Accueil Blog Page 226

L’hôtel de ville de Sada, un chantier « tant attendu »

-
lhotel-de-ville-de-sada-un-chantier-tant-attendu
« Aujourd’hui, nous sommes dans l’action ! », a lancé fièrement Houssamoudine Abdallah, maire de Sada.

Depuis quatre ans, la commune de Sada est dépourvue d’hôtel de ville, l’ancien bâtiment ayant été démoli en 2019 pour cause de vétusté. Ce vendredi matin, s’est tenue la cérémonie de pose de la première pierre du futur bâtiment. Pour le maire de la commune, Houssamoudine Abdallah, cet événement symbolique est « un accomplissement, qui traduit le résultat d’un travail de trois ans en synergie avec les différents partenaires et notre capacité de résilience ».

Le projet de construction de l’hôtel de ville est un chantier qui « tient la population en haleine depuis plus de quatre ans déjà », reconnaît Houssamoudine Abdallah, maire de Sada. Ce vendredi matin, une nouvelle étape a eu lieu, avec la pose de la première pierre. « Cette cérémonie est aussi un vrai marqueur de la présence de la République sur le territoire », témoigne Thierry Suquet, préfet de Mayotte. Les premiers coups de pelles de ce chantier « tant attendu » par la population ont eu lieu en mars dernier. Après le terrassement du bâtiment, place au gros-œuvre, où dix-huit mois seront nécessaires pour finaliser cette étape. « Aujourd’hui, nous sommes dans l’action ! », lance fièrement le premier magistrat de la commune.

A Sada, pour faire face à l’absence d’un hôtel de ville, les services de la mairie sont divisés sur six sites, dans différents quartiers de la commune, « ce qui pose d’énormes difficultés d’orientation pour les usagers », admet le maire. Cette division des services impacte fortement le quotidien des administrés et des partenaires, selon ce dernier.

Un projet à 10,3 millions d’euros

« Il a été impératif de travailler sur le financement du projet », admet le maire. En effet, pour mener à bien ce chantier, il a été nécessaire pour la commune de négocier sur l’actualisation et l’ajustement des prix avec les entreprises, pour faire face à l’augmentation du coût des matériaux. Le budget initial de ce projet était de 8,4 millions d’euros, il est désormais fixé à 10,3 millions – 9,6 millions d’euros pour les travaux et 700.000 euros pour les études. « Le montant total des subventions acquises à ce jour est de 2.450.000 euros », précise Houssamoudine Abdallah, qui assure que le dossier de financement devrait être finalisé rapidement. « Je me suis engagé à respecter les délais de paiement auprès des entreprises pour éviter l’arrêt du chantier, mais surtout de l’accélérer », réaffirme-t-il.

Du béton, de la brique et du bois

Le nouveau bâtiment sera construit sur un sous-sol et comptera trois niveaux. Il proposera 28 places de stationnement, une soixantaine de bureaux, une salle de mariage, mais aussi une salle du conseil. Au-devant de l’hôtel de ville, une place publique arborée verra le jour, ce qui offrira « un espace de respiration au cœur de la ville », précise Wendy Bochard, de l’agence Co-architectes, maître d’œuvre sur ce projet. Les matériaux utilisés pour la construction sont principalement le béton, la brique de terre compressée (BTC) et le bois. Avoisinant les 3.000 m², le nouvel hôtel de ville réunira la quasi-totalité des services et proposera une accessibilité optimale aux services municipaux. Cette mairie s’adaptera au mieux dans le tissu urbain dense et contrait de Sada.

« L’hôtel de ville est un édifice emblématique, qui identifie la ville et qui fait le trait d’union entre les citoyens et l’État », complète le maire. La livraison est prévue au début de l’année 2025.

Trophées du Tourisme : Vous pouvez déjà voter pour la catégorie activités de loisirs

-
trophees-du-tourisme-vous-pouvez-deja-voter-pour-la-categorie-activites-de-loisirs

Les tout nouveaux trophées du Tourisme, organisés par l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) le samedi 9 septembre, récompensent ceux qui mettent en valeur l’île aux parfums. Avant la clôture des votes sur le site dédié à l’événement dans une dizaine de jours, découvrez les cinq nommés de la catégorie « Activités de loisirs terrestres et aériens ».

Le Jardin dImany

Comment ne pas succomber à l’odeur suave de lylang-ylang ? Cette fleur est un véritable trésor pour les agriculteurs qui la cultivent. Cest le cas de Soumaïla “Anwar” Moeva, président du syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte, qui ouvre chaque semaine les portes du Jardin d’Imany au grand public et qui en séduit plus d’un ! Plongé en plein cœur de la commune de Tsingoni, à Combani plus précisément, le le lieu abrite une grande production de la fleur emblématique de l’île. Situées sous la canopée, les terres familiales et les essences qu’on y trouve font rêver les néophytes qui peuvent se laisser guider à travers ses dix-neuf hectares de terre dont six consacrés uniquement à lylang-ylang. « Guerlain a été, durant de nombreuses années, lun des principaux acteurs de la filière ylang à Mayotte », peut-on entendre lors de la visite de ses champs. En réalité, celle-ci a eu du mal à se relever après le départ de la marque de parfumerie, il y a quelques années. Mais c’était sans compter sur la motivation et la passion de Soumaïla “Anwar” Moeva, agriculteur et propriétaire de lexploitation. Cet amoureux de la nature a donné un second souffle à cette petite fleur jaune au parfum inégalable ! Depuis, le jardin mahorais a été converti en structure agro-touristique, ce qui permet de faire vivre le précieux patrimoine à travers des excursions dans la nature de petits groupes de touristes et de locaux. Le tout, encadré par des explications de professionnels du secteur.

De plus, Soumaïla “Anwar” Moeva perpétue l’héritage de son grand-père et met la culture mahoraise à l’honneur à travers des services et des produits artisanaux. De mars à décembre, se déroulent les « journées immersion » au cours desquelles les visiteurs peuvent profiter du spectacle de la floraison et de son odeur enivrante sur une demi-journée, ou une journée entière pour les plus gourmands. Les visites du jardin mahorais sont agrémentées dune confection dhuile essentielle, faite à partir du produit de la récolte au moyen dun alambic. Les visiteurs peuvent ensuite repartir avec leur production afin de profiter des propriétés calmantes et relaxantes de cette plante une fois chez eux. Depuis son ouverture, cette expérience Made in Mayotte ne cesse de séduire un grand nombre de néophytes qui se laissent porter par le doux parfum de lylang !

Baobab Tour

trophees-du-tourisme-vous-pouvez-deja-voter-pour-la-categorie-activites-de-loisirs

Seule agence réceptive de Mayotte encore à ce jour, Baobab Tour a été créée en 2005 par Attoumani Harouna, un passionné de la beauté naturelle de notre île, lequel continue à se battre pour la transmettre aux visiteurs extérieurs tout autant que les locaux. Sa structure assure une présence assidue à tous les salons internationaux du tourisme pour vendre au reste du monde une image positive de l’île-hippocampe. Il commercialise des circuits complets en tenant compte du moindre détail dès l’arrivée de ses clients à l’aéroport de Pamandzi. Il a fait sa renommée dans la qualité de ses prestations, notamment en matière de randonnées et de découverte de la très riche végétation mahoraise. Une prestation qu’il a su développer grâce à l’expérience accumulée des années durant, emprunte de convivialité et de savoir-faire dans un cadre professionnel sans faille. Désormais, Baobab Tour élargit ses prestations, il propose des bivouacs, des visites sur les exploitations agricoles de l’île et envisage même de s’étendre dans la découverte du « manzaraka« , un momentclé dans les festivités du mariage traditionnel mahorais. Des offres qu’il propose également à un marché touristique interne en plein développement via une programmation plus élaborée, la création de nouveaux circuits de découverte et une présence plus étoffée sur les réseaux sociaux.

Les « mama chingo » de Bandrélé

trophees-du-tourisme-vous-pouvez-deja-voter-pour-la-categorie-activites-de-loisirs

Dans la tradition ancestrale mahoraise, le sel a toujours été produit à travers un mécanisme d’évaporation d’eau de mer chauffée au bois dans de gros récipients en terre cuite. À Bandrélé, dans le sud-est de Grande-Terre, la production de sel revêtait un autre savoir-faire qu’une poignée de femmes a décidé de préserver à partir de 1998 via une association composée d’une vingtaine de personnes. Produire du sel à Bandrélé, c’est tout un art qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde. Le précieux cristal indispensable à l’élaboration des plats cuisinés et à nos papilles gustatives, est produit ici à partir d’un limon que la mer rejette dans une lagune à proximité de la plage. Le condiment au goût unique et spécifique est produit durant l’hiver austral, au moment où la nature environnante prend des teintes colorées au jaune bien sec qui marque la période de la saison sèche. Les femmes récupèrent dans des récipients le précieux limon noirâtre qui va ensuite être filtré à travers un processus complexe. L’eau qui en résulte est chauffée au feu de bois jusqu’à complète évaporation pour laisser place à des cristaux de sel au couleur de diamants bruts. Ce processus permet de récolter jusqu’à trente kilogrammes de sel par semaine, conditionnés et vendus dans des sachets de tailles diverses et à différents prix. Le site de production du sel de Bandrélé fait l’objet de visites guidées durant la période estivale, il est ouvert aux touristes extérieurs et aux locaux. 

Maoré Tour

trophees-du-tourisme-vous-pouvez-deja-voter-pour-la-categorie-activites-de-loisirs

Cette structure se présente sous la forme d’une plateforme de réservation d’expérience à Mayotte, mais également comme l’évasion ou l’émotion mahoraise à portée de clic. Maoré tour propose différentes offres de prestations accompagnées dans les villages de l’île et qui sortent de l’ordinaire. À titre d’exemple, on retiendra le cas de l’offre « Malavouni expérience » qui est une immersion dans la vie champêtre des familles mahoraises. Le client passe une journée dans les plantations familiales (« chamba » en shimaoré) durant laquelle il participe aux différentes activités et à la préparation du « voulé » de la mi-journée qui lui laissera des souvenirs inoubliables de la culture locale. Maoré Tour propose aussi différentes formules de randonnée et bivouac. Toutes ces prestations sont directement commercialisées sur le site à travers un catalogue très fourni, à destination d’une clientèle de tout horizon. Celui-ci met à disposition une carte interactive de l’île par laquelle le client potentiel peut situer à tout instant le lieu de son futur jour ou de toute autre prestation qui l’intéresse. Les prestataires ont 24 heures pour confirmer ou refuser la réservation du client. Maoré Tour est aussi une plateforme automatique de paiement sécurisé pour les professionnels du tourisme à Mayotte qui se font régler leurs prestations 48 heures après qu’elles soient effectuées. C’est également une garantie de paiement partiel à 50 % pour toute prestation non aboutie par la faute du client. Elle a une autre vocation, tirer le niveau du tourisme mahorais vers le haut avec un système de notification (pour le client) des prestations fournies à travers des e-mails que reçoivent les clients une fois de retour chez eux. Les remarques éventuelles permettent de dynamiser l’activité touristique par une remise en cause et des améliorations permanentes.

Gepomay

trophees-du-tourisme-vous-pouvez-deja-voter-pour-la-categorie-activites-de-loisirs

Le Gepomay est l’abréviation du groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte, une association locale qui a pour but l’étude et la protection de la biodiversité de Mayotte – notamment de son avifaune – et des milieux dont elle dépend. Pour ce faire, lassociation travaille autour de trois missions principales : Étudier les espèces, protéger les espèces et leurs habitats, et sensibiliser les publics. Lors des sorties nature proposées chaque mois, chacun est invité à découvrir ce patrimoine naturel, les services quil procure, les milieux remarquables et les espèces quils abritent. Grâce à des animations et à l’aide de jumelles et dune longue vue, les participants apprennent à mieux repérer et à reconnaître la faune et la flore mahoraises. Enfin, ces sorties sont loccasion d’échanger sur les gestes à mettre en place au quotidien pour protéger la biodiversité qui nous entoure.

Sur demande, le Gepomay accueille et accompagne les passionnés dornithologie et autres amoureux de la faune, un public parfois à la recherche d’espèces bien particulières. Ce tourisme, appelé « birdwatching », se développe actuellement à l’échelle mondiale. Enfin, lassociation est un acteur reconnu de l’écotourisme à Mayotte. En 2020, en partenariat avec Angalia, l’association a organisé la conférence intitulée « Écotourisme et oiseaux à Mayotte, et si nous valorisions les richesses de notre île ? », un événement à destination de lensemble des acteurs locaux.

L’ensemble des portraits des cinq catégories ouvertes aux votes sont visibles sur le site tourisme.yt

Ces propos du ministre de l’Éducation nationale qui passent mal

-
ces-propos-du-ministere-de-leducation-nationale-qui-passent-mal
Le premier passage de Gabriel Attal dans l’océan Indien en tant que ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse n’est pas passé inaperçu, ici à La Possession. Surtout à Mayotte où ses propos n’ont pas manqué de faire réagir. (Facebook Gabriel Attal)

En visite à La Réunion, pour la première semaine de rentrée, Gabriel Attal a créé la polémique en évoquant « une immigration importante » de Mahorais et de Comoriens à La Possession, une commune locale. Le nouveau ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse depuis un mois maintenant a présenté ses excuses dans la foulée et promis une visite prochaine à Mayotte.

C’est un premier faux pas qu’il faudra désormais rattraper. Gabriel Attal, le ministre promu récemment à l’Éducation nationale et la Jeunesse, ne s’est pas fait que des amis à Mayotte. Devant une école de La Possession, pendant une visite ministérielle à La Réunion, mercredi matin, il a voulu évoquer la mixité au sein de l’établissement, mais en commettant un impair. « C’est une école concernée aussi par une immigration importante des personnes qui sont d’origine mahoraise ou comorienne », a lâché le ministre. « Ça a pu poser, pas des difficultés, mais des interrogations pour certaines familles réunionnaises. Et finalement, par un travail de médiation avec la maire (N.D.L.R. Vanessa Miranville) et son équipe, les services de la Ville, ceux du rectorat, on arrive à construire cette mixité et que ça se passe bien », a-t-il continué.

C’est bien entendu la première phrase qui a retenu l’attention. Car il n’en fallait pas plus pour irriter les Mahorais réduits au rang d’immigrés comme leurs voisins de l’archipel des Comores. « Monsieur Gabriel Attal, il n’y a pas « d’immigration mahoraise » à La Réunion. Sauf à considérer vos compatriotes du 101e département (Français depuis 1841) comme des étrangers et à faire de com’ politicienne sur notre dos », a réagi par exemple Estelle Youssouffa, la députée de la première circonscription de Mayotte. Son collègue de la deuxième circonscription, Mansour Kamardine, s’est tout aussi vindicatif et en profite pour demander que Mayotte soit « un véritable département français autonome de La Réunion » (voir encadré). « Ses propos inadmissibles sont insoutenables, inqualifiables et démontrent le mépris du Gouvernement représenté par l’un de ses ministres », a déploré, de son côté, le collectif Résistance Réunion/Mayotte en Action (Ré-MaA) dans un long communiqué.</p

« Ma formulation était maladroite »

Les propos s’ajoutent au fait que le ministre de l’Éducation nationale ait choisi uniquement de se rendre à La Réunion (où la reprise est une semaine plus tôt qu’à Mayotte) alors que le système scolaire mahorais souffre à la fois du manque de place pour accueillir tous les élèves, de la crise actuelle de l’eau et des difficultés de recrutement des enseignants. Conscient de sa faute, Gabriel Attal a essayé de rectifier le tir. « Une phrase que j’ai prononcée [mercredi] a laissé penser que je voulais lier l’installation de Mahorais à La Réunion à une immigration. Évidemment, ce n’était aucunement mon intention. Ma formulation était donc maladroite. Les Mahorais sont pleinement Français. C’est ce que j’ai dit ce matin aux élus de Mayotte avec qui j’ai échangé pour leur présenter mes excuses, ainsi qu’aux Mahorais », s’est-il excusé, jeudi. Il ajoute qu’il se rendra sur l’île aux parfums « prochainement pour y travailler avec tous les acteurs de la communauté éducative ».

Espérons que d’ici là, Stéphane Séjourné lui rappellera combien la fierté des Mahorais d’appartenir à la République française est grande. Le patron du parti présidentiel Renaissance et conjoint du ministre avait rappelé « la dimension française et européenne de Mayotte », lors de sa venue à Mayotte en février dernier.

« Faire de Mayotte un département autonome de La Réunion »

S’il qualifie la déclaration du ministre « d’inacceptable », Mansour Kamardine a rebondi sur la polémique pour s’en prendre au gouvernement dont il voit « la volonté de construire Mayotte comme une annexe, voir une sous-région coloniale de La Réunion ». Le député de la deuxième circonscription de Mayotte égratigne aux passages les élus réunionnais « si prompts à insulter et stigmatiser les Mahorais et leurs élus lorsqu’ils se battent en soutenant l’opération « Wuambushu » » (N.D.L.R. en avril, l’ancien maire de Saint-Denis, Gilbert Annette, avait ainsi participé à une manifestation contre l’opération anti-immigration et sécuritaire à Mayotte) et pointe l’amalgame parfois fait entre Comoriens et Mahorais sur l’île Bourbon. « Ces déclarations doivent servir de réveil de la conscience de l’Etat pour, enfin, faire de Mayotte ce qu’elle doit être : un véritable département français autonome de la Réunion et favoriser l’égalité sociale, afin de permettre aux Mahorais d’avoir, sur leur territoire de naissance, ce qu’ils vont chercher dans l’île sœur : infrastructures de développement durable, dont l’eau, l’école, les routes, la piste d’aviation, le port, le système hospitalier. En bref, un territoire français où les valeurs de la République vivent et où l’égalité des chances n’est pas qu’un slogan ! », clame le parlementaire mahorais.

« Comment habiter le quartier de La Vigie avec nos arts ? »

-
comment-habiter-le-quartier-de-la-vigie-avec-nos-arts
Une projection en plein air dans le quartier de La Vigie.

Réputée insalubre et dangereuse, La Vigie passe pourtant de quartier à problèmes avec ses habitations informelles en un carrefour culturel. Depuis le 1er et jusqu’au 29 août, plusieurs artistes métamorphosent les lieux en terre des arts, de déambulation, de spectacles et de projets vivants bien qu’éphémères. 

En partenariat avec l’association le Royaume des fleurs de Labattoir, la compagnie Kazyadance tient depuis plusieurs semaines une résidence de scénos urbaines dans les hauteurs de Petite-Terre. Une première à Mayotte qui résulte d’un long travail de réflexion et de recherche sur l’éducation artistique démarré en 2016. Formé de ses deux versants à Labattoir et Pamandzi, le quartier de La Vigie est au centre d’un projet de rénovation urbaine (Anru) conduit par l’intercommunalité de Petite-Terre. Un projet qui doit permettre à ces lieux de changer radicalement de physionomie dans un avenir proche. C’est en accompagnement de cette démarche ambitieuse que le groupe d’artistes inscrit son action. L’année dernière, Kazyadance a fait venir sur place une douzaine d’étudiants de l’école des beaux-arts de Strasbourg et quatre jeunes réunionnais pour réfléchir un mois durant sur le type d’actions pouvant être menées dans ce quartier. Une réflexion également élargie à l’école des beaux-arts de Rennes en Bretagne. « Il s’agissait pour nous de répondre à une question primordiale, comment habiter ce quartier de La Vigie avec nos arts alors que nous ne parlions pas un seul mot de shimaoré ? », se rappelle Djodjo Kazadi, le directeur artistique du groupe. Au terme de la réflexion, il avait été décidé de recruter des jeunes Mahorais aptes à faciliter la communication avec les habitants de La Vigie. Des jeunes aux profils divers et variés dont les parcours reflètent grandement ceux que l’on rencontre très souvent sur les hauteurs et que Kazyadance accompagne encore aujourd’hui avec le soutien de la communauté des communes de Petite-Terre, les services municipaux, la préfecture de Mayotte, la Dac de Mayotte et la Drajes Mayotte.

Des messages qui traverseront le temps

Finalement, la réflexion a débouché sur un constat, il fallait se garder de l’idée reçue selon laquelle il était possible de mener un projet artistique à La Vigie sans faire appel à une partie de ses habitants. « Il a été décidé un parcours d’éducation artistique et de méditation culturelle à impact social, qui accompagne une dynamique d’écriture de mémoire collective au sein d’une population en plein mouvement », explique Djodjo Kazadi. Autrement dit, dans la mesure où tous les habitants ont pris conscience que leur quartier ne serait plus le même au terme de l’opération Anru, ils ont tous voulu laisser une trace de sa forme actuelle à travers différentes actions pouvant servir de revue de mémoire de ce qui se fait sur les lieux aujourd’hui et dont les urbanistes pourraient s’inspirer demain. Certains riverains ont demandé par exemple que des messages qui traverseront le temps soient dessinés sur les murs de leurs habitations. D’autres ont souhaité que leurs histoires soient consignées par écrit pour rester dans la mémoire collective. Ainsi, des artistes opérant dans différentes disciplines interviennent actuellement pour matérialiser les souhaits exprimés par les habitants de la Vigie. Dans l’esprit de rendre positive l’image peu attrayante des lieux, un artiste mozambicain a entrepris d’installer des stations tout le long du futur boulevard de la reconquête urbaine. Ces stations constituent des spectacles réalisés à l’aide d’objets de récupération en plastique ou en métal, une manière de nettoyer le quartier de ses montagnes de déchets pour en faire des lieux de vie. Le parcours se termine sur un mur dressé à l’aide d’épaves de frigos qui servira de font à un podium.

L’opération foisonne de projets remarquables conduits par de artistes locaux comme Djodjo Kazadi, Jeff Ridjali, Nathalie Muchamad, et Viviane Bellais ainsi que d’autres venus de l’extérieur, Magali Grodin, Yohann Guëland de SaintPern, deux plasticiens de La Réunion, et Idio Chichava, un danseur chorégraphe, performeur du Mozambique.

Uzuri Wa Mwendro revient pour une cinquième édition dès ce samedi !

-
uzuri-wa-mwendro-revient-pour-une-cinquieme-edition-des-ce-samedi

Du samedi 19 août au dimanche 17 septembre, explorer le territoire du nord au sud, sur terre ou en mer, à pied ou à vélo et dans les exploitations agricoles et découvrez les cinq communes du centre-ouest. La cinquième édition de l’événement Uzuri Wa Mwendro fait son retour et offre une variété de découvertes pendant un mois.

De Chiconi, en passant par Sada, Tsingoni, M’tsangamouji et Ouangani, venez-vous émerveiller et passer des moments inoubliables en famille et entre amis. Entre randonnées pédestres et VTT, visites d’exploitations agricoles, activités nautiques ou animations culturelles … saisissez toutes ces occasions uniques de vivre l’authenticité de ce territoire exceptionnel, qu’est le centre-ouest ! Inscrivez-vous sans plus attendre sur bit.ly/3rZ65DH

Troisième édition des Olympiades pour les jeunes de Mlezi Maore

-
troisieme-edition-des-olympiades-pour-les-jeunes-de-mlezi-maore

Samedi 12 août dernier, dans la commune d’Acoua, s’est déroulée la troisième édition des Olympiades du pôle jeunesse de Mlezi Maore. Malgré la pluie, les équipes se sont adaptées pour proposer aux 150 jeunes, répartis en six équipes, des activités ludiques, sportives et culturelles.

Cette compétition a donné la possibilité aux participants de sortir de leurs quotidiens et de faire de nouvelles rencontres dans la bonne humeur, le respect et la convivialité. Occuper les jeunes pendant les vacances scolaires et permettre une cohésion sociale grâce au sport sont les principaux enjeux de cette action. Course de pneus, beach-foot, râpe coco, tire à la corde et activités coloriage et maquillage pour les plus petits sont les activités qui ont rythmées la journée. Les compétiteurs ont pu le temps d’une journée s’exprimer, s’amuser, se familiariser avec leur milieu naturel, et tisser des liens.

Le 12 août marque également la journée internationale de la Jeunesse. La thématique retenue cette année est « jeunesse en avant ». Comme l’a rappelé le directeur général, Hugues Makengo l’idée est d’impliquer les jeunes à se sentir concerné par ce qui se passe dans la société et à être acteur du changement.

Opération de contrôle à la barge par la gendarmerie

-
operation-de-controle-a-la-barge-par-la-gendarmerie

Ce jeudi matin, une opération a été menée dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine à l’arrivée de la barge au quai Balou à Dzaoudzi. Dix militaires de l’escadron 18/9 de Chauny ont procédé aux contrôles des personnes débarquant sur Petite-Terre. Au total, ce sont neuf étrangers en situation irrégulière ont été appréhendés. Ils font l’objet d’une procédure administrative d’obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Madjilisse en l’honneur de Said Omar Said à Bandrélé, ce samedi

-

Afin de rechercher des solutions dans le dysfonctionnement actuel de la société mahoraise notamment dans la jeunesse, le foundi Moudhirou Ridjali, le président Mustoihi Mari ainsi que les anciens élèves de Said Omar Said ont jugé utile d’organiser un évènement qui puisse les permettre de les réunir autour de leur ancien maitre d’école et d’en discuter. En effet, au regard de son expérience, de son apport en matière éducative, dans la prévention de la délinquance, Said Omar Said reste une référence dans ce domaine.

C’est à ce titre qu’un madjilisse qui aura lieu le 19 août, de 19h à 22h, au front de mer de Bandrélé. Le thème sera la transmission des valeurs traditionnelles dans notre éducation d’aujourd’hui. Cet événement marquera sans doute le début d’un grand chantier pédagogique qui pourrait permettre de trouver des solutions dans les différents défis qui concerne notre société d’aujourd’hui. Au programme de l’évènement : à 19h – accueil et diner à la Grande mosquée de vendredi de Bandrélé et à 20h – Madjilisse.

Les organisateurs du Rando Raid Mayotte ont choisi le Nord pour la troisième édition

-
rando-raid-mayotte-les-organisateurs-ont-choisi-le-nord-pour-la-troisieme-edition
Après la plage de Sazilé, l’an dernier, l’association donne rendez-vous aux participants du raid et au public dans le nord de Mayotte, ce dimanche, sur la plage du Préfet.

L’association Rando Raid Mayotte organise, ce dimanche 20 août, un parcours avec pour thème « Soroda », sur la plage du Préfet. Les adeptes de sensations fortes l’attendaient avec impatience et cette troisième édition ne risque pas de les décevoir ! Au programme cette année ; des équipes triées sur le volet et toutes plus motivées les unes que les autres, des DJs pour encourager les participants, des stands de restauration et des surprises prévues tout au long de la journée ! Adjimal Badja, l’un des organisateurs de l’événement, nous donne les détails de cette édition très spéciale.

rando-raid-mayotte-les-organisateurs-ont-choisi-le-nord-pour-la-troisieme-edition
Au vu de l’actualité mahoraise, ces derniers mois, l’édition aura pour thème « Soroda ».

Flash Infos : Combien de personnes attendez-vous ?

Adjimal Badja : Nous attendons au moins 250 personnes et espérons que cette édition aura autant de succès que celles passées où plus de 400 personnes avaient participé. Tout le monde peut venir, mais les personnes de moins de 18 ans doivent être accompagnées d’un majeur. Nous sommes huit organisateurs et nous gérons tout de A à Z donc c’est assez sportif, mais tout devrait bien se passer !

 F.I. : Quel site avez-vous choisi cette fois-ci ?

A.B. : Le rendez-vous est à 7 heures au point de vue de M’tsahara, dans le nord de Mayotte, et le départ se fera à 8 heures en direction de la plage du Préfet. Une trentaine de minutes de marche sont à prévoir pour rejoindre la plage. Le retour au parking du point de vue se fera entre 15h et 16h afin que tout le monde puisse rentrer tranquillement chez-soi.

F.I : Y-a-t’il des prérequis pour participer ?

A.B : Alors non, pas spécialement… En fait, nous avons organisé des épreuves de pré-sélection les 9 et 23 juillet derniers dans le nord et le sud de Mayotte afin de vérifier que les participants soient aptes à concourir. A la suite de ces épreuves, trois équipes ont été créées et elles vont donc devoir s’affronter tout le long d’un parcours sur terre et en mer, ce dimanche 20 août. Le parcours est fait d’obstacles en tout genre et nécessite une certaine endurance de la part des participants. En parallèle de cette compétition, d’autres stands seront prévus pour le grand public. Et là tout le monde pourra participer ! L’événement est bien évidemment gratuit.

F.I : En ce qui concerne la sécurité, qu’avez-vous prévu ?

A.B : Nous avons prévenu la gendarmerie de Petite-Terre qui encadrera le tout. Le capitaine de gendarmerie fera d’ailleurs partie de l’événement. La plage du préfet sera surveillée de 10h à 16h donc il n’y a rien à craindre sur ce point.

F.I : En quoi cette édition se différencie des précédentes ?

A.B : « Soroda » sera totalement différente pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, l’ambiance sera beaucoup plus « bon-enfant » et festive que les autres années. Des DJs seront présents tout au long de la journée. Ensuite, des stands de nourriture seront installés sur la plage du préfet – les participants doivent d’ailleurs prévoir de l’argent en espèces si jamais ils se laissent tentés par quelques gourmandises ! En ce qui concerne l’organisation, nous n’avons fait pas pu faire appel à des partenaires comme les années passées par manque de temps pour les démarcher. Donc, tout est organisé et encadré par notre équipe de huit bénévoles.

F.I : Est-ce que tout est prêt pour le grand jour ?

A.B : Oui, tout est parfaitement bien ciselé ! Nous n’attendons plus que les participants et leur bonne humeur !

Dimanche, à partir de 7h, à M’tsahara, troisième édition du Rando Raid Mayotte sur le thème « Soroda ». Si les équipes sont déjà formées, l’événement se déroulant plage du Préfet est ouvert au public. Restauration sur place (paiement en liquide uniquement).Pour plus d’informations sur l’événement, l’association Rando Raid Mayotte est joignable sur Instagram.

École Vatel : « Ça booste la confiance en soi et cela donne envie de visiter d’autres pays »

-
ecole-vatel-ca-booste-la-confiance-en-soi-et-cela-donne-envie-de-visiter-dautres-pays
Chadia Baco, en première année à l’école Vatel, réalise son stage au Westminster, un hôtel cinq étoiles du Touquet-Paris-Plage.

Alors que nombre d’étudiants profitent en ce moment d’un peu de répit ou gagnent un peu d’argent en faisant « un job d’été », ceux de l’école Vatel sillonnent le monde pour réaliser des stages dans les plus grands hôtels. Trois d’entre elles racontent leur expérience.

« La première chose qui m’a le plus marqué reste l’imposante façade de l’hôtel. En entrant, il y a la magnifique odeur d’un parfum d’ambiance signé Fugue à Paris by Fouquet’s, s’en suit la décoration faite par l’architecte Bruno Borrione », raconte Chadia Baco. La jeune femme originaire de Malamani a intégré en mai le staff du Westminster, le célèbre hôtel cinq étoiles du groupe Barrière dans la cité balnéaire du Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais). Elle y travaille en tant que réceptionniste depuis cinq mois maintenant. Comme ses camarades de l’école Vatel, l’étudiante de 23 ans est lancée dès la fin de la première année dans le grand bain. C’est l’une des particularités de l’école hôtelière, qui cumule une cinquantaine d’établissements dans le monde dont sa déclinaison mahoraise aux Hauts-Vallons. Sitôt l’année finie, il faut passer à la pratique. « Nous avons trois plages horaires au total dans la journée, le matin de 7h à 15h, celui du soir qui commence de 15h à 23h et celui de la nuit qui est de 23h à 7h », détaille l’étudiante, qui admet avoir rencontré des difficultés. « Mais je n’ai jamais baissé les bras. J’aime le challenge et je l’ai relevé. » Alors qu’elle avait fait peu de grands voyages jusque-là, son premier stage lui donne la bougeotte et l’envie de continuer dans ce qu’elle fait, l’hôtellerie.

« Le paysage m’a marqué »

Pour d’autres, c’est à un environnement différent qu’il a fallu s’adapter. A 19 ans, Liana Chakiri Bacar a choisi la vie de château, enfin plus précisément d’y travailler puisqu’elle se trouve au château d’Urspelt, au nord du Luxembourg. L’endroit fait partie du groupe Nuxe, connu pour ses spas. « C’était l’occasion de travailler avec une marque connue au niveau mondial », révèle celle qui vient de M’tsangamouji. En première année à l’école Vatel, elle a déjà bien voyagé, que ce soit dans l’océan Indien, en métropole ou en Europe. Elle a fait par exemple un stage de six mois à Malte pour améliorer son anglais. « En arrivant au Luxembourg, ce qui m’a le plus marqué, c’était le paysage. C’est un très beau pays et je tiens à souligner l’hospitalité du personnel de l’hôtel », assure la réceptionniste. Outre l’accueil, elle prodigue conseils sur les produits de soins et massages. « Je m’assure aussi de l’entretien du spa », ajoute-elle. « J’ai rencontré des difficultés pour les langues. Il y a beaucoup de Néerlandais et Allemands. Certains parlent d’anglais, d’autres non. Il m’a fallu apprendre certaines phrases pour pouvoir communiquer avec les ces clients. »

« Je prends plaisir à expliquer d’où je viens »

Alors qu’elle était en Auvergne, l’an dernier, Yasmine Daoud a choisi l’Irlande pour son stage de deuxième année. « J’ai choisi de venir en Irlande pour découvrir le pays, mais aussi pouvoir améliorer mon anglais. Cela fait toujours du bien de se retrouver dans un pays où l’on n’est jamais allé. Ça booste la confiance en soi et cela donne envie d’aller visiter d’autres pays », estime la jeune femme d’Hamjago. A The Europe Hotel & Resort, un magnifique établissement cinq étoiles du sud-ouest irlandais, elle y assure deux fonctions, la réception dans un premier temps, puis commis de cuisine dorénavant. « Lorsque je suis passée en restauration, j’ai rapidement trouvé mes marques et cela m’a permis de sortir de ma petite zone de confort. C’est beaucoup plus physique et il faut savoir être réactive », estime-t-elle. Intéressée par le community management (ce qui a trait à la gestion des réseaux sociaux), la jeune Mahoraise de 25 ans aspire à travailler dans le domaine touristique. Elle n’hésite pas d’ailleurs à faire la promotion de son île quand on lui demande.

« La plupart du temps, les clients me demandent d’où je viens et très peu d’entre eux connaissent ce petit bout de caillou qu’est Mayotte. Je prends donc du plaisir à expliquer d’où je viens avec les positifs aspects que regorge mon île », fait-elle remarquer.

« Les prix augmentent mais les salaires ne suivent pas »

-
les-prix-augmentent-mais-les-salaires-ne-suivent-pas

C’est indéniable, le coût de la vie a toujours été plus cher à Mayotte. Cependant, depuis quelques mois, les prix ont flambé, et les consommateurs n’ont d’autres choix que de s’y accommoder. Le bouclier qualité prix, censé atténuer l’inflation, n’y change rien. Les habitants de l’île aux parfums ont toujours l’impression d’avoir un panier beaucoup plus cher que les autres. Pour Mayotte Hebdo, nous avons interrogé certains d’entre eux, issus de différentes classes sociales, avec des profils différents et tous estiment que le coût de la vie est très élevé dans le département. Voici leurs témoignages.

Laura vit en couple avec son conjoint. Ils composent un foyer de deux personnes et les deux travaillent.

« Je trouve que le coût de la vie à Mayotte est relativement élevé qu’en métropole. Je pense que le fait qu’il y ait beaucoup de fonctionnaires et de salariés en statut expatriés fait que les prix sont chers et notamment dans les magasins alimentaires. Les salaires des autres étant moins haut, cela peut créer une problématique d’accès à de nombreux produits et services du quotidien (alimentaires, produits de beauté, meubles…).

Certes, il y a la possibilité d’acheter les aliments locaux, mais tous les produits de première nécessité ne sont pas fabriqués localement et ces produits-là, sont trop souvent très élevés. Une récente augmentation générale des prix se ressent sur l’île et cela peut commencer à créer de nombreux problèmes.

Quant au bouclier qualité prix, je trouve que c’est une bonne stratégie, mais il n’est pas appliqué sur les bons articles. À part sur le prix des packs d’eau, je ne me rends pas compte sur quels produits il est mis en place. Par exemple, sur d’autres département d’outre-mer, il est appliqué sur une liste de produits beaucoup plus vaste, c’est ce qu’il faudrait certainement faire à Mayotte. »

Amina vit avec son conjoint et ses trois enfants. Les deux parents travaillent et tous composent un foyer de cinq personnes.

« La vie est toujours aussi chère à Mayotte. Les prix augmentent mais les salaires ne suivent pas. On pensait que cette année certains produits seraient moins chers mais c’est tout le contraire. Par exemple, les prix de la viande et de l’eau sont très élevés. Et le bouclier qualité prix ne fait aucune différence selon moi, tout est cher. Mais je ne me prends plus la tête, je ne fais plus de calculs. Lorsque je veux acheter quelque chose je le prends sans regarder le prix sinon ça me donnera mal à la tête. Conséquence, je suis toujours dans le rouge à la fin du mois. Mais je ne veux pas faire de sacrifices car j’ai des enfants en bas âge et je ne veux pas les priver. »

Rahamane est en vacances à Mayotte avec sa femme et leur enfant. Il compare le coût de la vie à Mayotte et en métropole.

« On nous a dit qu’il faut manger local, mais même les fruits et légumes de Mayotte sont chers. Ce qui nous choque c’est le prix de l’eau qui est extrêmement cher. Là-bas on achète le pack d’eau à un euro et quelques centimes, alors qu’ici, on est entre cinq et six euros. C’est hallucinant. Tout est cher, même les factures. On aurait pu croire qu’avec les coupures d’eau, les factures seraient moins élevées mais ce n’est pas du tout le cas. Ma mère habite ici et les siennes sont très excessives, on ne comprend pas pourquoi. On a l’impression qu’il n’y a pas vraiment de contrôle de prix ici. Cependant il faut reconnaître qu’il y a des produits qui sont moins chers comme le lait pour notre bébé ou le carton d’ailes de poulet qui sont plus élevés en métropole. »

Koudoussia, vit avec son mari et leurs onze enfants. Ils composent un foyer de treize personnes et seul le père travaille.

« La vie est vraiment chère à Mayotte. Pour quelqu’un qui ne travaille pas, avec onze enfants, c’est très dur. J’ai des bébés triplés, et par mois je ne dépense pas moins de 400 euros uniquement pour eux. Mon mari travaille mais cela ne suffit pas. Nous essayons de manger local, on consomme parfois des bananes, du manioc et des légumes de Mayotte mais nous sommes tout de même obligés de faire les courses en magasin pour les enfants et ce n’est pas donné. Ce qui nous coûte le plus cher ce sont les couches et le lait pour les bébés. Mais également les produits de première nécessité comme le savon, l’huile et l’eau en bouteille. De plus, nous sommes une famille nombreuse, tout part très vite, on est obligés de racheter constamment. »

Sitti vit avec son mari et leurs trois enfants. Lui est à la retraite, elle travaille. Tous composent un foyer de cinq personnes.

« Avant, je ne faisais pas attention aux prix quand je faisais les courses. Mais maintenant ils ont tellement augmenté que nous sommes obligés de réfléchir à deux fois avant d’acheter quelque chose. Nous en tant que parents devons faire des sacrifices pour que nos enfants ne manquent de rien. Ils sont encore petits, et ils ne comprennent pas que les produits qu’ils veulent sont hors de prix. Je suis fonctionnaire, je gagne bien ma vie et pourtant je trouve que tout est cher. Cela doit être pire pour ceux qui ont moins de moyens. On m’a parlé du bouclier qualité prix, mais je ne sais pas quels sont les produits concernés. Ce n’est pas affiché clairement dans les magasins donc ça ne sert à rien. Je ne sais pas réellement pourquoi tout a augmenté ces derniers mois, mais les autorités doivent y remédier car ce n’est plus tenable. »

Retrouvez notre dossier sur la vie chère dans le Mayotte Hebdo n°1053.

Le retour des délestages aux Comores frappe de plein fouet les entreprises

-
le-retour-des-delestages-frappe-de-plein-fouet-les-entreprises
Les îles de Grande Comore et Anjouan connaissent des pénuries de courant régulières. (image d’illustration)

Dans la capitale Moroni, autrefois mieux lotie que l’arrière du pays, de nombreux quartiers ne sont alimentés que le soir, de 19h à 5h du matin. Une crise énergétique qui met en lumière l’échec du pouvoir d’Azali Assoumani qui, en huit ans, n’a pas réussi à résoudre les problèmes d’électricité, malgré les milliards de francs dépensés.

D’ici quelques mois, la campagne pour les élections présidentielle et gubernatoriales devra débuter. Si en 2017, soit donc un an après son retour dans les affaires, il se vantait d’être parvenu à ramener une stabilité énergétique, le président comorien Azali Assoumani risque de ne pas pouvoir compter sur cet argument pour sa réélection. L’Union des Comores, plus particulièrement l’île de la Grande Comore et celle d’Anjouan, font face depuis plus d’un mois à des longs délestages. A tel point que même la capitale jadis épargnée subit de plein fouet ces coupures qui perturbent déjà l’activité économique. Dans certains quartiers de Moroni, le courant ne revient que le soir. Par conséquent, les activités de la plupart des entreprises implantées dans ces zones tournent au ralenti. Le patron de Graphica, la société qui imprime les journaux comoriens, dit ne pas comprendre que la capitale soit alimentée uniquement le soir. « Nous passons toute la journée sans travailler. Normalement, il y a dix employés qui s’occupent des autres travaux comme les prospectus, les carnets scolaires, mais pas seulement. Maintenant, ils restent là sans rien faire », déplorait Hamidou Mhoma, contacté par Flash Infos.

Activités en stagnation

Dans son quartier, le courant ne revient qu’à partir de 19h. « Nous sommes traités comme la périphérie où on fournit l’énergie le soir pour regarder les télénovelas. Les entreprises de production et de service se meurent à petit feu dans l’indifférence de la société nationale de l’électricité. Le bémol, personne n’est en mesure de nous dire quand est-ce que ce calvaire prendra fin », a poursuivi le chef d’entreprises, qui rappelle qu’à cause de cette situation, ils risquent de ne pas être en mesure de respecter les délais fixés par leurs clients. Ce que le directeur de Graphica a décrit est loin d’être un cas isolé. En effet, à quelques mètres de son entreprise, dans la zone de Maluzini, au sud de la capitale, la souffrance reste la même. « Les délestages nous obligent à fermer tôt et cela nous handicape énormément dans notre activité. Le temps de travail est réduit et celui de nos coworkers locataires, est aussi touché », témoignait pour sa part Youssouf Abdoul-madjid, directeur des opérations de Comores Lab, l’un des plus importants espaces de coworking, d’entreprenariat et d’innovation du pays. L’entreprise dispose certes d’un générateur de secours, mais avec la hausse des prix des carburants, les charges ne font qu’augmenter. Youssouf Abdloumadjid démontre : « On est à près de cent litres la semaine. Cela fait partie de nos postes budgétaires les plus élevés en tenant compte de la maintenance qui dépend elle aussi des heures d’utilisation. L’absence de courant allonge les délais de livraison et alourdit par ailleurs les charges par ce que nous devons palier le courant public par un groupe électrogène ». A en croire le jeune directeur, ce quartier a toujours été délaissé même quand le reste de la capitale était alimentée régulièrement.

« La problématique du courant plus importante que l’eau »

Loin d’être épargné, le secteur de la transformation qui pourtant connaît une éclosion ne parvient pas à joindre les deux bouts. « Dans l’agroalimentaire, où un produit suit un circuit pour aller être transformé, nous sommes parfois contraints de le jeter s’il n’y a pas d’électricité. Ça dépend du type et de la qualité du produit. Donc la problématique du courant est plus importante que l’eau », a souligné un chef d’une entreprise de transformation qui, en cette période de délestages, n’a eu d’autre choix que d’imposer un chômage technique à une partie de ses employés. A noter que le retour de ces délestages soulève de nombreuses questions dans la mesure où depuis 2016, l’État dépense des milliards de francs pour l’achat de groupes, toujours pas en bon état, selon certains. Rien qu’en 2022, relevait le mois dernier le journal Al-Watwan, les autorités ont déboursé 3.144.000 euros pour acquérir des groupes destinés à la société nationale d’électricité (Sonelec).  Un an plus tôt, le pays avait décaissé plus d’un million d’euros sans que les problèmes énergétiques ne soient résolus.

Si Mohéli ne connait pas de délestages ces temps-ci, cela ne veut pas dire pour autant que les autres îles se portent bien. Du côté de la Sonelec, l’on évoque pour le cas de la Grande Comore, une révision des groupes, lesquels auraient dépassé les horaires de fonctionnement. Aucune date pour la reprise de la fourniture du courant n’a en revanche été annoncée.

 

Une fin de vacances en spectacle à la MJC de Kawéni

-
une-fin-de-vacances-en-spectacle-a-la-mjc-de-kaweni

Occuper les enfants pendant la période de grandes vacances n’est pas toujours facile. Avec l’objectif de les distraire, la MJC (Maison des jeunes et de la culture) de Kawéni a proposé pendant ces périodes un planning avec diverses activités, chaque jour de la semaine. Au total, ce sont une cinquantaine de jeunes qui ont participé à ces ateliers, mis en place en collaboration avec les associations du village. Tournois de jeux vidéo et de société, basket, volley, football et ateliers créatifs ont alors animé les journées des enfants.

Ce jeudi, des portes ouvertes étaient organisées à la MJC pour clôturer les vacances. Cette journée a également permis de présenter les activités proposées par la structure. A cette occasion, des ateliers étaient mis en place durant la matinée, allant de la course en sac de riz, au maquillage au henné, en passant par l’atelier lecture.

Un second temps était dédié à un spectacle de clôture, où une vingtaine de participants ont réalisé plusieurs scènes de danse. Cette journée a permis de clôturer les activités de vacances dans une ambiance festive. « Je suis fière de ce résultat, car c’est un travail collectif. Les enfants ont été assidus et volontaires », souligne Hanafi Chartafi, responsable de la structure. Sourire aux lèvres, satisfaits et le rythme dans la peau, les enfants ont pu présenter fièrement quelques pas de danse.

Concours photo sur le changement climatique en France

-

Météo-France et le magazine GEO lancent la troisième édition du grand concours photo « L’Œil du climat » sur le thème « Le changement climatique en France ». Les photographes, amateurs ou professionnels, sont invités à partager leurs plus belles photos illustrant le réchauffement du climat : faune, flore, paysages, cultures agricoles ou encore initiatives ou individus.

Grâce à l’expertise photographique de GEO et au décryptage scientifique de Météo-France, ce concours a comme objectif d’aider les citoyens, via la photographie, à mieux comprendre et visualiser les conséquences du réchauffement climatique en France.

Les deux photographies gagnantes – Le Prix du Jury et le Prix du Public – seront publiées dans le magazine GEO, et les gagnants recevront des bons d’achats d’une valeur de 250 € pour faire l’acquisition de matériel photo. Les dix clichés préférés du jury seront publiés sur GEO.fr, sur meteofrance.com et partagés sur leurs réseaux sociaux. Elles pourront également faire l’objet d’une exposition ultérieure exceptionnelle. Par ailleurs, l’ensemble des sélectionnés recevront un lot de beaux livres GEO, ainsi qu’un abonnement digital au magazine d’une durée d’un an.

Les personnes souhaitant participer à ce concours, peuvent transmettre leurs œuvres jusqu’au 17 septembre. Il suffit d’envoyer des photos accompagnées d’une légende précise et contextuelle, sans oublier le mot clé « oeilduclimat2023 ». Les résultats seront dévoilés à la fin de l’année dans le magazine GEO, sur GEO.fr et sur le site de Météo-France.

Zily poursuit sa tournée dans l’océan Indien

-
zily-poursuit-sa-tournee-dans-locean-indien

Depuis le début de l’année, Zily (photo, crédit : ©Oustadh_DT)  sillonne la région de l’océan Indien. Après une performance remarquée au Sauti ZaBusara de Zanzibar, l’artiste a enchaîné les succès, proposant à chaque fois un show exceptionnel : au Sakifo de La Réunion, au Medina festival à Anjouan, au Somarôho de Nosy-Bé ou encore dernièrement à Moroni. Elle est désormais attendue à Mayotte pour plusieurs showcases.

Retenez bien ces dates : les vendredi 25 août, samedi 26 août et le dimanche 03 septembre, Zily performera respectivement au Bon Coin Italiano à Kawéni, à Les artistes à Combani et au Moya en Petite terre. D’autres événements sont également prévus, dont plusieurs concerts et un festival. C’est avec un grand plaisir que l’artiste va retrouver son public après avoir performé un peu partout dans l’océan Indien. « J’ai hâte de retrouver la scène mahoraise. J’ai l’impression que mon équipe et moi-même avons beaucoup grandi au fil des festivals. Nous avons pris en expérience et en maturité. Cela me permet aujourd’hui de proposer des choses inédites et je sens que le public est réceptif. Je suis fière du travail que nous avons réalisé ces derniers mois avec les musiciens qui m’accompagnent depuis le début et j’espère que nous irons encore plus loin », a déclaré Zily à la sortie de son dernier show, le 13 août dernier à Moroni, en Grande Comore.

Parallèlement à tout cela, Zily continue de vouloir apporter sa pierre à l’édifice de la structuration et la professionnalisation de l’industrie de la musique à Mayotte : des résidences artistiques sont prévues prochainement avec des artistes internationaux. Son label Yeka Music devrait, lui, présenter dans les prochains mois un tout nouvel espace à destination des professionnels de la musique à Mayotte. L’artiste dont le répertoire musical comprend actuellement plus de 200 chansons souhaite également une internationalisation des musiques traditionnelles de Mayotte. En effet, depuis quelques semaines, elle propose des compilations des chansons qui rythment les mariages mahorais sur les plateformes de téléchargement légal. Ainsi sur Spotify, Deezer ou encore Apple Music, on peut retrouver des projets musicaux tels que Djimbo Laké ou encore Wahadi. D’autres compilations sortiront prochainement. L’artiste prépare également de nouveaux projets artistiques ambitieux. Outre des tournages dans les prochaines semaines, Zily devrait reprendre le chemin des studios d’ici la fin de l’année. À cette occasion, de nombreuses collaborations sont attendues.

Fête d’été à La Vigie par Oulanga na nyamba

-

Le samedi 19 août de 14h à 17h, à la Dagoni Vigie se déroulera une restitution du projet de sensibilisation et d’accompagnement de la population de La Vigie en environnement et tortues marines par l’association Oulanga na nyamba. Les visiteurs pourront assister à un atelier de sensibilisation et jeux de l’association, à un kamishibaï (petit théatre japonais) avec une histoire sur une petite tortue verte « Nala de l’Océan Indien », à une exposition photographique la vie d’une tortue marine « Maesha ya Nyamba », à une danse des Nyamba Kids et des jeunes du Village d’Eva, démonstration de capoeira. Musique à Mayotte racontera une histoire en musique flute et saxophone et une représentation de Kazya Dance aura également lieu.

La MJC de Kawéni ouvre ses portes ce jeudi

-

Des activités loisirs sont organisées ce jeudi 17 août à la MJC de Kawéni dans le cadre de sa journée portes ouvertes, de 9h à 17h. Sont inscrits au programme de nombreux ateliers et animations ludiques, gratuites et accessibles à tous, comme des courses en sac de riz, ateliers lecture, tournois de basket et de jeux vidéo, ateliers de danses, fitness géant ou encore une conférence et des stands de beauté.

Deux nouvelles bornes EDM en Petite-Terre et à Mtsamboro

-
deux-nouvelles-bornes-edm-en-petite-terre-et-a-mtsamboro

Électricité de Mayotte (EDM) informe ses clients qu’une nouvelle borne de paiement est désormais opérationnelle à Pamandzi, au niveau de la place Congrès. Les usagers peuvent s’y rendre munis d’une carte bancaire ou d’espèces et de leur facture. Le nord de l’île est également doté d’une borne de paiement fraichement installée, à Mtsamboro en face de la mairie. Cette dernière est accessible tous les jours, de 6h à 20h.

Le ministre de l’Éducation nationale en visite à La Réunion

-
le-ministre-de-leducation-nationale-en-visite-a-la-reunion

A l’occasion de la rentrée scolaire, Gabriel Attal effectue son premier déplacement en tant que ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse à La Réunion, ces mercredi 16 et jeudi 17 août. Il est accompagné de Prisca Thevenot, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel (SNU). Un voyage où les deux ministres participent à la pré-rentrée des professeurs et à la rentrée des élèves. Des rencontres axées sur la lutte contre le harcèlement scolaire et sur le numérique sont également prévues. Une visite de deux jours sur l’île Bourbon, mais qui ne continuera pas à Mayotte, le déplacement des ministres ne prévoyant pas d’arrêt sur l’île aux parfums.

Douze interpellations par la gendarmerie de Mayotte

-

Entre le 9 et le 15 août, ce sont douze interpellations qui ont été réalisées par les gendarmes sur l’île, sept par la brigade de Mzouazi, une par celle de Dembéni, deux par la brigade de Koungou et une par les militaires de Pamandzi. Le 9 août, les militaires ont interpellé un individu pour participation avec arme à un attroupement, violences avec arme et dégradations par moyens dangereux pour des faits commis le 4 août 2023 dans le village. Le lendemain, jeudi 10 août, ce sont cinq interpellations qui ont eu lieu à Kéni-Kéli, Bouéni, Dembéni et Pamandzi. D’autres interpellations ont eu lieu pour vol avec effraction dans une habitation commis à Bouéni, entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique à Koungou, violences avec usage ou menace d’arme commises à Pamandzi, violences aggravées à Chirongui, violences avec usage ou menace d’arme commises à Koungou ou encore violences avec usage ou menace d’arme commises également à Chirongui.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes