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Reconstruction : « Les constructions des années 80 et 90 ont tenu, d’autres plus neuves ont moins bien résisté »

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Ning Liu est Co-fondatrice de l’agence Building for Climate. Photo : Building For Climate.

Ning Liu est enseignante-chercheuse à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier La Réunion. Architecte-urbaniste, elle est cofondatrice de l’agence Building for Climate, qui œuvre à la protection du patrimoine face aux aléas climatiques. Sept de ses étudiants-stagiaires ont présenté leurs idées pour reconstruire Mayotte devant le conseil départemental le 10 février dernier. Pour Flash Infos, elle a accepté de revenir sur ses observations.

Flash Infos : Quelle méthode faut-il adopter pour la reconstruction de Mayotte ?

Ning Liu : Construire le Mayotte de demain, c’est d’abord avec les humains. Bâtir pour le climat, ce n’est pas bâtir pour des données météorologiques. C’est travailler avec les habitants et prendre en compte les spécificités locales et culturelles. Nous avons, avec nos étudiants, mené une démarche de co-construction. Je pense que prendre en considération le mode de vie des Mahorais est plus important que le choix des matériaux, qu’ils soient locaux ou durables.

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Sur le site de la mosquée historique d’Antanabe, Ning Liu et sept étudiants ont tenté de restaurer la mosquée historique. Photo : Building For Climate.

F.I. : À Mayotte, suite au passage du cyclone, certaines constructions anciennes ont su résister contrairement à des constructions plus récentes, comment l’expliquez-vous ?

C’est une question complexe. Il faut d’abord faire un diagnostic des constructions publiques et des maisons privées. Il y en a eu sur l’état des écoles. J’en ai pas encore vu sur les constructions qui ont tenu et sur les raisons. Avec nos étudiants-stagiaires et les élus, j’ai pu aussi observer que les constructions des années 80 et 90 ont tenu, alors que d’autres plus neuves ont moins bien résisté. C’est une question d’ingénierie, certes, mais surtout de respect des modes de vie. Les constructions plus anciennes ont été conçues avec des observations plus fines. Les cyclones ne datent pas d’aujourd’hui, les humains ont toujours su s’habituer. Peut-être avons-nous sous-estimé la dangerosité de ce phénomène climatique.

F.I. : Vos étudiants ont pu visiter l’ancienne mosquée d’Antanabe à Poroani, est-ce qu’avoir recours à une construction naturelle comme la brique en terre comprimée pourrait permettre de sauver ce patrimoine ?

N.L. : Nous avons vécu un certain abandon du patrimoine culturel, aggravé par la destruction engendrée par Chido. C’est la mémoire de tout un peuple qui tend à disparaître. Car si on ne connaît pas bien le passé, on ne peut pas se projeter vers le futur. Il ne faut pas non plus faire de dogmatisme avec les matériaux locaux. Ce n’est pas parce que les matériaux sont durables qu’ils sont nécessairement adaptés à des bâtiments. Dans l’autre sens, est-ce que c’est avec la brique de terre comprimée que nous avons restauré la cathédrale de Notre-Dame de Paris ? Non, ils ont utilisé des méthodes de restauration à l’identique. À Mayotte, depuis le 15 ème siècle, les peuples anciens ont utilisé tout ce qu’il y avait de disponible sur l’île, sables, pierres volcaniques, etc. Des matériaux durables très peu émetteurs de carbone.

F.I. : Lors des ateliers de maîtrise d’œuvre en 2023, vous estimez qu’un système de récupération d’eau de pluie et des citernes au niveau des habitations pourraient être une solution à utiliser lors de la crise de l’eau. Comment cette initiative pourrait-elle être encouragée ?

N.L. : La question de l’eau et la violence des inondations sont deux aspects d’une même facette. Il y a une sécheresse à Mayotte et en même temps une abondance d’eau de pluie, comme l’a montré la tempête tropicale Dikeledi. Le paradoxe c’est que lorsqu’il pleut beaucoup, nous avons des coupures sur le réseau. La récupération de l’eau par la toiture est une mesure importante. Il faut des cuves qui permettent de les récupérer individuellement, et dans les bâtiments scolaires. J’ai rencontré les maires de Mamoudzou et de Dembéni, je souhaite leur parler d’un projet pilote là-dessus. Lutter contre la crise de l’eau commence par l’économie de cette dernière. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de sécheresse aujourd’hui qu’elle ne recommencera pas demain. Il faut s’inscrire dans une démarche durable.

F.I. : Qu’est-ce que vous craignez dans cette reconstruction ?

N.L. : Ce n’est pas le mot « crainte ». Face à tellement de défis, il faut simplement de l’engagement. Je cite le président de l’université de Mayotte : « Après Chido, il ne faut pas avoir peur de mettre un coup d’arrêt ». C’est-à-dire prendre ce temps de quelques mois pour mener une réflexion.

F.I. : Comment mêler ce désir de modernité avec la sauvegarde du patrimoine ?

N.L. : La modernité va de pair avec le patrimoine. Par exemple : les bidonvilles ne sont pas le patrimoine de Mayotte. Ce qu’on appelle les bangas ne sont plus les bangas traditionnels. Ce sont des habitats précaires, en tôle, insalubres. Notre combat avec la jeunesse, c’est la disparition de ces bidonvilles et de fournir des logements décents aux habitants qui vivent sous tôle aujourd’hui.

Un incendie provoque l’intoxication de quinze personnes à l’hôpital de Petite-Terre

L’incendie s’est déclenché dans les couloirs du service de soin et de réadaptation, au premier étage du site Martial-Henry du centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Pamandzi.

Les faits remontent à mardi. Ce jour-là, dans le service de soin et de réadaptation (SSR) du site Martial-Henry à Pamandzi, un chariot a pris feu, incommodant soignants et patients. Une personne a été placée en urgence absolue. Contactée, la direction du centre hospitalier de Mayotte (CHM) ne nous a pas encore répondu.

« Il a eu un accident gravissime évitable, qui a mis la vie de soignants et de patients en péril et que nous avons le sentiment que le Centre hospitalier de Mayotte essaie encore de cacher la poussière sous le tapis », nous rapporte un témoin de la scène de ce mardi. Dans les couloirs du service de soin et de réadaptation, au premier étage du site Martial-Henry du centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Pamandzi, un chariot servant à acheminer les repas des patients, connu pour être défectueux, a pris feu. « Ce sont les soignants qui sont intervenus pour éteindre le feu et protéger les patients parce que les portes coupe-feu ne se sont pas déclenchées, ce qui pouvait mettre en péril toute une partie de l’hôpital », raconte la même personne. Résultat, une quinzaine de personnes, pour la plupart des soignants, ont été intoxiquées et transférées aux urgences du site petit-terrien. “La désorganisation a perduré jusqu’à l’arrivée d’un seul médecin-urgentiste sur place. Nous n’avions pas assez d’oxygène pour porter secours à toutes ces personnes. Nous avons fait notre possible pour les dispatcher sur plusieurs secteurs.”  L’une des victimes a été placées en urgence absolue (elle est sortie de l’hôpital ce jeudi), tandis que cinq personnes ont dû se rendre à l’hôpital de Mamoudzou pour des examens. Les autres ont dû suivre une oxygénothérapie de plusieurs heures pour s’en remettre.

L’alarme incendie débranchée

Outre l’incident, c’est la sécurité incendie qui pose un problème, juge le témoin. Car si les portes coupe-feu ne se sont pas fermées par sécurité, c’est aussi que l’alarme n’était pas active. En effet, gênés par le déclenchement répété de l’alarme incendie, qui ont l’habitude de se mettre en marche lors de pannes électriques, les agents de sécurité avaient déconnecté tout le système, ce jour-là.

Nous avons tenté de joindre la direction, mais nous n’avons pas été encore rappelé.

Le sénateur Saïd Omar Oili déçu par le général Falcon

Dans un communiqué publié le 27 février, le sénateur Saïd Omar Oili fait part de son étonnement de “découvrir dans la presse le contenu de la lettre de mission datée du 18 février du général Pascal Facon”, le préfigurateur de l’établissement public chargé de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotte auprès du ministre des Outre-mer.

Alors que “la lettre de mission [..] indique, les élus comme des interlocuteurs dans les différentes phases de la mission. La dernière phrase de la lettre de mission précise même « en premier lieu les élus”. Il est donc agacé que les élus n’aient pas eu connaissance de la lettre de mission en priorité, avant la presse.

Une réunion pour sauver la culture

Une rencontre aura lieu entre Zouhourya Mouayad Ben, présidente de l’Office culturel départemental, et les acteurs locaux. Deux mois après le cyclone Chido, ce samedi, de 8h30   à 11h, au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana, tous les acteurs de la culture sont appelés à une réflexion sur des actions à mettre en place afin de soutenir le secteur. L’idée étant de créer des synergies et de renforcer la communauté artistique de l’île. Pour plus d’informations, veuillez contacter : 0639 217 994 ou 0639 680 569.

Anchya Bamana s’indigne des déclarations du préfet

Il y a “une tendance un peu habituelle à Mayotte de rendre l’Etat toujours responsable de tout”. Ces propos du préfet François-Xavier Bieuville, sur Mayotte La 1ère, le 24 février, ont fait bondir Anchya Bamana, la députée Rassemblement national qui s’est empressée de lui adresser une lettre. “Certes, l’Etat ne peut être tenu pour responsable de tout, comme vous l’avez affirmé, mais pour autant, il ne peut non plus ne pas être comptable de rien”, lui a-t-elle rétorqué. Elle déclare que dès la visite du Premier ministre à Mayotte le 30 décembre, “les élus ont demandé à veiller à la disponibilité des denrées alimentaires et de l’eau embouteillée en prévision du mois de Ramadan”. Elle dénonce “l’absence d’une gouvernance partagée de la crise […] sans véritable concertation avec les forces locales”. Alors que les denrées alimentaires manquent, “à l’approche du Ramadan, les Mahorais ne vous le pardonneront pas”, cingle-t-elle.

Immigration : un nombre d’éloignements en hausse… sans les barrages

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“Les attentes de nos concitoyens en faveur d’une plus grande maîtrise des flux migratoires sont légitimement fortes”, écrit le cabinet du Premier ministre, à la suite du comité interministériel de contrôle de l’immigration, ce mercredi. Entouré d’une dizaine de ministres, François Bayrou a évoqué les relations tendues avec l’Algérie qui empêche régulièrement des transferts de ses ressortissants, de la coopération avec les pays étrangers, et bien sûr de Mayotte en faisant le lien entre immigration et insécurité. “Notre capacité d’accueil n’est pas dimensionnée pour faire face aux besoins d’intégration qui résultent de cette dynamique migratoire. Celle-ci pose également des problèmes de sécurité sur notre sol, lorsque des ressortissants étrangers y commettent des crimes et des délits – le récent attentat commis à Mulhouse l’a encore montré – ainsi que des problèmes majeurs d’ordre public, dans nos territoires qui y sont les plus exposés – à Mayotte, notamment, mais également sur le littoral de la Manche-Mer du Nord, ainsi qu’à nos frontières intérieures”, poursuit son cabinet.

Toujours concernant l’île aux parfums, le gouvernement défend son action en rappelant que “tous les moyens sont déployés pour reconstituer et améliorer nos capacités de détection (notamment les radars) et d’interception en mer et sur terre. Depuis le début de l’année, le nombre d’éloignements est en progression de 25% par rapport à la même période en 2024”. Le chiffre est peu surprenant, car ce que le cabinet ne dit pas, c’est que l’action des forces de l’ordre contre l’immigration clandestine avait été freinée en 2024 par les barrages mis en place pendant le mouvement social de janvier et février.

En revanche, le gouvernement annonce vouloir des changements dans sa politique diplomatique, notamment en ce qui concerne les visas. “La délivrance des visas tiendra compte de la qualité de la coopération migratoire des pays d’origine, s’agissant en particulier de la réadmission de ceux de leurs ressortissants que nous expulsons. Le Premier ministre a par ailleurs lancé un audit interministériel de la politique de délivrance des visas – la plus importante d’Europe, avec 2,8 millions accordés en 2024 –, dont les premières conclusions lui seront remises sous deux mois”, est-il expliqué.

Budget, le Département prêt à augmenter largement ses investissements

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Le conseil départemental de Mayotte veut entamer une série d’investissements tout en réparant les dégâts laissés par Chido.

A l’heure où le Département de Mayotte panse ses plaies après le cyclone Chido, les élus ont débattu, ce jeudi, des perspectives pour 2025. Il ressort que la collectivité compte continuer à stabiliser ses dépenses de fonctionnement (conformément à ses engagements avec l’État) et entamer une série de grands investissements.

Effet Chido

Réuni ce jeudi après-midi, le conseil départemental de Mayotte a entamé son débat d’orientation budgétaire. Alors qu’une partie de ses locaux ont été dévastés par le cyclone Chido et la tempête Dikeledi, le budget 2025 sera forcément touché par les réparations en cours ou à venir. “Le Département s’engage à mobiliser tous les financements destinés aux collectivités territoriales pour la reconstruction de Mayotte : fonds d’amorçage de l’État à hauteur de 100 millions d’euros, prêt bonifié avec la Banque des territoires à hauteur de 600 millions d’euros”, ainsi que les fonds européens, est-il annoncé. Des aides pour les entreprises, et notamment les agriculteurs, ont vu également le jour.

Des investissements en hausse

C’est le grand chantier du Département qui commencera à être mis en œuvre, cette année. Le marché du déploiement de la fibre optique vers les particuliers, passé avec Réunicable (sous la forme d’une délégation de service public), doit débuter “au premier trimestre”. Celui-ci fait partie des gros investissements que le Département compte mettre en œuvre. Ainsi, les dépenses en investissement doivent passer de 116 millions d’euros en 2024 à 221 millions dans ce nouveau budget. En parallèle, la collectivité espère augmenter ses recettes pour atteindre 243 millions d’euros en finançant les projets “par diverses subventions de l’État et ses émanations, par l’Europe à travers les fonds régionaux et horizontaux, mais aussi par des mécanismes de partenariat public privé”.

Équilibre grâce à l’État

Si le Département compte relancer ses investissements, c’est qu’il bénéficie d’une situation favorable grâce au contrat d’engagement signé avec l’État en décembre 2023. L’aide apportée a permis de clôturer un budget en fonctionnement en 2024 dans le positif. Ce sera la même chose en 2025 avec un excédent de 46 millions d’euros attendus, les 100 millions d’euros de l’État permettant à la collectivité d’avoir des comptes qui ne sont pas déficitaires. En contrepartie, le conseil départemental s’engage toujours à limiter la hausse de ses charges. En 2025, les charges de personnel ainsi de 2%, en passant de 196 à 198 millions d’euros.

Daniel Zaïdani pris d’un malaise

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Daniel Zaïdani, conseiller départemental du canton de Pamandzi. Photo d’archives

L’ancien président du conseil départemental, Daniel Zaïdani, a eu un malaise pendant la séance de ce jeudi, qui a dû être suspendue. Âgé de 49 ans, le conseiller départemental du canton de Pamandzi a été pris en charge par les pompiers et emmené au centre hospitalier de Mayotte, où il a été placé en observation.

 

Une délégation parlementaire au chevet des agriculteurs mahorais

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Les députés Jean-Pierre Vigier et Aurélie Trouvé ont écouté les acteurs du monde agricole, ce jeudi, à Coconi.

Quatre députés de la commission des affaires économiques, dont sa présidente Aurélie Trouvé, se sont rendus à Mayotte, ces mercredi et jeudi, pour connaître les attentes et les besoins des différents acteurs dans le but de préparer le nouveau projet de loi dédié au développement économique de l’archipel. Jeudi midi, ils ont échangé avec des représentants du monde agricole au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi.

Plusieurs acteurs du monde agricole de Mayotte ont rencontré quatre députés de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale (Amélie Trouvé, présidente de la commission, et trois vice-présidents, Charles Fournier, Pascal Lecamp et Jean-Pierre Vigier), ce jeudi midi, au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi. Ils leur ont exprimé les difficultés qu’ils traversent dans la période et leurs besoins. Les élus les ont écoutés sur les dégâts causés par le cyclone Chido. A l’union des coopératives agricoles de Mayotte qui fédèrent 105 producteurs de fruits, légumes, cacao, café et vanille, le chiffre d’affaires a été réduit de 90 %, l’année prochaine, il sera réduit de 50 % par rapport à la situation. “Nous allons avoir besoin de deux-trois ans pour nous en remettre”, exprime son président Laurent Guichaoua.

Les éleveurs ont perdu une grosse partie de leurs animaux, 100.000 sont morts au cours de l’événement climatique. “Une vache laitière coûte entre 5.000 et 6.000 euros, mais le montant des indemnités est de 1.700 €, c’est insuffisant”, regrette Abdillah Boinaïdi, président de la coopérative de produits laitiers Uzuri Wa Dia. “Pour les éleveurs de produits laitiers, ne pas avoir de vaches, cela signifie perdre son outil de travail”, insiste-t-il.

Un risque de perdre des exploitants

Les plants de vanille n’ont pas résisté aux vents du cyclone, certains producteurs iront chercher des lianes à Madagascar et “il faudra ensuite trois ans avant qu’elle revienne en production”, indique un producteur. Selon la présidente de la commission, Amélie Trouvé, “écouter les agriculteurs est important pour comprendre que l’aide ne doit pas durer que quelques mois mais trois ans en l’occurrence pour la vanille”. “Si les aides s’arrêtent rapidement, vous allez perdre la production, mais aussi perdre des agriculteurs”, renchérit Jean-Pierre Vigier.

Au-delà des conséquences de Chido sur l’agriculture du territoire, les présidents des coopératives ont exprimé les obstacles structurels auxquels ils font face qui empêchent le développement de la filière. “Il y a très peu d’agriculteurs assurés à Mayotte parce qu’il n’y a presque pas de bâtiments construits aux standards européens, les banques refusent d’assurer quand cela ne correspond pas à ces normes”, illustre Loïc Breton, le directeur général de Ekwali, le fabricant de nutrition animale installé à Ironi Bé. Sur le territoire, on ne trouve pas non plus de comptable agricole, “nous devons nous tourner vers un cabinet à La Réunion”, déclare Laurent Guichaoua. Des situations vécues qui compliquent le travail des agriculteurs.

“En réalité, c’est tout un écosystème qui doit être créé et une filière à développer”, analyse Aurélie Trouvé.

Un accroissement de la formation nécessaire

Après l’adoption de la loi d’urgence pour Mayotte, et avant la présentation d’un nouveau texte à l’Assemblée nationale dédié au développement économique de l’archipel, des députés de la commission des affaires économiques ont fait une visite de deux jours sur le territoire. Les quatre députés, Aurélie Trouvé, (La France Insoumise), Charles Fournier (Les Ecologistes), Pascal Lecamp (MoDem) et Jean-Pierre Vigier (Les Républicains) ont d’abord visité le bidonville de La Vigie à Petite-Terre et ont eu connaissance du programme de renouvellement urbain. Mercredi, ils ont aussi abordé les enjeux de l’économie illégale et informelle avec les différents services de l’Etat et les douanes. Jeudi, ils ont rencontré des élus notamment le maire de Mamoudzou et le président du conseil départemental et enfin des associations comme Les Naturalistes ou La Croix Rouge. “Pour préparer ce texte qui doit arriver en juin dans l’hémicycle, il est important de venir avec les vice-présidents sur le territoire pour écouter”, indique Aurélie Trouvé, la présidente de la commission. Si ces quatre élus ont des sensibilités politiques différentes, “une chose fait consensus entre nous, il ne faut pas simplement reconstruire mais tout simplement construire Mayotte”, appuie-t-elle.

Crise de l’eau : « une ressource en eau moins bonne dans les retenues qu’en 2024”

Le taux de remplissage des retenues collinaires, ici celle de Combani en septembre 2023, reste faible pour cette période de l’année. Photo d’archives

La fin de la saison des pluies va être déterminante pour éviter des nouvelles coupures au robinet. A la sortie du CSRE (comité de suivi de la ressource en eau) de ce jeudi, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a confirmé que la situation est “moins bonne qu’en 2024”.

“Une situation meilleure qu’en 2023, mais moins bonne qu’en 2024. La ressource en eau est bonne dans les nappes phréatiques et dans l’étiage des rivières. En revanche, elle est moins bonne dans les deux retenues collinaires ”, retient le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, après comité de suivi de ressource en eau (CSRE) de ce jeudi. L’archipel mahorais, confronté à des coupures d’eau de 36 heures faute de production suffisante, connaît un équilibre compliqué entre la saison des pluies où forages, captages de rivières permettent l’alimentation (aidés par l’usine de dessalement de Petite-Terre) et la saison sèche où les retenues collinaires prennent le relais. Et c’est avec ces dernières que le risque est le plus grand de se retrouver avec un robinet vide. Car si la situation n’est pas similaire à la dernière sécheresse de 2023, des retenues collinaires affichant des taux de remplissage de 40% et 60% à cette période demeurent inquiétants.

Un allongement probable des coupures

En recours, si les précipitations à venir sont décevantes, le préfet rappelle qu’il a le choix de prendre des arrêtés d’interdiction de certains usages, mais également “un axe de régulation” avec un allongement des coupures. Ne voulant pas s’avancer tant que la saison des pluies n’est pas à son terme, il concède “qu’il y a de grandes chances qu’on régule un peu plus”. Celles-ci ne devraient pas intervenir pendant le ramadan, car un nouveau point doit être fait avec le comité à “la fin du mois de mars” pour savoir quelles mesures s’imposent.

Un prix des bouteilles bientôt plafonné

La pénurie de bouteilles d’eau dans les rayons des magasins serait due à un phénomène de spéculation, estime le préfet, qui tient à rappeler que ses services ne font plus de réquisitions en lien avec l’après-Chido. En réaction, il compte mettre une régulation des prix avec un arrêté “dans les prochains jours pour faire en sorte que le prix soit bloqué dans les grandes et petites surfaces”. Il compte aussi faire augmenter le stock en favorisant par une dérogation l’importation de bouteilles d’eau de pays européens où les étiquettes ne sont pas écrites en français. Il assure vouloir lutte contre la fraude pour “éviter d’avoir des circuits parallèles où vous trouvez de l’eau à quatorze ou seize euros le pack de bouteilles”. Enfin, il compte se rendre au port de Longoni, ce vendredi, les transitaires l’ayant alerté sur des lenteurs pour faire sortir des stocks de bouteilles d’eau déjà sur Mayotte.

La marche « Mamoudzou by Night » revient le samedi 8 mars

Le 8 mars, à 20 h, « Mamoudzou by Night » fait son retour. Une marche de sept kilomètres et un trail de dix kilomètres sert à redécouvrir les rues de Mamoudzou, tout en ayant un encadrement adpaté. Parrainé par la nouvelle directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité, cet événement se veut rassembleur suite au cyclone. Il est gratuit et ouvert à partir de 7 ans, sous autorisation écrite. Les participants peuvent s’inscrire via un lien sur le site de la municipalité (www.mamoudzou.yt/evenements/mamoudzou-by-night-2025).

Cyclone Chido 2 : les assureurs annoncent 500 millions d’euros de remboursement

Au sein d’un communiqué, France Assureurs annonce 20.520 sinistres pour un coût total de 494 millions d’euros pour les dégâts liés au cyclone Chido. 39 % des sinistres concernaient des biens de particuliers pour un coût total de 191 millions d’euros. Les sinistres concernant les automobiles s’élèvent à 72 millions d’euros, soit plus de la moitié des sinistres assurés.

Alors que la loi d’urgence pour la reconstruction de l’archipel est parue au Journal officiel, le 26 février, les coûts de la reconstruction sont évalués à trois milliards d’euros, selon le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls.

Cyclone Chido : élus et agents municipaux de Mamoudzou répondent sur Facebook

Deux mois après le cyclone Chido, la commune de Mamoudzou organise un live spécial sur sa page Facebook en rapport au cyclone. Le maire de la commune, Ambdilwahedou Soumaïla, élus et agents municipaux reviendront sur les actions menées par la municipalité et tenteront de répondre aux questions des internautes, sur différente thématique tel que les dons et les aides apportées aux sinistrés, les grands chantiers de reconstruction, l’éducation pendant et après la crise, ainsi que la propreté et la gestion des déchets. Les habitants du chef-lieu de Mayotte sont invités à participer à ce temps d’échange prévu ce vendredi 28 février, à 17h.

…et non-conforme dans le sud de Grande-Terre

En revanche, une non-conformité de la qualité de l’eau sur les paramètres bactériologiques a été détectée, ce mercredi. Les villages de Kahani, Chirongui, Tsimkoura, Bandrélé, Bambo Est, Musicale Plage, M’tsamoudou, ainsi que l’intégralité des communes de Bouéni et Kani-Kéli, sont invités à “faire systématiquement bouillir l’eau”.

“De nouveaux contrôles seront effectués dans les prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation. Ces résultats feront l’objet d’une communication jusqu’à la levée de la non-conformité”, ajoute la Société mahoraise des eaux (SMAE).

Environnement : l’eau de nouveau conforme à Tsingoni

Déclarée non-conforme après un contrôle, la veille, l’eau distribuée dans la commune de Tsingoni est à nouveau consommable sans avoir à la faire bouillir, rapporte la Société mahoraise des eaux (SMAE), ce mercredi. “Les derniers contrôles sanitaires de la qualité de l’eau distribuée à Miréréni, Combani, M’roalé et Tsingoni sont conformes à la norme sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine sur l’ensemble des paramètres, notamment bactériologiques. La situation est redevenue normale au niveau de la qualité”, assure le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte.

« En 28 jours de travail, nous avons recensé 58 caillassages »

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Aucun service de bus était assuré dans la zone nord de Grande-Terre, ce mercredi. Photo d’archives

Depuis ce mardi, une partie des conducteurs de bus ont entamé un droit de retrait à la suite de plusieurs caillassages survenus depuis la rentrée. Pour Flash infos, Kamal-Eddine Attoumane Ahmed, délégué syndical de l’UI-CFDT à Mayotte Transport, a accepté de revenir sur leurs revendications.

Flash infos : Pourquoi avez-vous décidé d’exercer votre droit de retrait ?

Kamal-Eddine Attoumane Ahmed : Tout le monde est au courant que cette épidémie de caillassage a commencé en 2018. On avait mis l’accent dessus en 2021, en proposant des actions d’ordre régalienne et solutionner des problèmes qui n’ont jamais été résolus par l’État.

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Kamal-Eddine Attoumane Ahmed, délégué syndical de l’UI-CFDT à Mayotte Transport.

F.I. : On sait que la période des vacances est toujours marquée par de fortes tensions chez les jeunes. Est-ce que les autorités ont, selon vous, mis en place suffisamment de moyens pour assurer la sécurité ?

K.-E.A.A. : La solution n’est pas de mettre des forces de l’ordre partout. On sait très bien qu’on ne peut pas mettre un gendarme dans chaque bus. Sinon, cela voudrait dire qu’il nous faudrait 300 gendarmes chaque jour. Et même si chaque gendarme se positionne dans chaque car, ce n’est pas ça qui va arrêter les caillassages. Nous exigeons que le procureur de la République requière des sanctions sévères et exemplaires pour que d’autres ne reproduisent pas ces caillassages. Mais rien n’a été fait. Même si aujourd’hui nous avons la présence des forces de l’ordre sur les sites des lycées et des arrêts de bus, les caillassages sont toujours présents. Les gamins ont très bien compris que s’ils lançaient des cailloux, les gendarmes répliqueraient par du gaz lacrymogène.

F.I. : Avez-vous eu des discussions avec la direction avant de décider d’exercer ce droit de retrait ?

K.-E.A.A. : Ces trois dernières semaines, on a eu trois caillassages par jour. En 28 jours de travail depuis notre reprise après le cyclone Chido, nous en avons recensé 58. Ce sont des choses qu’on aurait pu anticiper. Le pire, c’est qu’on subit ces conséquences en même temps que les élèves, physiquement, psychologiquement et moralement, sans que les autorités n’agissent.

F.I. : Vous évoquez que ni le rectorat, ni la préfecture, ni le conseil départemental, ni vos employeurs ne souhaitent assumer leurs responsabilités. Selon vous, quel acteur aurait dû prendre en charge cette responsabilité ?

K.-E.A.A. : La sécurité est une question régalienne qui revient à l’État, sans oublier que le propriétaire du marché a aussi la responsabilité de nous fournir la sécurité et de bonnes conditions de travail. Sans oublier les transporteurs pour lesquels nous travaillons. Selon l’article L4121-1 du Code du travail, la sécurité et la santé physique et mentale du travailleur sont à la charge du patronat. Quand les élèves sont sur le parterre du bus, ils sont sous la responsabilité du conseil départemental et du gestionnaire Transdev, mais une fois entrés dans le bus, le conducteur devient responsable des élèves.

F.I. : Quel message souhaitez-vous envoyer en exerçant ce droit de retrait ?

K.-E.A.A. : On demande une énième fois à l’État, au conseil départemental, au gestionnaire Transdev ainsi qu’à nos transporteurs de cesser de jouer. Comment peut-on nous laisser payer au prix fort, tous ces bus brisés, et de l’autre côté, qu’on continue à nous caillasser ? Il faut qu’on nous explique. Depuis 2018, à Mayotte, on n’y échappe plus. Il faut à présent discuter d’une véritable solution.

F.I. : Étant donné que ce n’est pas la première fois que vous exercez ce droit de retrait, quelles garanties attendez-vous désormais pour assurer la sécurité des agents et améliorer les conditions de travail ?

K.-E.A.A. : On veut travailler dans des conditions sereines. En décembre, nous nous sommes aussi mis en droit de retrait, par rapport à la mise en place des vitres en polycarbonate. Un cadeau empoisonné. L’idée de ces vitres était de protéger contre les caillassages, mais c’est une idée mal appliquée, car la conformité des bus a été transformée. Les bus tropicalisés, non climatisés, avec des vitres en polycarbonate, aggravent le confort et transforment les bus en un four. Au lieu d’avoir 25 à 32 degrés, on passe à 52, voire 70 degrés. Du coup, la vie des gamins et du conducteur est encore en danger. L’État et la Dealm (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) sont là, tout comme les contrôles techniques. Ils voient que les bus ne sont pas aux normes, mais les laissent rouler.

F.I. : Où en êtes-vous par rapport aux négociations ? Voyez-vous des avancées ?

K.-E.A.A. : J’attends actuellement la programmation qui devrait avoir lieu ce vendredi au conseil départemental. Mais j’ai l’intention d’aller jusqu’au prud’hommes si jamais je n’obtiens pas gain de cause. Je souhaite que le monde sache ce qui se passe réellement.

Aucun bus dans le nord de Grande-Terre

Le réseau Hal’O est resté fortement perturbé, ce mercredi. 66% du service était fonctionnel. Aucun bus ne fonctionnait dans le nord de Grande-Terre et 9 % du service était assuré dans le Sud. Seules les lignes SU29, SU30, SU52, SU11 et SU12 ont été annoncées par Transdev. En revanche, sur le reste du département, la zone Centre, la Cadema, Petite-Terre et le transport des personnes à mobilité réduite ont pu fonctionner sans aucune perturbation.

“Un défi supplémentaire qui vient peser sur les finances du Département”

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Le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Césem) s’est penché dessus et dit regretter “que l'enjeu de la reconstruction du territoire ne transparaisse que très peu”.

Le conseil départemental de Mayotte se réunit en séance plénière, ce jeudi. Au programme, les élus évoqueront le budget de l’exercice 2025, qui sera forcément perturbé par les conséquences du cyclone Chido. En amont, le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Césem) s’est penché dessus et dit regretter “que l’enjeu de la reconstruction du territoire ne transparaisse que très peu”.

Le Césem est conscient de la difficulté de l’exercice de la construction d’un budget dans le contexte budgétaire national qui freine l’évolution des contributions de l’État aux finances locales. Le contexte local de reconstruction à la suite du passage du cyclone Chido est également un défi supplémentaire qui vient nécessairement peser sur les finances de la collectivité et qui doit conduire à prioriser les orientations de la politique départementale pour l’exercice 2025. L’évolution de la situation budgétaire de la collectivité départementale ces dernières années questionne sur les leviers dont elle dispose pour répondre au défi de cette crise, et plus largement, au défi du développement de ce territoire. On observe en effet de nombreux postes de dépenses en hausse et des financements non sécurisés ou fortement soumis aux variations de la dynamique économique.

Le Césem regrette que l’enjeu de la reconstruction du territoire ne transparaisse que très peu dans les orientations budgétaires pour l’exercice 2025. La population et les acteurs économiques attendent un accompagnement fort de la collectivité cheffe de file dans de nombreux domaines stratégiques pour la reconstruction et le développement du territoire. Le Césem aurait souhaité disposer d’un diagnostic de l’état du territoire après le passage du cyclone Chido pour évaluer l’adéquation des orientations du DOB avec les besoins liés à la reconstruction du territoire. Pour le Césem, ce budget de reconstruction représente l’opportunité de matérialiser les besoins en matière de compétences régionales et départementales et de demander à consolider et stabiliser les dotations pour le financement de ces compétences.

Un travail d’évaluation demandé

La faiblesse des dotations du conseil départemental est un handicap pour avoir un impact réel et durable sur le territoire. Dans ce sens, le Césem encourage le conseil départemental à engager un travail d’évaluation des dotations dues à Mayotte au titre des compétences aujourd’hui exercées en réponse à la hausse forte et continue des dépenses de plusieurs postes phares de l’action départementale, notamment le transport scolaire, l’aide sociale à l’enfance et la protection maternelle et infantile. La faiblesse du niveau d’investissement trahie la faiblesse du portage et du mode de financement des projets structurants du Département. On constate notamment que les fonds européens sont sous-utilisés, en investissement comme en fonctionnement, avec un financement possible des mesures sociales par le FSE. Le fait que l’Etat détienne l’autorité de gestion ne devrait pas empêcher le conseil départemental d’émarger à ces fonds. Le Césem rappelle que dans le processus de décentralisation inachevé à Mayotte, le conseil départemental doit adopter une démarche proactive pour anticiper les transferts à venir. Certaines compétences départementales et régionales sont aujourd’hui exercées par l’Etat. Au regard des règles de la compensation du transfert de compétence, l’analyse des coûts engagés par l’Etat et la programmation des investissements pour les prochaines années doit être un facteur déterminant pour décider de l’échéance à laquelle demander le transfert de compétence pour que ce transfert s’accompagne effectivement des ressources associées à coût historique.

Pour le Césem, la présentation du débat d’orientation budgétaire et celle du budget primitif à venir devraient faire apparaître les politiques poursuivies par le conseil départemental.

Le Césem

Le Césem attentif au suivi du plan post-Chido

Concernant le plan d’action départemental relatif au post-tempête Chido, le Césem estime qu’il est “important et pertinent s’il intègre des mécanismes concrets pour soutenir les secteurs les plus fragiles et garantit une gestion rigoureuse des ressources. Une approche proactive, associée à une coordination renforcée avec les partenaires locaux, nationaux et internationaux, est indispensable pour assurer une reconstruction durable et équitable de Mayotte”. Il émet toutefois un avis réservé à cause de plusieurs manques, selon lui, sur “un état des lieux qui justifieraient les actions du plan d’urgence, de l’absence d’indicateurs de suivi de sa mise en œuvre et de l’absence de précisions sur les modalités de gouvernance”. Il prévient d’ailleurs que le conseil compte bien assurer le suivi de ce plan.

Une manifestation de lycéens à Chirongui contre un examen blanc

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Inquiets en raison d’un examen blanc prévu à la prochaine rentrée, des élèves de terminale du lycée de Chirongui ont manifesté, ce mercredi. Photo d’archives

Des élèves de terminale du lycée de Chirongui ont protesté, ce mercredi, contre la tenue d’un examen blanc après les vacances scolaires. Alors que les épreuves écrites du baccalauréat sont annulées à cause du retard pris par les dégâts du cyclone Chido, ils sont perturbés qu’un tel exercice leur soit imposé. Le rectorat assure qu’il s’agira d’un “devoir sur table commun” et que les cours reprendront normalement ce jeudi.

Connaissant une rentrée en mode dégradée en janvier, les élèves de terminale du lycée polyvalent de Chirongui devront aussi réviser pendant les vacances de mars. L’examen nommé “bac blanc” a pourtant provoqué leur incompréhension tout d’abord, puisqu’un assouplissement des épreuves d’examens scolaires a déjà été annoncé par Elisabeth Borne, le ministre de l’Éducation nationale. Une centaine d’entre eux ont choisi de manifester, ce mercredi matin. En réponse, pour rassurer les protestataires, une réunion a eu lieu avec des représentants des élèves mobilisés, des enseignants, des CPE, du chef d’établissement, du proviseur adjoint ainsi que du directeur de cabinet du recteur, accompagné du service communication de l’académie.

“Lever toute ambiguïté”

Par un communiqué, le rectorat affirme que la dénomination de l’examen a été modifiée pour s’appeler dorénavant “devoir sur table commun”. “Cette précision vise à lever toute ambiguïté quant à la portée et aux enjeux de cette évaluation”, est-il annoncé. Sur la nature et le contenu des sujets, “ils porteront exclusivement sur les notions étudiées en classe et seront élaborés par les enseignants, conformément aux progressions pédagogiques en vigueur”. Rassurés, les élèves se sont dit prêts à reprendre normalement le chemin des salles de classe, ce jeudi.

Kahani se mobilise contre la violence

Établissement confronté à un regain de violences, ces dernières semaines, le lycée de Kahani a vu la mobilisation de son personnel aux abords de l’établissement, ce mercredi. “Depuis la rentrée de janvier, la tension n’a fait que croître avec des nombreuses bagarres, des agressions, et des caillassages qui mettent en danger l’ensemble de la communauté éducative”, rappelle le collectif des personnels du LPO de Kahani, à l’origine de la manifestation. Il mentionne l’évacuation du vendredi 21 février, “qui a dégénéré en bataille rangée sur le hub et à l’intérieur de l’établissement” avec plusieurs élèves blessés et traumatisés, mais aussi des violences “avec une rare intensité”, le lundi qui a suivi. CPE, équipes mobiles de sécurité (EMS) et professeurs se retrouvent également être la cible de ces violences. Contre cela, les manifestants réclament des mesures dont une journée banalisée “avec un moment de concertation et d’explication qui réunit l’ensemble de la communauté éducative”, l’instauration de demi-jauge d’élèves plus facile à gérer, des travaux d’aménagement du lycée et un meilleur encadrement “avec la création de postes en vie scolaire, chez les EMS, au service santé et social, chez les agents techniques et d’entretien, en direction, et en enseignants”.

L’eau est déclarée non-conforme dans le sud de Grande-Terre

Une non-conformité de la qualité de l’eau sur les paramètres bactériologiques a été détectée, ce mercredi, au sud de Grande-Terre. Les villages de Kahani, Chirongui, Tsimkoura, Bandrélé, Bambo Est, Musicale Plage, M’tsamoudou, ainsi que l’intégralité des communes de Bouéni et Kani-Kéli, sont invités à “faire systématiquement bouillir l’eau”.

“De nouveaux contrôles seront effectués dans les prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation. Ces résultats feront l’objet d’une communication jusqu’à la levée de la non-conformité”, ajoute la Société mahoraise des eaux (SMAE).

Environnement : l’eau de nouveau conforme à Tsingoni

L'eau est conforme à Tsingoni selon les derniers contrôles réalisés.

Déclarée non-conforme après un contrôle, la veille, l’eau distribuée dans la commune de Tsingoni est à nouveau consommable sans obligation de la faire bouillir (la recommandation de l’Agence régionale de Santé est de la faire bouillir dans les douze heures après la remise en eau), rapporte la Société mahoraise des eaux (SMAE), ce mercredi. “Les derniers contrôles sanitaires de la qualité de l’eau distribuée à Miréréni, Combani, M’roalé et Tsingoni sont conformes à la norme sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine sur l’ensemble des paramètres, notamment bactériologiques. La situation est redevenue normale au niveau de la qualité”, assure le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte.

Des dons en partance des rives de l’Allier pour Mayotte

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Avec sa forte communauté mahoraise, l’agglomération vichyssoise s’est mobilisée pour venir en aide aux habitants de l’île aux parfums touchée par le cyclone Chido et la tempête Dikeledi. Sur sa page Facebook, la commune de Bellerive-sur-Allier annonce ainsi que les dons récemment récoltés prennent désormais la route de l’océan Indien. “C’était le grand jour ce (lundi) matin pour la collecte de l’AS Mayotte Bellerive-sur-Allier ! Après des mois de récole auprès de professionnels et de particuliers, un conteneur rempli de plusieurs tonnes de denrées alimentaires a décollé des locaux de l’entreprise Thévenet à Creuzier-le-Vieux”, comptabilise la commune de l’Allier.

Vichy Communauté ajoute aussi avoir participé “à cet élan de solidarité en subventionnant le transport du conteneur pour un montant de 3.100 euros, ce qui vient compléter les 1.600 euros déjà récoltés par l’association AS Mayotte Football Club Bellerive-sur-Allier à travers ses collectes et différents dons (associations, entreprises, écoles…)”.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes