Vendredi matin, l’école élémentaire Abdallah Sidi a été inaugurée par le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, en présence des conseillers départementaux du canton, des représentants du recteur et du préfet de Mayotte.Ce nouveau bâtiment comporte seize nouvelles salles de classe, une administration, une bibliothèque et le tout premier restaurantscolaire de la commune. Jusqu’à 728 élèves peuvent être scolarisés dans cet établissement afin de satisfaire les demandes d’inscription dans le secteur de Doujani.
L’accompagnement financier de l’État à hauteur de 91% a été souligné. Le rectorat a pu dérouler l’ambitieuse stratégie académique pour développer en continue les conditions d’enseignement et d’inclusion sur le territoire.L’inauguration s’est faite en présence de Abdallah Sidi, enseignant à la retraite, dont le travail remarquable au service de l’éducation et de la citoyenneté a été salué et dont le patronyme orne désormais la nouvelle école.
Il n’y a pas que l’eau qui coûte cher à Mayotte, le prix des carburants (image d’archives)a continué de grimper. Depuis ce dimanche 1er octobre, l’essence est à 1,95 euro le litre, contre 1,90 euro le mois précédent. Des augmentations sont aussi constatées pour le gazole à 1,70 euro par litre (+ six centimes), le pétrole lampant à 1,28 euro par litre (+ sept centimes), le mélange détaxé à 1,41 euro par litre (+ cinq centimes) et le gazole marin à 1,30 euro par litre (+ six centimes).
Cette inflation des prix est due aux cours mondiaux actuellement en hausse, les pays producteurs ayant choisi de baisser la production mondiale.« S’agissant de la bouteille de gaz de 12 kg, le prix augmente de 1,50 euro par rapport au mois dernier en raison de l’augmentation de 22 % du cours moyen du butane. Le prix s’établit ainsi à 25 euros », ajoute la préfecture de Mayotte.
Pour rappel, une remise de l’État et du Département de Mayotte avait permis de contenir les prix du carburant, l’an dernier. En octobre 2022 par exemple, le tarif du supercarburant sans plomb était plafonné à 1,46 euro par litre (1,71 euro sans la remise) et celui du gazole à 1,37 euro.
À l’occasion du début d’Octobre rose, le mois dédié à la prévention du cancer du sein, l’association Amalca a organisé, ce samedi 30 septembre, au lycée des Lumières, une table ronde sur un thème rarement abordé, car encore tabou : la sexualité et l’intimité lorsqu’on est atteinte de la maladie.
Un lycéen de 18 ans a été condamné à six mois de prison ferme, ce vendredi, pour sa participation à un vol aggravé et des violences aggravées commis le 22 septembre dans le contexte des rixes entre les bandes de Cavani et Mandzarsoa. Trois mineurs, poursuivis aussi pour ces faits, ont été également mis en examen pour une tentative de meurtre. Ils sont soupçonnés d’avoir porté un coup de barre de fer à la têted’un autre jeune de Mandzarsoa, un peu plus tôt au cours de la même soirée.
La police de Mamoudzou a procédé à près de 80 interpellations, ces dernières semaines, en rapport avec des affrontements entre une bande de Cavani (alliée à une autre de Doujani) et celle de Mandzarsoa. Ces opérations n’ont pas réussi à arrêter le cycle de violences, qui ont connu un point d’orgue, le week-end du 22 et 23 septembre. Le premier soir, le vendredi, un jeune homme de Mandzarsoa a été frappé violemment à la tête, tandis qu’un autre habitant de M’tsapéré a été retrouvé brûlé le lendemain soir dans une poubelle de Cavani (il était en réanimation en milieu de semaine). Concernant la soirée du vendredi, nous avons appris que trois mineurs ont été mis en examen pour tentative de meurtre et placés en détention provisoire, jeudi soir.
Cependant, ce ne serait pas leur seule expédition punitive, le soir du 22 septembre. Car deux heures après l’agression à la barre de fer, des volset des violences ont eu lieu dans le même quartier de Mandzarsoa. En lien avec cette affaire, un lycéen de 18 ansqui fait partie de la bande de Cavani était justement jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel, vendredi après-midi. Pas présent dans la première expédition, car il était à la mosquée, ce jeune Français qui vit avec son père et son petit frère à Cavani sud, est allé retrouver ses amis dans les rues de Cavani, le vendredi soir de la semaine précédente. Le conciliabule d’une dizaine de jeunes avait pour objectif de retourner à Mandzarsoa, le quartier jouxtant le village de Cavani. « On a appris que les jeunes de Mandzarsoa voulaient se venger et descendre dans le quartier », raconte l’élève de terminale au lycée Younoussa-Bamana(où se concentre une partie des violences depuis la rentrée).
« La première personne qu’on a vue »
Masqués, armés d’une machette, barres de fer,de bâtons et de pierres, les membres de la bande remontent vers M’tsapéré, vers 21h15, en empruntant un des nombreux escaliers du quartier. Ils tombent sur une habitante de 26 ans et son copain, à l’extérieur d’une case en tôle. Apeurée, celle-ci se précipite à l’intérieur, mais le groupe la poursuit et arrive à rentrer dans l’habitation. Celle-ci est mise à sac. Celui qui a la machette va jusqu’à rentrer dans la chambre et porté un coup au niveau de l’arcade de la jeune femme, qui tentait de protéger son petit frère. Interrogé sur le choix de cette famille, le prévenu admet que« c’était la première personne qu’on a vue ».Une carte bancaire, des téléphones, des sacs à main et de l’argent liquide sont subtilisés. C’est la carte qui va permettre de mettre la main sur la bande. Car unadolescent de Cavani, envoyé par la bande pour acheter des boissons dans la supérette du coin, a été reconnu par les policiers sur les images d’une caméra de surveillance.
Le prévenu reconnaît une partie des faits, notamment d’avoir été masqué, l’utilisation de la carte bancaire et d’avoir permis le déverrouillage des téléphones par l’un de ses amis. « – Pourquoi vous portez un masque ? – Pour ne pas être reconnu. – Pourquoi vous ne voulez pas être reconnu ? – Ne pas avoir des problèmes», répond-il à Virginie Benech, la présidente du tribunal correctionnel. Il dément cependant avoir été armé et d’avoir porté des coups. « Je ne suis jamais rentré. J’étais dehors pour faire le guet », dit-il en pleurs aux juges, ce vendredi. Cette version est contredite à la fois par les témoins et les trois mineurs qui pourraient être les coauteurs et qui seront jugés ultérieurement.
Condamné une semaine avant
Alors qu’il continue de pleurnicher, celui qui est surnommé « Dinero » n’est pas devant le tribunal pour la première fois. Le 14 septembre, il avait écopé de quatre mois de prison avec sursis pour un autre vol avec violences. « Vous venez d’être condamné. On vous appelle pour faire les 400 coups et vous y retournez», constate la juge VovognaRamiandrisoa.Dans ses réquisitions, la procureure adjointe, Louisa Aït Hamou enfonce le clou :« Vous n’étiez pas ce garçon en larmes ce soir-là ».
Pour elle, c’est clair, « vous n’allez pas là-bas pour voler au départ. Vous y allez avec des armes pour commettre des violences». Elle demande qu’il soit condamné et qu’un mandat de dépôt soit prononcé, tandis que le fait de violences avec usage d’une arme soit requalifié en « violences en réunion ». Elle requiert dix-huit mois de prison dont douze avec sursis, des obligations de formation, d’indemniser les victimes (selon l’audience sur les intérêts civils) et une interdiction de paraître dans le quartier de Mandzarsoa.
Alors qu’il supplie les trois juges de « ne pas le mettre en prison », celles-ci décident de suivre les réquisitions du Parquet, hormis le mandat de dépôt.
« C’est terminé. Il fallait accepter dès le début »
Deux jeunes hommes d’origine comorienne était jugés, ce vendredi après-midi. Ils ont été interpellés en mer à bord d’un kwassa, jeudi matin. L’un est âgé de 18 ans, le deuxième a une vingtaine d’années et a déjà fait l’objet d’une expulsion du territoire mahorais. Ils devaient répondre de deux faits,pour avoir aidé une vingtaine de personnes en situation irrégulière à faire la traversée depuis Anjouan, ainsi que du transport de cigarettes de contrebande. Comme les deux s’accusent d’être le pilote de l’embarcation, le procès a été renvoyé à la fin octobre pour qu’ils puissent être défendus par deux avocats différents. Apprenant qu’une reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) lui garantissait de ne pas faire plus de six mois en détention (avant une expulsion aux Comores), le plus âgé tente d’interpeller les juges pour revenir sur ses déclarations.« C’est terminé. Il fallait accepter dès le début », lui fait remarquer l’avocat, maître Ahmed Idriss. Les deux prévenus ont été envoyés à la prison de Majicavo, en attendant le nouveau procès, dans trois semaines.
La présidente d’Oudjérébou, Farrah Hafidou, a signé une convention de partenariat entre l'Iedom et son représentant à Mayotte, Patrick Croissandeau.
Un nouveau régime va se mettre en place en 2024 pour accompagner les porteurs de projets placés sous couveuse d’entreprise à Mayotte. Le Cape (contrat d’appui au projet d’entreprise),qui fête ses vingt ans cette année, aurait dû s’appliquer à Mayotte depuis 2017.
Emmanuel Dubié, président de l’Union des couveuses de France a fait le déplacement à Mayotte pour participer à cette conférence, jeudi. Aux côtés de Farrah Hafidou, la présidente d’Oudjérébou.
Le dispositif Cape(contrat d’appui au projet d’entreprise) a été créé par une loi d’août 2003 portée par le ministère de l’Économie pour être le support juridique de la couveuse d’entreprises. C’est un contrat qui permet d’organiser le test d’activité des porteurs de projets qui souhaitent créer leurs entreprises. Sur une période de 12 à 36 mois, ces potentiels futurs entrepreneurs sont hébergés juridiquement. Le Cape est un contrat qui sécurise la période du test d’activité en ce sens que la personne garde ses droits sociaux. Cette personne peut avoir un profil divers et varié, bénéficiaire du RSA, de l’aide au retour à l’emploi (ARE), qui garde ses allocations pendant qu’elle teste son activité en couveuse, et en plus le contrat permet de sécuriser cette phase de création sur les aspects protection sociale et protection juridique. Emanuel Dubié, le président de l’Union des couveuses de France avait fait le déplacement, ce jeudi, à Mayotte pour participer à cette conférence, accompagnés des responsabilités d’une couveuse d’entreprises de la région Rhône-Alpes.« On a fêté les vingt ans d’existence du Cape, qui aurait pu s’appliquer sur Mayotte depuis 2017.C’est le seul territoire (métropole et outre-mer compris) où ce dispositif va prendre effet à partir de janvier 2024. Cela veut dire qu’il va devenir plus attractif dans la mesure où il va doter les porteurs de projets qui rentrent dans ce dispositif de nouveaux droits », s’est-t-il exprimé.
Une couverture sociale en plus
Si le Cape n’existe pas encore à Mayotte, la couveuse d’entreprise locale Oudjérébou, initiatrice de cette conférence de sensibilisation, a trouvé une parade pour pallier l’absence de ce dispositif. Il consiste à utiliser un statut de stagiaire de la formation professionnelle, via une convention. Il permet au postulant de tester la viabilité économique de son activité durant 12 mois contre 36 pour un Cape. Plusieurs points de différenciation sont notables entre les deux régimes, en particulier la couverture sociale générale qui fait défaut aux couvés de Mayotte. « Actuellement, lorsque les stagiaires intègrent la couveuse d’entreprises Oudjérébou, ils ont zéro couverture sociale en cas d’accident du travail, à part leur assurance maladie pour les frais médicaux, ils ne s’acquittent d’aucune cotisation », a indiqué Nadjima Ahmed, la directrice de la couveuse d’entreprisequi accueille trente couvés par an, soit un total de 300 couvés depuis sa création. Il est vrai que sur ce plan, le nouveau contrat est beaucoup plus avantageux, le stagiaire étant rattaché au régime général salarial, avec l’obligation de s’acquitter de leurs cotisations mensuelles ou trimestrielles pour les droits sociaux.
Nouvelle convention Iedom-Oudjérébou
Cette conférence de sensibilisation a attiré beaucoup de monde, y compris des représentants de services publics tels que la DRFIP et l’Institut d’émission d’Outre-mer (Iedom), représentant local de la Banque de France. Elle a été l’occasion d’une signature de partenariat entre cette grande institution et la couveuse d’entreprises. Pour la première, qui est également un opérateur nationalen matière stratégie d’éducation économique, budgétaire et financière (mission confiée par l’État en 2017), ce partenariat avec Oudjérébou, s’intègre plus largement dans une volonté de servir l’économie et le développement économique. « C’est de permettre à la couveuse d’entreprise de bénéficier de l’ensemble de nos outils, de nos savoirs et de nos expériences sur ces sujets de l’éducation financière des entrepreneurs. On l’a entendu ce matin, ce n’est pas forcément la compétence première des jeunes porteurs de projets, il est important de les accompagner également sur ces sujets de gestion d’entreprise et les aider concrètement à être totalement indépendant à la sortie de leur passage en couveuse chez Oudjérébou », explique Patrick Croissandreau, le directeur de l’Iedom.
Ce partenariat va ainsi aider l’institution à atteindre cette cible des entrepreneurs qui sont la voix et les pièces maîtresses du développement économique à Mayotte.
Les retenues collinaires de Mayotte, ici à Combani, pourraient être totalement vides à la fin du mois d’octobre.
Le nouveau calendrier des tours d’eau, en vigueur du 2 au 15 octobre à Mayotte, n’inclut pas de modifications. Grande-Terre (exceptée la zone industrielle de Kawéni) connaîtra toujours des interruptions d’alimentation pendant 48 heures. Les communes de Dzaoudzi-Labattoir, Pamandzi et la ZI de Kawéni seront soumises de nouveau à des coupures nocturnes la semaine et une autre de 36 heures durant le week-end.
Le planning des tours d'eau du lundi 2 au dimanche 8 octobre.
Le planning des tours d'eau du lundi 9 au dimanche 15 octobre.
Les secteurs concernés par les tours d'eau.
Depuis le lundi 4 septembre maintenant, une large partie de Grande-Terre alterne, vers 16h, les plages horaires de 48 heures sans eau et de 24 heures avec. En Petite-Terre et dans la zone industrielle de Kawéni, les habitants sont désormais habitués aux coupures nocturnes de 16h à 8h, ainsi qu’à une autre de 36 heures le week-end (à Dzaoudzi-Labattoir par exemple, c’est dès le vendredi, à 16h, jusqu’au dimanche, à 8h). Pour Mamoudzou village, Kawéni village, Koungou village et Passamaïnty, après avoir été un temps sur le même rythme que Petite-Terre, ce sont les coupures de 48 heures qui prévalent depuis le lundi 18 septembre.
La préfecture de Mayotte espère arriver à une production de « 20.000 m3 par jour en novembre », sachant que l’île consomme 27.000 m3 d’eau quotidiennement en dépit des coupures. La saison des pluies ayant été annoncée au mois de novembre, il n’est pas exclu qu’un nouveau rythme de tours d’eau plus drastique soit mis en place. Il a été évoqué une réduction à trente heures par semaine (contre soixante heures actuellement) à la réunion du comité, tandis que le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, a parlé de « deux fois douze heures » au cours d’une réunion, le vendredi 22 septembre.
Les Mahorais ne sont donc pas à l’abri d’un nouveau tour de vis. Et ce n’est pas un maintien des prix à 4,14 euros le pack de six bouteilles d’eau d’1,5 litre (pour le moins cher) qui va apaiser leur colère (voir ci-dessous).
Les prix restent gelés au même point
Depuis le 18 juillet, il y a un gel du prix de vente de l’eau embouteillée à Mayotte. Les grossistes et les grandes ou moyennes surfaces ne peuvent pas descendre en-dessous de ceux pratiqués le 3 juillet 2023. Interrogé sur des tarifs qui restent très élevés par rapport à la métropole ou à La Réunion, mercredi, le ministre Philippe Vigier a à chaque fois botté en touche en parlant de lutte contre la spéculation (la préfecture de Mayotte invite dorénavant les commerçants à afficher leurs prix sur les devantures) ou des mesures à destination de l’économie locale. « Mayotte a des difficultés, comme d’autres territoires ont des difficultés », a même sorti le ministre, oubliant peut-être que c’est l’accès à l’eau potable la principale difficulté du territoire.
Les prix d’un pack de six bouteilles d’eau d’1,5 litre restent donc fixés à 4,14 ou 4,20 euros pour le pack le moins cher et à 6,60 euros pour le plus cher des marques ciblées par le dispositif. Un nouvel arrêté daté du mercredi 27 septembre vise simplement « à mieux préciser l’application du décret pour les commerces de proximité indépendants non rattachés à un groupe de la grande distribution ». Des prix plafonds de 0,75 euros pour les bouteilles de 0,5 litre (4,5 euros le pack de six) et de 1,40 euros pour les bouteilles de 1,5 litre (8,4 euros le pack de six) ont été fixés dans ces magasins. La préfecture de Mayotte rappelle que « le non-respect des dispositions du décret et de l’arrêté est sanctionné par une contravention de cinquième classe » et que des signalements par l’application Signalconso sont possibles.
L’intersyndicale (SGEN-CFDT, CFE CGC, CFTC, FSU-SNUipp, Sud Solidaires, UD-FO et UI-CFDT) a déposé un préavis de grève illimitée qui prendra effet le lundi 9 octobre. Il a été pris « compte tenu des conditions de vie extrêmement difficiles à Mayotte ». L’intersyndicale pointe l’insécurité, la dégradation des services publics et la cherté de la vie. Elle revendique « l’augmentation significative du taux d’indexation des salaires, une meilleure protection des agents sur leurs lieux de travail et la sécurisation des trajets pour s’y rendre, de l’eau potable et gratuite pour tout le monde (domicile et lieux de travail) ».
La Nuit du Droit, qui se déroule ce mercredi 4 octobre,« est un évènement culturel qui a pour objectif de sensibiliser les publics les plus divers aux principes et aux métiers du droit, à la place que le droit occupe dans notre société, au travers de sujets d’actualité ou de références historiques ».
A Mayotte, un événement sur « l’accès au droit des personnes en situation de handicap et la découverte de la justice sur le territoire » est prévu de 14hà 17h, au tribunal judiciaire, à Mayotte. Celui-ci est organisée par le conseil départemental de l’accès au droit, en partenariat avec le tribunal judiciaire de Mamoudzou, le conseil des prud’hommes, le tribunal administratif de Mamoudzou, le Barreau, le juge des tutelles et des associations telles que l’Apajh, l’Utass de Mamoudzou, SESSAD Mlezi, ainsi que le bureau d’aide aux victimes. Le lieu est annoncé en accès libre.
Le 2 octobre 2023, l’Insee lance la nouvelle édition de son enquête Logement auprès des ménages vivant dans les départements et régions d’Outre-mer (Drom). L’enquête se déroule en face-à-face, au domicile des ménages enquêtés. Elle est également menée dans l’Hexagone depuis la fin août. Dans le cadre de cette enquête, les ménages sont interrogés sur le nombre d’habitants de leur logement, sur sa surface habitable, sur leur satisfaction vis-à-vis de ce logement, mais également sur les travaux effectués ou encore le montant des dépenses d’électricité des douze derniers mois. L’enquête se déroulera en deux vagues : une première d’octobre à décembre 2023 et une deuxième de janvier à juin 2024. Au total, 2.000 ménages seront enquêtés dans chacun des Drom.
L’objectif de l’enquête Logement est de connaître précisément les conditions de logement en France. Elle sert de référence pour décrire la diversité des logements, mesurer les dépenses liées au logement, la satisfaction relative à son logement, et évaluer le mal-logement. Les réponses permettront d’orienter et d’évaluer la politique du logement. Ainsi, la dernière enquête Logement de l’Insee à Mayotte, menée en 2013-2014, avait permis de dresser un panorama des conditions de logement sur l’île. Pour disposer de résultats représentatifs de l’ensemble des ménages français, il n’est pas nécessaire d’interroger chaque ménage. Cela prendrait trop de temps et coûterait trop cher. Un échantillon de 90.000 logements a donc été tiré au hasard, dont 2.000 logements à Mayotte comme dans chacun des autres DROM. Le renforcement de cet échantillon dans les DROM permettra ainsi de réaliser des études régionales. La collecte est placée sous la responsabilité de l’Insee. Cette enquête est reconnue d’intérêt général et de qualité statistique à caractère obligatoire. Les réponses seront confidentielles, comme pour toutes les enquêtes menées par l’Institut. Les enquêtes de l’Insee L’Insee consacre des moyens importants pour obtenir des estimations fiables et précises de ses indicateurs. Les données sont obtenues soit par des enquêtes à grande échelle auprès des ménages et des entreprises, soit via le recueil de données administratives. Les enquêtes comme l’enquête Logement permettent d’observer l’évolution des comportements économiques et sociaux des ménages et des personnes.
La Maison des familles de Pamandzi organise une randonnée familiale, ce dimanche 1er octobre. Si le parcours est « une surprise », le rassemblement est prévu à 6h pour un départ à 6h30, depuis la place des Congrès, à Pamandzi. Après l’arrivée aux alentours de 9h, d’autres temps-fort sont programmés avec de la Zumba et un brunch. L’inscription est possible par téléphone (0639254156) ou par mail (maisondesfamilles.pamandzi@gmail.com).
« Dans le cadre de la pénurie d’eau à laquelle est confrontée Mayotte, l’Agence Régionale de Santé a intensifié depuis plusieurs semaines son niveau de vigilance en augmentant les contrôles de la qualité de l’eau sur le réseau », nous est-il envoyé. Les résultats d’analyses connus mercredi après-midi montrent une non-conformité relevée à Bambo-ouest, l’un des villages de la commune de Bouéni.
Malheureusement, comme nous l’avons fait remonter aux autorités, nous ne pouvons ni dire quelles bactéries sont en cause et ce que cela implique comme risques pour la population. Les communiqués de l’ARS se bornent uniquement à dire qu’il y a une non-conformité. On espère simplement que le message du ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, sur « la transparence », lors du comité de suivi de la ressource en eau, ce mercredi, finisse par passer.
On vous rappellera donc ces recommandations : « Il est demandé à l’ensemble de la population de ce village de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié conservée à l’abri de la chaleur. Elle peut être utilisée pendant 48 heures. Les précautions d’ébullition ne sont pas nécessaires pour les usages domestiques (vaisselle, ménage, alimentation des animaux) et ceux liés à l’hygiène (douche, lavage des mains…), pour lesquels l’eau du réseau peut être utilisée directement ».
Il devrait y avoir « un suivi renforcé de la situation dans les prochains jours » avec des résultats qui « feront l’objet d’une communication ». Espérons que celle-ci sera enfin complète.
Le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, est allé rencontrer l’unité de traitement de l’eau des Formisc à Ouangani, ce jeudi.
Dans la continuité de sa visite sur l’île de Mayotte, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, est allé à la rencontre du détachement de traitement de l’eau des formations militaires de la Sécurité civile (Formisc) ce jeudi, à Ouangani. Il s’est également rendu sur une opération de détection de fuites sur le réseau d’eau à M’tsapéré.
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Une dégustation d’eau potabilisée a eu lieu en fin de visite.
Ibrahim Aboubacar, directeur général des services du syndicat des Eaux de Mayotte, accompagne le ministre lors d’une opération de détection de fuites sur le réseau d’eau, à M’tsapéré.
Afin de faire un point d’étape sur les chantiers d’urgence menés à Mayotte dans le cadre de la crise de l’eau que connait le territoire, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, a rencontré le détachement de traitement d’eau potable, basé à Ouangani. Ce jeudi matin, les sapeurs-sauveteurs s’étaient tous réunis à l’unité pour expliquer leur mission, ainsi que le processus de potabilisation, de la rivière à la distribution. Dépêchée à Mayotte depuis la mi-septembre, la Formation militaire de la Sécurité civile potabilise de l’eau douce depuis la rivière Coconi. Sans annoncer de planning, le commandant Luc, chef de détachement a expliqué que ses équipes resteront « tant que le besoin est là».
Des cuves et des contenants individuels
Possédant une autonomie complète de fonctionnement, l’unité de traitement de l’eau peut produire jusqu’à 200 m3 d’eau par jour. S’adressant aux Formisc, Philippe Vigier a reconnu que « ce qui n’existait pas il y a un mois est désormais concret par la capacité que vous avez à produire de l’eau potable, avec des process et des étapes qui ont été validés avec de la rigueur scientifique».En sus des opérations de potabilisation, des analyses sont effectuées directement par les sapeurs-sauveteurs. Ces dernières portent notamment sur la turbidité de l’eau, mais aussi sur des paramètres physico-chimiques et microbiologiques. Une fois traitée, analysée et potabilisée, l’eau est ainsi stockée sur place pour pouvoir remplacer en cas de défaillance, le réseau.
Afin de prendre en compte les spécificités du territoire, l’installation de rampes mobiles aété adaptée sur les conteneurs-cuves, pour une meilleure distribution à la population. Outre le stockage et la distribution d’eau potable par conteneur-cuves et citernes, le Formisc peut produire des contenants individuels, allant de 300 ml à un litre. Selon le ministre délégué, cette décision « totalement innovante » aurait été prise il y a cinq jours.
Presque trois millions d’euros pour les fuites
Dans la continuité de ses visites sur les différents chantiers d’urgence, inclus dans le plan d’urgence de 35 millions d’euros (voir par ailleurs), Philippe Vigier s’est rendu sur une opération de détection de fuites d’eau sur le réseau. Cette opération de recherche et de réparation, menée par le syndicat Les Eaux de Mayotte, représente un budget de 2.844.000 euros, dont 844.000 euros uniquement pour la recherche. Sur ce chantier, l’État finance à hauteur de 2,5 millions d’euros. A Mayotte, le volume des fuites d’eau s’élève à 35.000 m3 par jours, ce qui représente 35 % de pertes, « d’où l’absolue nécessité d’avoir une bonne stratégie pour cibler les zones, afin d’avoir les meilleurs résultats », explique Ibrahim Aboubacar, le directeur général des services du syndicat. Les zones où les fuites sont les plus nombreuses se concentrent à Mamoudzou et dans sa périphérie, à Petite-Terre, mais aussi dans l’extrémité nord de l’île.
Afin de réaliser cette opération de détection, l’entreprise spécialisée Ax’eau a été missionnée, pendant six mois. Une équipe de quatre techniciens sillonne l’île. « On épluche au peigne fin les réseaux, chaque mètre est vérifié », explique Loïc Estevan, coordinateur du projet à Ax’eau. La recherche est réalisée par acoustique principalement, avec un amplificateur. Sur les six mois, différents moyens de recherche seront déployés.« On sectorise de nuit et on va là où les secteurs sont les plus fuyards pour orienter la stratégie et pour être le plus efficace possible en peu de temps », ajoute le coordinateur. En dix jours, une trentaine de fuites a d’ores et déjà été trouvée.« Chaque fois qu’il y a une fuite, il y a réparation », précise le préfet, Thierry Suquet.
Afin de visualiser concrètement ce chantier d’urgence, le ministre délégué en charge des Outre-mer a pu découvrir par lui-même la découverte d’une fuite au cœur de M’tsapéré, grâce au système acoustique.
Le personnel du lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, ne veut pas reprendre le travail au vu de l’insécurité chronique depuis la rentrée. Un droit de retrait a été pris jusqu’à lundi.
En raison de la violence grandissante aux abords de l’établissement de Mamoudzou, le personnel du lycée Younoussa Bamana a décidé, mercredi matin, d’exercer son droit de retrait et de réclamer que des mesures soient mises en place pour assurer leur sécurité et celle des élèves.
Le personnel du lycée Younoussa Bamana exerce son droit de retrait depuis ce mercredi 27 septembre en raison des violences devant l’établissement, entre des bandes de Doujani, M’tsapéré et Cavani. Les enseignants doivent se retrouver en assemblée générale, le 2 octobre. « Le personnel est exaspéré et les élèves sont inquiets », relate Benjamin Lazare-Peillon, directeur du cabinet du recteur de Mayotte. Parmi les revendications des enseignants, reviennent les questionssur le taux d’encadrement, des caméras de vidéo protection ou encore de la sécurisation des voies de circulation. Le directeur de cabinet affirme que le rectorat va travailler avec tous les acteurs compétents, mais qu’il y a des contraintes budgétaires. « Le temps de la négociation démarre », annonce-t-il.
Cela fait plusieurs semaines qu’une recrudescence de la violence s’est installée, provoquant la fermeture de l’établissement, mardi matin. « Les problèmes sont connus, mais les solutions plus difficiles à trouver », admet Benjamin Lazare-Peillon. La police nationale indique qu’environ 80 interpellations ont déjà eu lieu (essentiellement des mineurs) et qu’elle note effectivement « une montée en puissance des bandes à Cavani », ces derniers mois.Conformément à la première réunion initiée par les élèves, un rendez-vous est convenu mercredi prochain avec le rectorat, les forces de l’ordre, des lycéens et des représentants des parents d’élèves pour réfléchir à une solution.
Des salaires incomplets
De leurs côtés, des membres du personnel éducatif contractuels des collèges Kawéni 1 et 2 ont reçu des salaires incomplets. Ces collèges ont donc fermé ce mercredi, même si le problème n’est pas cantonné à Kawéni selon nos informations. « Nous avons bien noté l’inquiétude légitime du personnel, nous l’avons entendue », déclare Benjamin Lazare-Peillon. Dans un contexte de rentrée, représentant un mouvement important, ces erreurs de versement sont dues à un problème technique. Le rectorat a affirmé que ces erreurs allaient être corrigées et que tout devrait rentrer dans l’ordre vendredi, et les collègesrouvrir.
Le collège de M’gombani ferme ce vendredi midi
Il n’y a pas que l’insécurité et les salaires impayés qui pèsent sur les établissements mahorais, il y a aussi le sempiternel problème de l’eau. Ce vendredi midi, le collège M’gombani va fermer ses portes. L’enceinte fait partie des deux dernières du secondaire à avoir été raccordée au chemin de l’eau avec le collège de Passamaïnty. C’est le cas depuis la semaine dernière. Sauf que les parents ont été prévenus, ce jeudi, qu’une non-conformité de l’eau a été relevée uniquement au sein de l’établissement. Les élèves viendront donc dans la matinée avec les gourdes remplies, avant de partir plus tôt en week-end pour ceux qui ont cours habituellement l’après-midi.
En visite à Mayotte cette semaine, le directeur de Ladom, Saïd Ahamada, annonce plusieurs mesures au bénéfice des Mahorais.
Nommé à la tête de l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (Ladom) en janvier 2023, par le chef de l’État, l’ancien député de Marseille, Saïd Ahamada, est actuellement de passage à Mayotte, accompagné de plusieurs collaborateurs. Une visite au pas de course faite de rencontres avec ses équipes locales, mais également de nombreux partenaires institutionnels. Au 1er janvier 2024, une nouveauté permettra aux actifs mahorais en métropole de revenir sur le territoire pour y apporter leurs compétences.
La restitution des ateliers sur l’économie bleue s’est déroulée à l’hôtel de Ville de Mamoudzou, mercredi matin.
Ce mois de septembre,plusieurs ateliers sur l’économie maritime ontétéorganisés par le conseil départemental dans chaqueintercommunalité. L’objectif ? Identifier les différentsenjeux et problématiquesreliés à cetteéconomiebleue. Le 27 septembre, les différentsorganismesayantparticipé à ces ateliers se sontretrouvés à l’hôtel de Ville de Mamoudzou pour faire la restitution de ce travail.
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Youssouf Dahalani a travaillé sur le plan stratégique de développement de l’économie bleue.
Vincent Touloumon a assuré la présentation du compte-rendu des ateliers.
Faire le point sur l’état de l’économiebleuemahoraisesemblaitnécessairece 27 septembre, à l’hôtel de Ville de Mamoudzou. « Malgré le potentiel de Mayotte, la moitié des produits de la mer que nous consommonssontimportés », regrette le conseil départemental de Mayotte. Lors de six ateliers, un général et un par intercommunalité, 180 participants ontréfléchi à des solutions pour développerl’économiebleue et identifier ses obstacles.
Chaqueterritoireaestiméqu’ilétaitnécessaire de travailler sur le secteur de la pêche. Et pour cause, il y a urgence. L’Unioneuropéenne réclame que les flottes de pêchesoient mises aux normesd’ici 2025. Pour cela, il faut renouveler les bateaux et former des pêcheurs. Une évaluation des stocks de poissons doit aussiêtreeffectuée, dans uneoptique de faire de la pêche durable et pour recevoir des aides européennes. Pour développercetteactivité, les différents ateliers ontégalementconcluqu’ilfallaitdévelopper les ports sur l’île. « Il faudraitaussitravailler sur la transformation du poisson», indique Vincent Touloumon, consultant au bureau d’étude Alvi, qui a travaillé sur le plan stratégique de développement de l’économiebleue de Mayotte.
L’idée de reprendrel’aquaculture dans le nord de l’île a égalementétéévoquée. « Pour cela, il faut identifier les sites propices et trouver des investisseurs», estimele consultant.Le développement du tourisme maritime a étéidentifiécommeun point important dans la structuration de l’économiebleue de l’île. « Pour développercetourisme, il y a l’enjeu de l’accès aux plages, assurer leur surveillance et les aménager avec des parkingsnotamment», poursuit-il.
Faire connaître la mer à la population
La nécessité de protégerl’environnement a étérappelée à plusieurs reprises. Pour développer la pêche, la biodiversité doit être protégée. Pour développer le tourisme, il faut des plagespropres et sans déchet. D’autresthématiquesontétéabordées : les activitésportuaires et le transport maritime, les énergies marines renouvelables, le dessalement de l’eau de mer et les biotechnologies. Mais un point fondamental a étéévoqué à maintes reprises au cours de cetterestitution : la nécessitéd’intéresser les Mahorais et Mahoraises à la mer. « L’économiebleue ne peut que se faire si on met la mer dans la tête de la population », affirmeÉric Bellais, directeur de l’écoled’apprentissage maritime de Mayotte.
De nombreusespistes de solution et d’idéesontétélancées. À voirsielles se concrétiseront. Vincent Touloumonaffirme que des engagements concretsdevraientêtre pris lors des Assises de l’économiebleue, qui auront lieu endécembre 2023.
« Un toit pour tous en Outre-mer », tel était l’intitulé du séminaire Totem organisé, mardi, toute la journée dans l’hémicycle Younoussa–Bamana au Conseil départemental de Mayotte à Mamoudzou. Le matin était destiné aux professionnels de la construction et aux élus, et l’après-midi à des échanges à travers des tables rondes autour des possibilités de déploiement de prototypes (d’habitations) sur le territoire. Des moments d’intenses et fructueux échanges de point de vue sur comment résorber l’habitat insalubre dans le département.
Au–delà des interventions officielles de la matinée de mardi, on retiendra du séminaire Totem plus particulièrement les échanges entre les acteurs professionnels (institutionnels et privés) sur la problématique du logement insalubre ou indigne (bidonvilles), la manière de l’accompagner dans l’optique d’offrir à Mayotte une offre de logement digne, durable et abordable. Des tables rondes très intéressantes, tous les intervenants ayant proposé des solutions et ont évoqué un certain nombre de leviers.«Tout cela est bien normal. Il faut à la fois pouvoir échanger de manière politique sur le sujet du bidonville au logement à Mayotte, et pouvoir avancer concrètement, ce que nous avons fait pendant deux jours avec les parties prenantes du projet. Au regard de cette expérience, il nous paraît indispensable de pouvoir réunir régulièrement l’ensemble des acteurs de l’hébergement et du logement, ça qui nous permettra d’avancer à la fois sur la feuille de route sur laquelle on va devoir s’engager, mais aussi projet par projet, réussir à débloquer les situations », indique PsylviaDewas, en charge de la résorption de l’habitat illégal et insalubre auprès du préfet de Mayotte.
Celle-ci a reconnu que créer un modèle reproductif sur tout Mayotte pour arriver à faire 10.000 logements pas cher et vite, n’est pas une mince affaire, c’est même très compliqué ! Elle a estimé en revanche que le fait d’avancer projet par projet permettra de structurer en arrière–plan des filières de construction, un modèle économique, des partenariats, un maître d’œuvre, un accompagnateur social, des architectes, des constructeurs, est un élément prometteur auquel il faut y croire vraiment. Le grand intérêt manifesté par le public pour cet événement a démontré selon elle que tout le monde reste mobilisé sur les projets et qu’il est absolument nécessaire d’avancer tous ensemble, car autrement, « aucun acteur ne pourra rien faire tout seul ».
Des mesures dérogatoires pour aller plus vite
Pour Sabine Montout, chargée d’habitat privé et lutte contre l’habitat indigne à la Direction générale du ministère des Outre-mer, l’État en général et le gouvernement essaient d’accompagner Mayotte et tous les autres DOM dans la mise en œuvre d’une nouvelle feuille de route sur le logement en outre-mer à partir de l’année prochaine.«Nous avons pris note effectivement de tous les enjeux que nous connaissons très bien, pour trouver des réponses à apporter aux difficultés que rencontrent l’île de Mayotte. »Au-delà de cette problématique du logement, elle a fait état d’un certain nombre de mesures que le gouvernement prévoit de déployer prochainement en faveur de Mayotte et dans différents domaines. « La mesure–phare est celle qui a été prise dans le cadre du Comité interministériel des Outre-mer (Ciom) et présentée par Élisabeth Borne, la Première ministre, le 10 juillet, la relance du projet de loi Mayotte en cours de rédaction au sein des services du gouvernement. Il comprend un certain nombre de mesures d’adaptations relatives à la construction et au logement, propose des dérogations pour aller plus vite et mieux au bénéfice des Mahorais. »
Autre intervenante institutionnelle, Hélène Peskine, secrétaire du plan urbanisme, construction,architecture au ministère de la transition écologique, également chargée du logement, qui dirige une équipe chargée de l’innovation et d’expérimentation atour de l’urbanisation et de l’architecture, laquelle est venue lancée le programme Totem ici à Mayotte. Ce programme vise à innover dans l’ensemble des Outre-mer, la Guyane et Mayotte en particulier, deux terrains sur lesquels la question du logement d’urgence se pose avec force. Il s’agit selon elle de deux territoires particuliers au sein des DOM qui nécessitent une approche différente. « Ce sont deux territoires en plein développement, très forte dynamique démographique internes, indépendamment des migrations. C’était l’objet de ces deux programmes spécifiques d’expérimentation spécifiques dédiés à ces deux départements en vue de régler leurs problèmes particuliers. » Pour elle, la loi Mayotte sera une forme de réponse, en ce sens qu’on ne peut pas forcément poser le cadre administratif réglementaire national français à des territoires qui ne sont pas du tout dans les mêmes dynamiques de développement. Dans son intervention au cours de ces tables rondes,Hélène Peskinea évoqué l’artificialisation des sols qu’il faut absolument préserver les sols vivants, des sols qui absorbent l’eau compte tenu de la crise très forte à laquelle fait face Mayotte en ce moment.
2.000 constructions insalubres par an
Léon Attila Cheyssial, sociologue et architecte installé à Mayotte depuis plusieurs décennies, est un finconnaisseur de l’habitat et de son évaluation sur ce territoire. Son intervention au cours de ces tables rondes a été pertinente et très remarquée. « Je pense que nous sommes face à de grandes difficultés pour Mayotte, déjà sur le plan de la croissance démographie naturelle, ensuite les difficultés de gérer des outils calmes, autrement dit les opérations de logements qui prennent un temps fou. L’absence d’outils rapides fait qu’on passe à côté d’un problème important, c’est–à–dire que les plus grands acteurs de la production de l’espace sont les habitants eux-mêmes avec 2.000 constructions insalubres par an, quels qui soient, qu’ils fassent bien ou mal. Certes, ils font tantôt des bidonvilles, tantôt des maisons, mais ils les font, et heureusement qu’ils les font. Le problème fondamental, c’est que dans tous les projets, on ne pense pas à eux. On ne pense pas qu’ils peuvent être des acteurs et qu’on peut les rendre en acteurs positifs. Voyez-vous, si les gens construisent mal, si vous leur apprenez à construire bien comme autrefois, le truc qui est mal placé sera mieux placé et ce sera déjà pas mal», fait-il valoir.
L’architecte a abordé l’épineuse et néanmoins intéressante question du devenir des bidonvilles à Mayotte, en s’insurgeant contre le principe cher à certains de tout raser pour faire table rase au profit d’un nouveau type de logement. Pour lui, «tout raser pour tout reconstruire va prendre un temps fou, en sachant en plus qu’on n’en a pas les moyens ». Son opinion personnelle est que la bonne solution serait de travailler sur le bidonville lui-même pour supprimer ce qui est dangereux, remédier à ce qui est mal fait et pour le reste travailler depuis l’intérieur pour que ça aille de mieux en mieux. « Pour arriver à cela, il faudra des régies de quartier, la création d’écoles qui coûtent moins cher, et plus économiques que ce qu’il y a aujourd’hui. Mayotte est toujours capable de le faire, mais c’est une autre façon de penser », concède-t-il.
Autre intervention remarquée, celle de l’architecte Cyrille Hanappe, docteur en architecture. Pour lui, Mayotte a avancé en organisant ces premières tables rondes car c’est la première fois qu’on a convié un si grand nombre d’acteurs impliqués sur ces sujets. « Les débats ont permis d’avancer sur ces questions et notamment sur le sujet des aménagements. On parle toujours de la question de construire des logements pour améliorer la situation, mais tant qu’on n’a pas de foncier, on ne peut pas construire. Attila Cheyssial l’a bien fait remarquer dans son intervention, ceux qui construisent un maximum de logements ce sont, de très loin, les gens qui sont dans les bidonvilles. Face à cela, il faut observer que les acteurs du privé et la SIM réunis arrivent à peine à en produire 500.»Il parle des bidonvilles mahorais comme« les pires du monde, même en Haïti elles ne sont pas dans un tel état »
Il déplore qu’à Mayotte, on a la mémoire trop courte et qu’on ne sache plus s’inspirer des exemples positifs dans le domaine de l’aménagement, en référence au quartier Lazarévouni à Kaweni.
A peine arrivé, mercredi matin, Philippe Vigier a assisté à la distribution d’eau à des personnes vulnérables, dans le quartier de M’gombani, à Mamoudzou. Ici, en compagnie de la directrice du CCAS de Mamoudzou, Anziza Daoud, et du maire de la commune, Ambdilwahedou Soumaïla.
Le retour de Philippe Vigier, le ministre délégué aux Outre-mer, ces mercredi et jeudi, a encore pour thème la crise de l’eau que subit Mayotte. Annonçant « un mois d’octobre compliqué », il compte sur les travaux en cours sur les fuites, les rivières et les forages pour assurer une production de « 20.000 m3 par jour » en novembre, dès que les retenues de Dzoumogné et Combani seront entièrement vides. Le passage à une alimentation en eau réduite à trente heures par semaine (contre soixante actuellement) a été évoqué rapidement et pourrait intervenir durant le mois d’octobre.
« Franchement, le mois d’octobre va être compliqué », a admis Philippe Vigier, devant le comité de la ressource en eau, ce mercredi après-midi. Alors qu’il a salué « la résilience des Mahorais » à plusieurs reprises, le ministre délégué aux Outre-mer voulait faire preuve de « transparence » en invitant exceptionnellement la presse à l’une de ces réunions où les institutions (préfecture, Agence régionale de santé, syndicat des Eaux de Mayotte, SMAE, Dealm, Météo France) font le point régulièrement sur la crise de l’eau et y prennent les décisions comme les coupures d’eau supplémentaires. Le matin-même, il avait rencontré des bénéficiaires de la distribution gratuite de bouteilles d’eau dans le quartier M’gombani, à Mamoudzou. Alors qu’il y a 51.000 personnes vulnérables recensées auprès des CCAS (centre communal d’action sociale) de l’île, leur nombre pourrait « être élargi à 80.000 », a annoncé le ministre. Des commandes ont été faites pour assurer un ravitaillement hebdomadaire des foyers. « J’ai promis aux habitants qu’il n’y aurait pas de rupture », a-t-il poursuivi.
Des trous, toujours des petits trous
Lors de la réunion du comité, le niveau actuel des retenues collinaires à été rappelé. Celle de Dzoumogné est à 7,5% et Combani à 16%. Avec une consommation journalière de 27.000 m3, leur vidange complète est prévue « fin octobre », soit à quelques semaines de la saison des pluies annoncée comme « normale ». Un délai qui impose des alternatives pour la production d’eau potable que le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, souhaiterait voir « à 20.000 m3/jour » en novembre, tandis qu’en attendant, il a été rapidement évoqué un passage à trente heures d’eau par semaine, contre soixante en ce moment. Ni de date ni de planning (2×15 heures ? 3×10 heures ?) n’ont été donnés. « Beaucoup de travaux sont en cours, il y a 35 millions d’euros, on fait des forages, on cherche les fuites. Et tout cela, ce sont des milliers de mètres-cube complémentaires qu’on aura d’ici la fin de l’année », a confirmé le ministre.
Le ministre veut élargir la liste des personnes fragiles bénéficiant d’une distribution gratuite de bouteilles d’eau.
Il y a d’abord le prélèvement en rivière, qui représente 50% de la production à Mayotte (30% pour les retenues). Celles-ci ont moins de débit du fait de la sécheresse, mais 600 m3 supplémentaires venant de celle de la rivière de Soulou sont prévus « à la fin octobre » et iront en direction de l’unité de potabilisation de Miréréni (Chirongui). Les recherches de fuite sont faites quotidiennement afin de faire des travaux d’urgence. Le directeur général des services du syndicat des Eaux de Mayotte, Ibrahim Aboubacar, indique que « 75% de la production est assurée en temps normal ». Avec le système de coupures de 48 heures en Grande-Terre et les coupures nocturnes de Petite-Terre, ce taux a baissé à 65% en raison du réseau dégradé. Ainsi, lorsque la production quotidienne atteint 27.000 m3, 15.500 autres prennent littéralement la fuite. « On a un programme de six millions d’euros, c’est énorme », a rappelé Philippe Vigier.
Ô forages, ô derniers espoirs
Le ministre a également insisté sur les forages. Avec bien des années de retard, la sixième campagne a commencé le lundi 4 septembre à Coconi. L’eau trouvée à 140 mètres de profondeur pourrait être injectée dans le réseau à la mi-novembre. Ce sont 500m3/jour qui sont attendus. Pareil à Bandrélé, où des travaux d’urgence cette fois, avec de l’eau à 75 mètres, ont lieu. Les deux forages ont bénéficié d’un coup de pouce pour les analyses de l’eau en métropole, puisqu’elles ont pu être faites en priorité. Un troisième forage, d’urgence là aussi, devrait rapidement suivre une nouvelle fois à Coconi.
Le comité de suivi de la ressource en eau est exceptionnellement ouvert à la presse, dans l’hémicycle Bamana du conseil départemental, ce mercredi après-midi.
A Pamandzi, l’unité de dessalement, où le ministre s’est rendu en fin de journée, est actuellement en travaux pour passer d’une production de 3.500 m3 pour les bons jours à 4.700m3 début décembre. Des travaux d’interconnexion permettront d’envoyer le surplus en Grande-Terre (actuellement seule Grande-Terre peut envoyer de l’eau sur l’autre île).
Jimawéni, c’est fini
C’était l’un des projets phares du ministre il y a trois semaines, sur le site de Jimawéni, au sud de Sada, un osmoseur capable de dessaliniser l’eau de mer d’une capacité de 1.000 m3 par jour devait voir le jour. Il n’en sera rien. Le sujet a été abordé en réunion du comité, le coût (passé de quatre à huit, puis à douze ou treize millions d’euros) et « les incertitudes » sur les résultats font que le projet tombe à l’eau. Le président du syndicat, Fahardine Ahamada, acquiesce. Il a alerté le ministre sur les difficultés du projet et demandé à ce que les crédits alloués soient basculés sur d’autres projets.
Pour le directeur général du syndicat, le site reste cependant candidat à l’installation d’une autre usine de dessalement de 10.000 m3/jour qui viendra en complément de celle d’Ironi Bé, de la même capacité et annoncée « fin 2024 ».
Alors que le centre hospitalier de Mayotte (CHM) est en plan blanc de niveau 2, une rencontre a eu lieu avec les représentants du personnel. Philippe Vigier a promis de faire remonter leurs revendications à Paris au sujet de l’attractivité, l’insécurité et la formation.
Pas de baisse du prix des bouteilles
La solution pour que la population ait de l’eau potable reste aussi la distribution de bouteilles d’eau. Si celle-ci est gratuite pour les personnes vulnérables, il faudra toujours payer le prix fort pour les autres. Interrogé sur le prix de bouteilles d’eau à Mayotte, le ministre a rappelé qu’un gel des prix est en cours depuis juillet. Cependant, il botte à chaque fois en touche dès que la presse lui parle d’une baisse. « Mayotte a des difficultés, comme d’autres territoires ont des difficultés », s’emporte-t-il. Pareil pour des chèques à destination des habitants pour les aider à payer des packs qui dépassent rapidement les cinq ou six euros en fonction des marques, « ce n’est pas envisagé pour le moment ». A la réunion du comité de suivi, alors que Roukia Lihadji et la conseillère départementale Maymounati Moussa Ahamadi ont demandé aussi une baisse, il a de nouveau changé de sujet en parlant de la lutte contre la spéculation qui s’est intensifiée.
Concernant les factures d’eau, objet de plus en plus de contestations, le ministre reconnait : « Payer des factures d’eau alors qu’il n’y a pas plus d’eau au robinet, c’est un peu incompréhensible ». Il a promis de « regarder ce sujet-là ».
Le ministre a reçu des mains du président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, en présence de Thierry Suquet, le préfet de Mayotte.
Loi Mayotte : les propositions remises au ministre
Les conseillers départementaux ont approuvé un texte, lundi, contenant 120 propositions qui pourraient être intégrées à la future loi Mayotte promise par le gouvernement. Ce mercredi, une réunion d’une heure a eu lieu entre le ministre et le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni. « Il a été question pour nous de balayer l’ensemble des sujets du territoire, d’abord l’inspection générale qui a eu lieu sur le fonctionnement du Département et les projets du territoire comme la piste longue et le port de Longoni », explique ce dernier. Outre la question de l’eau, le contenu du prochain texte gouvernemental a bien sûr été abordé. Saluant « le vrai travail fait par les élus de Mayotte » et « des choses intéressantes », Philippe Vigier dit vouloir « écrire à quatre mains » le projet de loi.
En parallèle, il annonce que le nouveau contrat de convergence est de 834 millions d’euros, « c’est plus 250 millions par rapport au contrat précédent ». Un effort sera fait pour les écoles, les routes et les infrastructures liées à l’eau.
1- Environ 500 personnes se sont rassemblées pour la manifestation contre la crise de l’eau vécue à Mayotte ce mercredi, sur la place de la République, à Mamoudzou.
Afin d’exprimer leur mécontentement face à l’absence d’eau potable sur l’île, une manifestation était organisée, ce mercredi matin, à l’initiative du Collectif des citoyens de Mayotte 2018 et de la CGT-Ma, auquel s’est ajouté le mouvement « Mayotte à soif ». Au départ installés place de la République, les manifestants ont pris la direction du syndicat Les Eaux de Mayotte, puis de la SMAE, à Kawéni.
Dès 8h ce mercredi matin, les premiers manifestants faisait leur arrivée sur la place de la République. A l’appel du Collectif des citoyens de Mayotte 2018, de la CGT, ainsi que du mouvement « Mayotte à soif », ce sont environ 500 habitants de l’île qui se sont réunies pour manifester leur mécontentement face à l’absence d’eau potable à Mayotte.
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Aux environ de 10h, le cortège a pris la direction du siège du syndicat Les Eaux de Mayotte, à Kawéni.
Les manifestants ont siégé pendant de longues minutes devant le bâtiment du syndicat.
Différents slogans étaient affichés sur les panneaux des manifestants.
Cette manifestation coïncidait avec l’arrivée du ministre délégué aux Outre-mer. Une délégation de manifestants a essayé de s’entretenir avec, sans succès.
Le parcours du cortège allait de la place de la République au syndicat Les Eaux de Mayotte.
Quelques personnes se sont infiltrées dans le siège du syndicat.
Le président du syndicat mahorais, Fahardine Ahamada, s’est exprimé devant la foule, sans échange constructif.
Comme lors de la première mobilisation qui avait eu lieu le samedi 9 septembre dernier, mais qui n’avait pas rencontrer le succès escompté, tous les participants de ce jour n’avaient qu’un objectif, celui d’interpeller les pouvoirs publics face à la crise de l’eau et demander des solutions rapides, concrètes et pérennes.
« Où va l’argent ? »
L’un des objectifs principaux de cette manifestation était « d’interpeller les pouvoirs publics afin de leur signaler que tous les responsables de cette crise seront traduits en justice, quoi qu’il arrive », affirme Racha Mousdikoudine, coordinatrice du mouvement « Mayotte à soif ». Cette manifestation était également l’occasion pour le groupement de recueillir les documents et dossiers juridiques des manifestants, afin de réaliser une mise en demeure collective travaillée avec deux avocats.
Après s’être réunis au cœur du chef-lieu, les manifestants ont formé un cortège et se sont rendus en direction du syndicat Les Eaux de Mayotte, à Kawéni. Tout au long du parcours entre la barge et Kawéni, les automobilistes ont pu montrer leur soutien en klaxonnant les participants. Une fois sur site, il était possible d’entendre « Où va l’argent ? », proclamé à plusieurs reprises par la foule réunie dans l’enceinte du siège du syndicat. Quelques manifestants, une fois à l’intérieur du bâtiment, se sont fait entendre à l’aide de bouteilles vides et en proclamant « on veut de l’eau ! ».
Un échange tendu
Peu de temps après l’arrivée du cortège, le président du syndicat, Fahardine Ahamada, ainsi que le directeur général des services, Ibrahim Aboubacar, ont fait leur apparition en traversant la foule. Après quelques échanges, le président s’est décidé à prendre la parole devant les manifestants (en shimaoré). A la suite de cette allocution, Haoussi Boina Hedja, secrétaire départemental CGT-Ma a pris la parole pour compléter. « Aujourd’hui, nous n’avons pas d’eau potable à boire. Donc aujourd’hui, la première question que nous lui posons c’est quelle réponse a-t-il à nous donner pour que nous, aujourd’hui ou demain, dans nos foyers, on ait de l’eau potable au quotidien et tout de suite ! ». Faute d’entente et de microphone, les échanges n’ont pas continué. Le président était enclin à recevoir et discuter avec une délégation de représentants, mais une partie des manifestants en a décidé autrement en demandant qu’il s’adresse à tout le monde. L’échange s’est alors clôturé et les manifestants sont partis en direction de la Société mahoraise des eaux (SMAE). Après un bref arrêt devant leurs locaux, la manifestation est repartie en direction de la place de la République.
Cet appel à manifester coïncide avec l’arrivée du ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, en visite à Mayotte pour effectuer un point d’étape sur les chantiers annoncés lors de sa précédente venue début septembre. Une arrivée animée pour le ministre, avec l’accueil en Grande-Terre par quelques manifestants et leurs pancartes, mais qui n’a pas débouché sur un échange.
Les policiers nationaux font grise mine. Ils avaient pour habitude de prendre un jour d'absence spéciale Maoulide, mais les besoins du service ont modifié la donne.
Chaque année, une souplesse administrative permet aux fonctionnaires de la direction territoriale de la police nationale (DTPN) de Mayotte de prendre un jour d’absence afin de fêter le Maoulide, sans qu’il soit décompté. Ce ne sera pas le cas, cette année, à cause des contraintes de service, dont la visite du ministre Philippe Vigier.
C’est une note de service qui n’a pas plu au sein du commissariat. Ce lundi, les policiers ont appris que le jour d’absence lors de ce jeudi, jour de la fête du Maoulide, « sera décompté sur Géopol au titre des autorisations d’absence ». En clair, un agent peut s’absenter certes, mais il doit poser un jour de congé. Cette décision provoque la la colère de l’intersyndicale Alliance Police/Unité SGP/Unsa qui y voit « un abus de pouvoir » allant à l’encontre des traditions religieuses et culturelles locales.
Des besoins avec la visite ministérielle
Interrogé, le commissaire Laurent Simonin justifie cette note par l’activité du service, notamment les affrontements récurrents entre jeunes de Cavani/Doujani et ceux de Mandzarsoa et la visite mahoraise pendant deux jours de Philippe Vigier, le ministre délégué aux Outre-mer, qui mobilisent ses effectifs.
Il rappelle que dans les textes, cette autorisation d’absence sans décompte n’existe pas pour cette journée. Elle était donnée par habitude. D’ailleurs, le directeur de la police nationale estime qu’il aurait pu accorder cette autorisation d’absence spéciale s’il n’y avait pas eu de visite ministérielle.
En qualité d’autorité de gestion du programme opérationnel Feder Cte dit Interreg VI Canal du Mozambique 2021-2027, le conseil départemental de Mayotte lance les premiers appels à projets dudit programme. Celui-ci est doté d’une enveloppe de 10.228.700 euros, et comprends quatre priorités déclinées en huit objectifs spécifiques. Le programme Interreg VI Canal du Mozambique vise à établir une coopération entre Mayotte, la Réunion, le Mozambique, Madagascar, et les Comores. Aussi, il soutiendra des projets visant à promouvoir le développement économique, la lutte contre le changement climatique, la protection et promotion de l’environnement, la mise en œuvre d’un socle européen des droits sociaux, et la gouvernance Interreg.
Le Conseil Départemental de Mayotte invite l’ensemble des acteurs œuvrant dans la coopération à prendre connaissance de huit appels à projets, qui portent sur : renforcer la croissance durable et la compétitivité des PME et la création d’emplois dans les PME, y compris par des investissements productifs ; favoriser l’adaptation au changement climatique, la prévention des risques de catastrophe et la résilience, en tenant compte des approches fondées sur les écosystèmes ; favoriser la transition vers une économie circulaire et efficace dans l’utilisation des ressources ; améliorer la protection et la préservation de la nature et de la biodiversité et renforcer les infrastructures vertes, en particulier en milieu urbain, et réduire toutes les formes de pollution ; améliorer l’égalité d’accès à des services de qualité et inclusifs dans l’éducation, la formation et l’apprentissage tout au long de la vie grâce au développement d’infrastructures accessibles, notamment en favorisant la résilience dans le domaine de l’enseignement et de la formation à distance et en ligne ; garantir l’égalité d’accès aux soins de santé et favoriser la résilience des systèmes de santé, y compris les soins de santé primaires, et promouvoir le passage d’une prise en charge institutionnelle à une prise en charge familiale ou de proximité ; renforcer le rôle de la culture et du tourisme durable dans le développement économique, l’inclusion sociale et l’innovation sociale ; le renforcement des capacités institutionnelles des pouvoirs publics, en particulier ceux chargés de gérer un territoire spécifique, et des parties prenantes (tous les volets).
Les structures intéressées par ces appels à projets sont invitées à présenter par courriel au dpgfe@cg976.fr leurs pré-projets au plus tôt afin qu’un compte Esynergie CTE sur la plateforme de demande de subvention leurs soit ouvert. Les dossiers de demandes de subventions Interreg 2021-2027 devront être déposés sur la plateforme E-Synergie CTE avant la date limite de remise des propositions c’est-à-dire au plus tard au 25 novembre 2023. Les appels à projets sont publiés sur le site Internet du Conseil départemental : https://www.mayotte.fr/services-en-ligne/aides-et-subventions/appels-a-projets