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Un départ de feu provoque des perturbations de la collecte des déchets

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La semaine dernière, un départ de feu est intervenu à l’ISDND (installation de stockage des déchets non dangereux) de Dzoumogné, le seul site d’enfouissement de d’île. Si celui-ci est « maîtrisé », confirme la Star Mayotte, il n’est pas sans conséquences ces jours-ci sur la collecte des déchets. En effet, cette dernière a pris du retard partout sur l’île, « les quais de transfert sont débordés », indique le Sidevam (syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte), qui espère un retour à la normale dans les jours à venir.

Précisions : un chantier Colas a provoqué la coupure d’électricité de mardi

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Le département mahorais a connu une coupure d’électricité n milieu de matinée, ce mardi. Alors qu’il nous était signifié que l’arrachage du câble avait eu lieu sur un chantier de la Sogea, il s’agissait de la construction d’un lotissement sur laquelle travaillait une équipe de la Colas. Si la plupart des quartiers ont été rapidement réalimentés, Doujani (là où l’incident s’est produit) a vu le courant rétabli à 14h51.

Crise de l’eau : Chez les agriculteurs, « on constate que c’est sans précédent »

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A Mayotte, animaux et cultures subissent de plein fouet la sécheresse exceptionnelle.

Cette longue année sans eau met à la peine toute l’agriculture mahoraise. Entre les cultures qui peinent à survivre et les animaux qu’il faut faire boire, « la situation est catastrophique », juge Soumaïla « Anwar » Moeva, président des Jeunes Agriculteurs.

Jeux des Iles : « Nous y participerons qu’importe l’endroit où ils seront organisés »

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Pour Madi Vita (à gauche, aux côtés du chef de la délégation, Mohamed Tostao Ahmada), le président du comité régional olympique et sportif (Cros) de Mayotte, c’est « la diplomatie française qui doit faire en sorte que les Mahorais puissent porter le drapeau tricolore et chanter l’hymne national ».

La onzième édition des Jeux des îles de l’Océan Indien s’est achevée avec un bilan mitigé pour Mayotte. La délégation a remporté 39 médailles, soit 23 de plus que lors de la précédente édition. Mais ce record est entaché puisque le Conseil international des Jeux des îles a choisi les Comores pour organiser le prochain évènement en 2027 alors que les Mahorais espéraient être retenus. Madi Vita, le président du comité régional olympique et sportif (Cros) de Mayotte, relativise et estime que le département doit profiter de cet agenda pour construire et améliorer ses infrastructures.

Mayotte Hebdo : Finalement, Mayotte n’organisera pas les Jeux des îles de l’Océan Indien en 2027, ni même en 2031. Comment vivez-vous cette nouvelle ?

Madi Vita : Je la prends avec beaucoup de philosophie et de sagesse. La triple attribution signifie que Mayotte est positionnée en 2035. Et puis soyons honnêtes entre nous, si on avait été retenus pour 2027, est-ce qu’on aurait été prêts ? Je ne pense pas. Cela aurait été très compliqué pour Mayotte d’organiser les Jeux en moins de trois ans.

M.H. : L’année dernière, vous sembliez pourtant confiant, qu’est-ce qui a changé la donne et a fait la différence avec les Comores ?

M.V. : Une chose est sûre, ce ne sont pas les dossiers qui ont joué sur la balance car si c’était le cas, Mayotte aurait été choisie. D’ailleurs, les Maldives n’ont même pas déposé de dossier, et malgré cela, on leur a attribué l’édition de 2031. Ce sont d’autres critères qui ont été retenus. S’agissant d’une décision du Conseil international des Jeux des Iles, il convient de l’accepter. De plus, ce n’est pas la première fois que les Comores obtiennent l’organisation des jeux et ça n’a jamais abouti. Donc, s’ils se désistent encore cette fois-ci, les Maldives les feront en 2027 et Mayotte en 2031.

M.H. : Le débat est ouvert, certains estiment que les sportifs mahorais ne devraient pas participer à la prochaine édition prévue aux Comores. Quelle est votre position ?

M.V. : C’est un faux débat. Nous participerons aux Jeux qu’importe l’endroit où ils seront organisés, dans le respect de la charte en vigueur de l’édition en cours. On parle d’humiliation dans les réseaux sociaux. Ce sont les responsables (État, parlementaires …) habilités à changer la donne et qui n’y parviennent pas depuis des décennies qui doivent se sentir humiliés. En réalité, la problématique est de savoir si d’ici 2027, l’État français et les élus réussiront à modifier la charte ? C’est ça le vrai débat. C’est la diplomatie française qui doit faire en sorte que les Mahorais puissent porter le drapeau tricolore et chanter l’hymne national dans les cérémonies protocolaires.

De plus, si on se retire de ces Jeux des Iles, les Comores auraient gagné la partie car depuis la première édition en 1979, ils ont réussi à interdire la participation de Mayotte. C’est seulement depuis 2001 aux jeux de la CJSOI et depuis 2007 aux JIOI que nous avons pu nous présenter sous les conditions restrictives que nous subissons jusqu’alors.

Après trois ans d’absence, le salon du Tourisme revient à Mayotte

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Le salon du Tourisme et des Loisirs fait son grand retour à Mayotte du vendredi 8 au dimanche 10 septembre. Il avait été interrompu ces dernières années à cause de la crise sanitaire, mais il revient de plus bel cette année ! Plus de 70 exposants se sont donnés rendez-vous pour cette nouvelle édition qui prendra vie sur la place de la République de Mamoudzou. Le programme s’annonce chargé mais riche en animations, initiations, découvertes et dégustations, le tout organisé par l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM). On fait le point sur les temps forts qui attendent les visiteurs pour cette édition très spéciale !

70 exposants

La première grande nouveauté de cette année concerne la durée du salon. Lors des éditions précédentes, il durait seulement deux jours, du vendredi au samedi. Cette année, à la suite des requêtes des exposants, le salon s’étend jusqu’au dimanche afin de proposer trois jours complets aux visiteurs. Au cours de ceux-ci, les visiteurs pourront flâner à travers de nombreux stands. Plus de 70 exposants seront présents, répartis à travers six grandes catégories : prestataire touristique, office du tourisme, organisme de tourisme hors Mayotte, artisan, restauration, espace jeux ! Julie Fournereau, responsable promotion et communication de l’AaDTM précise que les exposants seront répartis dans des villages par intercommunalité « afin d’illustrer toute la richesse et la diversité de Mayotte ». Quant au nombre de visiteurs, elle estime qu’« après trois années sans salon, il est difficile de se projeter. Néanmoins, le salon a constitué un rendez-vous incontournable pendant de nombreuses années et il est attendu par beaucoup ».

Le lancement des Trophées

Cette édition sera très spéciale car elle marquera le lancement de la première édition des trophées du Tourisme. Ces derniers sont l’occasion de valoriser les acteurs du domaine du tourisme, ils sont répartis dans six catégories : Prix du restaurant, Prix de l’hébergement, Prix du Lagon, Prix des activités, Prix de l’attractivité et Prix spécial du jury. Les votes sont ouverts au public depuis plusieurs semaines et doivent permettre d’élire un gagnant par catégorie – cinq finalistes s’affrontent par catégorie. La cérémonie de remise des prix se déroulera au cœur du salon, lors de la soirée du samedi 9 septembre – elle sera diffusée en direct sur Mayotte La 1ère. Une soirée riche en émotions et en surprises pour ces participants qui attendent le résultat des votes avec impatience !

Et des surprises au programme

Après trois ans d’absence, le salon du Tourisme veut revenir en force. Pour ce faire, quoi de mieux que de gros lots à gagner pour les visiteurs ? Et l’AaDTM a vu les choses en grand : cinq tirages au sort auront lieu afin de faire gagner des billets d’avion aux participants. Outre ce moment fort du week-end, le salon sera rythmé par de nombreuses animations. La thématique étant « Redécouvrons nos territoires mahorais », l’AaDTM a souhaité mettre à l’honneur les cinq coins de l’île : Petite-Terre, la Cadema, le Grand-Nord, la Centre-Ouest et le Sud. Julie Fournereau annonce même qu’ils « auront chacun un temps fort sur le podium ». Sans oublier les 70 exposants qui rythmeront le week-end avec leurs propres animations ou encore les espaces scénarisés qui « offriront des cadres de choix pour celles et ceux qui aiment immortaliser le moment par des photos ». Enfin, un moment très spécial sera réservé aux professionnels le vendredi 8 au matin en préambule du Salon. Organisé par le pôle ingénierie et marketing de l’AaDTM, ce moment consistera à « resserrer les liens entre les acteurs du tourisme et leur présenter les actions et les offres de service qui leur sont destinées », explique Julie Fournereau.

Le salon du tourisme 2023 n’attend plus que les visiteurs pour débuter ! Trois jours pour voyager à travers les trésors dont recèle Mayotte, trois jours de découvertes et de moments de partage pour petits et grands.

Du vendredi 8 au dimanche 10 septembre, de 11h à 17 h (le vendredi), de 9h à 17h (le samedi) et de 9h à 16h (le dimanche), neuvième salon du Tourisme et des Loisirs, place de la République, à Mamoudzou.

« On est dans une épidémie classique » de gastro-entérite

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Une conférence de presse, organisée par l’Agence régionale de Santé, s’est tenue en présence de Chamouine Abdourahim (responsable de service pédiatrie général), Alimata Gravaillac (cheffe du service des urgences du centre hospitalier de Mayotte), Olivier Brahic (au centre - directeur général de l’Agence régionale de santé), Maxime Ransay-Colle (médecin de l’ARS) et Youssouf Hassani (responsable de la cellule Mayotte de Santé publique France).

Pendant l’hiver austral, de juin à septembre, le territoire de Mayotte est sujet à une épidémie de gastro-entérite. Au regard de la situation épidémiologique en cours sur le territoire, l’Agence régionale de santé (ARS) a tenu une conférence de presse ce mardi, pour faire part de l’épidémie en cours. Côté fièvre typhoïde, deux nouveaux cas ont été détectés dernièrement (voir encadré).

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Des mesures d’hygiène essentielles, comme le lavage des mains régulier, permettront de réguler l’épidémie de gastro-entérite à Mayotte.

Depuis trois semaines, une augmentation des indicateurs de surveillance épidémiologiques de la gastro-entérite est constatée. « On voit qu’il y a une nette augmentation notamment chez les enfants de moins de cinq ans », constate Youssouf Hassani, responsable de la cellule Mayotte de Santé publique France. Une augmentation qui se fait ressentir au niveau de l’activité de passage aux urgences, avec un taux de 8 % en semaine 33, passant à 25 % en semaine 35. « Il n’y a rien d’exceptionnel par rapport à la saison », rassure-t-il. En 2019, une forte épidémie avait eu lieu et le taux de passage aux urgences était monté jusqu’à 32 % au mois d’août.

Des indicateurs en augmentation

« Cette épidémie de gastro-entérite aigüe a un impact sur le système de santé et principalement sur les urgences », constate Olivier Brahic, directeur général de l’ARS. Active sur le territoire depuis plusieurs semaines, la gastro-entérite a connu un bond le week-end dernier aux urgences du centre hospitalier de Mayotte, ainsi l’explique Alimata Gravaillac, cheffe du service des urgences du CHM : « on a constaté que plus de la moitié des motifs d’entrée des enfants portait sur la gastro-entérite ». D’après elle, ce mardi, en box pédiatrique, 70 % des enfants étaient présents pour des motifs de gastro-entérite. « Certes, ils ne sont pas tous graves, mais ce sont des enfants qui vont nécessiter une surveillance, ce qui augmente notre activité », complète-t-elle.

Une surveillance virologique également en hausse, avec une augmentation du nombre de prélèvements positifs et un taux de positivité atteignant 69 %. « Quand on est en période épidémique, on a une augmentation du taux », explique le responsable de Santé publique France. Le germe le plus présent est le rotavirus, « c’est le virus que l’on observe lors d’épidémie », informe-t-il. Cette infection peut entrainer une déshydratation sévère chez les nourrissons et enfants. Elle est donc à surveiller, tout comme le poids de l’enfant. Une bonne hydratation est nécessaire, et s’il est nécessaire, consulter un médecin de proximité pour une prise en charge.

Des mesures d’hygiène essentielles à respecter

Afin de lutter contre l’augmentation de cette épidémie, l’Agence régionale de santé a rappelé qu’il était important de renforcer les mesures d’hygiène. La gastro-entérite étant une maladie manuportée, le lavage des mains le plus régulièrement possible est recommandé. « C’est vrai que la crise de l’eau peut rendre plus compliquée la mise en œuvre des recommandations et principalement celle liée au lavage des mains », admet Olivier Brahic. Pour lui, il faut rationaliser le sujet, « il n’y a pas besoin d’hectolitres d’eau pour se laver les mains ». Il est donc important, dans le cadre de cette crise de l’eau que vit actuellement l’île et ses habitants, « de revenir aux gestes d’hygiène essentiels », afin d’éviter un pic épidémiologique. Cependant, Youssouf Hassani relativise en réaffirmant qu« on est bien dans une période d’épidémie de gastro-entérite, mais tous les indicateurs que nous surveillons montrent que nous sommes dans la normale saisonnière ».

Deux nouveaux cas de fièvre typhoïde découverts

En fin de semaine deux nouveaux cas de fièvre typhoïde ont été identifiés sur le territoire. Depuis le début de l’année, neuf cas avaient été relevés. « La fièvre typhoïde est une maladie endémique à Mayotte, l’an passé de gros foyers avaient été trouvés et atteint 123 cas sur le territoire », précise Olivier Brahic, directeur général de l’Agence régionale de santé de Mayotte. En 2022, les investigations qui avaient été réalisées portaient sur des problématiques liées à l’alimentation, « là, il s’agit de deux cas isolés et sporadiques comme on découvre de manière régulière sur le territoire », constate ce dernier. Ces deux cas isolés pourraient provenir d’une contamination liée à l’utilisation d’eau issue d’un puits. « Cette hypothèse nous permet de rappeler, dans le cas de cette crise de l’eau, qu’en aucun cas, l’utilisation de l’eau d’un puits ne peut être utilisée pour l’alimentation », rappelle le directeur. Des mesures exceptionnelles seront mises en place, notamment la vaccination des personnes contacts identifiés.

Citeo sélectionne des projets en Outremer

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Dans les territoires ultramarins, la valorisation au niveau local des déchets d’emballages ménagers et papiers graphiques issus de la collecte sélective est un enjeu environnemental et économique majeur. Pour y faire face, l’organisme Citeo a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) afin de soutenir la création de filières locales de valorisation de ces matériaux. Cet AMI a sélectionné quinze projets en 2022 pour une première phase d’étude de la faisabilité des solutions. Aujourd’hui, Citeo annonce sélectionner dix projets pour un accompagnement technique et financier afin de franchir une nouvelle étape dans le déploiement de solutions locales. Quatre territoires sont représentés, à savoir La Réunion, Mayotte, la Guyane et la Martinique. Pour ce qui est du projet mahorais, il s’agit de Mayotte Alvéole qui s’oriente vers le recyclage des papiers cartons en alvéoles et boîtes à œufs. « Nous sommes fiers d’annoncer une nouvelle étape dans le développement des solutions locales de recyclage des territoires ultra-marins. Cet AMI va permettre de développer les conditions d’une économie circulaire en valorisant les solutions et infrastructures à l’échelle locale », déclare Jean Hornain, directeur général de Citeo.

Un arrachage de câble provoque une coupure d’électricité

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Vers 10h30, ce mardi matin, une coupure d’électricité s’est produite à Mamoudzou. Selon Électricité de Mayotte (EDM), celle-ci a été provoquée par un arrachage de câble sur un chantier de la Colas à Doujani.

Possible recrudescence de la présence de physalies à Mayotte

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Ce phénomène n’est pas nouveau surtout en cette saison, mais une augmentation des signalements de ce qui est vraisemblablement des physalies a été constaté ces dernières semaines. Des observations ont été relevées dans un certain nombre de communes, particulièrement dans le secteur Sud de l’île. Si vous observez ces animaux en mer ou échoués, n’hésitez pas à faire remonter l’information au Parc naturel marin, photo à l’appui à l’adresse parcmarin.mayotte@ofb.gouv.fr. « Même si le risque d’une brûlure mortelle reste faible, nous vous encourageons à prendre les précautions nécessaires lors de vos activités nautiques afin d’éviter tout accident. Surtout, ne les touchez pas, même échouées les physalies restent venimeuses un certain temps », averti le parc naturel marin de Mayotte au travers d’une communication.

Cafés bénévoles de l’Adie les 11 et 13 septembre

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L‘Adie recherche des bénévoles pour accompagner les entrepreneurs locaux. Pour devenir bénévole à l’Adie, il n’y a pas de profil type. L’organisme accueille des bénévoles de toute expérience et savoir-faire, en activité ou à la retraite, étudiants ou eux-mêmes chefs d’entreprise. Si vous souhaitez apporter votre contribution à une cause qui change des vies, dynamise le territoire et crée des emplois, participez aux moments « cafés bénévoles », en agence, pour vous informer sur le bénévolat. L’inscription se réalisé via ce lien : https://urlz.fr/no59. Le lundi 11 septembre, l’atelier aura lieu à l’agence de Kawéni de 10h à 12h et le mercredi 13 septembre à Dzoumogné, aux mêmes horaires.

Quinze citernes d’eau arrivent à Mayotte

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Lors de sa visite ce week-end, le ministre délégué aux Outre-mer, avait annoncé l’arrivée de citernes. Ce dimanche, ce sont quinze citernes et un camion avitailleur qui sont arrivés à Mayotte. Ces équipements permettront de distribuer de l’eau en tout point du département en cas de défaillance ponctuelle du réseau. « Entreposées au RSMA, elles seront alimentées en eau potable, avec un protocole sanitaire strict », précise la préfecture.

« Il nous faut rester sereins car ce n’est que le début »

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Thierry Denoyelle, directeur académique du rectorat de Mayotte, Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, et Dominique Gratianette, secrétaire général du rectorat, ont rappelé les enjeux de l’académie pour cette rentrée entamée il y a une deux semaines maintenant.

Alors qu’il juge que cette rentrée de septembre 2023 « s’est bien passée », Jacques Mikulovic n’a pas éludé les difficultés auxquelles l’académie mahoraise doit faire face, notamment la pénurie d’eau qui touche toute l’île. Devant les chefs d’établissements réunis à Dembéni, ce mardi après-midi, le recteur de Mayotte veut garder un cap, l’acquisition des savoirs fondamentaux « quoi qu’il en coûte ».

Crise de l’eau

C’était le premier sujet abordé et la fermeture temporaire du lycée Younoussa-Bamana, pendant deux jours, est venu rappeler que la rentrée 2023 n’est décidément pas comme les autres. Branché sur le mauvais conduit, l’établissement de Mamoudzou retrouve son réseau d’origine, ce mercredi matin. « Il nous faut rester sereins car ce n’est que le début. Si saison des pluies il y a, ça sera guère avant le mois de décembre. On a donc trois mois de gestion quotidienne difficile », lance Jacques Mikulovic, ce mardi, aux chefs d’établissement et à ses équipes réunis au CUFR de Dembéni. Il rappelle que seuls les collèges de Passamaïnty et M’gombani ne sont pas sur le chemin de l’eau parmi les établissements secondaires, une caractéristique qu’il espère voir disparaître « au 15 septembre » grâce à des travaux. Pour le premier degré, ce n’est pas encore ça. « On s’est aperçu qu’une quarantaine ne sont pas encore équipées de cuves », constate le recteur, rappelant qu’il s’agit d’une compétence communale. Concernant les établissements qui sont pourvus, « on va voir la capacité. Est-ce qu’elles pourront tenir 48 heures ? », s’interroge le représentant de l’Éducation nationale, n’excluant pas l’installation d’autres cuves ou de regrouper les cours sur une matinée s’il y avait de grandes difficultés.

Des enseignants qui répondent à l’appel

Il y avait une interrogation majeure pour cette rentrée 2023. Est-ce qu’il y aura du monde devant les élèves pour faire classe ? Le rectorat s’en sort pas trop mal avec 39 postes vacants sur les 3.476 qui existent à Mayotte dans le premier degré. Dans le secondaire, il n’y a pas à proprement parler de postes vacants, mais 105 BMP (blocs de moyens provisoires) qui ne sont pas encore fournis, dont 29 en lycée professionnel. Pour continuer à suivre la courbe démographique, il a été rappelé l’importance de « former localement ».

Violences à Mamoudzou

Il a été à peine évoquer, mais depuis la rentrée, les rixes entre le rond-point Baobab et le lycée Younoussa-Bamana empoisonnent la vie des lycéens et celle des collégiens se rendant au collège M’gombani. Les parents d’élèves de Doujani ont même bloqué leur collège, ce lundi matin, pour alerter sur le sort de leurs enfants. Jacques Mikulovic dit « en avoir ras-le-bol de cette violence ». Il les a même corrélés aux résultats de l’académie. Car si la réussite au baccalauréat général est de 72,7% à Mayotte, une autre statistique traduit les difficultés du territoire, l’automaticité de la lecture au cours de la Journée défense et citoyenneté. 74,4% des Mahorais de 18 ans qui y sont invités peinent dans cet exercice, alors que c’est le taux est entre 7% et 10% en métropole. « Les rapports sociaux tels qu’ils s’expriment aujourd’hui sont des mauvais indicateurs des compétences sociales qu’on a pu instruire », estime le recteur, qui n’est pas favorable à l’ouverture « d’un collège ou un lycée dans chaque quartier » pour résoudre les problèmes de violence. « Est-ce qu’on va apprendre à nos jeunes à vivre ensemble ? », s’inquiète-il.

« Académie expérimentale »

C’est le credo du recteur, il veut une amélioration de l’acquisition des savoirs fondamentaux « quoi qu’il en coûte », reprenant l’expression d’Emmanuel Macron. A ses côtés, graphique à l’appui, le directeur académique Thierry Denoyelle montre les courbes vertigineuses des évaluations en mathématiques et français dans les écoles mahoraises. Pour contrer cela, Jacques Mikulovic veut faire de Mayotte « une académie expérimentale ». « On est dans une académie d’opportunités, pour vous, toutes fonctions confondues. C’est un des rares lieux où les gamins ont une considération éducative. Comment on le transforme après en s’assurant qu’en sortant de chez nous ils ont acquis un minimum de compétences scolaires et sociales ? », insiste-il, se disant ouvert aux initiatives.

Crise de l’eau : une manifestation prévue ce samedi

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Un appel à manifestation vient d’être lancé sur les réseaux sociaux pour ce samedi 9 septembre. Le rendez-vous est donné à 8h devant la Société mahoraise des eaux (SMAE) à Kawéni. Un parcours est fixé, avec un passage devant la préfecture de Mayotte et une arrivée place Zakia Madi, à Mamoudzou. « Nos factures d’eaux débordent sur cette île assoiffée et déshydratée », peut-on lire sur le flyer annonçant la manifestation, arborant l’hashtag « #Mayotteasoif ».

D’après leur flyer, les organisateurs de la manifestation organisent cet événement « pour que le gouvernement puisse » : donner l’accès à l’eau potable pour tous à Mayotte de façon immédiate (régulation du prix des packs d’eau, arrête des paiements et abonnements des facteurs d’eau, mise à disposition de pastilles de purification d’eau ; respecter les heures de coupures et une plus grande réactivité pour régler les anomalies du réseau ; donner une plus grande transparence au niveau des actions entreprises, « nous voulons de la communication, des deadlines, des budgets » ; aboutir aux promesses non tenues de 2017 ; attribuer une vraie punition des abus d’utilisation excessive d’eau du réseau ; déployer le plan Orsec (Organisation de la réponse de sécurité civile). Un code vestimentaire est également demandé, comme expliqué sur le support de communication : « noir (pour le deuil), bleu (pour l’eau) ou blanc (pour la solidarité) ».

Cultures et captages illégaux : une opération démolition à Combani

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Une opération de destruction de cultures et de captages d’eau illégaux s’est déroulée, ce mardi matin, dans la forêt de Majimbini, à Combani. Un micro-barrage installé sur la rivière Mroni Mouala, ainsi qu’un hectare et demi de cultures illégales ont été détruites, au cœur de ce bassin versant de la retenue collinaire.

Trophées du Tourisme : Michel Madi : « Important de valoriser les acteurs du tourisme »

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Les premiers trophées du Tourisme de Mayotte seront le point d’orgue du salon du Tourisme qui se tient cette fin de semaine à Mamoudzou, sur la place de la République. Animé par Anli Bedja, l’événement est à ne pas manquer samedi soir, de 17h à 20h. Michel Madi, le directeur de l‘agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), répond à trois questions sur cette première.

Flash Info : Pouvez-vous nous expliquer l’objectif de ces trophées ?

Michel Madi : L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), en partenariat avec la Somapresse (la société éditrice de Flash Infos et Mayotte Hebdo), et sur financement du Département de Mayotte et de la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), organise pour la première année les trophées du Tourisme. Ils se dérouleront pendant le week-end du salon du Tourisme, soit ce samedi 9 septembre. L’événement vise trois objectifs précis, dont valoriser les opérateurs de tourisme et de loisirs qui ont fait le choix d’investir dans ces activités-là à Mayotte. Et par les temps qui courent, avec la situation que nous connaissons aujourd’hui, ils peuvent être qualifiés de valeureux. Il était donc important pour nous de reconnaître le travail qu’ils font sur le terrain. Ces trophées seront également un moment pour réunir le monde économique et de surcroît le monde touristique pour que nous ayons ensemble un espace d’échange, un espace festif entre acteurs du tourisme. Et, dernier objectif, il s’agit d’encourager et d’impulser la consommation du tourisme local par les résidents mahorais. Par conséquent, ces trophées vont nous permettre de faire connaître certaines activités, certaines offres de tourisme et de loisirs à destination de la population de Mayotte.

F.I. : Comment sont sectionnés les nominés ?

M.M. : La sélection s’est faite à partir d’un jury que nous avons mis en place. Il est constitué d’une douzaine de personnalités issues du monde économique, de la finance, de l’environnement, du contrôle du travail, etc… Nous avons réuni une douzaine de spécialistes qui nous permettront d’identifier cinq nominés, un par catégorie professionnelle. Sur la base de ces cinq nominés, il y a un vote du public sur le site tourisme.yt, lequel nous permettra de designer les lauréats en addition du vote du jury.

F.I. : Pourquoi la valorisation des acteurs du tourisme est si importante à vos yeux ?

M.M. : Nous traversons une période très difficile à Mayotte en ce moment qui impacte tous les secteurs d’activité, et les acteurs du tourisme ne sont pas épargnés. Je dirai même qu’ils sont en première ligne face à ces difficultés. Il est donc important de les valoriser et de les soutenir. Donc faire ces trophées, c’est notre manière à nous de les soutenir et leur dire qu’ils ne sont pas seuls. Les acteurs institutionnels que sont le Département et l’agence d’attractivité et de développement touristique sont là pour faire le nécessaire en termes de soutien. Les soutenir, c’est également passer ce message auprès de la population pour qu’elle devienne consommatrice de ces activités et permettre à Mayotte de passer ce cap très compliqué pour l’économie et le développement local.

Tribune : « Ces Jeux des Iles ont été bien plus qu’une compétition »

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Observateur attentif du monde sportif mahorais, Hirachidine Combo a suivi les onzièmes Jeux des Iles de l’océan Indien, à Madagascar. Alors qu’il nous avait envoyé un message d’encouragement avant le début de la compétition, le vendredi 25 août, l’ex-champion du monde de kick-boxing rappelle aux athlètes qu’ils sont devenus des « ambassadeurs de notre île ». Pour rappel, même si elle a fini à la dernière place du tableau des médailles, la délégation mahoraise n’en a jamais rapporté autant (39).

« Aujourd’hui, je suis comblé de fierté en m’adressant à la formidable délégation sportive mahoraise qui a rayonné lors des Jeux des Îles de l’océan Indien à Madagascar. Vous avez dépassé toutes les attentes, vous élevant au-delà des médailles pour incarner la pure essence de l’inspiration.

En 2023, ces Jeux ont été bien plus qu’une compétition. Ils ont été le théâtre d’une détermination inébranlable, d’un talent incandescent et d’une passion inextinguible. Vous avez porté les couleurs de Mayotte avec une fierté éclatante, rappelant au monde que la grandeur n’est pas mesurée en kilomètres carrés, mais en cœurs déterminés. Chacun d’entre vous est devenu un ambassadeur de notre île, portant sur vos épaules la richesse de notre culture et de notre héritage.

Que vous ayez conquis des médailles d’or, d’argent, de bronze, ou que vous ayez simplement transcendé vos propres limites, votre contribution à cette aventure sportive est inestimable. Vous avez rappelé à tous que le sport n’est pas seulement une compétition, mais une source de fierté, d’unité et d’inspiration pour notre communauté. Vous êtes l’exemple vivant de la maxime : « Rien n’est impossible lorsque l’on se fixe des objectifs ambitieux et que l’on travaille dur pour les atteindre ».

« Continuer notre quête de succès »

Rappelez-vous, ces Jeux de 2023 ne sont qu’une étape sur notre chemin vers l’excellence sportive. En 2027, les Jeux des Îles se dérouleront aux Comores, et nous aurons l’opportunité de continuer notre quête de succès. J’ai une confiance absolue que vous continuerez à porter haut les couleurs de Mayotte, travaillant encore plus ardemment pour atteindre de nouveaux sommets.

Ensemble, en tant que communauté sportive mahoraise, notre force est sans pareille. L’avenir nous tend les bras, et je suis convaincu que vous continuerez à allumer la flamme de l’espoir, de la fierté d’appartenance et de la détermination dans les cœurs des générations futures.

Félicitations encore pour vos accomplissements exceptionnels, et que cette lueur d’espoir, de fierté d’appartenance et de détermination continue de briller parmi nous. Nous sommes tous unis derrière vous, impatients de découvrir les merveilles que l’avenir vous réserve.

Vive le sport mahorais, et que notre belle île de Mayotte continue de rayonner dans le monde entier ! »

Procès en diffamation du port : Mayotte Channel Gateway déboutée

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La plainte de Mayotte Channel Gateway contre l’Union maritime de Mayotte et Norbert Martinez n’a finalement pas abouti. Elle n’aura que mis en exergue l’antagonisme qui règne sur le port de Longoni.

Les juges ont statué, ce mardi, sur l’affaire qui oppose la société Mayotte Channel Gateway, gérée par Ida Nel, et d’autres acteurs du port de Longoni. Ces derniers étaient poursuivis pour avoir affirmé que le délégataire s’est appuyé sur un faux document pour leur imposer une grille tarifaire qu’ils contestaient. La requête pour diffamation de MCG a finalement été déclarée « nulle » et de « nul effet ». 

Est-ce que l’Union maritime de Mayotte et son président Norbert Martinez ont diffamé le délégataire du port de Longoni sur l’antenne de Mayotte 1ere, le 16 mai 2022 ? Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a estimé que la requête de Mayotte Channel Gateway (MCG) était finalement « nulle » et de « nul effet », ce mardi 5 septembre. La principale difficulté dans ce dossier concerne le fameux document daté de 2016 brandi par Mayotte Channel Gateway pour établir les tarifs imposés aux acteurs du port de Longoni. Pour l’Union maritime et Norbert Martinez, c’est clair, il s’agissait d’un faux en écriture publique. Sa légalité est d’ailleurs toujours contestée via une procédure devant le tribunal administratif, tandis que l’enquête pénale pour faux et usage de faux, lancée en juillet 2021, est toujours en cours. Le délai pour une plainte en diffamation étant restreint, les juges n’ont pas attendu de savoir si c’est un vrai ou non, et avaient retenu l’affaire le 4 juillet dernier, après de multiples renvois. A cette occasion, la société MCG avait pourtant essayé de convaincre le tribunal correctionnel de Mamoudzou en affirmant que le document est authentique, même si l’original n’a jamais été retrouvé dans les archives du Département. Ida Nel, qui est venue en personne, mettait ce différend judiciaire sur le compte « d’un petit groupe » de mécontents qui n’a jamais accepté une hausse des tarifs que la délégataire justifie par des investissements à réaliser sur le port, principale porte d’entrée des marchandises sur l’île. 

Une expertise mise en doute

Son avocat, maître Benoit Jorion, avait expliqué que c’est en rangeant les affaires d’un ancien collaborateur, en 2021, que sa cliente est tombée sur ce document. Y sont apposés la signature du président du conseil départemental de l’époque, ainsi que la Marianne (un sceau administratif). Cette signature, examinée par une « soi-disant experte » selon maître Jorion, a été reconnue comme contrefaite. Mais l’avocat avait avancé qu’il est impossible de faire un réel examen graphologique sur une photocopie et qu’un graphologue n’est pas un expert reconnu contrairement à l’expert en écriture. « Cette expertise ne vaut rien scientifiquement », avait-il dénoncé.  

Du côté de l’avocat de Norbert Martinez et de l’Union, maître Michaël Chehab avait rappelé que le fameux arrêté est arrivé au moment opportun. Ida Nel et sa société étaient sous le coup de plusieurs mises en demeure, à cause de la tarification élevée sur le port. Elle aurait fait par la suite usage de ce document plusieurs fois lors de contentieux juridiques. L’avocat a également plaidé la nullité de la procédure, arguant que l’article 31 de la loi sur la liberté de la presse 1981 n’est pas celui qu’il fallait saisir dans cette affaire. Celui-ci protège « un citoyen chargé d’un service ou d’un mandat public temporaire ou permanent ». Selon le défenseur, il faut que ce citoyen « ait les prérogatives de la puissance publique » et que ce n’est pas le cas de la société délégataire. Il avait demandé la relaxe à la fois de l’Union maritime de Mayotte et de son représentant. Du côté d’Ida Nel, ses deux avocats avaient demandé 40.000 euros de dommages et intérêts à payer solidairement à la société MCG et 20.000 euros en totalité pour les frais de justice. 

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a finalement décidé que la requête pour diffamation de la part de Mayotte Channel Gateway était « nulle » et de « nul effet ». 

« Ça serait bien qu’on entende parler de lui tous les six mois »

Un homme de 43 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou à payer une amende de 400 euros pour ne pas avoir signaler ses changements d’adresse. Originaire de Tsingoni, le prévenu a vécu plusieurs années à Bordeaux (Gironde). Il y a enchaîné les condamnations pour des vols, du recel d’objets volés, mais surtout pour un viol avec arme. Pour ce dernier, il a écopé de douze ans de réclusion et fait l’objet d’une inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes), qui l’oblige à se présenter au commissariat ou à la gendarmerie tous les six mois. C’est le non respect de cette disposition qui lui vaut un retour au tribunal, ce mardi matin. Car depuis son retour à Mayotte en 2017, « je suis le seul à m’occuper de ma mère », il n’a plus fait parler de lui, à la fois pour des faits judiciaires, mais aussi auprès des forces de l’ordre dans le cadre de ses obligations. « Ça serait bien qu’on entende parler de lui tous les six mois, au moins pour se signaler », a fait remarquer le substitut du procureur, Paul Thibault. Le tribunal a suivi ses réquisitions, à savoir une amende 400 euros qui servira de rappel à l’ordre. 

Guérir des malades au moyen des versets du Coran

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Telle est la définition de la « Roqiya » ou médecine prophétique qui veut que le Coran soit une guérison, et non un médicament, pour chaque croyant et pour n’importe quelle maladie. Une pratique qui se développe grandement à Mayotte depuis quelques années, non sans certains revers, que l’autorité cadiale surveille de très près.

Dans quel cas de figure intervient la médecine prophétique ? À Mayotte, il existe différents cas d’école dans le recours à la « Roqia ». Il y a toujours le (la) patient (e) en proie à la maladie devant laquelle la médecine conventionnelle admet ne pas avoir de solution ou d’explication. Celle-ci peut être de type physique ou psychologique. Dans le désespoir, les proches se dirigent vers des référents spirituels (cadis, responsables de moquées, grandes autorités religieuses villageoises, etc.) Et pour cause ? En pareilles circonstances, les us et coutumes locales veulent qu’il s’agisse d’une manifestation du malin (santan) ou de sorcellerie. Depuis peu, il est également admis que les conséquences de la modernisation rapide de la société engendrent des problèmes nouveaux dépassant certaines personnes (les laissés pour compte de la marche forcée vers l’occidentalisation) au point qu’elles développent des nouvelles formes de pathologies. Il y a aussi le bouche à oreille qui fonctionne bien au point que les cabinets de certains « Raqi » réputés pour leur efficacité sont pris d’assaut au quotidien, autant que les cabinets des médecins libéraux ou hospitaliers.

Installé dans les hauteurs du quartier Bambao à Labattoir, Soibaha est l’un de ces « Raqi » de référence à Mayotte. « L’islam nous enseigne que le Coran dans son entier est une guérison (mais pas un remède) pour les malades et les croyants auxquels Allah (Dieu) accorde sa miséricorde. Les personnes qui nous consultent souffrent de maux correspondant à des cas de possession avérée, c’est-à-dire que le corps se trouve sous l’emprise totale d’un autre corps immatériel. Ce dernier peut aller jusqu’à occasionner des actes irrationnels, transformer une personne habituellement calme à un être hyper violent qui finira par regretter amèrement les dégâts qu’il aura causé à ses proches ou autrui au cours de son dédoublement de personnalité » explique-t-il, avant d’interroger, « comment voulez-vous que la médecine moderne solutionne des cas pareils » ? À l’inverse d’autres religions, l’Islam se veut être une réponse à l’ensemble des difficultés que peuvent rencontrer les croyants. C’est à ce titre que différents versets du Coran ont vocation à guérir certains types de maladies. Selon des témoignages recueillis auprès de certaines personnalités religieuses, la « Roqiya » aurait été portée à la connaissance du prophète par certains de ces disciples originaires de Médine. Il aurait alors demandé à ce qu’on lui présente toutes les différentes méthodes utilisées pour guérir les malades.

Le monde local de la « Roqiya » n’est pas un long fleuve tranquille

Celles-ci prenaient appui sur des passages de la Thora et la Bible, notamment en référence aux exploits de Moïse en Egypte face à Pharaon. Il aurait recommandé de ne pratiquer la « Roqiya » que sur la base de versets coraniques et de certaines invocations. De là naquit une jurisprudence musulmanes en la matière, avec des règles très strictes qui interdisent toute association de cette pratique avec des êtres créés par Dieu (humains, djinns, esprits sataniques, objets animés ou inanimés), avec des lieux (sanctuaires et autres endroits sacrés) ou des objets tels que les talismans divers et variés. Le non respect de ces 3 règles équivaut à un « Shirkh » (pécher). L’usage de certaines plantes bien répertoriées pour leurs effets positifs est à peine toléré.

Dès lors, on comprend bien l’approche de l’institution cadiale (autorité musulmane officielle à Mayotte) face au développement de la médecine prophétique dans notre département avec l’obligation faite aux « raqi » mahorais de signer une convention et respecter une charte déontologique. À Mayotte où le synchronisme religieux est la grande règle, le recours aux voyants, astrologues, tradipraticiens et autres guérisseurs, est monnaie courante. Des pratiques illicites aux yeux des « raqi thérapeutes » qui entendent les éradiquer. Il convient de constater que sur ce chapitre, ils ont plutôt du pain sur la planche.

Le monde de la « Roqiya » à Mayotte n’est pas un long fleuve tranquille, loin de là. Il a ses bizarreries propres, ses querelles de « raqi» et surtout ses dérives que beaucoup dénoncent. Si dans la règle, il ne peut être fait usage que de versets du Coran, dans la pratique, des divergences existent d’un Raqi thérapeute à un autre. Cela s’explique en particulier par la formation initialement reçue par les uns et les autres, en fonction de leur zone géographique d’origine. En effet, dans certains pays musulmans la formation d’un « raqi » peut être longue, 6 années en moyenne. Ce n’est pas le cas de tous ceux qui pratiquent la médecine prophétique à Mayotte. Un bon nombre aurait appris dans le tas au contact avec d’autres notamment en Métropole. L’exercice de la « Roqiya » se matérialise par des séances d’exorcisme dont le nombre et la durée varient selon le patient. « Les versets coraniques les plus efficaces demeurent ceux référencés comme ayant été utilisés par Moïse (Moussa) contre le pharaon dans l’Egypte antique. Mais comme dans la médecine moderne, les cas de récidives ne sont pas à exclure, tout dépendant de la nature du corps étranger invisible qui embête le patient », indique Soibaha le « Raqi thérapeute » de Labattoir.

Le captage, une technique qui ne fait pas l’unanimité

Depuis quelques années, il a recours à une technique dite de « captage » d’esprits malfaisants. Celle-ci aurait été introduite à Mayotte en 2011 par un certain Abdou Raouf Ben Alima. Elle consisterait à transférer sur un assistant du « Raqi thérapeute », à l’aide des versets du Coran et de certaines invocations, l’esprit malfaisant (qui quitte alors le corps du malade) afin qu’il s’exprime verbalement avant qu’il ne soit contraint à se soumettre définitivement à la foi musulmane sous peine d’être anéanti. Elle apporterait des résultats probants dans 80 % des cas, avec des effets rapides sur les patients. Et si cet aspect ne souffre d’aucune contestation, la technique ne reste pas moins très contestée par bon nombre de pratiquants de la médecine prophétique qui lui reprochent sa proximité avec les esprits maléfiques. C’est le cas d’Abdoul-Anziz, un autre « Raqi thérapeute » (formation préalable de 6 ans) d’origine tanzanienne, qui estime que le captage rend trop dépendant le patient guéri par ce moyen. « Il n’y a qu’une minorité de savants musulmans qui accepte cette méthode, et encore sous certaines conditions. Son principal inconvénient est que la personne guérie va continuer à interpréter chaque événement de sa vie comme étant le fruit d’un esprit obscure. Il va vouloir consulter le « Raqi » pour n’importe quoi, le chat qui a fait tomber une assiette dans la cuisine, le chien qui aboie trop, etc. Et là il y a une déconnexion évidente entre le croyant et son créateur or le prophète Mahomet nous recommande, dans ce genre de cas, d’énoncer simplement certaines invocations. Lorsque la situation débouche sur cette configuration où le patient croit plus en son Raqi qu’à Allah et à la souna de son prophète, le captage s’écarte de la sphère de la Roqiya, on n’est plus dans la guérison au moyen de la parole divine contenue dans le Coran car la personne guérie doit normalement retrouver son autonomie, continuer à prier Dieu et non s’écarter du chemin tracé par Mahomet ».

En matière de dérives dénoncées auprès de l’autorité cadiale à Mayotte, il y a pire ! Il est fait état d’attouchements sur des patientes par des Raqis sous prétexte de soins, notamment par la pose d’écritures coranique sur des parties intimes. Sur ce cas précis, la jurisprudence musulmane est claire, « nul ne peut prodiguer des soins à une patiente hors de la présence d’un membre de sa famille. »

En y mettant de l’ordre dans ce capharnaüm, l’autorité cadiale retrouve sa place de référant spirituel et sociale dans la société mahoraise en mouvement et sujette à de multiples bouleversements.

Le directeur général de Ladom, Saïd Ahamada en déplacement à Mayotte

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Saïd Ahamada, directeur général de Ladom (L’Agence de l’outre-mer pour la mobilité), sera en déplacement officiel à Mayotte du 26 au 28 septembre. Sa mission revêt deux objectifs principaux, celui de rencontrer l’équipe locale de Ladom et de rencontrer les principaux partenaires de l’Agence. Plus généralement, il s’agira pour lui de parler de Ladom 2024 et des missions nouvelles de continuité territoriale confiées par le gouvernement à l’Agence à la suite des annonces du Ciom (comité interministériel des Outre-mer).

Une fin de non-recevoir pour le nom « steak végétal »

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La loi étiquetage du 10 juin 2020 interdit pour les denrées alimentaires végétales l’emploi de dénomination utilisées pour désigner usuellement des denrées alimentaires d’origine animale. Le décret pris en application a été publié le 22 juin 2022. Le Conseil d’État a toutefois suspendu sa mise en œuvre après examen des recours déposés. Le gouvernement a donc travaillé à l’élaboration d’un nouveau projet de décret, tenant compte des observations du Conseil d’État, qui se substitue au précédent. Ce nouveau projet de décret encadre l’emploi des dénominations désignant traditionnellement des denrées alimentaires d’origine animale pour la description, la commercialisation ou la promotion des denrées à base de protéines végétales fabriquées et commercialisées sur le territoire français. Les denrées visées par le projet de décret sont celles incorporant des protéines végétales.

Il fixe la liste des termes dont l’utilisation est interdite pour la désignation des denrées alimentaires comportant des protéines végétales et la liste des termes autorisés pour la désignation des denrées alimentaires d’origine animale pouvant contenir des protéines végétales, ainsi que la part maximale de protéines végétales que peuvent contenir les denrées pour lesquelles ces termes sont utilisés. En outre, le projet de texte prévoit des sanctions en cas d’infraction à ses dispositions, un délai d’entrée en vigueur de trois mois après sa publication pour laisser aux opérateurs le temps d’adapter leur étiquetage, ainsi que la possibilité de commercialiser les denrées fabriquées ou étiquetées avant son entrée en vigueur, jusqu’à épuisement des stocks et au plus tard un an à compter de sa publication. Ce projet de décret a été notifié le 23 août 2023 à la Commission européenne. Le projet de texte pourra être signé et publié trois mois après la date de sa notification auprès de la Commission, sous réserve des éventuelles réactions de cette dernière. Pour le ministre de l’Agricultre, Marc Fesneau : « ce nouveau projet de décret traduit notre volonté de mettre fin aux allégations trompeuses comme prévu par la loi (…). C’est un enjeu de transparence et de loyauté ».

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes