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Les travaux de La Vigie démarreront dans trois mois

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Sur les 9.000 habitants que compte La Vigie, 6.000 vivent dans des logements de fortune.

Le projet Anru (pour Agence nationale pour la rénovation urbaine) du quartier de La Vigie à Pamandzi va enfin prendre forme. La première phase de cette opération, dont les documents d’engagement ont été signés ce mercredi, porte sur l’ouverture d’une voirie de désenclavement. Le premier coup de pioche est prévu dans trois mois.

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Le président de la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT), Saïd Omar-Oili, a signé ce mercredi, des documents d’engagement avec la société Colas pour que les travaux débutent dans trois mois.

Le président de la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT), Saïd Omar-Oili, avait le sourire cet après-midi. Il a officiellement paraphé les documents d’engagement permettant à société Colas d’engager les travaux de voirie qui permettront de désenclaver le quartier de La Vigie, qui s’étend sur près de 160 hectares, et compte 9.000 habitants, dont 6.000 vivent dans des logements de fortune. Une signature qui s’est déroulée en présence d’autres acteurs appelés à intervenir prochainement sur ce chantier, notamment sur le volet environnemental, et des services techniques de l’intercommunalité de Petite-Terre. « C’est un enjeu important pour nos populations qui en entendent parler depuis de nombreuses années. Nous espérons que cette fois-ci sera la bonne et que le projet va enfin aboutir avec nous », a déclaré le maire de Dzaoudzi-Labattoir, en clarifiant ses principales attentes dans cette première opération.

Outre le ramassage des ordures ménagères (fléau majeur dans ce quartier aux ravines insalubres autant dans son versant labattoirien que pamandzien), l’ouverture de cette voirie permettra surtout aux forces de l’ordre d’accéder aux refuges des bandes qui réussissent à échapper aux autorités après avoir commis leurs actes dans la ville. « La peur doit changer de camp dorénavant pour aller du côté des délinquants et non plus de la population », a souligné « S2O », après avoir apposer sa signature sur les documents qui doivent permettre la création d’un kilomètre de voirie reliant la route Marcel-Henry au boulevard des Amoureux, via La Vigie.

Plus de 600 logements prévus

La réalisation de cette opération est un long processus démarré il y a six ans déjà. Il faudra attendre encore trois mois avant que les premiers coups de pioche ne soient donnés sur le chantier qui durera trois ans. Le projet se déroulera en trois phases et prévoit la construction de 320 logements privés, 20 logements portés par Action Logement et 316 logements sociaux. Il est aussi question d’école, d’une PMI, d’un laboratoire et d’une maison du projet, ainsi que l’aménagement d’espaces publics et de voies arborées notamment. Au total, ce projet sera financé à 78 % par l’Anru (13.400.000 euros), 8% par le Conseil départemental de Mayotte (1.500.000 euros) et 22% par la CCTP.

Élément important, le marché attribué à la société Colas et d’autres partenaires comporte une contrainte, l’obligation de recourir à de embauches de personnel résidant en Petite-Terre s’agissant des contrats d’insertion professionnelle.

« Le rectorat doit ouvrir les portes de l’école à nos langues régionales »

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L’association Shimé promeut l’apprentissage du shimaoré et du kibushi, les deux langues régionales mahoraises.

L’association Shimé se bat depuis des années afin de promouvoir le shimaoré et le kibushi. Ces deux langues régionales sont de plus en plus délaissées à Mayotte et pourtant elles sont un véritable atout pour le territoire. Rastami Spelo, le président de l’association, multiplie les actions afin que ces langues retrouvent leur place au sein de la société et la culture mahoraise.

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Tamasha, un concours d’éloquence en shimaoré et kibushi, a été présenté ce mardi matin, dans les locaux de la Cadema.

 Flash Infos : Le shimaoré et le kibushi sont des langues vivantes et sont donc menées à évoluer. N’est-ce pas plus judicieux d’accepter qu’elles changent et que le vrai shimaoré n’est plus ce qu’il était ?

Rastami Spelo : Faire du laisser-aller, ce n’est dans cette direction que nous voulons aller. Nous devons nous unir et être d’accord pour fixer un certain nombre de choses. Notre langue est belle mais il faut la fixer, il faut encourager nos jeunes à faire des mémoires sur ça pour établir les règles. Toutes les langues sont en contact et évidemment elles vivent et évoluent, mais aucune des langues fixées ne se laisse aller.

Nos jeunes parlent une langue qui n’est ni le français ni le shimaoré. Il faut y remédier. Nous devons faire un travail pour permettre à nos enfants d’apprendre le shimaoré et le kibushi, elles doivent être enseignées dans les écoles de chez nous. Le rectorat doit ouvrir les portes de l’école à nos langues régionales depuis la maternelle jusqu’à l’université, parce qu’elles sont le vecteur de notre identité. Elles contiennent des éléments qui peuvent aider nos enfants à être bons dans les matières scolaires. Quand on maîtrise sa langue natale, on a plus de facilité à apprendre les autres langues étrangères.

F.I. : Avec l’ancien recteur Gilles Halbout, le conseil départemental, le CUFR et Shimé ont signé une convention pour apprendre les langues régionales dans les écoles primaires, mais le nouveau recteur Jacques Mikulovic ne semble pas vouloir poursuivre dans ce sens. Qu’avez-vous à lui dire ?

 R.S. : Je n’ai pas encore discuté avec lui, mais je lui rappelle que dans l’administration, il doit y avoir une continuité de service. Le discours qu’il tient, nous l’avons déjà entendu plusieurs fois ici. Pourtant, l’utilisation de nos langues a donné de bons résultats, mais ceux qui sont passés avant lui ne sont jamais montés au créneau pour vanter les mérites de leur apprentissage.

Et puis, il est hors de question que je tombe dans le panneau de ce nouveau recteur qui met en compétition le shimaoré et le français pour écarter le shimaoré. Il doit comprendre que notre langue n’est pas un poison pour l’apprentissage du français à l’école.

Depuis mai 2021, la loi reconnaît nos langues comme régionales et on peut les enseigner, on doit le faire. Les expériences faites avec les précédents recteurs ont montré que leur utilisation est bonne et ça permet à nos enfants d’avoir plus de facilité avec la langue de Molière. Donc monsieur Jacques Mikulovic doit regarder dans son rétroviseur avant de tenir ce genre de discours. Partout ailleurs, les langues régionales sont acceptées et enseignées aux enfants dès le plus jeune âge et ici il veut tenir un discours d’un ancien temps. Je ne suis pas d’accord avec lui, et ce qu’il dit ne tient pas la route. N’oublions pas que chaque langue que nous apprenons est une fenêtre pour voir le monde.

FI : Ceci-dit, pour apprendre une langue à l’école, il faut des règles, une grammaire, mais celles du shimaoré et du kibushi ne sont pas établies. Comment faire ?

 R.S. : Bien sûr qu’elles existent, et il y a des gens à Mayotte qui les connaissent. Ailleurs, on enseigne les langues sans manuel donc qu’on ne vienne pas nous mettre un frein à cause de cela. Et puis il faut bien commencer quelque part et c’est justement l’Éducation nationale qui doit former les personnes pour que l’on puisse avoir la grammaire.

F.I. : Les parents ne parlent quasiment plus en shimaoré ou kibushi à leurs enfants. N’avez-vous pas peur que dans quelques années, nous les perdions ?

 R.S : Je me demande déjà pourquoi les parents parlent peu leurs langues à leurs enfants ? C’est parce qu’ils sont colonisés et je pèse mes mots. Quand on est colonisés, on nous demande de mettre en valeur tout ce qui appartient au colonisateur plutôt que ce qui nous appartient. Mais nous avons tort de tourner le dos à ce qui est à nous. Les gens qui n’apprennent pas leur langue à leurs enfants sont les mêmes qui viennent me voir pour me demander de les enseigner aux petits. Je fais le travail qu’ils auraient dû faire.

F.I. : En quoi les langues de Mayotte sont un atout pour la France ?

 R.S. : Si nous aimons la France nous devons travailler de manière à ne pas être un poids pour elle mais plutôt un plus. Nous devons apporter notre part pour l’avenir économique de la France, et il se joue dans le canal du Mozambique. Nous devons préparer nos jeunes à être des acteurs. La langue du canal du Mozambique, c’est le swahili, et le shimaoré en est proche. Si nous ne parlons que français, nous ne serons pas un atout pour la France. Nous devons être fière de notre identité pour pouvoir aller vers les autres.

Tamasha, un concours d’éloquence en shimaoré et en kibushi

Le conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement, en collaboration avec l’association Shimé, organisent un concours d’éloquence en shimaoré et kibushi. Les participants doivent tous avoir au moins 18 ans. La règle est simple, on leur demande d’écrire un texte dans l’une de ces deux langues parmi ces trois thèmes : éducation, environnement et culture. Des pré-sélections auront lieu dans chacune des cinq intercommunalités de l’île. Le ou la gagnant(e) de chaque langue participera à la grande finale qui se tiendra le 28 octobre au conseil départemental. Ceux qui souhaitent participer peuvent se rapprocher de l’association Shimé qui les aidera à mieux écrire leurs textes. « Attention, on ne leur donnera pas les idées », avertit son président. Les grands gagnants remporteront respectivement un voyage en immersion en Tanzanie et un autre à Madagascar.

« A Mayotte, un quart des femmes de 20 à 54 ans sont des mères isolées »

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Le dernier rapport sénatorial sur la parentalité en outre-mer a été communiqué, ce mardi 11 juillet. Si tous les départements ultramarins sont soumis à des bouleversements, notamment en raison de structures familiales qui évoluent, le cas de Mayotte semble à part. Le territoire combine à la fois une population très jeune (la moitié a moins de 18 ans) et une précarité économique dans de nombreuses familles.

En écoutant la centaine d’intervenants, les parlementaires sont arrivés à la conclusion que « les modèles familiaux traditionnels – fondés sur la « matrifocalité » et une forte solidarité intergénérationnelle – et les normes éducationnelles sont en pleine mutation dans les outre-mer sous l’effet de la diffusion du mode de vie occidental contemporain, de la transition démographique et des migrations internes comme externes ». C’est en tout cas de cette façon qu’ils ont présenté, ce mardi 11 juillet, leur dernier rapport (voir encadré) sur la parentalité en outre-mer. Alors que les chiffres manquent parfois pour Mayotte, plusieurs chapitres lui sont consacrés, tant le département connaît des problématiques différentes. En effet, si la Guadeloupe ou la Martinique connaissent un vieillissement de sa population (ça reste stable à La Réunion), la Guyane et l’île aux parfums sont les départements avec la croissance démographique la plus importante due à la fécondité (six enfants par femme née à l’étranger en 2017 et 3,5 pour celles nées à Mayotte) et la pression migratoire. « Au total, Mayotte est le plus jeune des départements français : la moitié de la population a moins de 18 ans, les deux tiers moins de 26 ans », rappelle d’ailleurs le rapport.

La précarité est vue aussi comme un vecteur de difficultés pour les parents. « Selon le panorama de l’Insee sur la situation des femmes à Mayotte, publié en 20221, à Mayotte, un quart des femmes de 20 à 54 ans sont des mères isolées, dont 90 % vivent dans une grande pauvreté », reprend le texte, qui rappelle aussi que dans 10% des naissances à Mayotte, les femmes n’ont pas encore 20 ans.

Quinze millions d’euros de prestations légales

Et le manque de dispositifs n’est pas oublier, notamment à Mayotte où l’égalité des droits aux prestations familiales est encore loin d’être atteinte. Un tableau montre ainsi qu’il y a 87.834 personnes couvertes en juin 2022 bénéficiant d’au moins une prestation légale, sur une population estimée à 310.000 habitants au premier janvier 2023. Le montant total des prestations n’atteint pas les quinze millions d’euros. A La Réunion, où la population est de 863.100 habitants (665.519 personnes couvertes), il est de 228 millions d’euros.

Prime à la naissance et à l’adoption, prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE), complément de libre choix du mode de garde (CMG) pour l’emploi direct (projet d’ouverture fin 2023/début 2024), allocation de soutien familial ou aide personnalisée au logement (hors APL logement foyer) n’ont jamais été étendus au territoire mahorais.

De plus, « le taux de non-recours aux prestations est élevé, en particulier en Guyane et à Mayotte, où conserver des documents papier ne correspond pas toujours à la culture locale ni à des conditions climatiques favorables (en raison du taux d’humidité élevé en Guyane par exemple). Le recours à des démarches administratives dématérialisées est souvent encore plus complexe, lorsque les familles n’ont pas accès à Internet ou n’ont pas les compétences informatiques nécessaires », notent les sénateurs.

Vingt recommandations

Plus qu’un constat, les parlementaires émettent également une vingtaine de recommandations dans leur rapport. « Elles s’articulent autour de quatre axes : mieux sensibiliser aux enjeux et responsabilités de la parentalité ; aider et accompagner les familles précaires et vulnérables ; renforcer les services de proximité pour tous ; soutenir les acteurs associatifs et mieux coordonner les actions », précisent-ils. Parmi celles-ci par exemple, ils militent pour la création d’un observatoire de la parentalité pour « collecter les données et développer les études utiles pour le déploiement de politiques publiques relatives à la parentalité ». Ou encore consolider la présence des caisses d’allocations familiales (Caf), notamment au travers du réseau des Maisons France Services et dans les maternités pour faciliter l’ouverture des droits et développer des guichets uniques.

La prévention est aussi un moyen pour améliorer la parentalité. La recommandation numéro 7 incite à « dispenser dans tous les collèges et lycées des outre-mer les séances obligatoires d’éducation à la vie affective et sexuelle et développer la prévention des grossesses précoces », ou la numéro 15 qui propose de « densifier les réseaux locaux de lieux d’accueil enfants-parents et les écoles des parents, en particulier en Guyane, à Mayotte et à Saint-Martin où des plans urgents de rattrapage sont nécessaires ».

Si les sénateurs encouragent les associations locales à « accroître la part des financements pluriannuels et structurels encadrés par des conventions d’objectifs et de moyens » ou à répondre à des appels à projet pouvant les aider, ils n’oublient pas le rôle des politiques publiques. « Dans le champ de la parentalité et de l’enfance, s’assurer que chaque acteur assume ses compétences obligatoires avant de s’investir dans des compétences facultatives », recommandent-ils par exemple, citant le cas des PMI de Mayotte que le Département à tant de mal à financer tout seul.  « À Mayotte, plusieurs rapports ont pointé les retards pris par le département. La PMI, qui est une compétence obligatoire des départements, doit être priorisée », préconisent les parlementaires.

Pas sûr que la majorité départementale, qui pousse pour que ce soit l’État qui mette la main à la poche, soit du même avis.

Comment le rapport a été rédigé ?

Il est le fruit du travail de la délégation sénatoriale aux Outre-mer et celle aux droits des femmes. Ainsi, Stéphane Artano (sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon), Victoire Jasmin (sénatrice de la Guadeloupe), Annick Billon (sénatrice de la Vendée) et Elsa Shalck (sénatrice du Bas-Rhin) en sont les rapporteurs. Pendant six mois, ils ont entendu en audition des personnalités des différents territoires, parfois en les rencontrant sur place. Pour Mayotte, ils ont notamment écouté les représentants du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), ainsi que de l’Institut nationale d’études démographiques (INED), le 2 février 2023.  Le 16 mars, ce sont ceux de l’Udaf, les Ceméa ou de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte qui étaient interrogés en visioconférence.

Des coupures tous les soirs dès ce lundi et des tours d’eau de 24 heures

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La retenue collinaire de Combani est remplie à 41%, tandis que celle de Dzoumogné est déjà descendue à 22%.

Après l’instauration d’une quatrième coupure d’eau dès la mi-juin, puis un allongement de la plage horaire de coupure le 3 juillet dernier, le comité de suivi de la ressource en eau passe à la méthode dure, avec la mise en place de coupures d’eau, tous les soirs (de 16h à 8h) pour Mamoudzou, Petite-Terre et Koungou. Le reste des communes de l’île aura trois coupures d’eau de 24 heures (de 16h à 16h le lendemain) chaque semaine (voir calendrier).

La diminution du niveau des retenues collinaires continue de s’accélérer malgré les mesures prises. En effet, la retenue de Combani est remplie à 41%, contre 43 % fin juin, tandis que celle de Dzoumogné est déjà descendue à 22%. « Le système de tours d’eau nocturnes mis en place depuis plusieurs mois doit permettre d’économiser la ressource en eau jusqu’à la saison des pluies », rappelle la préfecture. Si les premières coupures ont permis des économies importantes, au moment de la mise en place du quatrième tour d’eau, les objectifs n’ont pas été atteints. « Au rythme des prélèvements actuels, la vidange complète des retenues collinaires interviendra au début du mois d’octobre », préviennent les services de l’État, dans un communiqué daté de ce mercredi 12 juillet.

Une île assoiffée partagée en deux Dans un premier temps, il avait été décidé d’allonger la plage horaire de coupure le 3 juillet, passant de 17h à 7h, pour s’agrandir de 16h à 8h, tout en restant à quatre coupures hebdomadaires. Cependant, ces mesures n’ont pas permis de d’économiser la ressource et la consommation en eau est encore trop élevée. A compter de ce lundi 17 juillet donc, l’île sera soumise à deux dispositifs différents. Les communes les plus consommatrices d’eau, Mamoudzou, Koungou, Pamandzi et Dzaoudzi, auront des coupures d’eau tous les soirs (de 16h à 8h). Dans le reste de l’île, un calendrier est maintenu, cette fois avec des coupures d’eau de 24 heures. Ainsi, les habitants du village de Combani par exemple, n’auront pas d’alimentation en eau par le réseau, du mardi 16h au mercredi 16h, puis du jeudi 16h au vendredi 16h, enfin du dimanche 16h au lundi 16h, soient 72 heures au total dans la semaine.

« Cette nouvelle organisation des tours d’eau doit permettre de générer des économies importantes en prévision des prochains mois et de repousser autant que possible la date de vidange des retenues collinaires. Ces évolutions ont été présentées aux élus et aux partenaires sociaux du département par le Comité de suivi de la ressource en eau, mardi 11 juillet », note la préfecture.

La continuité des tours d’eau nocturnes permet de préserver la vie sociale, éducative et économique du département. Au regard de la situation et de la sécheresse sans précédent actuellement vécue sur l’île, « Il est impératif d’adopter les bons gestes et de respecter l’arrêté préfectoral de limitation des consommations en eau (non nettoyage de voitures, des façades…). Ces restrictions seront prochainement renforcées », est-il indiqué.

L’eau à Mayotte en 2022, 99 % des prélèvements conformes

L’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte est chargée du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine à Mayotte, afin de s’assurer que les eaux sont conformes aux exigences de qualité réglementaires et ne présentent pas de risques pour la santé des consommateurs. Les agents du service Santé Environnement réalisent des prélèvements chaque semaine qui sont analysés par des laboratoires à Mayotte, à La Réunion et en métropole. Les résultats font l’objet d’un avis sanitaire, adressé aux collectivités conformément au Code de la Santé Publique. En 2022, d’après l’ARS, ce sont plus de 99 % des prélèvements bactériologiques qui ont été conformes. La bonne qualité bactériologique de l’eau distribuée se maintient à Mayotte.

Meurtre d’« Africa » : un suspect en garde à vue depuis ce mardi

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L’autopsie réalisée sur le jeune de 17 ans, décédé dimanche soir à M’tsapéré, a confirmé la mort de celui-ci des suites de ses blessures. « Africa », connu des services de police pour des vols, participait à une rixe entre des jeunes du quartier de Doujani et M’rowahandra à M’tsapéré, en fin d’après-midi. Selon des habitants de son quartier, il se serait retrouvé isolé au milieu des bandes de Doujani. Il a alors pris des coups de machettes au bras gauche, aux pieds, ainsi qu’un œil arraché. Le Parquet indiquait, ce lundi, que l’enquête est en cours et que la piste s’orientait vers « plusieurs auteurs ». Ce mercredi, il confirme qu’un suspect est en garde à vue depuis ce mardi midi.

Par ailleurs, une autre enquête est ouverte en lien avec les conflits impliquant les bandes de Doujani et Passamaïnty. Alors que les forces de l’ordre sont intervenues, ce mardi soir, à Doujani, un jeune s’est retrouvé à l’hôpital de Mamoudzou avec une blessure au visage (dont on ne connaît pas la gravité). Celui-ci affirme qu’il a été blessé par les forces de l’ordre.

Des barrages à Tsararano et Kahani, ce mardi soir

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Les gendarmes ont dû intervenir dans les villages de Tsararano et Kahani, ce mardi, pour disperser des bandes qui érigeaient des barrages sur les routes. Concernant le premier, il s’agit de la continuité des affrontements récents entre des bandes d’Iloni et Tsararano. La voie a été ainsi bloquée vers 17h40, à hauteur du lycée de Dembéni. Les patrouilles engagées ont été la cible de jets de projectiles par une vingtaine d’individus positionnés au niveau de la barricade. Les gendarmes, qui interviennent régulièrement sur ce secteur depuis une quinzaine de jours, les ont dispersés en faisant usage de grenades lacrymogènes.

A Kahani, où les barrages sont récurrents ces derniers temps, les patrouilles ont été la cible de jets de projectiles de la part d’une dizaine d’individus, ce mardi soir, vers 21h. Les mêmes ont érigé successivement trois barricades sur la RD16, qui relie Chiconi à Kahani. Là aussi, les militaires ont riposté au moyen de grenades lacrymogènes et tirs LBD, avant que le calme ne revienne vers minuit. La commune de Ouangani pouvant faire l’objet d’un décasage prochainement, les bandes s’avèrent particulièrement actives, ces dernies temps.

La SIM pas loin des 500 logements en 2022

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La société immobilière de Mayotte (SIM) a donné quelques chiffres sur son année 2022. Le plus gros bailleur social de l’île s’est engagé à construire 500 nouveaux logements par an jusqu’en 2030. « Malgré un contexte tendu, marqué par l’inflation des coûts de construction, la SIM a mis en chantier 477 logements neufs sur le territoire, soit un rythme de croissance de la SIM de 18 %, dont par exemple la mise en chantier de la résidence Le Parc de Combavas à Combani de 96 logements sociaux », fait-elle valoir dans un communiqué, citant également ses 121 logements sociaux à Labattoir, dans le cadre de l’opération Marzoukou 2, la résidence Les Varangues de 31 logements sociaux à Trévani et la mise en chantier de l’opération Sphinx de 54 logements sociaux supplémentaires. Un investissement global de près de 125 M€ par an doit lui permettre d’atteindre ses objectifs.

Au cours de cette année, la SIM s’est engagée notamment à produire 50 logements étudiants pour commencer, mais aussi 40 à destination des seniors via une convention avec la Croix-Rouge. Elle a aussi mis en place « les premiers dispositifs (isolation des parois / toitures, protection solaire des baies, usage de la brique de terre compressée, eau chaude solaire, brasseurs d’air ou encore ampoules à bases consommation, etc.) au sein d’une vingtaine de résidences, dont Passamainty Collège de 72 logements sociaux, Calotropis de 18 logements intermédiaires, Les Jasmins de 24 logements sociaux ou encore Dzou Mwessi de 18 logements sociaux ».

Plusieurs chantiers sont bien avancés sur l’île. C’est le cas à Mamoudzou où « actuellement plus de 700 logements sont en travaux et autant sont à l’étude sur le territoire de la commune ». Pour la SIM, c’est clair, « l’objectif de production de 1.500 logements en cinq ans à l’échelle de la commune sera tenu ». Elle est aussi optimiste avec l’avancement des travaux d’aménagement au niveau de la ZAC du Soleil Levant à Mamoudzou. « L’ensemble des programmes de logements locatifs sociaux sont désormais en exploitation et la commercialisation des locaux d’activités poursuit en cours ». Enfin, à Koungou, à Carobolé, dans la zone décasée en 2021, une concession d’aménagement datant du mois dernier doit permettre de faire émerger une offre de 400 logements.

Des bateaux de pêche faussement immatriculés dans le collimateur

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Suite à la constatation d’une recrudescence du nombre d’embarcations stationnées et une activité inhabituelle sur le point de débarquement du Four à Chaux à Dzaoudzi-Labattoir, une opération de contrôle des barques de pêche professionnelle et de plaisance y a été menée par les Affaires maritimes (Service maritime et littoral – Dealm), le vendredi 7 juillet. « Les contrôles opérés ont conduit à l’identification de plusieurs infractions : falsification d’immatriculation avec un marquage appartenant à des navires identifiés dans d’autres départements ou incohérence entre le statut du navire enregistré dans les bases de données nationales et les caractéristiques des navires contrôlés. Sur cette base, sept navires et cinq moteurs ont été saisis », dresse comme bilan la préfecture de Mayotte.

« Les barques de pêche faussement immatriculées peuvent se livrer à des activités illégales en mer et contribuent au développement d’une filière de pêche illicite, non déclarée et non réglementée, au détriment des pêcheurs professionnels engagés dans un effort exigeant de structuration. La falsification des barques de pêche est une pratique illégale clairement identifiée qui fait l’objet d’une vigilance régulière et soutenue de la part des services de l’État en charge de la gestion de la flotte de pêche et du registre des navires professionnels et de plaisance », font observer les services de l’État.

Les bacheliers de Bandrélé récompensés le 28 juillet

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Afin de mettre à l’honneur les élèves de Bandrélé ayant obtenu leur baccalauréat, une cérémonie est prévue le vendredi 28 juillet, place de l’ancien foyer des jeunes. La municipalité rappelle que les participants doivent s’inscrire au préalable auprès du service Réussite éducative, au CCAS de Bandrélé, et au plus tard, le 21 juillet à 11h30.  Une copie du relevé de notes du bac, un justificatif d’identité, un justificatif d’adresse et un RIB du lauréat (à défaut un RIB du parent accompagné d’une procuration sur le compte au profit du lauréat) sont les pièces demandées. « Pour toute information complémentaire, appeler Yassine au 06 39 28 95 58 (service Réussite éducative – CCAS de Bandrélé) », précise la municipalité.

Jeux des Iles : Djassim Ahamada portera le drapeau de Mayotte

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Déjà représentant de l’île aux parfums au dernier concours de Mister France, l’athlète Djassim Ahamada (en photo avec Sébastien Synave, président du comité départemental d’athlétisme) a été désigné comme porte-drapeau de la sélection mahoraise aux prochains Jeux des Iles de l’océan Indien, à Madagascar, du 23 août au 3 septembre. Il y participera lui-même dans trois disciplines, celle de prédilection, le saut en longueur, mais également au 100m et 4x100m. Pour la première, il sort de plusieurs meetings nationaux où il s’est mis en évidence. Il a réalisé un saut à 7m30 au meeting de Meilen (Suisse) le 17 juin, puis il a porté son record personnel à 7m36, le week-end dernier à Moulins (Ailier), terminant deuxième de l’épreuve.

Voix des Outremer : les inscriptions ouvertes jusqu’au 31 juillet

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Dans moins de trois semaines, l’office culturel départemental de Mayotte clôt les inscriptions de la sélection mahoraise du concours Voix des Outremer. L’étape locale de cette compétition de chant lyrique est généralement en septembre. Le gagnant obtient alors un ticket pour la finale nationale à Paris, en février 2024. Le projet a pour but de détecter les chanteurs autodidactes et de les former en les familiarisant à la discipline de l’enseignement rigoureux de l’opéra. Mais l’objectif est également d’accompagner les chanteurs déjà en formation ou formés, dans la suite de leur parcours vocal et musical afin de perfectionner leurs talents en vue d’une professionnalisation.

A l’issue d’un parcours d’enseignement et de perfectionnement organisé par l’intermédiaire de masterclass de Fabrice di Falco et de son équipe artistique, composée de professeurs dans chaque territoire du concours, les candidats ultramarins seront présentés à un jury d’exception de directeurs de conservatoires, directeurs d’opéras, chefs d’orchestres, compositeurs, agents artistiques, représentants de maisons de disques, journalistes et chanteurs d’opéras lors des finales régionales puis de la finale nationale.

Depuis maintenant cinq ans, l’office culturel départemental de Mayotte réalise un travail de terrain avec l’association Les Contres Courants afin de déceler les plus belles voies de l’ile. Déjà plus quarante étudiants formés ayant participé au concours. Les inscriptions sont à réaliser en ligne sur : form.typeform.com/to/BEq3P4c8

Des prix à Mayotte 10% plus élevés qu’en métropole

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En réalisant à Mayotte un panier de produits alimentaires qu’on trouve plutôt en métropole, celui-ci s’avère 54% plus cher que le même panier dans l’Hexagone.

C’est un fait, la vie est plus chère en Outre-mer qu’en France hexagonale. La dernière étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), rendue publique ce mardi 11 juillet, le confirme une nouvelle fois. A Mayotte, c’est surtout l’alimentaire, avec un panier moyen près de 30% plus cher qu’en métropole, qui reste l’écart le plus important.

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De gauche à droite, Jamel Mekkaoui, chef de la division études de l’Insee La Réunion-Mayotte, Bertrand Aumand, chef du service régional de l’Insee à Mayotte, et Tamimou Maoulida, gestionnaire DEM au service régional de l’Insee à Mayotte.

Sept ans après sa dernière étude sur le sujet (voir encadré), l’Insee publie un nouveau rapport démontrant les écarts de prix entre les départements ultramarins et la métropole. C’est l’antenne La Réunion-Mayotte, dont le bureau mahorais est au centre Kinga, à Kawéni, qui a compilé les références en mars et avril 2022. Elle a présenté ses résultats aux médias, ce mardi après-midi.

Standard en Outre-mer

Au moment où l’étude sort, tous les départements ultramarins peuvent dresser le même constat. Vivre en Outremer coûte généralement plus cher qu’en France hexagonale, et ce, dans plein de domaines. Mayotte n’y déroge pas, les prix y sont 10% plus élevés qu’en métropole. C’est un peu plus que le voisin réunionnais (+9%), alors qu’en Guadeloupe (+16%), Martinique (+14%) et Guyane (+14%), l’écart est encore plus significatif.

Pour faire son étude, l’Insee fait la moyenne de deux paniers différents, l’un est composé de biens ou services qu’on peut trouver à Mayotte, mais consommés d’habitude en métropole, alors que l’autre se concentre sur des biens et services uniquement locaux. Et le résultat montre qu’en consommant à Mayotte ce qu’on trouverait habituellement en métropole, on se retrouve avec un panier 18% plus élevé que dans l’Hexagone. Plus étonnant, même en s’orientant vers des biens ou services consommés davantage ici, cela reste plus cher (+3%) que trouver exactement la même chose en métropole.

Prédominance de l’alimentaire

Parmi les dépenses, Mayotte se distingue par la part importante du budget consacré à l’alimentaire. 25% des dépenses y passent, tandis que la part descend à 16% en métropole. Et l’écart entre les deux territoires s’en ressent. L’alimentaire coûte 30% plus chère à Mayotte. C’est davantage qu’en 2015 où la différence était de +19%. Cela est d’autant plus criant quand, pour son étude, l’Insee a pris à Mayotte un panier de produits que les consommateurs métropolitains ont l’habitude de prendre. Le prix est 54% plus important que le même panier en métropole. Il l’est « seulement » de +10% avec un panier de produits mahorais par rapport à son équivalent dans l’Hexagone.

Pour Jamel Mekkaoui, chef de la division études de l’Insee La Réunion-Mayotte, il ne faut pas conclure que cette augmentation est due à une inflation bondissante. S’il y en a bien eu une à Mayotte, elle est restée plus mesurée qu’en métropole. L’ancien chef du bureau mahorais y voit plutôt « des modifications de structures de consommation ». En effet, avec une augmentation du pouvoir d’achat, la population mahoraise qui le peut achète des aliments plus chers.

Un transport moins coûteux

Alors que l’ameublement et l’électroménager (+19% par rapport à la métropole), la santé (+17%) ou les communications (+12%) demeurent plus couteux. C’est l’inverse pour le coût du transport (-5%) ou l’habillement et les chaussures (-7%). Pour le premier, l’Insee rappelle que le prix des véhicules a bénéficié de la diminution de l’octroi de mer et aussi de services généralement moins chers. En revanche, le prix du transport en commun, pris en compte dans le reste de l’Outremer, n’est pas pris en compte à Mayotte, faute de réseau mis en place. « On ne peut pas considérer les taxis collectifs comme du transport en commun », fait remarquer Jamel Mekkaoui. Concernant le prix de l’habillement moins élevé à Mayotte, il l’explique aussi par une qualité moindre des vêtements et des chaussures que l’on peut trouver sur l’île.

Pas de loyers

C’est un élément important qui est pris en compte dans les autres départements ultramarins, mais pas à Mayotte. L’Insee admet qu’il est difficile de prendre en compte le coût du logement dans son étude. « Nous n’avons pas de modèle et donc nous sommes incapables de comparer », reconnait le chef de la division études. Concernant les prix de l’électricité et l’eau, qui font partie de l’étude, la première est moins chère à Mayotte qu’en métropole, alors que l’eau qui tend à manquer dans les robinets l’est davantage.

Une nouvelle étude sept ans après

Généralement, c’est six ans. Mais le coronavirus a repoussé d’un an l’étude que l’Insee fait habituellement sur les écarts de prix. En 2015, « les prix étaient plus élevés de 7 % à Mayotte par rapport à l’Hexagone ». En 2022, l’écart est passé à +10%. En y regardant de plus près, cette différence, on l’a vu, s’est accentuée pour l’alimentaire. Mais ce n’est pas le cas pour tout, les loisirs sont désormais d’un coût équivalent avec la métropole (alors que c’était +11% plus cher en 2015) et celui des communications s’est rapproché (+27% en 2015, contre +12% en 2022) grâce à une plus forte concurrence sur l’île. L’Insee explique que cela l’écart est toujours aussi important en raison du prix des téléphones vendus à Mayotte, qui sont soumis à l’octroi de mer.

La nouvelle place de France à Dzaoudzi inaugurée

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Le maire de Dzaoudzi-Labattoir, Saïd Omar Oili, et Ali Omar, le conseiller départemental de Dzaoudzi-Labattoir et vice-président du Département, dévoilent la plaque de la nouvelle place de France.

La place de France change de place. Le monument aux morts de Mayotte pour la France est désormais dans le jardin du bicentenaire de la Révolution française. Réaménagé depuis peu, ce lieu de mémoire a officiellement été inauguré, ce mardi, par Saïd Omar Oili, maire de Dzaoudzi-Labattoir.

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Le monument aux morts est désormais dans le jardin du bicentenaire de la Révolution française.

Plus qu’un simple symbole républicain, c’est un lieu hautement chargé d’histoire qui accueille désormais le premier monument aux morts érigé à Mayotte. En effet, pour des raisons de sécurité et de circulation routière, l’ancienne place de France sur le Rocher de Dzaoudzi quitte le rond-point du Détachement de la Légion étrangère de Mayotte (DLEM), pour un emplacement plus adéquat juste à côté, le jardin du bicentenaire de la Révolution française, jadis aménagé par le préfet Daniel Limodin. Pour marquer cet autre événement historique, ce petit parc situé entre l’ancienne résidence des gouverneurs et le non moins historique hôpital de Dzaoudzi (un des premiers édifices construits au début de la colonisation française de Mayotte) avait été aménagé sous la gouverne de Madame Limodin, laquelle avait choisi d’y faire planter 17 arbres représentant chacun une des communes de l’île. Au gré du temps et des évènements qui ont marqué notre histoire récente, le lieu était peu à peu tombé dans l’oubli, particulièrement au lendemain de la décentralisation en 2004, à l’instar du parc voisin entourant l’ancienne préfecture de Mayotte. Le voilà donc qui renaît à nouveau de ses cendres sous de nouveaux atours, au milieu des 17 espèces locales qui ont bien grandi. « Cette place va retrouver un nouveau visage, plus moderne et plus adapté aux besoins actuels des usagers mais tout en conservant les traces de son histoire », souligne le maire de Dzaoudzi au début de son discours.

Entre tradition et modernité

L’endroit est incontestablement l’un des plus emblématiques du Rocher de Dzaoudzi puisqu’il s’agit de l’ancienne place forte des Ahmad Ibn Ahmad, la dernière dynastie des sultans « Mawana » (prédécesseurs d’Andrianatsoly), baptisée du nom de leur mère Halima Combo dite Moimdzaoudzé (d’où est tiré le nom de Ndzaoudzé prononcé Dzaoudzi par les premiers colons). Tout comme Saïd Omar Oili, qui a observé l’aspect fonctionnel et adapté de ce nouvel emplacement du monument aux morts, le conseiller départemental Ali Omar fait remarquer que cette nouvelle place de France aurait fait l’objet de nombreuses fouilles et recherches archéologiques préalablement aux travaux de réaménagement conduits par le bureau d’études CET plusieurs mois durant. « Elles ont certes retardé la mise en œuvre du projet, mais elles ont permis de mettre en exergue des vestiges d’époque probablement médiévale et des traces d’occupation plus moderne », argue le vice-président du Département.  La véracité de son passé historique y est notamment attestée par la présence d’un puits référencé comme étant celui de la première mosquée de la forteresse des « Mawana ». Il convient de faire remarquer que la mémoire collective mahoraise y a toujours vu en ce lieu l’emplacement (probable) de l’habitation de la mère de cette dynastie. En accord avec l’architecte des bâtiments de France, la direction des affaires culturelles de Mayotte aurait préconisé de ne pas mettre en péril la sauvegarde des vestiges découvertes, au moyen d’un rehaussement de l’élément central de cette nouvelle place de France. Les différentes entreprises qui ont été appelées à intervenir sur ce site ont été fortement sensibilisées pour mener leurs travaux en conséquence.

Le maire de Dzaoudzi-Labattoir a invité les habitants de Petite-Terre et de Mayotte a faire de cet endroit un lieu leur appartenant et à le respecter. Il a promis un maoulida shengué (alliance de danse et de chants religieux d’inspiration islamique) plus conséquent que celui qui a rythmé l’ouverture de la manifestation pour « marier tradition et modernité ».

Valoriser un endroit emblématique

Des panneaux informatifs et une frise historique seront prochainement installés sur un mur prévu à cet effet en aval du site, aux abords du puits de l’ancienne mosquée des « Mawana ». Ils ont vocation à sensibiliser les gens de passage et les générations futures sur les traces historiques qui subsistent sous leurs pieds en ce lieu qui se veut emblématique et stratégique de Petite-Terre. Ces travaux conduits par le bureau d’études CET ont coûté 771.066 euros et ont donné lieu à des contributions financières de l’État (150.000 euros), le Département (265.438 euros), du FCTVA (126 486 euros) et  de Dzaoudzi-Labattoir (229 144 euros).

La précarité pénalise d’autant plus les femmes à Mayotte

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Un rapport de l’association En avant toute(s) préconise davantage de moyens pour les associations mahoraises venant en aide aux femmes.

L’association En avant toute(s) révèle les résultats d’un rapport sur les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ en Outre-mer. Après un an d’enquête auprès des associations de ces territoires, le constat est le même pour tous, les violences sexuelles augmentent et les victimes n’ont que très peu de moyens de s’en sortir. À Mayotte, la pauvreté est une difficulté supplémentaire.

La structure nationale de l’association En avant toute(s) a travaillé en collaboration avec les experts des associations locales afin de dresser un tableau de leur réalité et connaître les besoins de leurs espaces. Pour l’île aux parfums, c’est le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), l’Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) et Nariké M’sada qui ont contribué. Ce rapport assure que la parole se libère dans le département. Notamment grâce aux victimes qui prennent le risque de dénoncer leurs bourreaux en public, à l’image de Saïrati Assimakou, la première mahoraise à avoir publiquement révélé avoir été victime d’inceste dans son livre, « Ose et ça ira » sorti en 2022.

Mais le chemin est encore long pour la plupart des femmes qui font face à ce genre de situation, à cause de la précarité dans laquelle elles vivent. Les structures pouvant les aider sont souvent loin des villages et elles doivent parcourir des kilomètres avant d’y arriver. De plus, elles n’ont pas toujours les moyens pour le faire. « Très peu de transports en commun existent… Par ailleurs, 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté, pouvoir utiliser des transports en commun pour se déplacer et trouver de l’aide est très peu accessible financièrement », d’après Nariké M’sada.

En avant toute(s) pointe également du doigt « l’héritage de la matrilocalité », présent à Mayotte. En effet, lorsqu’un couple se marie, c’est généralement l’époux qui rejoint le domicile de son épouse. Si cette coutume a pour objectif de protéger la femme, elle peut se retourner contre elle car « cela rend également plus difficile de quitter le domicile en cas de violences conjugales, ce qui rajoute une vulnérabilité supplémentaire pour les personnes victimes », selon l’association. Malgré les différentes analyses faites dans ce rapport, il est difficile d’établir un bilan exhaustif pour Mayotte par manque de données. La seule enquête existante à ce sujet sur le territoire date de 2014.

Des recommandations réalisables ?

La synthèse fait sept recommandations pour Mayotte. Et sans grande surprise, les structures locales ont besoin de plus de soutien, financier notamment, pour mieux aider les victimes. Il est préconisé de « renforcer les associations dans leur capacité à se déplacer pour couvrir plus de territoires lors de leurs actions de terrain, et encourager le développement de projets mobiles itinérants ». Il est également demandé de « produire de nouvelles enquêtes pour apporter des chiffres sur les réalités afin d’améliorer l’efficacité des politiques publiques et visibiliser le travail de terrain des associations. »

En avant toute(s) a mis en place un tchat en ligne sur le site commentonsaime.fr disponible en Outre-mer. Il permet aux jeunes, aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ de s’adresser à des professionnels en cas de problème. Mais force est de constater qu’il n’a pas été utilisé une seule fois à Mayotte. Pourtant, il pourrait être la solution dans de nombreux cas. « L’opportunité du numérique est de permettre aux victimes d’avoir accès à une première écoute et une orientation adaptée, sans avoir à se déplacer physiquement », assurent les représentants de l’association.

L’absence de connexion internet dans les foyers explique la méconnaissance de ce tchat à Mayotte, mais son format n’est probablement pas non plus adapté aux plus jeunes. Il est donc nécessaire de toucher le public visé d’une autre manière « en atteignant des jeunes visiblement très connectés sur Instagram et Tiktok, et leur proposer des ressources qui leur ressemblent », reconnait En avant toute(s), qui espère avec ce rapport avoir permis le temps de la réflexion. Vient ensuite le passage à l’action qui s’avère plus difficile qu’il n’y paraît.

14-Juillet : circulation fermée sur le front de mer de Mamoudzou ces mercredi et vendredi matins

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Avant le traditionnel défilé du 14-Juillet, une répétition est en cours sur le front de mer de Mamoudzou, ce mercredi matin. (images d'archives)

A l’occasion de la répétition générale du 12 juillet et de la fête nationale du 14-Juillet, la Ville de Mamoudzou informe que la circulation et le stationnement dans le centre-ville seront perturbés. Ce vendredi, tout comme ce mercredi pour la répétition, de 5h30 à midi, la circulation sera interdite sur le boulevard Mawana-Madi (tronçon compris entre l’accès Amphidrome (quai Colas), rond-point Zéna M’déré, rond-point Mahabou et au carrefour (Loft-Laboratoire)), sur la rue Amina Ousseni (dans sa partie avec le boulevard Halidi Mchindra), boulevard Halidi Sélémani (dans son intersection avec l’avenue Madame Foucault, l’avenue Abdoul-Bastoi Omar à l’angle du bâtiment BFC et le débouché de la rue Toumbou Sélémani (intersection face du parking SIM) joignant le rond-point Zéna Mdéré. Des déviations seront mises en place pour éviter la zone.

Depuis ce mardi 11 juillet, des parkings sont déjà fermés. C’est le cas de tous ceux entre le carrefour Loft-Laboratoire (dont celui de la MJC de M’gombani et les places à côté du Douka Bé) au rond-point Zéna Mdéré. Ils le seront jusqu’à vendredi midi. Puis, de midi à 20h, seuls les parking des taxis derrière Copemay, entre le Camion blanc et Camion rouge, et du ponton de plaisance demeureront fermés pour le feu d’artifice de Mamoudzou.

« Afin de laisser les espaces de circulation nécessaires aux services de sécurité, aucune extension de terrasse ne sera accordée et autorisée les jours des manifestations », prévient la municipalité. « Pendant le défilé, seuls les véhicules de police, de gendarmerie, des secours et d’incendie sont autorisés à circuler et à stationner sur les voies précitées. »

En outre, ce mercredi et vendredi, entre 6h et midi, il est strictement interdit de vendre des boissons alcoolisées à emporter dans les cafés, restaurants et points de vente du secteur marché à Mamoudzou en raison des festivités. Et plus particulièrement une interdiction totale de toutes ventes à la sauvette et consommation sur la voie publique pendant la durée de l’événement.

À Mayotte, deux maternités sur cinq ferment faute de soignants

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Dans le département français de Mayotte, deux maternités ont fermé ce 3 juillet, faute de personnel. L’ensemble du territoire souffre d’un manque de soignants, qui s’est accentué depuis les récentes émeutes et l’opération Wuambushu.

Une situation toujours plus inquiétante à Mayotte. Les maternités des dispensaires de Dzoumogné (nord), et de Mramadoudou (sud), seront fermées à compter de ce lundi 3 juillet en raison d’une réorganisation liée au manque de soignants sur le territoire.

Date de réouverture inconnue

« Depuis plusieurs mois, Mayotte fait face à des difficultés de recrutement de professionnels de santé, notamment au sein de ses maternités », a indiqué vendredi 30 juin le centre hospitalier de Mayotte (CHM), dans un communiqué. Une situation qui a un « impact significatif sur la capacité du CHM à assurer une prise en charge de qualité et en toute sécurité, des femmes sur le point d’accoucher et des accouchements ».

Le CHM ne précise pas quand il sera en mesure de rouvrir ces maternités. Les maternités du centre hospitalier de Mamoudzou, du dispensaire de Kahani, au centre de l’île, et de Petite terre restent ouvertes.

Seulement six médecins urgentistes en poste

Début juin, le centre hospitalier avait déjà alerté sur la situation. Alors que 32 médecins urgentistes sont nécessaires à son fonctionnement, seulement six étaient en poste le 6 juin dernier, selon Jean-Mathieu Defour, directeur général du CHM.

Depuis le 13 juin et jusqu’au 16 juillet, la permanence des soins du dispensaire de Kahani, situé au centre de l’île, est également fermée de 19h à 7h.

« La sollicitation des renforts nationaux via la réserve sanitaire se poursuit afin de venir en appui aux soignants du territoire », ajoute la direction du CHM, dans le communiqué.

Le plus grand désert médical de France

Pour Olivier Brahic, directeur général de l’agence régionale de santé (ARS), cette pénurie de soignants s’explique d’abord par le manque d’attractivité du territoire. « C’est un problème de fond, qui a été accentué par les émeutes de novembre dernier et leur médiatisation. Nous l’avons ressenti sur les recrutements », déclare-t-il.

De plus, l’opération Wuambushu, qui vise notamment à lutter contre la délinquance et l’immigration illégale, aurait aggravé le problème.

Selon l’ARS, plusieurs soignants ont retardé voire annulé leur venue ces dernières semaines. Mayotte est par ailleurs le plus grand désert médical de France. L’île comptait 86 médecins généralistes et spécialistes pour 100 000 habitants, en 2021, contre 339 en métropole.

La Mahoraise Oumaynou Daroueche, une « découvreuse » de talent

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La cosmétopée mahoraise a sans doute encore beaucoup d’avenir. Étudiante de l’Université de Perpignan, Oumaynou Daroueche (à droite sur la photo) réalise une thèse sur les plantes de son île natale et leurs usages en cosmétique. Au cours du dernier Cosm’ing, un événement de référence dans le domaine des ingrédients cosmétiques et des biotechnologies, qui a eu lieu la semaine dernière à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), celle-ci faisait partie des candidates du concours « Étonnants découvreurs ». Ouvert aux jeunes explorateurs scientifiques, il consiste pour les participants à présenter leurs travaux de thèse en 180 secondes. Et sur les cinq prétendantes, c’est la Mahoraise qui a su se démarquer et remporter le prix.

Gestion des déchets : un plan de rattrapage de cinquante millions d’euros

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Le mardi 4 juillet, Jean-François Carenco, le ministre chargé des Outre-mer, et son équipe ont reçu le sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi, Houssamoudine Abdallah, président du Sidevam, et Chanoor Cassam, le directeur général des services du syndicat. Les échanges ont porté sur la nouvelle feuille de route du Sidevam976 en matière de gestion des déchets ménagers à la lumière du rapport de la délégation sénatoriale aux outre-mer publié en décembre 2022.
Un travail avec les différents services de l’État en local comme au national qui a permis de définir les priorités des prochaines années. Un plan de rattrapage exceptionnel de plus de cinquante millions d’euros a été discuté prévoyant l’aménagement des centres de propreté (déchèteries), un autre de point de collecte et d’apports volontaires, un troisième pour une plateforme multi-filière REP et la création d’un pôle logistique. L’ensemble de ces projets pourront démarrer dès cette année et permettront à l’île d’aller dans le sens de la propriété globale recherchée par l’équipe actuelle.

Handball : des féminines de Passamaïnty invitées aux Paris world games

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Depuis ce lundi, les U16 filles du club de handball de Passamaïnty jouent au cœur de Paris. Invitées aux Paris world games, elles ont perdu de justesse face au club de Vaulx-en-Velin (25 à 27) pour leur premier match. Mais tout reste à faire dans cette compétition rassemblant 10.000 jeunes venus du monde entier. Pour rappel, cinq sports, mais avec de nombreuses catégories, y sont pratiqués, dont le football, le rugby à 7, le handball, le basket-ball et le badminton.

Un concours centré sur la communication dans l’océan Indien

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Onze experts internationaux et régionaux, tous évoluant dans le dynamique univers de la communication, des relations publiques, de la publicité, du design et du digital, feront partie du panel qui évaluera les projets soumis pour les « Awards de la Communication », qui se tiendront dans le cadre de The Flame Festival 2023, à Maurice. Cet événement, organisé par l’Association of Communication Agencies (ACA), en collaboration avec The Loeries, aura lieu en octobre 2023. Outre cette soirée de récompenses, qui viendra mettre en lumière les campagnes et contenus les plus créatifs et innovants de l’océan Indien, The Flame Festival accueillera également une journée de conférence animée par des pointures internationales du secteur.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes