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« L’État n’accomplit pas son devoir, comme il le devrait »

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Ce jeudi après-midi, la délégation sénatoriale aux outre-mer a présenté les conclusions de son rapport d’information portant sur la continuité territoriale en outre-mer.

À l’issue de trois mois de travaux, 38 auditions, 111 personnes auditionnées et deux déplacements en outre-mer, la délégation sénatoriale aux outre-mer a rendu son rapport sur la continuité territoriale ultramarine. Ce jeudi après-midi, Stéphane Artano, président de la délégation sénatoriale aux outre-mer, Catherine Conconne et Guillaume Chevrollier, sénateurs et rapporteurs, ont présenté leurs conclusions et donner des recommandations. L’idée d’un tarif résident, pour éviter la volatilité des prix des billets en juillet-août, a été évoquée.

Pendant trois mois, la délégation sénatoriale aux outre-mer a donc mené des travaux d’auditions pour permettre l’élaboration d’un rapport d’information sur la continuité territoriale, présenté ce jeudi lors d’une conférence de presse. L’objectif de ce rapport est « de faire en sorte que cette continuité territoriale ne soit pas vécue comme un handicap structurel pour nos territoires, mais bel et bien un atout », affirme Stéphane Artano. Un atout, qui permettrait aux ultramarins de pouvoir voyager plus aisément en métropole et inversement. Ce rapport d’information dense, réalisé dans le but d’établir un diagnostic précis sur la situation, car « il est clair qu’en matière de continuité territoriale, l’État n’accomplit pas son devoir, comme il le devrait », lance Catherine Conconne. Ledit rapport comporte douze recommandations pour « alimenter le débat national », note le président de la délégation.

Voyager est devenu un luxe

Pour les habitants en outre-mer, voyager pour se rendre en métropole n’est pas une fantaisie, mais est devenu un luxe. C’est une réalité, le mode de transport aérien n’est pas option, mais une nécessité première pour les outre-mer, au même titre que le droit à la santé ou à l’éducation. « La continuité territoriale intervient sous plusieurs angles », notifie Guillaume Chevrollier. En effet, elle permet la mobilité des citoyens des territoires ultramarins vers l’Hexagone, la mobilité des ultramarins dans leurs territoires d’origine et la possibilité de se déplacer entre territoires ultramarins. Pour Stéphane Artano, la continuité territoriale est « un facteur de cohésion sociale pour nos territoires et un facteur d’attractivité, qui deviennent des handicaps structurels pour tous nos territoires ».

Le rapport fait état d’un « effort budgétaire annuel de l’État qui demeure comprimé entre 35 et 52 millions d’euros selon les années ». Il finance plusieurs types d’aides s’adressant à des publics différents, comme les étudiants, sportifs, personnes en formation, continuité funéraire ou le grand public. Il précise également que cet effort budgétaire en faveur de la continuité territoriale aérienne en outre-mer s’élève à seize euros par habitant. En complément, depuis début mars 2023, le montant de l’ACT (aide à la continuité territoriale) a été revue à la hausse. En parallèle, à Mayotte, entre février 2022 et février 2023, la hausse des prix au départ de l’île vers toutes destinations confondues s’élève à 24,4 %. Sur les prix des billets d’avion, « on ne peut pas faire porter uniquement la responsabilité sur les compagnies aériennes, l’État doit compenser », fustige la sénatrice. Pour elle, l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom) « doit totalement penser à sa réforme ».

L’idée d’un tarif résident

Au total, le rapport propose douze recommandations réparties en quatre thèmes : la continuité territoriale au service des transports, des aides renforcées pour les ultramarins, proposition d’un tarif résident et une réforme de Ladom. Parmi les lignes de force « très importantes à pointer », selon Guillaume Chevrollier, la première qui en ressort est l’instauration d’un tarif résident. Comme le précise le rapport, l’une des spécificités outre-mer est la volatilité plus forte des tarifs en haute saison avec une augmentation de 25 % en juillet-août par rapport aux moyennes annuelles. De plus, les prix des billets « n’ont pas vocation à baisser dans les prochaines années », concède le rapporteur. Mettre en place un tarif résident permettrait « de palier à des volatilités de prix et notamment à la saisonnalité », complète-t-il.

En parallèle, un deuxième point est mis en avant par Guillaume Chevrollier, celui des plafonds de revenus. « Quelques soient les territoires ultramarins, le constat est que le plafond de ressources est bas et limite pour un certain nombre d’avoir accès au dispositif », regrette-t-il. Le rapport pointe des conditions de ressources qui « sont très strictes et limitent fortement les publics bénéficiaires ». Le sénateur explique qu’une politique de continuité territoriale représente un lien pour la formation professionnelle, initiale, continue, mais aussi pour la mobilité professionnelle et surtout, l’accès aux soins. Le sénateur a rappelé que les travaux menés ont été réalisés « pour nourrir le travail de Ladom, pour aller au plus près des attentes de nos concitoyens ultramarins ». Un avis partagé par la sénatrice, qui ajoute que le rapport est « une contribution essentielle et partenariale, afin de corriger ce qui doit être corrigé, avec une équité ».

Samedi 1e avril : grand futari à Dzaoudzi

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L’émission « J’irai Futari Chez Vous » sera à Dzaoudzi – Labattoir ce samedi 1e avril 2023. Dans ce cadre, le pôle animation de Dzaoudzi – Labattoir, en partenariat avec Mayotte la 1e, l’épicerie solidaire (Le P’ti t’espoir), l’office de tourisme de Petite-Terre, ainsi que les associations de la commune convient les habitants de la commune à un grand futari. L’événement aura lieu le samedi 1e avril, à partir de 18h, place de la mairie à Dzaoudzi.

Dernier jour d’inscription pour le concours de debaa de Koungou

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La première édition du concours de debaa à Koungou aura lieu le vendredi 28 avril 2023 sur la place publique de Trévani, de 10h à 16h. Le rendez-vous sera marqué pour une session de debaa au rythme des chants et des pas de danse. Ce jeudi 30 mars est le dernier jour pour inscrire son association. L’inscription se réalise à la bibliothèque municipale de Koungou, ou par téléphone au 0269 64 05 08. Cinq associations seront choisies pour concourir et offrir le plus beau des spectacles. Le debaa fait partie intégrante du patrimoine immatériel français, c’est une très belle occasion de vous mêler à la culture mahoraise et de profiter d’un échange convivial et festif.

Du 3 au 9 avril : semaine des métiers du tourisme à Mayotte

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La semaine nationale des métiers du tourisme se déroulera du 3 au 9 avril prochain. A cette occasion l’AaDTM, Pôle Emploi, les Offices de Tourisme intercommunaux et les acteurs du secteur se sont mobilisés pour proposer des ateliers, des portes ouvertes et des immersions aux quatre coins de l’île. Ouverts à tous et gratuits, les événements permettront de découvrir les métiers du tourisme, les formations proposées à Mayotte ainsi que les offres d’emploi du secteur.

La semaine débutera avec des portes ouvertes à l’office du tourisme de Petite-Terre lundi. Le lendemain, mardi 4 avril, se tiendra le forum des métiers du tourisme à l’agence d’attractivité et de développement du tourisme de Mayotte (AaDTM), avec Pôle Emploi et les offices de tourisme du Sud et de la Cadema. Ce forum aura lieu de 8h à 12h, place de la République à Mamoudzou. Tout au long de la semaine auront lieu des immersions, en Petite-Terre (sur inscription par mail à maira.attoumani@tourisme-petiteterre.fr), à Chiconi, Kani-Kéli et Coconi.

Nouvelle modalité d’expression sur le projet de la piste longue : le « cahier d’acteur »

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Tout acteur concerné ou intéressé par le projet de piste longue de l’aéroport de Mayotte peut proposer un « cahier d’acteur ». Les cahiers d’acteurs sont des contributions écrites qui respectent des règles et un gabarit pré-établi, identiques pour tous. Les cahiers d’acteurs sont des contributions écrites qui présentent des points de vue argumentés sur le projet. Rédiger un cahier d’acteur permet de faire valoir son point de vue de manière formalisée et notamment d’apporter ses éclairages et arguments qui permettront d’enrichir la comparaison des deux sites d’implantation possibles pour la piste longue (Pamandzi et Bouyouni / M’Tsangamouji). Il est possible d’adresser un cahier d’acteur à tout moment jusqu’à la fin de l’année 2023. Une page est dédiée au cahier d’acteur sur le site du projet de la piste longue de l’aéroport de Mayotte.

Le moringué interdit à Dembéni

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A la suite de la publication d’un arrêté municipal pris par la mairie de Dembéni, l’organisation et la pratique de la boxe traditionnelle « moringué » de plein air sont strictement interdites de jour comme de nuit sur l’ensemble du domaine public communal de Dembéni. « La pratique du « moringué » ne sera tolérée, sous aucun prétexte et aucune dérogation à cette interdiction ne sera accordée par l’autorité municipale », informe la commune de Dembéni dans son arrêté municipal. Les infractions au présent arrêté donneront lieu à l’établissement de rapports ou de procès-verbaux d’infraction et seront poursuivies conformément aux lois en vigueur.

Jean-François Carenco : « J’attends les arrêtés d’utilité publique »

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Jean-François Carenco, ministre délégué des Outre-mer, lors de la signature du contrat de progrès entre l’État et le syndicat Les Eaux de Mayotte, le lundi 23 août 2022.

Interpellé par la députée mahoraise Estelle Youssouffa, Jean-François Carenco est intervenu à l’Assemblée nationale, ce mardi, au sujet de la pénurie d’eau à Mayotte. Le ministre délégué aux Outre-mer a tenté de défendre la relance de projets structurants grâce au contrat de progrès de 411 millions d’eau signé en août 2022 et a annoncé avoir demandé un prix de la bouteille d’eau « à prix coûtant ».

« Mayotte paie des factures d’eau pharamineuses pour des robinets désespérément vides », a clamé Estelle Youssouffa, au sein de l’Hémicycle, ce mardi, lors de questions au gouvernement. La députée de la première circonscription réagissait au plan national anti-sécheresse voulu par Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, en faisant un parallèle avec Mayotte touchée actuellement par la pénurie. Elle n’a pas manqué d’égratigner le contrat de progrès signé par l’État avec le syndicat Les Eaux de Mayotte. En effet, la somme de 411 millions d’euros devait remplir plusieurs objectifs dont l’accélération des investissements. « Rien n’a été décaissé, rien n’est opérationnel. La campagne de prospection des forages n’a toujours pas commencé. Oserez-vous commettre un plan national eau sans rien prévoir pour Mayotte ? », a déploré la parlementaire.

Lui-même signataire du document en août 2022, Jean François Carenco a pris le micro pour défendre tant bien que mal le gouvernement. Concernant la troisième retenue collinaire d’Ourovéni et la deuxième usine de dessalement d’eau de mer, « les procédures sont aujourd’hui débloquées. J’attends les arrêtés d’utilité publique le plus rapidement possible », répond le ministre délégué aux Outre-mer. Et pour l’usine dessalement d’eau de mer de Pamanzi, la seule de l’île, il promet 2.000 m3 par jour supplémentaires une fois les travaux en cours terminés. Pour rappel, celle-ci produit péniblement 1.300 m3 par jour alors qu’elle devait en fournir 4.700 m3. Une rallonge précédente de huit millions n’avait pas donné grand-chose.

« Aucune marge sur l’eau »

« Sur la sécheresse actuelle, nous devons réagir, nous y travaillons depuis quinze jours, depuis qu’on sait qu’elle arrive », a admis le ministre. La Mahoraise a rappelé, que les coupures d’eau, et c’est encore plus vrai pendant le ramadan, faisaient souvent grimper le prix des packs d’eau dans les magasins de l’île. Elle a évoqué ainsi l’exemple des prix allant jusqu’à « 10 à 12 euros pour six bouteilles ». Là-dessus, Jean-François Carenco « a demandé aux deux grands distributeurs présents de vendre de l’eau à prix coûtant sans aucune marge dans les prochains mois. Un des deux [lui] a déjà donné son accord ». « D’ici quinze jours, grâce à la mobilisation de la sécurité civile et sur instruction du ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, 400 m3 jour seront disponibles gratuitement pour les plus démunis », a-t-il ajouté, espérant que le quota journalier atteigne rapidement 900 m3.

Ces mesures ne sont qu’un petit aperçu de ce que prépare l’État dans les semaines à venir. D’autres, cette fois plus drastiques, sont attendues.

Anchya Bamana défend l’exploitation de l’eau de mer

Présidente de Maore Solidaire, Anchya Bamana milite pour la construction rapide d’usines de dessalement. L’ancienne maire de Sada rappelle que « la population mahoraise vit, désormais, un stress hydrique permanent ! ». Si le réchauffement climatique et la très sèche saison des pluies sont bien sûr en cause, elle pointe aussi « l’explosion démographique, la déforestation massive, l’artificialisation des sols, l’assèchement des zones humides, la croissance des besoins en eau pour les activités humaines et économiques…Les mesures déployées de lutte contre l’immigration irrégulière, de lutte contre la déforestation et de la dégradation de l’environnement, de diversification des sources de production d’eau ne répondent pas aux enjeux du développement du territoire. »

Selon elle, la solution la plus approprié serait « la construction en urgence de l’usine de dessalement, car l’eau de mer est disponible. Comme tant d’autres, ce projet est prévu dans les investissements en cours au syndicat des eaux depuis 2017 et une enveloppe d’environ 55 millions d’euros serait nécessaire pour sortir les habitants de la misère hydrique ». Sada, Longoni ou Ironi Bé étant les trois lieux susceptibles d’accueillir ce type d’équipement, elle ne prend pas parti pour tel ou tel site. « L’essentiel aujourd’hui réside en sa concrétisation dans un contexte d’urgence. En conséquence, nous demandons une accélération des procédures pour sortir enfin le projet de terre. »

Zena Airlines avance sans le conseil départemental

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Les frères Régis et Julien Novou espèrent lancer Zena Airlines en novembre. (photo d’archives)

Alors que la motion pour le « désenclavement aérien de Mayotte » présentée au conseil départemental a été rejetée (voir encadré), les créateurs de Zena Airlines ont décidé d’avancer sans l’acteur public. La compagnie aérienne mahoraise vient de dévoiler son logo et devrait entrer en phase de certification d’ici peu pour se lancer officiellement en novembre. Entretien avec Régis Novou, l’un des deux porteurs de projet.

Flash Infos : Depuis plusieurs mois, Zena Airlines attend que le conseil départemental intègre le capital de la compagnie aérienne afin d’assurer sa pérennité sur le territoire. Mais la collectivité ne s’est toujours pas prononcée…

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La compagnie a dévoilé son identité visuelle avec son logo arborant un hippocampe ailé (ici sa version foncée).

Régis Novou : Intégrer une collectivité locale au sein de l’actionnariat de Zena Airlines permet d’assurer un ancrage local et de défendre les intérêts du territoire. Nous avons attendu longtemps que le conseil départemental se positionne. Début mars, la conseillère départementale Hélène Pollozec a adressé une motion au président du Département mais cette dernière a été rejetée (voir encadré). Nous prenons donc cela comme un refus de la part de la collectivité mais cela ne va pas nous stopper. Aujourd’hui, nous avons réuni assez d’investisseurs privés autour de la table pour financer notre projet de compagnie aérienne à hauteur de 25,2 millions d’euros. Notre capital restera toutefois ouvert ces prochains mois car la part d’actionnaires privés mahorais n’est que de 20 % et nous aurions aimé avoir une majorité d’investisseurs locaux.

 F.I. : Vous venez de dévoiler son identité graphique, est-ce que cela signifie que le lancement de la compagnie aérienne est proche ?

R.N. : Il s’agit en effet de la première étape pour nous. Courant avril, nous allons également créer des pages sur les réseaux sociaux, lancer une campagne de crowdfunding pour permettre aux habitants et aux particuliers de prendre part au projet puis nous contractualiserons notre partenariat avec Airbus consulting. Mais surtout, notre objectif est d’entrer en phase de certification afin d’obtenir le certificat de transporteur aérien (CTA), obligatoire pour toute compagnie aérienne. Nous allons donc entamer une phase de recrutement pour embaucher six responsables de services nous permettant de valider les différents manuels nécessaires à cette certification. Cette phase devrait durer six à huit mois et nous permettre de lancer officiellement la compagnie en novembre prochain.

F.I. : Quelles sont les autres étapes à franchir avant le lancement de la compagnie ?

R.N. : En septembre, nous aimerions lancer les recrutements des équipages afin de les former. Nous sommes également toujours en négociation avec les loueurs d’avions. Nous prévoyons d’exploiter des avions A321 Neo XLR, mais ces derniers sont encore en cours de certification jusqu’à la fin du premier trimestre 2024. Pour avoir des avions plus rapidement, nous cherchons donc des appareils de transition, en location. Nous sommes en train de terminer les négociations, elles devraient aboutir cet été.

La motion rejetée le 15 mars

« Mayotte est un territoire insulaire. La population n’a d’autre choix que de prendre l’avion pour jouir de sa liberté de circulation », estime Hélène Pollozec, conseillère départementale de Mamoudzou III, qui a rédigé une motion, le 15 mars, pour le « désenclavement aérien de Mayotte » adressé au président du conseil départemental. Car selon elle, même si les raisons de se déplacer sont nombreuses – études, rapprochement familial, emploi, santé…- le coût moyen de ces déplacements en fait un privilège. La coprésidente du groupe d’opposition a donc demandé au conseil départemental de créer une Société d’économie mixte (SEM) afin de devenir actionnaire de la compagnie Zena Airlines pour assurer la pérennité de la compagnie, sur le territoire. Si la majorité départementale a convenu qu’une nouvelle compagnie est nécessaire, elle a préféré rejeter la motion de l’opposition.

Sazilé Swimwear va s’envoler pour défiler à Miami

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Sazilé Swimwear, la marque d’Alexandra Maroine, alias Alexa Clockers, va défiler sur la scène du Miami Swim Week en juillet prochain.

Alexa Clockers est une passionnée de la mode et de l’univers du bain. C’est en 2019 qu’elle a décidé de se lancer dans l’aventure de la création de ses propres modèles de maillots de bain. Au travers de sa marque, la créatrice fait rayonner la femme et l’île de Mayotte. Après un défilé à Cannes l’année dernière, la créatrice et sa marque vont s’envoler en direction de Miami (États-Unis) pour défiler lors d’un des plus gros défilés du secteur en juillet prochain.

En 2019, après deux ans à Mayotte, Alexandra Maroine, plus connue sous le nom d’Alexa Clockers, reconnait qu’elle n’avait jamais trouvé le maillot qui lui parlait, « c’était vraiment le produit qu’il me manquait », explique-t-elle. Elle a donc décidé de se lancer dans le projet de créer des maillots de bain et directement, elle a su que « la griffe serait du bi-matière », à savoir du wax et du lycra. C’est là qu’est née la marque Sazilé Swimwear, un « hymne à la femme ». Elle qui souhaitait réaliser un produit « à l’effigie » de son île, avec un produit et un savoir-faire made in Mayotte, elle « met en lumière » son île, avoue fièrement la trentenaire. Toutes ses pièces sont ainsi « intemporelles et personnalisables ».

« C’est une consécration »

Après avoir fait défiler des pièces de sa marque en 2022 à Cannes, la créatrice et ses modèles uniques de maillots de bain, vont s’envoler cet été vers les États-Unis, pour un défilé à la Miami Swim Week. Les spectateurs de ce rendez-vous incontournable du monde de la mode, qui se déroule à Miami Beach, du 5 au 10 juillet 2023, verront donc « défiler des créations qui viennent de l’océan Indien et plus particulièrement de l’île de Mayotte », précise-t-elle. Il est vrai que ce genre d’événement est « une lumière qui est extraordinaire pour le territoire », concède la créatrice, mais admet aisément que derrière « il faut endosser de gros moyens financiers ». Au total, la designer aura à créer seize tenues, toutes créées en exclusivité pour le défilé.

Déjà « au front », Alexa travaille d’ores et déjà sur les esquisses papier de ses modèles, « j’imagine déjà un peu mes croquis ». Sans oublier son identité et sa griffe personnelle, cette créatrice mahoraise défile à Miami pour présenter et représenter l’île aux parfums. « C’est une consécration pour une designer comme moi, qui est à ses tout débuts », confie-t-elle. Participer à un défilé de la Miami Swim Week – l’un des plus gros défilés de l’univers du bain – est le fruit d’un travail permanent. « Je me bats au quotidien pour en arrivant là, il y a un gros travail derrière mes projets et d’autant plus celui-là », revendique la jeune femme. Elle, qui s’est « toujours battue », avoue que « c’est le territoire qui m’a permis de renouer avec ce rêve et cette profession ».

Le défilé à Miami Beach, un investissement budgétaire

Afin de pouvoir participer à cet événement, Alexa doit investir une première somme représentant le coût de blocage des seize mannequins, des maquilleurs, des coiffeurs et de l’organisation du show. À cela, elle doit ajouter un budget pour « la matière première avec l’achat de tissus de la collection spécialement conçue pour ce défilé, mon temps de travail, le logement à Miami, mais aussi le billet d’avion », explique-t-elle. L’objectif derrière ce projet ambitieux est « d’emmener des partenaires avec moi, pour qu’ils puissent participer à la notoriété et à l’envergure de l’événement, qu’ils puissent me soutenir et par ce biais qu’ils puissent profiter d’une communication hors pair également », complète la designer. Avec la volonté d’y arriver, elle est donc partie à la recherche de partenaires financiers pour l’accompagner dans ce projet.

Le départ est prévu fin juin, avec une première escale à Paris, puis direction Miami Beach pour un défilé en total « look plage », qui devrait présenter des pièces féminine et masculine. Dans sa ligne de mire, la jeune femme aspire à se positionner complètement dans l’univers du bain, pour « vraiment accroitre le domaine ». Ce projet, elle le dédie à sa passion qu’elle a « réussi à servir sur le territoire », dans le but, elle espère, de créer une impulsion au domaine du bain, « qui peut donner du rêve, donner du souffle et de l’espoir à la jeunesse ». En parallèle de ce défilé à Miami, elle souhaiterait réaliser son projet d’ouverture de boutique, qui serait dédiée à sa marque et pourrait réunir dans un même lieu, un showroom et son atelier.

Dans les nouvelles barges, il faudra toujours plus de compétences

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Ce mardi matin, Pôle emploi et le service de transports maritimes (STM) du Département de Mayotte ont tenu une réunion d’information sur les différents métiers maritimes au sein du service départemental.

Du 27 au 31 mars, est célébrée la semaine des métiers du maritime et du fluvial. À Mayotte, on y fête la cinquième édition, organisée par Pôle Emploi, en partenariat avec le Cluster maritime. Cet événement permet au plus grand nombre de découvrir les nombreux et variés métiers du domaine maritime. Ce mardi, le public était invité à découvrir les métiers du service des transports maritimes (STM).

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La barge « Le Polé » arrivant au quai de Mamoudzou, aux côtés du nouvel amphidrome « La Chatouilleuse » nouvellement arrivé sur l’île.

Temps fort pour développer l’attrait des carrières maritimes, cette mobilisation de tous les acteurs de l’économie bleue encourage la promotion des métiers de la mer, facilite l’orientation vers les formations qui y mènent et favorise la rencontre entre les entreprises et les candidats. « On a beaucoup de compétences ici et avec les nouveaux navires, il faudra former du personnel », affirme, en ouverture à la conférence, Stéphane Gouy, conseiller Pôle emploi et référent du secteur maritime pour le territoire. À Mayotte, beaucoup d’activités maritimes sont disponibles, « il paraissait donc plus que logique, de participer à cette semaine nationale pour faire découvrir des métiers certes, mais aussi faire émerger des vocations, pour répondre aux besoins futurs de main d’œuvre dans le secteur de la mer », explique-t-il.

« On trouve une réelle panoplie de métiers »

Débutée lundi par une visite au port de Longoni, la semaine a continué ce mardi avec une réunion d’information, afin de faire découvrir les métiers à terre et embarqués du STM, service du Département de Mayotte. Plus gros transporteur européen de passagers, le service transporte « cinq millions de passagers par an », complète Ali Omar, vice-président du conseil départemental. Au fur et à mesure des années, le STM « s’est modernisé », note ce dernier. Derrière le fonctionnement d’une barge, « il y a tout un service, non pas seulement des capitaines. On trouve une réelle panoplie de métiers », ajoute-t-il. Depuis sa création en 1977, on note une forte évolution des métiers, « un capitaine de barge a maintenant des joysticks dans les mains accompagné de tout un équipement électronique », ajoute l’élu de Petite-Terre. Cette évolution concerne les métiers dits embarqués, mais également ceux à terre, notamment « grâce à l’utilisation de commandes numériques pour les mécaniciens ». Parmi les métiers que l’on retrouve à terre, on peut retrouver des électromécaniciens, ajusteur-mécanique, soudeur ou encore tuyauteur. « Ce sont des métiers qui demandent beaucoup de formation et de mises à jour continues », clarifie Moustapha Mahamoudou, adjoint au directeur technique, chargé d’études et réparation navale au STM.

Après un premier temps de présentation, la place été faite aux interrogations des participants. Certains d’entre eux s’interrogeaient sur la rapidité de réponse de la part du service des transports maritimes du Département lors d’une candidature. « À la fin de ma formation l’année dernière, j’ai candidaté au STM, mais je n’ai jamais eu de retour. On a des diplômes, on connait le métier, mais on n’a pas de réponses », constate l’un des participants. En réponse, le directeur du service, Saïd Moussa Kassim, explique que « dans l’administration, les postes ne sont pas créés comme ça. Si on a besoin, on lance une ouverture de poste ».

Ce dernier complète en conseillant aux candidats potentiels de continuer leurs études et d’obtenir d’autres diplômes et certifications pour « aller plus loin que le diplôme de matelot ».

Modification des horaires du bus Cadema pendant le ramadan

Les horaires des navettes à destination et en provenance de Mamoudzou mises en place par la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou (Cadema) changent pendant le ramadan, en prévision d’une plus grande affluence à cette période. Le dernier départ aura lieu à 16h30 de Jumbo, au lieu de 17h. La Cadema averti que les horaires peuvent évoluer durant la période et invite les usagers à consulter régulièrement www.caribus.mobilite.yt

Hamouro : ouverture officielle de la laverie solidaire

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Ce vendredi 24 mars, la mairie de Bandrélé a procédé à l’ouverture officielle de la laverie solidaire de Hamouro, en présence de Maoulida Abdou, adjoint au maire chargé de l’insertion, du conseiller municipal Chadhouli Abdou, ainsi que du partenaire financier de cette opération, notamment l’agence régionale de santé et de la Croix-Rouge française. Actuellement, la laverie dispose de quatre machines à laver. Le cycle de 7 kilos coûtera 1 €, et le cycle de 13 kilos est à 1,50 €. Cette laverie accueillera les usagers de mardi à samedi de 7h à 14h30.

Dans le cadre du projet pilote d’assainissement non collectif (ANC) au village de Hamouro, cette laverie solidaire a été construite pour réduire le rejet des eaux de lavage en caniveaux/ravine et sur la plage. Cette infrastructure sera animée et accompagnée de messages de prévention pour permettre un changement de comportement de la population et ainsi réduire le nombre de pathologies hydriques.

Le parti communiste français organise un colloque « Outre-Mer », ce mercredi

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Le PCF organise une journée « Outre-Mer » le mercredi 29 mars au siège du parti communiste, à Paris. En présence des présidents de Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de Martinique, Gabriel Serville, président de l’Assemblée de Guyane et Huguette Bello, présidente de la région de la Réunion, de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, Eliane Assassi, président du groupe CRE au Sénat, André Chassaigne, président du groupe GDR à l’Assemblée nationale et de nombreuses personnalités. Il sera également possible de suivre le colloque en direct sur Youtube en cliquant sur ce lien.

Le PCF souhaite contribuer à répondre aux difficultés urgentes et immédiates des Outre-Mer et participer aux réflexions des partis progressistes des Outre-Mer sur le devenir de ces territoires dans le respect de leurs histoires et spécificités respectives. L’objectif de cette première rencontre est d’apporter un éclairage sur le champ des possibles, sur les évolutions souhaitées et sur les démarches déjà̀ engagées par les acteurs locaux. Elle doit permettre de faire ressortir les points de convergence mais aussi la nécessité́ de s’orienter résolument, dans le cadre de la République française, vers une différenciation réelle des politiques publiques respectueuse du droit à l’égalité.

Du 1e avril au 15 juin : du répit pour les poulpes !

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Le Parc naturel marin de Mayotte rappelle que la période d’interdiction de pêche au poulpe va débuter le 1e avril. « Respecter cette réglementation, c’est permettre à ces animaux de se reproduire et ainsi, préserver les ressources pour les années suivantes », explique le Parc marin au travers d’un communiqué. Du 1e avril au 15 juin, la pêche des poulpes est interdite dans les eaux mahoraises, par arrêté préfectoral. Cette fermeture de la pêche sur l’ensemble du territoire permet de diminuer la pression sur les populations de poulpes afin de favoriser leur renouvellement. Un consommateur qui respecte la période de repos participe à la préservation de la ressource. Le Parc marin rappelle « quelques recommandations pour assurer le respect de la réglementation, que je sois professionnel ou particulier : je ne pêche pas de poulpe, je n’achète pas de poulpe, je ne détiens pas de poulpe, je ne consomme pas de poulpe, je ne vends pas de poulpe ».

Moustiques : le risque vectoriel reste modéré à Mayotte

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La semaine dernière, 2.526 domiciles ont été visités dans le cadre de la lutte antivectorielle. Les équipes sur le terrain ont recensé 2.271 gîtes dont 303 contenaient des larves de moustiques soit 13 % des gîtes recensés. Cette semaine, les agents de la lutte antivectorielle seront à Dzoumogné, Sada, Combani, Miréréni et M’tsangamouji.

L’agence régionale de santé de Mayotte explique que pour « limiter la prolifération des moustiques et le risque de transmission des maladies », il est important d’éliminer les endroits où l’eau peut stagner, de vider les récipients contenant de l’eau, de changer l’eau des plantes et fleurs chaque semaine, de vérifier le bon écoulement des gouttières et de couvrir les réservoirs d’eau hors d’usage. « La lutte antivectorielle nécessite l’implication et la participation de tous », rappelle l’ARS.

Le Parquet requiert deux ans de prison avec sursis contre le maire de Tsingoni

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Maire de Tsingoni depuis 2014, Bacar Mohamed était jugé, ce mardi 28 mars, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. (photo d’archives)

Bacar Mohamed, maire de la commune du centre de Mayotte et candidat Les Républicains aux sénatoriales, était jugé ce mardi 28 mars, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Des commandes passées sans appels d’offres, ainsi que de la vente d’un terrain communal à des proches, dont sa fille, pour la très modique somme de trois euros par mètre carré sont les deux faits retenus à son encontre. Le délibéré sera connu le mardi 9 mai.

Qu’est-ce qui est reproché au maire ?

Il y a deux types de faits, les deux concernent la fonction de maire de Tsingoni exercée par Bacar Mohamed. La première est une affaire de terrain communal dont une délibération du conseil municipal du 16 mai 2020 a confirmé la cession à quatre proches « à un prix dérisoire », a estimé Geneviève Toudic-Créon, la présidente du tribunal correctionnel, ce mardi. Le deuxième fait se concentre davantage sur les procédures de marchés publics que la mairie de Tsingoni n’a pas toujours respectées. Liés à cela, deux entrepreneurs mahorais étaient également jugés pour recel de bien provenant d’un manquement aux règles imposées par les marchés.

Que risque Bacar Mohamed ?

Pour à la fois la prise illégale d’intérêts et les atteintes à la liberté d’accès aux marchés publics, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales risque cinq ans de prison et une peine d’inéligibilité de dix ans. La vice-procureure, Delphine Moncuit, a voulu frapper fort d’ailleurs en demandant le maximum pour la deuxième, avec en outre une exécution provisoire. Celle-ci s’appliquerait ainsi même s’il ferait appel (et donc l’éliminerait de la course au Sénat). La magistrate a requis, en outre, vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende. L’avocat de Bacar Mohamed, maître Pierre-François Ozanne, a qualifié le réquisitoire de « très sévère ». « Il n’y a rien qui caractérise le favoritisme », a défendu l’avocat du barreau de Paris. « Et pour la délibération, on peut la trouver regrettable ou mal préparée. »

Pour les deux coaccusés, les peines demandées sont de huit mois de prison (dont quatre avec sursis) avec 3.000 euros d’amende pour l’un et dix mois (dont quatre de sursis) et 5.000 euros à régler pour l’autre.

Comment les irrégularités ont été trouvées ?

C’est un rapport de la chambre régionale des comptes, en 2019, qui a révélé des manquements dans l’attribution des marchés. « Plusieurs commandes publiques comportaient des infractions à la législation », a rappelé la présidente du tribunal. Normalement, tous les travaux commandés par la mairie doivent passer par une mise en concurrence quand le montant s’élève plus de 25.000 euros. La procédure est encore plus lourde, quand cela dépasse les 90.000 euros, puisqu’il faut passer un bulletin officiel des marchés publics et passer par des annonces légales. Une disposition que la mairie de Tsingoni a bien du mal à prouver pour trois marchés passés en 2017 et 2018.

Concernant le terrain, c’est une élue d’opposition qui a alerté le procureur de la République. Elle a noté que la commission foncière n’avait pas été avertie et elle-même était au courant des liens qui unissent le maire aux futurs propriétaires. « C’est une volonté politique de lui nuire en sa qualité d’élu », a avancé l’avocat du maire.

Des proches ont-ils réellement bénéficier d’avantages ?

Ils ont failli en tout cas. La délibération du conseil municipal de mai 2020 a été rédigée par le directeur général des services, sept jours avant la réunion. Son maire, en métropole à cette période, l’a informé qu’un terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale allait être vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Le maire a tenté de se justifier en disant que c’était un coup de pouce pour des habitantes souhaitant « devenir propriétaires sur la commune » (alors que deux d’entre elles comptaient faire construire pour faire du locatif). Et comme parmi elles, figuraient la propre fille du maire, la fille d’un de ses amis, une sœur d’une conseillère municipale et une autre qui serait « une fille biologique » de l’élu, ce dernier n’a pas pris part aux votes et a laissé l’un de ses adjoints présenter le texte controversé à son insu. Car le maire n’a jamais mentionné ses liens de parenté. « C’est ma fille tout de même. Je ne peux pas le nier », a fait remarquer Bacar Mohamed, à l’audience, rappelant que celle-ci avait fait une demande trois ans plus tôt pour acquérir un terrain.   En février 2022, voyant que la délibération faisait toujours polémique, le conseil municipal est revenu sur sa première décision.

Pourquoi un tarif aussi bas ?

Selon les estimations, le préjudice pour la commune avec cette vente aurait été de 66.000 euros (dans la fourchette la plus basse). Selon le maire, il s’agit pourtant de quelque chose de classique sur sa commune. En 2014, avec la départementalisation, la régulation foncière avait permis à des habitants d’acheter les terrains sur lesquels ils sont au tarif de trois euros par hectare. « Mais il s’agissait de régulations et pas d’acquisitions », a rappelé la vice-procureure. Le président du parti Les Républicains n’en a pas démordu : « J’ai fait ce que je croyais juste. Ça s’est toujours fait comme ça sur ma commune ».

Combien de marchés publics sont visés ?

Trois décisions de la mairie figurent dans la prévention. La première concerne la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016. Deux commandes ont été réglées par la municipalité, par décision du maire, au bénéfice d’un entrepreneur du même village que le maire. En tout, il y en avait pour 124.700 euros. Si le premier magistrat a chargé son ancien adjoint aux affaires scolaires pour ce marché, c’est lui qui a signé les deux bons de commande pour l’un des coprévenus, ce mardi. « Il fallait bien que je régularise la situation. Les artisans n’avaient pas été payés un an après », a-t-il argué. Le 1er juin 2017, c’est l’artisan qui a réalisé les vestiaires du terrain de foot de Mroalé, qui a bénéficié d’un chantier à 39.000 euros. Pour ce coup-ci, l’avocat et le maire de Tsingoni ont présenté des pièces pour justifier d’une mise en concurrence, notamment un mail du directeur des services techniques. Enfin, le 3 mai 2018, ce sont cinq devis (pour un total de 210.000 euros) qui sont approuvés par le maire. Il s’agit à chaque fois du même bénéficiaire, un entrepreneur qui a réalisé des travaux sur trois terrains de football de la commune.

Comment fonctionne le saucissonnage ?

Les trois juges se sont intéressées à cette technique qui permet d’éviter la mise en concurrence. Pour le peintre par exemple, la peinture extérieure était facturée 58.000 euros, 66.700 euros pour celle à l’intérieur, le tout dépassant ainsi le fameux plafond des 90.000 euros (124.700 euros). Deux marchés différents donc, « parce que ce n’est pas la même chose », a défendu le maire. Et les mêmes travaux sur les terrains de football ? « Ce n’est pas aux mêmes endroits », a-t-il ajouté. Pour la vice-procureure, il s’agit bien de saucissonnage. D’ailleurs, la directrice des finances de Tsingoni l’a confirmé aux enquêteurs, en rappelant que le maire « décidait seul » de ces contrats. Elle avait écrit une lettre à son employeur au sujet des équipements sportifs pour dire qu’elle ne voulait pas en porter la responsabilité.

Où sont les devis manquants ?

C’est là tout le problème. Le maire de Tsingoni, qui a affirmé à chaque fois qu’il y avait bien eu un marché, n’en a pas apporté la preuve. En effet, très peu de devis sont arrivés sur la table de la Chambre régionale des comptes, et encore moins celle des enquêteurs. « C’est un problème d’archivage », a-t-il encore expliqué à la barre, rejetant la faute sur ses services de l’époque. « En fait, seul le devis de l’artisan retenu était gardé », a reconnu son avocat, avant d’indiquer que la mairie avait fait de gros efforts en se dotant depuis d’un service de la commande publique. Mais quand le maire a tenté de se défendre en disant que les documents ont été emportés par la Chambre régionale des comptes, la vice-procureure l’a coupé. « On a la liste des documents qui manquent à la Chambre régionale des comptes. Et il y n’a pas ceux qui concernent les affaires jugés aujourd’hui », a-t-elle rapportée.

Bacar Mohamed a alors préféré ne pas répliquer. Il va devoir attendre maintenant le 9 mai pour être fixé sur son sort.

« L’objectif est de faire baisser le nombre d’accidents mortels »

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À Mayotte, entre 2017 et 2021, 49 personnes ont été tuées sur les routes, « un chiffre en augmentation », selon Marie Grosgeorge, la directrice de cabinet du préfet de Mayotte.

Le lancement du document général d’orientation de la sécurité routière pour les années 2023 à 2027 a eu lieu ce mardi, au travers d’une signature à Dzaoudzi. Ce document, conclut entre de nombreux partenaires locaux, permet de créer un cadre aux actions œuvrant dans la thématique de la sécurité routière. En 2022, seize personnes ont perdu la vie sur les routes mahoraises.

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Nicaise Eloidin (déléguée du préfet chargée de la sécurité routière), Nadjima Saïd (conseillère départementale), Marie Grosgeorge (directrice de cabinet du préfet de Mayotte), Saïd Omar Oili (maire de Dzaoudzi-Labattoir) et Mohamed Moindjié (directeur de l’association des maires de Mayotte) ont présenté, puis ont procédé à la signature du document général d’orientation de la sécurité routière 2023-2027.

« C’est un cadre pour les cinq prochaines années à venir », note Marie Grosgeorge. La directrice de cabinet du préfet de Mayotte fait partie des signataires du document général d’orientation (DGO). Ce document officiel, qui définit les orientations d’actions à mener en matière de sécurité routière, a été signé entre différents partenaires locaux, ce mardi, notamment la préfecture de Mayotte, le conseil départemental, la mairie de Dzaoudzi-Labattoir et l’association des maires de Mayotte. Ce DGO répond à deux objectifs, celui de définir les priorités en matière de sécurité routière, mais aussi de faire appel à la mobilisation locale. Il comprend quatre enjeux nationaux, qui sont la mobilité douce, les deux roues motorisées, le risque routier professionnel et la conduite à risques. A Mayotte, il a été décidé d’ajouter un enjeu local : les jeunes. « On sait que les conduites à risques, non pas qu’à Mayotte, sont beaucoup le fait de la jeunesse », rappelle la directrice de cabinet. Pour elle, « les jeunes sont aussi un public vecteur de sécurité routière ».

À Mayotte, entre 2017 et 2021, 49 personnes ont été tuées sur les routes, « un chiffre en augmentation », selon Marie Grosgeorge. Les données montrent également une augmentation de la dangerosité des accidents, avec de plus en plus de blessés graves. La tranche d’âge la plus touchée par les accidents routiers, est celle des 25-44 ans. « Nous comptabilisons beaucoup de décès en deux-roues, mais aussi des piétons », rappelle la directrice. Ce document servira donc d’appui afin de tendre à réduire les accidents mortels dans le 101e département. « L’objectif, à terme, est de faire baisser les chiffres et de faire baisser la tendance sur les populations à risques », clarifie-t-elle.

Le DGO de la sécurité routière est « un guide »

Ce DGO est un document que chaque préfecture élabore avec leurs partenaires respectifs pour lutter contre l’insécurité routière. Nicaise Eloidin, déléguée du préfet chargée de la sécurité routière, explique que localement, « trois groupes ont travaillé sur l’élaboration de ce document », à savoir un groupe avec les IDSR, un regroupant les associations et entreprises, et le troisième incluant les élus et administrations. Ces réunions avaient pour objectif « d’étudier l’évolution des cinq dernières années et, à partir de ces analyses, d’échanger autour des projets de prévention et du cadre à y donner ». En résumé, le document général d’orientation de la sécurité routière est « un guide » pour les porteurs de projets.

Marie Grosgeorge a tenu à rappeler que ce document « a été élaboré de façon partenariale ». Il définit des objectifs nationaux et locaux, qui seront valorisés dans le cadre de l’appel à projets départemental annuel et qui va permettre de soutenir « soit en moyen humain, soit en moyen financier, des projets locaux sur ces enjeux de sécurité routière à Mayotte », ajoute-t-elle. Cet appel à projets, qui sera lancé au courant de la semaine prochaine, vise à favoriser des actions de prévention et de sensibilisation en lien avec la sécurité routière, et au profit des différents usagers de la route (seniors, piétons, cyclistes, usagers de deux ou quatre roues motorisées). Afin de soutenir les initiatives dans le domaine de la sécurité routière, cet appel à projets permet de financer partiellement les actions qui répondront aux différents enjeux.

Un plan de sécurisation pour rassurer les professionnels de santé

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Olivier Brahic, directeur général de l’ARS (à droite), a annoncé la mise en place d’un plan de sécurisation des professionnels de santé au sein du cabinet médical de Tsoundzou 1, ce mardi 28 mars, en présence de l’équipe du cabinet et du préfet de Mayotte.

Le plus grand désert médical du pays fait face à un manque criant d’attractivité et peine à fidéliser ses soignants. Notamment parce que les conditions de sécurité seraient insuffisantes pour 86 % d’entre eux. Face à ces constats, l’agence régionale de santé (ARS) souhaite mettre en place un plan d’actions pour offrir davantage de sécurité aux professionnels de santé.

« Pour les soignants, l’insécurité est le problème numéro un. 86 % d’entre eux évaluent négativement les conditions sécuritaires de l’île », assure Olivier Brahic, directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, à l’origine d’une étude sur l’attractivité publiée en octobre dernier. Sur le territoire, la moitié des soignants envisageraient d’ailleurs de rester moins de trois ans sur l’île. Un turn-over qui s’accompagne de difficultés grandissantes pour attirer de nouveaux professionnels.

« En fin d’année 2022 – après les événements de novembre et les affrontements entre bandes qui ont été relayés par les médias en métropole – de nombreux soignants, qui devaient rejoindre le CHM, se sont désistés », souligne le directeur de l’ARS. Le tout dans un contexte déjà difficile pour les établissements de soins. L’île est en effet le plus grand désert médical du pays avec 86 médecins généralistes et spécialistes pour 100 000 habitants en 2021, contre 339 en métropole.

« Un frein au développement de l’offre de soins »

Dans le même temps, les agressions envers les soignants se multiplieraient. « Ce n’est pas propre à Mayotte, le phénomène est présent en métropole et ailleurs en outre-mer mais les professionnels de santé sont de plus en plus victimes de violences », poursuit le chef de l’ARS. Sur l’île, le cabinet dentaire de Chiconi a notamment été braqué par six personnes cagoulées, le 2 novembre dernier. Avant qu’un chirurgien ne soit agressé dans l’enceinte du CHM, dans la nuit du 21 au 22 janvier. « La sécurité est un des freins au développement de l’offre de soin », estime Olivier Brahic.

Pour limiter les violences, attirer de nouveaux soignants et freiner le turn-over, l’ARS a donc « fait de la sécurité une priorité ». En commençant par créer un comité composé du préfet de Mayotte, de représentants de la police et de la gendarmerie nationale mais également des services de l’État. Ensemble, ils ont défini un plan d’actions pour « sécuriser l’exercice des professionnels de santé. »

Un dispositif d’alerte grâce à un bracelet

Une expérimentation dans une zone de l’île vise ainsi à mettre en place un dispositif d’alerte. « L’objectif est que les professionnels puissent alerter et faire intervenir des forces de l’ordre en cas d’agression, grâce à un bracelet équipé d’un bouton. L’expérimentation aura lieu dans une zone qui n’a pas encore été définie. Nous pensons pour le moment au nord de l’île », souligne le directeur général de l’ARS. En parallèle, l’agence souhaite équiper les professionnels de santé qui effectuent des visites à domicile de films de protection, afin d’éviter que leurs pares-brises ou leurs vitres ne se brisent en cas de caillassages.

L’ARS prévoit également de mettre à disposition des forces de l’ordre une cartographie des zones à risque, en fonction des incidents remontés par les soignants. Une journée de sensibilisation à destination des nouveaux arrivants est également prévue ainsi qu’une formation aux situations violentes pour les professionnels de santé. « L’objectif est de leur donner les premiers réflexes », souligne Olivier Brahic. Enfin, il souhaite donner aux soignants accès à des numéros prioritaires pour contacter la police et la gendarmerie. Il prévient d’ailleurs : « il s’agit de premières actions qui pourront être complétées par la suite ».

Le Département trouve « très regrettable » la décision de la ligue de volley

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Ce week-end, la ligue régionale de volley-ball a pris la décision de ne pas envoyer d’équipes mahoraises aux Jeux des îles de l’océan Indien, qui se dérouleront à Madagascar en août. Celle-ci est motivée par les soucis financiers de l’instance sportive et liée à un contentieux avec le Département de Mayotte, comme indiqué dans notre édition de mardi. La collectivité départementale, qui avait déjà réagi hier, souhaite apporter d’autres précisions.

« A la une de son édition en date du 28 mars, Flash Infos titre « Volley-ball : Les Jeux des îles sans les Mahorais », expliquant quelques lignes plus loin : « Le défaut de subventions octroyées par le Département de Mayotte en vue de préparer les athlètes mahorais en serait l’origine ». Le conseil départemental, mis en cause, apporte donc les éléments d’explication suivants en guise de droit de réponse. Lors des différents comités de pilotage des JIOI 2023, le Cros (Comité régional olympique et sportif) a fait comprendre aux différentes ligues que, si elles n’arrivaient pas à organiser des préparations sérieuses avec des matchs amicaux, la participation aux jeux risquait d’être compromise.

La ligue de volley-ball n’a pas respecté cette condition et lors d’une réunion de son comité directeur le week-end passé, elle aurait fait état de son incapacité à suivre cette préparation, renonçant donc à présenter une équipe aux jeux de Madagascar en août prochain. Le volley-ball et le beach-volley seraient donc absents des prochains Jeux selon Flash Infos. Le conseil départemental trouve, d’abord, très regrettable la décision prise par la ligue régionale de volley-ball qui priverait les jeunes volleyeurs des jeux des îles cette année.

Pour autant, l’institution départementale ne saurait accepter de se voir imputer cette décision, la ligue régionale renvoyant la responsabilité au Conseil départemental qui ne leur accorderait pas de subvention depuis 2016 (mandature précédente). Il est, dès lors, important d’en revenir aux faits et rien qu’aux faits. Par une délibération n° 2016.00080 adoptée en Commission permanente du 10 mai 2016, le conseil départemental a attribué une aide de 82.000 euros (42.000 euros pour la participation des clubs à la Coupe des clubs champions et 40.000 euros pour le fonctionnement de la ligue).

L’instruction des dossiers a révélé une incapacité de ladite Ligue régionale à respecter le cadre de cette délibération, conduisant les services à solliciter le remboursement de l’aide perçue, soit 62.800 euros. Le remboursement n’a pas été produit depuis et la Ligue n’a, dès lors, plus reçu de subvention du Département de Mayotte.

Des solutions ont été proposées

En 2022, la ligue régionale de volley-ball a engagé une procédure de redressement judiciaire et les services de la Jeunesse et des Sports ont travaillé avec celle-ci et son mandataire judiciaire pour trouver un terrain d’entente, destiné à leur éviter la liquidation. A ce titre, le conseil départemental est d’ailleurs prêt à leur proposer un échéancier étalé dans le temps pour résoudre ces difficultés et permettre à l’association de se trouver en conformité et de redevenir éligible aux aides départementales.

Le conseil départemental rappelle que la responsabilité de l’incapacité des opérateurs à justifier les aides qu’elles reçoivent ne peut être lui être imputée. Cette facilité de pointer du doigt les services départementaux ou d’invoquer un « deux poids deux mesures » est malvenue d’une Ligue qui a reçu 82.000 euros d’aide en 2016 et n’a pas, à ce jour, apporté les justificatifs d’utilisation de cette aide conformément à son objet. Le conseil départemental considère que toutes les ligues et comités engagés aux Jeux des îles de Madagascar ont reçu leurs aides 2022 pour la préparation de leurs sélections. Le versement des aides 2023 est engagé, aides dédiées aux préparations pour les ligues utilisant les aides dans un cadre conventionné.

Le conseil départemental continue (et continuera) à demander à tous les bénéficiaires des aides de respecter le cadre d’attribution. Il rappelle aux bénéficiaires que leur responsabilité est entière quand ils se trouvent dans l’incapacité de rendre compte de l’utilisation des aides. Cette attitude ne saurait être encouragée, le conseil départemental rendant lui-même des comptes quant aux sommes octroyées auprès des différentes juridictions financières. »

Comores : L’opposition fustige déjà les contours du dialogue annoncé par Azali

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Le chef de l’État comorien, en réponse à un courrier que lui a envoyé l’opposition, s’est dit favorable à l’ouverture de discussions avec les forces politiques et acteurs économiques pour créer les conditions permettant de garantir une présidentielle transparente en 2024. Mais l’approche ne convient pas à ses opposants qui exigent avant toute chose la libération des détenus politiques, dont l’ex-président, Sambi.

Le Front commun élargi continue de maintenir la pression sur Azali Assoumani, le président de l’Union des Comores. Malgré l’empressement dont il a fait preuve pour répondre à la lettre de cette coalition d’opposants, celui-ci ne parvient toujours pas, selon des observateurs à donner des gages de sa bonne volonté. Vendredi, dans une déclaration faite à la mosquée de l’Assemblée nationale, il a exprimé sa disponibilité à ouvrir des pourparlers pour la tenue d’une élection apaisée. « Je voudrais ainsi renouveler mes sincères remerciements aux membres de l’opposition et leur réitérer mon entière disponibilité à les recevoir pour examiner avec eux et les responsables politiques, économiques et de la société civile de notre pays, toutes les voies possibles susceptibles de garantir des élections libres, transparentes et démocratiques dans notre pays pour l’année prochaine », déclarait-il, lors d’une brève adresse à la nation prononcée le 25 mars, à l’occasion du début du mois « sacré » de ramadan.

S’il pensait, par ces mots, rassurer ses opposants en leur faisant comprendre qu’il était lui aussi préoccupé par les échéances électorales à venir, le locataire de Beit-Salam aura donc raté son coup. En effet, cette déclaration n’a pas du tout été du goût de l’opposition qui a sorti un communiqué plutôt dur, le lendemain. « Le Front commun contre la dictature, organe politique reste inflexible, n’est, ne sera jamais disposé à participer à un énième dialogue quelconque qu’Azali entend organiser, ni répondre à une invitation de sa part », insiste, Ahmed Hassane El-Barwane, secrétaire exécutif signé de la déclaration.

« Fausse déclaration »

La coalition a avancé ses raisons. « Nous rappelons contrairement à sa fausse déclaration dans la maison d’Allah, le Tout puissant, que nous ne voyons en cet homme aucun acte tangible pouvant nous rapprocher en parlant de renforcement de la paix dans le pays qu’il a détruite contre le mieux vivre ensemble de notre société », précise le document publié samedi soir. Pour l’opposition comorienne, il n’est pas question de prendre part à des discussions sans la libération des prisonniers politiques, notamment l’ancien raïs, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui fêtera ses cinq ans d’emprisonnement d’ici trois mois. Condamné à la perpétuité, l’ex-président a aussi perdu ses droits civiques, dans l’affaire dite de la citoyenneté économique, dont le procès s’est tenu en novembre. A l’issue de cette même audience, Mohamed Ali Soilihi, actuel chef de l’opposition exilé en France a pris vingt ans de prison. Quant à Abdou Salami, ancien gouverneur de l’île d’Anjouan, il purge une peine de douze ans dans une autre affaire d’insurrection. Ces trois leaders ainsi que les autres détenus politiques jugés définitivement doivent d’abord être libérés exigent les opposants. Sans cela, aucun dialogue n’est envisageable clarifie-t-on du côté du Front commun, qui avait transmis le 16 mars à Azali Assoumani une série de propositions destinées à favoriser la tenue d’une élection transparente en 2024.

Invitation des économistes

Le 21 mars, le chef de l’État comorien accusait réception de ce courrier tout en assurant qu’il ne manquerait pas de diligenter une initiative allant dans ce sens. Le problème, c’est que les contours annoncés lors de son récent discours consistant à inviter des acteurs économiques dans les pourparlers sont déjà rejetés par l’opposition. « D’après le discours d’Assoumani, il apparaît clairement qu’il veut encore une fois créer un semblant de dialogue. Sinon comment se fait-il que dans un débat purement politique, l’on appelle des acteurs économiques, pour quoi faire. C’est juste une façon d’embobiner les gens et de noyer les problèmes », croit savoir le porte-parole du Front commun, Ibrahim Abdourazak Razida. Selon ce dernier, la seule démarche qui ouvrirait la voie à un début d’apaisement serait la suivante : « Il n’a qu’à libérer les prisonniers politiques point barre. Et nous nous s’assiérons ensuite pour discuter du comment organiser des élections transparentes et démocratiques », a tranché Razida, un des plus farouches opposants au président Azali Assoumani, qui depuis le 18 février, dirige l’Union Africaine. Un statut sur lequel, l’opposition semble vouloir en tirer profit pour obtenir des garanties.

Dans le même sillage, l’opposition réclame une médiation internationale si jamais un dialogue était organisé.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes