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Un pas de plus dans la prise en charge des malades d’Alzheimer

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La ministre chargée de l’Autonomie et du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecoq, était à Acoua, ce mardi, pour visiter le futur établissement ou service social médico-social (ESMS).

Ministre chargée de l’Autonomie et du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecoq était à Acoua, ce mardi. Elle y a visité le futur établissement ou service social médico-social (ESMS), qui permettra l’accueil de 25 malades d’Alzheimer.

Deux mois après le passage du cyclone Chido, Charlotte Parmentier-Lecoq est en déplacement à Mayotte. Ce mardi 18 février, à Acoua, la ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée de l’Autonomie et du Handicap a visité le futur ESMS (établissement ou service social médico-social) situé dans les hauteurs de la plus petite commune de Mayotte. Elle a pu y rencontrer ses professionnels, guidée par Zalia Hamada Faki, la future directrice de l’établissement et anciennement chargée de mission chez France Alzhiemer Mayotte.

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Le lieu comprend une salle de méditation et de relaxation, une salle de consultation médicale, une buanderie et une cuisine.

Son futur établissement est prometteur : il n’en n’existe aucun de ce genre sur l’île. Débutés il y a deux ans, les travaux ont permis la naissance d’une salle de méditation et de relaxation, d’une salle de consultation médicale, d’une buanderie et d’une cuisine. L’établissement peut accueillir 25 malades de la maladie d’Alzheimer et apparentés sur un accueil de jour. Il permettra, en outre, que le centre Mayotte Alzheimer actuellement situé à Chiconi puisse étendre ses services de Tsingoni à M’tsamboro grâce à ce nouvel emplacement. L’association est composée de sept salariés et fait appel à des prestataires extérieurs pour compléter son équipe.

Les défis du quotidien pour les aidants

Un aidant familial bénévole auprès de cet ESMS a pu raconter à la ministre son quotidien avant et après le cyclone Chido. « Il n’y avait pas de lumière, le soir, c’était l’angoisse, mon père a 90 ans, vous imaginez ? C’est quand même difficile d’enchaîner le travail et le tour de garde de l’un de mes parents. Je manque de sommeil. C’est de la débrouille. »
L’aidant est aussi confronté à des situations qui nécessitent parfois l’appel de professionnels et le recours aux services d’urgence : « Parfois, ça met du temps à répondre de l’autre côté du combiné, et parfois ça ne répond pas tout de suite, voire pas du tout », explique-t-il, désabusé.

Dix millions d’euros supplémentaires

Pour répondre à ces défis, la ministre annonce dix millions d’euros supplémentaires et rappelle la construction prochaine d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Charlotte Parmentier-Lecoq a également exprimé sa volonté de mettre en place une structure de taille humaine, à mi-chemin entre l’EHPAD et l’aide à domicile. « L’État est prêt à piloter et à soutenir les initiatives », assure-t-elle.

Une convention sera signée avec le conseil départemental de Mayotte avec la création d’un comité de citoyens, chargé de surveiller le calendrier.

Des parents d’élèves interpellent la ministre

« Nous voulons la sécurité pour nos enfants dans les écoles, mais aussi l’égalité avec les enfants de la République. » C’est ce qu’on pouvait lire sur une banderole, en marge de la visite de la ministre Charlotte Parmentier-Lecoq à Acoua. Cette revendication émane des parents d’élèves représentés par la fédération des conseils de parents d’élèves. Le collectif explique avoir demandé la fermeture de toutes les écoles primaires de la commune, face aux « problèmes liés à la sécurité, aux rotations des élèves et au retard de la livraison des écoles ».

Le debaa de l’association “Madania” s’est exporté avec succès en Inde

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Les membres de l’association “Madania” ont fait briller la culture mahoraise dans les plus grands palais de maharajah indiens, notamment à Jaipur.

L’association de debaa “Madania”, composée de femmes de la commune de Bouéni, a fait un retour triomphal de son voyage en Inde. Après les dorures, les velours et le faste d’apparat des grands palais des maharajah, c’est l’intercommunalité de Petite-Terre qui leur a déroulé le tapis, ce mardi, à Labattoir. 

Pour les passants de l’office de tourisme de Petite-Terre, la mi-journée a été très animée et colorée, au rythme des tambours, tambourins et chants sacrés empruntés aux maoulida ya shengué et debaa, les deux danses mahoraises inscrites au patrimoine culturel national français. Pour les femmes de l’association « Madania » de Bouéni, de retour d’une tournée triomphale en Inde, l’office n’a pas lésiné sur les moyens. Un comité d’accueil les a réceptionnés à la sortie de l’aéroport de Pamandzi pour les amener devant les locaux au rond-point de Four-à-chaux, où les attendait Catherine Mkadara, l’une des vice-présidentes de l’organisme. Les heureuses voyageuses ont plutôt apprécié cette touche d’attention particulière qui leur a été réservée, très satisfaites de renouer ainsi avec les us et coutumes de leur île natale avec des colliers de fleurs en pagaille et des embrassades en cascade.

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Vice-présidente de l’Office de tourisme de l’intercommunalité de Petite -Terre, Catherine Mkadaraa a déployé le tapis rouge pour accueillir les heureuses voyageuses de Bouéni.

Échati Elhadad, la « meneuse »de l’association, explique : “Nous avons été dans le palais royal d’Anagor où nous nous sommes produites. La salle était pleine de dignitaires indiens qui n’ont pas tari d’éloges sur notre spectacle et qui n’ont pas manqué de nous faire part de leur satisfaction”. Celle-ci ajoute que la troupe mahoraise s’est produite à nouveau dans un autre endroit où la culture mahoraise a été hautement appréciée, le palais du célèbre maharaja de Jaipur. « Malgré la différence de culture, nous avons fait notre possible pour porter haut les couleurs de Mayotte, loin, très loin, en Inde. Je peux vous dire que ça fait très chaud au cœur de revenir dans son pays et d’être reçu de la sorte », affirme la responsable de l’association bouénienne « Madania », laquelle à conscience d’avoir représenter en Inde Mayotte toute entière et non pas seulement sa commune.

« La responsabilité que nous avions sur nos épaules était très lourde, mais nous avons su la mener jusqu’au bout au regard de tous nos spectacles”, estime-t-elle.

Tribune libre : “Mais où est passé l’aide alimentaire à Mayotte ?”

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Les maires de Mayotte regrettent un manque de transparence sur les quantités de vivres acheminées lors des distributions, comme ici à M’tsangamouji.

Comme l’association des maires de Mayotte, la municipalité de M’tsangamouji s’offusque de l’article du Monde du samedi 15 février sur les témoignages évoquant des possibles détournements de l’aide alimentaire et de la distribution d’eau. Dans un communiqué, elle explique comment celle-ci s’est organisée dans sa commune et s’interroge sur les quantités de dons acheminées par l’État.

A la suite de l’article paru le 14 février dernier dans le journal Le Monde sur le détournement de l’aide alimentaire du cyclone Chido à Mayotte, la question demeure entière sur toutes les lèvres : Mais où est passé l’aide alimentaire ? Cette question légitime, la population, les élus, les techniciens, les associations locales se la pose depuis la première semaine, sans obtenir de réponse. Les agents communaux et les élus sont visés par l’article, non sans fondements, mais sans rentrer dans les détails et en mettant tout le monde dans le même sac. Des abus, il y a en a eu c’est une certitude, mais probablement des cas isolés. Ce qui est dangereux, c’est d’assimiler l’ensemble des communes à ces abus, tous les agents et élus, sur simple dénonciation d’habitants mécontents et sans preuves tangibles.

Cette problématique a surtout la vertu de mettre en lumière la demande justifiée de transparence, car au sommet de l’État, tout a été organisé pour que le système de l’aide alimentaire reste opaque. A M’tsangamouji, l’administration communale a rapidement compris que la faute serait rejetée sur les communes. Quatre jours après le passage du cyclone, l’État vient annoncer que l’aide alimentaire sera livrée la première semaine, en priorité pour les communes du Nord, les plus sinistrés. Mais où est passé cette aide alimentaire, alors que la première livraison d’eau est intervenue le 19 décembre 2024 avec à peine 200 packs d’eau pour 8.369 habitants et qu’aucune goutte d’eau ne coule dans les robinets depuis sept jours. Les vivres pour bébé sont arrivés quinze jours après le recensement pour les enfants de moins de 2 ans finalisé depuis la première semaine par les agents de la commune et du CCAS (N.D.L.R. centre communal d’action sociale). Et pour ce qui est des denrées alimentaires hors hébergement d’urgence, qui parviennent 17 jours après, bien que les routes aient été dégagées depuis le troisième jour ?

Les stocks d’urgence débloqués

La commune de M’tsangamouji n’a pas attendu l’aide alimentaire pour distribuer des packs d’eau en priorité aux personnes identifiées comme vulnérables recensées immédiatement après le cyclone : les foyers avec nourrisson ou enfant de moins de 2 ans, et les foyers avec personnes âgées ou en situation de handicap. « Grâce aux stocks d’urgence constitués pour répondre à la crise de l’eau, nous avons pu livrer des packs d’eau dans ces foyers, le nombre étant limité et insuffisant pour distribuer à l’ensemble. C’est pourquoi, nous avons élargi la distribution une fois l’arrivée de l’aide alimentaire », dixit Saïd Maanrifa Ibrahima, maire de la commune. Il faut prendre en compte que ces stocks d’urgence étaient également les seuls en possession des communes pour alimenter et ravitailler les bénévoles et agents mobilisé à la gestion de crises. C’est entre 70 à 100 personnes que nous avons dû alimenter pour assurer le déblaiement des voies, le nettoyage des rues, le recensement des besoins, la surveillance des hébergements d’urgences, etc. Il n’y a donc pas forcément eu de « détournement » de l’aide alimentaire comme expliqué mais des distributions organisées également pour les agents et équipes mobilisés. Tout comme l’État approvisionne les équipes de la sécurité civile et de l’armée, les mairies soutiennent les agents mobilisés. Les chiffres annoncés par l’État sont sans appel : au regard de la population recensée officiellement donc sans prendre un compte une partie encore inestimable de la population du territoire, 300 tonnes de denrées ont été débarquées, cela représente moins d’un kilogramme de vivres par personne au total, soit moins de 17g par personne et par jour ; 100.000 litres d’eau acheminés par jour, c’est moins de 40 cl par personne et par jour. Tout comme pour le nombre de morts, ces chiffres sont invérifiables pour l’aide alimentaire.

“Pas d’information fiable sur les dates et heures de livraison”

Du point de vue logistique, tout est opaque. Les livraisons sont aléatoires et diffèrent entre les annonces de la cellule logistique de l’État et les quantités réellement livrées, ce qui vaut des tensions entre administrations. « Il était impossible d’avoir des informations fiables sur les dates et heures de livraison et surtout sur leur contenu », précise le maire. A plusieurs reprises, les quantités livrées sont inférieures à celles annoncées sans explications possibles, et impossible d’avoir des bons de livraison dans les premières semaines, et ceux malgré des relances faites sur cette problématique auprès des services de la préfecture. Il est donc impossible de savoir si la quantité livrée est identique à celle sortie de la plateforme logistique. A M’tsangamouji, cela ne fait que quelques semaines que des bons de livraison arrivent avec les commandes car l’administration a refusé de réceptionner sans document, à la suite de rumeurs de détournement de matériel (bâches) dans une autre commune. Malgré les bons de livraison, le contrôle est impossible : le document indique le tonnage mais n’indique ni la qualité ni la quantité des articles livrés. « Nous n’avons pas de balance industrielle pour réaliser un contrôle à réception. »

Au niveau organisationnel, la consigne donnée par l’État est de réaliser des distributions de masse de l’aide alimentaire, sans conditions et sans vérifications pour tous les habitants, donc sans se soucier de leur degré de précarité. Cependant, la cellule logistique refuse de livrer l’aide alimentaire dans un quartier différent chaque jour, au plus proche de la population. La commune ne possédant pas les moyens matériels et humains pour distribuer les denrées dans chaque foyer, la distribution s’effectue sur le site de livraison et les habitants doivent se déplacer. A M’tsangamouji, les quantités par livraison permettent de couvrir une distribution pour 300 à 400 habitants, pour une population communale de 8.369 habitants recensée en 2021. En raison du manque de fiabilité des informations de livraison, il est impossible pour l’administration communale de communiquer au préalable sur les jours et horaires de distribution. Il est arrivé à plusieurs reprise que la livraison prévue n’arrive finalement pas sans autre explication. La majorité du temps, des habitants sont renseignés avant l’administration des livraisons, ce qui provoque des scènes ubuesques avec les agents qui sont accusés de mensonges et de rétention d’information. Les queues sur les sites de distribution se font en plein soleil, plusieurs heures avant les livraisons et sans confirmation de ces dernières, engendrant une grogne progressive de la population, d’autant plus que ce sont souvent les mêmes habitants qui en bénéficient : les mieux informés et les plus proches des sites de livraisons. Lors des distributions, ce sont quatre policiers municipaux et trois gendarmes qui sont mobilisés lorsque ces derniers arrivent à temps, car les informations dont ils disposent sont différentes, ce qui ne permet pas de garantir la sécurité en imposant des règles face à ces centaines d’habitants dans le besoin. L’administration communale interdit formellement aux agents communaux ainsi que les membres de leur foyer de bénéficier des distributions pour la population afin d’éviter l’anarchie et les absences au poste de travail, ainsi que pour réduire les tensions avec la population. En revanche, une fois par semaine environ, elle distribue un pack d’eau pour chaque agent en service lorsqu’il en reste suffisamment, et quelques denrées. La distribution est donc réalisée en comptant sur le sens du civisme de la population, mais la tension monte progressivement au fur et à mesure des jours. A tel point que mi-janvier, après un blocage d’une distribution par des habitants, le maire se trouve contraint de stopper les distributions car la sécurité des agents est compromise et le signale à l’État. A partir de là, la cellule logistique de l’Etat accepte de livrer l’aide alimentaire dans différents sites au plus proche de la population et la tension retombe. La majorité est silencieuse, pourtant les quantités sont insuffisantes pour couvrir les besoins primaires de la population, et ce sont souvent ceux qui n’en bénéficie pas qui se plaignent le moins. Les personnes issues de l’immigration clandestine ne sont pas sous-représentées dans les distributions à M’tsangamouji. La commune a également continué lorsque les quantités le rendait possible de livrer auprès des personnes vulnérables (Personnes âgées, handicapés et ayant un enfant de moins de 2 ans). Les difficultés pour avoir un recensement fiable le démontre, il est possible de ne pas avoir toutes les personnes vulnérables mais l’information ayant été communiqué de manière transparente, il n’y a pas de volonté de clientélisme.

Une commission d’enquête attendue

Comment distribuer l’aide alimentaire de manière optimale pour la population et pour la logistique ? La question se pose encore. Dernièrement à M’tsangamouji, face à la baisse des quantités livrées et dans une optique d’égalité, l’administration communale a pris le parti de distribuer les denrées uniquement dans les écoles, à chaque enfant. Une manière de toucher une majorité de foyers et toutes les classes sociales sans distinctions. Nous sommes conscients qu’aucune solution ne permettra l’égalité et l’accès à tous mais l’article à charge ne met pas en valeurs les efforts que les collectivités mettent en place. D’autres questions se posent : qui a décidé de la constitution des denrées de l’aide alimentaire ? En effet, le premier mois de livraison, les denrées sont constituées quasi-uniquement de packs d’eau, de farine et de sucre. Incompréhensible pour les habitants, qui ne mâchent pas leurs mots. Avec une connaissance rapide du territoire, pourquoi l’aide n’est pas simplement constituée d’eau, de riz et de boîtes de sardines ? Où sont le riz, les pâtes et les conserves données par nos concitoyens ? A qui ont-ils bénéficié ? Pourquoi la situation n’est pas revenue à la normale concernant l’eau et les vivres, plus de deux mois après le passage du cyclone ? Toutes ces interrogations demeurent et demeureront probablement sans réponses.

La commission d’enquête parlementaire demandée par le sénateur Said Omar Oili est attendue par la population, les techniciens et les élus. Elle permettra de faire la lumière sur la gestion de cette crise et surtout d’en tirer des enseignements. Il est dommage d’avoir ce travail fait par des journalistes alors que l’État a les moyens de faire ce contrôle pour la population. Si le ministre et le préfet s’interrogent, que les députés et sénateurs auditionnent les acteurs. Cette commission d’enquête doit avoir lieu pour apprendre des erreurs. Ne restons pas dans des suspicions dans une période où tout le monde que ce soit l’État, les collectivités, les associations, et les habitants ont fait face à des situations d’une extrême gravité. Cette commission d’enquête est un devoir pour les concitoyens au-delà de Mayotte qui ont donné pour la reconstruction de Mayotte. Ce débat sur l’aide alimentaire pose plus largement la question sur voulons-nous véritablement tirer enseignement de cette crise ou juste faire une chasse aux sorcières ?

La commune de M’tsangamouji

Droit de retrait au STM, est-ce un pansement posé sur une jambe de bois ?

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Impossible de faire traverser à Mamoudzou voitures et motos pendant 3 rotations de barges lundi matin en raison d'un droit de retrait d'une partie des agents du STM.

Un droit de retrait éphémère d’une partie des agents du STM n’a pas permis la reprise annoncée pour hier lundi 17 février 2025 du paiement de la traversée entre Petite -Terre et Grande -Terre. La gêne occasionnée a courroucé plus d’un conducteur d’engins motorisés.

Le trafic des véhicules entre Dzaoudzi et Mamoudzou a quelque peu été perturbé ce lundi matin pendant 3 rotations de barges, provocant la colère des automobilistes et conducteurs de 2 roues. Ce fut le cafouillage total durant un certain temps faute pour le public de disposer d’informations fiables quant à cette perturbation du trafic des barges du Service des Transports Maritimes (STM) du département. Une colère face à laquelle le personnel (en service) de ces embarcations s’est défendu d’en être la cause, un détail qui a eu pour effet d’aiguiser encore plus la curiosité du public.

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Exaspérés par cet énième désagrément, les usagers de la barge ont laissé éclater leur exaspération. Les noms d’oiseaux ont fusé de tous parts.

« Nous n’y sommes pour rien, cela vient de nos collègues au sol là-bas à l’embarcadère de Mamoudzou. Ils rencontrent des problèmes et ont décidé de faire valoir leur droit de retrait« , explique Mouhiyouddine un membre du personnel embarqué. Il est vrai que l’exaspération des conducteurs de véhicules désireux de faire la traversée est montée d’un cran, la tension devient palpable et « les amabilités » ont commencé à fuser de partout. La barge a fini par appareiller tant bien que mal et à rejoindre Mamoudzou où davantage d’informations a été fourni aux passagers à leur arrivée à l’embarcadère.

« C’est bon le problème est réglé, les rotations vont reprendre normalement et les véhicules seront embarqués« , annonce un des agents du STM en tenue bleu marine. C’est alors que l’on apprend que ce droit de retrait avait été motivé par des propos malencontreux tenus par un DGA du département qui aurait déclaré que « ce ne sont pas quelques énergumènes qui vont interrompre le bon fonctionnement du service« . Des confrères journalistes présents à ce moment-là sur les lieux ont confirmé la tenue de ces propos, considérés comme une provocation de la part des agents du SMT en colère.

« Vous vous rendez compte, nous sommes soumis à une forte pression de la part des services de l’Etat et du département depuis le 14 décembre 2024. Nous travaillons dans des conditions exécrables tous les jours sous le soleil sans la moindre reconnaissance de la part de nos autorités. Entendre de tels propos venir d’un responsable hiérarchique alors que nous ne demandons que de petites et simples améliorations de nos conditions de travail, nous trouvons cela indécent« , fait valoir une autre employée du STM en direction d’un membre de l’opposition au sein du Conseil départemental.

Mais au fait, quelles ont été les demandes formulées par le personnel au sol des barges ?

« Il leur a été annoncé depuis samedi dernier qu’ils devront faire payer à nouveau, à partir de ce lundi 17 février 2025, la traversée des véhicules et des piétons« , explique un proche collaborateur de Moussa Kassim, le directeur du STM. Selon ses dires, les agents préposés à cette tâche auraient émis 3 conditions préalables à cette reprise, « qu’ils soient prévenus suffisamment tôt quant à la date de cette reprise, que les outils de travail dans les guichets soient remis en état de marche et enfin que les barrières de sécurité soient réparés « . D’après les dires de ce fonctionnaire du département, toutes ces exigences auraient été respectées, contraignant certains agents techniques à travailler d’arrache-pied jusqu’à dimanche. Il rajoute que le STM a même fait installer des chapiteaux pour permettre à ses agents non embarqués de pouvoir se protéger de la pluie et du soleil. S’il est vrai que le trafic entre les 2 îles principales de l’archipel mahorais a pu reprendre normalement par la suite et que le paiement des traversées soit reporté à ce mardi 18 février 2025, certains des agents du STM estiment qu’en réalité aucun problème n’a concrètement été réglé. « C’est un pansement qui a été posé sur une jambe de bois, au détriment de la sécurité des passagers et des véhicules embarqués« , a conclu l’un d’entre eux.

Plus qu’une dizaine de jours pour candidater à l’appel à projet  » Notre environnement, notre capital santé « 

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La Direction de l’Environnement, de la Biodiversité et le Service Public d’Assainissement Non Collectif de la Communauté de Communes de Petite-Terre (CCPT) lance leur premier appel à projet intitulé  » Notre environnement, notre capital santé « .

Prévu en direction des associations de loi de 1901, les projets élaborés devront pouvoir préserver la biodiversité, réduire les populations et encourager la participation citoyenne. Face à un territoire toujours en cours d’aménagement, des espèces exotiques nombreuses mais parfois envahissantes, la propagation de déchets et les eaux déversées sur l’espace public. Les défis restent multiples.

La CCPT souhaite donc impliquer tous les acteurs dans une démarche d’amélioration du territoire. Les projets imaginés devront s’établir sur 1 an maximum et pourront être financés jusqu’à 30 000 euros, limité à 80 % du budget total. Les dossiers devront comprendre 3 éléments : le descriptif du projet, un programme détaillé des actions avec un échéancier, et un budget détaillé.

Le cahier des charges est disponible à cette adresse : https://buff.ly/4e6ze1Y. Les dossiers d’appel à projet de  » Notre environnement, notre capital santé  » devront être remis au plus tard le 28 février par mail à gemapi-biodiversite@ccpt.yt.

Aides Chido, les distributions par les mairies arrêtées

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Ce lundi, l’association des maires de Mayotte a annoncé que les communes suspendaient les distributions de denrées à la population pour pallier la situation post Chido. Cette réaction fait suite à la parution d’un article du journal Le Monde décrivant une accaparation des ressources par des agents communaux. Dans l’article, la préfecture indique en effet s’interroger sur la répartition des denrées et le ministre de Outre-mer, Manuel Valls, indique s’interroger sur le dernier kilomètre du circuit de ces dons alimentaires. Afin de ne pas être le bouc émissaire, renvoyant la balle à la préfecture, l’association des maires a décidé de suspendre les distributions.

Une remise en eau reportée à midi à Bandrélé et Dembéni ce mardi

Un incident a affecté le remplissage du réservoir d'Ongojou, dans la nuit de lundi à mardi.

Une partie des habitants des communes de Bandrélé et Dembéni, ceux résidant dans le secteur 1, doivent patienter encore un peu avant la remise en eau prévue initialement prévue à 6h, ce mardi matin. Celle-ci a été décalé à midi “en raison d’un incident survenu sur la station de pompage d’Ongoujou, causant son arrêt pendant une grande partie de la nuit”. La matinée va donc servir à remplir le réservoir d’Ongojou qui dessert l’eau d’habitude dans les villages de Tsararano, Dembéni, Iloni, Hajangoua, Hamouro, Nyambadao et Bandrélé.

La ministre chargée de l’Autonomie et du Handicap en déplacement à Mayotte

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Deux mois après le passage du cyclone Chido, la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq effectuera un déplacement à Mayotte, du 17 au 19 février. “Il s’inscrit dans la continuité du suivi des conséquences de la tempête Chido et de la mise en place du comité de liaison pour l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de handicap et des personnes âgées sur l’archipel”, indique le ministère chargé de l’Autonomie et du Handicap.

Ce déplacement sera également “l’occasion d’acter des avancées concrètes en matière de contractualisation entre l’Agence régionale de santé (ARS), le Conseil départemental et l’État”, poursuit le ministère. Charlotte Parmentier-Lecocq participera à l’inauguration de nouvelles structures et dispositifs visant à renforcer l’accompagnement des personnes en situation de handicap et des personnes âgées.

Lundi en fin d’après-midi, elle visitera la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) et échangera avec les acteurs locaux.

Mardi, elle participera à la pose de la première pierre du futur pôle médico-social de l’association Laïque pour l’Education, la Formation, la Prévention et l’Autonomie d’Antana Be à Chirongui avant d’inaugurer l’établissement pour enfants et adolescents polyhandicapé, elle visitera ensuite le dispositif Ulis /Clis de la Cité scolaire de Bandrélé.

La ministre se rendra ensuite dans le Nord à Acoua visiter un accueil de jour Alzheimer.

Le mercredi, elle visitera l’entreprise adaptée “Auxilium” à Mamoudzou, elle se rendra enfin au Centre d’accueil Médico-Social précoce Maecha (CAMPS) à Mamoudzou. Le déplacement se conclura par la signature de la convention entre l’ARS, le Conseil départemental et l’État”, poursuit le ministère.

La compagnie Fly Li jette l’éponge avant même d’avoir commencé ses vols Mayotte- La Réunion

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Fly-Li, la filiale réunionnaise d’une compagnie aérienne croate abandonne le lancement de vols régionaux au départ de Mayotte. Vendredi 14 février, la filiale a publié un communiqué « Nous devons aujourd’hui prendre une décision difficile et vous annoncer l’arrêt des activités de Fly-Li. L’aérien est un secteur exigeant, et malgré toute notre détermination et notre engagement, nous devons nous résoudre à mettre un terme à cette belle aventure.  » Fly-li a aussi indiqué : « si vous faîtes partie des clients ayant déjà effectué une réservation, vous serez contactés dans les plus brefs délais afin d’être remboursés. ».

Le camp de Tsoundzou au bord de la route a été évacué

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Depuis l’évacuation du collège de Kwalé (Mamoudzou), 180 migrants d’Afrique continentale s’étaient installés au bord de la route nationale au niveau de Tsoundzou. Vendredi 7 février, le préfet de Mayotte avait pris un arrêté portant mise en demeure de quitter les lieux aux personnes installées au motif que du fait de la localisation du camp  « aux abords de la route nationale 2, les occupants s’exposent à des risques très importants d’accidents sur cette section où circulent 13 .000 véhicules par jour dont 5 % de poids-lourds ». Ce vendredi 14 février, le camp a été démantelé sur ordre de la préfecture. Une centaine de migrants ont été pris en charge par les structures hébergeurs : Coallia, l’Acfav et Mlezi Maore.

La scolarisation des enfants mahorais à La Réunion, vif sujet de discorde

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Une mère d'élève a décidé de saisir le Tribunal administratif de La Réunion.

Au cours des dernières semaines, la tension est montée d’un cran à La Réunion entre les communautés réunionnaises et mahoraises. De nombreux parents mahorais font part de leurs difficultés pour scolariser leurs enfants sur l’île Bourbon. Une mère d’élève a même décidé de saisir le Tribunal administratif de La Réunion.

Depuis le passage dévastateur de Chido sur l’archipel, des familles mahoraises ont inscrit leurs enfants dans une autre académie, essentiellement dans le département voisin de La Réunion. Au 30 janvier, 1.300 élèves étaient scolarisés hors de Mayotte, dont 625 à La Réunion. Bien que cela ne représente qu’ une infime partie des écoliers mahorais, cela s’avère être un sujet très polémique depuis plusieurs semaines. Un motif de discorde entre ressortissants français de Mayotte et de La Réunion, les deux principaux territoires français de l’Océan indien, au point qu’il a fini par atterrir sur les bancs de l’Assemblée nationale et sur la table du Tribunal administratif de La Réunion.

En effet, le torchon brûle depuis quelques jours entre les parents de ces élèves et plusieurs communes du département voisin, au rang desquelles celle de Saint-Denis, le chef-lieu de l’île. Des parents estiment que «des localités réunionnaises ne font pas mystère de leur refus catégorique de scolariser des élèves venus de Mayotte ». « Ils ne cessent d’employer des motifs flous et un discours biaisé pour justifier ce refus sans jamais accepter de le notifier officiellement », avance Mariama Abdou, une habitante du quartier « Le bas de la rivière » à Saint-Denis. Elle est originaire de Combani au centre de Mayotte. Elle confie que la situation sociale sur l’île Bourbon ne cesse de se tendre pour des motifs divers noyés dans « le phénomène Chido, qui n’a véritablement rien à voir dans cette affaire », juge-t-elle. « Ici les politiques n’ont pas coutume de s’embarrasser des règles de droit ou de bienséance pour dire ce qu’ils pensent de notre communauté. Ils estiment être maîtres chez eux et cela leur suffit de dire haut et fort ce qu’ils pensent », explique de son côté Fahari Vitta issue de Labattoir, installée dans la ville du Port depuis une vingtaine d’années.

Le sujet est devenu si brûlant  qu’il a fini par s’inviter sur les bancs de l’Assemblée nationale, relayé par l’une des parlementaires mahoraises, la députée Rassemblement national Anchya Bamana. En colère, des parents d’élèves mahorais ont choisi la voie juridique par avocats interposés et engagent des recours devant la justice. Une mère n’a pas hésité à médiatiser sa procédure devant le Tribunal administratif de La Réunion. A Mayotte, de nombreuses voix crient au scandale et dénoncent la passivité de la ministre de l’Education nationale et de son collègue des Outre-mer. « Nos amis réunionnais doivent intégrer le fait qu’il n’y a qu’une seule école en France, celle de la République et non une spécifique à telle ou telle région », s’est insurgé Boinali Saïd Toumbou (ancien député de Mayotte) qui intervenait sur cette question samedi matin sur Mayotte La 1ère. Ce dernier encourage les familles mahoraises concernées par cette affaire à saisir la justice.La commune de Saint-Denis, se défend pour sa part de toute volonté discriminatoire et met en avant des arguments d’ordre administratif et organisationnel.

Basket-ball : une défaite honorable

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Malgré la défaite, les supporters de Dzaoudzi-Labattoir étaient mobilisés pour soutenir leur club en 8 ème de finale de la coupe de France de basketball.

Anri, Kadri et le reste de l’équipe n’ont pas démérité malgré une très large victoire samedi de Cergy-Pontoise contre Dzaoudzi-Labattoir. Le match de basket-ball tant attendu entre les Spartiates et les Vautours s’est soldé à l’avantage des premiers, 98 points contre 61.

Malgré l’effet Chido et ses conséquences désastreuses sur le parc local des antennes de télévision, ils ont été des milliers d’hommes et de femmes, des jeunes et des moins jeunes, à avoir suivi à distance samedi soir, le match opposant les clubs Vautour de Labattoir (Mayotte) aux Spartiates de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), une équipe masculine classée en catégorie nationale 2. Un match qui s’inscrivait dans le cadre des 8ème de finale de la coupe de France de basketball, désormais historique pour le 101 ème département français, lequel n’avait jamais vu ses enfants briller à un niveau aussi élevé. Qu’à cela ne tienne, « l’essentiel était d’y participer et ils n’ont absolument pas démérité étant donné que l’enjeu cette fois-ci était de très haut niveau pour notre club », confie Salama Abdallah ce dimanche matin, une aficionado (aficionada) de l’équipe labattoirienne.

« Ils feront encore mieux la prochaine fois, hier soir, ce n’était qu’un moment d’échauffement pour mieux préparer la saison prochaine », observe Chamou, un septuagénaire fidèle depuis les premiers jours de la création du Vautour Club. « Le vert, toujours le vert et encore le vert », scande un proche parent d’Anri (diminutif d’Anrichidine Saïd Salim), le policier municipal de Mamoudzou qui avait eu droit aux honneurs de ses collègues après un retour triomphal à Mayotte, il y a 3 semaines (environ). Le jeune prodige avait alors confié à notre journal « sa fierté d’avoir pu contribuer à la victoire du Vautour club”, et son souhait de s’investir encore davantage pour porter encore plus haut les couleurs de son équipe à l’occasion de ce match (mémorable) contre Cergy- Pontoise ». Labattoir s’est donc honorablement inclinée samedi soir devant Cergy-Pontoise, son hôte, par 98 points contre 61 en faveur des métropolitains.

La délégation France Victimes à Mayotte

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Ce jeudi 13 février, le vice-président Madi Moussa Velou, chargé des Solidarités, de l’Action sociale et de la Santé, a accueilli la délégation de la Fédération France Victimes, représentée par Anne-Sophie Gavrilloff, présidente de France Victimes 54 Meurthe-et-Moselle et porte-parole nationale, ainsi que Jérôme Bertin, directeur général.

“L’objectif principal de cette rencontre était d’établir un bilan des besoins de la population après le passage du cyclone Chido et d’identifier les actions prioritaires pour accompagner les personnes les plus touchées”, explique le Conseil départemental. La visite de la délégation s’inscrit dans une démarche de dialogue avec les différentes institutions locales afin de mieux comprendre la situation sur le terrain. Cette rencontre constitue un véritable atout pour Mayotte, permettant de renforcer les partenariats et d’optimiser les dispositifs de solidarité sur le terrain. Elle offre aussi l’opportunité d’adapter les aides aux besoins spécifiques de la population mahoraise.

Un trail ce dimanche à Pamandzi

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Ce dimanche a lieu « la Petite Terrienne » , un trail de 20,5 km et 500 m de dénivelé. Plus de 150 coureurs déjà inscrits sont attendus par les organisateurs. Le départ a lieu au niveau de la place des congrès à Pamandzi.

Une Mahoraise remporte le prix Gisèle Halimi au concours d’éloquence de la Fondation des femmes

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Rasmina Houmadi Oili, la vice-présidente de l’association Haki Za Wanatsa, a reçu ce lundi le prix d’éloquence Gisèle Halimi au théâtre de l’Odéon à Paris. Ce concours est organisé depuis sept ans par la Fondation des Femmes « pour dénoncer le sexisme par le verbe. » Étudiante en licence de sociologie, Rasmina Houmadi Oili a plaidé face à sept autres femmes pour s’engager « contre les préjugés sexistes, les violences faites aux femmes et réfléchir à un monde plus égalitaire entre les femmes et les hommes », a rapporté la Fondation.

Une mission d’expertise pour un état des lieux des Archives

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Face à l’ampleur des dégâts occasionnés par le cyclone Chido et la tempête Dikeledi, “le ministère de la Culture a envoyé une mission d’expertise pour faire un état des lieux des archives publiques de l’île et les bâtiments qui les conservent”, explique le conseil départemental.

Cette mission a été conduite par deux conservateurs du patrimoine. La semaine du 3 au 9 février, ils se sont rendus dans les administrations, les services du département, les communes, intercommunalités ainsi que les services de l’Etat afin de constater les dégâts que les producteurs d’archives ont subi à cause des cyclones. Cela permettra ensuite de débloquer des moyens pour pouvoir faire face aux urgences et notamment éviter la perte des archives les plus importantes et qui sont garantes du fonctionnement de l’administration ainsi que des droits de chacun. D’ores et déjà, deux palettes de matériel d’urgence ont été envoyées grâce au concours des Archives nationales.Cette mission vise à évaluer les dégâts. Viendra ensuite le moment de l’action, qui consistera à proposer l’accompagnement nécessaire pour le traitement des documents impactés, afin d’éviter des dommages irréparables pour le patrimoine archivistique de Mayotte.

Ce pépiniériste fournit les agriculteurs qui ont perdu toute leur culture

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Calvin Picker fait pousser des graines et noyaux récoltés après le cyclone.

Calvin Picker a été très réactif. Au lendemain de Chido, l’agronome a ramassé les noyaux et graines pour les replanter et redémarrer la production à Mayotte. Deux mois après Chido, il fournit les agriculteurs en plants. Reportage chez un agriculteur de M’tsangamouji.

Depuis Chido, Calvin Picker est débordé. Le conseiller pour le développement de l’agriculture biologique s’occupe d’une pépinière dédiée à l’agriculture biologique créée par l’Etablissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) à Ironi-Bé (Dembéni). Alors que les pépinières de l’île n’ont pas survécu à Chido ou ont subi des dégâts considérables, celle de l’Epfam a résisté. Cela grâce aux serres photovoltaïques flambant neuves achevées en avril 2024 par l’énergéticien Akuo avec lequel L’Epfam s’est associé pour le projet.

L’agronome s’est tout de suite mobilisé, dès le lendemain du cyclone. “Quand j’ai vu tous les arbres par terre, j’ai tout de suite pensé au besoin qu’il allait y avoir en matériel de replantation”. Il se met alors à récupérer toutes les graines et noyaux qu’il trouve par terre avec l’aide des enfants de son quartier à Sada pour les mettre en pépinière immédiatement. Il fait alors pousser jacquiers, papayers, arbres à pain, manguiers, prunes de cythère, cacaotiers.  “Je me suis dit qu’il était déterminant et primordial de replanter rapidement si on veut éviter une perte de production alimentaire très importante sur le territoire”, raconte-t-il.

“Il était déterminant et primordial de replanter rapidement”

Deux mois après Chido, les papayers sont prêts à être plantés. “Là, on va amener 100 plants chez un agriculteur de M’tsangamouji”, explique-t-il au volant de son pick-up. Au bout d’une piste entre les villages de Dzoumogné et Mt’sangamouji, l’exploitation à flanc de colline de Moudjitaba Daoud Attoumani a été ravagée. “Les cultures de cocotiers, vanille, bananiers, manioc sont perdues”, décrit l’agriculteur en contemplant son champ nu. Calvin Picker connaît bien l’exploitant, il l’a accompagné dans ses démarches vers la certification Agriculture biologique. Dans son travail, Calvin Picker accompagne 60 professionnels installés en bio. Depuis le cyclone, chaque jour il leur rend visite et leur amène des plants pour les aider à se relever.

Ce jeudi matin, l’agriculteur a creusé 100 trous sur son terrain pour accueillir les jeunes papayers. Ils sont plantés dans la terre mélangée avec des fientes de poules, “un engrais naturel issu de la société de production d’oeufs Avima-Ovoma”, relate Calvin Picker. Les papayers devraient donner leurs premiers fruits d’ici huit à neuf mois.

Néanmoins, la regénération naturelle des plantes de Mayotte ne sera pas suffisante selon l’expert en agriculture biologique. Il milite pour “importer du matériel végétal pour reconstituer les stocks de cultures vivrières” mais qui doit être fait “dans un cadre avec des arrêtés préfectoraux”. Selon lui, pour cela il faut travailler avec des centres de recherche agronomiques. “Le risque, si ce n’est pas réglementé, c’est que par exemple les noix de coco rentrent quand même par des voies clandestines à Mayotte et là le risque est réel d’importer des pathogènes inconnus sur l’île et qui seraient capables de ravager ce qui reste de la cocoteraie mahoraise”.

La loi d’urgence définitivement adoptée au Parlement

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Après l’Assemblée nationale, ce jeudi les Sénateurs ont voté pour la loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte. Voici les mesures phares.

Le Parlement a définitivement adopté ce jeudi 13 février la loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte. Après l’Assemblée nationale, unanime mercredi, le Sénat a adopté jeudi en milieu de journée ce texte issu d’une concertation entre députés et sénateurs. Il ne s’agit que d’une « première réponse. Après le temps de l’urgence et celui de la reconstruction viendra celui de la refondation. », a commenté à cette occasion le ministre des Outre-mer, Manuel Valls.

Un Établissement public de la reconstruction

Il acte la création d’un établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte qui succédera à l’Etablissement public foncier et d’aménagement (Epfa). Ce sera le président du Conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, qui en présidera le conseil d’administration, piloté par le général Pascal Facon, ancien commandant de l’opération Barkhane.

L’Etat s’occupe de la reconstruction des écoles

Compétence normalement propre aux communes, l’Etat va prendre en charge « la construction, la reconstruction, la rénovation, la réhabilitation, l’extension, les grosses réparations et l’équipement des écoles publiques » . Cette responsabilité lui est déléguée à la place des collectivités jusqu’à la fin 2027 sur demande des communes.

Des règles d’urbanisme allégées

Il dispense d’autorisation d’urbanisme les constructions temporaires visant à loger le personnel venu pour la reconstruction, elles serviront aussi de salles de classe lorsque les établissements sont trop endommagés pour accueillir les élèves. La durée maximale de ces constructions a été limitée à deux ans.

Renouvellement automatique des droits et prestations jusqu’à fin juin

Il comprend également une mesure pour les propriétaires, qui pourront souscrire un prêt à taux zéro pour réhabiliter leur logement, jusqu’à 50.000 euros. Le renouvellement automatique des droits et prestations sociales des résidents mahorais a lui été repoussé jusqu’au 30 juin, sans justificatif.

Un bilan exhaustif du nombre de morts

Alors que le bilan officiel ne fait état que de 40 morts et 4.000 décès. A la demande des parlementaires, le gouvernement devra remettre un remettre un rapport au Parlement d’ici un mois faisant état du « bilan exhaustif de la catastrophe, incluant le nombre de personnes décédées, disparues, blessées et amputées ».

Quartier Bonobo : lancement de la deuxième phase de travaux

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Le maire de Mamoudzou dans le quartier Bonovo. Une route de 8 mètres de largeur y sera très prochainement ouverte pour assurer son désenclavement.

Le maire de Mamoudzou et ses adjoints ont  arpenté les crêtes du quartier Bonovo à M’tsapéré très tôt ce jeudi matin. La phase 2 de l’opération de résorption de l’habitat insalubre a officiellement démarré. Un investissement de 9 millions d’euros lui sera consacré.

L’opération de résorption de l’habitat insalubre (RHI) dans le quartier Bonovo à Mtsapéré est entrée dans sa seconde phase ce jeudi matin. Une seconde phase qui va porter sur la réfection d’une route à double sens de huit mètres de largeur équipée d’un ensemble de réseaux. « Nous avons retenu la leçon du cyclone Chido, à savoir que dès lors que l’on dispose de réseaux en aérien, le quartier se trouve complètement plongé dans le noir au moindre passage d’un phénomène naturel », a fait remarquer Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou. Il a poursuivi, « aujourd’hui nous avons fait le choix d’enterrer l’ensemble des réseaux, électrique, télécommunication, vidéo-protection qui est également un enjeu important avec la pose de caméras ».

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Un habitant informel de Bonovo s’inquiète auprès du maire de son relogement après les travaux.

Prochaine phase : la construction de logements

C’est un investissement conséquent de 9 millions d’euros qui va être consacré au quartier Bonovo, préalablement à la phase 3 de cette opération RHI qui suivra plus tard avec des logements. « Il faut comprendre que dans ce genre de démarche, nous désenclavons non seulement le quartier mais nous créons aussi les conditions pour réaliser du logement en faveur des personnes qui seront impactées par les travaux. Dans le tracé un certain nombre de maisons seront détruites et ses occupants seront amenés à partir », a expliqué Ambdilwahedou Soumaïla. Des enquêtes seront mises à jour pour permettre d’examiner individuellement chaque situation en vue de lui apporter des réponses spécifiques. Dans cette opération RHI Bonovo, la commune de Mamoudzou sera contrainte d’innover pour répondre à une catégorie de la population parmi les résidents (clandestins). Une particularité importante pour les élus locaux qui ont fait le déplacement sur le site ce jeudi matin. Ils espèrent tous qu’après traitement individuel de chaque cas, une solution puisse être apportée à tout un chacun. Le chantier devrait durer 12 mois (au minimum) au cours desquels seront créés des espaces publics en attendant la phase suivante consacrée à la construction des logements.

Du jazz pour la Saint-Valentin

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L’association Hippocampus commence sa saison culturelle 2025 par un duo de jazz le 14 février, avec deux musiciens, Chrispin Shyaka au clavier et Jean Wellers à la contrebasse, qui joueront des reprises et des compositions originales. Tous deux interviennent à l’école Musique à Mayotte. Le rendez-vous est donné chez Cousin à partir de 20h, à Mamoudzou, en face du supermarché Baobab. La réservation est possible par texto au 0676 11 20 87. Il y aura également une billetterie sur place. La carte bancaire n’est pas acceptée.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes