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Possible recrudescence de la présence de physalies à Mayotte

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Ce phénomène n’est pas nouveau surtout en cette saison, mais une augmentation des signalements de ce qui est vraisemblablement des physalies a été constaté ces dernières semaines. Des observations ont été relevées dans un certain nombre de communes, particulièrement dans le secteur Sud de l’île. Si vous observez ces animaux en mer ou échoués, n’hésitez pas à faire remonter l’information au Parc naturel marin, photo à l’appui à l’adresse parcmarin.mayotte@ofb.gouv.fr. « Même si le risque d’une brûlure mortelle reste faible, nous vous encourageons à prendre les précautions nécessaires lors de vos activités nautiques afin d’éviter tout accident. Surtout, ne les touchez pas, même échouées les physalies restent venimeuses un certain temps », averti le parc naturel marin de Mayotte au travers d’une communication.

Cafés bénévoles de l’Adie les 11 et 13 septembre

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L‘Adie recherche des bénévoles pour accompagner les entrepreneurs locaux. Pour devenir bénévole à l’Adie, il n’y a pas de profil type. L’organisme accueille des bénévoles de toute expérience et savoir-faire, en activité ou à la retraite, étudiants ou eux-mêmes chefs d’entreprise. Si vous souhaitez apporter votre contribution à une cause qui change des vies, dynamise le territoire et crée des emplois, participez aux moments « cafés bénévoles », en agence, pour vous informer sur le bénévolat. L’inscription se réalisé via ce lien : https://urlz.fr/no59. Le lundi 11 septembre, l’atelier aura lieu à l’agence de Kawéni de 10h à 12h et le mercredi 13 septembre à Dzoumogné, aux mêmes horaires.

Quinze citernes d’eau arrivent à Mayotte

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Lors de sa visite ce week-end, le ministre délégué aux Outre-mer, avait annoncé l’arrivée de citernes. Ce dimanche, ce sont quinze citernes et un camion avitailleur qui sont arrivés à Mayotte. Ces équipements permettront de distribuer de l’eau en tout point du département en cas de défaillance ponctuelle du réseau. « Entreposées au RSMA, elles seront alimentées en eau potable, avec un protocole sanitaire strict », précise la préfecture.

« Il nous faut rester sereins car ce n’est que le début »

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Thierry Denoyelle, directeur académique du rectorat de Mayotte, Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, et Dominique Gratianette, secrétaire général du rectorat, ont rappelé les enjeux de l’académie pour cette rentrée entamée il y a une deux semaines maintenant.

Alors qu’il juge que cette rentrée de septembre 2023 « s’est bien passée », Jacques Mikulovic n’a pas éludé les difficultés auxquelles l’académie mahoraise doit faire face, notamment la pénurie d’eau qui touche toute l’île. Devant les chefs d’établissements réunis à Dembéni, ce mardi après-midi, le recteur de Mayotte veut garder un cap, l’acquisition des savoirs fondamentaux « quoi qu’il en coûte ».

Crise de l’eau

C’était le premier sujet abordé et la fermeture temporaire du lycée Younoussa-Bamana, pendant deux jours, est venu rappeler que la rentrée 2023 n’est décidément pas comme les autres. Branché sur le mauvais conduit, l’établissement de Mamoudzou retrouve son réseau d’origine, ce mercredi matin. « Il nous faut rester sereins car ce n’est que le début. Si saison des pluies il y a, ça sera guère avant le mois de décembre. On a donc trois mois de gestion quotidienne difficile », lance Jacques Mikulovic, ce mardi, aux chefs d’établissement et à ses équipes réunis au CUFR de Dembéni. Il rappelle que seuls les collèges de Passamaïnty et M’gombani ne sont pas sur le chemin de l’eau parmi les établissements secondaires, une caractéristique qu’il espère voir disparaître « au 15 septembre » grâce à des travaux. Pour le premier degré, ce n’est pas encore ça. « On s’est aperçu qu’une quarantaine ne sont pas encore équipées de cuves », constate le recteur, rappelant qu’il s’agit d’une compétence communale. Concernant les établissements qui sont pourvus, « on va voir la capacité. Est-ce qu’elles pourront tenir 48 heures ? », s’interroge le représentant de l’Éducation nationale, n’excluant pas l’installation d’autres cuves ou de regrouper les cours sur une matinée s’il y avait de grandes difficultés.

Des enseignants qui répondent à l’appel

Il y avait une interrogation majeure pour cette rentrée 2023. Est-ce qu’il y aura du monde devant les élèves pour faire classe ? Le rectorat s’en sort pas trop mal avec 39 postes vacants sur les 3.476 qui existent à Mayotte dans le premier degré. Dans le secondaire, il n’y a pas à proprement parler de postes vacants, mais 105 BMP (blocs de moyens provisoires) qui ne sont pas encore fournis, dont 29 en lycée professionnel. Pour continuer à suivre la courbe démographique, il a été rappelé l’importance de « former localement ».

Violences à Mamoudzou

Il a été à peine évoquer, mais depuis la rentrée, les rixes entre le rond-point Baobab et le lycée Younoussa-Bamana empoisonnent la vie des lycéens et celle des collégiens se rendant au collège M’gombani. Les parents d’élèves de Doujani ont même bloqué leur collège, ce lundi matin, pour alerter sur le sort de leurs enfants. Jacques Mikulovic dit « en avoir ras-le-bol de cette violence ». Il les a même corrélés aux résultats de l’académie. Car si la réussite au baccalauréat général est de 72,7% à Mayotte, une autre statistique traduit les difficultés du territoire, l’automaticité de la lecture au cours de la Journée défense et citoyenneté. 74,4% des Mahorais de 18 ans qui y sont invités peinent dans cet exercice, alors que c’est le taux est entre 7% et 10% en métropole. « Les rapports sociaux tels qu’ils s’expriment aujourd’hui sont des mauvais indicateurs des compétences sociales qu’on a pu instruire », estime le recteur, qui n’est pas favorable à l’ouverture « d’un collège ou un lycée dans chaque quartier » pour résoudre les problèmes de violence. « Est-ce qu’on va apprendre à nos jeunes à vivre ensemble ? », s’inquiète-il.

« Académie expérimentale »

C’est le credo du recteur, il veut une amélioration de l’acquisition des savoirs fondamentaux « quoi qu’il en coûte », reprenant l’expression d’Emmanuel Macron. A ses côtés, graphique à l’appui, le directeur académique Thierry Denoyelle montre les courbes vertigineuses des évaluations en mathématiques et français dans les écoles mahoraises. Pour contrer cela, Jacques Mikulovic veut faire de Mayotte « une académie expérimentale ». « On est dans une académie d’opportunités, pour vous, toutes fonctions confondues. C’est un des rares lieux où les gamins ont une considération éducative. Comment on le transforme après en s’assurant qu’en sortant de chez nous ils ont acquis un minimum de compétences scolaires et sociales ? », insiste-il, se disant ouvert aux initiatives.

Crise de l’eau : une manifestation prévue ce samedi

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Un appel à manifestation vient d’être lancé sur les réseaux sociaux pour ce samedi 9 septembre. Le rendez-vous est donné à 8h devant la Société mahoraise des eaux (SMAE) à Kawéni. Un parcours est fixé, avec un passage devant la préfecture de Mayotte et une arrivée place Zakia Madi, à Mamoudzou. « Nos factures d’eaux débordent sur cette île assoiffée et déshydratée », peut-on lire sur le flyer annonçant la manifestation, arborant l’hashtag « #Mayotteasoif ».

D’après leur flyer, les organisateurs de la manifestation organisent cet événement « pour que le gouvernement puisse » : donner l’accès à l’eau potable pour tous à Mayotte de façon immédiate (régulation du prix des packs d’eau, arrête des paiements et abonnements des facteurs d’eau, mise à disposition de pastilles de purification d’eau ; respecter les heures de coupures et une plus grande réactivité pour régler les anomalies du réseau ; donner une plus grande transparence au niveau des actions entreprises, « nous voulons de la communication, des deadlines, des budgets » ; aboutir aux promesses non tenues de 2017 ; attribuer une vraie punition des abus d’utilisation excessive d’eau du réseau ; déployer le plan Orsec (Organisation de la réponse de sécurité civile). Un code vestimentaire est également demandé, comme expliqué sur le support de communication : « noir (pour le deuil), bleu (pour l’eau) ou blanc (pour la solidarité) ».

Cultures et captages illégaux : une opération démolition à Combani

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Une opération de destruction de cultures et de captages d’eau illégaux s’est déroulée, ce mardi matin, dans la forêt de Majimbini, à Combani. Un micro-barrage installé sur la rivière Mroni Mouala, ainsi qu’un hectare et demi de cultures illégales ont été détruites, au cœur de ce bassin versant de la retenue collinaire.

Trophées du Tourisme : Michel Madi : « Important de valoriser les acteurs du tourisme »

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Les premiers trophées du Tourisme de Mayotte seront le point d’orgue du salon du Tourisme qui se tient cette fin de semaine à Mamoudzou, sur la place de la République. Animé par Anli Bedja, l’événement est à ne pas manquer samedi soir, de 17h à 20h. Michel Madi, le directeur de l‘agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), répond à trois questions sur cette première.

Flash Info : Pouvez-vous nous expliquer l’objectif de ces trophées ?

Michel Madi : L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), en partenariat avec la Somapresse (la société éditrice de Flash Infos et Mayotte Hebdo), et sur financement du Département de Mayotte et de la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), organise pour la première année les trophées du Tourisme. Ils se dérouleront pendant le week-end du salon du Tourisme, soit ce samedi 9 septembre. L’événement vise trois objectifs précis, dont valoriser les opérateurs de tourisme et de loisirs qui ont fait le choix d’investir dans ces activités-là à Mayotte. Et par les temps qui courent, avec la situation que nous connaissons aujourd’hui, ils peuvent être qualifiés de valeureux. Il était donc important pour nous de reconnaître le travail qu’ils font sur le terrain. Ces trophées seront également un moment pour réunir le monde économique et de surcroît le monde touristique pour que nous ayons ensemble un espace d’échange, un espace festif entre acteurs du tourisme. Et, dernier objectif, il s’agit d’encourager et d’impulser la consommation du tourisme local par les résidents mahorais. Par conséquent, ces trophées vont nous permettre de faire connaître certaines activités, certaines offres de tourisme et de loisirs à destination de la population de Mayotte.

F.I. : Comment sont sectionnés les nominés ?

M.M. : La sélection s’est faite à partir d’un jury que nous avons mis en place. Il est constitué d’une douzaine de personnalités issues du monde économique, de la finance, de l’environnement, du contrôle du travail, etc… Nous avons réuni une douzaine de spécialistes qui nous permettront d’identifier cinq nominés, un par catégorie professionnelle. Sur la base de ces cinq nominés, il y a un vote du public sur le site tourisme.yt, lequel nous permettra de designer les lauréats en addition du vote du jury.

F.I. : Pourquoi la valorisation des acteurs du tourisme est si importante à vos yeux ?

M.M. : Nous traversons une période très difficile à Mayotte en ce moment qui impacte tous les secteurs d’activité, et les acteurs du tourisme ne sont pas épargnés. Je dirai même qu’ils sont en première ligne face à ces difficultés. Il est donc important de les valoriser et de les soutenir. Donc faire ces trophées, c’est notre manière à nous de les soutenir et leur dire qu’ils ne sont pas seuls. Les acteurs institutionnels que sont le Département et l’agence d’attractivité et de développement touristique sont là pour faire le nécessaire en termes de soutien. Les soutenir, c’est également passer ce message auprès de la population pour qu’elle devienne consommatrice de ces activités et permettre à Mayotte de passer ce cap très compliqué pour l’économie et le développement local.

Tribune : « Ces Jeux des Iles ont été bien plus qu’une compétition »

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Observateur attentif du monde sportif mahorais, Hirachidine Combo a suivi les onzièmes Jeux des Iles de l’océan Indien, à Madagascar. Alors qu’il nous avait envoyé un message d’encouragement avant le début de la compétition, le vendredi 25 août, l’ex-champion du monde de kick-boxing rappelle aux athlètes qu’ils sont devenus des « ambassadeurs de notre île ». Pour rappel, même si elle a fini à la dernière place du tableau des médailles, la délégation mahoraise n’en a jamais rapporté autant (39).

« Aujourd’hui, je suis comblé de fierté en m’adressant à la formidable délégation sportive mahoraise qui a rayonné lors des Jeux des Îles de l’océan Indien à Madagascar. Vous avez dépassé toutes les attentes, vous élevant au-delà des médailles pour incarner la pure essence de l’inspiration.

En 2023, ces Jeux ont été bien plus qu’une compétition. Ils ont été le théâtre d’une détermination inébranlable, d’un talent incandescent et d’une passion inextinguible. Vous avez porté les couleurs de Mayotte avec une fierté éclatante, rappelant au monde que la grandeur n’est pas mesurée en kilomètres carrés, mais en cœurs déterminés. Chacun d’entre vous est devenu un ambassadeur de notre île, portant sur vos épaules la richesse de notre culture et de notre héritage.

Que vous ayez conquis des médailles d’or, d’argent, de bronze, ou que vous ayez simplement transcendé vos propres limites, votre contribution à cette aventure sportive est inestimable. Vous avez rappelé à tous que le sport n’est pas seulement une compétition, mais une source de fierté, d’unité et d’inspiration pour notre communauté. Vous êtes l’exemple vivant de la maxime : « Rien n’est impossible lorsque l’on se fixe des objectifs ambitieux et que l’on travaille dur pour les atteindre ».

« Continuer notre quête de succès »

Rappelez-vous, ces Jeux de 2023 ne sont qu’une étape sur notre chemin vers l’excellence sportive. En 2027, les Jeux des Îles se dérouleront aux Comores, et nous aurons l’opportunité de continuer notre quête de succès. J’ai une confiance absolue que vous continuerez à porter haut les couleurs de Mayotte, travaillant encore plus ardemment pour atteindre de nouveaux sommets.

Ensemble, en tant que communauté sportive mahoraise, notre force est sans pareille. L’avenir nous tend les bras, et je suis convaincu que vous continuerez à allumer la flamme de l’espoir, de la fierté d’appartenance et de la détermination dans les cœurs des générations futures.

Félicitations encore pour vos accomplissements exceptionnels, et que cette lueur d’espoir, de fierté d’appartenance et de détermination continue de briller parmi nous. Nous sommes tous unis derrière vous, impatients de découvrir les merveilles que l’avenir vous réserve.

Vive le sport mahorais, et que notre belle île de Mayotte continue de rayonner dans le monde entier ! »

Procès en diffamation du port : Mayotte Channel Gateway déboutée

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La plainte de Mayotte Channel Gateway contre l’Union maritime de Mayotte et Norbert Martinez n’a finalement pas abouti. Elle n’aura que mis en exergue l’antagonisme qui règne sur le port de Longoni.

Les juges ont statué, ce mardi, sur l’affaire qui oppose la société Mayotte Channel Gateway, gérée par Ida Nel, et d’autres acteurs du port de Longoni. Ces derniers étaient poursuivis pour avoir affirmé que le délégataire s’est appuyé sur un faux document pour leur imposer une grille tarifaire qu’ils contestaient. La requête pour diffamation de MCG a finalement été déclarée « nulle » et de « nul effet ». 

Est-ce que l’Union maritime de Mayotte et son président Norbert Martinez ont diffamé le délégataire du port de Longoni sur l’antenne de Mayotte 1ere, le 16 mai 2022 ? Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a estimé que la requête de Mayotte Channel Gateway (MCG) était finalement « nulle » et de « nul effet », ce mardi 5 septembre. La principale difficulté dans ce dossier concerne le fameux document daté de 2016 brandi par Mayotte Channel Gateway pour établir les tarifs imposés aux acteurs du port de Longoni. Pour l’Union maritime et Norbert Martinez, c’est clair, il s’agissait d’un faux en écriture publique. Sa légalité est d’ailleurs toujours contestée via une procédure devant le tribunal administratif, tandis que l’enquête pénale pour faux et usage de faux, lancée en juillet 2021, est toujours en cours. Le délai pour une plainte en diffamation étant restreint, les juges n’ont pas attendu de savoir si c’est un vrai ou non, et avaient retenu l’affaire le 4 juillet dernier, après de multiples renvois. A cette occasion, la société MCG avait pourtant essayé de convaincre le tribunal correctionnel de Mamoudzou en affirmant que le document est authentique, même si l’original n’a jamais été retrouvé dans les archives du Département. Ida Nel, qui est venue en personne, mettait ce différend judiciaire sur le compte « d’un petit groupe » de mécontents qui n’a jamais accepté une hausse des tarifs que la délégataire justifie par des investissements à réaliser sur le port, principale porte d’entrée des marchandises sur l’île. 

Une expertise mise en doute

Son avocat, maître Benoit Jorion, avait expliqué que c’est en rangeant les affaires d’un ancien collaborateur, en 2021, que sa cliente est tombée sur ce document. Y sont apposés la signature du président du conseil départemental de l’époque, ainsi que la Marianne (un sceau administratif). Cette signature, examinée par une « soi-disant experte » selon maître Jorion, a été reconnue comme contrefaite. Mais l’avocat avait avancé qu’il est impossible de faire un réel examen graphologique sur une photocopie et qu’un graphologue n’est pas un expert reconnu contrairement à l’expert en écriture. « Cette expertise ne vaut rien scientifiquement », avait-il dénoncé.  

Du côté de l’avocat de Norbert Martinez et de l’Union, maître Michaël Chehab avait rappelé que le fameux arrêté est arrivé au moment opportun. Ida Nel et sa société étaient sous le coup de plusieurs mises en demeure, à cause de la tarification élevée sur le port. Elle aurait fait par la suite usage de ce document plusieurs fois lors de contentieux juridiques. L’avocat a également plaidé la nullité de la procédure, arguant que l’article 31 de la loi sur la liberté de la presse 1981 n’est pas celui qu’il fallait saisir dans cette affaire. Celui-ci protège « un citoyen chargé d’un service ou d’un mandat public temporaire ou permanent ». Selon le défenseur, il faut que ce citoyen « ait les prérogatives de la puissance publique » et que ce n’est pas le cas de la société délégataire. Il avait demandé la relaxe à la fois de l’Union maritime de Mayotte et de son représentant. Du côté d’Ida Nel, ses deux avocats avaient demandé 40.000 euros de dommages et intérêts à payer solidairement à la société MCG et 20.000 euros en totalité pour les frais de justice. 

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a finalement décidé que la requête pour diffamation de la part de Mayotte Channel Gateway était « nulle » et de « nul effet ». 

« Ça serait bien qu’on entende parler de lui tous les six mois »

Un homme de 43 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou à payer une amende de 400 euros pour ne pas avoir signaler ses changements d’adresse. Originaire de Tsingoni, le prévenu a vécu plusieurs années à Bordeaux (Gironde). Il y a enchaîné les condamnations pour des vols, du recel d’objets volés, mais surtout pour un viol avec arme. Pour ce dernier, il a écopé de douze ans de réclusion et fait l’objet d’une inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes), qui l’oblige à se présenter au commissariat ou à la gendarmerie tous les six mois. C’est le non respect de cette disposition qui lui vaut un retour au tribunal, ce mardi matin. Car depuis son retour à Mayotte en 2017, « je suis le seul à m’occuper de ma mère », il n’a plus fait parler de lui, à la fois pour des faits judiciaires, mais aussi auprès des forces de l’ordre dans le cadre de ses obligations. « Ça serait bien qu’on entende parler de lui tous les six mois, au moins pour se signaler », a fait remarquer le substitut du procureur, Paul Thibault. Le tribunal a suivi ses réquisitions, à savoir une amende 400 euros qui servira de rappel à l’ordre. 

Guérir des malades au moyen des versets du Coran

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Telle est la définition de la « Roqiya » ou médecine prophétique qui veut que le Coran soit une guérison, et non un médicament, pour chaque croyant et pour n’importe quelle maladie. Une pratique qui se développe grandement à Mayotte depuis quelques années, non sans certains revers, que l’autorité cadiale surveille de très près.

Dans quel cas de figure intervient la médecine prophétique ? À Mayotte, il existe différents cas d’école dans le recours à la « Roqia ». Il y a toujours le (la) patient (e) en proie à la maladie devant laquelle la médecine conventionnelle admet ne pas avoir de solution ou d’explication. Celle-ci peut être de type physique ou psychologique. Dans le désespoir, les proches se dirigent vers des référents spirituels (cadis, responsables de moquées, grandes autorités religieuses villageoises, etc.) Et pour cause ? En pareilles circonstances, les us et coutumes locales veulent qu’il s’agisse d’une manifestation du malin (santan) ou de sorcellerie. Depuis peu, il est également admis que les conséquences de la modernisation rapide de la société engendrent des problèmes nouveaux dépassant certaines personnes (les laissés pour compte de la marche forcée vers l’occidentalisation) au point qu’elles développent des nouvelles formes de pathologies. Il y a aussi le bouche à oreille qui fonctionne bien au point que les cabinets de certains « Raqi » réputés pour leur efficacité sont pris d’assaut au quotidien, autant que les cabinets des médecins libéraux ou hospitaliers.

Installé dans les hauteurs du quartier Bambao à Labattoir, Soibaha est l’un de ces « Raqi » de référence à Mayotte. « L’islam nous enseigne que le Coran dans son entier est une guérison (mais pas un remède) pour les malades et les croyants auxquels Allah (Dieu) accorde sa miséricorde. Les personnes qui nous consultent souffrent de maux correspondant à des cas de possession avérée, c’est-à-dire que le corps se trouve sous l’emprise totale d’un autre corps immatériel. Ce dernier peut aller jusqu’à occasionner des actes irrationnels, transformer une personne habituellement calme à un être hyper violent qui finira par regretter amèrement les dégâts qu’il aura causé à ses proches ou autrui au cours de son dédoublement de personnalité » explique-t-il, avant d’interroger, « comment voulez-vous que la médecine moderne solutionne des cas pareils » ? À l’inverse d’autres religions, l’Islam se veut être une réponse à l’ensemble des difficultés que peuvent rencontrer les croyants. C’est à ce titre que différents versets du Coran ont vocation à guérir certains types de maladies. Selon des témoignages recueillis auprès de certaines personnalités religieuses, la « Roqiya » aurait été portée à la connaissance du prophète par certains de ces disciples originaires de Médine. Il aurait alors demandé à ce qu’on lui présente toutes les différentes méthodes utilisées pour guérir les malades.

Le monde local de la « Roqiya » n’est pas un long fleuve tranquille

Celles-ci prenaient appui sur des passages de la Thora et la Bible, notamment en référence aux exploits de Moïse en Egypte face à Pharaon. Il aurait recommandé de ne pratiquer la « Roqiya » que sur la base de versets coraniques et de certaines invocations. De là naquit une jurisprudence musulmanes en la matière, avec des règles très strictes qui interdisent toute association de cette pratique avec des êtres créés par Dieu (humains, djinns, esprits sataniques, objets animés ou inanimés), avec des lieux (sanctuaires et autres endroits sacrés) ou des objets tels que les talismans divers et variés. Le non respect de ces 3 règles équivaut à un « Shirkh » (pécher). L’usage de certaines plantes bien répertoriées pour leurs effets positifs est à peine toléré.

Dès lors, on comprend bien l’approche de l’institution cadiale (autorité musulmane officielle à Mayotte) face au développement de la médecine prophétique dans notre département avec l’obligation faite aux « raqi » mahorais de signer une convention et respecter une charte déontologique. À Mayotte où le synchronisme religieux est la grande règle, le recours aux voyants, astrologues, tradipraticiens et autres guérisseurs, est monnaie courante. Des pratiques illicites aux yeux des « raqi thérapeutes » qui entendent les éradiquer. Il convient de constater que sur ce chapitre, ils ont plutôt du pain sur la planche.

Le monde de la « Roqiya » à Mayotte n’est pas un long fleuve tranquille, loin de là. Il a ses bizarreries propres, ses querelles de « raqi» et surtout ses dérives que beaucoup dénoncent. Si dans la règle, il ne peut être fait usage que de versets du Coran, dans la pratique, des divergences existent d’un Raqi thérapeute à un autre. Cela s’explique en particulier par la formation initialement reçue par les uns et les autres, en fonction de leur zone géographique d’origine. En effet, dans certains pays musulmans la formation d’un « raqi » peut être longue, 6 années en moyenne. Ce n’est pas le cas de tous ceux qui pratiquent la médecine prophétique à Mayotte. Un bon nombre aurait appris dans le tas au contact avec d’autres notamment en Métropole. L’exercice de la « Roqiya » se matérialise par des séances d’exorcisme dont le nombre et la durée varient selon le patient. « Les versets coraniques les plus efficaces demeurent ceux référencés comme ayant été utilisés par Moïse (Moussa) contre le pharaon dans l’Egypte antique. Mais comme dans la médecine moderne, les cas de récidives ne sont pas à exclure, tout dépendant de la nature du corps étranger invisible qui embête le patient », indique Soibaha le « Raqi thérapeute » de Labattoir.

Le captage, une technique qui ne fait pas l’unanimité

Depuis quelques années, il a recours à une technique dite de « captage » d’esprits malfaisants. Celle-ci aurait été introduite à Mayotte en 2011 par un certain Abdou Raouf Ben Alima. Elle consisterait à transférer sur un assistant du « Raqi thérapeute », à l’aide des versets du Coran et de certaines invocations, l’esprit malfaisant (qui quitte alors le corps du malade) afin qu’il s’exprime verbalement avant qu’il ne soit contraint à se soumettre définitivement à la foi musulmane sous peine d’être anéanti. Elle apporterait des résultats probants dans 80 % des cas, avec des effets rapides sur les patients. Et si cet aspect ne souffre d’aucune contestation, la technique ne reste pas moins très contestée par bon nombre de pratiquants de la médecine prophétique qui lui reprochent sa proximité avec les esprits maléfiques. C’est le cas d’Abdoul-Anziz, un autre « Raqi thérapeute » (formation préalable de 6 ans) d’origine tanzanienne, qui estime que le captage rend trop dépendant le patient guéri par ce moyen. « Il n’y a qu’une minorité de savants musulmans qui accepte cette méthode, et encore sous certaines conditions. Son principal inconvénient est que la personne guérie va continuer à interpréter chaque événement de sa vie comme étant le fruit d’un esprit obscure. Il va vouloir consulter le « Raqi » pour n’importe quoi, le chat qui a fait tomber une assiette dans la cuisine, le chien qui aboie trop, etc. Et là il y a une déconnexion évidente entre le croyant et son créateur or le prophète Mahomet nous recommande, dans ce genre de cas, d’énoncer simplement certaines invocations. Lorsque la situation débouche sur cette configuration où le patient croit plus en son Raqi qu’à Allah et à la souna de son prophète, le captage s’écarte de la sphère de la Roqiya, on n’est plus dans la guérison au moyen de la parole divine contenue dans le Coran car la personne guérie doit normalement retrouver son autonomie, continuer à prier Dieu et non s’écarter du chemin tracé par Mahomet ».

En matière de dérives dénoncées auprès de l’autorité cadiale à Mayotte, il y a pire ! Il est fait état d’attouchements sur des patientes par des Raqis sous prétexte de soins, notamment par la pose d’écritures coranique sur des parties intimes. Sur ce cas précis, la jurisprudence musulmane est claire, « nul ne peut prodiguer des soins à une patiente hors de la présence d’un membre de sa famille. »

En y mettant de l’ordre dans ce capharnaüm, l’autorité cadiale retrouve sa place de référant spirituel et sociale dans la société mahoraise en mouvement et sujette à de multiples bouleversements.

Le directeur général de Ladom, Saïd Ahamada en déplacement à Mayotte

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Saïd Ahamada, directeur général de Ladom (L’Agence de l’outre-mer pour la mobilité), sera en déplacement officiel à Mayotte du 26 au 28 septembre. Sa mission revêt deux objectifs principaux, celui de rencontrer l’équipe locale de Ladom et de rencontrer les principaux partenaires de l’Agence. Plus généralement, il s’agira pour lui de parler de Ladom 2024 et des missions nouvelles de continuité territoriale confiées par le gouvernement à l’Agence à la suite des annonces du Ciom (comité interministériel des Outre-mer).

Une fin de non-recevoir pour le nom « steak végétal »

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La loi étiquetage du 10 juin 2020 interdit pour les denrées alimentaires végétales l’emploi de dénomination utilisées pour désigner usuellement des denrées alimentaires d’origine animale. Le décret pris en application a été publié le 22 juin 2022. Le Conseil d’État a toutefois suspendu sa mise en œuvre après examen des recours déposés. Le gouvernement a donc travaillé à l’élaboration d’un nouveau projet de décret, tenant compte des observations du Conseil d’État, qui se substitue au précédent. Ce nouveau projet de décret encadre l’emploi des dénominations désignant traditionnellement des denrées alimentaires d’origine animale pour la description, la commercialisation ou la promotion des denrées à base de protéines végétales fabriquées et commercialisées sur le territoire français. Les denrées visées par le projet de décret sont celles incorporant des protéines végétales.

Il fixe la liste des termes dont l’utilisation est interdite pour la désignation des denrées alimentaires comportant des protéines végétales et la liste des termes autorisés pour la désignation des denrées alimentaires d’origine animale pouvant contenir des protéines végétales, ainsi que la part maximale de protéines végétales que peuvent contenir les denrées pour lesquelles ces termes sont utilisés. En outre, le projet de texte prévoit des sanctions en cas d’infraction à ses dispositions, un délai d’entrée en vigueur de trois mois après sa publication pour laisser aux opérateurs le temps d’adapter leur étiquetage, ainsi que la possibilité de commercialiser les denrées fabriquées ou étiquetées avant son entrée en vigueur, jusqu’à épuisement des stocks et au plus tard un an à compter de sa publication. Ce projet de décret a été notifié le 23 août 2023 à la Commission européenne. Le projet de texte pourra être signé et publié trois mois après la date de sa notification auprès de la Commission, sous réserve des éventuelles réactions de cette dernière. Pour le ministre de l’Agricultre, Marc Fesneau : « ce nouveau projet de décret traduit notre volonté de mettre fin aux allégations trompeuses comme prévu par la loi (…). C’est un enjeu de transparence et de loyauté ».

Miss Salouva Mayotte 2023 fait son retour !

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L’événement Miss Salouva Mayotte 2023 fait son grand retour cette année. « Célébrant la diversité, la grâce et l’affirmation de soi, l’élection Miss Salouva est plus qu’un simple concours de beauté », note le comité Miss Salouva sur leurs réseaux sociaux. C’est très engagé que le Comité Miss Salouva continue de s’attacher aux valeurs et à la beauté qui transcendent à travers le port du salouva. C’est également « l’occasion parfaite pour nos six magnifiques candidates de rayonner avec leur propre interprétation de l’élégance à la mahoraise », ajoute le comité. L’annonce du jour d’élection arrivera d’ici peu.

Du 18 au 20 septembre, un deuxième colloque « Mayotte en santé »

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Nariké M’sada, la Popam et le centre hospitalier de Mayotte organisent la deuxième édition du colloque « Mayotte en santé ». Il se déroulera les 18, 19 et 20 septembre au Pôle d’Excellence Rurale à Coconi. Pendant trois jours, les thèmes de la santé sexuelle, des maladies infectieuses émergentes et des addictions seront abordés lors de conférences et tables rondes. L’inscription est gratuite et obligatoire. Elle se fait sur le site www.narikemsada.fr/. Il est possible de s’inscrire soit en présentiel, soit en visioconférence sur les trois jours de colloque.

Des nouvelles coupures anticipées à Mamoudzou et Petite-Terre

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Les jours passent et se ressemblent pour les habitants de Mamoudzou et Petite-Terre. Voilà une semaine que des coupures anticipées interviennent trois, quatre ou cinq heures avant l’horaire théorique. C’était encore le cas, ce lundi, alors que le nouveau calendrier avec des coupures de 48 heures est en vigueur. « Les niveaux d’eau des réservoirs de tête sont très bas à cette heure, ce qui ne permet pas d’assurer la distribution normale d’eau jusqu’à 16 heures, heure à laquelle devrait intervenir la coupure dans le cadre des tours d’eau. Pour cette raison, les coupures d’eau dans les secteurs desservis par ces réservoirs doivent être anticipées à 13h30 », alertait la SMAE, lundi midi. Étaient concernés Cavani, Convalescence, Mtsapéré, Tzoundzou II, Vahibé, Majicavo-Koropa, Kangani, Tsingoni, Kahani, Sada, Mangajou, Ongoujou, Hajangoua, Hamouro, Bambo-Est, Mgnambani, Malamani, Tsimkoura, Moinatrindri Haut, Bouéni, Mbouenatsa, Passi-Kéli, Mronabéja, ainsi que tous les autres villages du Sud, Mamoudzou et Cavani-Mamoudzou. Ce n’est pas tout, en Petite-Terre, « les perturbations de la distribution et les manques d’eau qui en ont résulté en milieu de matinée jusqu’à présent sont dus à un incident technique intervenu cette nuit sur une partie importante de l’usine et qui a affecté la production ». Alors que la réparation devait être effectué dans la journée, le retour du service était prévu que ce mardi.

La police nationale de Mayotte accueille 70 nouveaux policiers

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Ce vendredi 1e septembre 2023, la direction territoriale de la police nationale (DTPN) de Mayotte a accueilli 70 nouveaux fonctionnaires de police au sein des différents services composant cette entité. Une partie de ces renforts a été reçue à la DTPN à Mamoudzou par le directeur, Laurent Simonin. En Petite-Terre, ils ont été reçus au STPAF par le directeur adjoint, Guinard Cordorch. Après une présentation de l’ensemble des filières et une séance de tir, certains d’entre eux étaient d’ores et déjà opérationnels pour renforcer les effectifs présents.

156.000 articles de contrefaçon saisis à Longoni en 2022

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Les services de la douane à Longoni sont situés au sein même du port.

Situé au Nord-est de Mayotte, le port de Longoni est un véritable hub commercial essentiel à l’activité de l’île. Si le port fait l’objet d’une délégation de service public dévolue à la société Mayotte Channel Gateway (MCG) – son fonctionnement est en partie rendu possible grâce aux services de la douane française. Cette branche des services publics est bien souvent méconnue du grand public et les missions qui lui sont confiées restent floues. Afin d’y voir plus clair, la rédaction de Flash Infos s’est rendue dans les locaux de la douane, à Longoni.

Le port de Longoni est un point clé de la douane à Mayotte, mais il n’est pourtant qu’un des maillons de la chaîne. D’autres services de la douane française sont répartis sur l’ensemble du territoire mahorais, à l’aéroport international Marcel Henry de Pamandzi ou encore la direction régionale de Mamoudzou. Tous ces services fonctionnent main dans la main afin d’assurer un contrôle des marchandises et des personnes arrivant sur le territoire. En ce qui concerne la douane de Longoni, 32 fonctionnaires, répartis au sein de trois services, permettent au port de fonctionner.

Le poumon économique de l’île

Parmi les services, on retrouve le pôle comptable qui est chargé de la comptabilité et du recouvrement. L’objectif des équipes de ce pôle est de vérifier que les marchandises qui entrent sur le territoire soient bien déclarées et que toutes les taxes soient versées. L’argent récolté de ces taxes est par la suite envoyé à la Direction régionale des finances publiques (DRFIP) – ce qui correspond au service des impôts. On distingue trois types de taxes : de convoyage et transport, de déchargement et de stockage et celles relatives à la fiscalité (octroi de mer, taxes sur la consommation et droits de port). Ces taxes sont aussi bien appliquées sur les entreprises qui importent souvent en grande quantité (98%), que sur les particuliers.

En cas de retard ou de refus de paiement, le service de recouvrement prend le relai sur la comptabilité et se charge de récolter la somme due. Afin d’y parvenir ce service peut procéder à un « recouvrement à l’amiable » dans un premier temps – c’est-à-dire un simple mail ou appel téléphonique pour prévenir le payeur. Mais en cas de refus de paiement, un « recouvrement forcé » est alors appliqué. Dans ce cas, la somme due peut directement être saisie sur le compte en banque du payeur ou alors prélevée sur son salaire auprès de son employeur.

Un œil de lynx

Depuis l’obtention de son statut de département français, Mayotte est devenue une partie intégrante de l’Union européenne (UE). Les marchandises et les flux de personnes transitant sur le territoire mahorais sont donc d’autant plus stratégiques pour la France et l’UE. Loin d’entraver le commerce, la douane a pour objectif de le faciliter et de veiller au bon respect des lois françaises et européennes.

Parmi les fers de bataille de la douane à Mayotte : les contrefaçons. Elles sont importées en masse sur l’île et obligent les douaniers à constamment avoir un œil rivé sur les produits achalandés – d’autant plus lorsqu’il s’agit de grandes marques. Rien qu’en 2022, la douane a saisi plus de 156.000 articles de contrefaçon. L’autre grand point sur lequel les douaniers de Longoni gardent un œil, les normes. Une grande partie des marchandises importées sur le territoire mahorais proviennent de zones dont les normes de sécurité ne respectent pas toujours celles imposées en France et/ou dans l’Union européenne. C’est particulièrement le cas des produits en provenance des Émirats Arabes Unis, de la Tanzanie, de la Turquie ou encore du Mozambique. La Chine, quant à elle, a rattrapé son retard sur le sujet et s’est plus ou moins alignée sur les normes européennes. Chaque produit importé est donc scrupuleusement inspecté par le service des opérations commerciales et de la surveillance de la douane – ces services sont également présents à l’aéroport de Pamandzi, autre gros point d’entrée de l’île.

Le contrôle des normes concerne tout type de produits, du tabac aux vêtements en passant par l’eau et les produits alimentaires comme la viande ou les fruits et légumes depuis le 1er juin 2023. Auparavant attribué à la Deets (direction de l’économie, de l’emploi, du travail et de la solidarité), le contrôle des normes alimentaires est à présent confié aux douaniers. Mais un petit bémol vient entraver ce contrôle : le manque de structures adaptées. La société Mayotte Channel Gateway (MCG) a pour obligation de fournir ces structures aux agents de la douane afin de pouvoir contrôler ces importations alimentaires. A cause de ce manque de structures, le contrôle est actuellement fait à La Réunion. Un détour qui implique des retards et surtout des frais supplémentaires (transport, stockage…) pour l’importateur et donc pour le consommateur qui se retrouve en bout de chaîne. Enfin, lorsqu’un produit ne correspond pas aux normes françaises, deux options s’offrent à l’importateur, soit la saisie et la destruction de la marchandise, soit l’exportation et la revente à des pays dont les normes sont différentes (aux Comores et à Madagascar dans la plupart des cas).

217 millions d’euros de TVA en 2022

Mayotte est le seul département français, avec la Guyane, où la TVA ne s’applique pas sur les produits. L’octroi de mer s’applique sur chaque produit importé, une taxe qui se situe en moyenne à 20%. Le conseil départemental et les maires des dix-sept communes, sont chargés de fixer le taux doctroi de mer pour chaque produit. Toute taxe votée par le Conseil peut être amenée à varier, en fonction du secteur et des besoins de l’île. Par exemple, si le Département souhaite encourager le milieu de la culture à Mayotte, alors les taxes sur les livres seront diminuées. L’octroi de mer permet à Mayotte d’avoir un contrôle régional de son budget contrairement à la TVA qui est, elle, gérée par l’État. L’octroi de mer finance, par la suite, toutes les infrastructures de l’île. Les trois-quarts des taxes récoltées sont directement redistribués aux collectivités locales, ce qui rend le travail de cette branche de la fonction publique d’autant plus important pour l’activité économique de l’île.

Il faut noter que les exportations depuis Mayotte sont encore rares, car l’île est en pleine expansion et développement. En revanche, les importations y sont, elles, nombreuses et rendent le travail des douaniers de Longoni d’autant plus important et vital pour l’île. En 2022, 217 millions d’euros ont été perçus par la douane à Mayotte, dont près de 140 millions (64,35 %) juste par les services de Longoni.

Sanaa, une deuxième édition pleine d’énergie

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Vendredi soir sur scène, Zily a enchainé ses titres, dont son dernier « Tsikita » pour le plus grand plaisir des fans.

La deuxième édition du festival international des arts de Mamoudzou, connu sous le nom Sanaa s’est déroulé ce week-end. Cet événement culturel organisé par la mairie de Mamoudzou, proposait une programmation d’une quinzaine d’artistes internationaux, régionaux et locaux. Pendant trois jours, les spectateurs ont pu profiter des concerts de Zily, Magic System (qui s’est déjà produit à Mayotte il y a vingt ans), Meiitod, T-Matt, Koba LaD ou encore Franglish, sur la scène installée pour l’occasion au parking du marché couvert. A l’occasion de ce temps fort culturel de la rentée, des milliers de spectateurs avaient répondu présent. Afin d’éviter que les soirées ne soient gâchées comme l’a été celle de clôture de l’an passé, la sécurité a été très développée, notamment avec une forte présence des forces de l’ordre et des personnes en charge de la sécurité.

Le lycée Bamana fermé pour cause de manque d’eau

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Pas de cours, ces lundi et mardi, au lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou. Une erreur dans le raccordement de l’eau prive l’établissement d’eau courante. (image d’archives)

Élèves et personnel ont été invités à sortir du lycée Younoussa-Bamana, ce jeudi matin, vers 10h30. En cause, une absence d’eau dans les sanitaires de l’établissement du centre de Mamoudzou. Celui-ci ne devrait rouvrir que mercredi matin, le temps que des erreurs de raccordement soient réparées. A Doujani, ce sont les parents qui ont organisé un blocage du collège pour demander davantage de sécurité…pour les lycéens.

La sonnerie a retenti beaucoup plus tôt, ce lundi matin, pour les élèves du lycée Younoussa-Bamana. Le personnel de l’établissement de Mamoudzou s’est aperçu qu’il n’y avait pas d’eau dans les toilettes. « Face à cette situation, et pour garantir le bien-être et la sécurité de chacun, en accord avec les services du rectorat, nous avons pris la décision de suspendre les cours à partir de 10h30 ce jour », justifie alors le principal. Des travaux ont cependant été réalisés dernièrement pour que le lycée soit raccordé au chemin de l’eau. Ils devaient assurer un fonctionnement normal pour les plus de 2.000 élèves accueillis. Seulement, « une erreur de la SMAE » (Société mahoraise des eaux) prive de sanitaires le lycée, confirme le rectorat de Mayotte. « Un raccordement a été fait sur une canalisation soumise aux tours d’eau », précise Benjamin Lazare-Peillon, le directeur du cabinet du recteur. « J’en profite pour remercier les personnels qui sont soumis à ces problématiques », ajoute-il.

Les galères s’accumulent à Mamoudzou. Pas loin, le collège M’gombani n’est toujours pas relié non plus au chemin de l’eau pour cause de travaux, la difficulté principale tenant au fait que la conduite principale ne figure pas au bon endroit sur les plans. Pour le lycée, un retour à la normale est prévu mercredi matin, le temps que de nouveaux travaux soient faits, ces lundi et mardi.

Le collège de Doujani bloqué

Alors que le lycée Bamana se retrouve avec les portes closes, le collège de Doujani a pu rouvrir dans la matinée. Là, ce sont les parents qui ont provoqué le blocage. Ils demandent depuis plusieurs jours la sécurisation du parcours pour leurs adolescents qui se rendent à Younoussa-Bamana, leur lycée de secteur. En effet, depuis la rentrée, les affrontements sont fréquents entre les élèves de ce quartier et ceux de Mandzarsoa, un autre quartier de M’tsapéré. Les rixes, souvent à proximité du rond-point Baobab ou devant le lycée, interviennent autant le matin qu’à la sortie des cours. Une rencontre a eu lieu, la semaine dernière, entre la police municipale de Mamoudzou, le rectorat, la principale du collège et des parents d’élèves. Ces derniers ont voulu aller plus loin en bloquant leur collège. Là aussi, le rectorat a dû intervenir. « Il a fallu d’abord discuter et rappeler que ce n’est pas utile d’empêcher les enfants d’aller en cours », poursuit le directeur de cabinet. Plus que la sécurisation par les forces de l’ordre, déjà très présentes dans cette zone, il en appelle à la responsabilité de chacun. « Il faut que l’ensemble des familles se mobilisent. Ça fait six ans que je suis à Mayotte, ça n’a aucun sens. A Mamoudzou, on devrait pouvoir se rendre d’un point A à un point B sans prendre une pierre », fait-il remarquer.

La raqi thérapie : Un trait d’union entre le passé et le présent

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Plus qu’un simple phénomène de mode, la médecine prophétique également appelée « Raqi thérapie » ou « Roqiya » bouleverse progressivement et profondément, les pratiques sociétales à Mayotte. L’engouement est le même dans le département voisin de La Réunion, à Madagascar, et depuis peu, dans une moindre mesure, aux îles Comores voisines.

Ils ne portent ni blouses blanches, ni bleues et ne se distinguent par aucun signe extérieur particulier. À l’inverse des praticiens de la médecine conventionnelle qui doivent impérativement suivre un cursus précis avant d’exercer leurs compétences, les « raqi thérapeutes » proviennent de divers milieux sociaux, avec des parcours variés, exerçant au quotidien dans un nombre incalculable de corps de métier. Ils ont foi en Dieu et sont motivés par l’envie de venir en aide à leur prochain. La « Roqiya » est une pratique qui remonte à la nuit des temps (déjà connue à Jérusalem au temps du roi Salomon), bien avant l’apparition de l’Islam. Il s’agit, à proprement parlé, d’une méthode d’exorcisme. Cette façon de soigner certains maux fait appel à la foi des patients et s’appuie sur l’usage de versets de la Thora, des psaumes, de l’Evangile mais aussi du Coran. Malgré les siècles qui passent, elle se renforce et se répand de l’orient vers l’occident et depuis peu l’Afrique de l’Est et Madagascar. À Mayotte (et dans une moindre mesure aux Comores), elle s’installe depuis 13 ans. Elle est au départ source d’une grande méfiance auprès des populations locales, puisq’elle est importée de Marseille par des jeunes Mahorais ayant fréquenté des enseignants coraniques maghrébins. Ils en ont fait la promotion à partir d’une mosquée de Labattoir réputée comme étant un bastion fondamentaliste, au motif qu’elle heurtait frontalement les croyances ancestrales et musulmanes propres à notre île. La « Roqiya » est en passe de métamorphoser la société de l’île hippocampe, au point que l’autorité musulmane officielle a décidé de suivre de très près son évolution et son impact auprès des croyants. Engagée dans un processus d’évolution rapide au travers de la départementalisation, cette société mahoraise est en proie à des maux sociaux d’un nouveau genre sous les tropiques : mal être, stress, anxiété, solitude, désocialisation, et j’en passe. Des pathologies qui ne trouvent pas toujours de remèdes appropriés dans les hôpitaux et les services publics de santé. Ces dérèglements qui s’opèrent dans la société mahoraise en phase de formatage à l’occidental constituent un terreau propice à l’expansion de la « Roqiya » à Mayotte, malgré quelques couacs de parcours dus pour l’essentiel à la personnalité et au parcours de certaines personnes devenues entre temps « Raqi thérapeutes». Des soucis qui ont failli ternir l’image de la « Roqiya » à Mayotte.

Une pratique intemporelle qui d’adapte à l’usage des nouvelles technologies et au numérique

Parmi les premiers «raqi thérapeutes», certains ne jouissent pas d’une réputation de sagesse au sein de la population. Cela a eu pour effet d’alimenter une certaine suspicion au sein de la société à tel point que personne ne s’est demandé s’il ne s’agissait pas là d’une confrérie destinée à racheter « un certificat de bonne conduite et bonnes meurs » à des individus au passé sulfureux. Ce détail a son importance dans l’évolution de la « Roqiya » sur le territoire. Et pourtant, lorsque l’on observe de près ce phénomène, il comporte des avancées non négligeables pour l’évolution de la société locale dans sa manière de prendre en charge certaines problématiques, notamment de la gestion de la délinquance juvénile, les relations intergénérationnelles à l’intérieur d’une famille, l’encadrement des moins jeunes, la vie de couple, mais également les affres de la vie quotidienne. De quoi permettre de se passer aisément de psychothérapeutes dans une société locale bâtie sur des fondements et des normes différents de la société européenne et occidentale. En effet, ici tous les événements qui ponctuent la vie quotidienne des citoyens ne relève pas d’une vision cartésienne des choses. Dans son fondement africain et malgache et ses influences arabo-musulmanes, la société croit encore aux djinns, démons, esprits des morts réincarnés, le mauvais œil, les gris-gris, les sorts et autres maux surnaturels. Tout ce qui constitue l’essence même de la «Roqiya» qui n’a d’autre vocation que de les combattre. Mince est la frontière qui sépare le réel de l’irréel, le naturel du surnaturel, le mythe de la réalité et surtout, le passé du présent. La pratique de la « Roqiya » est à classer dans l’intemporel, l’adaptation au temps et aux époques, et fait très nouveau, aux évolutions technologiques et numériques. Les « raqis thérapeutes » n’ont pas besoin d’être en présence d’un désert médical pour recourir aux nouvelles technologies et au numérique. Que vous soyez sur le continent africain, européen, américain, asiatique ou en Océanie, le « Raqi thérapeute » peut traiter son patient à distance, de façon individuelle ou collective. Et pour cause, le verbe est son principal instrument, voire exclusif pour certains, et accessoirement certaines plantes (validées en son temps par le prophète Mahommet) selon la souna. La « Roqiya » reste néanmoins un instrument très difficile à manier dans la mesure où il est à pratiquer dans un cadre strict et réglementaire qui ne laisse aucune place à l’improvisation. De son vivant, le prophète Mahomet aurait eu des exigences fermes sur l’usage de cette médecine.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes