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Allègement des examens scolaires : des élèves soulagés, des parents inquiets

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La plupart des épreuves écrites des examens sont remplacées par le contrôle continu à Mayotte cette année. Photo d’illustration.

Les mesures d’allègement des épreuves pour obtenir le brevet et de le baccalauréat présentées ce lundi ont permis de rassurer les élèves. Mais de son côté, la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves s’inquiète pour la valeur des futurs diplômes.

Ce mercredi, devant le lycée de Sada, Faïmouna est soulagée de pouvoir espérer obtenir son bac professionnel « animation-enfance et personnes âgées » (AEPA) grâce au contrôle continu. Alors que le ministère de l’Éducation nationale a annoncé en début de semaine un certains nombre d’annulations et d’assouplissements d’épreuves d’examens scolaires, la lycéenne est rassurée. Celle qui a perdu ses cahiers lors du passage du cyclone Chido le 14 décembre craignait de ne pas pouvoir réviser convenablement. « Je ne peux plus revoir les exercices que j’ai déjà fait », indique-t-elle. Sa camarade, Rachida, partageait cette inquiétude : « Il y a beaucoup d’élèves qui ont perdu du matériel ». Alors savoir qu’elle va pouvoir aborder son diplôme de manière plus sereine, avec le contrôle continu, « ça me rassure », ajoute celle qui va se concentrer sur la préparation de ses épreuves orales.

« Nos enfants vont s’asseoir sur leurs acquis »

Mais du côté des parents d’élèves, les différentes mesures d’allègement inquiètent. Fatima Mouhoussouni, vice présidente de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) à Mayotte, estime qu’il s’agit d’une solution de facilité. « Nous trouvons ça dévalorisant pour nos enfants », explique celle qui avait participé aux échanges entre les représentants de parents d’élèves et la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne lors de sa visite à Mayotte le 31 janvier. Lors de cette réunion, la FCPE avait insisté sur le besoin d’accompagnement les élèves pour rattraper leur retard. « Là, nos enfants vont s’asseoir sur leurs acquis », craint la vice-présidente. Elle redoute surtout pour la suite des études des bacheliers, et pour la valeur de leur futur diplôme face à celui des élèves des autres départements.

Bruno Dezile, secrétaire départemental de la CGT Education, admet que la situation n’est pas évidente. « Ce n’est pas parfait, il y a une multitude de situations complexes, notamment au lycée avec les différentes voies, mais face à la situation il faut s’adapter », dit-il. « Il est important que les élèves passent leurs examens dans de bonnes conditions, sans pression. » Si des mesures doivent en effet être prises pour les classes à examens, selon lui, il ne faut pas pour autant oublier les autres classes, qui risquent sinon de prendre elles aussi du retard pour être prêtes pour leurs examens l’an prochain. Pour l’heure la plupart des plateaux techniques et salles de classe sont réservés en priorité pour celles et ceux qui prétendent à un diplôme cette année, mais il ne va pas falloir que ces mesures durent, selon le secrétaire départemental de la CGT Education.

Mayotte sera bien représentée au Salon de l’Agriculture

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Mayotte sera représentée au Salon de l’Agriculture à Paris du 22 février au 2 mars. Photo d’illustration.

Malgré sa mise à mal par le cyclone Chido, l’agriculture mahoraise sera bel et bien représentée au Salon de l’Agriculture à Paris, du 22 février au 2 mars. Une manière de continuer à mettre en lumière les cultures de Mayotte et d’entretenir les liens entre professionnels.

Mayotte participera au Salon International de l’Agriculture, qui se tiendra à Paris Expo Porte de Versailles du 22 février au 2 mars 2025. Cette délégation est organisée par la Chambre d’Agriculture, de la Pêche et de l’Aquaculture de Mayotte (CAPAM), en collaboration avec le Conseil Départemental, la Communauté de Communes du Grand Nord et la Communauté du Sud de Mayotte, ces deux dernières contribuant également au financement du stand, dont le coût varie entre 30.000 et 40.000 euros.

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Taambati Moussa sera présente au 61ème Salon de l’Agriculture auprès de la délégation de Mayotte. Photo d’archives.

Dix semaines après le cyclone Chido, et alors que ce dernier a dévasté une grande partie des cultures, l’objectif principal de cette participation est de continuer de mettre en lumière l’agriculture mahoraise. Peut-être menacée par la perte de produits locaux, la présence est finalement maintenue : « Nous avons encore des produits transformés en stock, tels que la vanille et l’ylang-ylang, récoltés l’année dernière. Cela ne posera pas de problème », précise Ibrahim Fonte, responsable du service Végétal à la CAPAM. La délégation a tenu à maintenir sa présence au Salon. Le responsable ajoute : « Nos entreprises ont des clients fidèles, des partenariats et des commandes qu’elles nourrissent lors de cet événement. Notre rôle est de faciliter les relations professionnelles et d’offrir un espace de visibilité pour nos producteurs. » Cette année, les organisateurs du stand de Mayotte mettront en avant le thème « Femmes mahoraises : Gardiennes des terres et du savoir-faire agricole ».

Les Mahoraises à l’honneur

« C’est grâce à elles que nous avons cette agriculture, que nous cultivons des fruits et légumes. Elles jouent un rôle essentiel et il est important de les valoriser », souligne Ibrahim Fonte. L’initiative sera marquée par la présence de Taambati Moussa, décorée chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres depuis 2011, et considéré comme gardienne du patrimoine mahorais. La représentante de la beauté mahoraise animera un atelier, « mché harroussi ». Par ailleurs, les femmes représenteront 70 % des 10 exposants présents.

Durant neuf jours, le public pourra vivre un moment convivial, agrémenté de rencontres et de discussions, à Paris Expo Porte de Versailles, Pavillon 5.2, emplacement D.08.

Grève chez Mayotte la 1ère

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Un préavis de grève pour le 12 février minuit jusquau 13 février minuit par la CFDT de Mayotte la 1ère afin de demander une prime Chido pour l’ensemble des salariés.

Le syndicat CFDT de Mayotte la 1ère avait déposé la semaine dernière un préavis de grève pour le 12 février minuit jusqu’au 13 février minuit, pour l’ensemble du personnel. Le syndicat demande une aide exceptionnelle cyclone de 5.000 euros pour l’ensemble des salariés, l’intégration immédiate et systématique de tous les postes vacants sans délais, le cadrage des emplois, respect de la convention collective et des avenants UCC (reconnaissance et paiement des pigistes (CDD) bilingues et en bi-qualification). Il demande également une revalorisation du point d’indice, la retraite des anciens (mettre en place des mesures d’accompagnement des salariés) ou encore le recrutement immédiat d’un comptable pour finaliser la réorganisation du réseau RH Outre-mer.

Les premières négociations, entamées la semaine dernière, ne semblent pas avoir porté leurs fruits pour l’heure. Selon nos informations, des primes « Chido » devraient être versées, mais seulement aux salariés qui ont travaillé durant la période, à travers 30.000 euros versés au Comité Social Économique (CSE) pour que la structure partage cette somme aux salariés, ce qui ferait environ 250 euros. Pour les postes vacants, il est indiqué aux salariés que les processus de recrutement sont longs.

Des ateliers d’accompagnement Parcoursup à Koungou

La Ville de Koungou, le Centre communal d’action sociale (CCAS) et la Caisse des Écoles de Koungou lancent des ateliers daccompagnement sur la plateforme Parcoursup et linsertion professionnelle.

Gratuits, ils sont ouverts à tous les élèves de la ville en classe de terminale. Ilsvisent à les aider sur la constitution de leur dossier mais également à les informer et à les accompagner dans leur entrée dans lenseignement supérieur ou leur linsertion professionnelle avec laide du Conseiller en Insertion Professionnelle (CIP). Laccompagnement porte sur l’aide à la saisie et au suivi du dossier Parcoursup, au soutien dans les démarches administratives (dossiers dinscriptions,bourses, logements etc), à l’orientation vers les formations adaptées, aux informations sur les opportunités dinsertion professionnelle, à la rédaction du CV et de la lettre de motivation.

Sept sites sont ouverts pour accueillir les élèves en semaine et le samedi, dans la matinée (de 8h à 12h) ou laprès-midi (de 13h à 17h) au choix de l’élève : à la mairie annexe de Longoni, à la crèche de Kangani de 15 h à 18 h uniquement en semaine, à Trévani avec le collectif des parents d’élèves de Koungou, à la Cité des métiers, à la Caisses des Ecoles et à la bibliothèque municipale de Koungou et enfin à la Maison France Service de Majicavo. Les élèves sont invités à sinscrire aux ateliers grâce au formulaire en ligne : https://forms.gle/tAct3BD8Kt96YdAa7.

Santé publique France observe un recours aux urgences en baisse

Au centre hospitalier de Mayotte (CHM), du 27 janvier au 2 février, le nombre de recours aux urgences était de nouveau en légère diminution, annonce Santé publique France. Cette tendance à la baisse est à considérer avec prudence et sera à confirmer dans les prochaines semaines. Les plaies et les traumatismes restaient les principaux motifs de recours aux urgences.

Pendant cette période, l’hôpital de campagne a enregistré une moyenne de 90 passages par jour (en baisse par rapport aux semaines précédentes). Pour la première fois depuis fin décembre, les recours pour diarrhées aiguës étaient plus fréquents que ceux pour plaies ou traumatismes qui étaient en forte diminution. Le taux de positivité des prélèvements respiratoires pour les virus de la grippe est supérieur ou proche de 10 % depuis mi-décembre, ce qui témoigne dune épidémie en cours sur le territoire, poursuit linstitution. Du 27 janvier au 2 février, le pourcentage de ventes danti-diarrhéiques et de solutés de réhydratation orale (SRO) sest maintenu à un niveau très élevé dans les pharmacies sentinelles, atteignant environ 7 %.

Un appel à candidatures pour les entreprises sur les enjeux de la biodiversité

Lassociation Cap Business Océan Indien a lancé en janvier 2025, un Appel à Candidatures pour un programme daccompagnement dans la région. Le but ? Accompagner 12 entreprises à travers un coaching sur mesure pour évaluer leurs impacts et dépendances, et les former à placer les enjeux de biodiversité au cœur de leur stratégie sur le long terme.

Cet appel est ouvert aux PME comme aux grandes entreprises des secteurs de lagriculture et/ou du tourisme présents sur les 6 territoires de la région (Comores, La Réunion, Madagascar, Maurice, Mayotte et Seychelles), qui peuvent candidater jusquau 16 mars 2025 à 23h59 (UTC+4). Les entreprises sélectionnées recevront un accompagnement sur -mesure pour une période denviron un an. Ce programme représente donc la chance de renforcer les capacités en interne en apprenant aux côtés dexperts en biodiversité et en développement durable pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer leur stratégie de durabilité. Notamment grâce à la nomination dun(e) référent(e) pour faciliter le suivi et assurer lengagement de lentreprise pour la durée du programme. Plus dinformations sur le site internet de Cap Business Océan Indien : www.capbusiness.io/news/appel-a-candidatures-biodiversite/

Sada vend des terrains à un euro symbolique

Ce dimanche, le maire de Sada, Houssamoudine Abdallah, a signé vingt-deux actes de vente de terrains pour un euro symbolique le mètre carré. Cette initiative doit permettre à vingt-deux familles de devenir officiellement propriétaires des terrains quelles occupaient. Au-delà de la vente, la mairie a pris en charge les frais liés au bornage et au pontage, des démarches essentielles pour accélérer lobtention des titres fonciers. Cette initiative vise à offrir aux familles une sécurité foncière durable et à renforcer leur stabilité. Il reste encore soixante familles concernées par ce dispositif. Elles sont invitées à prendre rapidement rendez-vous avec le service foncier afin de finaliser leurs démarches et bénéficier de cette opportunité.

La préfecture assouplit l’interdiction de ramener des fruits et légumes de voyage

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Les fruits et légumes se font rares dans les marchés et magasins.

Face aux essais de plus en plus nombreux de Mahorais tentant de franchir les douanes avec des végétaux en rentrant de voyage, la préfecture a pris la décision dalléger les contrôles, pour permettre de pallier les manques de fruits et légumes à Mayotte depuis Chido.

Le passage du cyclone Chido a fortement mis a mal la production de fruits et légumes locaux. Face à la difficulté den trouver dans son jardin, sur les étals des marchés et dans les magasins, un nombre grandissant de Mahorais tente de rapporter de voyage, notamment en métropole ou à La Réunion, des aliments végétaux pour pallier ce manque, alors que cela est interdit. En effet, les saisies par les douanes ont augmenté depuis le début la tempête. Dans ce contexte, auquel sajoute le coût des produits encore disponible, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a donné comme consigne aux services des douanes dalléger les contrôles à limportation de végétaux par bagage à laéroport de Pamandzi, ce 8 février.

En temps normal, un arrêté interdit cette pratique, dans « lobjectif d’éviter lintroduction à Mayotte dorganismes nuisibles pour la production végétale locale », peut ont lire dans le communiqué de la préfecture. Mais désormais, jusqu’à la fin du mois davril, il est possible pour un voyageur demporter jusqu’à 10 kilos de végétaux frais ou secs dans son bagage cabine, et depuis un nouvel allègement ce 9 février, den emporter également dans ses bagages en soute.

Une liste des végétaux autorisés

Au préalable, le voyageur devra, avant son voyage, renseigner sa demande sur le site démarches-simplifiees.fr afin que les produits soient identifiés en matière de nature et de zone de provenance. Cela doit permettre de conserver la traçabilité en matière dintroduction sur le territoire et de faciliter les contrôles aux douanes. Le voyageur reste responsable des végétaux quil introduit, notamment lors des contrôles sanitaires.

Une liste des produits autorisés a été éditées par la préfecture. Au départ de La Réunion, sont autorisé d’être importé à Mayotte les végétaux suivants : tubercule, racine, bulbe, rhizome (patate douce, songe, gingembre, pomme de terre, etc.), fruit à pain, ananas, papaye verte, légumes feuilles (salade, choux, etc), légumes grains (haricots, petits pois, maïs), herbes aromatiques, choux coco. Au départ de lHexagone : banane verte, tubercule, racine, bulbe, rhizome (patate douce, songe, gingembre, pomme de terre, etc.), fruits (oranges, mandarines, kiwis, pommes, poires, pèches, fraises, fruits rouges), légumes feuilles (salade, choux, etc.), légumes grains (haricots, petits pois, maïs), herbes aromatiques, choux coco, légumes fruits (concombres, courgette, melon, etc.).

Quelle place pour la BTC dans la reconstruction de Mayotte ?

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Le cyclone Chido a détruit de nombreux bâtiments le 14 décembre. Photo d’illustration.

Une yourte mongole (made in France) de blocs de béton en provenance de Chine, du tout métallique venant de La Réunion, le secteur mahorais de la brique de terre compressée (BTC) s’inquiète et craint d’être le laisser pour compte de le reconstruction programmée pour Mayotte post cyclone Chido.

Ils travaillent en individuel, en groupe ou en sous-groupes, mais ils partagent tous une constance : à quelle sauce seront-ils mangés dans la reconstruction de Mayotte après le passage du cyclone Chido ? Qu’ils soient artisans ou formateurs dans le secteur de la brique de terre compressée (BTC), ils ont tous le moral en berne au lendemain du vote (à l’unanimité des sénateurs) de la loi d’urgence sur la reconstruction de Mayotte après le passage du cyclone Chido. Et pour cause, cette loi ne fait nullement mention explicitement des professionnels du territoire ou des activités spécifiques qui font l’identité internationalement reconnue de l’archipel de Mayotte : la brique en terre compressée (ou en terre comprimée pour certains). Malgré les efforts innombrables dont elle a bénéficié au cours de ces dernières années pour  être normée et labellisée, malgré les prix qu’elle a obtenu, les représentations auprès des plus hautes institutions de l’État (exposition à l’Elysée en 2024), cette  BTC mahoraise n’occupe pas la place que ces partisans espéreraient dans la loi durgence pour Mayotte. « C’est vraiment triste, mais le constat est là, encore une fois, nous allons être le dindon d’une sinistre farce. Nous nous faisons guère d’illusions car les dés sont déjà pipés selon nous, les pouvoirs publics vont importer à tout va des « Algeco » pour répondre à lurgence. Et comme d’habitude à Mayotte, nous savons que cette urgence dure et en l’espèce, elle durera jusqu’au prochain Chido, Dieu nous en préserve« , déclare D.F.G.,producteur de BTC de son état. La pilule est amère à avaler dans un secteur d’activité qui a fortement cru, en un moment donné (il n’y a si longtemps), à un nouvel âge d’or de son existence consécutif aux aléas du changement climatique global en cours. « C’est justement maintenant que les pouvoirs publics, la préfecture de Mayotte, le fameux le nouvel établissement public en charge de la reconstruction de l’île, devraient s’intéresser de plus près à nos activités de fabrication de briques en terre compressée« , crie Ahmed Mahamoud S.,  un artisan membre de la Chambre des Métiers (CMA), avant d’observer, « mais pour l’heure rien n’indique qu’on en soit là, l’urgence va être, encore une fois, la porte ouverte à n’importe quoi et aux concepts les plus inadaptés à Mayotte », dénonce t-il. Un constat d’autant plus amer qu’il ne correspond nullement aux attentes d’une population mahoraise totalement démunie et qui aspire à des constructions en dur, moins coûteuses et plus adaptées aux réalités locales. Pour prendre le poult du territoire et disposer d’un indicateur fiable, nous avons choisi de visiter le quartier de M’gombani à Mamoudzou (où la BTC a été utilisée en très grande quantité), Tsoundzou 2 et Tsimkoura dans le sud de l’île. « Bamana et ses compagnons ont eu raison de promouvoir ce matériau. Il a été à l’épreuve de tous les aléas climatiques de ces dernières décennies, cyclones, tremblement de terre et même Chido », nous souligne Mariame Madi à Tsimkoura, fière de nous montrer que sa petite case SIM de deux pièces (pourtant construite avec de la BTC de première génération) a tenu le coup face aux forces sans communes mesures du cyclone Chido.  » Ça c’est du sûr et du très solide », poursuit la nonagénaire de la commune de Chirongui. 

La promotion du béton amène des tensions

La crainte montante dans le secteur du bâtiment en général, et de la production de BTC en particulier, c’est l’absence totale de consultation et de concertation de la part des pouvoirs publics quant au 50 % annoncés par Paris du budget de cette reconstruction de Mayotte post Chido sensés être réservé à l’entrepreneuriat mahorais. « Encore une fumée d’encensoir qui va se diluer dans l’air ambiant sans qu’il ne soit nécessaire de se rendre dans les édifices religieuses de la place Saint-Pierre à Rome pour le constater », lance sur un ton venimeux Frédéric M., ingénieur en bâtiment, physiquement installé à Mayotte depuis une quinzaine d’années. Les parlementaires, et leurs relais directs à Mayotte, ne sont nullement de cet avis. Un avis un peu trop cru à leur goût. Autant estiment-il que cette reconstruction post Chido se fera selon le bon vouloir du gouvernement, autant ne déspèrent-ils pas qu’une « mahorian touch«  soit indispensable dans une grande partie du dispositif de reconstruction globalement arrêté à Paris.

Ancien député socialiste de Mayotte, Boinali Said Toumbou (surnommé par ses électeurs député Mabawa), a eu l’opportunité de s’exprimer sur cette question samedi dernier chez nos confrères de Mayotte la 1ère, il en appelle simplement « à la vigilance traditionnelle » des Mahorais, tout en affirmant que les règles de droit seront (ou doivent absolument être ) respectées. Mais de cette construction future de Mayotte qu’un demi-million de personnes appellent de leur vœu, nul ne sait concrètement de quoi il en sera fait et quand le coup d’envoi sera réel. Pour revenir à cette inquiétude révélatrice d’un malaise général dans les milieux économiques locaux, il faut revenir à une certaine publicité invasive sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines. Une société bretonne diffuse à grand renfort et sous formes diverses, une réclame faisant valoir les mérites d’une « yourte » pour Mayotte. Autrement dit, un tente mongole (conçue sur des normes modernes) pour servir à des bâtiments sert à tout. Des sociétés réunionnaises (ayant des associés mahorais, concept très à la mode par les temps qui courent) font, elles, la promotion du tout métal, à grand renfort de techniciens chinois pour la circonstance, pour faire table rase d’un usage outrancier du bois et de la tôle qui ont démontré leurs limites durant le cyclone Chido. Le ton se fait plus précis, les producteurs locaux de BTC estiment que le cyclone Chido est une aubaine pour leur filière de retrouver pignon sur rue pour des multiples raisons, que l’urgence de reconstruire Mayotte ne saurait gommer. Force est de constater que l’imprécision demeure de la part des autorités étatiques et de l’établissement public sensé s’atteler à la construction de Mayotte (d’ici peu), et à partir de ce postulat, les supputations les plus farfelues ont pris droit de cité dans l’opinion publique locale. Entre le vote récent de la loi par le Parlement, les préparatifs administratifs et règlementaires préalables, nous sommes encore loin du coup d’envoi officiel du feu vert pour la reconstruction tant attendue de Mayotte. Sauf que, entre temps, une autre publicité intempestive a fleuri sur les réseaux sociaux depuis peu, elle émane d’une enseigne commerciale implantée en Petite -Terre qui fait la promotion de produits chinois en béton armé, et explique aux Mahorais que c’est avec des éléments en béton reconstitués qu’ils peuvent reconstruire toute Mayotte en deux ans. Une publicité qui exaspère au plus haut point les architectes et les formateurs en bâtiment qui connaissent Mayotte depuis 43 ans.

Laurent Wauquiez : « La remise en cause profonde du droit du sol que nous avons obtenue est un préalable »

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Laurent Wauquiez, président du groupe Les Républicains, à l’Assemblée nationale.

Ce jeudi, lors de leur niche parlementaire, Les Républicains (LR), ont fait adopter à 162 voix contre 93 la proposition de loi portée par le député de la 1ère circonscription de la Manche, Philippe Gosselin, visant à restreindre davantage le droit du sol à Mayotte. Un vote qui s’est déroulé dans une ambiance extrêmement tendue à l’Assemblée nationale. Laurent Wauquiez, président du groupe LR, revient sur cette proposition de loi, qui doit maintenant passer par l’examen du Sénat.

Flash Infos : Lobtention de la nationalité française par le droit du sol était déjà restreinte à Mayotte depuis 2018. Pour rappel, à Mayotte, pour bénéficier du droit du sol, il est exigé qu’un des parents ait été en situation régulière au moins trois mois au moment de la naissance de l’enfant qui demande la nationalité. Que change la proposition de loi adoptée lors de la niche parlementaire de LR (Les Républicains) ce jeudi ? 

Laurent Wauquiez : Le sens de notre proposition de loi est de supprimer le droit du sol pour les immigrés illégaux à Mayotte. Aujourd’hui, on peut bénéficier du droit du sol pour acquérir la nationalité française si l’un des deux parents est en situation régulière depuis au moins trois mois au moment de la naissance. Notre proposition initiale est de durcir les conditions en instaurant des règles plus strictes : deux parents en résidence régulière, et ce avec un délai d’au moins un an.

F. I. : Pourquoi était-il important pour vous et pour LR de faire adopter une loi en ce sens ? Depuis combien de temps votre groupe travaille dessus ?

L. W. : Le soutien à nos compatriotes Mahorais est un engagement de longue date de notre famille politique. Nous échangeons et travaillons sur ces sujets en lien avec les élus du territoire, que ce soit Mansour Kamardine (ex-député LR de la 2ème circonscription de Mayotte, NDLR), Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, ou encore le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni. Il suffit de se rendre à Mayotte pour mesurer le poids de l’immigration illégale dans toutes les difficultés que connait l’archipel avec une pression démographique hors de contrôle qui déstabilise et fragilise l’ensemble des services publics. Cela fait des années que la question du droit du sol est sur la table. Des années que les Mahorais nous demandent d’agir. À la suite du cyclone, la situation de Mayotte a été remise en lumière au niveau national. On a débattu sur le fait qu’il y ait ou non une « submersion migratoire », s’il s’agissait d’un « sentiment » ou d’une réalité. Nous avons considéré que nous avions eu assez de débats. Il y a urgence. Le projet de loi d’exception pour reconstruire Mayotte ne traitait pas la question de l’immigration illégale. La Droite Républicaine a donc décidé d’inscrire la limitation du droit du sol dans sa journée d’initiative parlementaire. Nous n’avons plus besoin de bonnes intentions. Il était temps de passer des paroles aux actes.

F. I. : Que pensez-vous de lamendement du groupe d’Éric Ciotti adopté « par erreur » lors dune séance mouvementée au parlement, rallongeant la période de régularité des parents dun à trois ans ? Cela met-il en danger votre proposition vis-à-vis du Conseil constitutionnel ?

L. W. : Ce que révèle ce vote, c’est l’immense confusion qui régnait dans l’hémicycle avec une extrême-gauche qui a usé de tous les artifices pour faire obstruction à l’adoption de ce texte. Leur comportement indigne a installé une atmosphère chaotique au sein même de l’Assemblée nationale. Nous parlons quand même de députés français qui en sont à défendre le droit d’immigrés illégaux au détriment de citoyens français et à soutenir les prétentions territoriales d’un État étranger sur une portion du territoire national. Nous n’avons rien cédé et nous sommes parvenus à faire voter ce texte malgré leurs invectives et les méthodes. Nous allons maintenant travailler avec nos collègues sénateurs dans la poursuite du processus législatif. Notre priorité est de parvenir à l’adoption effective d’un texte qui soit applicable le plus rapidement possible et donc, bien sûr, conforme à la Constitution.

F. I. : Lefficacité des restrictions du droit du sol en place depuis 2018 à Mayotte na pas été démontrée depuis. Thani Mohamed Soilihi, lancien sénateur à lorigine de ce durcissement de la loi, a lui-même admis quil ne sagissait pas dune solution miracle. Ici, la population continue de se plaindre dune immigration clandestine grandissante, au point davoir bloqué le département avec des barrages lannée dernière. En quoi pensez-vous que les restrictions renforcées par votre proposition de loi peuvent permettre un résultat différent ?

L. W. : C’est précisément parce que les restrictions actuelles ne sont pas assez efficaces que nous voulons les renforcer. Quel est l’objectif de ce texte ? Casser l’appel d’air créé par les possibilités d’acquisition de la nationalité. Avec cette nouvelle loi les immigrés illégaux ne pourront plus obtenir le bénéfice du droit du sol, puisqu’il faudra que les deux parents soient en situation régulière au moment de la naissance. Cela étant dit, nous sommes très lucides. Il ne s’agit pas d’une mesure miracle. Il y a encore beaucoup à faire dans la lutte contre l’immigration illégale. C’est une première avancée.

F. I. : Au début de lannée 2024, les Forces Vives, mouvement populaire à lorigine des barrages et, dans lensemble, soutenu par la population, a essentiellement revendiqué la suppression du titre de séjour territorialisé, propre à Mayotte. La fin du droit du sol ou son durcissement ne faisaient pas partie de leurs revendications initiales. Pourquoi ne pas avoir proposé une loi allant vers la fin de la territorialisation du titre de séjour dans le département ?

L. W. : Je vous l’ai dit : c’est une première étape. La remise en cause profonde du droit du sol que nous avons obtenue est un préalable à l’ensemble des mesures que nous pouvons prendre à l’avenir pour lutter contre les flux d’immigration illégale à Mayotte.

F. I. : Ici, il est constaté sur le terrain que la plupart des immigrés, en arrivant à Mayotte, viennent davantage pour avoir de meilleures conditions de vie (accès à la santé, à l’éducation, fuir des régimes politiques oppressants), que pour obtenir la nationalité. Certains arrivent même sans savoir que le droit du sol existe. Cest dailleurs ce qui a rendu dubitatifs sur lefficacité de la fin du droit du sol certains habitants de l’île lorsque cette promesse a été faite par Gérald Darmanin en 2024, au moment des barrages, et que la revendication de la fin du titre de séjour territorialisé a été maintenue. Votre proposition de loi va vraisemblablement bénéficier dun accueil favorable sur le territoire, allant dans le sens de restreindre limmigration clandestine. Mais la crainte dune partie des Mahorais ici est que Mayotte soit utilisée politiquement, avec des mesures peu adaptées aux problématiques du département, pour ensuite faire passer ce type de loi au niveau national. Que répondez-vous aux Mahorais qui craignent cela ?

L. W. : Ne nous trompons pas de débat. Nous assumons clairement que le sujet de la limitation du droit du sol, et plus largement de la lutte contre l’immigration illégale, est une réflexion que nous devons avoir à l’échelle du territoire national. La question de la régulation de l’immigration concerne la France entière mais il est évident qu’elle se pose dans une proportion sans commune mesure à Mayotte, avec en plus l’enjeu immédiat de la reconstruction après le cyclone. Pour nous il n’y aucune ambiguïté. L’objet de cette proposition de loi est clair : répondre à l’urgence à Mayotte. C’est ce que nous avons défendu tout au long des débats dans l’hémicycle.

F. I. : Quel travail compte mettre en place votre parti politique pour continuer de lutter contre limmigration clandestine à Mayotte ?

L. W. : Premièrement nous allons nous assurer que cette loi aboutisse et entre en vigueur dès que possible. Ensuite, nous allons poursuivre le travail de fond avec des députés de notre famille politique qui se sont particulièrement engagés sur la situation de Mayotte, à commencer par Philippe Gosselin qui a porté notre proposition de loi. Le gouvernement a annoncé déposer un nouveau texte dans les prochaines semaines qui aborderait cette fois-ci la question de l’immigration. Ce sera l’occasion de défendre nos propositions et d’obtenir de nouvelles avancées.

Un homme retrouvé mort sur une plage au Nord mercredi

Un homme d’une quarantaine d’année a été retrouvé sans vie mercredi à la plage de M’tsahara, dans la commune de M’tsamboro. Une autopsie a été demandée pour déterminer la cause du décès de l’homme retrouvé sans papier d’identité. L’enquête a été confiée à la brigade de M’tsamboro.

Démonstration de kick-boxing à Vahibé ce samedi

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La ligue mahoraise de kick-boxing LMKMDA organise une démonstration de ce sport ce samedi 8 février sur la place dite Chadzani Vietnam, à Vahibé, dans la commune de Mamoudzou. Cet événement s’inscrit dans une volonté de promouvoir une image positive du village et de mettre en avant les valeurs de la discipline : respect, dépassement de soi, tout en offrant aux jeunes une activité enrichissante.

Une campagne de prévention à Koungou

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La Ville de Koungou s’associe avec le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) pour une campagne de prévention et de sensibilisation, notamment sur les infections sexuellement transmissibles (IST). Cette initiative vise également à vacciner toutes personnes ne pouvant pas se rendre dans les établissements de santé. Cette campagne aura lieu à la mairie annexe de Koungou les 13 et 14 février de 8h à 14h, à la salle annexe de la mairie à Longoni du 10 au 12 février de 8h à 14h.

Parcoursup ouvert depuis janvier

Le rectorat rappelle que la plateforme Parcoursup est ouverte depuis le mercredi 15 janvier et accessible aux futurs étudiants de Mayotte. Tous les candidats, lycéens compris, peuvent créer leur compte et formuler leurs voeux avec une connexion internet au lien suivant : https://authentification.parcoursup.fr/Compte/creation/creationAcces. La totalité de l’offre de formation post-bac à Mayotte sera disponible pour la rentrée 2025. Un numéro vert spécial Mayotte a été mis en place pour accompagner les utilisateurs de la plateforme : 0 800 721 800. Il est possible d’appeler du lundi au vendredi, de 7h à 18h.

Un spectacle ouvert à tous à Chirongui

Cette semaine, l’équipe du Pôle Culturel donne rendez-vous au public pour découvrir le spectacle « Léon fé mazine amoin kel koté i lé out rédiyon » (Léon, rappelle-moi où se trouve ton sentier) de la compagnie Nektar, ce samedi 8 février à 10h30, à la médiathèque de la ville. L’entrée est libre et ouverte à tous pour ce spectacle qui raconte l’histoire de Léon, un enfant malade venu chercher de l’aide dans un village, où il va rencontrer Olivia. Ce spectacle de conte théâtralisé et théâtre d’objets, est accessible dès 3 ans et dure 30 min.

L’union fait la force, une nouvelle ère pour le MEDEF Mayotte

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Marcel Rinaldy est président du groupe 3M.

Alors que les élections du MEDEF ont lieu ce vendredi, Marcel Rinaldy, président du groupe 3M et figurant sur la liste du candidat Nizar Assani Hanaffi, face à Fahardine Mohamed, a souhaité s’exprimer pour rappeler l’importance de l’organisation patronale et rallier les entrepreneurs mahorais. Des élections qui surviennent après de nombreux rebondissements et obstacles en interne.

Chers entrepreneurs de Mayotte, 

À la veille de l’élection d’un nouvelle présidence, décisive pour l’avenir du MEDEF Mayotte, il est temps de nous rassembler. Plus que jamais, notre territoire a besoin d’unité pour relever les défis économiques et sociaux qui nous attendent après les crises successives et la catastrophe Chido. 

Face aux mutations profondes que traverse notre département, nous avons une responsabilité commune : faire entendre la voix des entreprises et transformer nos ambitions en actions concrètes. Cela ne pourra se faire qu’avec un syndicalisme économique renouvelé, fondé sur un dialogue social efficace et une mobilisation collective. L’union fait la force, et seule une organisation forte et structurée peut défendre nos intérêts auprès des décideurs et construire une économie ambitieuse et audacieuse. 

Le MEDEF, un outil au service des entreprises 

Le MEDEF n’appartient pas à ses dirigeants, il est avant tout l’outil commun des entreprises et sa gouvernance doit être confiée à des acteurs mahorais. En nous regroupant, nous renforçons notre capacité à peser dans les décisions qui nous concernent, à négocier les conditions favorables à notre développement et à bâtir une vision de long terme pour Mayotte. 

« En tant qu’acteurs centraux de la performance économique et sociale mais aussi du débat public, nous nous devons de porter des convictions fortes. La réussite de nos entreprises sera celle de la France. », Patrick Martin, président du MEDEF national 

Pourquoi rejoindre le MEDEF Mayotte ?

Une représentation forte : en intégrant le MEDEF, vous rejoignez la première organisation patronale de France, qui fédère plus de 200.000 entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, en métropole et outre-mer. 

Un dialogue social efficace : nous défendons activement la liberté d’entreprendre, combattons les freins inutiles et militons pour des conditions favorables au développement des entreprises. 

Une vision pragmatique et optimiste : nous refusons l’idée de la décroissance comme solution et croyons fermement que le progrès économique est la clé du progrès social et environnemental.
Une force de proposition : nous engageons des discussions constructives avec les pouvoirs publics et les partenaires sociaux pour bâtir un environnement économique stable et compétitif. 

Un levier pour l’avenir de Mayotte : notre territoire possède un potentiel immense, mais il ne pourra se développer qu’avec des entreprises fortes, innovantes et solidaires. 

Nos convictions et combats : porter ensemble l’économie de Mayotte vers l’avenir. 

Nous défendons une croissance créatrice d’emplois et de progrès, la liberté d’entreprendre comme moteur d’innovation, un travail émancipateur, un État facilitateur plutôt que contraignant, et un dialogue social pragmatique et efficace. 

L’élection de la nouvelle présidence du MEDEF Mayotte est une opportunité pour repenser notre action collective. Rejoindre le MEDEF, c’est faire le choix d’une organisation structurée, influente et porteuse d’une vision à long terme. Ne restons pas spectateurs. Engageons-nous pour construire une Mayotte dynamique, prospère et tournée vers l’avenir. Ensemble, agissons pour une croissance responsable. 

Marcel Rinaldy, chef d’entreprises à Mayotte 

Le Tribunal Judiciaire de Mamoudzou fait sa rentrée

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Le tribunal a fait sa rentré lors d’une audience solennelle.

Le Tribunal de Mamoudzou a débuté son année judiciaire dans des conditions difficiles. Après le passage du cyclone Chido, le tribunal souffre d’un manque de ressources humaines, avec seulement une trentaine d’avocats pour 70 nécessaires. Malgré la situation, la présidente a présenté ses vœux et trois nouveaux magistrats ont été introduits. Les problèmes d’infrastructures et la surpopulation carcérale restent des enjeux majeurs à résoudre.

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Trois Magistrats ont été introduit dont Ariane Balg, vice-présidente chargée des fonctions de juge des libertés et de détention, et Axelle de Laforcade, vice-présidente chargée des fonctions de juge des enfants.

Le mercredi 5 février, à 14h30, a eu lieu la rentrée judiciaire du Tribunal Judiciaire de Mamoudzou, dans le bâtiment B du palais de justice situé à Kawéni. Un événement solennel et obligatoire, comme dans toutes les juridictions françaises, permettant de dresser un bilan de l’année judiciaire écoulée et de poser les grandes lignes des actions à venir.

Des conditions de travail difficiles après le cyclone Chido

Cette année, la rentrée a pris un tour particulier, notamment en raison des conditions de travail actuelles du tribunal, sept semaines après le passage du cyclone Chido. Le tribunal fonctionne encore en « sous-régime », avec un manque notable de ressources humaines. En effet, alors que le tribunal devrait compter 70 avocats, seulement une trentaine seraient en fonction. De même, le personnel greffier souffre d’un déficit important, et des renforts se font toujours attendre.

Lors de cette séance, la présidente du tribunal, Sophie de Borggraef, a présenté les vœux de la juridiction, en présence du bâtonnier Yanis Samaili et de la procureure par intérim Françoise Toillon. Un moment marquant fut l’introduction de trois nouveaux magistrats dans le cadre de cette rentrée judiciaire : Ariane Balg, vice-présidente chargée des fonctions de juge des libertés et de détention, et Axelle de Laforcade, vice-présidente chargée des fonctions de juge des enfants.

Le bilan de l’activité judiciaire en 2024 a également été dressé, revenant sur la lutte contre la délinquance de rue, l’immigration clandestine, mais aussi la délinquance des élus. La procureure par intérim a exprimé sa volonté de continuer à œuvrer dans ces domaines, malgré son statut d’intérim. Un nouveau procureur doit être nommé dans les semaines à venir. Le tribunal fait face à une baisse de budget tout en ayant un travail croissant.

Le tribunal, déjà impacté par les événements liés à Chido, n’a jamais cessé de travailler. Cependant, une situation particulièrement difficile persiste avec un taux d’occupation des places de détention atteignant 234 %. Cette surpopulation carcérale crée des tensions et complique la mise en œuvre de certaines mesures de semi-liberté et de surveillance électronique, qui peinent à être appliquées dans de bonnes conditions. En 2024, une insurrection au sein de la maison d’arrêt a inquiété l’ensemble des habitants de l’île.

L’infrastructure du tribunal est également en souffrance : l’un des trois bâtiments du palais de justice est complètement hors-service, et les équipes judiciaires travaillent actuellement dans des conditions de promiscuité. Cependant, une bonne nouvelle est survenue récemment : le tribunal a pu obtenir la location d’un local supplémentaire de 120 m², destiné au service civil, bien que l’espace reste encore insuffisant. Enfin, les Assises reprendront en avril 2025.

Du côté de la SIM, la grève se poursuit

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Les grévistes de la SIM devant le siège social de l’entreprise, ce lundi. Photo d’archive.

Depuis lundi, une partie des salariés de la SIM est en grève, demandant notamment une prime « Chido » exceptionnelle, au regard du travail acharné qu’ils mènent depuis le cyclone. Avec la direction, les négociations avancent, mais ne permettent pas le déblocage de la situation.

Entamée ce lundi, la grève continue du côté des salariés de la Société immobilière de Mayotte (SIM). Si les négociations ont commencé ce mardi avec la direction générale de l’entreprise, elles peinent à aboutir. « Après plusieurs sessions de négociations entamées mardi matin et prolongées toute la journée du mercredi, aucun accord n’a été trouvé entre la direction et les représentants des grévistes […] Les discussions se déroulent dans un climat constructif, mais les parties peinent à trouver une entente », indique la SIM dans un communiqué ce jeudi.

Les salariés demandaient initialement, et entre autres revendications, une prime Chido exceptionnelle de 2.000 euros, versée directement par l’entreprise. « On a fait l’effort de descendre à 1.500 euros, puis 1.100 euros », indiquait mercredi Boina Boina Mze, délégué syndical UI-CFDT Mayotte, ajoutant qu’il a été proposé de verser cette prime en deux temps. 

Du côté de la direction, on indique que cette prime est demandée « en supplément des 2.000€ déjà obtenus par CDC Habitat, l’actionnaire de référence de la société », ajoutant que deux containers de matériels ont été distribués aux salariés. « La direction propose quant à elle, une prime supplémentaire de 500€, qui viendra compléter les 2.000€ déjà accordés, soit au total 2.500€ », précise le communiqué de la SIM. « La direction de la SIM a décidé d’être généreuse seulement avec l’argent de CDC Habitat et refuse, en tant qu’employeur, de soutenir ses salariés. Cette attitude est inexplicable, d’autant que la SIM dégage des résultats et dispose de fonds propres ! », écrivait la CFDT dans sa lettre d’appel à la grève.

« Ce n’est pas une sanction, c’est la loi »

Ce jeudi, sous les conseils d’un huissier, la direction a notifié aux grévistes de retourner les véhicules de service, téléphones portables et ordinateurs professionnels. Une tentative d’intimidation selon le délégué syndical Boina Boina Mze : « Le dialogue est coupé pour l’instant, on attend que la direction nous rappelle ». Le directeur général, Ahmed Ali Mondroha, indique que le contrat de travail étant suspendu pendant la grève, les véhicules de services, dont il est toléré qu’ils soient gardés à domicile en temps normal, doivent être rendus, les salariés ne travaillant pas. « Ce n’est pas une sanction, c’est la loi », indique-t-il. Tout comme, le rappelle le communiqué de la SIM, malgré la revendication des grévistes du maintien du salaire pendant toute la période de la grève « conformément aux dispositions légales en vigueur, tous les jours de grèves seront considérés comme non rémunérés »

Pour rappel, au début du mouvement, en dehors de la prime Chido, les grévistes demandaient une prime « vie chère » mensuelle de 150 euros, le versement immédiat et à titre exceptionnel de la prime d’objectifs 2024, un soutien matériel pour les sinistres subits par les salariés et enfin une revalorisation de la grille salariale à hauteur de 2% par tranche. « Nous, salariés de la SIM travaillons sans relâche, sans compter nos heures, pour mettre en sécurité ou réparer notre patrimoine pour répondre aux attentes de nos locataires », écrivait la CFDT.

Les Naturalistes appellent le public à participer à la reforestation

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Les arbres ont été effeuillés ou sont tombés pendant le passage du cyclone Chido. Photo d’archive.

Face au dégâts causés sur les forêts par le cyclone Chido le 14 décembre, lassociation Les Naturalistes invitent les citoyens à participer à une opération de reforestation le week-end du 15 et 16 février.

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Les Naturalistes proposent au public de participer à la reforestation.

Alors que le cyclone Chido a grandement mis à mal les forêts mahoraises et leurs arbres, lassociation Les Naturalistes a lancé ce mercredi un appel aux volontaires afin de participer à la reforestation de l’île. « Après le passage du cyclone, la nature de Mayotte a besoin de nous plus que jamais », indique lassociation environnementale sur ses réseaux sociaux. Dans le cadre du projet « Aux arbres citoyens ! », lorganisme invite le public à participer à un chantier de plantation sur le site de la Gouloué.

Si le projet était prévu déjà avant le cyclone, il savère dautant plus nécessaire depuis, et a commencé en janvier avec plusieurs autres acteurs, comme les Cadets citoyens de la gendarmerie.

Le rendez-vous est donné les samedi 15 et dimanche 16 février, de 8h à 15h, au niveau de la zone darrêt de bus à lentrée de Passamaïnty. Après une démonstration technique, les participants pourront aider à acheminer les plants sur le site, à leur mise en terre, à l’étiquetage et la prise de mesure visant à assurer le suivi scientifique du reboisement. « Lors de notre dernier chantier, plus de 620 plants ont été mis en terre ! Ensemble, relevons à nouveau le défi et contribuons activement à la restauration des écosystèmes de Mayotte ! », mettent en avant Les Naturalistes, qui invite à sinscrire à ladresse mail a.sedani@naturmay.org, ou par téléphone au +262 639 96 37 72.

Les conséquences du manque darbres

En janvier, le président des Naturalistes, Michel Charpentier, revenait sur les différentes conséquences de la perte des arbres avec le cyclone. En plus dune faune qui a perdu son garde-manger, la destruction des arbres fragilise les sols, qui ne sont plus retenus par les racines en cas de pluie. « Les racines ne retiennent plus la terre, ce qui favorise les glissements de terrain pendant la saison des pluies », indiquait-il. Une perte qui favorise donc l’érosion, mais également lenvasement du lagon. Cette dévastation a aussi une incidence sur la disponibilité de la ressource en eau. « Sur une zone dévastée, il ny a plus rien pour freiner l’énergie des pluies. Leau va donc glisser vers le lagon, sans avoir le temps de remplir les nappes phréatiques », précise le naturaliste. Un phénomène dont les conséquences directes ont déjà pu être observées à plusieurs reprises, avec les nombreuses inondations qui ont eu lieu ces dernières semaines.

Quels changements ont apporté les sénateurs au projet de loi d’urgence pour Mayotte ?

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Les sénateurs ont adopté le projet de loi d’urgence pour Mayotte à l’unanimité ce mardi.

Le projet de loi durgence pour Mayotte a été adopté à lunanimité par 334 voix ce mardi. Lexamen du texte par les sénateurs, commencé lundi, a engendré plusieurs modifications sur ce dernier.

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Le sénateur Saïd Omar Oili lors de sa prise de parole au moment de l’examen du projet de loi d’urgence pour Mayotte par le Sénat, ce lundi.

Renforcement de la place des élus locaux

La création dun établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte est prévu par larticle 1er du projet de loi durgence. Mais plusieurs critiques ciblaient le manque de place prévue pour les élus locaux au sein de ce nouvel outil. « La reconstruction de Mayotte, ne peut pas se faire sans les mahorais, sans quoi elle sera un échec », a déclaré le sénateur mahorais Saïd Omar Oili avant le début de lexamen du texte par le Sénat. En commission, les sénateurs ont ajouté au texte que le président de lassociation des maires de Mayotte et que les représentants de cinq Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) siégeront au conseil dadministration de cet établissement public. Lamendement de Saïd Omar Oili, visant à raccourcir de trois à un mois le délai pour pour produire lordonnance qui va définir le cadre de ce nouvel établissement public, a également été adopté, malgré lavis défavorable de la rapporteure du projet et du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, qui estiment ce délai insuffisant pour permettre les travaux préparatoires à lordonnance.

Un prêt à taux zéro pour reconstruire sa maison

Un nouvel amendement, proposé par Manuel Valls mardi, a été adopté pour mettre en place un prêt à taux zéro, cest-à-dire sans intérêt, et garanti par l’État, pour les propriétaires dont les logements ont été abîmés ou détruits par Chido. La possibilité davoir recours à ce prêt est également ouverte à celles et ceux qui n’étaient pas assurés, avec un plafond de 50.000 euros pour une durée maximale de trente ans. Une mesure « normale déconnectée », selon le sénateur mahorais, qui rappelle que seuls 6% des ménages assurent leurs biens à Mayotte.

Pas de facilitation des expropriations

Larticle 10 du projet de loi proposé par le gouvernement prévoyait dautoriser l’État à procéder à des expropriations pour faciliter la réalisation douvrages publics. Un article auquel bon nombre de Mahorais se sont opposés, étant donné la pratique répandue de transmettre de manière informelle la propriété. LAssemblée nationale avait déjà supprimé cet article et les sénateurs, emboîtant le pas des députés, ont décidé en commission, de ne pas le réintroduire dans le texte.

Lutte contre la construction des bidonvilles

Alors quen commission, le Sénat souhaitait durcir larticle 4 bis, conditionnant lachat de tôles à la présentation dune pièce didentité et dun justificatif de domicile, en remplaçant ce dernier document par une autorisation durbanisme. La rapporteure estimait trop compliqué dobtenir un justificatif de domicile dans un contexte de difficultés dadressage. Cette proposition na pas été retenue, car trop restrictive, et les conditions initiales ont été conservées.

Députés et sénateurs doivent prochainement se retrouver lors dune commission mixte paritaire afin de tomber daccord sur un texte commun.

Entre 3 et 3,5 milliards deuros de dégâts

Lors de la présentation du projet de loi durgence pour Mayotte en séance au Sénat ce lundi, Manuel Valls a indiqué que la mission interinspections chargée d’évaluer les dégâts causés par Chido le 14 décembre avait achevé ses travaux. « La reconstruction nécessitera des engagements financiers considérables », indique le ministre des Outre-mer. Le cyclone a en effet causé entre 3 et 3,5 milliards deuros de dégâts, selon les travaux de la mission interinspections. « L’État sera au rendez-vous, avec des aides directes et la mobilisation des fonds européens », affirme le ministre.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes