Ohada, dont Nael Abdou Hamidouni, juriste et… ancien étudiant du CUFR ! Les graines sont semées…

 

Un projet de réseau d’entraide pour les jeunes majeurs isolés

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A leurs 18 ans, les enfants placés dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance peuvent se retrouver livrés à eux-mêmes. Pour les aider à s’insérer, une association d’entraide, réunissant d’anciens enfants de la protection de l’enfance devrait bientôt voir le jour à Mayotte, seul département d’outre-mer qui en est encore dépourvu. 

Environ 2.000 enfants sont placés à Mayotte. « Et à leur majorité, ils sont souvent livrés à eux-mêmes. Car le territoire manque de structure pour leur permettre de s’insérer », souligne Hamza Bensatem. Pour leur venir en aide, cet ancien enfant de la Ddaas, aujourd’hui président de l’association départementale d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance (Adepape), à Marseille, s’est rendu à Mayotte pour créer une communauté d’entraide. « L’objectif est de créer une association locale, animée par trois ou quatre personnes ayant bénéficié de l’aide sociale à l’enfance et qui ont tourné la page de ce passé compliqué », indique-t-il. Des personnes de 20 à 35 ans, qui pourraient ainsi aider les jeunes à s’insérer, en leur racontant leurs parcours et en les inspirant. La structure mahoraise permettrait aux jeunes majeurs isolés de reprendre confiance en eux et d’avoir un lieu pour se retrouver. « On sent qu’à Mayotte, les jeunes ont envie de s’en sortir. En métropole, ils sont souvent fatalistes, dans l’abandon alors qu’il y a plus de moyens mis en place pour eux. » 

Seul département d’outre-mer dépourvu

Ce type d’association existe en effet un peu partout sur le territoire national. On en compte 70 en France et Mayotte est le seul département d’outre-mer à en être dépourvu. « Au vu du manque d’infrastructures et de moyens sur l’île, on a besoin plus que jamais de ce type de structure », estime le président de l’association des Bouches-du-Rhône, qui a rencontré des représentants du Conseil départemental, de la Préfecture et de différentes associations comme Mlezi Maoré ainsi que les jeunes mineurs accompagnés. D’autant que la création de cette association est prévue par la loi dans chaque département ou chaque région française. 

Grâce à son parcours, Hamza Bensatem, âgé de 25 ans, redonne, lui aussi, de l’espoir. « J’ai été placé de mes 9 à mes 21 ans. J’ai grandi dans un bidonville à Marseille, ma mère était malade, mon père reparti en Algérie et elle n’arrivait pas à élever ses SIX enfants », explique-t-il. Après plusieurs années douloureuses à « fumer, voler, multiplier les violences » et voir ses frères se faire incarcérer, le Marseillais a intégré l’Adepape et a réussi à reprendre ses études. « Aujourd’hui je suis en master 2 dans une grande école de commerce que j’ai pu financer grâce à une fondation privée. Il y a des dispositifs qui existent, je veux montrer aux jeunes qu’il n’y a pas de fatalité et qu’on peut avoir une deuxième chance », raconte-t-il. 

A l’issue de son séjour à Mayotte, le président de l’Adepape marseillaise rendra un rapport à destination de la secrétaire d’État chargée de l’enfance, Charlotte Caubel, afin d’établir un projet pour Mayotte. L’association devrait ensuite voir le jour sur l’île en fin d’année. Ce samedi 25 mars, Hamza Bensatem organise d’ailleurs un temps d’échange pour tenter d’inciter les anciens bénéficiaires de l’aide sociale à l’enfance de devenir des mentors et commencer à créer un réseau d’entraide. Le rendez-vous est donné à 9h, à l’hôtel du Département. 

Les déchets, ce fléau des mangroves

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Une opération de nettoyage de la mangrove dans le secteur de M’gombani est en cours. Depuis novembre 2022, une vingtaine de chantiers ont eu lieu dans le territoire de la Cadéma.

À Mayotte, les milieux aquatiques et les zones humides sont particulièrement menacés par différentes pressions exercées, pour la plupart anthropiques. Afin de lutter contre la pollution et de préserver ces milieux, la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou (Cadéma), mène des opérations de nettoyage et de gestion des déchets dans les cours d’eau et les mangroves sur l’ensemble de son territoire.

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Ce mercredi matin, la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou a tenu une conférence de presse où Nassuf-Eddine Daroueche, Zoulfati Madi, Rachadi Saindou et Christian Beillevaire ont expliqué les actions de nettoyage mises en place dans les rivières et mangroves.

Les mangroves et rivières de l’île sont de plus en plus « des déchetteries à ciel ouvert, où l’on retrouve la présence de macro-déchets, comme des plastiques, des pneumatiques ou des encombrants », annonce le président de la Communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou (Cadéma), Rachadi Saindou, lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi matin à M’gombani. Augmentant la présence de sédiments dans les cours d’eau, ces derniers finissent dans le lagon en nuisant à la survie des écosystèmes et à la préservation de ces milieux, asphyxiant les coraux. Le récif corallien mahorais est donc, lui aussi, « sous pression ».

C’est dans ce contexte que la Cadéma mène des opérations d’entretien, de nettoyage et de gestion des déchets dans les cours d’eau et les mangroves sur son territoire. Réalisées dans le cadre de la compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI), ces actions sont menées dans le but de « préserver nos zones humides et lutter contre la pollution », complète le président. La zone d’intervention de l’intercommunalité dans les mangroves représente 200 hectares.

Déjà 172 tonnes de déchets collectées

Les chantiers ont débuté en novembre dernier. Depuis, une vingtaine ont été réalisés, à raison « d’un chantier par semaine », note le président. Depuis le lancement du projet, ce sont 172 tonnes de déchets – ordures ménagères, encombrants métalliques ou déblais – qui ont été collectées, soit dix tonnes ramassées en moyenne. La surface nettoyée représente 11.626 m². Les équipes de nettoyage, séparées en quatre lots géographiques – au travers d’un accord cadre à bons de commande – pénètrent jusqu’à cinq mètres à l’intérieur des mangroves. Les déchets proviennent, pour la plupart, des cours d’eaux qui amènent les détritus jetés en amont, jusqu’aux mangroves.

« En termes d’enjeux, les mangroves sont notre meilleur atout pour s’adapter au changement climatique », explique Christian Beillevaire, responsable de l’antenne mahoraise du Conservatoire du littoral. En effet, elles permettent une filtration de toutes les pollutions, mais représentent également une nurserie pour différentes espèces de poissons. « C’est un ouvrage de génie écologique, que l’on ne peut pas reproduire », ajoute-t-il. Cette démarche mise en place par l’intercommunalité, entend s’inscrire dans une politique de préservation des milieux aquatiques et de la biodiversité. « Nous œuvrons à construire un territoire durable, que nous serons fiers de transmettre aux générations futures », annonce fièrement Rachadi Saindou. L’intercommunalité investit 400.000 euros par an pour ces opérations réalisées dans les huit cours d’eaux principaux, les affluents, les ravines et dans les mangroves. « Nous devons agir collectivement et ce, dès maintenant », lance-il.

Une valorisation de la mangrove

La sensibilisation des usagers et habitants aux questions de l’environnement est une autre mission développée par la Cadema. « Notre action ne s’arrête toutefois pas à ces chantiers de nettoyage, mais s’accompagne de sensibilisation par nos brigades écogestes », notifie le président. En effet, des actions de sensibilisation à l’environnement sont mises en place dans les mangroves, notamment au travers de visites pour les scolaires, afin de montrer l’importance des palétuviers à Mayotte. Dans le 101e département, sept formes de palétuviers existent, dont trois endémiques. En complément à ces actions de nettoyage, Nassuf Eddine Daroueche, vice-président de la Cadéma explique que, « pour la nouvelle génération, nous voulons garder cet aspect mangrove » dans le quartier de M’gombani, qui représente l’une des plus importantes mangroves du territoire de l’intercommunalité. Pour cela, des îlots de fraîcheurs vont être créés, pour rappeler « l’aspect boisé » des palétuviers. L’ensemble des places de ce quartier est concerné par ce chantier, qui s’inscrit dans le projet « Action cœur de ville ».

Comores : Plusieurs prisonniers libérés dont l’ex-directeur des aéroports Yasser Ali

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L’ancien directeur général des aéroports avait été condamné, fin 2022, à une peine de sept ans de prison ferme, dans une affaire de trafic d’or impliquant des ressortissants comoriens et malgaches. Avant cette libération conditionnelle, Yasser Ali Assoumani vivait dans une clinique médicale de la capitale. 

A quelques jours du mois sacré de ramadan, le ministère comorien de la Justice a autorisé la libération sous conditionnelle d’une quarantaine de prisonniers incarcérés dans les prisons du pays. La répartition s’est fait ainsi : 21 à Ngazidja, 17 à Koki, sur l’île d’Anjouan et trois pour Badjo, le centre pénitencier de Mohéli. L’arrêté, signé le 21 mars, a été exécuté hier, mercredi. Sur la liste, on retrouve l’ancien directeur général des aéroports des Comores (Adc), Yasser Ali Assoumani. Deux de ses avocats ont confirmé l’information sans vouloir rajouter de commentaires. Après avoir fait la pluie et le beau temps à l’aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim, ce dernier s’est retrouvé embourber dans une affaire de trafic d’or transnational qui a entrainé sa propre chute. Il était écroué à la prison de Moroni depuis janvier 2022. Ce n’est que le 27 octobre de la même année, que le tribunal correctionnel a rendu son verdict. L’ancien patron des aéroports des Comores (Adc), écopera au final d’une peine de sept ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de francs comoriens, soit donc 2.000 euros. Quatre autres inculpés avaient pris la même sanction. Parmi eux, l’enfant du procureur général de la cour suprême, Harifadja Abodo Nourdine Fardy.

Directeur depuis 2016

Sur les neuf prévenus, deux seulement étaient blanchis par la justice, le jour du procès. Proche du président Azali Assoumani, Yasser Ali Assoumani était nommé à la tête de l’aéroport depuis 2016 jusqu’à sa descente aux enfers. Le 28 décembre 2021, les services douaniers ont découvert près de 49 kilogrammes d’or qui s’apprêtaient à être embarqués dans un jet privé en direction de Dubaï. Sur le champ, les forces de l’ordre arrêtent les voyageurs (deux malgaches et un comorien) ainsi que le métal jaune, près de 28 lingots d’or, évalués à plus de deux millions d’euros. D’autres personnalités à l’instar de Yasser Ali seront appréhendées. Suite à ce coup de filet, le parquet a ouvert une enquête dont les premiers éléments ont révélé l’existence d’un vaste réseau de trafic d’or opérant entre Madagascar et les Comores. Toujours dans le cadre des investigations préliminaires, il s’est avéré que les trafiquants ont effectué entre septembre et décembre 2021, environ onze opérations. Tout partait de la Grande île et une vedette récupérait le métal dans les côtes anjouanaises. Le réseau se chargeait de l’expédier ensuite à Moroni, toujours par voie maritime. Une fois à l’aéroport de Hahaya, d’autres personnes facilitaient le passage. Mais après neuf mois d’enquête, l’opinion n’apprendra rien sur les méandres du fameux réseau. Certains ont dénoncé l’extradition avant la fin du procès des deux citoyens malgaches, considérés comme des témoins clés dans l’affaire.

Surpopulation carcérale

Notons qu’avant d’être autorisé à bénéficier de la liberté conditionnelle, Yasser Ali Assoumani tout comme la majorité des autres condamnés pour trafic d’or, vivait depuis plus de six mois dehors, dans une clinique médicale. Dans ces établissements hospitaliers, on leur avait presque donné accès à tout. L’arrêté du Garde des sceaux comorien, précise en revanche que tous les 41 détenus cités, peuvent à tout moment regagner la case prison en cas de conduite notoire ou nouvelle condamnation. Cette mesure intervient à un moment où les conditions carcérales deviennent de plus en plus intenables. Néanmoins, il arrive que des personnes non éligibles se faufilent. En mars dernier, une soixantaine de condamnés avait été libérée afin de réduire la pression carcérale. Sauf qu’à la surprise générale, on s’est rendu compte que des agresseurs sexuels faisaient partie des bénéficiaires. Ce qui avait créé un tollé. Entre insalubrité et surpopulation, plusieurs prisonniers tentent en effet de s’échapper. Début février, quatre détenus ont réussi à s’évader de la maison d’arrêt de Moroni, où les mineurs sont livrés à eux-mêmes. Entre 2020 et 2023, le service pénitencier a enregistré plus de quarante prévenus qui ont pris la poudre d’escampette. Pour désengorger les lieux, les autorités espèrent utiliser une annexe située au camp militaire de Mdé, que l’Union européenne va financer la réhabilitation.

L’endroit devra accueillir environ 130 prisonniers, majoritairement des femmes et des mineurs, avait assuré le secrétaire général du ministère de la Justice dans les colonnes d’Al-watwan. Le coût des travaux est évalué à 400.000 euros.  

Plus grand musée de France : Le minbar de Mayotte vainqueur !

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L’ancien objet de la mosquée du vendredi de Kawéni était en lice pour le Plus grand musée de France, un concours mis en place par l’Allianz France et la Fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français. En concurrence avec la fontaine de la Vierge à Saint-Paul (La Réunion), l’objet aujourd’hui au musée de Mayotte a recueilli davantage de votes au jour de clôture, ce mardi 21 mars (3.209 contre 2.936). Fabriqué sur l’île, l’objet n’est pas ancien (il date des années 70), mais « il a bien une valeur patrimoniale », expliquait la semaine dernière Abdoul-Karime Ben Saïd. Le directeur du musée de Mayotte essayait là d’inciter la population mahoraise à voter pour que le minbar conserve son avance sur l’objet réunionnais. Celui-ci espère dorénavant que la dotation de 8.000 euros remportée va permettre la restauration de plusieurs parties en bois frappées par l’usure.

Fortes pluies/Orages : Mayotte en vigilance orange, ce mercredi

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« À compter de ce jour, mercredi 22 mars à 8h30, Météo-France place Mayotte en vigilance orange « Fortes pluies/ orages » et en vigilance jaune « vagues-submersions marines », annonce la préfecture de Mayotte. Depuis ce mercredi matin, en pleine journée mondiale de l’eau en outre, des ondées venues de l’est passent sur le territoire, accompagnées par des orages. Le vent est faible de secteur Sud-Est de 10 à 20 km/h mais se renforçant au passage de grains avec des pointes pouvant atteindre 60 à 70 km/h. « Ce phénomène est susceptible de provoquer localement d’importants désordres. À ce stade, aucune alerte pré-cyclonique n’est déclenchée », précisent toutefois les services de l’État ?

Ils préconisent de rester prudent en cas de déplacements, de ne pas franchir à pied ou en voiture les ravines ou les rivières en crue, d’éviter les loisirs en pleine nature ou de prévoir des moyens d’éclairage de secours et d’avoir une réserve d’eau potable.

Pour cette dernière d’ailleurs, il est rappelé que l’eau du robinet peut rester impropre à la consommation au moins 48 heures après l’arrêt des pluies.

Vers 12h30, Météo France a levé les deux vigilances oranges et a placé Mayotte en vigilance jaune pour ces deux phénomènes.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes