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Un « braconnier du droit » condamné à un an d’emprisonnement

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Le prévenu connaissait bien les démarches de la préfecture de Mamoudzou et se chargeait de prendre des rendez-vous de « ses clients ».

Un prévenu de 23 ans, en situation irrégulière sur le territoire, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou à un an d’emprisonnement, ce mardi 12 septembre. Il jouait un rôle proche de celui d’avocat auprès d’immigrés. Il leur promettait de défendre leurs dossiers afin d’obtenir des titres de séjour en échange d’argent.

« Braconnier du droit. » C’est en ces termes que maître Yanis Souhaïli, bâtonnier de Mayotte et représentant l’ordre des avocats, a qualifié Yasser Mirhane lors de sa plaidoirie, ce mardi matin, au tribunal correctionnel. Le jeune homme, né à Anjouan et en situation irrégulière à Mamoudzou, était jugé pour exercice illégal de la profession d’avocat, faux, usage de faux en écriture et escroquerie. Et pour cause : pendant au moins deux ans, il s’est fait passer pour un avocat du cabinet Fides auprès d’immigrés voulant régulariser leur situation sur le territoire. Une « pratique de plus en plus habituelle », selon le juge Bruno Fisselier.

Entre janvier 2021 et avril 2023, le prévenu proposait de défendre le dossier de ses victimes auprès de la préfecture contre une somme d’argent. Il les entretenait ensuite dans l’escroquerie en leur montrant de faux courriers et convocations, ou bien des fausses conventions d’honoraires du cabinet, histoire de leur faire croire que leur dossier avançait. « Ces pièces pourraient nous faire rire tellement c’est grossier », souligne le bâtonnier, en notant la « syntaxe à faire pleurer » de ces faux en écriture. Au cours des perquisitions, de l’argent ainsi que les dossiers et pièces d’identité de plusieurs victimes ont été retrouvés au domicile de l’accusé. À cause de cette manœuvre, les quatre victimes identifiées et présentes au tribunal judiciaire ont perdu entre 500 et 1.600 euros.

« Concurrence malsaine et déloyale »

L’accusé, absent lors du procès, avait déclaré avoir fourni ces faux documents pour rassurer ses « clients » face à une procédure longue auprès de la préfecture. « C’est un abus de faiblesse à l’encontre de gens démunis qui font confiance », appuie maître Yanis Souhaïli. L’ordre des avocats s’est constitué partie civile pour le tort que le prévenu a fait à la profession. « On ne peut pas accepter cette concurrence malsaine et déloyale », déclare le bâtonnier de Mayotte, avant de réclamer un euro symbolique de dommages et intérêts.

Maître Erick Hesler représentait le cabinet Fides, qui s’est également constitué partie civile. « La réputation d’un cabinet est son bien le plus précieux », avance-t-il devant le juge, assurant que l’image du cabinet a été entachée par l’usage de son nom par le prévenu. Ainsi, l’avocat a réclamé 5.000 euros de dommages et intérêts pour ce préjudice moral.

La vice-procureure Louisa Ait Hamou a rappelé que la profession d’avocat était réglementée par pas moins de 81 articles. Elle a néanmoins demandé à requalifier l’exercice illégal de la profession d’avocat en usurpation de la qualité d’avocat, le prévenu s’étant simplement présenté comme tel. La représentante du ministère public a requis une peine de deux ans d’emprisonnement dont un an ferme. « C’est la méthode du « pas vu, pas pris ». Sans les personnes qui ont eu le souci de porter plainte, il continuerait », estime-t-elle, soulignant qu’il y a sûrement davantage de victimes.

Yasser Mirhane a été relaxé pour l’exercice illégal de la profession d’avocat, mais a été condamné à un an d’emprisonnement pour les trois autres chefs d’accusation. Le cabinet Fides recevra 2.000 euros de dommages et intérêts, tandis que les quatre victimes, des sommes entre 1.500 et 2.789 euros.

Agression au marteau : dix-huit mois de prison avec sursis

Un jeune homme de 22 ans comparaissait ce 12 septembre devant le tribunal correctionnel pour violence aggravée. Le 25 mai 2021, il a violemment agressé, avec plusieurs autres jeunes, un homme qui sortait de son travail à Combani avec des jets de caillou, des coups de poing et un marteau. Blessé au visage et notamment à la bouche, la victime a eu une incapacité de travail de dix jours. Le passage à tabac serait une vengeance d’une précédente agression subie par le prévenu. « J’étais jeune, je veux passer à autre chose », déclare ce dernier, mettant en avant qu’il est désormais père et sur le point de suivre un apprentissage en mécanique avec la mission locale. « Ça ne va pas recommencer. »

« [Le prévenu] s’est fait justice à lui-même. La violence amène la violence, puis c’est l’escalade. Avec un marteau, on peut tuer », rappelle la vice-procureure, Louisa Ait Hamou. Au regard de la formation que s’apprête à suivre le jeune homme et du fait qu’il soit désormais père de famille, le tribunal l’a condamné à 18 mois de prison avec sursis, avec obligation de formation et de travail. Il lui est également interdit de porter une arme pendant cinq ans et il doit effectuer 140 heures de travail d’intérêt général.

Dans une autre affaire, Djae Raha Ali, absent lors de l’audience, a été condamné à huit ans de prison pour agression sexuelle avec arme sur mineur, après une séance à huis clos total. Cette peine a été assortie d’une interdiction définitive du territoire français et un mandat d’arrêt a été délivré.

Le Village nature nomade s’installe à la cité scolaire de Bandrélé

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Les collégiens et lycéens ont pu en découvrir plus sur l’étude sur la création et l’évolution de l’île de Mayotte, ce mardi.

En début d’année, les Naturalistes de Mayotte ont mis en place un Village nature nomade. Cette offre pédagogique est à destination des établissements scolaires du second degré. L’association sillonne le territoire pour s’implanter pendant plusieurs jours dans chaque collège et lycée de l’île. Cette semaine, le Village est à la cité scolaire de Bandrélé.

Le projet du Village nature nomade, créé par les Naturalistes de Mayotte, tire sa force de l’expérience de l’association sur l’éducation à l’environnement et au développement durable. Par le passé, des actions étaient déjà menées, mais très « parcellaires ». Comme l’explique François Beudard, le directeur, c’est face à ce constat, que l’association s’est décidée à « essayer de regrouper un peu toutes nos expertises et nos animateurs et différentes associations, pour essayer de se retrouver dans un village nature ». Un village qui rassemble donc les acteurs de l’éducation à l’environnement. « Et nomade, parce qu’il bouge d’établissement en établissement. »

Une culture commune

Biodiversité, développement durable, naissance de l’île, eau et la santé, érosion des sols ou encore étude du littoral sont les thématiques abordées par les différents stands présents au Village nature nomade. « On a mis en place un panel d’activités pédagogiques pour les élèves », note le directeur. Pendant environ trente minutes, les élèves écoutent les animateurs et posent leurs questions. L’objectif pour l’association est de sortir des traditionnelles maquettes. « L’idée, c’était de rassembler les élèves dans une culture commune autour des risques naturels, de la santé environnement et de la biodiversité », insiste ce dernier.

Stand après stand, les élèves peuvent donc profiter d’une vidéo retraçant la création de l’île, des maquettes portant sur les mangroves et la barrière de corail, l’érosion des sols, mais aussi découvrir un microscope. « Est-ce que vous savez ce qu’est une barrière naturelle ? Qu’est-ce que l’on peut apercevoir dans le lagon ? » Telles sont les questions posées aux jeunes. Afin de découvrir concrètement la biodiversité marine, les collégiens et lycéens peuvent profiter d’une séance d’immersion sous-marine. A l’aide d’un casque de réalité virtuelle, ils peuvent profiter d’une vue subaquatique avec dauphins ou baleines. « On cherche vraiment à venir apporter des informations, par des outils pédagogiques innovants », argumente François Beudard.

Une action à pérenniser

Engagée sur deux années scolaires, entre 2022 et 2024, l’association essaie de mobiliser des fonds complémentaires afin de pérenniser l’action. Selon le directeur, le but serait de « pouvoir même inviter d’autres acteurs de l’éducation environnementale pour agrandir le village ». Cette évolution permettrait ainsi d’apporter davantage de connaissances et d’expertises auprès des élèves. D’ici à la fin de l’année 2024, les Naturalistes ambitionnent de mener une action du Village nature nomade dans la totalité des collèges et lycées de l’île.

Éducation : le SNEP-FSU vigilant sur la formation continue

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« Dans quelle profession la formation continue serait à suivre après une journée de travail ou pendant les congés ? Aucune sauf à l’Éducation nationale ! Gabriel Attal n’a pas mis longtemps pour mettre à exécution ses sombres projets annoncés dès sa rentrée médiatique au mépris de la réalité vécue par les personnels : au moins la moitié des personnels enseignants travaillent plus de 43 heures par semaine et plus de 34 jours sur les vacances ! Avant une généralisation à la rentrée 2024, 50 % de la formation continue passerait cette année hors face à face pédagogique avec des formations en Visio de 17 h à 19 h et d’autres sur les vacances scolaires (en faisant fi de l’impossibilité d’accéder à de nombreuses infrastructures !).  Et quelles conséquences pour les formateurs, sur les inégalités de disponibilité entre les hommes et les femmes et leur accès à la formation ? La formation « en visio » n’est pas de la formation mais du discours descendant qui ne permet aucun échange entre pairs, elle est donc inappropriée pour l’ensemble des disciplines, elle s’avère même impossible pour certaines ! 

Déjà peu convaincus par la qualité des formations proposées qui se contentent trop souvent de mettre en œuvre des réformes contestées, nos collègues se détourneront encore plus de la formation continue. Pour le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU, la formation continue doit répondre aux attentes des collègues, concepteurs de leur métier, en mêlant étroitement recherche universitaire et réalités de la classe, sans jamais imposer « de bonnes pratiques ».  Elle doit se dérouler sur le temps de travail sans aucune obligation de rattraper des « heures perdues », puisque les personnels en formation sont bel et bien déjà au travail. Engagé dans une opération politique et médiatique de traque de la moindre heure perdue, le ministre tente de contourner l’échec de la première étape des signatures du Pacte. Pas assez de professeurs pour assurer le Remplacement de Courte Durée ? Qu’à cela ne tienne, pour faciliter le remplacement plutôt que de revaloriser nos métiers et de recruter, Gabriel Attal décide de… diminuer les absences, surfant sur un discours démagogique sur le prétendue absentéisme des personnels ! Le ministre ouvre ce 13 septembre une énième concertation sur l’attractivité du métier enseignant alors que les réponses sont pourtant connues. La FSU y portera l’exigence d’une revalorisation sans contrepartie, le respect des missions et des métiers, et un plan pluriannuel de recrutement couplé à des pré-recrutements. »

Le ministre Philipe Vigier en déplacement en Guyane

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Le ministre chargé des Outre-mer, M. Philippe Vigier, se rendra en Guyane du 12 au 14 septembre prochain. Après la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie, La Réunion et Mayotte, le ministre chargé des Outre-mer poursuit ses déplacements dans les territoires ultramarins, conformément à la feuille de route fixée par le Président de la République. Il échangera sur le Comité Interministériel des Outre-Mer (CIOM), qui permet à chaque territoire ultramarin de relever ses défis. En Guyane, l’accès à l’école est un enjeu particulièrement important. Le ministre chargé des Outre-mer visitera le collège Gran Man Difou et la classe de 6ème du collège connecté de Taluen. L’établissement a pu mettre en place le projet « Guyane connectée », en partie grâce aux financements du Conseil National de la Refondation, qui utilise les innovations technologiques pour réduire l’isolement géographique, véritable avancée pour les enfants guyanais. Le ministre chargé des Outre-mer se rendra ensuite à Saint-Laurent du Maroni pour la signature du Contrat de relance et de transition écologique, qui est le fruit d’un travail de concertation avec tous les acteurs de terrain. Ils ont ainsi défini un projet de territoire ambitieux, s’articulant autour de la cohésion et du développement économique, agricole, touristique, et en faveur de la transition écologique.

Il visitera une exploitation agricole à Mana afin d’échanger, avec les agriculteurs de l’ouest guyanais, sur le foncier pour favoriser l’installation de nouveaux acteurs et renforcer la souveraineté alimentaire du territoire. Le ministre chargé des Outre-mer se rendra également au Centre spatial guyanais, qui garantit un accès autonome à l’espace à l’Union européenne dans un contexte d’accélération de la compétition spatiale entre les grandes puissances. Il abordera les perspectives futures liées à la mise en œuvre d’Ariane 6 et la production d’hydrogène décarbonée. Enfin, il visitera le chantier de la centrale électrique du Larivot, infrastructure essentielle pour sécuriser le réseau électrique guyanais. Le jeudi 14 septembre, le ministre inaugurera l’hôpital de proximité de Saint-Georges, qui est une réponse forte pour améliorer l’accès aux soins, avant une présentation des missions de lutte contre l’orpaillage illégal et de l’opération Harpie sur la base de la Légion étrangère.  Enfin, il clôturera cette visite officielle par la pose de la première pierre du collège de l’éco-quartier à Rémire-Montjoly, qui accueillera 450 élèves, un plateau sportif et de nouvelles infrastructures. 

Le contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape) fête ses 20 ans, le 28 septembre

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L’Union des Couveuses, célèbre les 20 ans du Cape (contrat d’appui au projet d’entreprise) cette année. Dans le cadre de cette célébration, une tournée est organisée à travers la France, région par région, et inclut une étape à Mayotte. Alors que le dispositif n’existe pas encore localement (c’est le statut du stagiaire de la formation professionnelle qui prévaut), l’Union compte sur « cette opportunité pour stimuler son introduction ». Dans cette perspective, les membres de l’Union des Couveuses seront présents à Mayotte du 26 septembre au 2 octobre. Plusieurs occasions d’échanges et de rencontres avec les intervenants locaux sont programmées au cours de leur séjour. Une grande conférence de sensibilisation sur le Cape aura lieu le 28 septembre, à 8h30, à l’hémicycle YounoussaBamana du conseil départemental.

Pour rappel, le Cape est né à travers la loi dite pour l’Initiative économique d’août 2003. « Il offre un cadre juridique pérenne pour l’organisation du test d’activité : un hébergement juridiquement par une structure d’appui (couveuse, coopérative…) et donc de tester votre marché et votre projet d’entreprise sans vous immatriculer, ainsi qu’un accompagnement renforcé pour vous permettre d’apprendre le métier de chef d’entreprise. » Il permet donc à un porteur de projet de création ou de reprise d’entreprise d’être aidé et accompagné, de la phase préparatoire jusqu’au début de l’activité, par une société ou une association « structure d’appui » ou « couveuse ». En d’autres termes, c’est le contrat qui est régit pour permettre aux porteurs de projet de tester la viabilité économique de leur activité en toute l’égalité avant l’immatriculation. 

Une matinée de collecte de produits d’hygiène féminine

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De 8h à 13h, le samedi 23 septembre, l’association Acfav (Association pour la condition féminine et aide aux victimes) organise une collecte de serviettes hygiéniques et de produits d’hygiène féminine (tampons, serviettes, savon, gel douche, shampoing, brosse à dents, dentifrice…), ainsi qu’un stand d’informations sur la contraception. Réalisée dans le cadre de la Semaine mondiale de la contraception, l’opération a lieu en Petite-Terre, sur le parking du Carrefour. 

Faits divers : Clap productions cambriolé ce week-end

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La boîte de production Clap, aux Hauts-Vallons, a eu la désagréable surprise de voir ses locaux cambriolés, ce week-end. C’est l’équipe qui a annoncé le vol sur sa page Facebook, ce lundi. Gérée par Jacqueline Djoumoi Guez (photo), la réalisatrice de « Colocs », elle indique que c’est justement la saison 2 du programme qui a disparu. Clap productions lance donc un appel pour « retrouver ces deux ans de travail ».

Le Mahorais Warmed Omari prêt pour faire une grosse saison

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Le Mahorais Warmed Omari (ici en février 2023, contre le Shaktar Donestk) vient d’entamer sa troisième saison dans le groupe professionnel du Stade rennais.

Devenu l’un des meilleurs défenseurs de Ligue 1, Warmed Omari entame sa troisième année professionnelle au Stade rennais. En équipe de France espoirs avant une longue blessure qui lui a fait manquer une partie de la saison dernière, le natif de Bandraboua a faim de jeu. Il répond à Flash Infos sur ses ambitions et ceux de son club.

« Quand on est illettré, les perspectives sont difficiles »

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Une centaine de personnes étaient présentes à la projection du film « Champion ».

À l’occasion de la dixième édition des Journées nationales d’action contre l’illettrisme (JNAI), le Carif Oref a convié le public à une projection du film « Champion », de Mona Achache, ce lundi 11 septembre au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou. Le chanteur Kendji Girac y interprète le rôle de Zack, un jeune homme illettré qui se retrouve en difficulté lorsque son père, seul au courant de son secret et en capacité de l’aider au quotidien, tombe dans le coma après un accident. La séance était suivie d’une table ronde qui a permis de sensibiliser les spectateurs sur la question de l’illettrisme.

« Ce film m’a beaucoup touché, car il m’a rappelé ma propre histoire », confie une des spectatrices à l’issue de la projection de « Champion », ce lundi matin, à l’Alpa Joe. Applaudie pour son courage par la centaine de personnes venues assister à l’événement, cette dernière raconte qu’elle a dû arrêter l’école en CM2 à Madagascar.

L’illettrisme, soit le fait d’avoir été instruit mais de ne pas ou plus savoir lire, écrire et calculer, touche particulièrement Mayotte. Si des chiffres récents et concernant l’ensemble de la population sont compliqués à obtenir, on peut noter qu’en 2018, l’illettrisme touchait plus de sept jeunes sur dix, d’après un rapport de l’Observatoire Régional de la Santé datant de 2019.

« Il faut être attentif dès la maternelle. L’illettrisme crée des difficultés à s’insérer dans la vie professionnelle, mais aussi dans la vie sociale », insiste le directeur du Carif Oref, Youssouf Moussa. « On profite de cette semaine pour sensibiliser sur la question. » C’est dans ce but que plusieurs acteurs œuvrant contre l’illettrisme ont pris la parole lors d’une table ronde à l’issue du film. « À Mayotte, on apprend à lire et à écrire en français, qui n’est pas la langue maternelle. Cela représente une double difficulté », explique Njeri Brandon, directrice du centre de formation Hodina, qui s’adresse aux adultes qui ont du mal à s’insérer socialement et professionnellement. Une difficulté qui se traduit par l’augmentation du nombre d’heures de formation pour les personnes illettrées. « Avant c’était 200 heures, mais c’était insuffisant. On est passé à 400 heures puis 600 heures en 2023 », relate Youssouf Moussa.

Des programmes pour ceux qui ont arrêté les études

Tadjidine Madi Dalger, responsable pédagogique au centre Mahafor, a profité de cette table ronde pour présenter Familire, un programme expérimental lancé dans cinq territoires d’outre-mer par l’Agence nationale contre l’illettrisme. « Ce programme s’adresse aux jeunes parents, qui ont souvent dû arrêter l’école ou les études », précise-t-il. Ainsi, le 4 septembre dernier, plusieurs stagiaires ont pu commencer ce programme à Mayotte afin d’acquérir les savoirs de base. C’est le cas pour Fairouze Houmadi, une jeune maman de 25 ans, qui suit cette formation pour pallier ses difficultés avec la lecture et l’écriture. « Je ne veux plus rester à la maison, je veux pouvoir travailler dans la petite enfance », assure la jeune femme, arrivée des Comores à Mayotte pendant son adolescence.

L’importance de la sensibilisation à l’illettrisme a été rappelée par Daoud Saindou Malide, sxième vice-président du Département chargé de la Formation professionnelle, de l’éducation et de l’insertion : « Quand on est illettré, les perspectives sont difficiles. C’est pourquoi il est important d’informer sur ce sujet ».

 

Quelques actions de lutte contre l’illettrisme cette semaine

Ce mardi 12 septembre : Une matinée consacrée à l’illettrisme est organisée par la Communauté de communes du Sud de Mayotte et le bus France Services du Sud. Plusieurs dispositifs et outils d’accompagnement seront présentés à la Médiathèque de Bandrélé. Une dictée géante est également organisée au Centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte par le département Sciences de l’Éducation. Près de 2.000 étudiants pourront ainsi être sensibilisés à l’illettrisme.

Mercredi 13 septembre : Une rencontre est organisée à l’espace numérique et médiathèque de Chirongui à 13h30 pour sensibiliser les parents des enfants du Programme de réussite éducative de Chirongui au numérique et à la lecture.

Jeudi 14 septembre : A partir de 9h, au centre social Miréréni, à Chirongui, les animateurs conseilleront les familles et l’après-midi, un conteur sera présent. Le but est de donner le goût de la lecture aux usagers.

Dix passeurs arrêtés passeront six à quinze mois en prison

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Les dix passeurs ont été appréhendés en l’espace de quelques heures, jeudi 7 et vendredi 8 septembre.

L’unité nautique de la police aux frontières a récemment réalisé un intense coup de filet dans le nord de Mayotte. Du jeudi soir au vendredi matin, six kwassas avaient été interpelés. Au cours du week-end, dix passeurs entre 18 et la trentaine d’années ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

Un arrivage massif de kwassas en provenance des Comores, la semaine dernière, a été détecté au nord de Mayotte. « Au cours des dix-huit heures de surveillance, ce sont huit kwassas transportant 154 passagers et 350 cartouches de cigarettes qui étaient interceptés par le service territorial de la police aux frontières (STPAF) », a indiqué d’ailleurs la police. La première embarcation a été appréhendée, le jeudi 7 septembre, vers 18h30, par la brigade nautique de la PAF. « Les policiers suspectaient la présence d’autres embarcations, et leur persévérance leur permettait d’arraisonner deux autres kwassas entre 3h et 4h20 », poursuit la PAF. Un autre intercepteur, lui aussi dans le secteur, est arrivé au même résultat. « Cette activité soutenue de la brigade de nuit venait compléter les deux arraisonnements réalisés en simultané par la brigade de jour », complètent les policiers.

Six primo-délinquants

« Dix individus identifiés comme passeurs étaient placés en garde à vue pour aide à l’entrée et au séjour irrégulier aggravé ainsi qu’importation de tabac en contrebande », a indiqué la police. Le Parquet a confirmé qu’ils ont tous été jugés, ce week-end, sous le régime de la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Six d’entre eux, de 18 ou 19 ans, n’ont jamais eu affaire à la justice française dans ce genre de dossier. Ils ont donc été condamnés à la peine habituelle dans ce genre de cas, six mois d’emprisonnement ferme. Pour les quatre autres, il s’agit davantage de trentenaires en état de récidive, alors qu’ils sont normalement interdits de territoire français. Leur peine est portée à quinze mois de prison et leur interdiction de territoire français sera définitive (IDTF).

La police fait remarquer que d’autres interpellations les jours suivant portant le nombre de personnes en situation irrégulière appréhendées à 229. 227 ont déjà été reconduites à la frontière.

« Vous pouvez me juger, je ne dirai rien aujourd’hui »

Le prévenu âgé de 20 ans qui devait être jugé en comparution immédiate, ce lundi, avait annoncé la couleur. « Vous pouvez me juger, je ne dirai rien aujourd’hui », prévient le jeune homme relié à deux vols à l’arraché datant du jeudi 7 septembre à Dzoumogné. Dans les deux cas, le sac avait été pris de force des mains des victimes. L’une d’elles, enceinte de huit mois, était même tombée de tout son long alors qu’elle avait un de ses enfants accrochée derrière elle. La gendarmerie de M’tsamboro a mis rapidement la main sur le prévenu. Celui-ci cumule déjà des faits de ce genre et avait même l’interdiction de se rendre à Dzoumogné depuis sa dernière condamnation. Le lendemain des faits, il devait d’ailleurs se rendre à une convocation devant le juge pour enfants pour une ancienne affaire. Peu coopératif, le prévenu refuse d’être représenté par l’avocat de permanence et demande maître Zainaliambidina Nizari. Le tribunal correctionnel reporte donc le procès au 6 octobre, le temps qu’il contacte son conseil. En attendant, et pour éviter une réitération des faits, il restera en détention à Majicavo.

Un défilé des créateurs réussi autour d’Anika Exkiz

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C’est un événement inédit qui s’est tenu à Bandraboua, ce dimanche 10 septembre. Six créateurs mahorais ont pu présenter leurs nouvelles collections dans un défilé de mode (crédit photos : NBM Photographie). L’évènement a été mis sur pied en seulement une semaine grâce à un groupe d’amis qui soutient la styliste Anika Exkiz, après des déboires récents lors d’un événement

De nombreux chanteurs locaux ont également pris part aux festivités. Le défilé des créateurs a rassemblé près de 300 personnes dans le public. Et tous ceux qui y ont contribué l’ont fait bénévolement. Le succès est tel que beaucoup demandent une deuxième édition.

Le Rectorat lance un appel à projet pour la fête de la Science

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La fête de la Science (en photo, intervention de Jamy Gourmand au lycée de Pamandzi en 2022) est organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et porté par le GIP FCIP du rectorat de Mayotte. La 33ème édition de la fête de la Science se déroulera du 10 au 27 novembre à Mayotte avec pour thématique : « Science et sport » en résonance avec l’actualité sportive 2023-2024. Cette année, une athlète mahoraise de haut niveau, une championne de France multimédaillée, un modèle inspirant pour les jeunes de l’île, Nasrane Bacar est nommée ambassadrice.

Les manifestations à destination du grand public ou des scolaires peuvent prendre des formes très variées : atelier, exposition, jeu, conférence, rencontre, débat, spectacle, visite de site, autre… et se dérouler dans divers lieux : un établissement scolaire, un lieu d’accueil, au sein de vos locaux. La thématique « science et sport » permet de nombreuses pistes de réflexion et peut être appréhendée à travers divers angles et disciplines : la nutrition, les matériaux, les phénomènes physiques, la médecine, la biomécanique, l’économie etc. Deux thèmes phares sont mis en avant : science sport et nutrition et science sport et locomotion. Ils seront déployés sur tout le territoire avec le soutien des associations et des institutions. Vous êtes un acteur de la culture scientifique à Mayotte, vous avez un projet et souhaitez participer à cette manifestation ? Rien de plus simple, il vous suffit d’entrer en contact avec le pôle recherche innovation du rectorat de Mayotte, vous serez accompagnés tout au long de la démarche. La date limite de dépôt de projet est fixée au 5 octobre.

L’ensemble des projets sont soumis au comité de pilotage pour validation et obtention du label « fête de la Science ». L’obtention du label fête de la science s’appuie sur les critères suivants : caractère scientifique, technique ou industriel du projet ; présence d’un référent scientifique, spécialiste de la discipline qui valide le contenu scientifique du projet ; qualité de la médiation, qui doit être compréhensible et à la portée du grand public ; neutralité du projet, surtout en cas de thème faisant l’objet de débats d’actualité ; gratuité de la manifestation pour tous les publics ; respect de la période officielle.

« Le jardin mahorais », thème du prochain café Naturaliste

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Dans le cadre des journées européennes du patrimoine 2023, l’association Les Naturalistes de Mayotte consacrera son café naturaliste au jardin mahorais. La conférence, animée par Clara Husson, agronome au Cirad, portera sur le jardin typique mahorais, ses diverses formes et fonctions. Il aura lieu au restaurant La Croisette à Mamoudzou, le vendredi 15 septembre à 18h. L’agroforesterie, communément appelée à Mayotte « jardin mahorais » est largement pratiquée puisqu’elle représente 90 % de la surface agricole utile de l’île. Il existe toutefois sous différentes formes et fonctions. La conférencière abordera les différentes formes de jardin mahorais, ainsi que leurs intérêts économiques, environnementaux et sociaux, la manière dont ils évoluent et la nécessité que l’arbre garde une place centrale dans l’agriculture pour que les jardins mahorais poursuivent leurs cercles vertueux : productivité, maintien de la fertilité des sols, régulation naturelle des ravageurs, ombrage, lutte contre l’érosion, protection des aquifères, protection de la biodiversité, etc. tout en permettant aux agriculteurs de subvenir à leurs besoins.

Top départ de la réhabilitation des quais de Petite-Terre le 18 septembre

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Le conseil départemental informe que des travaux de réhabilitation des infrastructures maritimes auront lieu à Dzaoudzi, au niveau des quais Ballou et Issoufali. Ils débuteront le 18 septembre et dureront jusqu’en septembre 2024. Les travaux commenceront par la démolition des aménagements existant sur le terre-plein, qui dureront deux mois, puis par les travaux du quai Ballou qui dureront les six premiers mois. Les six derniers mois, seront consacrés à l’aménagement du quai Issoufali. Le parking côté Issoufali sera fermé dès vendredi 15 septembre, durant les travaux sur le terre-plein. Le département finance la totalité de ces projets, pour un coût total de 8.957.956 € (4.870.110 € pour la réhabilitation des rampes et 4.087.846 € pour les aménagements terrestres).

Un système de navettes gratuites, sera mis en place pour les habitants de Pamandzi et de Labattoir afin de diminuer les flux de véhicules au niveau de Dzaoudzi : navette de Pamandzi-Labattoir vers Dzaoudzi entre 5h30 et 8h30 (aller) ; navette de Dzaoudzi vers Labattoir et Pamandzi entre 15h30 et 17h30 (retour). Les usagers de la barge auront toujours la possibilité de prendre les taxis.

Coupe de France régionale : le FC M’tsapéré passe à la trappe

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Le champion de Mayotte 2022, le FC M’tsapéré (photo d’archives), ne verra pas le stade des quarts de finale de la Coupe de France régionale. Il a été éliminé, ce samedi, par l’ACSJ M’liha (1-0). Le club de la commune de M’tsangamouji, qui évolue pourtant en Régionale 3, continue son très bon parcours dans cette édition 2023. Aux tours précédents, il avait réussi à sortir Malamani et Chiconi, deux formations qui jouent au niveau au-dessus.

Du côté des autres résultats, c’est la déception pour les derniers vainqueurs de la Coupe, les Diables noirs de Combani. Ils s’inclinent aux tirs aux buts contre les Étincelles d’Hamjago (R3) (il y avait 1-1 à la fin du temps réglementaire). L’AS Rosador de Passamaïnty, le finaliste 2022 et actuel leader de R1, s’est imposé à Choungui (0-2). A noter que le FC de Sohoa (R3) s’est encore débarrassé d’un club de Kawéni, l’AS (1-0), après avoir fait subir le même sort à l’ASC Kawéni (R1) aux tirs aux buts lors du tour précédent.

Sénatoriales 2023 : ils sont dix candidats à Mayotte

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Comme pour la dernière édition de Miss Mayotte, il y a dix postulants aux élections sénatoriales du dimanche 24 septembre. La principale différence tient au fait qu’il y aura deux postes en jeu, celui d’Abdallah Hassani (MDM), qui ne se représente pas, et un autre détenu par Thani Mohamed-Soilihi (Renaissance, ex-La République en marche), qui, lui, souhaite le garder. La préfecture de Mayotte a communiqué, vendredi soir, ceux qui ont fait une déclaration de candidature au cours de cette semaine.

Les candidats sont donc : Mouslim Abdourahaman (remplaçante Achiaty Attoumani), Nadjim Ahamada (remplaçante Tayza Abdallah), Anchya Bamana (remplaçant Soumaïla Daoudou), Abdoul Doukaïni (remplaçante Anrifia Saïdina), Aminat Hariti (remplaçant Oussouldine Abdou), Siaka Mahamoudou (remplaçante Charifia Mgazi), Thani Mohamed-Soilihi (remplaçante Salama Ramia), Salim Nahouda (remplaçante Zaina Assani), Saïd Omar-Oili (remplaçante Sitirati Mroudjae) et Zaïdou Tavanday (remplaçante Marise Ali).

Chaque semaine, retrouvez les interviews croisés des candidats dans Flash Infos.

Crise de l’eau : Un premier « cortège de l’eau » dans les rues de Mamoudzou

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Parti de la zone Nel, à Kawéni, le premier « cortège de l’eau » a rejoint le centre-ville de Mamoudzou, samedi matin, aux cris de « On a soif » ou « Maji kavu ! ».

Même sans eau, ils ont donné de la voix. Près de 200 personnes ont formé, samedi matin, le premier cortège de manifestants en lien avec la pénurie que connaît le territoire de Mayotte. Entre les critiques adressées à la Société mahoraise des eaux (SMAE), le syndicat des Eaux de Mayotte, la préfecture de Mayotte et l’Agence régionale de santé (ARS), des mesures concrètes sont demandées pour garantir un accès pour tous à de l’eau de qualité. Reportage.

C’était un peu l’inconnu, ce samedi matin, devant le siège de la Société mahoraise des eaux (SMAE). Combien de personnes allaient répondre à l’appel d’une poignée sur les réseaux sociaux ? Car depuis l’annonce du passage aux coupures de 48 heures, la colère monte dans le département mahorais, victime d’une sécheresse inédite. A Kawéni, une centaine de manifestants ont donc voulu se réunir devant le délégataire du syndicat des Eaux de Mayotte en portant t-shirts et banderoles « Mayotte a soif », malgré la chaleur. « On espère que ça prendra de l’ampleur. Mais aujourd’hui, c’est aussi l’occasion de se connaître », admet Andrea, qui est déjà satisfait de voir que plus d’une centaine de manifestants est venue former les rangs cette première mobilisation de l’eau.

Bien entouré par la police, le groupe n’est pas resté longtemps devant les locaux SMAE, fermés ce samedi. Aux cris de « On a soif » ou « Maji Kavu ! », il est parti en direction de la Nationale 1 qu’il a rejoint au rond-point Mega. Patients, les automobilistes y vont de leurs coups de klaxon au passage « du cortège de l’eau » en signe d’encouragement. L’ambiance est bon enfant, le groupe de tête profite que la voie soit dégagée d’un côté pour faire quelques pas de danse.

« Où est passé l’argent des investissements ? »

Au rond-point SFR, la mobilisation s’arrête. Quelques-uns prennent le micro pour raconter leur quotidien ou laisser éclater leur colère. « Cette eau, je ne la ferais pas boire à mon chat », s’insurge une manifestante, tenant une bouteille avec un liquide marronnasse à la main. Des traductions sont faites en shimaoré et en kibushi pour que tout le monde comprenne. Le rond-point passé, la troupe prend la direction du centre-ville, via la route nationale. Andrea, le kiné qui fait partie des organisateurs, en dit un peu plus sur les revendications. « Ce qu’on demande, c’est de la transparence. Ce n’est pas la première fois qu’il y a des promesses qui sont faites », rappelle-t-il, en pointant la fameuse troisième retenue collinaire à Ourouvéni qui n’a jamais vu le jour, l’usine de dessalement de Pamandzi qui ne fonctionne toujours pas à son rendement attendu et la deuxième installation de ce type qui n’est toujours pas sur pied (promise pour « fin 2024 » à Ironi Bé).

« Où est passé l’argent des investissements ? », scandent d’ailleurs les manifestants en arrivant dans le centre-ville, tandis qu’un camion-citerne rempli d’eau passe de l’autre côté de la voie. A plus court terme, les manifestants demandent une baisse des prix des bouteilles d’eau, tandis que beaucoup appellent à l’arrêt des paiements de leurs abonnements SMAE. « En Petite-Terre, un magasin a affiché « prix solidaire » en chiffrant 4,14 euros les six bouteilles de 1,5 litre. La semaine d’après, c’était le même prix, mais avec des bouteilles d’un litre », raconte l’un d’eux.

« Notre caviar, c’est de l’eau »

En bas de la place Mariage, avec d’autres arrivées entretemps, ce sont 200 personnes qui remontent ensemble (le maximum ce jour-là) en chantant ou en tapant des bouteilles vides les unes contre les autres. Arrivées devant la préfecture de Mayotte, côté bureau des étrangers, elles marquent un nouvel arrêt. Cette fois, Balahachi Ousseni, le secrétaire de la CFDT-Mayotte, prend la parole et se montre virulent à l’encontre de l’Agence régionale de santé et son directeur, Olivier Brahic. « Qu’il démissionne et qu’il aille travailler pour la SMAE », lâche-t-il, en référence aux communiqués de l’ARS assurant que l’eau est potable, avant qu’une non-conformité soit détectée à Acoua et Sohoa (l’alerte a été levée dimanche). L’homme est l’un des rares syndicalistes à s’être joint au mouvement. « On ne peut pas ne pas être là. On est tous concernés, peu importe qui organise la manifestation », fait-il remarquer. Accompagnée de son fils, Faoulati prend le micro. « Notre caviar à Mayotte, c’est de l’eau. On va faire un label AOC (N.D.L.R. appellation d’origine contrôlée) et on va vendre le pack dix euros », ironise-t-elle.

Le groupe retient l’idée et repart en direction de l’hôpital de Mamoudzou, où les soignants alertent ces derniers temps sur le cas de bébés qui arrivent en état de déshydratation. Pas d’arrêt ce coup-ci, le cortège ne fera plus que deux arrêts symboliques, devant le conseil départemental et la mairie de Mamoudzou, avant de redescendre place de l’Ancien marché. Des numéros de téléphone sont échangés en vue d’une action prochaine, peut-être en semaine cette fois-ci.

Alors que tout le monde se retrouve un peu assommé par la chaleur pendant ces trois heures de marche, quelques cannettes d’eau pétillante sont distribuées par les organisateurs, qui reçoivent en retour une participation aux frais. « On a trouvé que ça », reconnaissent-ils.

 

Un envoi ou un renvoi ?

A quelques heures du début de la manifestation, Gérald Darmanin s’est fendu d’un message sur les réseaux sociaux au sujet de la crise de l’eau, samedi matin. Le ministre de l’Intérieur et des Outremer dit « avoir décidé, avec Philippe Vigier (N.D.L.R. son ministre délégué aux Outremer), d’envoyer sur place une unité militaire de sapeurs-sauveteurs de la sécurité civile, ainsi que du matériel de potabilisation de l’eau ». Mais est-ce un envoi ou un renvoi ? Pour rappel, une unité de ce genre était déjà à Mayotte cette année, dans le cadre de l’opération Wuambushu. Et à peine les policiers et gendarmes repartis, fin juillet, le gouvernement n’a pas jugé bon de garder sur place les osmoseurs alors que le département fait face à une grave pénurie d’eau. Espérons qu’ils ne viennent pas que pour les forces de l’ordre cette fois.

Jeux des Iles : Le Département de Mayotte récompense les athlètes médaillés

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Les sportifs et membres de la délégation ont été accueilli en musique, ce samedi matin, au conseil départemental de Mayotte.

En conclusion de la onzième édition des Jeux des Iles de l’océan Indien, la délégation de Mayotte a été reçue par le conseil départemental. C’est ce samedi matin, dans le jardin du Département, que chaque équipe et athlète ayant remporté une médaille a ainsi reçu une prime au podium.

Trophées du Tourisme : « Le meilleur encouragement » pour les acteurs du tourisme mahorais

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De la danse et des chants ont ponctué ses premiers trophées du Tourisme mahorais.

Inviter les Mahorais à profiter des offres et produits touristiques locaux, c’est le mot d’ordre récurrent chez les responsables locaux qui ont pris part aux premiers trophées du Tourisme à Mayotte. L’événement était organisé, samedi soir, sur la place de la République, conjointement par le Département, l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), la Cadema et la Somapresse. 

En marge de la clôture du salon du Tourisme de Mayotte qui faisait son grand retour, la soirée des premiers trophées du Tourisme à Mayotte a remporté un franc succès samedi soir, sur la place de la République à Mamoudzou. Sur le plan technique, le choix des lauréats de premiers trophées du Tourisme à Mayotte s’est fait en deux étapes, le vote d’un jury trié sur le volet depuis trois mois (70 %) et le choix public appelé à voter sur les réseaux sociaux (30%). Les officiels du territoire avaient répondu présents en très grand nombre, ce qui a permis de rehausser le niveau de cet événement de grande envergure. Toutes les conditions étaient donc réunies pour en faire un rendez-vous grandiose, avec colliers de fleurs odorantes, tapis rouge, et interventions d’élus divers et variés pour encourager un redécollage de l’économie touristique post-Covid-19, par une consommation locale des produits et services proposés. Se référant aux chiffres obtenus par le département voisin de La Réunion (plus de 13 %) de la consommation de l’offre touristique par un public local pour pallier les effets dévastateurs de la crise sanitaire, l’Agence d’activité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) multiplie les initiatives pour redynamiser un secteur diminué. À travers ces premiers trophées du Tourisme à Mayotte, elle entend ainsi soutenir, à sa manière, l’ensemble des opérateurs de la filière, du plus petit au plus grand. Cinq activités du secteur ont été ainsi distingués par des prix (restauration, hébergement, lagon, activités et attractivité).

Des efforts pour un secteur qui en a besoin

Cette soirée exceptionnelle, animé par le talentueux Anli Bedja (ancien animateur de télévision sur Mayotte La 1ère) a vu se regrouper tout le Mayotte officiel, des dirigeants politiques et opérateurs économiques toutes branches confondues durant trois heures. De la présidente de l’AaDTM, Zaounaki Saindou, à la vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, Bibi Chanfi, en passant par le maire de Mamoudzou (représenté par l’un de ses adjoints, Hamidani Magoma) et le président de la Cadema (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), Rachadi Saindou. Tous les orateurs ont insisté sur le besoin pour notre île de consommer l’offre touristique local afin de combler le manque de touristes extérieurs, moins nombreux que d’habitude, en raison notamment des événements qui ont émaillé l’actualité des premiers mois de l’année 2023 au travers d’une recrudescence de l’insécurité à Mayotte. Tous ont insisté sur les efforts considérables consentis par les pouvoirs publics sur l’île pour redorer le blason d’un pan indispensable de notre économie, dénonçant au passage le manque criant d’eau potable qui handicape l’activité touristique, mais aussi d’autres secteurs de l’économie mahoraise. On retiendra de cette soirée que le conseil départemental de Mayotte redouble d’effort dans son soutien des activités de l’AaDTM avec l’octroi d’un budget pluriannuel sur trois ans de sept millions d’euros pour lui permettre de fonctionner correctement. Dans le même temps, l’agence est invitée à rechercher d’autres partenaires financiers, privés, pour la poursuite de ses activités futures. Une transition prise à bras le corps par les responsables concernés à en croire Zaounaki Saindou, la présidente de cette instance dirigeante du tourisme à Mayotte.

De l’émotion au rendez-vous

L’événement unique en son genre a fait la part belle à des jeunes Mahorais dans les différents prix qui ont été décernés. On a vu les larmes du fondateur de Randopalma, un jeune du nord de Mayotte, premier à se voir décerné le disque solaire du trophée du Tourisme. « Le meilleur encouragement » selon lui à poursuivre ses efforts dans son domaine d’activité. Aussi remarquées, la gérante et la principale fille de salle du restaurant Hippocampe sise à Kawéni. Le lieu est désormais un incontournable de la gastronomie mahoraise et s’efforce à offrir au quotidien un service de qualité avec des produits frais directement importés de Rungis. Maoré Tour est aussi une des révélations de ces premiers trophées du tourisme à Mayotte. La plateforme de réservation innovante créée par un jeune de M’tsapéré est une vitrine exceptionnelle de notre département à l’international. « C’est beaucoup de fierté pour nous. Ce prix couronne cinq années de travail acharné démarrées au moment du Covid-19. Nous avons réussi à remonter la pente et cette distinction symbolise notre réussite et ça me fait très plaisir. » Au-delà des émotions des différents lauréats, une attention particulière du jury a été pour Paul Issoufali, le fondateur de l’agence du même nom grâce à laquelle la desserte aérienne de Mayotte est devenue réalité bien avant l’indépendance des Comores. Cet acteur économique émérite a été de tous les combats pour désenclaver Mayotte par les airs et infatigable administrateur du Comité de tourisme de Mayotte. Il a amplement mérité le prix spécial du jury que son fils et successeur dans la direction de l’agence Issoufali, Moïse, est venu recevoir à sa place.

Que d’émotions en une seule soirée. L’événement, fort d’un premier succès, est déjà appelé à se renouveler.

La liste des lauréats

Prix du restaurant de l’année : Hippocampe à Kawéni ; Prix de l’Hébergement de l’année : Le Jardin Maoré ; Prix du Lagon de l’année : Rand O Palma ; Prix des Activités de l’année : Maoré Tour ; Prix de l’Attractivité de l’année : Mzuri sana ; Prix spécial du jury : Paul Issoufali.

 

Pour voir le replay de la cérémonie des Trophées du Tourisme

 

La Cadema définit son territoire de demain

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Le président de la Cadema, Rachadi Saindou (au centre) a présenté le plan local d’urbanisme intercommunal ce jeudi, aux côtés de Moudjibou Saidi, maire de Dembéni et Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou.

Le plan local d’urbanisme intercommunal de la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou (Cadema) a été officiellement présenté, ce jeudi. Ce document d’urbanisme qui vise à orienter et à encadrer le développement du territoire intercommunal de manière cohérente et durable, permet de dessiner l’aménagement futur de la Cadema.

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Le plan local d’urbanisme intercommunal s’étend sur tout le territoire de la communauté d’agglomération Dembéni- Mamoudzou.

L’élaboration du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) de la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou a débuté en 2019. Par la suite, des réunions publiques de concertation organisées avec la population ont eu lieu. En début d’année, une enquête publique avait été mise en place afin de recueillir l’avis des habitants et ainsi, intégrer leurs attentes et suggestions.

1.000 logements chaque année

Le PLUI a pour vocation « de remplacer le plan local d’urbanisme de la commune de Dembéni et de Mamoudzou, afin d’harmoniser le bâti sur l’ensemble du territoire de l’intercommunalité », précise Rachadi Saindou, président de la Cadema. Remplaçant les deux anciens PLU élaborés par les villes de Mamoudzou et Dembéni, ce PLUI est un document d’urbanisme et de planification qui va fixer les règles d’utilisation du sol. Il répond aux questions que toute personne peut se poser lorsqu’il envisage d’ériger une construction : où construire et comment construire ?

« Le PLU actuel ne pouvait plus répondre aux enjeux du territoire de Mamoudzou », concède Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou. Afin de respecter le plan paysager, il sera essentiel de faire en sorte qu’il y est une « verticalité sur tous les bâtis », note le président. L’objectif de ce PLUI est la construction de 1.000 logements chaque année, pendant dix ans. « Pour relever ce défi, il a été décidé d’ouvrir un ensemble de quartiers à l’urbanisation », explique-t-il.

Autorisation jusqu’à seize mètres de hauteur

L’élaboration de ce plan se traduira au travers de changements majeurs. Des analyses approfondies de certaines zones, initialement désignées comme non-ouverte à l’urbanisation, ont conduit à une réévaluation des classifications, « afin de répondre aux besoins criants en termes de logement sur notre territoire », lance Rachadi Saindou. Des quartiers ont ainsi été ouverts à l’urbanisation, notamment dans le village d’Oungoujou, dans les quartiers nord de Tsararano, de Dembéni ou encore d’Iloni, mais aussi à Kwalé, Tsoundzou 1 et 2, dans le nord de Passamaïnty et à Vahibé.

Concrètement, une dérogation a été octroyée en termes d’élévation du bâti sur l’ensemble du territoire. Il sera possible de construire jusqu’à seize mètres en zone urbaine dense, avec des dérogations pouvant aller jusqu’à dix-neuf mètres. Les anciens PLU permettaient de construire jusqu’à treize mètres à Mamoudzou et neuf à Dembéni. Pour Rachadi Saindou, la problématique d’accès au foncier est omniprésente à Mayotte. « Cette dérogation va permettre aux particuliers, aux professionnels, mais aussi aux administrations de pouvoir sécuriser leurs droits à la construction. » Concernant les bâtiments publics, aucune hauteur maximale ne sera fixée. Le président de la Cadema, l’explique en justifiant qu’à Mayotte, « on est dans un territoire où il n’y a pas de terrain, donc il faut, à un moment donné, quand on construit, dans un même bâtiment mettre autant de services publics que l’on peut mettre, c’est ça l’idée ».

Actuellement, le PLUI de la Cadema prévoit 196 hectares de zones à urbanisée mixtes et 35 hectares de zones en fort aléas. La prochaine étape sera la validation par le conseil communautaire, afin que le PLUI soit officiellement adopté.

2.000 logements à Dembéni et près de 200 à Tsoundzou

Parmi les plus gros projets, se trouve celui de la ZAE de Dembéni – Tsararano. Il est prévu la construction de 2.000 logements – 80 sur le foncier de Tsararano et 1.920 de Dembéni. « Ce projet représente près de treize millions d’euros en termes de foncier et sera réalisé en deux phases », précise Moudjibou Saidi, maire de Dembéni. La première portera sur la construction des logements et la deuxième sur la réalisation d’un collège de 900 places. Dans la commune de Mamoudzou, c’est à Tsoundzou que des constructions d’habitations auront lieu, avec pratiquement 200 logements, qu’il n’était pas possible de réaliser sous l’ancien PLU. « Le PLUI va permettre à un certain nombre de projets structurants et importants, notamment le grand bâtiment témoin que nous voulons faire ici en centre-ville », précise le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla.

Elyassir Manroufou déchu de la vice-présidence

Devenu vice-président de la Cadema à la faveur d’un arrangement avec Rachadi Saindou en 2020, Elyassir Manroufou a été évincé du bureau politique, jeudi soir, au cours du conseil communautaire. Les deux hommes ne cachaient pas des relations exécrables, ces derniers temps. Le vote de ce jeudi (douze pour, neuf contre) entérine donc cet état de fait. Le conseiller départemental et membre de l’opposition au conseil municipal de Mamoudzou devrait perdre également la vice-présidence du syndicat des Eaux de Mayotte. Il estime cependant qu’il pourrait faire appel à la voie judiciaire, évoquant un quorum qui n’était plus atteint au moment du vote (Elyassir Manroufou et d’autres conseillers avaient quitté la salle).

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes