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Le Conseil d’Etat note “Aucun obstacle d’ordre constitutionnel” pour que Mayotte devienne un Département-Région

Le Conseil d’Etat note “Aucun obstacle d’ordre constitutionnel” pour que Mayotte devienne un Département-Région

Le Conseil d’État a été saisi, le 24 mars, d’un projet de loi organique relatif au Département-Région de Mayotte. Le projet de loi de programmation pour le développement de Mayotte prévoit que  le Département de Mayotte devienne un Département-Région. L’institution estime que “ces dispositions, reprenant celles déjà en vigueur pour les collectivités territoriales de Guyane et de Martinique, ne se heurtent à aucun obstacle d’ordre constitutionnel et n’appellent pas d’autre observation de sa part.”

Par ailleurs, le Conseil d’Etat considère inappropriée l’appellation “Département-Région de Mayotte” dès lors que le Département de Mayotte exerce déjà actuellement les compétences des départements d’outre-mer et des régions d’outre-mer. Il propose par cohérence la dénomination de “collectivité territoriale de Mayotte”, déjà retenue pour les deux collectivités territoriales de Guyane et de Martinique.

La loi de programmation pour la refondation de Mayotte présentée en conseil des ministres

La loi de programmation pour la refondation de Mayotte présentée en conseil des ministres

Le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte a été présenté par le ministre des Outre-mer Manuel Valls en conseil des ministres ce lundi. Il a été transmis au Sénat et devrait passer en commission la semaine du 12 mai, et devant l’Assemblée nationale avant l’été. Le texte a été ajusté après concertation des élus et de la société civile mahoraise. Il est accompagné d’un rapport annexé, qui contient différents engagements de l’Etat en termes de moyens. Entre autres, l’article 19 qui facilite la prise de possession anticipée de terrains pour accélérer la construction des infrastructures essentielles a vu son champ restreint après concertation avec les élus mahorais. Un projet de loi organique a également été présenté, qui a une vocation de coordination logistique pour faire évoluer Mayotte vers un département-région, évolution institutionnelle prévue par la loi programme.

Mayotte renforce ses relations internationales grâce à une nouvelle convention

Mayotte renforce ses relations internationales grâce à une nouvelle convention

Ce mardi 22 avril, à Mamoudzou, une convention a été signée entre l’État et le Conseil départemental de Mayotte pour déployer des agents dans la zone Est-Africaine, en présence notamment du ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi.

« La diplomatie, c’est du travail, de la patience et des relations », a déclaré Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux. Sous le préau du conseil départemental à Mamoudzou, ce mardi 22 avril, à l’occasion de la signature d’une nouvelle convention entre les services ministériels et le conseil départemental de Mayotte qui vise à permettre la mise à disposition d’agents du conseil départemental sur des territoires de la zone Est-Africaine. L’accord a été officiellement signé, en présence du président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville.

Neuf pays ciblés

Le ministre a expressément repoussé son voyage d’une journée pour cette convention. « L’idée est de pouvoir déployer des actions économiques, sociales et culturelles. Mayotte doit pouvoir échanger avec ses voisins », explique Ben Issa Ousseni, enthousiaste.

Dans les faits, trois agents du conseil départemental ont déjà été recrutés pour occuper des postes  au sein d’ambassades ou de consulats : l’un est prévu pour le Mozambique, un autre pour l’île Maurice, et un troisième à Madagascar. « Aujourd’hui, nous importons tout de très loin, alors qu’il existe un véritable potentiel économique à proximité, notamment avec le Kenya, qui exporte beaucoup vers l’Europe », ajoute le président du conseil départemental. À terme, neuf pays ont été ciblés dans le cadre de ce projet de coopération régionale, dont les Seychelles et Djibouti.

Ce déploiement s’inscrit dans un document stratégique régional plus large, qui vise à établir des accords bilatéraux durables. Le 11 mars à Paris, l’État et le conseil départemental de Mayotte avaient déjà signé une convention pour renforcer la coopération régionale. Elle crée le Comité pour l’insertion régionale de Mayotte (CIRM), visant à améliorer son rayonnement dans l’océan Indien et défendre son appartenance à la France. Du côté des Comores, bien qu’un accord ait été signé, aucun agent n’a encore été identifié pour y être affecté. « Les négociations se poursuivent encore », relate Ben Issa Ousseni.

Plusieurs actes de délinquance lundi soir à Mayotte

Plusieurs actes de délinquance lundi soir à Mayotte
Des actes de délinquance ont secoué Majicavo Koropa et Sohoa ce lundi soir.

Ce lundi soir, des échauffourées sont survenues à Majicavo Koropa, mais aussi à Sohoa, un secteur moins connu pour ce type d’épisode. Si l’ordre est rapidement revenu, les habitants ont réagi à ces violences.

Un peu avant 20h, ce lundi soir, les gendarmes ont été appelés pour un groupe de jeunes, à Sohoa en train de dégrader des véhicules. À leur arrivée, les forces de l’ordre ont été caillassées, avant que le groupe d’individus descende vers Chiconi. Les caillassages ont continué, jusqu’à la dispersion totale du groupe, entre 21h et 21h30. Bilan : aucun blessé, mais plusieurs véhicules aux vitres et pare-brises détruits, confirme la gendarmerie, sans pouvoir indiquer, pour l’heure, le nombre d’automobiles impactés. Quatre plaintes ont été reçues pour le moment et une enquête judiciaire a été ouverte.

Soirée mouvementée également à Majicavo Koropa, en raison d’un “début d’affrontement entre jeunes de Koungou et de Majicavo Dubaï” vers 18h, constate la gendarmerie. “Un groupe assez important de jeunes” est descendu sur la RN1 avant d’y ériger des obstacles enflammés. Cela a bloqué la circulation, et des moyens importants de gendarmerie ont été déployés afin de repousser le groupe et dégager l’axe pour que les pompiers puissent intervenir. Le calme est revenu vers 19h15. Là aussi, une enquête judiciaire a été ouverte. “Systématiquement quand il y a un trouble à l’ordre public, on cherche toujours à identifier, sinon tous les auteurs, au moins les meneurs”, indique la gendarmerie, qui dispose d’un service spécialisé en la matière.

Des habitants sous le choc

Si le reste de la nuit a été relativement calme à Mayotte, selon la gendarmerie, à Sohoa, les riverains sont restés sous le choc. Des vidéos ont ainsi circulé sur les réseaux sociaux, et un peu avant 7h, certains ont barré la route pour interpeller sur l’épisode de la veille. Il s’agit en effet d’un événement “pas régulier” dans la zone, confirment les gendarmes. Ceux de Sada et le maire de Chiconi se sont déplacés sur les lieux du barrage, avant qu’il ne soit levé vers 11h15. Du côté de Majicavo, une partie des conducteurs du réseau Halo’ ont décidé d’exercer leur droit de retrait, entraînant une perturbation de la circulation des bus scolaire dans le secteur.

Zangoma expose ses artistes dans les rues de Mamoudzou après Chido

Zangoma expose ses artistes dans les rues de Mamoudzou après Chido
(De g. à d.) Les peintres Béatrice, Papajan et le photographe Isma Kidza

Privée par Chido de la MJC de Kaweni où elle exposait les artistes mahorais chaque année, l’association Zangoma a été accueillie dans les locaux de la mairie de Mamoudzou, mais aussi dans les rues des différents villages de la commune.

« L’art magnifie les choses, même les plus difficiles », a déclaré Denis Balthazar, artiste-plasticien et cocréateur de l’association Zangoma avec Fatima Ousseni, lors de l’inauguration de l’exposition « Mémoires du vent » à la mairie de Mamoudzou mercredi 16 avril. Ce « vent » dont il est question est, bien sûr, celui de Chido, cyclone qui a ravagé Mayotte en décembre dernier. « L’idée de départ n’était pas de parler du cyclone, mais de demander aux artistes de réunir leurs œuvres pour les exposer en plein-air dans les rues de Mamoudzou », a relaté l’artiste. « Toutefois, la plupart des œuvres évoquent bel et bien cet évènement, surtout les photographies, œuvres de l’instantanéité ne nécessitant pas le temps de la maturation lié à la peinture », a-t-il ajouté.

La sublimation du traumatisme de Chido est donc bien au cœur des œuvres exposées jusqu’au 26 avril prochain. Mais pas uniquement, puisqu’un certain nombre d’artistes ont suivi les consignes d’origine en exposant tout simplement les œuvres qu’ils souhaitaient, sans rapport avec le cyclone. « Il était important de montrer que, cette année, les artistes continuent malgré tout à créer, que l’art est toujours présent à Mayotte », a déclaré Fatima Ousseni. « Chido a certes été une grande catastrophe pour l’île, mais il nous a aussi permis de nous unir face à l’adversité et de réveiller notre vitalité pour nous relever », a-t-elle poursuivi.

Peintures, photos, mais aussi poèmes « en balade » dans la ville

Si les locaux de la mairie de Mamoudzou accueillent une partie de l’exposition, les rues des différents villages composant le chef-lieu en accueillent une autre. L’association Zangoma a en effet voulu réaliser cette année une « exposition en plein-air » afin de toucher le public le plus large possible. De Tsoundzou à Majicavo, il suffit de concentrer son attention pour voir des œuvres d’art fleurir un peu partout. « Cette exposition s’inscrit dans une stratégie culturelle ambitieuse qui souhaite opérer une rencontre entre les habitants des villages, les artistes et les visiteurs », a déclaré Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou. « Il s’agit de rendre hommage à la résilience de la population face à Chido, à sa mémoire collective et de lui redonner de l’espoir », a-t-il continué, faisant ainsi écho avec les paroles de Denis Balthazar qui a affirmé avoir voulu « offrir à la population une danse avec l’art et les couleurs permettant de voyager ».

Si la plupart des artistes exposés sont des familiers de l’évènement tels que le grapheur Papajan, les peintres Boaz, Béatrice ou encore le photographe Isma Kidza, certains sont nouveaux dans le paysage artistique mahorais. C’est notamment le cas de Fazade Ali M’dahoma, jeune dessinateur de seulement 17 ans, au « coup de crayon » hyper réaliste étonnant. Autre nouveauté, la poésie a été invitée à participer cette année à cette exposition d’ordinaire réservée aux seuls arts visuels. Le poète Gaucher de l’association Shimé a d’ailleurs déclamé deux poèmes au cours de l’exposition, l’un en français et l’autre en shimaore, tous deux sur le thème de Chido. Une preuve de plus que tous les arts peuvent contribuer à exorciser le traumatisme lié au cyclone en transmutant la douleur en beauté.

Le président du MEDEF Mayotte inquiet pour les “entreprises qui risquent tout simplement de disparaître”

Le président du MEDEF Mayotte inquiet pour les “entreprises qui risquent tout simplement de disparaître”
Fahardine Mohamed est le nouveau président du MEDEF.

Pour le MEDEF Mayotte, principal syndicat patronal, il y avait urgence à renouer le dialogue avec les partenaires institutionnels de l’île face à l’absence de réponses aux problèmes nés du cyclone Chido. A bientôt cinq mois de cette catastrophe climatique, Fahardine Mohamed, son nouveau président, s’inquiète du cafouillage qui prévaut sur le territoire, du manque de transparence et d’orientations vers une relance économique tant attendue par les chefs d’entreprises. Suite à une première série de rencontre avec les autorités locales, suivie d’un communiqué à l’adresse des médias locaux, il livre ses impressions sur la « refondation » du territoire agitée par Paris.  

Flash Infos : Le MEDEF Mayotte a publié un communiqué en fin de semaine dernière qui a surpris plus d’un, comment traduisez-vous son contenu ? 

Fahardine Mohamed : Le MEDEF Mayotte a fait ce communiqué parce que le monde économique local s’est senti isolé, non écouté et non accompagné. Lorsque on regarde l’aide exceptionnelle avec un minimum de 1000 euros, de 20 % du chiffre d’affaires limité à 20.000 euros, face à un désastre d’une ampleur inconnue jusque-là en France, nous nous attendions à un signal fort de la part de l’Etat. Je rappelle ici que nous avions demandé une exonération des charges sociales et nous n’avions obtenu qu’une suspension jusqu’en juin, après on verra. C’est une autre incertitude ! Cette aide exceptionnelle qui n’intervient seulement qu’un mois et demie après un désastre économique ayant impacté tous les outils de travail et appareils de production, détruit les bâtiments, n’est absolument pas à la hauteur. En même temps, on a l’impression que la préfecture de Mayotte ou le gouvernement à Paris n’avait pas associé le monde économique. C’est pour cette raison qu’au MADEF Mayotte, nous avons souhaité rencontrer le préfet François-Xavier Bieuville, pour lui dire que sans une économie relancée sur ce territoire, c’est un territoire qui n’existerait pas, qui n’aurait pas d’issue ni d’orientation. Deuxièmement, malgré une telle aide qui ne répond pas aux attentes, nous sommes obligés de gérer le quotidien parce que nous avons des salariés en situation régulière qui se retrouvent, du jour au lendemain, dans l’irrégularité. C’est une autre précarité ! Il faut comprendre que nous, nous ne demandons pas une régularisation massive, mais nous constatons seulement que nous avons des salariés, des apprentis et des stagiaires dans les organismes de formation qui se retrouvent aujourd’hui en situation irrégulière.  

F.I. : N’est-il pas étonnant que le MEDEF ait été si longtemps déconnecté des principaux décideurs locaux à un moment aussi crucial de la vie de Mayotte.  Comment expliquez-vous aux Mahorais ? 

F.M. : Le monde économique a toujours travaillé avec ses partenaires que sont les services de l’Etat, du département et les différentes collectivités pour construire un territoire. Nous avons besoin de se concerter, de dialoguer, de co-construire le territoire. Il faut admettre que 4 mois après le cyclone Chido, on ne voit pas une vraie relance économique, on ne voit pas les aides massives annoncées, on ne voit pas de concrétisation, on ne voit pas de reconduction d’aides exceptionnelles aussi minimes soient-elles. On a l’impression que le territoire n’est pas géré et qu’il y a pas mal de cafouillage. C’est pour cette raison que nous multiplions les rencontres avec les services de l’Etat, les élus, notamment les différents maires, leurs associations, pour leur dire qu’il est nécessaire de rester unis, de discuter pour pouvoir lever les freins, en sachant que nous avons tous besoin les uns des autres, besoin de transparence, besoin de clarté, d’orientations, de leviers pour instaurer une confiance afin que chaque acteur puisse agir. Le monde économique n’attend que cela.

F.I : La gestion de l’après Chido par les pouvoirs publics s’avère une véritable catastrophe, comment expliquez-vous une telle impréparation, une telle improvisation ?

F.M : C’est une question difficile dans la mesure où personne ne s’attendait à vivre un cyclone de la violence de Chido, nul ne pouvait l’imaginer et encore moins s’attendre à vivre une telle catastrophe. Alors, forcément, quand on a une telle force de la nature qui a dévasté tout le territoire sur sa route, réduit tout en cendres, touché le monde économique, la société civile dans son ensemble, les services des différentes collectivités et de l’Etat, directement ou indirectement, voir même psychologiquement, tous étions désemparés. On a senti un certain cafouillage sur le territoire, chacun essayant de s’en sortir seul. C’est pour cette raison, qu’à notre échelle il était important que nous rencontrions le préfet, lui dire qu’il est le garant de ce territoire, et que c’est à lui de créer les conditions pour relancer l’économie, c’est à lui d’être acteur en tous les cas pour agir sur les leviers qui permettront au monde économique de circuler librement, de s’approvisionner librement, d’aller exercer librement. Au regard de toutes les pénuries que l’île a connues, il était opportun de nous rencontrer, ce qui n’avait pas été fait depuis le passage du cyclone, contrairement à d’autres moments de crise.

F.I. : Est-il rationnel selon vous de prétendre reconstruire un territoire aussi dévasté en laissant de côté les principaux acteurs de son développement récent ? Quelle est la priorité du moment pour vous ?

F.M. :   Nous entendons beaucoup de mots, la construction, la reconstruction, la refondation, etc …. A notre niveau, ce que nous voulons, c’est une vraie reprise de notre territoire, même si nous avons conscience qu’il est impossible de retrouver la vie normale que nous connaissions précédemment, quand bien même il y avait pas mal de problèmes avant le cyclone Chido. Il a juste révélé, mis en lumière toutes les difficultés que nous connaissions en tous les cas sur ce territoire. Que ce soient les problématiques de recrutement, d’attractivité pour travailler dans le secteur privé. Pour être clair, dans ce secteur privé, on recrute, on forme, mais les salariés ne restent pas longtemps. Ils sont débauchés par les services publics à cause de l’indexation qui les rendent plus attractifs.  A défaut d’orientations fortes, d’une vraie relance économique, le secteur privé, on travaille un peu par-ci, par-là, cette année, l’année prochaine, on manque d’activité et de visibilité réelle, d’orientations réelles, et justement on se retrouve dans l’impossibilité de pouvoir assurer des conditions salariales de même niveau que dans le secteur public. Par conséquent, nous sommes en permanence dans une situation concurrentielle. Dans certains secteurs où la main d’œuvre étrangère est indispensable, ce n’est pas du jour au lendemain, à la seconde, que l’on peut retrouver des hommes et des femmes qualifiés pour continuer à travailler. C’est une véritable alerte que lance le monde économique par rapport à cette situation à laquelle il fait face tous les jours. J’entends qu’il y a beaucoup de problèmes, y compris de productivité, et nous n’attendons que cela pour pouvoir améliorer la situation face à la convergence sociale, face à beaucoup de paramètres qui nous attendent, d’où les mouvements sociaux enregistrés ici et là, qui affectent et impactent le monde économique mahorais.        

F.I. : D’aucuns trouvent paradoxal que le MEDEF Mayotte réclame une régularisation des titres de séjours d’employés alors que les collectifs demandent au gouvernement un durcissement des conditions d’attribution de ces titres.

F.M. : Immigration, question délicate et sensible, question qui déstabilise tout le territoire. Je l’entends bien mais nous ne sommes pas là pour défendre ou demander la régularisation massive de sans-papiers. Je dis simplement, et c’est la réalité, actuellement dans le secteur du bâtiment, plus de 80 % des salariés, soit plus de 1600 personnes, sont issus de l’immigration. Donc, ne pas renouveler leurs titres de séjour mettrait en péril le développement du secteur du bâtiment. Une autre réalité à constater dans le secteur de la formation où 60 à 70 % des stagiaires en formation professionnelle financée par l’Etat et le département sont eux aussi issus de ce milieu. Mettre un coup d’arrêt du jour au lendemain c’est prononcer l’arrêt total de tous les centres de formation, de tous les CFA, qui embauche des apprentis parce qu’ils sont aussi concernés. Cela sonnera la cessation de toutes les activités à Mayotte. Rappelons qu’au niveau du chômage partiel déjà, nous comptabilisons déjà plus de 1.200 demandes d’entreprises, ce qui représente plus de 12.000 salariés en chômage partiel sur un effectif total de 25.000 salariés dans le secteur privé. C’est considérable ! Il y a donc forcément des entreprises en défaillance, en liquidation, des entreprises qui risquent tout simplement de disparaître. D’où l’alerte que lance le MEDEF Mayotte au sujet de la reconduction des aides exceptionnelles pour pouvoir arrêter cette hémorragie de défaillance, voire même de disparition d’entreprise dans un tissu économique local extrêmement fragilisé. Celui-ci embauche en moyenne 5 à 10 salariés. Ce sont eux qui sont les plus concernés. En attendons que ça pointe du doigt les grandes entreprises, les grands groupes, ce sont ces les TPE et les PME qui embauchent. Et aujourd’hui, elles sont toutes en difficultés, avec un grand risque de disparaître.

F.I. : Pourquoi a-t-il fallu tant de temps au MEDEF pour entamer un dialogue avec les autorités locales ?

F.M. : Face à une instabilité d’un territoire, face à des règles, des lois qui ne sont pas forcément appliquées, nous nous retrouvons tous en difficulté. Nous en tant que MDEF et monde économique, nous sommes preneurs de discussions, de concertations, de dialogue, avec nos partenaires, les différentes parties prenantes pour trouver une solution pérenne. Nous avons même proposé une sorte de guichet unique pour pouvoir gérer ce fléau. Nous faisons face une problématique d’insécurité sur le territoire qui nous pèse énormément dans notre gestion, nos préoccupations quotidiennes, pour ne pas à avoir à supporter en plus des problèmes administratifs, parce qu’on peut à tout moment se faire contrôler et risquer ainsi de ne pas pouvoir arriver à l’heure sur son lieu de travail, c’est une situation extrêmement difficile. Au MEDEF, nous demandons que ce territoire soit attractif, donc cela passe forcément par la mobilité interne, qu’elle soit maritime ou terrestre, avec des vraies routes, des vraies voies de contournement car l’embouteillage nous plombe énormément et n’encourage pas le développement de ce territoire. Pour développer un territoire, on a besoin de stabilité, de logements, de sécurité, d’une meilleure éducation.

F.I. : Quel est l’urgence des urgences pour vous au MEDEF Mayotte ?

F.M. : Nous attendons une vraie relance économique tous azimuts, pas de retouche de toitures ou de bâtiments, mais plutôt de vrais projets de bâtiments neufs. Lorsqu’on parle d’aéroport, de routes de contournement, de grandes infrastructures, des retenues collinaires, de grands projets à long terme. En parallèle, avant d’arriver au long terme, voir le moyen terme, il faudra déjà gérer le quotidien, le court terme, l’urgence. Et aujourd’hui, l’urgence c’est la reconduction des aides exceptionnelles. Dieu merci, la prolongation du dispositif de chômage partiel nous a été accordée. Cependant, nous avons également besoin que les assurances indemnisent les entreprises s’agissant de la garantie décennale. L’on découvre que beaucoup de propriétaires particuliers n’ont pas assuré leurs bâtis alors que les entreprises disposent de baux commerciaux. Se retrouver avec un défaut d’indemnisation par les assureurs au motif que les entreprises n’ont pas anticiper ce genre de catastrophe naturel au moyen d’une assurance tous risques chantier ou cyclonique, beaucoup d’entreprises se retrouvent en ce moment sans trésorerie, et le territoire devient une vraie catastrophe comparable à une entreprise en difficulté financière. Donc, on ne peut pas reconstruire le territoire, le risque est très fort qu’il puisse se reconstruire sans les acteurs présents aujourd’hui, faute pour eux de disposer de la trésorerie nécessaire pour faire face aux enjeux du moment. Il faut comprendre que les entreprises mahoraises vivent une véritable agonie préalable à une mort certaine. C’est un appel solennel que je lance en direction de tous les partenaires, les services de l’Etat et des collectivités locales pour les inviter à relancer l’économie de Mayotte, déployer les grands projets contenus dans divers schémas de développement, quelle que soit leur nature, avec pour seul leitmotiv de redonner confiance à ce territoire meurtri.

Une victoire inattendue pour l’ASA Chiconi

Une victoire inattendue pour l’ASA Chiconi

Ce dimanche, à Bandraboua, l’ASA Chiconi a remporté la finale seniors de rugby à X avec un score de 24 contre 17 pour le Desperados Rugby Club de Mamoudzou, pourtant donné favoris. Plus tôt dans la journée, ils avaient remporté la demi-finale contre l’équipe de Combani, avec un score de 19 à 7. Le capitaine de l’équipe victorieuse, Mathieu Tenet s’est dit “fier de toute l’équipe qui a réussi à aller chercher un doublé historique contre toute attente”. Les entraînements n’avaient pourtant pas été faciles pour le club selon le capitaine, précisant que le stade de Sohoa où ils s’entraînent habituellement ne dispose plus de lumière en soirée depuis la pandémie de Covid-19. Le Comité Territorial de Rugby de Mayotte a qualifié cette journée de “dimanche passionnant”.

Un homme électrocuté ce vendredi à Kahani

Un homme électrocuté ce vendredi à Kahani

Un homme qui intervenait pour une réparation au niveau d’un poteau électrique est mort suite à une électrocution, ce vendredi matin, à Kahani. Les pompiers et les gendarmes ont été alertés vers 9h20, mais n’ont rien pu faire pour sauver la victime, décédée une heure plus tard. Electricité de Mayotte n’avait pas été alertée de cette intervention par le prestataire, comme le veut la procédure. Une enquête judiciaire a été ouverte, selon la gendarmerie.

Les bons ramadan utilisables dans les magasins Sodifram

Les bons ramadan utilisables dans les magasins Sodifram

Dans le cadre de l’accompagnement social mis en place à l’occasion du mois de ramadan, le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Mamoudzou a distribué des bons d’achat à destination des publics bénéficiaires. Certaines personnes ont rencontré des difficultés pour utiliser ces bons en caisse dans certains magasins du groupe Sodifram. Le CCAS tient à informer la population que cette situation a été prise en compte et qu’elle est désormais résolue. Les bénéficiaires peuvent utiliser leurs bons dans l’ensemble des magasins Sodifram. Ces bons sont valables jusqu’au 30 avril 2025 inclus. Il est donc recommandé de les utiliser avant cette date.

Houmadi Mikidache investi pour les municipales de 2026

Houmadi Mikidache investi pour les municipales de 2026

Houmadi Mikidache (maire actuel de Dzaoudzi-Labattoir et successeur de Saïd Omar Oili), entend briguer un deuxième mandat en 2026 pour se succéder à lui-même. Il a obtenu l’aval du NEMA, sa formation politique, au cours d’une réunion d’investiture ce dimanche à Labattoir. Les militants ont été invités à ne pas céder aux sirènes qui font état de profonds désaccords entre le maire et le sénateur, son mentor, deux personnes relativement proches. Une réunion qui a été l’occasion de dresser un bilan positif de la gestion de la commune par le NEMA depuis deux mandats.

Anchya Bamana saisi le ministre de l’Intérieur sur les violences

Anchya Bamana saisi le ministre de l’Intérieur sur les violences

Suite à la reprise des violences de ces derniers jours devant les établissements scolaires, Anchya Bamana, députée de la 2ème circonscription de Mayotte, a saisi le ministre de l’Intérieur pour soutenir les forces de l’ordre qui luttent contre ce phénomène. Elle apporte également son soutien aux élèves, aux parents et à la communauté éducative. Anchya Bamana dit militer en faveur davantage de moyens fournis aux forces de sécurité et à la construction d’un nouveau commissariat de police à Mamoudzou.

Passamaïnty passe en zone 30 km/h

Passamaïnty passe en zone 30 km/h

Face à l’augmentation des accidents de la circulation et de la recrudescence des signalements pour vitesse excessive, notamment aux abords des établissements scolaires, la Ville de Mamoudzou prend des mesures pour renforcer la sécurité des usagers. Dans ce cadre, la Ville a instauré une limitation de vitesse à 30 km/h à Passamaïnty. La vitesse est ainsi réduite sur l’ensemble des voiries du village, incluant la portion de la RD3 traversant le village. Des ralentisseurs ont également été installés en entrée d’agglomération. Cette initiative vise à inciter les automobilistes à réduire leur vitesse et à sécuriser cette zone sensible afin de créer un cadre de circulation apaisé.

Un séisme de magnitude 3,8 à Mayotte

Un séisme de magnitude 3,8 à Mayotte

Un séisme faiblement ressenti d’une magnitude de l’ordre de 3,8 a été enregistré ce lundi à 10h09 par le réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (REVOSIMA). L’épicentre a été localisé à 31 km à l’Est de Daoudzi, à 56 km de profondeur. Ces données préliminaires sont susceptibles d’évoluer en fonction de calculs plus fins. Des répliques sont susceptibles de se produire.

Les points à retenir de la visite d’Emmanuel Macron à Mayotte

Les points à retenir de la visite d’Emmanuel Macron à Mayotte
Emmanuel Macron arrivant à l’aéroport de Pamandzi ce lundi matin, accompagné de la première dame, Brigitte Macron.

En visite à Mayotte ce lundi, Emmanuel Macron s’est rendu au conseil départemental pour échanger avec les élus sur la loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Après s’être rendu au Centre Hospitalier de Mayotte (voir par ailleurs), le président de la République a profité de l’occasion pour revenir sur différents dossiers propres au territoire.

Titre de séjour territorialisé

Concernant le titre de séjour territorialisé, dont la fin est demandée de longue date par les Mahorais, Emmanuel Macron a reconnu qu’il s’agissait d’une « anomalie », après que les élus ont rappelé ce qui est considéré sur le territoire comme une injustice. Mayotte est en effet le seul département français appliquant la territorialisation du titre de séjour. « Je ne vais pas vous dire que c’est un dispositif fréquent dans la République », reconnaît le chef de l’Etat. Néanmoins, cette mesure n’est pas à l’ordre du jour dans la loi de programmation, et le président préfère mettre en avant les autres changements prévus, comme le retrait des visas aux parents d’enfants délinquants. « Le texte de loi va permettre de lutter plus efficacement contre l’immigration clandestine et les déclarations frauduleuses de paternité », précise-t-il. Annoncée, y compris par écrit, en 2024 à l’issue des barrages par Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur et des Outre-mer, et Marie Guévenoux, alors ministre déléguée aux Outre-mer, la fin du titre de séjour territorialisé est donc pour l’instant à mettre de côté. Questionné plus tôt à Tsingoni ce lundi, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, qui accompagnait le chef de l’Etat, a indiqué : “Je sais que c’est un sujet, mais pour le moment le ministre de l’intérieur ne bouge pas. Moi je parle franchement. On ne peut pas bouger”. En cause notamment la configuration de l’Assemblée nationale.

Les points à retenir de la visite d’Emmanuel Macron à Mayotte
Emmanuel Macron échange avec un habitant de Tsingoni ce lundi.

Piste longue en Grande-Terre

Alors que les élus mahorais se sont mis d’accord le 17 avril pour demander à ce que la piste longue soit construite en Petite-Terre, conformément à la promesse effectuée par le président en 2019, Emmanuel Macron est revenu sur cette promesse et a reconnu “un échec”. « Si je veux faire plaisir à la majorité, je peux réitérer cette promesse. Mais ce n’est pas l’idée que je me fais de la sincérité et de la responsabilité qui est la mienne », déclare-t-il, avant d’affirmer que la seule façon de faire une piste longue à Mayotte est de la faire sur Grande-Terre. Pour expliquer cette décision, il est revenu sur le risque de submersion à Pamandzi, et sur le fait qu’un projet là-bas impliquerait une fermeture de l’aéroport pendant un an et demi. La parole d’un président ne suffit pas si tous les rapports disent que c’est une bêtise, que ça coûte des milliards, que c’est dangereux, qu’il y a un risque de submersion et qu’à la fin on ne fait rien”, développe Emmanuel Macron auprès de la presse locale. Devant les élus, il indique qu’il souhaite qu’un plan de revitalisation économique de Petite-Terre soit soumis “dans les mois qui viennent” et que les travaux à Bouyouni-M’tsangamouji puissent commencer avant la fin de son mandat, s’alignant sur la demande en préambule du président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni : “Notre souhait serait aussi que vous posiez la première pierre de la piste longue avant la fin de votre mandat”. Une issue qui n’a pas plu au Collectif citoyen Mayotte 2018, venu manifester après la réunion au conseil départemental, après avoir milité activement ces dernières semaines pour une piste convergente à Pamandzi.

Convergence sociale

Alors que de nombreux reproches ont été faits à l’encontre de la loi de programmation pour la refondation de Mayotte sur l’absence de calendrier clair à propos de la convergence, prévue pour 2031, le président de la République a souhaité en clarifier les premières étapes. “Dès 2026, il y aura des éléments de convergence avec le déploiement de la protection universelle maladie, l’automatisation du déploiement de la complémentaire santé solidaire pour certains publics”, annonce Emmanuel Macron au conseil départemental. Le chef de l’Etat a affirmé que les travaux devaient se mettre en place rapidement pour que tout ce qui puisse converger au 1er janvier 2026 le fasse, puis “qu’on aille au plus vite possible pour que tout soit parachevé à horizon 2031”.

Les points à retenir de la visite d’Emmanuel Macron à Mayotte
Les membres du Collectif citoyen de Mayotte 2018 ont manifesté leur colère après que le président de la République a affirmé que la piste longue ne se ferait pas à Pamandzi.

Opération “Uhura wa shaba

Interpellé par l’ensemble des élus sur la problématique de l’immigration clandestine, le président a acté que l’immigration avait changé ces dernières années, davantage en provenance de la région des Grands Lacs. “C’est pourquoi nous lançons maintenant une opération qui sera dénommée « Uhura wa shaba », donc mur de fer”, annonce Emmanuel Macron qui est monté à bord d’un intercepteur durant sa visite (voir par ailleurs). En 2024, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, avait déjà prévu de déployer un rideau de fer maritime, pour barrer la route aux kwassas. Similaire, cette opération qui revêt cette fois un nom mahorais, va consister a davantage anticiper les arrivées, en agissant dès la Tanzanie, d’où partent les barges, en misant davantage sur les renseignements, de nouveaux radars et intercepteurs, afin “d’arriver véritablement aux 35.000 retours”.

Des “éléments structurels” pour l’eau

Le président de la République a été interpellé sur la question de l’eau, autant pendant sa déambulation à Tsingoni (voir par ailleurs) que pendant la réunion au conseil départemental. “Le sujet de l’accès à l’eau est grave. Les Mahorais souffrent énormément du manque d’eau”, a martelé la députée de la 2e circonscription de Mayotte, Anchya Bamana (Rassemblement National, RN). Si la situation s’est stabilisée depuis le cyclone qui a endommagé différents sites de traitement et de distribution, les tours d’eau restent plus lourds qu’avant Chido : 36 heures de coupure sur une plage de 72 heures, contre 30 heures de coupure avant. Emmanuel Macron a rappelé que des “éléments structurels” étaient programmés, avec une échéance à fin 2026 pour l’usine de dessalement d’Ironi Bé, et une échéance à 2030-2031 pour la troisième retenue collinaire de l’Ourovéni. En attendant, il a confirmé qu’au niveau des remplissages actuels, la situation était “meilleure que ce qu’on avait connu il y a deux ans”.

La place de Mayotte dans la région

Alors qu’il s’apprête à présider le cinquième sommet de la Commission de l’Océan Indien (COI) à Antananarivo (Madagascar) le 24 avril, Emmanuel Macron a assuré qu’il allait plaider pour que Mayotte puisse bénéficier des programmes de la COI en termes de sécurité alimentaire et coopération régionale, un plaidoyer “légitime” au regard du fait que la France finance 40% de ces programmes. “Je veux qu’on soit pleinement respecté. Il y a plusieurs années, on avait déjà pris cet engagement avec le président Azali que dans les programmes, progressivement, était intégrée Mayotte. Ça n’a pas été une réalité. On ne peut pas laisser s’installer cette situation. On a envie que Mayotte puisse bénéficier des programmes qu’on contribue à financer, c’est normal”, développe le chef de l’Etat auprès de la presse locale. Il a également insisté sur les infrastructures, comme le port, qui peuvent jouer un véritable rôle pour renforcer la place de Mayotte dans la région du canal du Mozambique “en train de se développer” avec des “perspectives en termes d’hydrocarbures qui sont inédites”. Il soutient le projet de faire de Mayotte un “hub logistique” et médical qui aura l’avantage de proposer des pratiques aux meilleurs standards internationaux. “Nous sommes en train de travailler avec nos plus grands groupes, je pense à Total Energies”, ajoute-t-il. L’idée de faire de Mayotte une base arrière de Total pour le personnel de ses exploitations de gaz au Mozambique n’est pas nouvelle, mais stagne depuis les attentats djihadiste au Nord du pays en 2021 qui ont entrainé la suspension du projet gazier.

Le président de la République a voulu “faire un point” sur la situation de Mayotte après l’urgence

Le président de la République a voulu “faire un point” sur la situation de Mayotte après l’urgence
Emmanuel Macron a passé du temps avec les habitants de Tsingoni.

Après quelques échanges tendus avec les Mahorais lors de sa visite au lendemain de Chido, Emmanuel Macron a souhaité revenir à Mayotte notamment pour renouer avec la population. Il s’est offert un bain de foule à Tsingoni où il a été accueilli avec le sourire.

À peine descendu de l’avion présidentiel sur le tarmac de l’aéroport à 8h30 ce lundi, le chef de l’Etat Emmanuel Macron a rappelé son “engagement pris en décembre de revenir quelques mois plus tard. Je reviens pour faire un point de la première réponse à la situation d’urgence”, a-t-il déclaré. Pour illustrer son engagement, il s’est d’abord rendu à Tsingoni. Lors de sa venue en décembre il avait entendu la détresse des habitants de la commune, qui n’avaient alors pas d’électricité, pas d’eau, pas de réseau.

Il s’y est rendu en compagnie de la première dame, Brigitte Macron, et d’une délégation de ministres (Manuel Valls, ministre des Outre-mer, Annie Genevard en charge de l’Agriculture, Yannick Neuder, le ministre de la Santé et Thani Mohamed Soilihi, ministre en charge de la Francophonie). Très chaleureusement accueilli par la population au rythme de Mawlida shenge, il a déambulé pendant une heure dans la foule, a salué les notables, embrassé les doyennes du village, porté les enfants.

Une ambiance qui tranche avec sa dernière visite au lendemain du cyclone où ses échanges avec la population avaient été tendus, avec une phrase polémique qui avait marqué les Mahorais : “si ce n’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde”.

“L’eau ça va ?”

Au-delà des selfies et des accolades, les habitants ont pu lui faire part des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. “Quand on a souscrit une assurance, on nous a rien demandé seulement le nombre de pièces”, s’inquiète une femme qui peine à être indemnisée. Le président lui demande quelle est l’assurance, puis fait venir une conseillère. Un peu plus loin, une habitante se demande comment les personnes non assurées vont faire. “On m’a dit qu’il y a des prêts à taux zéro, avant le gouvernement parlait d’un fonds spécial pour ceux pas assurés. Comment vont faire les personnes qui sont au chômage ou les retraités ? Les banques ne vont pas leur accorder le prêt”, s’inquiète une quarantenaire. Plus tard dans la journée, Emmanuel Macron, alors au conseil départemental, a demandé à ce que les banques et les assurances s’en tiennent aux textes de loi, et qu’elles fassent “au plus vite et au plus simple”.

Un travailleur des bâtiments et travaux publics interpelle un peu plus tard Emmanuel Macron, “on est à la traîne par rapport à ce que vous avez fait pour La Réunion”, lui lâche-t-il. Le président continue sa visite alternant les sourires et les questions aux Mahorais. “L’eau ça va ?”, questionne-t-il.

Alors qu’il arrivait à la mairie de Tsingoni, le président a appris la mort du pape François (voir par ailleurs). Il a alors pris un temps pour faire une réaction sur son décès à la presse avant de reprendre dans la bonne humeur sa rencontre avec la population.

Cent places de plus au CRA en 2027

Le président de la République a voulu “faire un point” sur la situation de Mayotte après l’urgence
Emmanuel Macron a embarqué à bord d’un intercepteur de la police aux frontières.

Depuis le port de Longoni, Emmanuel Macron a embarqué à bord d’un intercepteur, un bateau semi-rigide qui possède un radar permettant de détecter tout mouvement suspect sur l’eau. Il s’agit de l’un des moyens utilisés par les forces de l’ordre pour lutter contre l’immigration clandestine. A son arrivée à Longoni, Jérôme Malet, le sous-préfet chargé de la lutte contre celle-ci, lui a présenté les moyens mis en place dans ce cadre. L’un des rôles des forces de l’ordre est de détecter les kwassas-kwassas, “la traversée peut se faire en moins de quatre heures depuis les Comores”, souligne le sous-préfet. L’ensemble des radars maritimes dédiés à cet objectif ont “été détruits par Chido. En attendant qu’ils soient rachetés, nous utilisons quatre radars de la Marine”, expose-t-il. Alors que c’est plutôt une mission des policiers, les gendarmes font désormais davantage de lutte contre l’immigration clandestine a expliqué Jérôme Malet. “L’année dernière, cela représentait 20 % de leur activité, aujourd’hui, cela en représente 40 %”. Sur le même thème, il est prévu d’augmenter la capacité du centre de rétention administrative pour passer “de 250 places à 354 d’ici 2027.”

Réhabilitation du CHM, plans d’attractivité et vaccin contre le chikungunya : les annonces du ministre de la Santé pour Mayotte

Réhabilitation du CHM, plans d’attractivité et vaccin contre le chikungunya : les annonces du ministre de la Santé pour Mayotte
Yannick Neuder, le ministre de la santé, s’est rendu au CHM ce lundi où il a échangé avec sa direction et celle de l’ARS

Faisant partie de la délégation ministérielle qui accompagnait le président de la République à Mayotte ce lundi, Yannick Neuder, le ministre de la Santé, a fait plusieurs annonces importantes pour le système de soins de l’île.

Yannick Neuder, le ministre de la Santé, s’est rendu au Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) ce lundi 21 avril afin de visiter une partie de l’établissement et d’échanger avec sa direction ainsi que celle de l’Agence Régionale de Santé (ARS). La direction du CHM lui a montré en premier lieu le « module Shelter », bloc opératoire modulaire mis en place pour faire face aux conséquences du cyclone Chido et finalement transformé en maternité et soins gynécologiques au vu des besoins prioritaires de la population. « Entièrement équipé de matériel dernier cri, ce module a coûté à lui seul 5 millions d’euros », nous a rappelé Mohamed Zoubert, le directeur de cabinet du CHM.

Réhabilitation du CHM, plans d’attractivité et vaccin contre le chikungunya : les annonces du ministre de la Santé pour Mayotte
Le ministre a visité le « module Shelter », la maternité et le service de réanimation

Le ministre s’est ensuite rendu à la maternité avant de tenir une réunion d’échanges avec les principaux acteurs du système de soins de Mayotte, à laquelle la presse n’était pas conviée. Etaient présents les directions du CHM et de l’ARS, certains élus dont Madi Velou, vice-président en charge de la santé au conseil départemental, les chefs et cadres des différents pôles du CHM et des représentants des professionnels libéraux. L’occasion de faire le point sur la reconstruction du système de santé après Chido et de recueillir les besoins des personnels, toujours sous tension du fait de leur nombre insuffisant depuis de nombreuses années.

400 millions d’euros d’investissements prévus pour la santé

Bien qu’aucun temps d’échanges n’ait été officiellement aménagé pour la presse au cours de cette séquence, et malgré la « visite surprise » du président Emmanuel Macron aux urgences, provoquant un « branle-bas de combat » au sein de son service de sécurité, nous avons néanmoins pu recueillir quelques annonces du ministre de la Santé. « Je suis venu avec des plans d’attractivité pour les personnels de santé médicaux et paramédicaux dont les professionnels libéraux », a-t-il ainsi déclaré. « Ce plan prévoit des primes pour les professionnels venant de métropole, des primes pour permettre à ceux qui sont déjà sur place de rester et des exonérations de charges pour les professionnels libéraux en charge de la continuité des soins », a-t-il détaillé. Il a également rappelé le projet de construction d’un institut de formation infirmier réalisé par la Croix-Rouge.

Le projet de construction du deuxième hôpital est, selon le ministre, « toujours d’actualité », mais a pris beaucoup de retard à cause des dégâts causés au premier par le cyclone Chido. « Il fallait déjà réhabiliter ce qui pouvait l’être pour pouvoir continuer à fonctionner », a-t-il expliqué. « Maintenant, il va falloir réenclencher le plan initial de déconstruction/reconstruction, qui a forcément pris beaucoup de retard à cause du cyclone », a-t-il poursuivi. Il a également précisé que les 400 millions d’investissement prévus pour ce plan ne seraient pas concernés par les diverses restrictions budgétaires dues à la dette de l’Etat. « Cet investissement, tout comme ceux prévus dans d’autres hôpitaux de France, sont maintenus malgré la situation financière », a-t-il affirmé avec détermination.

Début prochain de la campagne de vaccination contre le chikungunya ce mardi

Yannick Neuder a également annoncé être venu avec 1.200 doses de vaccins contre le chikungunya « qui seront acheminés depuis une base arrière de La Réunion pour préserver le délai de conservation ». Ce vendredi, l’ARS a fait état de 32 cas sur le territoire mahorais. Seront vaccinées en priorité les personnes de plus de 65 ans, puis les 18-35 ans présentant des comorbidités. « Les vaccinations peuvent commencer dès demain », a avancé le ministre. Une date confirmée plus tard au conseil départemental par le président de la République.

Mort du pape François : la classe politique mahoraise rend hommage

Mort du pape François : la classe politique mahoraise rend hommage
Le pape François nous a quittés ce lundi 21 avril. Photo : JEFFREY BRUNO/ALETEIA

En ce lundi de Pâques, le monde entier a appris le décès du Pape François. En marge de la visite officielle du président Emmanuel Macron à Mayotte ce même jour, plusieurs élus ont adressé un mot en hommage au souverain pontife.

Alors que le président Emmanuel Macron déambulait dans la commune de Tsingoni, juste après avoir échangé avec des religieux à la mosquée du village, la population, la presse et les élus ont appris la mort du pape François. Plus tard, au conseil départemental, avant de commencer une réunion avec le chef de l’Etat, son président, Ben Issa Ousseni a tenu à saluer la mémoire du souverain pontife. “Son message de paix résonne bien au-delà des frontières de la chrétienté”, déclare-t-il.

Estelle Youssouffa, député de la première circonscription de Mayotte, qui avait d’abord refusé de s’exprimer pendant cette réunion, a également souhaité adresser un mot en hommage au pape. “Le pape avait eu des prières et des mots pour Mayotte dans son moment le plus dur. Je veux lui rendre hommage”, dit-elle. Dans les heures qui ont suivi le cyclone Chido, alors en visite en Corse, le pape avait déclaré : “Prions pour les victimes du cyclone qui ces dernières heures a frappé l’archipel de Mayotte. Je soutiens par l’esprit ceux qui ont été touchés par cette tragédie.”

Un pape au service du “dialogue entre les religions”

Ce lundi, sur son compte X, le ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats Internationaux, Thani Mohamed-Soilihi, qui accompagnait le cortège présidentiel, a écrit : “Le Pape François a œuvré sans relâche au dialogue entre les religions et à la concorde entre les peuples, avec une attention constante pour les plus démunis. J’adresse mes pensées émues aux Catholiques de France et du monde.”

Sur place, le président de la République a également réagit : “Son pontificat aura été celui des plus vulnérables, des plus fragiles. Il a toujours choisi de se tenir à leurs côtés, avec humilité et courage, dans un monde souvent brutal. De l’Argentine au Vatican, son parcours a été celui d’une vocation profonde : celle d’un homme, d’un prêtre, d’un évêque, d’un cardinal, devenu pape — qui, tout au long de sa vie, s’est battu pour une certaine idée de la fraternité.”

Le Raid académique UNSS ces 23 et 24 avril à Mayotte

Le Raid académique UNSS ces 23 et 24 avril à Mayotte

Le rectorat de Mayotte organise une cérémonie de remise des prix du Raid académique UNSS, qui se tiendra le jeudi 24 avril à 13h30 à la plage de Bambo Ouest, à Bouéni. Organisé par l’UNSS Mayotte, cet événement marque la clôture du raid académique, qui se déroulera les 23 et 24 avril dans le sud de l’île, réunissant 15 équipes mixtes de collégiens et 4 équipes lycéennes autour d’épreuves sportives en pleine nature. Au programme du 23 avril, dans l’enceinte du collège de Bouéni : VTT, escalade, course d’orientation, ainsi qu’un atelier éco-responsable animé par l’association « Yes We Can Nette » sur la gestion des déchets. Les 80 participants passeront la nuit sur place, encadrés par leurs enseignants. Le 24 avril dès l’aube, les épreuves se poursuivront au départ de la plage de Bambo Ouest : trail jusqu’à Hagnoudrou (tir laser), retour à Bouéni (VTT), marche aquatique et ramassage des déchets, pour une fin de journée placée sous le signe du sport et de l’engagement écologique. L’encadrement est assuré par les enseignants d’EPS des établissements participants, avec le soutien du club « Mayotte Escalade » pour la sécurisation des activités. La commune de Bouéni participe activement au nettoyage des sites empruntés par les équipes.

Lavage des voitures, arrosage des pelouses et remplissage des piscines interdits pour deux mois à Mayotte

Lavage des voitures, arrosage des pelouses et remplissage des piscines interdits pour deux mois à Mayotte

Publié au recueil des actes administratifs du 16 avril, un arrêté préfectoral daté du 4 avril limite plusieurs usages de l’eau pour une durée de deux mois. Ainsi, le lavage des véhicules en dehors des stations de lavage professionnelles, ou bien des trottoirs, bâtiments, façades, etc sont interdits, sauf obligation en matière d’hygiène ou de santé publique. L’arrosage des pelouses est également prohibé, et celui des jardins potagers de minuit à 18h. Le remplissage des piscines via le réseau d’eau potable est également visé par l’arrêté.

Des jeunes auteurs de violences au lycée du Nord et à la cité scolaire de Bandrélé ont été arrêtés

Des jeunes auteurs de violences au lycée du Nord et à la cité scolaire de Bandrélé ont été arrêtés

Samedi 5 avril 2025, un groupe d’individus masqués et vêtus de combinaisons blanches ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du lycée d’Acoua. Des projectiles ont été lancés à l’intérieur et sur les bus stationnés devant. Suite à l’enquête conduite, les gendarmes ont interpellé plusieurs individus. Deux d’entre eux ont été jugés en comparution immédiate. Le majeur a été condamné à 4 ans d’emprisonnement dont deux avec sursis probatoire et le mineur a été placé sous contrôle judiciaire.

Ce mercredi, un élève de la cité scolaire de Bandrélé a été agressé à l’entrée de l’établissement. Il a reçu un coup de ciseaux le blessant légèrement au niveau de la nuque. Les gendarmes sont intervenus immédiatement et ont interpellé 4 mis en cause dont l’auteur des coups.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes