Accueil Blog Page 20

Des renforts côté police de Mayotte

des-renforts-cote-police-de-mayotte

Depuis le passage du cyclone Chido, le 14 décembre 2024, la police mahoraise bénéficie à intervalles réguliers de renforts. Ce mardi matin, c’était encore le cas avec l’arrivée d’un nouveau contingent à l’aéroport. A peine leurs sacs déballés, ces nouveaux éléments “seront pleinement engagés sur le terrain aux côtés des policiers de Mayotte”, assure la communication de la police de Mayotte.

Dikeledi : l’état de catastrophe naturelle reconnu

Particulièrement touchées, les communes du sud de Mayotte ont vu leur demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle acceptée et inscrite au Journal officiel du 19 février. Bouéni, Kani-Kéli, Chirongui, Bandrélé, Chiconi et Sada ont obtenu ce statut en raison des inondations et coulées de boues survenues, le 12 janvier, au passage de la tempête tropicale Dikeledi. Ainsi, le cumul des précipitations a dépassé 150 millimètres en douze heures dont 120 millimètres en trois heures à Bandrélé.

Les habitants sinistrés des sept villages concernés ont un délai de dix jours, soit jusqu’au 29 février, pour déclarer les dommages auprès de leur assureur.

Crise de l’eau : l’eau non conforme dans la commune de Tsingoni

Des prélèvements pour contrôler la qualité de l’eau ont fait apparaître une non-conformité sur l’unité de distribution de Miréréni, le village de la commune de Tsingoni. Ce mardi, la Société mahoraise des eaux indique que “ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution pour garantir la potabilité de l’eau consommée dans les villages de Miréréni, Combani, M’roalé et Tsingoni. Il est ainsi demandé à l’ensemble de la population de ces villages de faire systématiquement bouillir l’eau”.

L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. L’eau bouillie peut ensuite être utilisée pour boire, faire à manger et se brosser les dents, sans aucun danger pour la santé. Elle doit être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures. De nouveaux contrôles seront effectués dans les prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation. Ces résultats feront l’objet d’une communication jusqu’à la levée de la non-conformité.

Pour rappel, le jeudi 20 février, il a été annoncé par l’Agence régionale de santé de Mayotte que l’eau était “conforme à la qualité pré-cyclone”, hormis pour les villages au sud de Grande-Terre, M’bouini, Passi-Kéli et M’ronabéja.

Peu de bus dans le nord et le sud de Grande-Terre ce mardi

peu-de-bus-dans-le-nord-et-le-sud-de-grande-terre-ce-mardi

Après de nombreux caillassages, ces derniers jours, une partie des conducteurs de bus font valoir leur droit de retrait depuis ce mardi. En conséquence, le réseau hal’O est fortement perturbé. Les zones nord et sud de Grande-Terre sont très peu desservies. Seul un service a été assuré dans la première (1% du trafic habituel) et deux pour le sud (soit 3%). Transdev, le délégataire du conseil départemental de Mayotte précise qu’il s’agit des lignes NO78, SU30 et SU52.

Sur le reste de l’archipel mahorais, les bus circulent davantage. Le centre, la zone Cadema/TPMR (Transport de personnes à mobilité réduite), Petite-Terre/TPMR et TPMR Grande-Terre affiche ainsi des pourcentages de trafic de 76%, 91%, 100% et 100%.

Cyclone Chido, la loi d’urgence inscrite au Journal officiel ce mardi

cyclone-chido-la-loi-durgence-inscrite-au-journal-officiel-ce-mardi
Afin de faciliter la reconstruction à Mayotte, la loi d’urgence a été promulguée, deux mois après le passage du cyclone Chido.

Plus de deux mois après l’événement climatique, la loi d’urgence pour Mayotte a rejoint le Journal officiel, après avoir été promulguée par le président de la République, Emmanuel Macron. Dédiée en majeure partie à la reconstruction, elle comporte également des mesures économiques, sociales et un engagement de l’État à établir le bilan de la catastrophe.

Elle comportait 27 articles au départ, elle en a finalement 36 dans sa version finale. La loi d’urgence pour Mayotte figure dorénavant au Journal officiel, depuis ce mardi 25 février. Comme prévu au départ, elle comporte un large volet qui a pour objectif la reconstruction de l’archipel mahorais dévasté par le cyclone Chido, le samedi 14 décembre 2024. En premier lieu, et sur le modèle déjà éprouvé pour la reconstruction de Notre-Dame-de-Paris, l’établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotteva absorber l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte), avec comme pilote, le général Pascal Facon. Afin de garantir la représentation des élus locaux, Ben Issa Ousseni, le président du Département de Mayotte, en assure la présidence, tandis que “le président de l’association des maires de Mayotte (Madi Madi Souf) et au moins cinq représentants des communes et de leurs groupements en sont membres”. “La structure peut assurer la maîtrise d’ouvrage ou la maîtrise d’ouvrage déléguée de certains ouvrages, équipements ou infrastructures ou de certaines opérations d’aménagement, coordonner l’action de différents maîtres d’ouvrage et se substituer à un maître d’ouvrage en cas de défaillance grave de celui-ci”, stipule la loi.

Alors que la rentrée s’est faite en mode dégradée, il y a un mois, l’article 3 doit aider à la reconstruction des écoles, l’État pouvant se substituer aux communes qui en ont habituellement la charge. Toute une série d’adaptations aux règles et aux procédures d’urbanisme et de construction sont aussi prises. Parmi celles-ci, figure l’interdiction de la vente de tôles sans présentation d’un titre d’identité et d’un justificatif de domicile jusqu’au mois de décembre 2025. Ceci afin d’empêcher la reconstruction de bidonvilles. Pour ce qui est de la commande publique, là aussi les règles sont allégées pour accélérer les travaux. “Peuvent être négociés sans publicité, mais avec mise en concurrence préalable les marchés de travaux soumis au code de la commande publique qui sont nécessaires à la reconstruction ou à la réfection des équipements publics et des bâtiments affectés par le cyclone Chido qui répondent à un besoin dont la valeur estimée est inférieure à deux millions d’euros hors taxes”, est-il écrit par exemple dans l’article 17.

Prêt à taux zéro

Outre la facilitation des dons en les défiscalisant de 75% jusqu’au 17 mai, plusieurs mesures économiques et sociales sont mises en œuvre pour la population mahoraise et le tissu économique local. Un prêt à taux zéro voit ainsi le jour, dans la limite de 50.000 euros par logement et 20 ans maximum pour rembourser. Les allocations chômage des demandeurs d’emploi dont les droits prennent fin, la prise en charge du chômage partiel, les demandes de logement social arrivées à échéance sont prolongées jusqu’au 31 mars. Pour ce qui est du recouvrement forcé des sommes dues par les contribuables, les pénalités de retard de paiement des impôts, la suspension des cotisations sociales, les droits et prestations sociales, les aides personnelles au logement (APL) et les dispositifs d’urgence de protection des entreprises sont prolongeables jusqu’au 30 juin.

Davantage de bilans

La version qu’on peut retrouver dans le JO comporte des articles ajoutés par les parlementaires pour que l’État puisse faire preuve de transparence sur le bilan de la catastrophe, mais également faire un suivi des travaux de reconstruction. “Dans un délai d’un mois à compter de la promulgation de la présente loi, le gouvernement remet au Parlement un bilan exhaustif de la catastrophe, incluant le nombre de personnes décédées, disparues, blessées et amputées lors du passage du cyclone Chido”, prévient l’article 35. L’article 2 est du même acabit, le gouvernement s’engage à remettre chaque année (à partir de 2026) un rapport aux parlementaires sur la reconstruction dont “la planification et du budget prévisionnel des opérations prévues dans le cadre des travaux”.

Moins en lien avec les conséquences du cyclone Chido, un autre rapport doit être fait, “dans un délai de trois mois à compter de la promulgation de la présente loi, sur les disparités persistantes entre les montants des prestations sociales versés à Mayotte et ceux versés dans l’Hexagone et dans les autres départements d’outre-mer”. Grâce à cela, un calendrier “concerté” pourrait voir le jour pour un alignement des prestations sociales demandées depuis longtemps par les Mahorais.

Saïd Omar Oili veut assurer le suivi

Dès la promulgation de la loi, le sénateur mahorais Saïd Omar Oili se veut vigilant sur les engagements pris. Dans un courrier au ministre de l’Outremer, Manuel Valls, il présente un tableau de suivi qu’il compte bien surveiller dans les mois et les années à venir. “Je souhaite avec vos services que dans les temporalités indiquées ce suivi soit organisé et fasse l’objet d’une information à la population”, prévient-il.
Ainsi, il demande déjà que lui soit transmis le premier rapport de la mission inter-inspections sur l’évaluation des dommages à la suite du cyclone Chido et le protocole d’engagement signé entre le Département de Mayotte et le ministre.

Aide alimentaire, la Ville de Mamoudzou veut jouer la carte de la transparence

aide-alimentaire-la-ville-de-mamoudzou-veut-jouer-la-carte-de-la-transparence-2
Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, défend ses agents mobilisés après le cyclone Chido et pointe davantage des manques dans la gestion de l’aide alimentaire par l’État.

Dans un communiqué daté de ce lundi, et en réponse à un article du journal Le Monde paru le 15 février, la municipalité de Mamoudzou liste les efforts fournis dans l’après-Chido, voulant ainsi défendre ses agents mobilisés.

“La Ville de Mamoudzou applique des règles strictes, et contrôle leur mise en œuvre. Elle assume pleinement ses responsabilités et restera transparente sur l’ensemble des actions menées pour accompagner les sinistrés”, défend Ambdilwahedou Soumaïla. Le maire de Mamoudzou se fend ici d’un communiqué, ce lundi soir, dix jours après la publication d’un article du Monde sur la distribution alimentaire. Celui-ci évoquait des rumeurs de détournement de l’aide apportée, après le passage du cyclone Chido, le 14 décembre 2024, sur la base de témoignages, provoquant la colère des maires mahorais. Le premier élu de la commune chef-lieu n’est pas en reste. Alors qu’il est déjà intervenu dans l’article, y estimant “que les critiques n’étaient pas fondées”, il va plus loin par un texte listant les actions de la municipalité au lendemain du cyclone. Il rappelle que celle-ci a distribué 50.000 encas et plus de 30.000 bouteilles d’eau sur ses fonds propres aux milliers de personnes rassemblées dans les 22 centres d’hébergement d’urgence. Il ajoute que “plus de 50.000 repas chauds ont été distribués chaque jour grâce à un partenariat mis en place par la Ville avec l’ONG World Central Kitchen”, que la municipalité a aidé la Sécurité civile à distribuer de l’eau potable dans les quartiers, que 5.746 foyers sinistrés ont été recensés et qu’une distribution des aides, “notamment des bâches, en quantité très insuffisantes, a été organisée de manière équitable et rigoureuse grâce à un tirage au sort informatique garantissant l’absence de favoritisme”.

“Tous les sinistrés, sans distinction de statut administratif, ont eu accès aux distributions organisées par la Ville. On ne regarde pas à qui on donne. Des points de distribution des colis alimentaires ont été spécifiquement installés à proximité des quartiers informels, pour garantir l’accès à tous les habitants (Gouloué, Cavani Mbarazi, …). Chaque colis alimentaire ou matériel distribué fait l’objet d’un accusé de réception signé et conservé par la Ville. Concernant les bâches, leur attribution a été encadrée par des critères objectifs (habitations endommagées avec toit ou charpente arrachés). Au total, 1.270 bâches ont été réceptionnées, mais ce volume n’a permis d’aider que 23 % des foyers recensés”, égrène-t-il également.

“L’incroyable lenteur des délais”

Comme l’association des maires, Ambdilwahedou Soumaïla renvoie le manque de vivres et d’eau à la gestion de la catastrophe par l’État. “La véritable problématique de cette crise ne réside pas dans la gestion locale des aides, mais bien dans l’insuffisance des volumes d’aide fournis par l’État, ainsi que dans l’incroyable lenteur des délais d’approvisionnement”, vilipende-t-il. Il chiffre l’aide alimentaire obtenue pour sa commune à 27 tonnes, alors que “les besoins alimentaires de Mamoudzou et de ses plus de 80.000 habitants sont estimés à 160 tonnes de nourriture par jour”. Dans le même temps, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville indique que 330 tonnes ont été livrées pour Mayotte sur un mois (voir encadré). Le maire de Mamoudzou cite des exemples avec la première livraison de tomates pelées à Vahibé, deux semaines après le cyclone, des livraisons de l’État “souvent incomplètes”, “l’arrêt brutal sans préavis de la distribution d’eau en bouteille dès le 25 décembre” ou des retards dans la livraison des bâches.

Suivant l’idée portée par le sénateur Saïd Omar Oili, il demande qu’une enquête parlementaire puisse faire le bilan de cette gestion.

“Je n’incrimine personne”

Dans la même soirée, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville était sur le plateau de Mayotte La 1ère. Il a répondu sur la question de l’aide alimentaire, défendant de son côté les services de l’État, avec “330 tonnes de marchandises livrées en un mois et 120.000 litres d’eau distribuées chaque jour”. En revanche, sur la distribution, il fait remonter des difficultés sans désigner ouvertement les municipalités. “Je n’incrimine personne. On peut simplement s’interroger sur les circuits de distribution qui ont été organisés”, soulève le délégué du gouvernement.
Sur les problèmes d’achat de bouteilles d’eau dans les magasins, le préfet dit vouloir prendre des mesures pour “éviter qu’un certain nombre de personnes fassent du trafic d’eau”. Selon lui, il n’y a pas de problèmes d’approvisionnement, assurant qu’il n’y avait plus de réquisition de la part de l’État, mais plutôt un phénomène de spéculation. Contre cela, il compte règlementer le prix de l’eau, “effectuer un certain nombre de contrôles pour savoir pourquoi l’eau est stockée” et augmenter le volume d’importation depuis d’autres pays européens.

Transport scolaire : peu de bus dans le nord et le sud de Grande-Terre ce mardi

Après de nombreux caillassages, ces derniers jours, une partie des conducteurs de bus font valoir leur droit de retrait depuis ce mardi. En conséquence, le réseau hal’O est fortement perturbé. Les zones nord et sud de Grande-Terre sont très peu desservies. Seul un service a été assuré dans la première (1% du trafic habituel) et deux pour le sud (soit 3%). Transdev, le délégataire du conseil départemental de Mayotte précise qu’il s’agit des lignes NO78, SU30 et SU52.

Sur le reste de l’archipel mahorais, les bus circulent davantage. Le centre, la zone Cadema/TPMR (Transport de personnes à mobilité réduite), Petite-Terre/TPMR et TPMR Grande-Terre affiche ainsi des pourcentages de trafic de 76%, 91%, 100% et 100%.

Crise de l’eau : l’eau non conforme dans la commune de Tsingoni

En raison de la non-conformité de l'eau, les habitants de la commune de Tsingoni sont invités à faire bouillir de l'eau avant de la consommer.

Des prélèvements pour contrôler la qualité de l’eau ont fait apparaître une non-conformité sur l’unité de distribution de Miréréni, le village de la commune de Tsingoni. Ce mardi, la Société mahoraise des eaux indique que “ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution pour garantir la potabilité de l’eau consommée dans les villages de Miréréni, Combani, M’roalé et Tsingoni. Il est ainsi demandé à l’ensemble de la population de ces villages de faire systématiquement bouillir l’eau”.

L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. L’eau bouillie peut ensuite être utilisée pour boire, faire à manger et se brosser les dents, sans aucun danger pour la santé. Elle doit être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures. De nouveaux contrôles seront effectués dans les prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation. Ces résultats feront l’objet d’une communication jusqu’à la levée de la non-conformité

Pour rappel, le jeudi 20 février, il a été annoncé par l’Agence régionale de santé de Mayotte que l’eau était “conforme à la qualité pré-cyclone”, hormis pour les villages au sud de Grande-Terre, M’bouini, Passi-Kéli et M’ronabéja.

“Des islamistes qui souillent ma religion”

L’attentat de Mulhouse dans lequel un homme s’en est pris à des passants avec un couteau, le samedi 22 février, a fait réagir Mansour Kamardine, l’ex-député de la deuxième circonscription de Mayotte. Dans un message sur X (ex-Twitter), le Sadois dit “en avoir marre des islamistes, qui plus est étrangers, qui souillent ma religion et celle de nombreux Français qui veulent la vivre pleinement dans la République”, au sujet du geste perpétré par un Algérien de 37 ans aux cris “d’Allah u akbar”. Il dit également soutenir Bruno Retailleau, l’actuel ministre de l’Intérieur, “dans la lutte implacable qu’il doit conduire pour nous protéger du terrorisme”.

Les deux barges seychelloises sont reparties

Appelées en renfort pour renforcer la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM), les deux barges seychelloises sont reparties, selon nos confrères de Mayotte la 1ère. Quelques semaines après le cyclone Chido, le samedi 14 décembre 2024, celles-ci étaient dédiées au transport des véhicules prioritaires de secours pour remplacer la flotte endommagée assurant les liaisons entre Grande-Terre et Petite-Terre. Il y a un mois, le directeur de la DTM, Saïd Moussa Kassim, avait justifié dans nos colonnes le recours à cette aide pour “permettre d’encore aider la population à circuler dans de bonnes conditions. On est toujours en train de chercher des barges de location, mais celles fournies par l’État des Seychelles ne suffisent pas encore pour soulager le service”.

Budget de la sécurité sociale : “des centaines de millions d’euros sauvés”

“La Fedom, au nom des entreprises ultramarines, remercie une nouvelle fois les parlementaires, députés et sénateurs, qui se sont mobilisés tout au long de ce marathon budgétaire”, annonce la fédération des entreprises d’Outremer, dans sa lettre d’information hebdomadaire. Celle-ci revient sur l’adoption de l’amendement de la sénatrice socialiste de La Réunion, Audrey Bélim, qui doit figurer dans le nouveau budget de la Sécurité sociale. Pour la fédération, il s’agit ici de “centaines de millions d’euros « d’exos de charge » outre-mer sauvés in extremis”. En effet, le gouvernement a failli mettre fin, sans une modification de l’article 6 du projet de loi, aux régimes Lodeom (pour loi pour l’ouverture et le développement économique de l’Outre-mer), qui permettent une différenciation entre les charges sociales perçues en outremer et nationalement. Ce dispositif de soutien aux entreprises ultramarines est ainsi prolongé d’un an. “En 2026, pour les seules entreprises sous Lodeom, cela aurait représenté un rabot supplémentaire estimé de l’ordre de 250 millions d’euros. Eu égard au poids que représentent ces allègements sur les résultats des entreprises ultramarines, les impacts de ces mesures allaient être systémiques sur l’emploi”, avait chiffré la fédération.

Crise de l’eau : le village de Bouéni passe en secteur 3 dès ce mardi

crise-de-leau-le-village-de-boueni-passe-en-secteur-3-des-ce-mardi

Un nouveau planning des tours d’eau a été communiqué, ce lundi. Il sera effectif de ce mardi au lundi 3 mars. Il ne comporte pas de changements concernant la durée des coupures d’eau. Faute de production suffisante, Mayotte reste à l’alternance entre les plages d’alimentation et coupure de 36 heures chacune. Une exception demeure pour la zone industrielle de Kawéni où des interruptions nocturnes sont privilégiées pour ne pas pénaliser l’activité économique.

Cependant, il y a bien un seul changement dans le nouveau rythme, c’est le passage du village de Bouéni dans le secteur 3 (l’ouverture est prévue à 18h, ce mardi). Selon la Société mahoraise des eaux (SMAE), ce reclassement va permettre “d’éviter des baisses de pression au village de Kani-Kéli”.

Petite-Terre : la grève de l’intercommunalité devrait prendre fin ce mercredi

petite-terre-la-greve-de-lintercommunalite-devrait-prendre-fin-ce-mercredi
Une quarantaine d'agents de l'intercommunalité de Petite-Terre ont battu le pavé entre Labattoir et Pamandzi, vendredi matin.

Dès mercredi matin, tout le monde reprendra le chemin du travail à l’intercommunalité de Petite-Terre. La cinquantaine de grévistes qui bat le pavé depuis une semaine a réussi à trouver un terrain d’entente avec les dirigeants de la collectivité locale. Un protocole d’accord a été négocié, ce lundi.

Le temps-fort a été la manifestation encadrée par deux véhicules de gendarmerie qui s’est déroulée dans les rues de Labattoir et Pamandzi dans la matinée du vendredi 21 février. En effet, une quarantaine d’agents de l’intercommunalité de Petite-Terre se sont mis en grève suite à des négociations infructueuses engagées précédemment avec l’institution avec l’aval de son président, Archadi Abassi, absent du territoire. Comme dans d’autres services publics et privés de Mayotte, ce sont les aides exceptionnelles à la suite du passage du cyclone Chido qui sont réclamées, notamment en raison de la mobilisation des agents. Dans le cas présent, le personnel mécontent réclame un coup de pouce de 4.000 euros en guise de compensation pour les efforts déployés au service de la collectivité petite-terrienne. “Sans notre implication, l’électricité n’aurait pu être rétablie dans l’ensemble des foyers de Pamandzi et Labattoir. Le seul effectif de cinq agents d’EDM (Électricité de Mayotte) n’aurait pas suffi pour ça », explique Bacar, au milieu d’un cortège d’une trentaine de manifestants arpentant les rues de Dzaoudzi et Labattoir, vendredi matin. Outre cette aide financière, les agents grévistes réclament également une revalorisation de leur ticket restaurant (actuellement à 8,50 euros pour atteindre onze ou douze euros) et une prise en charge de leur mutuelle à hauteur de 40 euros. « Quitte à ce que notre employeur gèle en contrepartie le financement de notre plan de formation, ce n’est pas grave », explique l’un des manifestants.

petite-terre-la-greve-de-lintercommunalite-devrait-prendre-fin-ce-mercredi
Les employés de la collectivité réclamaient une aide de 4.000 euros pour compenser les efforts consentis après le cyclone Chido.

En réalité, cette affaire était prévisible pour les élus communautaires de Petite-Terre qui avait essayé d’anticiper les choses avant que le mouvement ne prenne forme. Il en a logiquement été question lors du conseil intercommunal du 29 janvier 2025. Pour Archadi Abassi, il était évident de faire un geste en faveur des agents mobilisés dans le cadre du cyclone Chido, lesquels avait fait abstraction de leurs situations personnelles pour venir en aide à la population de Dzaoudzi-Labattoir et Pamzndzi. « À la base, ma réflexion allait dans le sens de leur accorder une aide de 1.220 euros aux seuls agents qui ont travaillé sachant que les difficultés financières de la CCPT ne nous permettaient pas de faire plus.” Son président insiste sur le fait qu’il a coutume de prendre ses décisions en parfait accord avec ses huit vice-présidents (quatre de la commune de Dzaoudzi-Labattoir et quatre de Pamandzi). C’est à ceux-là qu’il a donné mandat de négocier avec les quatre représentants du personnel à travers un comité de crise mis sur pied au terme d’un premier round de négociations avec le directeur général des services qui n’avait pas abouti. « Autant je salue le soutien sans faille et la pleine implication de mes quatre vice-présidents de Labattoir, autant je déplore la désertion de ceux de Pamandzi, à l’exception d’un seul du quartier Sandravoangue et une autre inactive depuis quelques mois pour des raisons de santé. Les deux autres ont totalement disparu de la scène sans explication aucune”, se désole Archadi Abassi.

Un accord ce lundi

Après d’interminables heures de négociations entre élus et représentants du personnel gréviste, les deux parties seraient parvenues à un accord de principe, ce lundi. D’après le président de la CCPT, un projet de protocole d’accord aurait même été soumis aux élus par les grévistes. Sauf fausse note de dernière minute, il prévoit de le parapher dans la journée de mercredi. « Au final, nous avons convenu de verser 2.500 euros aux quarante agents ayant travaillé après le cyclone Chido et 2.000 euros aux autres. La valeur du ticket restaurant passe de 8,50 euros à 10,50 euros et nous leur accordons également les 40 euros demandés pour la mutuelle », annonce le chef de la collectivité. Les grévistes de la CCPT ont aussi obtenu le paiement de la totalité des jours grevés.

Côté financement pour une intercommunalité aux finances dans le rouge, « les sommes seront puisées dans un fonds de deux millions d’euros (dotation et subvention) attribué à l’intercommunalité au moment de sa création en 2017”, confirme Archadi Abassi. Malgré 440.000 euros de déficit dans l’exercice en cours, la situation est acceptable pour le conseil communautaire qui ne veut pas d’un relèvement des impôts et autres contributions, à un an des élections municipales et communautaires. S’il peut enfin pousser un ouf de soulagement, le président de l’intercommunalité de Petite-Terre s’interroge, à juste titre, sur le désordre ambiant consécutif aux aides accordées sur l’île suite au cyclone Chido. “Comment expliquer une telle disparité entre agents de la fonction publique sur un même territoire, au seul motif que les uns sont au service de l’État et les autres du département ou des communes ? Comment peut-on accorder 3.000 € à certains et seulement 1.200 euros à d’autres alors qu’ils ont tous vécu les mêmes affres et subit les dégâts de même nature ?”

Une question qu’il n’a pas manqué de poser à Manuel Valls, le ministre de l’Outremer, dans un courrier qu’il lui a adressé en fin de semaine dernière après avoir interrogé le payeur municipal sur le cadre légal de référence de cette démarche. Celui-ci lui aurait répondu qu’il se basait sur une directive donnée par François Bayrou, l’actuel chef du gouvernement.

Thani Mohamed Soilihi au stand mahorais du Salon de l’Agriculture

thani-mohamed-soilihi-au-stand-mahorais-du-salon-de-lagriculture

Après le passage du cyclone Chido et de la tempête Dikeledi, et leurs dégâts engendrés sur l’agriculture mahoraise, le stand de l’île aux parfums passe difficilement inaperçu au Salon international de l’Agriculture qui se poursuit à Paris, jusqu’au dimanche 2 mars. Les agriculteurs de l’océan Indien, au milieu du pavillon 5.2 de la Porte de Versailles, reçoivent nombre d’invités. Ce lundi, c’était ainsi le ministre de la Francophonie et des partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi. Le Sadois y était accompagné de la sénatrice Salama Ramia et de Bibi Chanfi, vice-présidente du conseil départemental de Mayotte en charge du développement économique. “Le Ministre s’est montré à l’écoute des acteurs locaux et a salué l’engagement et la détermination des agriculteurs mahorais”, a estimé la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam), qui a relayé la visite.

Quelques instants plus tôt, Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, est également passé à proximité du stand et a apporté son soutien aux agriculteurs locaux.

“Si l’État traite Mayotte comme un bidonville géant, qu’il ait le courage de le dire !”

Anchya Bamana, députée de la deuxième circonscription de Mayotte

Via un courrier daté du lundi 24 février, Anchya Bamana, la députée de la deuxième circonscription de Mayotte demande un prolongement des mesures sur l’importation des végétaux au risque d’une pénurie alimentaire pendant le mois de ramadan. Cette missive est la deuxième du genre à l’attention de Manuel Valls, le ministre de l’Outremer.

“Le cyclone Chido a plongé l’île dans une crise alimentaire profonde. Les produits de base tels que la banane verte, le manioc, les pommes de terre, la patate douce vont manquer au moins une année entière. J’ai déjà eu l’occasion de m’entretenir avec vous sur ce sujet vital. Après Chido, dès la visite du Premier ministre (François Bayrou) avec sa délégation ministérielle, les élus ont alerté le préfet (François-Xavier Bieuville) sur la nécessité de prolonger l’arrêté de 1995 d’au moins un an. Par courrier du 14 janvier 2025 (joint au deuxième), j’ai réitéré cette demande à votre niveau en prévision du mois de ramadan.
Deux mois après le cyclone, force est de constater que la population de Mayotte vit une insécurité alimentaire sans précédent. Les Mahorais passent de la résilience à la résignation. Comme en témoignent les dires des habitants, je cite : “nous nous habituons au manque Madame la députée !” Cette situation est inacceptable et révoltante !
La population, majoritairement musulmane, s’apprête à entrer en période de ramadan du 1er au 30 mars 2025. Aujourd’hui, chaque Mahorais se demande comment se nourrir pour son unique repas quotidien tout au long du mois de ce mois sacré pour les musulmans que nous sommes.
En effet, l’État, à travers le préfet, réquisitionne les containers d’eau et de nourriture des importateurs. L’eau et les produits de base de consommation sont distribués au compte goutte dans les magasins : les Mahorais sont rationnés comme en temps de guerre ! Mayotte n’est pas un camp de réfugiés Monsieur le ministre : Mayotte, c’est la France !
Face à l’abandon de l’État, les maires sont pris pour des boucs émissaires, les fautifs qui ont mal gérés des aides. Vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le ministre, que les aides déployées par l’État ont été complètement sous-estimées eu égard du nombre de population à couvrir.

“J’ai constaté le peu d’aides envoyées”

J’ai personnellement fait le tour de l’île pendant dix jours après Chido, j’ai bien constaté le peu d’aides envoyées par l’État dans les communes, sans parler de leur qualité ! Concernant l’eau, face aux habitants qui souffrent des coupures d’eau du réseau et de l’absence d’eau embouteillée dans les magasins, la seule réponse de l’État est de nous envoyer le Rotary Club nous distribuer des kits de potabilisation d’eau de rivière ou encore des pastilles de chloration d’eau. Monsieur el ministre, cette réponse nous conforte dans l’idée que le gouvernement traite les Mahorais comme étant des tiers-mondistes ! Si l’État traite Mayotte comme un bidonville géant, alors qu’il ait el courage de le dire clairement ! Les Mahorais ne sont pas des mendiants. Ils vivent aujourd’hui une situation d’abandon et d’humiliation de la part du gouvernement. Face à notre colère et à notre indignation qui n’a guère de limites, à l’approche du mois de ramadan, je vous demande de :

1) Prolonger l’arrêté n°2024-DAAF-1059 portant modification de l’arrêté du 10 avril 1995 de deux mois à un an, soit jusqu’au 31/12/2025.
2) Prolonger l’assouplissement de l’arrêté n°1092/DAAF/2015 permettant aux voyageurs d’importer des végétaux de deux mois à un an, soit jusqu’au 31 décembre 2025

3) Privilégier l’importation en urgence des denrées alimentaires de base dans les pays avoisinants tels que le Mozambique, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, le Kenya qui sont à deux heures d’avion de Mayotte.
4) Faciliter l’importation d’eau embouteillée e  quantité à Mayotte afin d’approvisionner suffisamment les magasins afin de répondre en urgence aux besoins en eau de la population.
Il s’avère que, depuis janvier 2025, les délais de transit maritime entre l’Asie et Mayotte se sont rallongés considérablement. En effet, la CMA-CGM a choisi de placer le port de Pointe des Galets à La Réunion comme hub, en remplacement de celui de Jebel Ali aux Émirats Arabes Unis. Tous les conteneurs à destination de Mayote passent désormais par La Réunion avant d’être acheminés vers Mayotte. Cette situation retarde considérablement l’acheminement des importations vers Mayotte. Compte tenu de cette situation, je demande au gouvernement de déployer les moyens logistiques de la nation pour répondre aux urgences vitales de Mayotte.

Enfin, je demande à l’État d’accentuer le contrôle des boutiques de proximité. Ces dernières explosent le prix des denrées alimentaires et l’eau revendues après achat auprès des grands distributeurs.”

Anchya Bamana, députée de la deuxième circonscription de Mayotte

Zily enflamme Le Port pendant le festival Kabardock

Samedi soir, Zily a conquis le public du Kabardock lors d’un concert live exceptionnel de plus de deux heures. Près de 1000 spectateurs ont répondu présents pour partager un moment unique avec l’artiste mahoraise, devenue le trait d’union entre les cultures et les générations à l’occasion de cette soirée inoubliable. “C’était incroyable, je n’ai jamais vu une artiste aussi généreuse. Elle a passé plus d’une heure à faire des photos avec toutes les personnes qui sont venues la voir après le concert”, pouvait-on entendre de la part du public, venu nombreux de toute La Réunion.

Sur scène, Zily a livré une performance intense et généreuse, transportant son public dans un voyage musical où tradition et modernité se mêlent avec virtuosité. Accompagnée de ses musiciens, elle a interprété ses titres phares, dont Moina Bibi, Tsika, Amani, tout en offrant un aperçu exclusif de son prochain album en préparation. Chaque morceau, chaque note résonnait comme une invitation à la communion et à la célébration de la diversité culturelle. Une soirée sous le signe de l’unité et de la reconstruction Après le passage de Chido, Zily se veut l’exemple de la reconstruction et de l’unité à travers la musique et l’apaisement. “C’était important pour moi de faire ce concert, malgré les circonstances. J’ai moi-même vécu ce cyclone intense. J’ai perdu beaucoup, mais le plus important est de garder à l’esprit que c’est ensemble que nous allons nous reconstruire”, a glissé l’artiste après deux heures de performance. En rassemblant un public venu de tous horizons, elle a démontré la force du partage et de la solidarité.

Rencontre départementale sur la continuité éducative le 26 février

Suite au passage du cyclone Chido et de la tempête tropicale Dikeledi, le système éducatif de Mayotte est fortement touché. Le conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM) et la direction de l’enseignement supérieur (DES) organisent une rencontre le 26 février, à 8h30, à la MJC de Nyambadao, dans la commune de Bandrélé, avec les acteurs de l’Éducation.

L’objectif est de trouver des solutions concrètes pour assurer la continuité éducative des élèves et mettre en place des mesures d’urgence et des réponses structurelles pour la réussite des jeunes de Mayotte.

Santé : davantage de recours aux urgences et fin de l’Escrim

Dans son dernier bulletin publié ce vendredi, Santé publique France indique que les recours aux urgences étaient en hausse la semaine du 10 au 16 février au centre hospitalier de Mayotte (CHM) après trois semaines de diminution. Les plaies et les traumatismes sont le principal motif de passage aux urgences depuis la dernière semaine de décembre 2024 et étaient de nouveau en augmentation du 10 au 16 février, tandis que les recours pour troubles digestifs sont restés stables.

En parallèle, l’Escrim (Élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale, photo), installé sur le stade de Cavani, a fermé ses portes le 3 février au soir. Depuis le 4 février, les patients sont accueillis par la SSFMT (Secouristes sans frontières medical team), qui ne dispose pas de lits d’hospitalisation ni de bloc opératoire. Les traumatismes et les pathologies de la peau restaient les principaux motifs de consultation. Les épidémies de grippe et de bronchiolite étaient toujours en cours sur le territoire la semaine du 10 au 16 février avec des taux de positivité relativement stables.

“Plus de 80 % des foyers enquêtés au cours des maraudes réalisées dans le cadre de la surveillance à base communautaire (SBC) ont rapporté avoir plus de difficultés à se procurer de la nourriture qu’avant le passage du cyclone Chido”, indique Santé publique France.

Reprise de la circulation alternée à partir du 3 mars

A la suite de la concertation des acteurs socio-économiques du 21 février et compte tenu d’un retour à une circulation normale post-Chido, la Ville de Mamoudzou et la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) annoncent la reprise des navettes gratuites et de la circulation alternée à compter du lundi 3 mars et jusqu’au 10 juillet 2025.

Les navettes reprendront progressivement leur service. Cette reprise inclut également la ligne Vahibé-Passamaïnty et les Hauts de Mamoudzou. Pour rappel, la circulation alternée s’applique du lundi au jeudi, hors jours fériés, en agglomération sur les axes suivants : route nationale 1 : du rond-point Carrefour Mamoudzou au rond-point Passot ; route nationale 2 : du rond -point Passot au rond-point Dinga Dingani ; route départementale 3 : du carrefour RD3·RN1 Croix Rouge au rond-point Collège de Passamaïnty.

La circulation des véhicules de tourisme dotés d’une plaque d’immatriculation impaire sera autorisée uniquement les lundis et mercredis, de 5 heures à 19 heures. La circulation des véhicules de tourisme dotés d’une plaque d’immatriculation paire sera autorisée uniquement les mardis et jeudis, de 5 heures à 19 heures.

“Il y a un trou sur quelques mois sans fruits et légumes disponibles”

quelques-mois-sans-fruits-et-legumes-disponibles
Tous les bâtiments de Mhamadi Abdallah, deuxième producteur d’oeufs de Mayotte, sont à terre, il a peu d’espoir de se relever.

Le passage de Chido a dévasté l’agriculture mahoraise, 80 % des productions agricoles sont détruites selon la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) de Mayotte. Pour assurer la sécurité alimentaire de l’archipel, les importations ont progressé.

Avant le cyclone Chido, l’île aux parfums était presque autosuffisante en fruits et légumes. “Chaque année, environ 30.000 tonnes de bananes vertes sont produites, à La Réunion c’est entre 5.000 et 6.000 tonnes par an”, illustre Eric Bianchini, directeur adjoint de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) de Mayotte. L’agriculture mahoraise est vivrière, avec une majorité d’agriculteurs qui ne sont pas professionnels et qui cultivent pour leur consommation personnelle, leur production était la base de leur nourriture. Sur 4.312 exploitations recensées en 2020, 2.500 disposent d’un Siret. Désormais “Il faudra attendre six mois pour voir les premiers légumes et d’ici la fin de l’année pour les premières bananes”, indique Eric Bianchini.

quelques-mois-sans-fruits-et-legumes-disponibles
Les premiers fruits et légumes seront disponibles dans 6 mois environ.

L’inquiétude c’est maintenant, “il y a un trou sur quelques mois sans fruits et légumes disponibles”. Par ailleurs, le Ramadan commence dans quelques jours, “une période où la consommation s’intensifie, il y aura donc une forte demande alimentaire alors qu’il n’y aura que de l’import qui apportera l’alimentation”, poursuit-il.

Importer des noix de cocos

Alors que la sécurité alimentaire est compromise, un arrêté préfectoral a été pris fin décembre après le cyclone pour alléger celui de 1995 relatif à l’importation des végétaux. Si les productions de bananes vont repartir sans intervention, ce n’est pas le cas des cocotiers par exemple. La cocoteraie mahoraise a été massivement détruite, “70 % des cocotiers sont morts et il faut attendre 6 à 7 ans pour que les arbres donnent des fruits”. Ingrédient important de la cuisine mahoraise, il est donc envisagé d’en importer des pays d’Asie. Toutefois, pour cela les pouvoirs publics veulent être très vigilants pour ne pas introduire des pathogènes extérieurs qui peuvent être mortels pour la cocoteraie de Mayotte.

Pour relancer la production, encore faut-il que les agriculteurs reconstruisent leurs équipements. De nombreux éleveurs et producteurs ont leurs bâtiments à terre, c’est le cas de Mhamadi Abdallah, propriétaire de l’EARL Fleury Coq située à Vahibé qui était le deuxième producteur d’oeufs de l’île avec 11.000 oeufs par jour. Aujourd’hui, il ne reste que les armatures de ses bâtiments, il a perdu ses 11.000 poules. Pour relancer sa production, il doit repartir de 0. “Est-ce que je vais me relever ? Honnêtement je n’y crois pas”, confie l’agriculteur abattu qui s’occupe de cette exploitation depuis 15 ans. La loi d’urgence pour Mayotte adoptée le 13 février prévoit quinze millions d’euros pour relancer la filière. La Daaf a également ouvert un fonds de secours pour les outre-mer (FSOM) avec une aide qui peut atteindre jusqu’à 50.000 euros.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes