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Un jeune Mahorais de 21 ans tué par balle à Marseille

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Ce mercredi 9 août, un jeune homme de 21 ans, originaire de Poroani, a été tué par balle à Marseille (Bouches-du-Rhône). Selon les premiers éléments, il aurait été pris pour cible à la cité du Parc Kallisté dans le quinzième arrondissement de la ville, selon La Provence. C’est aux alentours de 10h30, ce mercredi, que le jeune homme grièvement blessé a été déposé par des témoins aux urgences de l’hôpital Nord de Marseille. Ces blessures ont été causé par des balles de gros calibre. Malgré des tentatives de soin, l’homme est décédé. Une enquête a été ouverte et la police judiciaire saisie.

Une révolution technologique qui ne règle rien pour les barges

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Présentée au public (à grand renfort médiatique) comme le moyen efficace de résoudre les problèmes de fraude aux tickets d’embarquement dans les barges entre Petite et Grande-Terre, la carte électronique à recharge multiple n’apporterait aucune solution. Pire, elle serait source de gêne inattendue. 

Ne soyez surtout pas pressé si vous souhaitez prendre la barge du côté de la gare maritime de Mamoudzou. La grogne comme à monter de nouveau chez les usagers du service des transports maritimes (STM) du 101e département français. Les interminables queues sont à nouveau de retour. Il y a quelques semaines en arrière, le conseil départemental de Mayotte (CDM) annonçait la mise en service d’une technologie révolutionnaire sensée permettre de lutter les fraudes massives à l’embarcation de véhicules dans les barges circulant entre les deux îles principales de notre archipel. En effet, la revente de tickets sous le manteau avait suscité une colère légitime auprès de certains usagers et l’exécutif du département avait fini par admettre l’important manque à gagner pour ses recettes. Il faut dire que ce problème est loin d’être nouveau sur l’île et aucune des majorités qui se sont succédé au conseil départemental de Mayotte n’ont été en mesure de le solutionner durablement. Chacun y est allé de sa recette personnelle, mais très peu ont réussi à les mettre en pratique. Le projet de passer à un contrôle électronique des passagers et des véhicules afin d’endiguer la fraude (à défaut de réussir à y mettre un terme définitif), n’est pas nouveau. Il était déjà dans les fonds baptismaux avant la transformation de l’île en département d’outre-mer (DOM).

« Des ordres venus d’en haut »

De lenteurs administratives en grèves et diverses obstructions organisées, le postulat est resté avant que la révolution technologique tant attendue n’ait eu lieu que depuis peu, il y a à peine quelques semaines. Mais dans les faits et de l’aveu même des usagers, rien de nouveau sous le soleil du STM (service de transport maritime). « C’est le même bordel qui perdure, on perd encore plus de temps qu’avant et ça n’avance pas », lance Nour C., une chef d’entreprise dans la zone industrielle de Kawéni. Elle doit se rendre à Pamandzi pour prendre l’avion, ce jour-là. Elle s’impatiente et fini par exploser. « Mais madame, je vous demande juste de me vendre un ticket véhicule de quinze euros, pas me faire une carte d’abonnement. Je vais encore rater mon vol pour la métropole avec vos bêtises »… Sa colère laisse indifférents des dizaines de personnes qui font la queue de part et d’autre des trois guichets du STM à la gare maritime de Mamoudzou. D’une voix nasillarde, la guichetière lui explique qu’elle a l’obligation de lui vendre la nouvelle carte électronique rechargeable sans quoi elle ne saurait embarquer à bord d’une barge. Aussi modernes qu’elles se veuillent, ces opérations alourdissent davantage une prestation déjà très compliquée pour des personnes maniant au quotidien des sommes importantes appartenant au contribuable mahorais. « C’est toujours la même chose chaque jour. Comment voulez-vous que je sois à l’heure à mon rendez-vous à l’intercommunalité de Petite-Terre à ce rythme-là ? Ces gens ne se rendent pas compte du tort qu’ils nous causent, balance un autre usager pressé de prendre la barge pour Dzaoudzi. Imperturbable et bien polie, la guichetière explique qu’elle fait de son mieux, qu’elle est désolée et surtout qu’elle ne fait qu’exécuter « des ordres venus d’en haut ! »

La fraude demeure

Sous couvert d’anonymat, des usagers de la barge, mais aussi des fonctionnaires du Département, confient que ce nouveau système en service actuellement favorise encore plus la fraude (qu’il est supposé juguler) que dans le passé. « La seule chose qui change, c’est que les tickets qu’on pouvait négocier en douce sur place ou en ville, à prix réduit ou coûtant, n’existe plus. Mais la fraude perdure plus que jamais, si ce n’est d’avantage. Et nos chefs le savent très bien, c’est un secret de polichinelle », constate l’un de ces derniers. Pour notre compréhension, il explique la nouvelle astuce en vogue. Si vous connaissez un agent à l’embarquement, vous faites mine de présenter votre carte d’abonnement en prenant soin de mettre un billet de banque plié sous celle-ci. N’étant soumis à aucun contrôle hiérarchique, le concerné fait disparaitre le billet dans sa main en faisant mine de réaliser la transaction électronique. Et le tour est joué. Pis, il confie que cette pratique est connue de plusieurs niveaux de leur hiérarchie et « bénéficierait de la compréhension de certains patrons ».

Au-delà de telles affirmations, il convient surtout d’admettre qu’il y a urgence pour le conseil départemental de Mayotte de revoir la copie des divers et variés plans ou scénari présentés en vue d’une refonte du service des transports maritimes (STM) s’il veut éviter une banqueroute de cette entité déjà engluée dans d’innombrables problèmes structurels.

Le décasage d’Hamouro prévu pour ce lundi

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Les cases à proximité du marché d’Hamouro font partie du périmètre concerné par le décasage. Certaines sont déjà vides d’habitants.

Annoncée « avant la rentrée scolaire », la destruction de logements à Hamouro, dont la majorité sont des cases en tôle, interviendra à partir du lundi 14 août. La mairie de Bandrélé a déjà annoncé qu’une circulation alternée va être mise en place du lundi au vendredi.

D’après nos sources, les habitants d’Hamouro concernés par l’arrêté du 12 mai 2023 ont été informés par la police municipale que l’opération de destruction des logements était imminente. Une vingtaine de parcelles, appartenant à l’État, la commune de Bandrélé ou des propriétaires privés, sont concernées. Selon le texte rédigé par la préfecture de Mayotte, « les habitats présentent des risques graves pour la salubrité, la sécurité et la tranquillité publiques ». Concernant ces deux dernières, les gendarmes notent dans un rapport que les jeunes du village d’Hamouro ont souvent maille à partir avec ceux de Nyambadao. « Il est à noter que les connexions entre les jeunes d’Hamouro et Nyambadao sont fréquentes et dérivent souvent en rixes générant des troubles à l’ordre public », est-il écrit.

La mairie de Bandrélé ne s’en cache pas. Dans un courrier en mars 2023, elle demandait l’application de la loi Élan « en vue de libérer le foncier illicitement occupé pour permettre la programmation des travaux d’aménagement touristique, et mettre un terme à l’occupation de ces lieux par une population en situation irrégulière, s’adonnant à des activités illicites ».

Une circulation alternée dès lundi

Comme nombre d’arrêtés pris pendant l’opération Wuambushu (qui a pris fin ces dernières semaines), celui pour Hamouro a été vivement contesté. Un collectif d’avocats a aidé une dizaine de familles à déposer des recours. Mais tous ont été non retenus ou rejetés par le tribunal administratif. La préfecture a donc prévenu récemment que le décasage se ferait alors « avant la rentrée scolaire ». Ce sera en ce début de semaine apparemment, car même un arrêté de la mairie de Bandrélé datant de ce mercredi confirme l’opération. En effet, pour la faciliter, une circulation alternée va être mise en place sur la route nationale, du lundi au vendredi, de 6h à 17h. « Aucun stationnement ne sera toléré des deux côtés des rues sur les zones de travaux, et de part et d’autre de celle-ci sur une longueur de 200 mètres », est-il ajouté.

Le décasage d’Hamouro est le premier en Grande-Terre depuis celui du quartier Barakani, à Koungou, le 19 juin. Les trois suivants, qui ne concernaient que quelques cases à chaque fois, étaient sur la commune de Dzaoudzi-Labattoir, dans les quartiers Oupi et Mbouyoujou. Pour rappel, l’objectif affiché par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, est de « 1.250 démolitions à la fin de l’année ». A près de 400 aujourd’hui, il est encore loin d’être atteint.

Il ne devrait pas y avoir de vaccination par anticipation

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D’après le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), la situation à Mayotte ne justifie pas une campagne de vaccination en anticipation. (Photo d’illustration)

En mai dernier, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a été saisi par la Direction générale de la santé (DGS). Dans le contexte de pénurie d’eau que connait l’île de Mayotte, cette dernière a demandé au HCSP d’évaluer l’opportunité de réaliser des campagnes de vaccination contre le choléra, la fièvre typhoïde, l’hépatite A et la poliomyélite.

Afin de répondre à la saisine de la Direction générale de la santé, le HCSP a mis en place un groupe de travail composé d’experts membres ou non de son instance. Dans le cadre de cette enquête, l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte a également été auditionné (voir encadré). Les experts ont rendu leurs conclusions dans un rapport, accompagnées de leurs recommandations. De son côté, Santé publique France, dans son point d’épidémiologie en date du 27 juillet 2023, note que l’absence d’eau ou la mise en place de coupures d’eau prolongée, comme cela a déjà été observé lors de la crise de 2016-2017, « pourrait générer des flambées épidémiques : infections gastro-intestinales et maladies hydriques endémiques à Mayotte telles que la fièvre typhoïde ou les hépatites A, pour lesquelles des foyers de contamination sont détectés régulièrement sur le territoire ».

D’après le dernier bulletin de l’OMS du 1e juin 2023, sur la situation du choléra en Afrique et dans le monde, de nombreux cas sont toujours rapportés dans plusieurs pays ayant des connexions avec Mayotte (Madagascar, pays d’Afrique de l’Est…). Depuis le début des années 2000, aucun cas de choléra n’a été notifié sur l’île. Induit par les mouvements de population, « le risque de réintroduction et d’épidémie de choléra à Mayotte peut être considéré, à ce jour, comme faible », selon les experts. Cela étant valable également dans le contexte actuel de sécheresse et de difficultés d’approvisionnement en eau potable. D’après le rapport, « il n’y a donc pas lieu d’envisager une campagne de vaccination en anticipation contre le choléra de l’ensemble de la population ».

La fièvre typhoïde présente dans le nord de l’île

La fièvre typhoïde est endémique à Mayotte. Entre 2016 et 2020, environ 40 cas de typhoïde ont été déclarés à Mayotte en moyenne chaque année. En 2022, le nombre de cas a augmenté de manière importante avec plus de 100 cas rapportés. « Les cas recensés habituellement, et tout particulièrement en 2022, se concentrent principalement dans certaines communes du nord de Mayotte », complètent les membres de la commission de l’étude. Il faut noter que les incidences les plus élevées ont été observées dans les communes de Koungou et Dzaoudzi-Labattoir (respectivement 152 et 146/100.000 habitants).

Ainsi, le HCSP statut que ni la situation épidémiologique actuelle de la fièvre typhoïde à Mayotte, ni la sécheresse et la crise d’approvisionnement en eau potable qui en découle « ne justifient d’envisager une campagne de vaccination en anticipation de l’ensemble de la population de Mayotte contre la fièvre typhoïde ». Cependant, compte tenu de l’efficacité et de l’innocuité démontrées de compagnes ciblées de vaccination, le HCSP estime que les autorités de santé du territoire pourraient proposer une vaccination anticipée ciblée aux habitants des zones d’habitats insalubres.

Autre maladie endémique à Mayotte, l’hépatite A. L’incidence annuelle y est de 20 cas/100.000 habitants en moyenne. Sur l’île, la couverture vaccinale est « probablement très faible », indique le rapport. Il n’existe pas de recommandation vaccinale contre cette maladie sur le territoire. Comme pour le choléra et la fièvre typhoïde, la situation actuelle à Mayotte ne justifie pas « d’envisager une campagne de vaccination en anticipation de l’ensemble de la population », expliquent les experts. Cependant, le HCSP recommande que les autorités se « tiennent prêtes » à décider rapidement de la mise en œuvre de telles campagnes.

La poliomyélite sous surveillance

En raison de la circulation des poliovirus dans les pays voisins de Mayotte, tels que le Mozambique et Madagascar, et de la couverture vaccinale contre la polio sous-optimale sur ce territoire, Mayotte partie de ces zones à risque. Le HCSP note que « toute surveillance environnementale des poliovirus a cessé sur l’ensemble du territoire français depuis 2018 ». D’après l’institution, cette surveillance pourrait être particulièrement utile sur l’île afin de permettre de typer correctement les virus détectés et de les comparer aux souches qui circulent dans les pays environnants.

En 2017, Santé publique France a lancé une alerte sur les menaces d’épidémie de poliomyélite qui pesait sur Mayotte, en raison de la faible couverture vaccinale des enfants. Au regard de cette insuffisance de couverture vaccinale chez les enfants âgés de 6 ans et plus, l’agence régionale de Mayotte, en lien avec le Rectorat, a initié en 2023 une campagne vaccinale de rattrapage. « Eu égard de la couverture vaccinale élevée contre la poliomyélite dans la population de nourrissons de Mayotte », le HCSP ne recommande pas de campagne de vaccination.

La surveillance environnementale, couplée au maintien et au renforcement de la veille sanitaire en place, permettra de détecter précocement l’apparition ou la recrudescence de cas. Malgré la situation de crise d’approvisionnement en eau potable qui découle de la sécheresse prolongée sur le territoire de Mayotte, la situation épidémiologique de l’île pour le choléra, la fièvre typhoïde, l’hépatite A et la poliomyélite « ne justifient pas une campagne de vaccination en anticipation de l’ensemble de la population de Mayotte vis-à-vis de ces quatre maladies infectieuses », conclut le rapport.

L’Agence régionale de santé rappelle les symptômes

À la suite d’une consommation d’eau non potable, certaines maladies peuvent faire leur apparition, comme l’hépatite A, la shigellose ou la typhoïde. Chacun d’entre elles possède des symptômes différents. Concernant l’hépatite A, les symptômes sont les yeux jaunis, l’urine foncée, des diarrhées, malaise, fièvre et grande fatigue. Ceux de la typhoïde sont des douleurs abdominales, de la constipation et diarrhées, de la fièvre prolongée, de la faiblesse musculaire et de la stupeur. La shigellose, infection aiguë, est associée à un éventail de symptômes comme des diarrhées avec du sang pendant deux ou trois jours, une sensation de brûlures au niveau de la vessie et/ou de l’anus, des douleurs abdominales, fausse envie d’aller aux toilettes et de la fièvre.

Après une coupure, à la remise en eau, celle-ci peut être impropre à la consommation. Pour boire, faire à manger et se brosser les dents, utilisez de l’eau potable. Afin de se protéger des maladies, dites hydriques, l’Agence régionale de santé de Mayotte recommande d’appliquer des gestes au quotidien : se laver les mains à l’eau et au savon, consommer de l’eau potable, laver les aliments à l’eau propre, ne pas se baigner en rivière ou en zone d’eau stagnante, laver les « kapok » tous les jours et utiliser des toilettes pour les besoins.

Comores : Le ministre de l’Énergie limogé, mais pas à cause des délestages

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Ali Ibouroi, qui a rejoint le gouvernement d’Azali Assoumani, depuis le dernier remaniement du 26 août 2021, aurait fait les frais de ses dissensions avec le secrétaire général du parti au pouvoir, Youssoufa Mohamed Ali, actuel délégué chargé de la Défense.

Le décret de remplacement publié vendredi en fin d’après-midi ne faisait guère l’ombre d’un doute sur son caractère « punitif », si on peut le dire. Car sur une liste de douze ministres et deux secrétaires d’État nommés ensemble, il y a deux ans, Ali Ibouroi est le seul ministre à être éjecté ce 11 août. Le président Azali Assoumani n’a pas fait semblant de procéder à un remaniement technique. Loin s’en faut. Le chef de l’É<tat comorien a signé un décret comportant seulement le nom du ministre de l’Énergie, de l’Eau et des hydrocarbures, ainsi que celui de son successeur. Une méthode qui a beaucoup fait parler. Ailleurs, un tel limogeage intervient souvent après une faute grave commise par l’intéressé. Mais ce n’est pas en raison des délestages qui pourtant frappent le pays en ce moment que le ministre de l’énergie a été remercié. Ali Ibouroi a sauté dans un contexte de guerre de leadership l’opposant au tout puissant secrétaire général de la convention pour le renouveau des Comores (CRC), le parti présidentiel. Le désormais ex-ministre de l’Énergie et Youssoufa Mohamed Ali, actuel ministre de la Défense, ne sont pas en bons termes depuis un moment. Au point que ce dernier aurait glissé à certains proches qu’il ferait tout pour se débarrasser de celui qu’il considérait comme un rival dans son fief, a soufflé un partisan bien renseigné du parti au pouvoir, lequel tenait son congrès ce week-end, à Moroni.

Les Assoumani hués

Mais si ces bisbilles ont d’une façon ou d’une autre contribué au limogeage de l’enfant de Bandamadji, chef-lieu de la circonscription de Domba, au sud-est de la Grande Comore, il y a d’autres causes qui entrent incontestablement en ligne de mire. A commencer par le conflit qui déchire la région du Mbadjini dans sa globalité, où sont originaires le patron de la CRC et son rival, ancien ministre de l’Énergie. La raison ? Un récent découpage électoral adopté en février par le parlement et soutenu par le numéro un du parti au pouvoir, mais qui ne respecterait pas la répartition traditionnelle de l’île, estiment ses pourfendeurs. La création d’une nouvelle circonscription ne passe donc pas. Les habitants du village de l’ancien ministre y sont farouchement opposés. Ces derniers n’ont même pas hésité à huer le couple présidentiel qui s’était rendu dans leur village, le 14 avril 2023, présenter les condoléances à un proche endeuillé. Des fidèles avaient même déserté la mosquée pour ne pas effectuer la prière funéraire derrière Azali Assoumani. Un acte perçu comme un affront surtout, étant survenu dans la localité, où est originaire le ministre de l’Énergie. Enfin, Ali Ibouroi s’est récemment retrouvé au cœur d’une polémique. Il a nié tout lien avec un projet de loi sur le code pétrolier, soumis pour examen, lors d’une session extraordinaire, clôturée le 27 juillet. Cette déclaration n’aurait pas plu aux autorités. D’autres sources également indiquent que l’ex-ministre de l’Énergie aurait alerté le chef de l’État sur la situation inquiétante de la société nationale des hydrocarbures, dirigée par le puissant neveu d’Azali Assoumani. Cette batterie de facteurs expliquerait aujourd’hui son remplacement, concluent tous les proches du pouvoir que nous avons interrogés. Sa place sera occupée à présent par Hamada Moussa alias « Aby ». Ancien candidat à l’élection du gouverneur de la Grande Comore en 2016, cet inspecteur du trésor fut directeur général des impôts pendant quatre ans (2011-2015).

Il faisait aussi partie des lieutenants de Mohamed Ali Soilihi, ex-vice-président, condamné à vingt ans de prison ferme dans l’affaire de la citoyenneté économique.  Opposant déclaré à Azali Assoumani, il s’est exilé en France deux mois avant l’ouverture de son procès.

 

Nasra Ibrahima devient la nouvelle Miss Excellence Mayotte

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Après Myriam Ahamada, c’est Nasra Ibrahima qui récupère la couronne de Miss Excellence Mayotte. La jeune femme de 23 ans, originaire de Mamoudzou, a recueilli les faveurs et du jury, lors de la cérémonie de ce samedi, à Combani. Sous les yeux de Laura Hérault, Miss Excellence 2023, celle qui est également policière a donc remporté cette édition placée sous le signe de la Reine africaine.

Espérons pour elle que ce ne soit pas le seul titre qu’elle gagne ce mois-ci. En effet, dans deux semaines, la basketteuse du BC M’tsapéré et Sportive de l’année 2022 défendra les couleurs de Mayotte aux Jeux des Iles de l’océan Indien, à Madagascar.

Le décasage à Hamouro de plusieurs cases prévu pour ce lundi

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Les cases à proximité du marché d’Hamouro font partie du périmètre concerné par le décasage. Certaines sont déjà vides d’habitants.

Annoncée « avant la rentrée scolaire », la destruction de logements à Hamouro, dont la majorité sont des cases en tôle, interviendra à partir du lundi 14 août. La mairie de Bandrélé a déjà annoncé qu’une circulation alternée va être mise en place du lundi au vendredi.

D’après nos sources, les habitants d’Hamouro concernés par l’arrêté du 12 mai 2023 ont été informés par la police municipale que l’opération de destruction des logements était imminente. Une vingtaine de parcelles, appartenant à l’État, la commune de Bandrélé ou des propriétaires privés, sont concernées. Selon le texte rédigé par la préfecture de Mayotte, « les habitats présentent des risques graves pour la salubrité, la sécurité et la tranquillité publiques ». Concernant ces deux dernières, les gendarmes notent dans un rapport que les jeunes du village d’Hamouro ont souvent maille à partir avec ceux de Nyambadao. « Il est à noter que les connexions entre les jeunes d’Hamouro et Nyambadao sont fréquentes et dérivent souvent en rixes générant des troubles à l’ordre public », est-il écrit.

La mairie de Bandrélé ne s’en cache pas. Dans un courrier en mars 2023, elle demandait l’application de la loi Élan « en vue de libérer le foncier illicitement occupé pour permettre la programmation des travaux d’aménagement touristique, et mettre un terme à l’occupation de ces lieux par une population en situation irrégulière, s’adonnant à des activités illicites ».

Une circulation alternée dès lundi

Comme nombre d’arrêtés pris pendant l’opération Wuambushu (qui a pris fin ces dernières semaines), celui pour Hamouro a été vivement contesté. Un collectif d’avocats a aidé une dizaine de familles à déposer des recours. Mais tous ont été non retenus ou rejetés par le tribunal administratif. La préfecture a donc prévenu récemment que le décasage se ferait alors « avant la rentrée scolaire ». Ce sera en ce début de semaine apparemment, car même un arrêté de la mairie de Bandrélé datant de ce mercredi confirme l’opération. En effet, pour la faciliter, une circulation alternée va être mise en place sur la route nationale, du lundi au vendredi, de 6h à 17h. « Aucun stationnement ne sera toléré des deux côtés des rues sur les zones de travaux, et de part et d’autre de celle-ci sur une longueur de 200 mètres », est-il ajouté.

Le décasage d’Hamouro est le premier en Grande-Terre depuis celui du quartier Barakani, à Koungou, le 19 juin. Les trois suivants, qui ne concernaient que quelques cases à chaque fois, étaient sur la commune de Dzaoudzi-Labattoir, dans les quartiers Oupi et Mbouyoujou. Pour rappel, l’objectif affiché par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, est de « 1.250 démolitions à la fin de l’année ». A près de 400 aujourd’hui, il est encore loin d’être atteint.

Incident sur les câbles sous-marins : les travaux sur Lion-2 sont terminés

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« Les travaux qui étaient en cours sur le câble sous-marin Lion-2 depuis le lundi 7 août, 17h, sont terminés depuis ce début d’après-midi », prévient l’opérateur SFR, ce vendredi. Les services internet fixe et mobile des clients SFR et REDbySFR Réunion et Mayotte sont « de nouveau pleinement opérationnels » depuis 14h.

La coupure du câble sous-marin Safe, en cours depuis le dimanche 6 août au sud-ouest au large de l’Afrique, reste toutefois d’actualité pour tous les fournisseurs d’accès internet passant par le lien Sat-3. Aucun délai de rétablissement ne nous a été communiqué. Grâce aux investissements de l’opérateur en capacité, le trafic internet est désormais redirigé sur le câble Lion. L’impact de la coupure Safe auprès des clients SFR est donc très limité.

Des milliers d’œufs de tortues déterrés à Saziley

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Les grandes marées du jeudi 3 et vendredi 4 août derniers ont eu un impact particulièrement spectaculaire et désolant sur les plages de Saziley. Comme l’explique l’association des Naturalistes de Mayotte, « de grandes quantités de sable ont été prélevées sur les plages par les marées, déterrant des nids de tortues dont les œufs se sont accumulés par milliers sur l’estran ». L’association informe que des observations similaires ont été faites sur d’autres plages de Mayotte. « Ce phénomène, exceptionnel par son ampleur, invite à réfléchir sur une stratégie de protection face aux risques naturels, exacerbés par les conséquences du réchauffement climatique », ajoute l’association sur ses réseaux sociaux.

Concours d’éloquence : une présélection à M’tsamboro ce samedi

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« Tamasha », le tout nouveau concours d’éloquence du Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement, en collaboration avec l’association Shimé, part à la chasse aux talents. L’épreuve, qui se déroule en shimaoré et kibushi, nécessite une présélection dans chaque intercommunalité. Et ce samedi après-midi, à M’tsamboro, c’est celle de la communauté d’agglomération du Grand Nord qui se charge de la sienne. Les participants, tous doivent avoir au moins 18 ans, devront écrire un texte dans l’une des deux langues locales en suivant trois thèmes : éducation, environnement et culture. Le ou la gagnant(e) de chaque langue participera à la grande finale qui se tiendra le 28 octobre, au conseil départemental de Mayote. Les grands gagnants remporteront respectivement un voyage en immersion en Tanzanie et un autre à Madagascar.

Le programme de l’après-midi : 14h, accueil du public ; 15h, ouverture du concours et discours des officiels ; 16h, animation Chanyindri ; 16h30, passage de candidats ; 17h, animation artistique ; 17h15, passage de candidats ; 17h45, fin du concours ; 18h, animation artistique ; 18h30, délibération du jury ; 18h45, remise de prix aux lauréats et 19h, discours de clôture.

Forum de l’Insertion sociale et professionnelle des Rapides éclairs le 29 août

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Les Rapides éclairs, le club de basket-ball de Pamandzi, annoncent le Forum de l’Insertion sociale et professionnelle, suivi d’un tournoi de basket-ball 3×3, en partenariat avec l’AEJM (Association des étudiants et des jeunes de Mayotte), la Mission locale de Mayotte, la communauté de communes de Petite-Terre et la ville de Pamandzi. Vous cherchez des opportunités d’emploi, de formation et d’insertion sociale ? Ne cherchez plus ! Rendez-vous le samedi 19 août 2023, à partir de 8h, place des congrès de Pamandzi.

Ce forum est l’occasion parfaite de rencontrer des professionnels, d’explorer différentes opportunités de carrière et de trouver des ressources pour vous aider dans votre parcours d’insertion sociale et professionnelle. Vous pourrez également participer à des ateliers, des rencontres et des sessions d’information pour vous donner toutes les clés de la réussite.

Rendez-vous au cinéma en plein air à Dembéni

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Le centre social de la ville de Dembéni organise un cinéma en plein air le lundi 21 août 2023. A cette occasion, une projection du film « Black Panther, Wakanda forever » sera proposé au public à partir de 17h30 sur le parking Mangrove de Dembéni. Cette séance est organisée afin de favoriser la cohésion entre les jeunes des quartiers de la ville. L’entrée est libre.

Concours photo : les solidarités, le beau geste sportif

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Jusqu’au 30 octobre 2023, la MGEN Océan Indien, La DRAJES Réunion et Mayotte, le CROS Réunion et Mayotte, la Casden, organisent le concours photo « Les solidarités – le beau geste sportif » sur le thème « sport et santé », comme un écho aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui auront lieu en 2024.

L’objectif est de montrer l’importance du sport et des activités sportives pour la santé avec un angle particulier sur le beau geste et la solidarité. Donnez libre court à vos talents de photographe pour donner à voir et partager votre vision des différentes pratiques sportives amateurs, de loisirs ou de compétition, professionnelles. Plus de 3.000 euros de prix viendront récompenser les productions représentant une action, une situation sportive porteuse d’un message de Solidarité. Les photos retenues par le jury seront présentées sur les deux îles dans le cadre des évènements liés aux jeux olympiques Paris 2024.

Des milliers d’œufs de tortues déterrés à Saziley

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Les grandes marées du jeudi 3 et vendredi 4 août derniers ont eu un impact particulièrement spectaculaire et désolant sur les plages de Saziley. Comme l’explique l’association des Naturalistes de Mayotte, « de grandes quantités de sable ont été prélevées sur les plages par les marées, déterrant des nids de tortues dont les œufs se sont accumulés par milliers sur l’estran ». L’association informe que des observations similaires ont été faites sur d’autres plages de Mayotte. « Ce phénomène, exceptionnel par son ampleur, invite à réfléchir sur une stratégie de protection face aux risques naturels, exacerbés par les conséquences du réchauffement climatique », ajoute l’association sur ses réseaux sociaux.

Hippocampe 976 et sa « dynamique jeunesse »

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Dans le cadre de notre action « Dynamique Jeunesse », l’association Hippocampe 976 une action favorisant la pratique d’activités ludiques entre plusieurs jeunes de 7 à 17 ans des communes d’Acoua, Mtsangamouji et Bandraboua, du lundi au vendredi, de 8h à 12h30, du 10 juillet au 11 août 2023. Afin de favoriser le vivre ensemble, c’est plus de 300 jeunes qui ont participés le vendredi 4 août à un carnaval intercommunal à Mtsangamouji, une rencontre citoyenne réussit pour l’association Hippocampe 976.

Un camion-benne renversé sur la route à Koungou

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La circulation était extrêmement perturbée entre Mamoudzou et Koungou en fin de journée mercredi 9 août. A l’origine de cette perturbation, un camion-benne qui s’est renversé dans un virage sur la pointe de Koungou. Le camion, appartenant à la société de transport de déchets Star, était en provenance de Mamoudzou. Le chauffeur aurait perdu le contrôle de son véhicule dans un virage avant de se renverser quelques mètres plus loin. La route est restée bloquée pendant plusieurs heures à partir de 15 heures, rendant la circulation extrêmement difficile pour les usagers.

La gendarmerie et la police municipale sont rapidement intervenues sur les lieux afin de fluidifier le trafic le temps que le camion soit relevé et transporté par un engin. Mais les circonstances de l’événement restent floues. Aucun blessé n’est à déploré et la circulation a pu reprendre normalement aux alentours de 21 heures, après plusieurs heures de perturbation.

Les enfants font leurs « premières bulles au pays du corail »

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Un atelier sur le corail était animé par le Parc naturel marin de Mayotte expliquant le monde fascinant des coraux.

Musicale plage a accueilli, ce jeudi, la dixième édition de l’événement « Premières bulles au pays du corail », organisé par le Parc naturel marin de Mayotte. Cette opération a pour but de faire découvrir à une centaine de jeunes, qui ne partent pas en vacances, la richesse et la vulnérabilité du patrimoine naturel marin de l’île.

Cette journée avait pour objectif majeur de montrer la beauté du lagon au travers de différentes activités en mer, mais aussi d’expliquer l’impact potentiel des activités terrestres sur le monde marin. Une présentation de « tous les enjeux qu’il y a autour du milieu marin, de façon ludique et agréable, avec des ateliers », résume Guillaume Amirault, le directeur par intérim du Parc naturel marin de Mayotte. Pour le président du Parc, Abdou Dahalani, « sensibiliser un maximum de jeunes ne peut que favoriser la protection de cet environnement marin ».

Découvrir les menaces et les enjeux du monde marin

Une centaine d’enfants, issus des communes de Bandrélé, Chirongui et Dembéni ont pu participer à cette manifestation. Ce sont des jeunes de 12 à 18 ans, « que les communes choisissent et nous amènent, qui n’ont pas la chance de partir en vacances », complète-t-il. Curieux et avec l’envie d’apprendre et de développer leurs connaissances, les jeunes répartis en groupe, ont participé à chaque atelier proposé par la dizaine d’associations mobilisées pour l’occasion. Cétacés, oiseaux, eau et santé, déchets, corail, tortues ou encore le continuum terre-mer étaient les sujets abordés tout au long du parcours. Se tenaient également trois activités en mer : kayak, palmes-masque-tuba (PMT) pour découvrir le platier de Musicale plage et bien sûr, « l’événement phare, c’est le baptême de plongée pour chaque enfant », ajoute le directeur.

Donner envie d’approfondir le sujet

Afin d’inclure le maximum d’enfants aux activités en mer et pour permettre de lever les potentielles appréhensions liées à la baignade, les jeunes ont eu la possibilité d’effectuer quelques exercices nautiques. Une fois ces gestes validés par un maître-nageur, l’objectif était d’obtenir un « pass nautique » et de pratiquer, en toute sécurité, les activités. Grâce à cette mise à l’eau, le directeur par intérim espère que les participants retiendront que « la richesse de Mayotte est à terre évidemment, mais qu’elle est aussi sous l’eau et que ça leur donnera envie d’approfondir ces sujets-là ». Une chose est sûre, le baptême de plongée sur l’îlot Bambo a été très apprécié des jeunes. Enchantés d’avoir découvert le lagon, un des groupes, qui, à peine le pied sur le sable, s’est enthousiasmé en criant unanimes, « c’était trop bien ! »

Cette manifestation change de village chaque année, pour permettre au plus grand nombre d’enfants de « découvrir des choses qui ne peuvent imaginer ou soupçonner », lance Guillaume Amirault. Le Parc naturel marin de Mayotte ambitionne d’aller plus loin que ce qui est déjà existant. « On espère que l’on pourra nouer d’autres partenariats, pour avoir une plus grande diffusion auprès de la jeunesse », souhaite le président.

Le blocage du bureau des étrangers perdure depuis un mois

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Assises à l’ombre ou sous un soleil de plomb, les femmes des collectifs mahorais font « le pied de grue » devant la préfecture de Mamoudzou. Elles souhaitent obtenir des autorités françaises une révision du visa territorialisé qui empêche les étrangers en situation régulière à Mayotte de s’expatrier en métropole ou dans les autres départements ultramarins.

Est-ce un dialogue de sourds ou un jeu de dupes qui s’est installé entre les membres du collectif pour la défense des intérêts de Mayotte et l’autorité préfectorale* ? Dans la foulée du lancement de l’opération Wuambushu sur l’île (et le bras de fer engagé à ce moment-là par Paris pour contraindre Moroni à reprendre ses ressortissants expulsés vers le port de Mutsamudu sur l’île d’Anjouan), les responsables des associations concernées avaient choisi de donner différentes formes à leurs revendications à travers des opérations coup de poing. Le blocage du dispensaire de Jacaranda, les restrictions à l’entrée des hôpitaux de Mamoudzou et Pamandzi en ont fait partie. Une autre image perdure depuis, « le pied de grue » devant les deux entrées de site de la préfecture de Mamoudzou. Celle-ci se fait dans la quasi-indifférence des autorités concernées depuis un mois maintenant.

Chaque jour, une poignée de femmes, âgées et moins âgées, bien décidées à se faire entendre prend place sur des nattes à même le trottoir, devant l’accès du bureau des étrangers, à l’ombre ou sous le soleil. Pour l’accès côté place Mariage, leur siège est délimité par des barrières métalliques de sécurité de part et d’autre du passage vers l’entrée du site. Pour le côté entrée officielle de la préfecture, elles sont assises à même le sol sur le parking réservé aux visiteurs, sous un soleil de plomb. L’endroit est richement décoré du drapeau tricolore, des effigies des leaders du combat pour « Mayotte française ».

À quand une issue acceptable ?

Entamer le dialogue avec elles relève de la haute diplomatie. « Il n’y a rien à dire, nous ne sommes que des exécutantes, si vous voulez des déclarations allez voir nos responsables là-haut (N.D.L.R. comprendre le portail d’entrée de la préfecture) », lance l’une des manifestantes. Cette réplique est destinée au représentant des médias locaux aisément qualifiés de « pitsi », diminutif du terme ampitsikil qui désigne en shimaoré ou en kibushi les « espions » et les « collabos ». « Circulez, il n’y a rien à dire. Nous ne bougerons pas d’ici sans avoir obtenu gain de cause sur notre principale revendication », finissent-elles par dire. Celle-ci porte sur la modification du visa accordé aux étrangers résidant légaux à Mayotte, principalement comoriens, sous la forme d’une carte de séjour territorialisée. Valable que sur le seul périmètre du département de Mayotte, elle ne permet pas, en l’état, à ses détenteurs de se rendre en métropole ou dans les autres départements ultramarins.

Dans une banalité absolue, certains passants les saluent amicalement, leur demandent des nouvelles des membres de leurs familles restées dans leurs foyers familiaux. « Il faut que le gouvernement comprenne notre détermination. Nous n’avons rien contre personne en particulier, mais nous sommes lassées de nous faire agresser par des bandes de voyous étrangers qui nous rendent la vie impossible sur notre propre territoire », lance une dame d’une soixantaine d’années originaire du sud de l’île. Dans ses explications, rien de nouveau, si ce n’est le discours désormais bien rodé de ceux qui rejettent sur les étrangers, principalement comoriens, tous les maux de la société mahoraise.

De temps à autre, des rondes d’agents de police nationale en uniforme s’assurent que rien ne puisse perturber le bon fonctionnement de la préfecture de Mamoudzou. Combien de temps encore va perdurer cette situation ? Nul ne le sait et surtout pas ces femmes décidées à prolonger leur action tant qu’elles n’auront pas obtenu gain de cause.

*La préfecture de Mayotte n’a pas répondu à nos sollicitations.

« Discord Étudiants Mahorais » œuvre pour la réussite des jeunes Mahorais

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Toumani Hachmi est interne en sixième année de pharmacie officine et actuellement pharmacien-pompier.

« Soyons unis et solidaires », voilà le slogan du projet Discord Étudiants Mahorais. Lancé par trois pharmaciens il y a un mois, ce projet a pour objectif d’encourager les jeunes Mahorais à poursuivre leurs études et à entreprendre. Près de 400 personnes font déjà partie du groupe et tous ont à cœur de faire rayonner la réussite mahoraise. L’un de ses créateurs, Toumani Hachmi, porte l’initiative à bras le corps et espère qu’elle n’en est qu’à ses débuts. Il répond à nos questions.

Flash Infos : Quelle est la genèse de ce groupe ?

Toumani Hachmi : Alors, le projet est né il y a à peine un mois, le 6 juillet. A la base, l’objectif était de créer un groupe de discussion pour les jeunes Mahorais souhaitant s’orienter vers des études de santé (médecine, pharmacie, dentaire, IFSI…). Puis, on a finalement décidé d’élargir le projet à tous les domaines d’études. Donc le principe est simple ; des professionnels de divers horizons présentent leur parcours et répondent aux questions des jeunes. Les échanges se font à travers les applications Discord (N.D.L.R. une plateforme de communication en ligne) et la messagerie Whatsapp. Le but est d’accompagner les Mahorais de leur sortie du lycée à l’obtention de leur(s) diplôme(s).

F.I. : Combien de personnes ont pris part au projet ?

T.H. : Actuellement, ce sont 386 personnes réunies sur Discord et Whatsapp et le groupe s’agrandit chaque jour un peu plus. A l’origine de ce projet, nous étions trois confrères ; Nouria Combo (pharmacienne spécialisée en assurance qualité à Mayotte), François-Mathieu Rakoto (interne en pharmacie biologiste à Angers) et moi-même, Toumani Hachmi, (interne en sixième année de pharmacie officine et actuellement pharmacien-pompier). A présent, ce sont plusieurs dizaines de professionnels qui ont rejoint le groupe ; médecins, militaires, avocats, pharmaciens, juristes, professeurs… Nous voulons montrer que même si nous n’exerçons pas tous à Mayotte pour le moment, nous aimons cette île et souhaitons œuvrer à la réussite des Mahorais et des jeunes de manière générale.

 F.I. : Avez-vous eu des retours des jeunes ?

T.H. : Nous avons de très bons retours, les jeunes sont extrêmement satisfaits ! Ils ont l’occasion d’échanger pendant plusieurs heures, parfois même des journées entières avec des professionnels et ceci leur permet d’en apprendre beaucoup sur la réalité des métiers. Nous avons organisé une journée de débats dans une salle Discord autour de la problématique de l’eau à Mayotte, le tout en anglais. En fait, les jeunes s’approprient la plateforme Discord et entrent facilement en contact avec les professionnels. L’une des salles Discord s’intitule « Parcours » et c’est dans cette salle que chaque intervenant présente son parcours avant de répondre aux questions des étudiantes. Le but est de montrer aux jeunes Mahorais que plusieurs voies s’offrent à eux, peu importe leur milieu social et leurs origines.

F.I. : Quelle est la suite de ce projet ?

T.H. : Alors, nous sommes là pour faire un accompagnement de A à Z auprès des jeunes. Nous avons des psychologues présents pour accompagner les étudiants dans leurs démarches à Mayotte. Et nous aimerions, par la suite, suivre ces jeunes même lorsqu’ils sont en études à l’étranger ou en métropole. Mais pour que le projet se développe, nous avons besoin de subventions afin de mener à bien nos actions. Nous voulons sensibiliser les Mahorais sur leur avenir dès le lycée donc il nous faut des moyens pour cela. Nous aimerions que toutes les associations de Mayotte se joignent à nous afin d’avoir un champ d’actions plus large, mais aussi et surtout que le conseil départemental et le préfet de Mayotte prennent part au projet. C’est un tout nouveau concept pour l’éducation mahoraise qui doit être étendu au plus grand nombre !

Les Comores confrontées à une pénurie de carburant

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Faute de stocks suffisants, le gazole vient à manquer dans les stations-services comoriennes. (image d’illustration)

La société comorienne des hydrocarbures assure qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter, attribuant les files d’attente observées ces derniers jours dans les stations-services à une insuffisance de camions-livreurs. Des informations contredites par des sources internes qui évoquent l’épuisement presque des stocks.

Le branle-bas des automobilistes a commencé depuis mardi soir. Mais ce n’est que le lendemain, c’est-à-dire mercredi, que la population comorienne s’est ruée massivement vers les stations-services à la recherche d’une goutte de carburant. A 9h du matin, la station Bonzami, l’une des plus importantes de Moroni, avait été prise d’assaut par les véhicules faisant la queue, engendrant des embouteillages montres jusqu’à perturber la circulation de l’avenue menant au siège des Nations Unies. A chaque pénurie, ces scènes se répètent, pas seulement dans la capitale, mais également dans les villes périphériques disposant de stations. Sauf que cette fois-ci, c’est le gazole qui manque. Face à cette situation, la société comorienne des hydrocarbures (SCH), fournisseur national de carburant, s’est empressée comme d’habitude de jouer la carte de l’apaisement. Une façon d’éviter la panique.  Et c’est le chargé de mission auprès de la direction de la société comorienne des hydrocarbures, Soudjay Kifia, qui s’est adressé aux consommateurs. Dans un article publié ce 9 août 2023, par le journal Al-Watwan, ce responsable tente d’expliquer qu’il s’agit tout simplement d’un problème d’approvisionnement. Trois des six camions qui ravitaillent l’île de la Grande Comore seraient, d’après lui, tombés en panne miraculeusement d’un seul coup.

Mohéli aussi

Le chargé de mission ira jusqu’à assurer sans broncher que les produits pétroliers étaient en quantité suffisante. Celui-là même qui avait annoncé l’arrivée d’un pétrolier ce 9 août, sans que ce dernier ne jette l’ancre jusqu’à nos jours. On se demande alors de quel type de carburant faisait-il allusion puisque des sources bien placées nous ont confiés, qu’en vérité, le stock de gazole avait atteint un niveau inquiétant. A Moroni, certaines stations-services ont confirmé n’avoir pas reçu les quantités de leurs rations quotidiennes. Dans les îles voisines, notamment à Mohéli, cette pénurie se fait ressentir. « En interne, c’est la panique à bord. Nous rationnons selon nos calculs. A Anjouan, le gazole y est, mais nous ne disposons d’aucun bateau capable d’aller se ravitailler. Si d’ici vendredi le pétrolier n’accoste pas, la situation se compliquera davantage », a prévenu notre interlocuteur de la SCH qui a préféré garder l’anonymat. Les deux bateaux qui assurent le transport de carburant entre les îles ne seraient pas opérationnels pour l’heure .Le Bima est tombé en panne, pendant que le Faliki Ndjema, propriété de l’État comorien, a subi des dégâts après un incendie survenu il y a quelques mois à Dar-es-salam, en Tanzanie. « Mais, avec une meilleure gestion, ils auraient pu éviter ces problèmes. Certes, l’essence n’est pas concernée. Toutefois, parvenir à la pompe relève du travail du combattant. Tout le monde a peur. Chacun veut à tout prix faire le plein », a poursuivi notre source de la société comorienne des hydrocarbures. Alors que la période des vacances bat son plein, avec l’arrivée des membres de la diaspora comorienne, une pénurie du carburant serait intolérable. Interpellé lors du compte-rendu du traditionnel conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a volé au secours de l’entreprise publique. Houmedi Msaidie soutient que la société comorienne des hydrocarbures ne peut se permettre de commander une importante quantité de carburant au risque d’être surprise par les variations du prix du baril, dont les fluctuations sont incontrôlables.

« Ils doivent donc tenir compte de cela pour ne pas faire perdre de l’argent à l’entreprise. Même si je reconnais qu’il faut se doter d’autres citernes de stockage », a déclaré le ministre, mercredi, devant les journalistes à Beit-Salam.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes