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Les grévistes de l’aéroport libres, mais placés sous contrôle judiciaire

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Placés en mandat de dépôt à la prison de Moroni, depuis le 18 mars, trois agents considérés comme les leaders de la manifestation qui avait secoué l’aéroport de Hahaya le mois dernier, ne peuvent pas quitter le territoire à l’instar des quatre autres co-accusés.

Après presque deux semaines de détention, les trois agents de l’aéroport de Moroni Prince Saïd Ibrahim ont été relâchés, ce dimanche. La justice a finalement donné une réponse favorable à la demande de remise en liberté déposée par leur avocat, le 23 mars. Ces employés, parmi lesquels se trouve le délégué du personnel, avaient été placés sous mandat de dépôt à la prison de Moroni, depuis le 18 du même mois, à la suite d’une plainte du directeur général des aéroports des Comores (Adc), Maamoune Chakira, surnommé « Poutine » par ses agents. La veille, ceux-ci, ont déclenché une grève pour dénoncer sa gouvernance. Mais, malgré la levée du mot d’ordre le lundi 20 mars, les trois agents accusés d’être les instigateurs de la fronde étaient toujours gardés en prison. D’après leur avocat, ils sont sept dans le viseur de la justice, mais seuls trois d’entre eux croupissaient encore à la maison d’arrêt. Les autres inculpés étaient seulement placés sous contrôle et se rendaient chez le juge d’instruction pour pointer.

 Cinq chefs d’inculpation

 En ce qui concerne les chefs d’inculpation retenus, on y retrouve entre autres, atteinte au libre exercice du travail, violence et voie de fait, menace verbale et enfin, séquestration. « Toutefois, seuls trois de mes clients étaient placés en détention provisoire pour des faits qu’ils ont toujours niés. D’ailleurs, il n’y a ni preuves ni témoignages dans leur dossier. Mais l’instruction suit son cours », a rappelé le conseiller de la défense, maître Mzé Soilihi Kaambi que nous avons contactés lundi via la messagerie électronique WhatsApp. Le vendredi 17 mars, le personnel de l’aéroport de Moroni, l’un des plus grands aérodromes des Comores, a entamé un mouvement de grève. Les employés se disent fatigués des méthodes de leur directeur général, qui selon eux ne fait que suspendre et limoger « abusivement ». Cette pression a poussé à la sortie certains cadres car à la moindre occasion, Maamoune Chakira signe la note de suspension de l’agent fautif, déploraient les frondeurs dans une déclaration transmise à la presse le même jour. « Le directeur a réussi à maintenir un climat de peur viscérale et de malaise au sein des plateformes aéroportuaires de Hahaya, Ouani à Anjouan et Bandar salam, à Moheli. Sachant que sa politique ne rime pas avec droits des salariés nous ne demandons que son départ », exigeaient les agents dans leur communiqué. Nommé à la tête des aéroports en mai 2022, Maamoune Chakira a toujours défendu son management et assumé ses décisions même si celles-ci suscitent la controverse. Redressement et discipline, tels sont les objectifs fixés depuis son arrivée à l’aéroport. Il n’a jamais caché son intention de réduire la masse salariale en procédant à des licenciements économiques.

Intouchable

Dans deux entretiens accordés à la presse locale, juste après cette grève, il n’a pas une seule fois exprimé une once de remords pour les suspensions opérées depuis qu’il dirige l’entreprise. Une politique qu’il compte poursuivre avec la bénédiction de l’État qui continue de lui accorder des financements pour la réhabilitation des infrastructures aéroportuaires. Bénéficiant du soutien des autorités, Maamoune Chakira déclarait dans une interview publiée il y a plus d’une semaine par Al-Watwan qu’il n’a jamais envisagé de rendre le tablier. Une façon de faire comprendre aux agents qui réclament sa tête qu’il est pour le moment « intouchable » ?  Probable. Car en dépit de la tournure qu’elle avait prise, la grève s’est essoufflée en moins de 72h. Les activités ont repris comme si de rien n’était. Et aucune doléance n’a été satisfaite. Aussi, pendant les négociations avec le secrétaire général du gouvernement, Daniel Ali Bandar, les représentants du personnel n’ont obtenu que « des miettes », regrettent aujourd’hui leurs collègues. « Pas même le salaire. Nous toucherons toujours les 70%. Alors que cela faisait partie de nos principales réclamations. Pour couronner le tout, ils ont présenté en quelque sorte des excuses pour avoir manifesté. C’est la preuve que les pionniers du mouvement n’avaient pas planifié une stratégie avant de se lancer », croit savoir un cadre de l’aéroport qui a préféré garder l’anonymat. D’après lui, la récente grogne n’a fait que renforcer le pouvoir de « Poutine ».

Excédés par la violence, des habitants font des barrages à Chirongui

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La commune de Chirongui s’est retrouvée bloquée ce lundi matin, par les barrages montés par des habitants. (photo d’archives)

Des riverains matinaux ont monté plusieurs barrages à Chirongui, ce lundi 3 avril. Ils dénoncent les violences commises ce week-end dans plusieurs villages de la commune. Un protocole d’accord proposé par la mairie a failli être signé, mais les habitants ont finalement refusé les conditions. Vers 11h, le dernier barrage a été enlevé par les gendarmes.

Ce lundi matin, à l’heure où les personnes travaillant à Mamoudzou prennent la route, des pneus et des poubelles ont été installés sur la voie à Chirongui. Trois routes ont été ainsi coupées, celle reliant Tsimkoura et Chirongui, l’accès vers Mramadoudou et un autre point à la station-service Total. L’action conjointe avait pour but d’exprimer un ras-le bol contre l’insécurité et notamment des heurts survenus le week-end. Le maire de Chirongui, Bihaki Daouda, est allé rencontrer ses administrés pour savoir si des solutions pouvaient émerger. « On a proposé que la police municipale et la gendarmerie fassent des patrouilles le soir. On veut aussi lutter davantage contre la prostitution, ainsi que permettre l’identification et la condamnations des jeunes qui causent ces troubles », nous a-t-il rappelé au téléphone. Sur cette dernière mesure, il compte beaucoup sur les comités de villageois « qui connaissent ces jeunes ».

Coup politique ou non (la situation est toujours compliquée depuis l’élection du nouveau maire le 18 mai 2022), les riverains ont finalement refusé les conditions proposées. Un jeu du chat et la souris s’est alors installé avec les gendarmes mobiles et départementaux chargés de dégager les voies. Ces derniers ont pu enlever chaque barrage sans animosité de la population jusqu’à 11h environ. Un jeune en situation irrégulière, qui a mis des poubelles sur la voie, a été interpellé et placé en garde à vue. Il fera l’objet d’une procédure d’expulsion, ce mardi.

Un moringue responsable ?

Si des combats à mains nues ont bien eu lieu en amont des violences, ils ne sont pas forcément l’élément déclencheur du déferlement de violences causées samedi soir par « 50 à 80 adversaires », a comptabilisé la gendarmerie. Selon le maire, les affrontements entre jeunes des villages de Tsimkoura et Mramadoudou sont récurrents depuis plusieurs années maintenant. En juillet d’ailleurs, la préparation d’un mariage avait donné lieu au passage au tabac du marié au milieu de la nuit. Les trois jeunes avaient plaidé « la défense de leur village » pour expliquer leurs gestes.

Le moringue, très populaire en période de ramadan, est interdit dans la plupart des communes de l’île. Et s’il existe une tolérance, des rixes peuvent éclater comme à Chiconi, vendredi soir, ou Tsararano, samedi soir, avec à chaque fois l’intervention des forces de l’ordre. A Chirongui, un message sur la page Facebook a rappelé la règle, ces dernières heures. « Nous rappelons à tous que l’organisation de tels événements peut présenter des risques pour la sécurité publique. En effet, ces événements sont souvent sources de bruits, de rassemblements importants, et peuvent dégénérer en comportements violents. Ainsi, nous invitons tous les citoyens à faire preuve de vigilance et à contacter immédiatement la gendarmerie en composant le 17 s’ils remarquent tout rassemblement ou événement de moringue non autorisé », est-il indiqué.

Même si l’accord n’a pas été signé, la municipalité a fait savoir qu’elle compte honorer ses propositions. Une commission de sécurité est d’ailleurs organisée, ce mardi, avec les comités de chaque village.

Radios : une consultation publique pour l’attribution des fréquences

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Sur les territoires de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin, de La Réunion et de Mayotte, tout ou partie des autorisations d’utilisation de fréquences dans les bandes 900 MHz, 1800 MHz et 2,1 GHz arriveront à échéance le 30 avril 2025.

L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) lance donc aujourd’hui une consultation publique pour recueillir l’avis des acteurs intéressés sur les besoins en termes de fréquences en bandes 1800 MHz et 2,1 GHz en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin, à La Réunion et à Mayotte et dans la bande 900 MHz en Guyane, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Mayotte, afin de préparer les modalités et conditions de réattribution de ces bandes sur ces territoires. Les acteurs sont invités à adresser leur contribution, via le site de l’Arcep, avant le 1er juin 2023 à 18h.

Un stage de natation pour les professeurs du premier degré

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Le rectorat et la Drajes (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) en collaboration avec le Creps de La Réunion organise une première session de formation « aisance aquatique » à l’attention des enseignants du premier degré de Mayotte. Celle-ci va se dérouler du lundi 3 au vendredi 7 avril sur la commune de Bandrélé (Musical plage), avec la participation de deux classes de CM2 de la commune. Déroulement d’une journée de formation : 8 h – 9 h 30, séances pédagogiques avec les élèves (Musical plage à Bandrélé), 10 h – 11 h 30, cours théoriques (Hôtel Sakouli), 13 h – 14 h 30, séances pédagogiques avec les élèves (Musical plage), 15 h 30 – 17 h, perfectionnement de la natation à destination des PE (Hôtel Sakouli).

Cette formation est ouverte à quatorze professeurs des écoles volontaires (un par circonscription) et désignés par leur circonscription. En complément, la formation sera aussi ouverte à trois maître-nageur sauveteur (MNS). L’objectif final de la formation est l’obtention du premier niveau d’enseignement à l’aisance aquatique pour les enseignants du premier degré et l’obtention du niveau instructeur pour les MNS, afin que par la suite, ils puissent continuer à former les professeurs des écoles localement. La finalité sur trois ans vise à pouvoir former un maximum d’enseignants du premier degré dans ce domaine.

Boulevard urbain de Mamoudzou : un passage en commission prévu mercredi

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Projet estimé à près de 900 millions d’euros, le conseil départemental de Mayotte est invité à présenter son dossier d’organisation de la concertation avec le public dans le cadre de la définition du tracé du futur BUM (boulevard urbain de Mamoudzou). La Commission nationale de débat public (CNDB) auditionnera le premier vice-président du conseil départemental, Salime Mdéré, en charge des infrastructures et les équipes du chargé de mission dédié, ainsi que Jean-Michel Lehay, le mercredi 5 avril prochain. « La Commission nationale du débat public est l’autorité indépendante chargée de garantir le droit de toute personne vivant en France à l’information et à la participation sur les projets ou les politiques qui ont un impact sur l’environnement. Ce droit est inscrit à l’article 7 de la Charte de l’environnement », rapporte la collectivité mahoraise.

La route, qui pourrait mesurer environ 11,5 km de longueur, contournera Mamoudzou par le sud et l’ouest. « En plus du boulevard lui-même, des voies de raccordements sont à prévoir ; en fonction de l’itinéraire choisi, elles pourraient représenter entre 2,6 et 5,2 km. Ces voies sont essentielles pour relier le BUM à la RN1 et la RN2, pour desservir les quartiers et pour raccorder les réseaux réalisés à l’occasion du chantier du BUM », poursuit-elle.

« La concertation permettra, le moment venu, de savoir si la population partage le choix du boulevard urbain à large emprise. L’objectif du conseil départemental est de lancer les travaux du BUM à l’horizon de la fin d’année 2025 », rappelle le CD.

Carburants : les prix restent relativement stables en avril

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La préfecture de Mayotte a communiqué les nouveaux tarifs des carburants pour ce mois d’avril. Au rayon des bonnes nouvelles, les prix du gazole (1,55 euro par litre) et de la bouteille de gaz de 12 kg (27 euros la bouteille) baissent respectivement de deux centimes et de cinquante centimes. « Ces baisses sont principalement expliquées par la diminution des cours mondiaux des produits pétroliers (- 5 % pour le gazole et – 6 % pour le butane) par rapport au mois de mars », précisent les services de l’État. Par contre, la dépréciation de la parité euro-dollar ( – 1 %) a comme conséquence une augmentation d’un centime pour le supercarburant sans plomb (1,82 euro par litre).

Le seuil des 600 détenus désormais atteint à Majicavo

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La prison de Majicavo ne cesse de battre des records d’occupation. En sept mois, elle compte une centaine de détenus en plus.

Les transferts vers La Réunion et la métropole ne suffisent pas à désengorger la prison de Majicavo où le taux d’occupation atteint les 210%. La situation est telle que même la deuxième prison (qui pourrait ne pas voir le jour avant dix ans) et l’extension de l’actuelle ne suffiraient pas à retrouver une capacité normale.

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Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, a visité le centre pénitentiaire de Majicavo en mars 2022. Il en était ressorti en annonçant la construction d’une deuxième prison et avait confié la mission au préfet de Mayotte d’en trouver l’emplacement.

A Mayotte, à défaut des retenues collinaires, c’est la prison qui se remplit. Elle vient de dépasser la barre des 600 détenus en ce mois de mars, soit un taux d’occupation de 210%. Difficile d’en vouloir aux magistrats (qui bénéficient d’un coup de pouce d’une brigade venue de métropole jusqu’en août), l’activité est telle qu’il faut bien arrêter et mettre au frais les personnes arrêtées. Pour autant, le centre pénitentiaire, qui date de 2015, montre déjà ses limites. « En l’espace de sept mois on est passé de 500 personnes détenues hébergées à 600 », déplore Force ouvrière Justice, dans un tract daté de ce jeudi. Les murs n’étant pas extensibles, les matelas par terre se multiplient dans l’enceinte prévue pour 278 prisonniers (164 en maison d’arrêt et 114 en centre de détention). Ils souvent à quatre ou cinq dans des cellules prévues pour deux.

L’administration* a beau opéré des transferts (environ deux par semaine vers La Réunion et deux autres tous les quinze jours vers la métropole), la population carcérale n’arrête pas d’augmenter. Pire, à La Réunion, un syndicat de surveillants s’est offusqué de ce flot venu inlassablement de Mayotte. Seuls le quartier des mineurs d’une trentaine de places et celui des femmes (elles sont trois pour six places) échappent à cette surpopulation. « Il nous faut un plan massif de transfèrement vers la métropole pour faire redescendre les effectifs à un niveau raisonnable », demande le syndicat, qui s’inquiète également d’un surplus attendu avec l’opération Wuambushu prévue à la fin du mois.

Une deuxième prison dans le sud ?

Promis par Éric Dupond-Moretti en mars 2022, le nouvel établissement pénitentiaire de l’île n’a pas de destination connue. Fin janvier, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, nous confiait « qu’il y avait plusieurs pistes étudiées ». Selon nos informations, le sud de l’île où le foncier nécessaire est davantage disponible serait privilégié. Un établissement de « 300 à 400 places » pourrait voir le jour.  Alors que c’est la maison d’arrêt (où sont les détenus qui attendent leurs condamnations) qui souffre le plus de la surpopulation, il aurait davantage la fonction de centre de détention (où les condamnés exécutent leurs peines). Majicavo ferait ainsi office de maison d’arrêt grâce à sa proximité avec la future cité judiciaire de Kawéni.

Autre solution apportée, l’administration pénitentiaire a aussi bien voulu entendre les remarques des syndicats locaux concernant l’extension de l’actuel centre pénitentiaire. Un nouveau bâtiment devrait voir le jour sur le site. Les bureaux d’étude, qui ont participé au projet initial, ont été approchés. Les agents demandent également des recrutements. Car si la population de détenus augmente rapidement, ce n’est pas le cas du nombre de personnes qui les entourent.

*L’administration pénitentiaire, dont la direction pour les outre-mer est en région parisienne, n’a pas souhaité répondre à nos questions malgré nos relances.

Al’Ma Action Logement s’engage aux côtés de Koungou

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Une visite du futur lieu d’implantation du projet « centre-bourg » de Koungou, menée par Mélanie Guilbaud, DGA développement urbain, a eu lieu en présence de la gouvernance du groupe Action Logement.

Pendant quatre jours, la gouvernance du groupe Action Logement rencontre les acteurs du logement abordable et durable à Mayotte, afin d’évaluer les besoins spécifiques et les solutions à mettre en place dans le 101e département. Dans ce contexte, ce vendredi après-midi, après une courte visite sur le site « centre-bourg » de Koungou, un protocole de partenariat a été signé entre la ville et Al’Ma Action Logement.

Face aux défis à relever dans le domaine de l’habitat abordable et durable, la ville de Koungou a décidé de mettre en place différents projets urbains structurants, notamment celui du « centre-bourg ». Ces opérations sont menées afin de « répondre à des besoins évidents de logements sur la commune », explique Yasmine Nidhoire, adjointe au maire de Koungou. A l’occasion de la venue de Bruno Arcadipane, Phillipe Lengrand et Nadia Bouyer, respectivement président, vice-président et directrice générale du groupe Action Logement, la ville de Koungou et le groupe, au travers de Al’Ma, ont signé un protocole d’accord pour un travail partenarial sur ces projets urbains.

Livrer des logements rapidement

Ce protocole signé entre la ville de Koungou et Action Logement, engage les deux parties « à plusieurs années de travail et de collaboration entre les structures », affirme Bruno Arcadipane. De son côté, le maire de la commune, Assaini Saindou Bamcolo, concède que les deux parties « ont compris l’objectif et l’importance de cette convention que l’on signe aujourd’hui ». Cette signature permettra de livrer des logements rapidement et de proposer des loyers modérés, tout en répondant à l’évolution des besoins sociétaux. Pour l’adjointe au maire, il est important de « développer des services, des commerces, des parcs et des équipements, tant qualitatifs que quantitatifs ». C’est avec l’objectif de répondre à ces enjeux qu’est programmé le projet de cœur urbain de Koungou. Il s’agit là de développer la ville et de produire du logement abordable et durable. « Cet engagement doit être exemplaire dans ces conditions de réalisation, pour l’écologie et notre pays », affirme le président du groupe Action Logement.

Un site de 3,5 hectares au cœur de Koungou

Sur un ancien site de maraîchage de 3,5 hectares, jouxtant la rivière Kirissoni, le terrain accueillera 200 logements. Ce projet sera un réel levier de développement urbain, avec « une gestion de l’eau raisonnée et une valorisation de site importante », explique Mélanie Guilbaud, DGA développement urbain à la maire de Koungou. Cette zone « centre-bourg » est un cœur urbain à fort potentiel, qui, une fois finalisée proposera des espaces piétons, des espaces végétalisés avec un circuit de promenade, un groupe scolaire, du stationnement et un terrain de sport couvert.

« Le foncier est le socle de tous les projets d’aménagement », confie la DGA. Dans le but de concrétiser les projets, des médiateurs fonciers avaient été déployés en 2022 sur le village de Majicavo-Koropa. Dans les années à venir, la ville de Koungou projette la construction de 3.000 logements, allant de Longoni à Majicavo-Koropa.

Une semaine pour relancer l’attractivité du secteur touristique

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La première édition de la semaine des métiers du tourisme aura lieu dans l’Hexagone et à Mayotte, du lundi 3 au dimanche 9 avril 2023.

La première semaine nationale des métiers du tourisme aura lieu du lundi 3 au dimanche 9 avril prochain. À cette occasion, l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), Pôle emploi, les offices de tourisme intercommunaux et les acteurs du secteur se mobilisent pour proposer des ateliers, des portes ouvertes et des immersions aux quatre coins de l’île.

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Une panoplie d’activités seront proposées en immersion et pourront être découverte lors du forum des métiers le mardi 4 avril, place de la République.

Parti du constat que le secteur du tourisme a subi une forte baisse de ses effectifs et de son attractivité, la première édition de la semaine nationale des métiers du tourisme est organisée du lundi 3 au dimanche 9 avril 2023, pour mettre en valeur le secteur touristique, ses filières, ses formations et ses entreprises. À Mayotte, cette semaine se tient « pour relancer l’attractivité du secteur », explique Julie Fournereau, responsable promotion et communication à l’AaDTM.

Le tourisme en France représente environ 8 % du Produit intérieur brut (PIB) et deux millions d’emplois. Ce secteur a connu une chute de ses effectifs avec la disparition de 230.000 emplois entre 2020 et 2021. C’est une réalité, les entreprises du tourisme rencontrent des difficultés de recrutement, notamment dans l’hébergement – restauration, malgré une reprise d’activités en 2022. Avec l’objectif de lutter contre le manque d’attractivité de la profession, cette semaine est organisée pour informer sur les domaines variés qu’offrent le tourisme, les offres, les formations. À Mayotte, le manque de professionnels dans le tourisme est plus marqué que dans l’Hexagone. Actuellement, de forts enjeux tournent autour de ce secteur. « Il y a une filière qui est en train de se structurer, avec une croissance d’établissement hôteliers, de prestataires et une augmentation des touristes », note Julie Fournereau. Ce secteur est l’un des axes de développement du territoire, c’est également « un secteur porteur, avec énormément de débouchés possibles », affirme-t-elle.

« Des métiers qui n’existent pas encore à Mayotte »

La semaine des métiers du tourisme est organisée par l’AaDTM, en partenariat avec les offices de tourismes des communautés de communes du centre-ouest, du sud, de Petite-Terre et de la Cadema. Cet événement est l’occasion de faire « la promotion du tourisme », en présentant les professionnels du territoire, faire connaitre les prestations proposées et « susciter des vocations vers ces métiers, qui sont très passionnants », espère la responsable promotion de l’AaDTM. Une grande partie des domaines du tourisme seront mis en avant. « On a essayé d’être le plus représentatif possible », explique-t-elle. Hébergement, restauration, centre de plongée, prestataires d’activités, telle est la panoplie d’activités qui seront proposées en immersion. Pour la responsable de promotion, « l’important est de bien faire connaitre les métiers du tourisme, car beaucoup de métiers de demain à Mayotte n’existe pas encore aujourd’hui ».

L’un des temps forts de la semaine est le forum organisé le mardi 4 avril par l’AaDTm, Pôle emploi et les offices de tourisme de la communauté de communes du sud et de la Cadéma (communauté. S’adressant à un public très large, allant des jeunes en recherche de projet de formation, à ceux qui veulent concrétiser un projet, mais aussi aux demandeurs d’emplois et les personnes en reconversion professionnelle, cette matinée les aidera « à trouver les bons interlocuteurs pour concrétiser leur projet professionnel », complète la responsable. En complément, différents ateliers et immersions seront mis en place pour faire connaitre les métiers sous leurs différentes formes.

Des ateliers, immersions et un forum

L’événement débutera le lundi 3 avril par une journée portes ouvertes à l’office de tourisme de Petite-Terre. Par la suite, deux immersions sont prévues : à Lagon Aventure, prestataire nautique et au restaurant le Moya. Mardi 4 avril, en parallèle du forum des métiers du tourisme (de 8h à 12h, place de la République), se tiendra deux immersions : Moya Résidence by MD et au sein de Nymba club, centre de plongée. Le lendemain, mercredi 5 avril, les participants pourront découvrir l’hôtel Ibis style et le restaurant le Maracana. Jeudi, l’office de tourisme du centre ouest, ouvrira ses portes de 8h à 13h. Également, la résidence Vili Vili, Mayeride (prestataire de sorties en trotinette) et le Mekong seront à découvrir via des immersions. Samedi matin, place à la découverte du métier de guide touristique avec la 3CO. Samedi et dimanche, le Jardin Maoré ouvrira ses portes pour faire découvrir l’hôtel, le restaurant et le centre de plongée. Pour les ateliers immersions en Petite-Terre, l’inscription est obligatoire « pour assurer un accueil de qualité », note la responsable promotion et communication de l’AaDTM.

Comores : La population exaspérée par les délestages en ce mois de ramadan

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Malgré l’acquisition, il y a cinq mois, de deux nouveaux groupes électrogènes, d’une valeur de 3,144 millions d’euros, la société nationale d’électricité des Comores n’est toujours pas capable d’éclairer le pays, laissant de nombreuses régions dans le noir, surtout pendant la rupture du jeûne, en ce mois de ramadan.

 A chaque ramadan, le même désenchantement. Pourtant, l’État comorien n’arrête pas débourser des milliards de francs comoriens tous les ans dans l’unique but de garantir une stabilité énergétique. Sauf que les résultats ne sont pas au rendez-vous. La société nationale d’électricité des Comores (Sonelec) peine à fournir du courant à la population, ne serait-ce que le temps de rompre le jeûne. A l’instar de la plupart des musulmans de la région océan Indien, les fidèles de l’archipel ont commencé le ramadan depuis le 24 mars. Ce mois, considéré comme le plus « béni » par la communauté est celui durant lequel, les Comoriens attendent avec impatience dans la mesure où les autorités déploient tous les moyens pour leur faire oublier le calvaire des délestages quotidiens. Malheureusement, cette année encore, la société nationale qui produit l’électricité ne parvient pas à honnorer ses engagements. A la Grande Comore, ou encore sur l’île d’Anjouan, nombreuses sont les régions qui déplorent l’absence de courant ces jours-ci. A tel point que lorsque les habitants de Hamahame, une région située au nord-est de Ngazidja, ont pu rompre le jeûne ce jeudi sans bougies, l’heure était à la fête dans certaines localités. « Pour la première fois depuis que le ramadan a commencé, on nous envoyait du courant pendant le ftour. Certains jubilaient. Car d’habitude ils nous alimentent de 9h à 15h, parfois de minuit à 6h du matin », témoignait une habitante de la région.

Stocker les produits carnés

 Pour cette cadre d’une société d’État, ces longues coupures de courant affectent économiquement les citoyens, déjà fragilisés par la flambée des prix des denrées alimentaires. « Personne n’ose faire un stock alors que les foyers en ont besoin. Qui remplirait son réfrigérateur de produits carnés au risque de les voir pourrir le lendemain ? Tout le monde est obligé d’acheter tous les jours son poisson pour la consommation quotidienne. Ce qui nous revient encore plus cher dans une période où l’inflation bat des records », déplore notre source. A Anjouan, la désillusion est la même. Dans le Nyumakele, par exemple, région la plus dense de l’île, les habitants n’ont eu droit qu’à une seule journée où le courant était au rendez-vous au moment de la rupture du jeûne. « Ils ont publié un calendrier de la fourniture, mais il n’est jamais respecté. Rien que jeudi, ils ont bipé le courant à cinq reprises. Le plus déplorable, c’est que même dans la journée, nous ne sommes pas éclairés », regrette Mohamed, habitant du Nyumakele. Il ajoutera quelques conséquences : « Le poisson est là, mais nous ne pouvons pas le conserver car il n’y a pas d’électricité. Autrement dit, manger frais et sain devient un privilège pour la majorité des ménages de la région, pourtant ça ne devrait pas l’être, surtout en cette période ».

Mohéli et pièces de révisions

La seule île mieux lotie jusqu’ici est Mohéli. D’après des témoignages recueillis auprès des personnes vivant sur place, la direction régionale de la Sonelec tient plutôt ses promesses. « Les quelques coupures constatées interviennent seulement pendant les périodes d’entretien », a souligné un responsable de l’entreprise publique. A la Grande Comore, seules quelques régions s’en sortent, comme le Mitsamihuli, au nord, Mbadjini Est au sud de l’île pour ne citer que celles-là. Dans le reste de l’île, les délestages font partie du quotidien en dépit des milliards déboursés chaque année pour l’achat de groupes électrogènes. A noter que pas plus tard qu’en novembre 2022, la Sonelec s’était dotée de deux moteurs à hauteur de 3,144 millions d’euros. Toutefois, il apparait clairement que malgré ces sommes débloquées, la société n’est pas en mesure de remplir ses missions. A la veille du ramadan, le directeur général de la Sonelec, Soilihi Mohamed Djounaid, avait prévenu qu’en raison de la forte demande constatée pendant une telle période, il y aurait des coupures volontaires. Mais ce n’est pas tout. On évoque également des retards liés à la livraison des pièces commandées depuis l’extérieur. « Nous avions prévu de procéder à des révisions deux mois avant le ramadan. Mais ce n’est que mercredi dernier que les équipements destinés aux centrales thermiques d’Itsambuni et de Vwadju sont arrivés », assure un cadre du service logistique interrogé, ce samedi.

Ce dernier a préféré ne pas s’hasarder à donner des dates pour la reprise de la fourniture de l’électricité.

Naturalistes de Mayotte : 7.100 nouveaux plants sur la presqu’île de Bouéni

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Depuis 2021 et la mise en place d’un projet de restauration et de gestion de l’espace naturel sensible (ENS) départemental de la presqu’île de Bouéni, financé par l’Office français pour la biodiversité (OFB) via le plan de relance, les Naturalistes de Mayotte ont restauré près de quatre hectares de friches et padza en réalisant notamment pas moins de vingt journées de chantiers de restauration écologique en partenariat avec différentes structures : les Apprentis d’Auteil, Nayma, les ambassadeurs de l’environnement de la CCSud, le Comité jeunes de Bouéni, le RSMA et également les bénévoles de l’association. Au total, ce sont plus de 7.100 plants (indigènes et fruitiers) qui ont été plantés pour aider le milieu à se régénérer et garantir le maintien de la ressource en eau ainsi que limiter l’érosion des sols. Après un travail de recensement des exploitants historiques installés sur les parcelles propriétés du département et plusieurs réunions de concertation, ceux/celles-ci ont montré leur inquiétude quant à l’agrandissement progressif d’un padza et l’asséchement croissant d’un cours d’eau essentiel dans leurs pratiques agricoles (abreuvage des cheptels, arrosage des cultures) situé en aval de ce padza.

Après un travail de recensement des exploitants historiques installés sur les parcelles propriétés du département et plusieurs réunions de concertation, ceux/celles-ci ont montré leur inquiétude quant à l’agrandissement progressif d’un padza et l’asséchement croissant d’un cours d’eau essentiel dans leurs pratiques agricoles (abreuvage des cheptels, arrosage des cultures) situé en aval de ce padza. Cette action collaborative inédite témoigne d’une volonté commune de préserver le couvert forestier et la ressource en eau avec des solutions innovantes bénéfiques à tous L’ENS de la presqu’île de

Bouéni – Boungoudranavi, identifié comme site pilote dans le schéma départemental des ENS (SDENS) pour Mayotte en 2019, est une zone clé pour la biodiversité, abritant végétation naturelle sèche et espèces remarquables de reptiles et d’oiseaux. Soumis aux contraintes démographiques, aux espèces exotiques envahissantes et à la fragmentation des habitats, il est urgent de préserver ce site naturel des inclusions anarchiques de l’agriculture, de la monotonisation des paysages et de la biodiversité.

Pas d’octroi de mer sur les colis postaux de moins de 400 euros

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A partir de ce samedi 1er avril, le seuil minimal pour appliquer un octroi de mer sur un colis postal est réhaussé. En effet, alors qu’une taxe était en vigueur dès lors que deux particuliers s’envoyaient un colis dont la valeur dépassait 200 euros, celle-ci va être modifiée en vertu de « l’Oudinot du pouvoir d’achat ». Le plafond est désormais remonté à 400 euros, a confirmé Jean-François Carenco, ce jeudi 30 mars. « Ça a un peu traîné, mais je m’y étais engagé », a reconnu le ministre délégué aux Outre-mer.

Un secteur privé marchand encore peu développé à Mayotte

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Ce jeudi 30 mars, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié des chiffres sur l’emploi en s’intéressant notamment au secteur marchand. « Fin 2020, à Mayotte, 2.300 entreprises formelles du secteur privé marchand déclarent des salariés. Plus encore que dans les autres départements d’Outre-mer, le secteur privé marchand reste peu développé à Mayotte, même s’il s’accroît depuis dix ans », relève l’institut, dont les bureaux locaux sont à Kawéni.

En y regardant de plus près, les services de l’information et de la communication, de la finance et de l’assurance et des services immobiliers, ne regroupent que 5 % des salariés du secteur privé marchand, ainsi que l’industrie (13 %). Le commerce et la construction sont les deux secteurs qui emploient le plus de salariés (20 % chacun). Côté rémunérations, le salaire brut moyen de 1 500 euros par mois dans le secteur privé marchand gagnent en moyenne un salaire brut de 1 500 euros par mois. « Ce salaire moyen reste bien inférieur à celui des autres régions françaises, même si le salaire minimum (Smic) augmente de 2 % par an en moyenne à Mayotte entre 2011 et 2019 suite à la départementalisation et à la politique d’alignement au niveau national », note l’étude. Il y a cependant une différence en fonction du domaine d’activités. « De 700 euros par mois en moyenne pour les salariés de l’agriculture à 2.500 euros pour les salariés des secteurs de l’information et de la communication, de la finance et de l’assurance et des services immobiliers », comptabilise l’Insee.

L’Ufolep Mayotte au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer

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« L’engagement des territoires ultramarins dans le projet sportif fédéral de l’Ufolep au niveau national est remarquable et le comité Ufolep Mayotte présente de vraies dynamiques, notamment au regard des besoins très spécifiques connues sur notre territoire », revendique le comité mahorais.

La cheffe de cabinet de Jean-François Carenco, ministre des Outre-mer, a montré un grand intérêt autour des actions portées par l’Ufolep, notamment autour du sport et de la santé, également autour de la formation professionnelle et l’insertion des jeunes. Présents lors d’une assemblée générale nationale, Ufolep Mayotte va ainsi rencontrer le ministre, « soit le 13 avril, soit le 17 avril ». Dans l’attente de cette confirmation ministérielle, des échanges sont déjà programmés avec le sénateur de Guadeloupe, Dominique Théophile qui s’est vu confier par la Élisabeth Borne, une mission d’évaluation des politiques publiques du sport en Outre-mer. Cette rencontre physique aura lieu le 13 avril dans les locaux de l’Ufolep nationale à Paris en présence de deux inspecteurs généraux associés à cette mission. « Le comité Ufolep Mayotte confirme ici s’engager à défendre l’intérêt de notre département en général et des activités éducatives et sportives en particulier », fait valoir l’organisation sportive.

Affrontements entre des bandes de Tsoundzou 1 et la police

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Mercredi soir, une patrouille de police a été prise pour cible alors qu’elle circulait à Tsoundzou 1, un secteur qui connaît un regain de tensions ces dernières semaines. « La police a été victime de jets de projectile. Elle a fait reculer les assaillants en faisant usage de moyens intermédiaires jusqu’à un retour au calme », confirme le commissariat. La tenue d’un mouringué serait à l’origine de cette attaque.

Crise de l’eau : Emmanuel Macron promet 35 millions pour les Outre-mer

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A Savines-le-Lac (Hautes-Alpes), ce jeudi 30 mars, Emmanuel Macron a dévoilé un plan eau, en compagnie de Christophe Béchu, le ministre de la Transition énergétique. Alors que les parlementaires mahorais s’inquiétaient ces derniers jours que Mayotte soit oubliée, il y a eu un mot pour les Outre-mer. Promettant 180 millions d’euros d’investissements chaque année au niveau national « pour résorber nos fameux points noirs », le président de la République française a évoqué les cas de Mayotte et de la Guadeloupe. « Ils ont une situation tout particulièrement difficile. Je pense à la Guadeloupe et à Mayotte sur lesquelles on a lancé il y a maintenant quatre ans des plans massifs de réinvestissement. On va débloquer 35 millions supplémentaires par an pour les Outre-mer, parce que nous avons un besoin accru pour accélérer le travail sur les réseaux », a-t-il admis.

VIDEO. Un policier de Mamoudzou a fait usage de son arme en pleine sortie des classes

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Plusieurs affrontements violents ont eu lieu début février à Mamoudzou. Au cours de l’un d’eux, un policier de la brigade anticriminalité de Mamoudzou a fait usage de son arme.

Un fonctionnaire de police du commissariat de Mamoudzou a utilisé son arme à feu lors d’une intervention devant le lycée Younoussa-Bamana, le 8 février. Alors que celui-ci a déclaré qu’il avait simplement tiré en l’air pour disperser les jeunes qui s’affrontaient, il s’avère que le membre de la brigade anticriminalité (Bac) a pointé l’arme droit devant lui. La balle a fini dans le mur du lycée, alors que les élèves sortaient de l’établissement à ce moment-là. Une enquête est en cours, confirme le Parquet. 

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Sur cette image, on voit le policier (en bas à droite) pointer son arme à feu et tirer vers les jeunes qui s‘enfuient.

Des affrontements violents ont eu lieu à l’approche des vacances scolaires devant le lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou. Le mercredi 8 février, un élève a été blessé à la tête avec une arme blanche, avant de réussir à se mettre à l’abri dans l’établissement. A midi, heure de sortie des classes ce jour-là, la peur n’était pas retombée et une nouvelle rixe a eu lieu. La police est intervenue pour disperser les deux groupes qui s’affrontaient. Toutefois, des images de la vidéosurveillance que nous avons pu visionner montrent qu’un des policiers a surgi et tiré en direction d’un groupe de jeunes qui s’enfuyait. La balle a ricoché sur le mur, à quelques centimètres de l’un de ses derniers. Une trace est toujours visible sur le mur de l’établissement. Du côté de la direction territoriale de la police nationale, il n’y a pas de commentaires. « Les faits ont été soumis au parquet en temps réel. Il est seul juge de l’opportunité des poursuites », a simplement répondu le commissaire Laurent Simonin. Le Parquet justement a confirmé qu’une enquête est en cours.

Le doute était institué sur la trajectoire du tir qui serait davantage tourné vers le ciel (c’est tout du moins la version du policier). Pourtant, au vu des images, « il n’y aucune légitime défense ni pour lui ni pour autrui. Il n’y a pas de simultanéité entre le lancement de la pierre et son tir, aucune proportionnalité. Et de plus, il est interdit de faire usage de son arme à feu sur la voie publique en tirant l’air », nous explique un policier. Le fonctionnaire concerné pourrait être poursuivi pour violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique. S’il a maintenu sa version d’un tir en l’air dans son rapport et au cours de son audition, il pourrait aussi être poursuivi pour faux en écriture et parjure.

 

Ce n’est pas la première fois que ce policier mahorais, par ailleurs chef d’équipe aujourd’hui, se retrouve au cœur d’une enquête. Le 13 juillet 2022, il faisait partie de l’équipe de la brigade anticriminalité qui a organisé le guet-apens ayant conduit à la mort de l’homme soupçonné de plusieurs viols à Bonovo, un quartier de M’tsapéré. La voiture dans lequel était le suspect de 37 ans avait été bloquée sur la route qui descend au rond-point de Tsararano. Les membres de la Bac, cagoulés, avaient alors encerclé la voiture et leur chef (muté à La Réunion depuis) avait tiré à plusieurs reprises sur l’homme recherché, provoquant sa mort comme l’autopsie l’a confirmée.

Les circonstances de l’intervention, ainsi que sa préparation les heures précédentes, font l’objet d’une enquête de la gendarmerie depuis. L’usage de l’arme à feu par le policier (par ailleurs neveu d’un député local), le guet-apens organisé sur la voie publique en plein après-midi et l’interpellation la veille de celui qui a servi d’informateur (il aurait été détenu illégalement au poste) ont été faits hors cadre de la procédure, selon nos informations. En outre, lors de l’assaut, le 13 juillet, un journaliste de Mayotte la 1ère aurait été également présent dans un deuxième véhicule de la Bac qui suivait la voiture du suspect. Lui, comme les membres de la Bac travaillant ce jour-là, ont été placés en garde à vue et entendus par les gendarmes, il y a quelques mois.

L’enquête confiée à un juge d’instruction du tribunal judicaire de Mamoudzou est toujours en cours.

Un « baqueux » transféré pour un vol de noix de coco

A la Bac, il n’y a pas que cette histoire de tir qui fait des vagues. Il y a deux semaines, un vendeur de noix de coco a été interpellé et emmené au commissariat de Mamoudzou. Voulant récupérer sa marchandise à la sortie, il s’est aperçu que l’un des policiers l’avait déjà revendue à sa place. Le fonctionnaire a alors été retiré des effectifs de la Bac et placé au sein des équipes de police secours. Une amende de cent euros lui aurait été aussi infligée.

Une double semaine langues et médias « pour mieux s’ouvrir aux autres »

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Dans sa classe de CM2 de l’école T17 de Labattoir, Mme Leprévost dirige une activité en langue anglaise à l’aide de l’agent conversationnel “Captain Kelly”, un logiciel qui interagit avec les élèves. L’objectif de l’outil : venir en appui des professeur des écoles, qui ne sont pas forcément linguistes, et permettre aux élèves d’appréhender de l’anglais véritable dès l’école élémentaire.

Saynètes en espagnol, jeux en anglais ou encore conversations avec un robot… Le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, s’est rendu en Petite-Terre pour assister à plusieurs activités organisées par les établissements scolaires dans le cadre de la semaine des langues vivantes.

Interrogé, il ne ferme pas totalement la porte à l’apprentissage des langues régionales shimaore et kibushi dans les écoles mahoraises.

Flash Infos : Se déroulent en même temps la semaine des langues vivantes, et la semaine de l’éducation aux médias. Quels en sont les objectifs ?

Jacques Mikulovic : Cette superposition de la semaine des langues vivantes et de la semaine de l’éducation aux médias est intéressante parce qu’elles ont ceci en commun : il s’agit de s’ouvrir aux autres, et de prendre conscience que l’on n’est pas soi-même le centre du monde… que partout ailleurs, on parle d’autres langues et les codes sont différents. Ce qui nous interpelle à Mayotte, c’est le travail que nous pouvons faire sur les mobilités. Pourquoi pas un voyage à Barcelone regroupant des jeunes de Pamandzi et de Labattoir ? Je suis sûr que, dans ce cadre, les conflits de voisinage s’estomperaient… L’ouverture aux autres contribue à apaiser les tensions sociales.

F.I. : Toutes les activités présentées aujourd’hui placent le jeu au centre de l’apprentissage. Le jeu est-il idéal pour apprendre les langues ?

J.M. : Le jeu est une excellente entrée en matière. Quand on débute, le jeu est peut-être la seule pédagogie qui permet de mobiliser les quelques ressources existantes de l’élève, et de créer chez lui une appétence pour ce qui lui est enseigné.

F.I. : A Mayotte, territoire multilingue, les langues étrangères peuvent-elles être un terrain d’excellence pour nos jeunes ?

J.M. : Il est démontré que le plurilinguisme est un atout pour l’acquisition d’autres langues, et même d’autres compétences de manière générale. La problématique singulière de Mayotte réside dans le fait que la langue vernaculaire n’est pas la même pour tout le monde ! On a du shimaore, du kibushi… mais ce qui permet de faire l’unité, c’est la langue française. Il ne faut pas s’interdire d’utiliser ces langues vernaculaires comme langues passerelles si l’approche est structurante, et donc structurée. Si c’est de l’à peu près, on rate notre cible, qui est l’acquisition des savoirs fondamentaux, et notamment la maîtrise du français.

FI : Peut-on imaginer le shimaore et le kibushi enseignés dans les écoles de l’île dans les prochaines années ?

J.M. : Effectivement, shimaore et kibushi sont reconnus langues régionales. Il n’y a donc pas d’opposition à les utiliser comme langues passerelles au cycle 1 (N.D.L.R. école maternelle). Il n’y a pas non plus d’opposition à ce qu’elles soient enseignées, mais encore faut-il avoir les enseignants qualifiés. Nous allons avoir une vraie réflexion sur ce sujet, en mettant en place un conseil académique des langues régionales. Cela permettra de faire état des projets en la matière. Je pense aux langues bretonne ou basque : on a l’impression qu’elles sont très ancrées dans la culture dans leurs régions, mais lorsque l’on a proposé un Capes (N.D.L.R. certificat d’aptitude au professorat du second degré) en basque, seuls deux étudiants étaient intéressés. Donc si on mettait un Capes en shimaore, aurait-on suffisamment de candidats ? Tout cela doit être réfléchi au mieux pour accompagner l’épanouissement et l’autonomie des élèves.

La commission des droits de l’homme exprime « ses graves préoccupations »

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Le président de la commission nationale consultative des droits de l’homme, Jean-Marie Burguburu, interpelle Gérald Darmanin (ici à Bouéni, le 1er janvier) pour le dissuader de mener l’opération Wuambushu à Mayotte.

Dans une lettre adressée à Gérald Darmanin, Jean-Marie Burguburu a demandé que le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer « renonce à la mise en œuvre » de l’opération Wuambushu. Initialement prévue en avril (voir encadré), celle-ci a pour objectif la destruction d’un millier de cases en tôle à Mayotte et l’expulsion de milliers de personnes en situation irrégulière dans une période de trois mois.

Les grandes manœuvres prévues par le ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer ne manquent pas de faire réagir en métropole. Doublement des effectifs des forces de l’ordre, campagnes de destruction d’habitat illégal, réquisitions des gymnases, expulsions de milliers de personnes en situation irrégulière, les méthodes annoncées n’ont pas échappé à la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Son président, Jean-Marie Burguburu, a écrit une lettre à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, le 17 mars. « La CNCDH tient à vous exprimer en urgence ses graves préoccupations sur les risques d’un tel projet, à double titre : l’aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé, d’une part, et l’atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d’expulsions massives, d’autre part », alerte l’avocat parisien. Celui qui a été nommé à la CNCDH par le Premier ministre Édouard Philippe en 2020 relèvent deux tensions particulièrement importantes pour expliquer ses inquiétudes. Il pointe « un secteur social à la peine, doublé d’une crise de l’eau et de la vie chère, mais aussi l’épuisement des populations à la suite d’une campagne de démolitions réalisée dans le cadre de la loi Elan ». Il rappelle qu’en marge des opérations de décasage, il y a souvent des déchainements de violence. Il y voit « un risque d’un embrasement inter voire intracommunautaire non maîtrisable par des forces de l’ordre ».

« Les nombreuses expulsions n’ont réglé aucun problème »

Institution nationale française, la Commission nationale consultative des droits de l’homme se veut critique de la politique migratoire à Mayotte. « Les nombreuses expulsions pratiquées jusqu’à maintenant (N.D.L.R. environ 20.000 par an), en hausse d’ailleurs depuis le début de l’année, n’ont réglé aucun problème : depuis plus dix ans un très grand nombre de personnes expulsées reviennent sur l’île au péril de leur vie », poursuit son président. Il craint des possibles écarts faits au droit en procédant à des mesures d’expulsions massives. « L’article 4 du protocole numéro 4 de la Convention européenne, qui interdit les expulsions collectives des étrangers, exige d’après la Cour européenne des droits de l’homme que les mesures d’expulsions soient prises à l’issue et sur la base d’un examen raisonnable et objectif de la situation particulière de chacun des étrangers concernés », rappelle-t-il. Cet avertissement sur le cadre légal, il le complète en évoquant l’obligation faite par la loi Elan de proposer des solutions d’hébergement aux personnes en situation régulière. « La majeure partie des personnes et des familles ne bénéficieront pas de relogement », fait-il remarquer.

Pour conclure sa lettre, il mentionne un avis de 2017 sur les politiques migratoires dans les Outre-mer. « La CNCDH reconnaît que la réponse à apporter n’est pas simplement juridique mais bel et bien politique. Elle appelle à un changement radical des politiques migratoires et encourage le gouvernement à promouvoir une nouvelle dynamique prenant en compte le contexte d’exception, mais dans une logique d’accompagnement des mouvements et non de coercition. »

L’opération annulée ou reportée ?

C’est la question qu’on peut se poser au regard de l’actualité en Hexagone. Notre confrère des Nouvelles de Mayotte a annoncé, ce lundi, que l’opération Wuambushu n’aurait sans doute pas lieu. Selon nos informations, les gendarmes préparent toujours l’opération qui doit débuter dans moins d’un mois maintenant. Mais les manifestations contre la réforme des retraites en métropole mobilisent fréquemment les escadrons de gendarmes mobiles amenés normalement à soutenir les quatre escadrons déjà présents sur l’île (300 hommes et femmes environ). Ce qui pourrait induire une annulation ou tout du moins un report de l’opération qui est en préparation depuis six mois maintenant.

Dix-huit personnalités récompensées pour ce qu’elles font pour Mayotte

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Pour leurs actions conduites en faveur du développement des sports, de l’éducation populaire, de la culture et de la danse, ainsi que de la protection de l’environnement à Mayotte, dix-huit figures locales ont reçu la médaille de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif, ce mercredi, à Dzaoudzi.

Pas moins de dix-huit personnes se vues décernées, mercredi après-midi, la médaille de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif, à la Case Rocher, siège préfecture de Mayotte. Issus pour la plupart des milieux sportifs mahorais, à travers les disciplines du football, basketball, judo, rugby, de la plongée subaquatique et l’athlétisme. D’autres récipiendaires se vus honorés pour des actions qu’ils ont menées dans les domaines de la danse et la musique, de la protection de l’environnement mais également du social à travers l’éducation populaire. On citera pèle mêle, Hakim Ali Abdou, l’actuel président de la ligue de basket-ball de Mayotte (médaille de bronze), Némati (Toumbou Dani) Douillard, fondatrice du premier club de football féminin sur le territoire, très engagée depuis de longues années dans la pratique des sports collectifs (médaille de bronze), Saïd Houssene Abdourraquib, joueur de football émérite dans l’équipe nationale des Comores, mais également à Mayotte où sa passion des sports l’a conduit à participer activement à la création et au développement de la pratique du football et basketball. Ces hauts faits ne se comptent pas tant il s’est fortement impliqué tout au long de sa vie (et continue encore de nos jours) dans le développement des sports dans le département. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, qui a eu l’honneur de lui remettre la médaille d’argent de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif, n’a pas caché sa fierté d’avoir été l’élève de ce géant du sport mahorais.

Michel Charpentier honoré

En dehors des disciplines sportives, on retiendra la distinction de Michel Charpentier, le président de l’association des naturalistes de Mayotte depuis 2004, qui sensibilise la société mahoraise à la préservation de son environnement. Le développement du hip-hop et l’encadrement des jeunes ont valu une médaille de bronze à Abdallah Haribou et Sophie Huvet. Plusieurs instituteurs de renom tels qu’Archimède Saïd Ravoy, Actoibi Laza et Ali Marthadi ont été décorés pour leur forte implication dans le développement des Ceméa à Mayotte. À souligner que cette cérémonie qui s’est déroulée à la case Rocher à Dzaoudzi a été présidée par le sous-préfet Cédric Kari Herkner. Furent aussi invités à remettre les décorations aux récipiendaires, Madi Vita, président de la ligue du Cros (Comité régional olympique et sportif), Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte, et Sidi Nadjayedine pour le conseil départemental de Mayotte.

Cette opération est appelée à se répéter tous les ans selon les services de la jeunesse et des sports qui souhaitent vulgariser dans le département cette médaille de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes