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Un préfinancement enclenché pour aider le syndicat des déchets

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Ambdilfarkour Ibrahim (à gauche), le directeur de la logistique, décrit le futur pôle logistique prévu derrière le siège du Sidevam, à Dzoumogné.

Des nouveaux camions, 16.000 bacs, un pôle logistique à Dzoumogné, la déchetterie de Malamani, le Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte met en œuvre plusieurs opérations nécessitant des fonds tout de suite, en attendant les subventions européennes, de l’État et de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Des conventions ont donc été signées dans ce sens avec l’Agence française de développement (AFD), ce vendredi matin, à Dzoumogné.

Pourquoi le Sidevam a besoin d’un préfinancement ?

« Quand nous sommes arrivés à la tête du Sidevam, nous avons remarqué qu’il y avait pas mal de problématiques au niveau de la collecte, du pôle logistique et du traitement des déchets », rappelle Houssamoudine Abdallah, le président du syndicat depuis 2020. Plusieurs chantiers, « qui nécessitent des fonds », ont été ainsi lancés. Quatre conventions ont été signées pour assurer leur financement, ce vendredi matin, au siège de Dzoumogné. 5.000 bacs ont d’abord été distribués, une commande de 16.000 doit suivre au regard du premier document. A cela, s’ajoutent les nouveaux camions en cours d’acquisition pour rejoindre la flotte actuelle de trente engins. Quant aux bennes des déchetteries mobiles, dans la deuxième convention, une douzaine vont permettre au Sidevam d’augmenter les rotations dans les intercommunalités. Elles s’ajouteront à la future déchetterie de Malamani (prévue initialement au premier trimestre 2024) qui elle aussi fait l’objet d’une convention. Le futur pôle logistique, situé derrière le siège de Dzoumogné, est le dernier projet soutenu par l’Agence française de développement.

Un pôle logistique pour faire quoi ?

A l’arrivée de la nouvelle mandature du Sidevam, en 2020, le garage situé derrière le siège de Dzoumogné était à ciel ouvert et les bâtiments manquaient de place pour stocker les pièces de rechange des camions. Un chapiteau et des containers ont été installés, mais ils pallient simplement une urgence. « Les gens travaillent dans des conditions compliquées », reconnaît le président du Sidevam. « Il faut absolument qu’on puisse construire ce pôle logistique. Ça nous permettra d’avoir les outils nécessaires pour avancer plus rapidement dans les réparations. » Le délai prévu pour les travaux, qui pourraient commencer en « novembre ou décembre », est d’un an et demi.

A combien se chiffre le financement de ces projets ?

Au total, le montant des quatre conventions atteint les 9,5 millions d’euros. Le Feder (Fonds européen de développement régional) va permettre l’optimisation de la collecte (camions et bacs) pour environ 6,9 millions d’euros. L’Ademe participe à l’acquisition des bennes de déchetterie (204.070 euros) et à la construction de la déchetterie (471.185 euros), tandis que l’État finance le pôle logistique à hauteur de deux millions d’euros via le Fonds exceptionnel d’investissement.  Cette enveloppe n’est cependant pas consommée en une seule fois, elle rentre dans un plan pluriannuel des investissements du Sidevam. « Pour 2023, nous avons chiffré notre budget d’investissement à six millions à peu près », précise Chanoor Cassam, le directeur général des services du syndicat. En tout, « quarante millions d’investissement sont chiffrés pour cette investiture », ajoute Houssamoudine Abdalllah.

Pourquoi passer par l’Agence française de développement ?

Comme la plupart des subventions, notamment celles de l’Union européenne, il faut que le Sidevam paye d’abord de sa poche, puis montre ses factures afin d’obtenir un remboursement. La marge de manœuvre du syndicat étant limitée, l’Agence française de développement permet d’avancer les fonds. « On laisse en général trois ans à nos partenaires pour finaliser les opérations et faire remonter tous les justificatifs qui permettent aux organismes subventionneurs de verser les subventions », explique Ivan Postel-Vinay, directeur de l’agence AFD à Mayotte.

« Ça va nous permettre de payer les factures de la déchetterie de Malamani », fait remarquer Houssamoudine Abdallah, admettant un retard de ce qui sera la première déchetterie de Mayotte. Autre fonction de l’AFD, elle peut aussi contracter des prêts. Le syndicat a laissé entendre qu’il va sans doute en solliciter un prochainement.

Est-ce que l’AFD sera aussi impliquée dans les autres déchetteries ?

Il y a de fortes chances. Les deux parties n’y sont pas opposées, car le syndicat espère avancer vite sur les deux sites qui suivront Malamani. « On mise plus sur Longoni pour la prochaine », annonce Chanoor Cassam, admettant un foncier plus facile à acquérir. Pour Bandrélé, le site a déjà été choisi. Seulement voilà, la voie d’accès passe par le terrain d’un propriétaire qui ne souhaite pas vendre. Le Sidevam est toujours en négociations avec celui-ci.

De son côté, l’AFD a loué le Sidevam pour « sa pugnacité » et « les résultats qu’il démontre ». « Nous sommes très heureux de collaborer avec vous car votre action est pour moi alignée avec notre mandat ici à Mayotte et plus généralement dans les Outre-mer. Celui-ci est axé sur le développement durable du territoire, sur la protection de l’environnement et sur la transition vers une économie moins carbonée », rappelle le directeur de l’agence AFD à Mayotte.

Le coût de la vie continue d’augmenter à Mayotte

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Alors que l’inflation galopante frappe l’économie française depuis plusieurs mois, l’étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) sur les prix à la consommation n’annonce pas de bonnes nouvelles pour Mayotte. Les prix ont fortement augmenté au cours de l’année 2022-2023 et une nouvelle hausse a été relevée sur le mois de juillet, de quoi compliquer la vie des Mahorais.

Difficile de ne pas s’en rendre compte à la caisse, au restaurant ou encore dans les stations-services : le coût de la vie continue d’augmenter à Mayotte. L’Insee a dévoilé, ce vendredi 25 août, sa nouvelle étude des prix à la consommation – des prix qui flambent sur l’ensemble du territoire français et qui n’épargnent pas Mayotte.

Des transports et vêtements plus chers

Les prix ont augmenté de 4,3% à Mayotte sur un an – et de 1,2% rien que sur le mois de juillet 2023. Un chiffre qui s’explique, d’après l’institut, par « une hausse des prix dans tous les secteurs de consommation mais plus spécifiquement dans les services ». Les prix des services ont justement augmenté de 1,5% à Mayotte au mois de juillet alors même qu’ils avaient déjà augmenté entre avril et juin. Parmi ces services, ce sont les transports qui font grimper le pourcentage avec +10,7%, même si cela s’explique en partie par la hausse saisonnière des prix des billets d’avion pour les vacances scolaires. Quant aux produits manufacturés, ce sont les prix de l’habillement et des chaussures qui pèsent le plus lourd, +3% sur un mois. Même chose dans l’alimentation où les produits frais ont pris +1,2%.

Une baisse de 4,1% du prix du gaz

Malgré ce constat amer, les prix dans certains secteurs restent modérés ou stables. C’est le cas de l’énergie dont les prix ont augmenté de 0,8% ce mois-ci, après avoir baissé de 2,7% entre avril et juin ou encore le cas du tabac dont les prix ont augmenté de 0,8%. D’autres secteurs n’ont, eux, subi aucune variation de prix : les produits et services de santé, les loyers ainsi que les factures d’eau et le ramassage des ordures ménagères. Mais la véritable bonne nouvelle de cette étude concerne le gaz dont le prix a baissé de 4,1%, soit un euro en moins sur une bouteille de gaz.

A titre de comparaison, l’indice des prix à la consommation au niveau national a augmenté de 4,3% sur un an – une hausse identique à celle de Mayotte. En revanche, cette hausse est moins forte à La Réunion où les prix ont seulement augmenté de 1,5% sur an et de 1,1% pour le mois de juillet.

Comores : La saison 3 du concours Nyora lancée sans artiste mahorais

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A l’inverse de la dernière édition, remportée par la Mahoraise Kueena, l’île aux parfums ne sera pas représentée dans l’émission musicale Nyora, qui réunit les étoiles montantes de l’archipel des Comores. Les deux candidats d’origine mahoraise pré-sélectionnés se seraient désistés, selon les organisateurs. 

Qui succèdera à Kueena ? Depuis l’annonce jeudi dernier du lancement du concours Nyora (étoile), le public se demande déjà qui remportera la troisième édition de cette émission musicale très suivie, même en dehors des Comores. Ce qui est sûr, le lauréat ne sera pas un Mahorais comme en 2022. D’après les organisateurs, qui ont tenu une conférence de presse à Moroni, ce 24 août, Mayotte ne participera pas à ce concours, où prennent part les meilleurs talents de l’archipel. « Bien évidemment, des Mahorais avaient été présélectionnés. Mais pour des raisons personnelles, ils se sont retirés. Je rappelle que nous ne sélectionnions pas les candidats en fonction de leurs îles d’origine. Mais le critère dont tenait compte la direction artistique chargée de ce travail était le talent », a révélé Abdoulkarim Ahmed, directeur général de l’agence de communication Tartib, qui organise l’évènement avec Comores Telecom, l’opérateur national des télécommunications. Tout commence par un appel de casting qu’on lance sur les réseaux sociaux. Les prétendants étaient appelés à soumettre deux vidéos d’une minute dans lesquelles ils interprètent une chanson comorienne et une autre étrangère. « On a reçu plus de 130 vidéos. Une première sélection de trente candidats a été faite avant de dévoiler douze candidatures définitives », a indiqué Mohamed Boina, directeur commercial de Tartib.

Plus de dix candidats mahorais

Sur cette liste, figurait plus d’une dizaine de candidatures majoritairement féminines originaires de l’île au lagon. Certains résidents en France, d’autres à La Réunion. Pendant la dernière émission, le public mahorais pouvait compter sur Kueena et Shefo Boy Swagga.  « Pour les deux ambassadeurs de Mayotte qui se sont désisté, l’un ne pouvait pas venir car le timing ne lui permettait pas d’obtenir son passeport à temps.  L’autre n’a pas pu obtenir un congé auprès de son employeur », a détaillé Abdoulkarim Ahmed, qui a rappelé que d’autres candidats ont renoncé à y participer pour des motifs presque similaires. En terme organisationnel, les règles de la saison 3 de Nyora qui s’étalera du 26 août au 7 octobre ne diffèrent pas des précédentes éditions. Le concours dont le service culturel de l’ambassade de France à Moroni est partenaire, tourne autour de trois étapes au terme desquelles seuls trois finalistes sont recherchés parmi les douze prétendants.

Comme tout télé-crochet, le public donne une note via Sms. Ce vote représente 70% des voix et les 30% sont ceux du jury qui sera présidé par le rappeur Cheikh MC, la chanteuse Samra et l’auteur compositeur Soulaimana Mzé Cheikh. En revanche, les quelques nouveautés constatées reposent entre autres sur les primes des lauréats, mais pas seulement. La somme que va empocher le vainqueur n’a pas changé : 10.000 euros. A cela, s’ajoutent un accompagnement pour l’enregistrement d’un EP de sept chansons et le tournage de deux clips. Enfin le lauréat a droit à une tournée dans l’archipel et en France pour la promotion de son projet. Toutefois, le deuxième finaliste touchera 2,5 millions de francs (5.000 euros) au lieu des 3.000 euros de la saison 2. Les organisateurs lui assurent également un soutien pour l’enregistrement de deux chansons en plus du clip.

Finale à Marseille

Quant au troisième prix, ce sera un chèque de 2.000 euros et une production d’un son. Lors de la conférence de presse du lancement, le directeur commercial de Tartib a révélé que pour la première fois, la finale de l’émission sera tournée à Marseille où vit une importante communauté comorienne. En invitant des candidats résidant en France, [Keïla et Maïssa] Tartib et ses partenaires voulaient surtout apporter plus de diversité et rapprocher l’archipel de sa diaspora qui regorge de nombreux talents. Pour espérer devenir le « Nyora de 2023 », les artistes doivent réussir à franchir d’abord la première phase. Pendant celle-ci, il leur sera demandé chacun d’interpréter en studio deux chansons de son choix : locale et étrangère. Seuls six candidats accèderont à la demi-finale. Toutefois, à l’instar des précédentes émissions, le jury repêchera un septième candidat parmi les six éliminés, appelé aussi le choix du public. C’est-à-dire, celui dont la vidéo comptabilisera le plus de vues sur YouTube. En 2022, c’est Shefo Boy Swagga qui avait été élu pour rejoindre le club des demi-finalistes. S’en suivra par la suite le dernier carré du challenge. Deux chansons à jouer en live avec l’appui d’une équipe de choriste et de chorégraphe. Enfin pour la finale, les concurrents doivent jouer trois titres dont un en trio. Ils se produiront sur scène. Pour connaître le successeur de Kueena, il faudra attendre le 7 octobre prochain.

La Laiterie de Mayotte fête ses trente ans !

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Ce vendredi soir, sur son site à Kawéni, la Laiterie de Mayotte a organisé un événement pour la célébration de ses trente ans. Environ 180 personnes avaient répondu présentes pour marquer l’anniversaire de cette entreprise emblématique de l’île. A la suite d’un accueil aux sons du m’biwi, le directeur, Emmanuel Clerc a déroulé son discours. « A 30 ans, on est responsable, on sait où on veut aller », note-t-il. Après un rapide rappel sur les investissements financiers de l’entreprise, ses évolutions et ses projets, le directeur a remercié les personnes présentes au quotidien et les salariés de l’entreprise. « Je voudrais saluer mon entreprise, notre entreprise connue de toutes et tous à Mayotte, qui nous permet depuis trente ans de grandir ensemble. »

Enfant tué à Nîmes : Fayed sera enterré à Poroani, ce dimanche après-midi

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Fayed, dix ans, rentrait du restaurant avec son petit frère et son oncle, quand la voiture a été la cible de tirs de kalachnikov, lundi 21 août, dans le quartier Pissevin, à Mayotte.

La famille du jeune Fayed Halifa nous informe que le petit garçon de 10 ans, tué à Nîmes (Gard), le lundi 21 août, est enterré à Mayotte, ce dimanche après-midi. Ses parents, Madi « Papa Rockey » Halifa et Rahamou Soultoine, précisent que les funérailles auront lieu à Poroani, village de la commune de Chirongui, à 17h, le garçon étant originaire du village. Lundi soir, vers 23h, la voiture dans laquelle se trouvait Fayed, son jeune frère et son oncle a fait l’objet de tirs de kalachnikov dans le quartier Pissevin, à Nîmes. Même si l’adulte, par ailleurs gendarme, a réussi à atteindre le service des urgences de l’hôpital le plus proche, le garçon âgé de dix ans n’a pas survécu. Les trois rentraient d’un restaurant et le véhicule était en train d’être garé quand il a été pris pour cible par des individus. Au cours de son intervention sur les chaînes nationales, Cécile Gensac, la procureure de la République de Nîmes, a fait le lien avec un conflit dans ce quartier sur fond de drogues, en précisant toutefois la famille de Fayed était « sans difficultés et absolument pas connue pour être impliquée dans quelques trafics que ce soient ».

« Sont informés de ce décès et avec la gratitude de la famille toute la communauté musulmane et autres de Mayotte, de la Ville de Nîmes, de Marseille, de l’île de La Réunion, des responsables et des fidèles de la mosquée de la Zup Sud à Nîmes, des voisins et riverains de la Galerie Richard-Wagner à Nîmes, des responsables des administrations de Mayotte et des services de l’État de Mayotte et du Gard, du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer », ont écrit, par ailleurs, les parents du petit garçon.

Ce dimanche 27 août, à 17h, enterrement du jeune Fayed au cimetière de Poroani.

« Écrivons l’Histoire aux Jeux des Iles de l’océan Indien »

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L’ancien champion du monde de kick-boxing, Hirachidine Combo a écrit une lettre d’encouragement et de motivation à l’attention de la délégation mahoraise qui participe aux Jeux des Iles de l’océan Indien, jusqu’au dimanche 3 septembre.

Ancien champion du monde de kickboxing, Hirachidine Combo a tenu à adresser un message d’encouragement aux sportifs mahorais participant actuellement aux onzièmes Jeux des Iles de l’océan Indien, à Madagascar. Il leur rappelle « qu’ils incarnent l’âme, la détermination et le génie de Mayotte », lui qui aura forcément un œil attentif pour sa discipline qui fait ses débuts aux Jeux. L’ex-footballeur Toifilou Maoulida a également enregistré une vidéo à l’attention des athlètes de l’île aux parfums.

« Chers athlètes de la délégation mahoraise,

Au cœur même des Jeux des Iles de l’océan Indien 2023 à Madagascar, nous vivons un moment crucial de notre périple sportif. Dans cette lettre, empreinte d’un profond honneur et d’une fierté débordante, je souhaite vous rappeler combien vous incarner l’âme, la détermination et le génie de Mayotte.

Des heures d’innombrables efforts, d’entraînement acharné et de dévouement total vous ont conduit à ce sommet ultime de la compétition régionale. Certes, les obstacles paraissent infranchissables, les défis semblent intimidants, mais n’oubliez pas : ce sont ces instants d’incertitude qui forgent l’étoffe de nos plus grands exploits.

Votre présence à Madagascar dépasse largement vos compétences exceptionnelles. Elle reflète votre force mentale inébranlable et votre résilience à toute épreuve. Vous portez sur vos épaules les espoirs et les aspirations d’une île entière, d’une population qui vous soutient sans réserve. Vos performances transcendent bien plus que le sport : elles incarnent l’unité, la diversité et l’identité propre à Mayotte.

« Ensemble, nous formons une équipe intrépide »

Chaque défi qui se dresse devant vous est une opportunité de rayonner. Vous incarnez l’esprit de Mayotte dans chaque épreuve. Les défis auxquels vous faites face sont autant de chances de prouver que vous êtes des champions, non seulement sur le terrain, mais également dans votre détermination et votre caractère. Vous persévérance est l’étincelle qui embrasera le feu sacré de l’espoir pour notre île.

A chaque pas que vous faites sur ces terrains de compétition, sachez que vous êtes soutenus par des familles, des amis, des fans et tous ceux qui croient en vous. Ensemble, nous formons une équipe intrépide, prête à relever tous les défis et triompher.

Lorsque vous affrontez chaque défi, percevez-le comme une chance de briller. Chaque épreuve est une toile vierge sur laquelle vous peignez votre détermination et votre excellence. Vous êtes prêts.  Vous êtes capables. Vous êtes les dignes représentants de Mayotte.

A l’époque militaire, le Mahorais est devenu champion du monde de kickboxing des moins de 67 kg, en 2014.

Chaque instant, chaque saut, chaque coup que vous donnerez sera une déclaration vibrante de notre identité. Laissez la passion et la détermination être les vents qui gonflent vos voiles vers la victoire. Laissez vos exploits parler d’eux-mêmes et inspirez ceux qui vous entourent, sur le terrain comme en dehors.

Puissent vos succès résonner bien au-delà de cette compétition, laissant une empreinte profonde dans les cœurs et les esprits. Ensemble, nous célébrerons chaque triomphe et apprendrons de chaque défi. Que la force de Mayotte vous guide, et que votre étoile brille avec une intensité toujours croissante.

Nous croyons en vous. Nous sommes fiers de vous. Avancez avec audace, et faites des Jeux des Iles de l’océan Indien 2023 une légende qui inspirera les générations à venir.

Avec un soutien inconditionnel et une gratitude profonde. »

Il n’est pas la seule légende sportive mahoraise à afficher son soutien. L’ancien buteur et actuel entraîneur des attaquants du FC Metz, Toifilou Maoulida, a également enregistré un message vidéo pour demander aux sportifs mahorais de « ramener un maximum de médailles ». 

Une journée dédiée aux infirmiers libéraux à Bandrélé

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Chaque hiver austral, les baleines à bosse quittent les eaux polaires de l’Antarctique pour rejoindre les eaux tropicales afin de se reproduire ou donner naissance à un petit baleineau. Cette année encore, de belles observations ont été réalisés sur notre beau lagon. A l’occasion du projet de coopération régionale entre Ceta’Maore et Globice – Réunion, une conférence est organisée pour mieux connaître ses géants des mers et mieux les protéger, mercredi, à 18h, à la Croisette, le restaurant derrière le marché de Mamoudzou.

Globice présentera notamment les travaux réalisés depuis près de vingt ans à La Réunion sur les baleines à bosse et les cétacés. Tandis que la jeune association mahoraise Ceta’Maore partagera les projets à venir sur l’île pour mieux connaître et protéger le trésor mahorais : les baleines, les dauphins et les dugongs.

L’entrée est libre et une buvette est sur place.

Une conférence sur les baleines, ce mercredi, à la Croisette

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Chaque hiver austral, les baleines à bosse quittent les eaux polaires de l’Antarctique pour rejoindre les eaux tropicales afin de se reproduire ou donner naissance à un petit baleineau. Cette année encore, de belles observations ont été réalisés sur notre beau lagon. A l’occasion du projet de coopération régionale entre Ceta’Maore et Globice – Réunion, une conférence est organisée pour mieux connaître ses géants des mers et mieux les protéger, mercredi, à 18h, à la Croisette, le restaurant derrière le marché de Mamoudzou.

Globice présentera notamment les travaux réalisés depuis près de vingt ans à La Réunion sur les baleines à bosse et les cétacés. Tandis que la jeune association mahoraise Ceta’Maore partagera les projets à venir sur l’île pour mieux connaître et protéger le trésor mahorais : les baleines, les dauphins et les dugongs.

L’entrée est libre et une buvette est sur place.

Préinscriptions à la micro-crèche de Pamandzi, ce samedi

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L’association Wana-Bout’chou Micro-crèches Mayotte est engagée depuis novembre 2019 afin de construire et de développer un réseau de micro crèches associatives sur Mayotte. « Nous répondons aux besoins en accueil avérés des communes pour un public d’enfants de trois mois jusqu’à la rentrée à l’école maternelle. Grâce au soutien financier et l’accompagnement de nos partenaires : la Préfecture de Mayotte, le Conseil Départemental, la CSSM, la PMI, l’ARS et les Communes, cinq premières micro-crèches vont ouvrir », révèle l’association. Ce projet d’économie sociale participe non seulement au développement de l’économie locale mais aussi à la dynamique du territoire de Mayotte. Chaque micro crèche offre 12 places d’accueil pour les enfants et crée 6 emplois. C’est avec une immense joie que nous vous annonçons l’ouverture de la micro crèche de Pamandzi à l’adresse suivante : 707, rue Zakia Madi, 97615 Pamandzi. L’ouverture de l’établissement s’effectuera le lundi 4 septembre 2023. Les jours et horaires d’ouverture sont les suivants : du lundi au vendredi de 6h30 à 17h30 sans interruption.

Afin de rencontrer les futurs parents, l’association organise une journée de préinscription, le samedi 26 août, dans la micro crèche de Pamandzi. L’accueil des parents se déroulera en deux sessions : une à 11h et une autre à 14h. Ce moment d’échange avec les professionnels de la crèche permettra de présenter le projet pédagogique de l’association qui sera mis en place dans la micro crèche et de visiter nos locaux.

Jeux des Iles : le coup d’envoi donné par Mayotte et les Comores

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Lors de la première rencontre du tournoi de football des Jeux des Iles de l’océan Indien 2023, les sélections mahoraise et comorienne ont quitté la pelouse du stade Elgeco Plus de Tananarive sur un score nul et vierge (0-0), ce jeudi après-midi. Le match du capitaine Adifane Noussoura (photo) et ses coéquipiers semblait pourtant un peu plus facile sur le papier avec l’absence des joueurs habituels de l’équipe des Comores. En effet, faute de pouvoir faire venir leurs joueurs d’Europe, la délégation voisine de Mayotte a privilégié des footballeurs de son championnat local pour aller en terre malgache. Les Mahorais doivent maintenant se plonger sur la prochaine rencontre, dès samedi, dans un nouveau choc face aux Réunionnais. Tout est ouvert dans ce groupe de trois équipes, puisque deux d’entre elles pourront voir les demi-finales, la semaine prochaine.

En attendant, la délégation mahoraise participera à la cérémonie d’ouverture, ce vendredi, tandis qu’une bonne partie des sportifs mahorais rentreront en compétition, à partir de ce week-end.

Crise de l’eau : Dès le 4 septembre, Mayotte soumise aux coupures de 48 heures

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De gauche à droite : Gilles Cantal (préfet de l’eau), Ibrahim Aboubacar (directeur du syndicat des eaux des Mayotte), Thierry Suquet (préfet de Mayotte), Olivier Brahic (directeur de l’ARS Mayotte), Christophe Trollé (directeur adjoint de la Dealm) et Françoise Fournial (directrice de la Société mahoraise des eaux).

Une conférence de presse sur la crise de l’eau à Mayotte a été donnée, ce jeudi 24 août, à la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou. L’occasion pour le préfet Thierry Suquet d’annoncer de nouvelles mesures drastiques mises en place dès le lundi 4 septembre, ainsi que de faire le point sur les travaux d’urgence et le prix de l’eau à Mayotte. Résumé des principales informations à retenir.

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« La saison des pluies de 2022-2023 a été la plus sèche jamais ressentie à Mayotte », Thierry Suquet.

La situation était déjà difficile pour les Mahorais depuis l’instauration des coupures d’eau, elle va à présent se durcir encore un peu plus. Thierry Suquet (préfet de Mayotte) a réuni ce jeudi matin autour de lui Ibrahim Aboubacar (directeur du syndicat des eaux de Mayotte, ex-Smeam)), Gilles Cantal (préfet en charge de l’eau), Olivier Brahic (directeur de l’Agence régionale de Santé Mayotte), Françoise Fournial (directrice de la Société mahoraise des eaux, SMAE) et Christophe Trollé (directeur adjoint de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, Dealm). Plusieurs points ont été abordés et de nouvelles mesures entrent en jeu.

Des coupures d’eau de 48h pour la quasi-totalité des habitants

A partir du 4 septembre prochain, l’ensemble de l’île va subir des coupures d’eau de 48 heures consécutives. S’ensuivront 24 heures d’eau disponibles avant qu’elle ne soit à nouveau coupée pour 48 heures et ainsi de suite. Cette mesure ne s’applique pas pour le centre de Mamoudzou, un secteur à fortes activités administratives, Petite-Terre, les zones industrielles de Longoni et Kawéni. Cette partie de l’île subira encore les coupures nocturnes de 16 heures à 8 heures du matin, du lundi au vendredi. En revanche, l’eau sera également coupée dans cette zone le week-end, pendant 36 heures consécutives.

Malgré les efforts, le niveau des réserves toujours inquiétant

D’après le préfet de Mayotte, « le niveau des retenues collinaires n’a jamais été aussi bas à cette période de l’année et l’étiage des cours d’eau intervient avec plusieurs mois d’avance ». Thierry Suquet a expliqué que la consommation d’eau sur Mayotte a diminué de 25% depuis la mise en place des coupures d’eau. Des efforts salués mais qui restent insuffisants pour préserver les réserves sur l’île. La retenue collinaire de Dzoumogné est actuellement à 14% de sa capacité totale, quant à celle de Combani, sa retenue est remplie à 24%.

 Des travaux en cours mais insuffisants

D’après le directeur du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam), Ibrahim Aboubacar, « plusieurs travaux sont en cours sur l’île afin de remédier en urgence et sur le long terme à la crise de l’eau ». Parmi ces travaux, l’osmoseur de M’tsangabeach, à Sada, est en cours d’agrandissement et devrait permettre de fournir quotidiennement 1.000 m3 d’eau potable. D’autres investissements sont prévus sur l’ensemble de l’île afin d’augmenter la production d’eau potable qui est habituellement de 40.000 m3 par jour, telle que l’augmentation de production de l’usine de dessalement de Petite-Terre. Quant au projet de rampes d’eau, plus d’informations doivent être apportées à ce sujet dans les jours à venir.

Une qualité de l’eau qui préoccupe

Alors qu’un laboratoire indépendant de Mayotte a alerté sur la présence de bactéries dans l’eau courante la semaine dernière, le directeur de l’Agence régionale de Santé a souhaité nuancer ces affirmations. Olivier Brahic a précisé que « l’eau du robinet est potable si elle est bouillie dans les six heures après une coupure. Au-delà, elle est propre à la consommation ». Mais il a rappelé que le stockage de l’eau dans des cuves individuelles est un problème pour la prolifération des bactéries et qu’il est donc nécessaire d’appliquer les recommandations afin d’éviter tout risque.

Objectif 115.000 gourdes pour les établissements scolaires

Les élèves de Mayotte ont repris le chemin de l’école depuis lundi 21 août. Afin que les 115.000 élèves puissent avoir accès à de l’eau une fois à l’école, le préfet a affirmé qu’une gourde par enfant serait distribuée. Actuellement, seulement 30.000 gourdes ont pu être fournies en priorité dans les écoles subissant des coupures d’eau de 24 heures, trois fois par semaine. Il est demandé aux élèves de les remplir dès qu’ils peuvent. Par ailleurs, des cuves doivent être installées dans l’ensemble des établissements de l’île. Rien que sur Mamoudzou, 17 cuves sont prévues, cinq ont déjà été installées.

Prix de l’eau, des factures à la baisse ?

Nombreux sont les habitants qui remettent en question le prix de leur facture d’eau en période de coupures. Ibrahim Aboubacar a affirmé qu’un débat sur une réduction du montant des factures va être ouvert. « Les factures d’eau comprennent un prix variable et un prix fixe, on va donc voir comment faire pour trouver un équilibre », a déclaré Ibrahim Aboubacar.

Concernant les bouteilles d’eau minérale, le préfet s’est voulu rassurant en précisant que l’importation et le stockage de l’eau ont doublé par rapport à l’année dernière et qu’aucune pénurie d’eau minérale n’est à prévoir. Par contre, alors qu’un nouvel effort est demandé aux Mahorais, l’Etat n’en fera pas de son côté puisque le gel du prix très onéreux (entre cinq et six euros le pack de six bouteilles) décrété le 18 juillet sera maintenu. « Aujourd’hui, les prix sont gelés. C’est déjà un point important », botte en touche Thierry Suquet.

 

Crise de l’eau : « Avec la dégradation due aux coupures, le rendement est autour de 70% »

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La conférence de presse de ce jeudi au sujet du nouveau calendrier des coupures d’eau (qui sera communiqué dans les jours à venir) a permis de faire le point aussi sur les investissements du syndicat des Eaux de Mayotte. Le directeur général des services, Ibrahima Aboubacar, estime que le contrat de progrès signé en 2022 « se poursuit comme prévu », même si peu de choses seront prêtes avant que la saison sèche se termine.

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L’augmentation de la capacité de production de l’usine de Petite-Terre est attendue « fin novembre..

Flash Infos : Où en est l’installation des osmoseurs ?

Ibrahim Aboubacar : Les travaux techniques pour leur installation se sont poursuivis. Il a été fait le choix, par que c’était le plus intéressant, de le mettre dans le sud de Mayotte. C’est le site de M’tsangabeach (N.D.L.R commune de Sada) qui a été sélectionné. On a visé des entreprises qui avaient des osmoseurs disponibles. Parce que pour en avoir dans les délais, il fallait qu’il existe déjà. Nous sommes dans un calendrier de lancement des travaux dès septembre, avec une mise en service de cet osmoseur au tout début 2024.

F.I. : Un seul osmoseur du coup ?

I.A. : Oui, parce que nous avons pu avoir un osmoseur de 1.000 m3 contre deux de 500m3.

F.I. : Un contrat de progrès de 411 millions d’euros a été signé avec l’État en 2022. Qu’est-ce qu’on a fait de tout cet argent ?

I.A. : Le contrat se poursuit comme prévu, il est exécuté et même accéléré. On en voit les opérations sur l’accélération du projet d’usine de dessalement d’Ironi Bé, qui sera accélérée à 10.000 m3 par jour à la fin 2024 à l’achèvement fin 2026. Quand on parle de la sixième campagne de forages entamée, vous verrez les travaux à Coconi, c’est le contrat de progrès. Les financements sont mobilisés, l’emprunt demandé à l’Agence française de développement a été accordé et mobilisé en partie. Mais les programmes d’urgence qui viennent d’être dits, c’est une aide complémentaire (N.D.L.R. trente millions d’euros) de l’État pour répondre à l’urgence.

F.I. : En parlant d’équipements, Jean-François Carenco, l’ex-ministre délégué aux Outre-mer, avait annoncé que les travaux de l’usine de Pamandzi se termineront en « décembre ». C’est toujours le cas ?

I.A. : C’est fin novembre. En principe, il nous est signalé que cette opération se passe normalement. En revanche, il y a à l’appui des travaux complémentaires d’interconnexion en Petite-Terre qui sont eux en cours.

F.I. : Où est-on au sujet des réseaux et des fuites ?

I.A. : Les travaux sur les réseaux, il y en a de très nombreux actuellement. Il y a par exemple des travaux de consolidation qui sont largement en cours. D’autres entre Sada et Chirongui sur la canalisation du sud qui sont achevés à 70%. Vous avez des travaux de renforcement autour du réservoir de Sada en cours également. Spécifiquement, dans le cadre de cette gestion de crise, il y a des renforcements des réseaux de Petite-Terre au niveau de la distribution. Par ailleurs, il y a des travaux de recherches de fuite. Il y a une opération qui vient de s’achever. Il y en a une autre à partir du mois prochain pour nous aider à combattre les fuites.

F.I. : Vous savez quel pourcentage d’eau on perd dans le réseau actuel ?

I.A. : Le rendement actuel en raison de la dégradation issue des coupures se situe autour de 70%. Et donc, on a 30% de pertes.

F.I. : Pourquoi tout ce travail n’a pas été fait avant ? Il n’y a pas eu de sécheresses pendant des années (la dernière était en 2017) et on s’en est bien sortis. Mais on voit qu’aujourd’hui, on a des équipements faits dans l’’urgence qui seront effectifs qu’à partir de la saison des pluies.

I.A. : On fait beaucoup de choses…

F.I. : Exactement. Mais en 2017, la préfecture de Mayotte avait dit : « plus jamais ça ». Et on se retrouve des années plus tard avec les mêmes infrastructures.

I.A. : Avec madame la présidente (N.D.L.R. Aminat Hariti, vice-présidente du syndicat), on est là pour répondre de cette mandature et non pas pour polémiquer sur ce qui s’est passé. Je ne reviendrai pas sur ce qui a été fait il y a cinq, dix ans, etc…

F.I. : Le Grand Cadi de Mayotte a demandé une troisième retenue collinaire dans une lettre. Qu’est-ce que pouvez lui répondre ?

I.A. : C’est un projet qui ne s’est jamais arrêté (N.D.L.R. en réalité si, un accord avec les propriétaires des terrains est tombé à l’eau en 2018). Les négociations confiées à l’Epfam se poursuivent de manière accélérée. Concernant ce qui ne peut pas être acquis à l’amiable, le dossier de DUP (déclaration d’utilité publique, un document qui autorise les expropriations) vient de nous être rendus. Parallèlement, les études techniques et environnementales se poursuivent.

Il n’est pas dans l’urgence impérieuse, parce que c’est un projet sur de dix ans. L’urgence, ce sont les projets accélérables.

Élections sénatoriales 2023 : Anchya Bamana et Thani Mohamed Soilihi veulent être acteurs de la loi Mayotte

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Interrogés sur la crise de l’eau, Anchya Bamana prône la construction d’usines de dessalement, tandis que Thani Mohamed Soilihi défend la troisième retenue collinaire.

Les prochaines élections sénatoriales auront lieu le dimanche 24 septembre. Les deux mandats dévolus à Mayotte sont ainsi remis en jeu et soumis au vote des 540 grands électeurs du territoire (les 26 conseillers départementaux, les 4 parlementaires et 510 délégués des conseils municipaux). Avant l’échéance, nous avons voulu savoir qui étaient les candidats et les avons invités à répondre à une question d’actualité. Anchya Bamana et Thani Mohamed Soilihi sont les premiers à se prêter au jeu de l’interview croisée. L’un est sénateur depuis une douzaine d’années, tandis que la fille de Younoussa Bamana est présidente de Maore Solidaire et ancienne maire de Sada de 2014 à 2020. Les deux ont été amenés à se prononcer sur la crise de l’eau.

 

Flash Infos : Qu’est-ce qui vous a poussé à être candidat(e) ?

Anchya Bamana : Je me suis porté candidate parce que j’estime que les préoccupations des collectivités locales, département-région, communes et intercommunalités ne sont pas suffisamment représentées au niveau de Paris, au Sénat en l’occurrence. Pourquoi je dis cela ? Je suis agent de l’État depuis 25 ans (N.D.L.R. elle travaille à l’Agence régionale de santé) et je vois régulièrement des textes réglementaires, décrets, circulaires, ordonnances qui sortent sans Mayotte. Je me pose la question, comment cela se fait-il alors que les sujets qui sont réglementés concernent aussi nos collectivités ? Je vais prendre deux exemples concrets. En 2020, nous avons connu la crise Covid, un décret est sorti pour les départements d’Outre-mer des Antilles qui leur permet de renforcer leur système de santé en matière de professionnels de santé, médecins, sage-femmes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, etc … Force est de constater que ce décret ne s’applique pas à Mayotte alors que notre département est un désert médical. C’est une injustice, une discrimination. Un autre sorti en 2022 concerne les conséquences du réchauffement climatique qui touche le monde entier. Mayotte, petite île, n’est pas épargnée. Avec l’affaissement de l’île dû au volcan sous-marin, les 16 communes mahoraises sur 17 qui se situent sur le littoral sont parfaitement concernées par ce décret qui donne la possibilité aux communes d’être aménagées, prises en compte en vue de sécuriser les populations qui habitent dans ces communes et villes en bordure de mer. Deuxième raison pour laquelle je déclare que les problèmes de Mayotte ne sont pas suffisamment relayés au niveau des ministères, nous savons que la mission d’un sénateur c’est de faire la loi, et il y a deux façons de le faire, au Parlement via les navettes Assemblées nationale-Sénat, et la deuxième façon, ce sont les textes réglementaires qui sont d’ailleurs assez rapidement pris dans les ministères. Trop peu décrets concernent Mayotte.

 T.M.S. : Je donnerai deux raisons. La première, c’est que j’ai encore de l’énergie et la volonté de travailler encore pour Mayotte. C’est important à souligner parce que ce sont des tâches très énergivores et très chronophages. Mon engagement depuis 2011 n’a jamais failli et je me sens l’énergie de pouvoir continuer. Et puis la deuxième raison, ce sont les travaux que je pense être le plus à même de les continuer. Sur le foncier, je donnerai un exemple tout simple, le 14 février 2023, suite aux travaux de la commission d’urgence foncière (CUF) et à mes travaux propres, le ministère de la Justice a sorti un décret (appliqué depuis le 1er mars) que je qualifierai de « rattrapage » permettant à toutes les personnes qui n’avaient pas pu le faire auparavant, de régulariser leurs anciens actes sous seing privé ou actes cadiaux. Par exemple, je vous ai vendu un terrain en 1987, par négligence je n’ai pas fait les formalités pour que vous soyez propriétaire, vous savez que depuis 2008, ces actes ne sont plus valables et qu’il faut passer par le notaire avec toutes les difficultés que cela suppose. Et bien, désormais avec ce décret, vous pouvez m’assigner en justice dans le cadre d’une procédure là aussi très simplifiée devant le juge. Celui-ci va prendre une décision de justice qui vaut titre de propriété. Concrètement, c’est très technique, l’assistance d’avocat n’est pas obligatoire, mais je ne vois pas un citoyen lambda qui n’est pas juriste capable de faire ça. Or, l’une des motivations de cette procédure, c’est la gratuité, pour que ça ne coûte pas un bras aux personnes qui ont loupées le coche en 2018.

Autre sujet qui me tient à cœur et que j’aimerais poursuivre, c’est l’adoption d’un mode d’élection régionale. Il faut qu’on arrête avec ces pratiques qui font perdre du temps à Mayotte. Un candidat à la présidence du conseil départemental-régional devrait faire comme aux municipales, monter une liste avec un programme, des femmes et des hommes qui seront connus d’avance pour assurer la gouvernance et aller devant les électeurs munis de leurs programmes. Le corolaire de ça, c’est d’avoir un nombre de conseillers qui augmente, car les 26 actuels ne peuvent pas s’occuper de toutes les tâches départementales et régionales. Pour cela, leur nombre par canton doit passer de deux à quatre pour être en mesure de s’occuper de tout cela. Et d’ailleurs, je motive cette volonté de continuation par ce fameux projet de loi Mayotte. Il a été remis sur la table, et l’avant-projet doit être prêt d’ici la fin de l’année. Je pense très modestement qu’ayant énormément contribué à ces travaux, je serai l’un des acteurs majeurs pour les continuer.

F.I : En quoi vous serez un(e) bon(ne) sénateur(rice) ?

A.B. : J’ai l’avantage de connaître les problématiques du territoire, celle des collectivités, parce que j’ai eu la chance d’en gérer une (N.D.L.R. elle a été maire de Sada de 2014 à 2020). Cela me donne une proximité avec les élus des communes, ceux du Département. Je ne vois pas comment avec cette expérience et toutes les difficultés que j’ai connues dans la commune je pourrais oublier les communes mahoraises une fois élue sénatrice ? Au contraire, je serai très proche des collectivités parce que je connais leurs difficultés. Je rappelle qu’en 2014 le gouvernement de François Hollande nous a imposé la mise en place des rythmes scolaires. Force est de constater que les communes ont eut beaucoup de difficultés à décliner cette réforme. En 2014-2015, j’ai personnellement saisi les sénateurs de l’époque pour leur dire que les communes n’avaient pas les moyens, ne disposaient pas des prérequis pour décliner efficacement cette réforme, très bénéfique par ailleurs. Ils ne nous ont absolument pas accompagnés malgré notre saisine. Je me suis débrouillée toute seule en tant que maire au niveau du ministère de l’Éducation nationale, pour que le ministère de tutelle nous donne une dérogation. Pareil pour un projet de rénovation des écoles de Sada. Le gouvernement a fini par plier et nous donner la dérogation exclusivement à notre commune, parce qu’il avait bien compris que nous donner raison, c’est être obligée de financer les 17 communes et cela allait couter très cher. Cette expérience nous montre bien que les problématiques des collectivités ne sont pas prises en compte par les sénateurs.

T.M.S. : Ce n’est pas à moi de dire si je serai un bon sénateur ou pas. Moi, je mettrai juste en avant mes travaux qui font par exemple, que je suis placé parmi les trente sénateurs les plus travailleurs de France sur un total de 348. Du coup, j’ai envie de répondre que mes modestes réalisations, mes travaux, mon bilan me donnent la faiblesse de croire que je ne pourrai que me bonifier.

 

F.I : Quels sujets aimerez-vous défendre au Sénat ?

A.B. : Le grand dossier pour moi en tant que future sénatrice est de contrôler l’action de l’État. Nous avons toujours tendance à dire : « Ah, l’ARS, c’est une mission de l’État. Ah, le rectorat c’est une mission de l’État. Ah, le préfet de Mayotte fait ce qu’il veut parce que c’est une mission de l’État, non ! ». Tous les élus doivent contrôler l’action de l’État et orienter la mise en œuvre des politiques des services déconcentrés ici à Mayotte. Donc, le projet que je soutiens en premier est de faire en sorte que les vraies problématiques de l’île soient prises en compte dans la future loi Mayotte, pour éviter que ce projet soit de nouveau rejeté comme en janvier 2022. Il faut accélérer l’alignement des projets de textes qui régissent notre collectivité unique de Mayotte sur ceux des DROM, accompagner le transfert progressif des compétences et des ressources aux collectivités. Nous savons que celles de notre île sont sous-dotées, nous avons la problématique du recensement avec une sous-évaluation de la population alors que c’est la base de l’octroi des financements. La question de la régularisation foncière est essentielle parce que c’était un préalable à la départementalisation, au même titre que l’état-civil, lequel a été doté de beaucoup de moyens pendant dix ans pour préparer la départementalisation, donner un nom et un prénom à chaque Mahorais. Force est de constater que la question de la régularisation du cadastre a été complètement oublié. Du coup, en 2014, on a dit aux collectivités locales de mettre en place la fiscalité locale, mais ce dossier a été complètement sous-géré. Il y a la CUF qui est là actuellement mais qui n’a absolument pas les moyens de la CREC. C’est un dossier prioritaire pour que l’État puisse mettre en place les moyens afin d’aider les collectivités à régulariser le foncier, que les titres fonciers soient donnés à la population, aux collectivités, communes et Département, pour qu’on puisse vraiment prélever l’impôt de manière juste. Pour donner l’exemple, actuellement pour cent personnes disposant d’un foncier à Sada, 30 % sont réellement connus au niveau du fisc, au niveau du cadastre. Et ces 30 % paient pour le compte des 70 autres qui ne sont pas recensés. Donc les moyens doivent être donnés à la DRFIP pour soutenir les communes dans leurs projets d’adressage, de mise à jour du cadastre.

Au niveau de l’aspect institutionnel, les questions qui doivent figurer dans le projet de loi Mayotte, c’est intégrer notre île dans la Commission de l’océan Indien (COI). Nous sommes un département à part entière, nous devons lutter contre ces injustices de voir nos jeunes. Il faut aussi territorialiser la délivrance des passeports et des cartes nationales d’identité au niveau de Mayotte. Pour moi, c’est une régression qu’on attache Mayotte à La Réunion alors que nous devons achever notre décentralisation. Je lutte aussi pour que le fameux titre de séjour territorialisé soit abrogé, pour qu’on entre dans le dispositif du droit commun en matière de circulation des personnes. Autre dossier important, il y lala formation et les équipements pour nos jeunes ici sur place pour lutter contre le turnover qui pénalise le fonctionnement des services. Celui-ci atteint l’État, mais aussi nos services et pénalisent le développement du territoire. Je n’oublie pas mon ambition de faire de Mayotte une île écologique.

T.M.S. : Au risque de me répéter. Pour moi, le sujet du foncier demeure fondamental pour l’avenir de notre île, puisque son découpage va permettre à nos concitoyens de pouvoir construire leurs habitations. Il faut savoir que 70 % des parcelles ne sont pas immatriculées donc ne permettent pas d’élargir l’assiette fiscale du foncier. Or, ils constitueraient des ressources supplémentaires pour les collectivités locales aujourd’hui en grande difficulté. Imaginez ce que représente pour elles 70 % de ressources supplémentaires. Et en même temps, cette augmentation des personnes assujetties à l’impôt foncier conduira à une baisse conséquente des montants qu’elles auront à s’acquitter. Je mettrai l’accent sur la continuation de ce travail pour persévérer. Je pense également que la régionalisation est une priorité pour Mayotte parce qu’elle va nous permettre d’avoir un cap et un projet partagé, ce qui n’est pas le cas actuellement. En plus, elle va nous permettre de bénéficier de ressources nouvelles à travers la DGF régionale. Beaucoup parlent d’augmenter la DGF et effectivement il faut le faire. Elle n’a cessé d’évoluer depuis 2014 s’agissant des collectivités, départements et communes confondus. Mais la DGF régionale nous fait défaut. Donc, pour moi, l’accent sera particulièrement mis sur ces deux sujets. Et puis, un de mes sujets de prédilection est celui de la jeunesse. C’est quand même extraordinaire que lorsqu’on parle de jeunesse, la catégorie qu’on évoque c’est celle qui nous empoisonne la vie. Les 90 à 95 % qui restent sont là. Il faudra imaginer une accélération de leurs formations, une accélération pour créer des emplois et les occuper. J’aimerais beaucoup m’atteler à cet autre cheval de bataille qui est le foncier agricole. Mon dernier rapport de cette législature porte sur ce sujet en Outre-mer. Avec une de mes collègues, nous avons imaginé dedans un certain nombre de préconisations pour tendre vers la souveraineté alimentaire. J’aurais à cœur de me concentrer sur ces préconisations parce qu’elles contiennent en plus tout un volet sur la protection de l’environnement et la préservation de la nature, notamment l’eau. Vous l’avez compris, c’est sur tout cela que j’aimerais mettre l’accent car s’il est vrai que ces travaux ont commencé à apporter des résultats tangibles, être là pour veiller à leur continuation est tout aussi important !

F.I : A quel groupe politique souhaiterez-vous vous rattacher ?

T.M.S. : Je suis membre du groupe Renaissance (N.D.L.R. le groupe de sénateurs qui soutient Emmanuel Macon forme le troisième du Sénat) et je n’ai nullement l’intention de le quitter. Et d’ailleurs, pourquoi changerais-je de groupe alors qu’il m’a permis à ce jour, mon mandat n’étant pas complètement terminé, d’être parmi les huit sénateurs (sur 348) à siéger au comité de déontologie du Sénat ? Ce groupe m’a permis d’être aujourd’hui, l’un des vice-présidents de la commission des lois, de même qu’il m’a permis d’avoir été vice-président du Sénat, quelque chose qui n’était pas arrivé à un ultramarin depuis cinquante ans, depuis la cessation des fonctions de Gaston Monnerville. A Mayotte, c’était inédit. C’est un groupe qui m’a énormément apporté et je ne compte pas l’échanger, sauf si vous me dites qu’il y a un meilleur groupe qui défend les intérêts de Mayotte et de la France.

A.B. : Là, tout de suite, je dirais que j’ai des discussions avec certaines personnes, je ne dirais pas avec quel groupe. Je me positionne en tant que sans étiquette pour avoir cette liberté d’expression. Forcément, quand j’irai là-bas, je m’affilierai en termes de collaboration de travail pour pouvoir défendre les dossiers et les intérêts de Mayotte, ce qui prime pour moi. Je prends la position de nos anciens, de nos Chatouilleuses qui se sont battues pour que cette île devienne un territoire français. Alors, j’adopte leur démarche, c’est-à-dire, c’est de travailler ! Et je travaillerai avec tous les gouvernements de Paris, comme je l’ai fait lorsque j’étais maire de Sada. Élue en 2014 maire Les Républicains, j’ai travaillé avec le gouvernement Hollande, avec lequel j’ai géré le dossier des rythmes scolaires. En 2017, lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, j’étais encore maire, j’ai travaillé avec le préfet délégué du gouvernement ici à Mayotte sans aucune difficulté. Donc, tout ça pour dire que ce n’est pas une question d’étiquette politique, c’est une question de travail.

F.I : Pour coller à l’actualité du moment à Mayotte, nous allons parler de l’eau qui manque. Selon vous, qu’est-ce qui a été raté et comment y remédier ?

T.M.S. : Je pense que collectivement, nous avons raté la problématique de l’eau et que les crises successives ne nous ont pas suffisamment servi de leçon. Quand il y a eu des crises, tout le monde s’est mis en ordre de bataille et dès que l’eau est revenue nous avons relâché notre vigilance. Je forme le vœu que même après une prochaine saison de pluies abondantes, nous ne relâchions pas la pression pour avoir absolument notre troisième retenue collinaire. C’est également le cas pour des solutions de traitement de l’eau, l’assainissement, ou des solutions de traitement qui pourraient servir de soupapes de sécurité dans l’hypothèse où nous aurions dans l’avenir des années aussi critiques que celles-ci. Malheureusement, lorsqu’on écoute les spécialistes, nous ne sommes pas à l’abri de cela, c’est tout le contraire. Nous avons collectivement manqué de vigilance, je pense aussi que nous devons nous améliorer dans la gestion des outils de gestion de l’eau.

A.B. : Actuellement, nous sommes dans une situation d’urgence vitale et sanitaire. Nous le vivons déjà ! Les élus doivent prendre en mains ce dossier et pousser l’État à nous donner des réponses en urgence. Pour moi, là tout de suite, l’urgence c’est de réaliser l’usine de dessalement, terminer les travaux de prolongement de l’usine Petite-Terre et faire les ou la nouvelle usine programmée en Grande-Terre. J’ai vu que c’est programmé dans l’une des premières mesures du CIOM, pour approvisionner les populations en eau. C’est possible ! J’ai personnellement écrit au ministre Gérald Darmanin, il y a quatre mois, pour lui dire qu’il y avait urgence à agir là-dessus. Un mois plus tard, j’ai réécrit au préfet actuel pour lui dire qu’on ne peut pas attendre 2026 parce que le syndicat des Eaux de Mayotte avait été questionné suite à ma saisine du ministre. Le syndicat avait répondu qu’on ne pouvait pas construire une nouvelle usine en urgence et qu’on verra en 2026. Suite à cette réponse, j’ai écrit au préfet pour lui dire que la France dispose d’une expertise affirmée en matière de dessalement d’eau, que les prestataires sont là, notamment un certain nombre de startups qui se sont développées et qui déploient cette technologie pas très loin. L’une d’entre elles, une française, a construit une usine à Rodrigues et à Madagascar, donc l’expérience est faite dans la région. La France a cette expertise pour faire le travail en moins de deux ans. Cela a d’ailleurs été dit que nous aurons une nouvelle usine en 2024. Pour moi, c’est une urgence ! L’autre urgence à mes yeux, c’est le réchauffement climatique qui n’épargne pas Mayotte. Il y a une telle dégradation aussi de notre environnement, on coupe les arbres, les rivières sont occupées, saccagées. On voit à l’œil nu les rivières qui s’assèchent. Il y a donc une urgence écologique, une autre politique à mener là-dessus parce que s’il n’y a pas d’eau dans nos rivières, je ne vois pas trop comment on peut remplir nos retenues collinaires.

Le dimanche 24 septembre, les 540 grands électeurs de Mayotte (les 26 conseillers départementaux, les 4 parlementaires et 510 délégués des conseils municipaux) sont amenés à choisir les deux futurs sénateurs de Mayotte pour la mandature 2023-2029. Si les deux ou l’un des deux candidats en tête n’ont pas recueilli 51% des voix ou plus, un deuxième tour aura lieu le même jour.

Le parcours des deux candidats

Anchya Bamana

Née à Sada il y a 52 ans, cette mère d’un petit garçon de 12 ans a la fibre du soignant, d’une personne qui prend soin des autres. Infirmière diplômée d’Etat, elle a su s’imposer dans le paysage politique mahorais en dépassant l’usage simple de son nom lorsqu’elle a su mener son action publique comme ce fut le cas dans la commune de Sada. Elle est actuellement fonctionnaire de l’État, inspectrice de l’action sanitaire et sociale. L’alignement des droits sociaux est un domaine qu’elle maîtrise bien et qu’elle entend faire un combat parce qu’elle estime que les domaines de la santé, le social et le médicosocial constituent une priorité pour Mayotte. Ancienne maire qui connaît les problématiques du territoire, ancienne vice-présidente de l’intercommunalité du centre-ouest, ancienne présidente l’Union départementale des CCAS, elle a fait partie des élus qui ont œuvré en 2018 pour la mise en place à Mayotte de cette dernière instance. Présidente du Comité de l’eau et de la biodiversité de 2018 à 2020, elle s’intéresse énormément aux sujets liés à l’environnement.

Thani Mohamed Soilihi

A 51 ans, il exerce le métier d’avocat au barreau de Mayotte. Il se définit lui-même comme un enfant de Mayotte, puisqu’il est né et a grandi sur ce territoire. Au milieu de son adolescence, il est parti vivre douze ans en métropole, une particularité grâce à laquelle il dispose à tout moment d’élément de comparaison entre ce qui se fait dans le 101ème département et ce qui se fait dans l’Hexagone.« Alors que j’étais tranquille en train d’exercer mon métier d’avocat, j’ai eu un appel du pays qui est venu et je n’ai pas pu m’empêcher de tomber les deux pieds dans la politique et de me passionner pour ça. Parce que j’ai à cœur, avec ce parcours et ma modeste expérience d’avocat d’imaginer, de trouver des solutions pour apporter mon concours au développement de cette île et au bien-être de sa population. »

Trophées du Tourisme : Élisez la meilleure chambre de l’île !

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Les tout nouveaux trophées du Tourisme, organisés par l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) le samedi 9 septembre, met à l’honneur plusieurs hôtels qui ont vite acquis une belle renommée sur l’île. Les votes seront clos dans une semaine, donc n’attendez plus pour faire votre choix sur le site tourisme.yt.

Le Jardin Maoré

Cela fait plus de trente ans que le Jardin Maoré, situé à N’gouja au sud de l’île, propose aux touristes et aux locaux de dormir au plus proche de la nature. Depuis peu, l’établissement s’est lancé un nouveau défi 100% écologique : faire dormir ses clients dans des écolodges essentiellement faits de matériaux naturels et recyclés. Ce sont sept nouveaux bungalows et vingt nouvelles chambres qui viennent agrandir le Jardin Maoré. Les amoureux de la nature seront d’autant plus ravis que ces logements sont faits de matériaux recyclés et naturels, un véritable défi environnemental. Le site, qui accueille déjà une dizaine de bungalows, a été totalement préservé. Le directeur du jardin, Karim Kardous explique : « Nous avons réalisé, par exemple, des fondations par pieux vissés, technique réversible, qui évite les mouvements de terre ». En plus de cette technique respectueuse du sol, des économies d’énergie seront faites, « on peut souligner également lexcellente isolation des ouvrages, qui est un gage de réduction de la consommation d’énergie mais qui amène surtout un grand confort à nos clients », affirme le directeur.

Toujours dans l’objectif d’avoir un établissement le plus écologique possible, les gérants ont prévu d’installer un système photovoltaïque qui produira une partie de l’énergie utilisée. « Tout ce qu’on génère comme énergie électrique nous le consommons et ce qui nest pas consommé immédiatement est stocké sous forme de chaleur [eau chaude] et de froid », ajoute-t-il. En parallèle de ces installations soucieuses de l’environnement, le Jardin Maoré veut s’ouvrir au plus grand nombre. C’est dans cette optique que le directeur a créé un écolodge accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR).

Hôtel O’lolo

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Un réveil avec vue sur l’océan, un petit-déjeuner au frais sous les baobabs ou encore une douche extérieure en pleine nature… Voilà ce que propose l’hôtel O’lolo depuis 2017. Situé sur la plage de Sakouli, cet établissement dispose de six bungalows. Et les gérants de l’établissement ont pensé au moindre détail en créant des passerelles en bois avec filet sur chaque bungalow où se prélasser devant le soleil couchant. La nature est au cœur du projet d’O’lolo depuis le début, « le cadre est naturel, au bord de la plage avec des installations en bois qui s’intègrent parfaitement bien à l’environnement et qui offre un cocon familial », explique Ivan Borie, l’un des responsables de l’établissement. Chaque chambre est construite sur pilotis, ce qui n’a donc en rien perturbé l’environnement. Et afin de tenir la cadence, Ivan Borie peut compter sur la vingtaine de salariés qui travaillent d’arrache-pied pour offrir à sa clientèle un séjour inoubliable !

La clientèle de l’hôtel reste locale, malgré quelques touristes en provenance de métropole ou de l’international. L’établissement propose également des sorties nautiques en kayak ou en paddle permettant aux plus baroudeurs d’aller découvrir l’îlot Brandélé, situé à trente minutes de pagaie de la plage de Sakouli. Victime de son succès, l’hôtel O’lolo est pratiquement complet toute l’année, plus spécifiquement en automne et au printemps qui sont les deux périodes charnières pour l’établissement.

Tsingoni Village

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Situé dans l’ouest de Mayotte, le « Tsingoni village » a ouvert ses portes au début de l’année 2023. Il s’agit d’un meublé de tourisme. « Ici, à la différence des hôtels classiques, on propose des appartements complets qui offrent une grande autonomie aux résidents », explique Ariane Ali, directrice et gérante du site. On y trouve sept appartements de 30 à 70 mètres carrés. Les plus petits peuvent accueillir une à deux personnes et les plus grands jusqu’à quatre. Chaque logement comporte une kitchenette, un réseau Wi-Fi ainsi que des places de parking réservées. De plus, la proximité avec le village de Tsingoni est un point fort ! Les résidents peuvent se rendre dans le centre qui se situe à seulement 2 km du complexe afin de se restaurer ou faire des courses. La clientèle est essentiellement composée de professionnels et de fonctionnaires qui louent ces appartements pour une durée longue ; quelques semaines voire quelques mois. L’établissement est justement fier d’être un repère pour cette clientèle qui ne se retrouve pas forcément dans les offres touristiques des hôtels classiques.

Mais la principale spécificité de ce complexe de meublés de tourisme reste son service de restauration proposé aux clients des appartements. Cette offre permet aux locataires d’avoir accès à un véritable logement tout en profitant des commodités d’un hôtel. Sans oublier l’accès à une piscine qui offre une vue panoramique sur l’océan ! Si l’établissement a ouvert il y a seulement quelques mois, des projets d’agrandissement sont d’ores et déjà prévus dans le secteur de Tsingoni. De quoi attirer encore un peu plus une clientèle qui veut découvrir Mayotte de long et en large !

Hôtel Hamaha beach

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Situé en bordure d’océan, l’Hôtel Hamaha est un joyau qui a ouvert ses portes fin 2021. Niché au cœur d’un environnement préservé, cet établissement se distingue par son intégration parfaite dans la nature environnante et ses trois grands chalets intégralement faits de bois. C’est au total  18 chambres qui ont été construites en préservant l’écosystème environnant et chaque détail témoigne de son respect envers la beauté de l’île. Son directeur, Tedd Le Bihan, explique que « c’est un hôtel dans la nature et avec la nature ». À savoir que pour chaque arbre utilisé dans la construction des chalets, un nouvel arbre a été replanté afin de préserver et d’impacter le moins possible la flore. En outre, les chalets sont entourés de majestueux baobabs et palmiers qui offrent une certaine intimité aux clients et permettent de conserver une grande fraîcheur dans les chambres et sur les terrasses. Les clients sont invités à se détendre au bord des six piscines qui composent les « chambres baobabs » du complexe.

En plus de son cadre idyllique, l’hôtel Hamaha propose une gamme de services pour répondre aux besoins et désirs de ses clients. Son restaurant offre une carte variée, mettant en valeur des plats préparés avec des produits frais et locaux. Et le point d’orgue est le brunch dominical, une expérience culinaire inoubliable ! Pour les amateurs d’aventure, l’hôtel Hamaha collabore avec le partenaire Montabor afin de proposer des locations de kayaks et paddles. Les clients peuvent ainsi explorer les eaux cristallines de l’océan Indien et découvrir les merveilles naturelles de Mayotte.

Hôtel Ibis Styles

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Une vue à couper le souffle, un bâtiment respectueux de l’environnement, une architecture moderne… voilà ce que réserve le nouvel hôtel Ibis Styles qui a ouvert sur Petite-Terre. Cet établissement flambant neuf de quelques 3 000 mètres carrés marque un nouveau départ pour le développement touristique du 101ème département de France.

Après plus d’un an de travaux, l’hôtel Ibis Styles a finalement ouvert ses portes en septembre 2022. La proximité de l’établissement avec l’aéroport le rend très attractif et ceci sans même mentionner les trois étoiles qui lui ont été octroyées. Au total ce sont 82 chambres – dont quatre chambres triples, quatre chambres quadruples et deux suites. L’établissement, réparti sur trois niveaux, peut accueillir les touristes en provenance du monde entier et les faire profiter d’une vue sur le lagon. À ceci s’ajoutent une piscine et un restaurant, tous deux ouverts aux non-clients de l’hôtel.

Grâce aux matériaux spéciaux utilisés dans la construction, « les chambres sont totalement insonorisées, vous nentendrez aucun des bruits extérieurs », garantit Azavar Akbaraly, le gérant de l’établissement. Il explique, par ailleurs, qu’il s’agit d’un « timent biologique » qui s’inscrit dans une démarche respectueuse de l’environnement car « il n’a nécessité aucun abattage des arbres aux alentours ». La nature environnante, chère au patrimoine de l’île, cohabite donc avec ce nouvel élément et se retrouve même dans son antre grâce à « un jardin intérieur ». Fier de cette nouvelle construction, Azavar Akbaraly précise que l’hôtel Ibis Styles est « l’unique hôtel panoramique de ce type dans le département ». Et il est difficile de ne pas se laisser tenter par la description qu’en fait son directeur : « il y a une vue à couper le souffle sur le lagon, une piscine débordante à l’entrée du lunch, le tout dans un écrin de verdure qui surplombe la mer ».

L’ensemble des portraits des cinq catégories ouvertes aux votes sont visibles sur le site tourisme.yt

Une hausse des cas de braconnage qui inquiète le Parc marin

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180 cas de braconnage ont été remontés au cours du premier semestre 2023. (Photo d’archives)

Le conseil de gestion du Parc naturel marin de Mayotte s’est tenu, ce jeudi matin, à l’hôtel de ville de Bandrélé. Trente membres étaient réunis autour de la table pour échanger et délibérer notamment sur la nomination du nouveau directeur délégué, donner un avis sur le projet de la zone d’aménagement concertée des Badamiers ou encore alerter sur les cas de braconnage recensés par le Remmat.

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Guillaume Amirault, directeur délégué et Abdou Dahalani, président du Parc naturel marin de Mayotte, lors du conseil de gestion de ce jeudi 24 août.

Chaque année, le conseil de gestion du Parc naturel marin de Mayotte se réunit à minima deux fois. Pour la première fois, cette réunion s’est délocalisée dans la ville de Bandrélé, « pour des raisons pratiques de circulation », précise Abdou Dahalani, le président du Parc naturel marin de Mayotte. Ce jeudi, les trente membres présents – sur les 46 – ont dû, en autres, s’entendre sur la nomination du nouveau directeur délégué. En effet, depuis le départ de Christophe Frontfreyde il y a cinq mois, Guillaume Amirault assurait la direction par intérim. A la suite de cette réunion, les membres du conseil ont donné leur feu vert pour le désigner nouveau directeur délégué.

Une très forte hausse du braconnage

« Je retiendrai juste un moment d’échanges qui a été assez long, c’est l’inquiétude que nous portons par rapport au braconnage », souffle le président à la sortie de la réunion. En effet, à Mayotte, les tortues marines sont braconnées pour leur chair. Afin de lutter contre cette pratique, le Parc assure l’animation du Remmat (Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines), ce qui permet également de récolter des données relatives aux tortues braconnées sur l’île. « Il s’avère que cette année, il y a une recrudescence des cas qui sont remontés », constate le directeur. Au cours du premier semestre, plus de 180 cas ont été recensés, contre 150 cas au global sur l’année 2022. Pour Abdou Dahalani, cette situation « devient très inquiétante ».

Face à cette situation, Guillaume Amirault explique qu’une question a été posée au conseil de gestion : « est-ce que vous souhaitez que l’on fasse une demande supplémentaire de personnes qui permettent de lutter contre le braconnage ? ». Interrogation à laquelle les membres ont estimé qu’il était important d’avoir une lutte contre le braconnage actif, « mais que la solution ne se portait pas uniquement sur de la répression », rapporte le directeur. L’objectif sera donc d’aller à la rencontre des habitants, sur le terrain et de comprendre les raisons du braconnage.

Une ZAC qui soulève des interrogations

D’autre part, cette réunion a permis au conseil de rendre un avis consultatif sur la création d’une ZAC (zone d’aménagement concertée) aux Badamiers, en Petite-Terre. Cette autorisation environnementale « a soulevé pas mal de questions », relate le directeur. Dans ce dossier, le parc ne se prononce pas sur l’opportunité ou la définition du projet, mais sur la conformité avec la loi. Deux points importants ont été soulevés, principalement en rapport au littoral. Le premier point se rapporte à l’impact sur les tortues, il a donc été demandé « une petite garantie supplémentaire » avec une plantation de haie pour limiter la lumière et un suivi du récif corallien. Le second point portait sur la bonne gestion des eaux usées.

Un nouveau directeur délégué pour le Parc

A l’unanimité, le conseil a voté favorablement la nomination de Guillaume Amirault en qualité de directeur délégué. Dans son nouveau rôle, Guillaume Amirault – ancien chef de service ingénierie depuis mi-2021 au sein du Parc – souhaite modestement, dans un premier temps, remplacer les personnes qui ont quitté l’institution, afin de reconstituer une équipe au complet. De plus, « il faut qu’on continue absolument à travailler sur la pêche », réaffirme-t-il. Un développement de la filière et un travail commun avec tous les acteurs, tel est son objectif. Pour lui, « chacun à sa place, chacun à ses compétences, l’idée c’est de continuer à se partager les missions et de faire en sorte que la pêche à Mayotte puisse continuer ». Le nouveau directeur portera également un projet, celui de poursuivre la mobilisation citoyenne, en créant un conseil de gestion des jeunes.

Dès la rentrée 2024, Guillaume Amirault, va débuter également un travail de révision du plan de gestion – qui arrive à terme en 2028. « Il faut au moins trois ans pour le réviser », complète-t-il. Ce travail de concertation sur le territoire permettra de faire le bilan du Parc sur les quinze dernières années et de se projeter dans la quinzaine à venir.

Festival de théâtre de Mayotte : Une pièce qui porte le regard du passé sur l’actualité

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Plus de deux siècles séparent l’époque du sultan Mawana Madi (et son fils Boina Combo II) à la nôtre, et pourtant les mêmes thématiques sociétales perdurent. Quelle place accorder à l’enfant « mahorais » étranger, parce que né d’une mère venue d’ailleurs ou né sur notre sol de parents étrangers. Un débat pour l’instant purement intellectuel, mais qui est incontestablement appelé à s’inviter sur la place public dans l’avenir. Au public du festival du théâtre de Mayotte de s’en emparer et de se l’approprier, dès ce vendredi.   

Il est de retour sur les planches cette fin de semaine pour trois jours, à compter de ce vendredi. Alain Kamal Martial crée l’événement en cette fin de mois de mois d’août et de début de rentrée scolaire avec le festival de théâtre de Mayotte qui s’ouvre à nouveau aux pays riverains du Canal de Mozambique, une région qui occupe une place majeure dans sa réflexion d’artiste et ses écritures. Pour cette édition 2023, il a décidé de braquer les projecteurs sur cet art majeur en mettant l’accent sur ce qu’il constitue et plus particulièrement sa nécessité d’être au sein de la population mahoraise, en ce sens qu’il demeure un lieu de réflexion, un lieu d’observation de notre société dans son aspect contemporain et régulier. A deux jours du coup de lancement prévu ce vendredi  soir, l’auteur explique que « ce festival n’est pas anodin puisqu’il va observer, exposer et apporter le débat sur la société mahoraise d’aujourd’hui ».

Pour se faire, Alain Kamal Martial propose trois spectacles à travers ce rendez-vous culturel ; le patrimoine culturel immatériel sera en ouverture de l’événement avec   la pièce de l’écrivain Abdou N’tro intitulée « la fille du lac ». Les deux autres pièces  programmées sont « Genesis », œuvre en kisoihili provenant de la Tanzanie et « Dzaoudzi » qui s’inspire bien évidemment de l’histoire du plus célèbre des rois de Mayotte, le sultan Mawana Madi. Une œuvre qui va contextualiser le rapport à l’étrange et à l’étranger. Deux notions qu’Alain Kamal Martial décline comme suite « l’étrange c’est ce qu’on n’a pas l’habitude de voir, ce qui nous semble bizarre ou qu’on ne veut pas voir. L’étranger c’est celui qui apporte cette étrangeté et qui n’est pas intégré à la société ». Les traditions orales et les écrits du cadi Ben Omar nous apprennent que Mawana Madi était à l’origne un « Mgwana » (noble) africain natif de l’ile d’Ibo, réduit en esclavage et puis affranchis. Érudit, il aurait été introduit dans la cour du sultan Boina Combo 1 er et aurait connu une ascension exceptionnelle jusqu’à devenir ministre.

« Personne n’a tort, personne n’a raison »

De ministre, il deviendra sultan sur le rocher de Dzaoudzi. Mais pour assoir son pouvoir, il va se marier à Majunga (dans le royaume de Boeny) à une nièce d’Andrianatsoly (alors roi). De cette union, naquit un garçon qui de deviendra plus tard le sultan Boina Combo II. Une question se pose alors à la cour de Dzaoudzi sur le devenir de cet enfant né d’une mère étrangère. Peut-il hériter du trône à Mayotte ? Grâce au pouvoir du théâtre, Alain Kamal Martial (et d’autres intellectuels avec lui) pose la question du devenir des enfants nés à Mayotte de parents étrangers. « La pièce questionne et va apporter des voies, car c’est cela la magie du théâtre. Personne n’a tort, personne n’a raison, mais toutes les possibilités sont exposées. Le personnage d’un  théâtre, c’est quelque part une opinion et les Mahorais vont pouvoir voir cette question que nous voulons tous fuir, cette situation complexe pour nos contemporains qui fait que nous avons beaucoup d’enfants dans les rues sur lesquels on accole un qualificatif de violent et autour desquels il n’y a pas de projets d’avenir mais uniquement une forme juste de rejet, de contestation et de culpabilisation », développe l’ancien directeur de la régie culturelle du département de Mayotte. Autrement dit, cette pièce est une interrogation sur la vie actuelle avec un regard venu du passé, comment partant de la situation de Boina Combo II, réussir à généraliser auprès de nos contemporains, sans faux fuyant, toute cette jeunesse violente ?

L’opinion personnelle de l’auteur Alain Kamal Martial sur cette situation très ancienne rapportée à l’actualité récente de Mayotte, « il faut regarder cette question sous deux aspects, il y a d’abord la pièce, il y a les personnages, il y a le sultan Mawana Madi qui est un grand homme, un visionnaire et qui défend corps et âmes son fils, Boina Combo II. Et, il y a la loi que porte sa propre sœur Djoumbé Zéna (mère du cadi Ben Omar), défenseuse de la matrilinéarité et du matriarcat laquelle défend le fait « qu’un enfant qui n’est pas né d’un ventre mahorais ne peut occuper le trône de Mayotte ». Pour Alain Kamal Martial, sur ces deux points de vue, l’auteur n’a pas à prendre position, il revient au public de le faire.

Site écotouristique : Les habitants d’Hagnoundrou invités à donner leur avis

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Esquisse du projet, qui doit renforcer la vocation touristique de Hagnoundrou, dans la baie de Bouéni.

Dans le cadre de la réalisation du projet d’aménagement d’une zone écotouristique à Hagnoundrou, dans la baie de Bouéni, une réunion publique est organisée ce samedi 26 août. Prévue à la base nautique, elle permettra de recueillir les attentes des usagers pour ce projet, qui doit concilier développement touristique et valorisation des qualités environnementales et paysagères du site. Sophie Baudoux, chargée d’opérations à l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte) revient sur ce rendez-vous.

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Le site de Hagnoundrou accueillera, à terme, des installations touristiques, économiques et des activités sportives.

Flash Infos : Quel est le projet de la zone écotouristique de Hagnoundrou ?

Sophie Baudoux : C’est un projet qui est conduit dans le cadre d’un partenariat entre l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte), la communauté de communes du sud de Mayotte et la ville de Bouéni. Il consiste en l’aménagement du site de Hagnoundrou, qui accueille déjà des activités de loisirs et qui est un lieu déjà connu par les habitants. Il s’agit de s’appuyer sur les installations qui existent déjà, notamment l’ancien gîte, la base nautique et la zone où se font les voulés. Le but est de s’appuyer sur les qualités paysagères pour proposer une offre de loisirs plus large et offrir un hébergement diversifié, dans le but de s’adresser aux habitants du secteur, de l’île, mais aussi aux personnes extérieures. C’est un aménagement global qui comprendrait le développement de la zone d’activités économiques, les activités sportives et de loisirs, ainsi que la construction d’équipements publics et d’hébergements touristiques.

F.I. : Pourquoi organiser une réunion publique ce samedi ?

S.B. :  L’objectif est de présenter le projet et d’expliquer les propositions qui vont être réalisées, le choix des activités et des équipements, mais aussi le choix de la localisation de chacun d’entre eux. Le but est aussi de recueillir les avis des personnes concernées, que ce soient des riverains, des porteurs de projets ou des usagers du site. Cette réunion publique sera axée autour de la présentation par le bureau d’études et doit permettre d’affiner, mais aussi d’améliorer le projet pour qu’il corresponde le mieux aux attentes réelles du public.

F.I. : Quel est le programme qui suivra cette réunion publique ?

S.B. : Cette réunion publique est la première étape de la concertation qui doit se prolonger, elle va permettre au public de s’imprégner du projet. L’étape suivante est la mise à disposition d’une adresse mail (hagnoundrou@epfam.fr) qui permettra de recueillir les remarques des usagers et habitants. Jusqu’en 2024, nous sommes sur les études de conceptions et le montage de l’ensemble des dossier réglementaires. Ensuite, en 2024 et 2025, il s’agira d’étudier les dossiers en vue d’entrer dans la phase de travaux en fin d’année 2025. Ces travaux seront réalisés en plusieurs tranches.

Samedi 26 août, à 10h, sur la base nautique d’Hagnoundrou, réunion publique au sujet du site écotouristique.

Comores : Quatre journalistes condamnés pour dénonciation d’attouchements sexuels

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Les reporters étaient sous le coup d’une plainte pour diffamation et injure après avoir dénoncé des faits d’attouchements sexuels dont seraient victimes des femmes journalistes de la télévision nationale des Comores. Les avocats de la défense envisagent de faire appel.

Le verdict est tombé, ce jeudi, après un report d’un mois. Ce 24 août, le tribunal correctionnel a enfin rendu son délibéré sur l’affaire qui opposait un cadre de l’office de radio et télévision des Comores (ORTC) à des journalistes, dont le correspondant à Moroni de RFI, Abdallah Mzembaba. La justice a condamné cet ancien rédacteur en chef d’Al-Watwan avec trois confrères à neuf mois de prison avec sursis. Une amende de 150.000 francs comoriens (300 euros) a été aussi prononcée contre tous les prévenus, dont Adjouza Abouheir, vice-présidente du syndicat national des journalistes comoriens (SNJC), Toufé Maecha, secrétaire de rédaction de la Gazette des Comores et Oubeidillah Mchangama de Fcbk Fm. Ils étaient tous poursuivis pour « diffamation et injure » par Hablani Assoumani, directeur opérationnel de la télévision nationale. Présents au tribunal ce jeudi, les avocats de la défense ont vivement critiqué la décision. « Nous avons démontré durant le procès que les éléments constitutifs de la diffamation n’étaient pas réunis. Légalement, il était extrêmement difficile de soutenir que les prévenus avaient consommé ce délit. Donc la condamnation est surprenante. Mais nos clients ont le droit de contester en interjetant l’appel », a fait savoir maître Fahmi Said Ibrahim, selon qui les condamnés disposent de dix jours pour faire appel. Rappelons que cette démarche une fois engagée, rend non seulement suspensif le délibéré, mais elle implique également un réexamen du dossier, comme si l’affaire n’a jamais été jugée. L’avocat promet d’aller jusqu’à la cour suprême s’il le faut, car il est convaincu que le droit n’a pas été bien interprété.

Peines prévues nulle part

Une déception que son confrère qui défendait Abdallah Mzembaba ressent. « La peine prononcée n’est prévue nulle part. Je me demande quels articles du code pénal ont été appliqués. D’autant que l’infraction n’est pas constituée. Je rappelle qu’un jour on partira, que nous soyons juges, avocats ou autre. Parce que J’ai l’impression que certains n’en n’ont pas conscience », regrette maître Saïd Mohamed Saïd Hassane qui continue de marteler que le verdict prononcé est « infondé ».  Quelques minutes après l’annonce du délibéré, Reporters sans frontières (RSF) a, dans un tweet, déploré le fait qu’aucune enquête n’ait été menée à ce jour et a demandé la relaxe des journalistes.

A l’origine de cette procédure judiciaire, un discours prononcé le 17 janvier dernier, lorsque la presse était invitée à Beit-Salam, la présidence comorienne, pour la traditionnelle cérémonie des vœux du nouvel an. Comme il est de coutume, le discours devait être prononcé par le syndicat des journalistes, représenté ce jour-là par sa vice-présidente. Dans son allocution, Adjouza Abouheir, a formulé plusieurs revendications, devant le président Azali Assoumani, comme la fin des attouchements sexuels dont sont victimes des consœurs de l’ORTC. « Une information faisant état d’attouchements évidemment non consentis, par au moins un homme, un supérieur, sur des jeunes femmes, évidemment de position hiérarchique inférieure nous a été remontée. Nous savons aussi que ce même homme promet des promotions à ces jeunes femmes si elles se laissaient faire », alertait la numéro deux du SNJC. Un mois plus tard, les ennuis judiciaires commencent. Deux plaintes sont annoncées, l’une de la direction générale de la télévision nationale, l’autre émanait d’Hablani Assoumani, le seul responsable de l’ORTC qui s’est manifesté jusqu’ici depuis l’éclatement de l’affaire. Pendant l’audience tenue le 22 juin, ce dernier a pourtant reconnu devant le jury, qu’il ne s’est jamais senti visé ni dans le discours du syndicat, encore moins le reportage rédigé par Abdallah Mzembaba, pour RFI. Cette disculpation n’a malheureusement pas fait infléchir le ministère public qui a requis une peine d’un an de prison dont trois ferme et une interdiction d’exercer. Le réquisitoire n’a certes pas été suivi à la lettre, mais les neufs mois de sursis prononcés, constituent un coup de massue pour la bataille de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, tranche Faïza Soulé Youssouf, présidente du SNJC. « Le tribunal de première instance par son verdict injuste, qui ne repose sur aucune base, a clairement choisi son camp. En outre, un sursis de neuf mois pour des journalistes, alors que nous entrons en campagne pré- électorale est un très mauvais signal », s’alarme la correspondante de Mayotte La 1ère à Moroni, pas prête à se taire, « en dépit de cette épée de Damoclès placée au-dessus de nos têtes, pour nous réduire au silence ».

Crise de l’eau : tout ce qu’il faut savoir sur les nouvelles mesures

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De gauche à droite : Gilles Cantal (préfet de l’eau), Ibrahim Aboubacar (directeur du syndicat des Eaux des Mayotte), Thierry Suquet (préfet de Mayotte), Olivier Brahic (directeur de l’ARS Mayotte), Christophe Trollé (directeur adjoint de la Dealm) et Françoise Fournial (directrice de la Société mahoraise des eaux).

Une conférence de presse sur la crise de l’eau à Mayotte a été donnée, ce jeudi 24 août, à la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou. L’occasion pour le préfet Thierry Suquet d’annoncer de nouvelles mesures drastiques mises en place dès le lundi 4 septembre, ainsi que de faire le point sur les travaux d’urgence et le prix de l’eau à Mayotte. Résumé des principales informations à retenir.

La situation était déjà difficile pour les Mahorais depuis l’instauration des coupures d’eau, elle va à présent se durcir encore un peu plus. Thierry Suquet (préfet de Mayotte) a réuni ce jeudi matin autour de lui Ibrahim Aboubacar (directeur du syndicat des eaux de Mayotte, ex-Smeam)), Gilles Cantal (préfet en charge de l’eau), Olivier Brahic (directeur de l’Agence régionale de Santé Mayotte), Françoise Fournial (directrice de la Société mahoraise des eaux, SMAE) et Christophe Trollé (directeur adjoint de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, Dealm). Plusieurs points ont été abordés et de nouvelles mesures entrent en jeu.

Des coupures d’eau de 48h pour la quasi-totalité des habitants

A partir du 4 septembre prochain, l’ensemble de l’île va subir des coupures d’eau de 48 heures consécutives. S’ensuivront 24 heures d’eau disponibles avant qu’elle ne soit à nouveau coupée pour 48 heures et ainsi de suite. Cette mesure ne s’applique pas pour le centre de Mamoudzou, un secteur à fortes activités administratives, Petite-Terre, les zones industrielles de Longoni et Kawéni. Cette partie de l’île subira encore les coupures nocturnes de 16 heures à 8 heures du matin, du lundi au vendredi. En revanche, l’eau sera également coupée dans cette zone le week-end, pendant 36 heures consécutives.

Malgré les efforts, le niveau des réserves toujours inquiétant

D’après le préfet de Mayotte, « le niveau des retenues collinaires n’a jamais été aussi bas à cette période de l’année et l’étiage des cours d’eau intervient avec plusieurs mois d’avance ». Thierry Suquet a expliqué que la consommation d’eau sur Mayotte a diminué de 25% depuis la mise en place des coupures d’eau. Des efforts salués mais qui restent insuffisants pour préserver les réserves sur l’île. La retenue collinaire de Dzoumogné est actuellement à 14% de sa capacité totale, quant à celle de Combani, sa retenue est remplie à 24%.

Des travaux en cours mais insuffisants

D’après le directeur du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam), Ibrahim Aboubacar, « plusieurs travaux sont en cours sur l’île afin de remédier en urgence et sur le long terme à la crise de l’eau ». Parmi ces travaux, l’osmoseur de M’tsangabeach, à Sada, est en cours d’agrandissement et devrait permettre de fournir quotidiennement 1.000 m3 d’eau potable. D’autres investissements sont prévus sur l’ensemble de l’île afin d’augmenter la production d’eau potable qui est habituellement de 40.000 m3 par jour, telle que l’augmentation de production de l’usine de dessalement de Petite-Terre. Quant au projet de rampes d’eau, plus d’informations doivent être apportées à ce sujet dans les jours à venir.

Une qualité de l’eau qui préoccupe

Alors qu’un laboratoire indépendant de Mayotte a alerté sur la présence de bactéries dans l’eau courante la semaine dernière, le directeur de l’Agence régionale de Santé a souhaité nuancer ces affirmations. Olivier Brahic a précisé que « l’eau du robinet est potable si elle est bouillie dans les six heures après une coupure. Au-delà, elle est propre à la consommation ». Mais il a rappelé que le stockage de l’eau dans des cuves individuelles est un problème pour la prolifération des bactéries et qu’il est donc nécessaire d’appliquer les recommandations afin d’éviter tout risque.

« La saison des pluies de 2022-2023 a été la plus sèche jamais ressentie à Mayotte », Thierry Suquet.

Objectif 115.000 gourdes pour les établissements scolaires

Les élèves de Mayotte ont repris le chemin de l’école depuis lundi 21 août. Afin que les 115.000 élèves puissent avoir accès à de l’eau une fois à l’école, le préfet a affirmé qu’une gourde par enfant serait distribuée. Actuellement, seulement 30.000 gourdes ont pu être fournies en priorité dans les écoles subissant des coupures d’eau de 24 heures, trois fois par semaine. Il est demandé aux élèves de les remplir dès qu’ils peuvent. Par ailleurs, des cuves doivent être installées dans l’ensemble des établissements de l’île. Rien que sur Mamoudzou, 17 cuves sont prévues, cinq ont déjà été installées.

Prix de l’eau, des factures à la baisse ?

Nombreux sont les habitants qui remettent en question le prix de leur facture d’eau en période de coupures. Ibrahim Aboubacar a affirmé qu’un débat sur une réduction du montant des factures va être ouvert. « Les factures d’eau comprennent un prix variable et un prix fixe, on va donc voir comment faire pour trouver un équilibre », a déclaré Ibrahim Aboubacar.

Concernant les bouteilles d’eau minérale, le préfet s’est voulu rassurant en précisant que l’importation et le stockage de l’eau ont doublé par rapport à l’année dernière et qu’aucune pénurie d’eau minérale n’est à prévoir. Par contre, alors qu’un nouvel effort est demandé aux Mahorais, l’Etat n’en fera pas de son côté puisque le gel du prix très onéreux (entre cinq et six euros le pack de six bouteilles) décrété le 18 juillet sera maintenu. « Aujourd’hui, les prix sont gelés. C’est déjà un point important », botte en touche Thierry Suquet.

Une plongée dans la modernité avec les Archives départementales

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Ce sont 800 mètres de documents retraçant l’histoire de Mayotte depuis 1846 qui sont à présent accessibles sur Facebook. Les Archives départementales de Mayotte ont sauté le pas et sont fières de partager anecdotes et photos afin de permettre à tous d’en apprendre davantage sur l’île. Les archives viennent au public qui peut à présent les analyser sous toutes leurs coutures – en partie grâce aux visites guidées virtuelles. Cette nouvelle page Facebook des Archives permet également aux intéressés de suivre l’actualité de la collection et d’être informés des nouvelles arrivées. Les passionnés d’Histoire et d’histoires n’ont plus qu’une seule chose à faire ; se laisser voguer au fil des publications Facebook des Archives départementales de Mayotte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes