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La modification du droit du sol est “un leurre” selon le sénateur Saïd Omar Oili

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Le 25 mars, les sénateurs seront amenés à débattre de nouvelles restrictions au droit du sol à Mayotte.

Alors que le Sénat sera amené, le 25 mars, à discuter d’un rallongement de la durée de résidence de parents étrangers pour qu’un enfant acquiert la nationalité française, Saïd Omar Oili fait part de son scepticisme dans un long communiqué. Il rappelle qu’une modification est en vigueur depuis 2018, sans qu’elle ait donnée de résultats escomptés.

Adoptée par l’Assemblement nationale, le 6 février, la proposition de loi de la Droite républicaine visant à restreindre les conditions d’accès à la nationalité française à Mayotte arrivera dans deux semaines au Sénat. Le texte doit permettre un allongement de la durée de résidence légale des parents étrangers pour que leur enfant puisse acquérir la nationalité française par le droit du sol. Les députés ont voté un amendement portant ce délai à trois ans avant la naissance et pour les deux parents, contre trois mois aujourd’hui pour au moins l’un des deux parents. Contrairement à Estelle Youssouffa et Anchya Bamana qui ont voté favorablement ces nouvelles conditions, le sénateur Saïd Omar Oili s’interroge sur l’utilité de la mesure. Il s’en explique dans un long communiqué. Il revient notamment sur l’absence de bilan de la précédente modification datant de 2018, notamment pour voir si l’instauration d’un délai de résidence légale avait bien réduit l’attractivité de Mayotte aux yeux des îles voisines. “En l’absence de bilan sur les effets de la loi de 2018, cette nouvelle disposition est un « nouveau leurre » qui masque de fait un échec de la lutte contre l’immigration clandestine depuis 20 ans”, alerte-il. Au cours des débats sur la loi Immigration et intégration de 2023, Thani Mohamed Soilihi lui-même, alors sénateur de Mayotte, avait demandé un bilan de son amendement rentré en vigueur en 2018, mais le nouvel amendement avait été écarté par le gouvernement.

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Le sénateur mahorais Saïd Omar Oili fait part de son scepticisme quant à l’utilité d’une nouvelle modification du droit du sol à Mayotte.

L’ancien maire de Dzaoudzi-Labattoir liste plusieurs effets de la loi de 2018. “Dans la société mahoraise et selon certaines autorités, des effets pervers de cette mesure ont été constatés : avec une augmentation des reconnaissances frauduleuses de paternité, qui parfois sont octroyées en moyennant une somme d’argent”, explique-t-il. Il s’en prend à “l’inefficacité de la politique conduite contre l’immigration clandestine”, malgré les 320.605 clandestins qui ont été expulsés de Mayotte vers Anjouan de 2004 à 2023 (certains l’ayant été plusieurs fois). Il fustige l’absence du “rideau de fer” maritime annoncé en février 2024 par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur et de l’Outremer. “Quelles sont les véritables raisons de cette absence de navires dans nos eaux territoriales pour dissuader ces vagues d’immigration avec des kwassa kwassa ? Si la raison non dite de cette mesure non mise en œuvre concerne les relations diplomatiques avec les Comores, alors il faut relancer un dialogue avec ce pays afin de construire une véritable politique de lutte contre l’immigration clandestine”, demande-t-il.

Les députées pour

Le sénateur mahorais n’est pas sur la même longueur d’onde que ses co-parlementaires mahoraises à l’Assemblé nationale. En effet, longtemps portée par l’ancien député Mansour Kamardine (Les Républicains), Estelle Youssouffa a fait sienne cette idée de revenir sur le droit du sol à Mayotte en déposant elle aussi une proposition de loi. Elle a suivi ainsi la promesse de Gérald Darmanin en février 2024, sur le tarmac de l’aéroport de Pamandzi, de mettre sur la table la fin du droit du sol en le conditionnant à cette suppression du droit du sol. Celle-ci étant plus compliquée à obtenir du fait du changement constitutionnel qu’elle implique, le député Philippe Gosselin (l’auteur de la dernière proposition de loi) a préféré jouer la carte de la sécurité en allongeant le délai de résidence en vigueur.

Plutôt que la modification du droit du sol, Saïd Omar Oili défend la suppression du titre de séjour territorialisé. Il rappelle que les Forces vives, qui avaient érigé des barrages sur l’archipel au début de l’année 2024, étaient favorables à la fin de cette exception mahoraise qui ne permet pas à son détenteur de se rendre sur un autre territoire français. “Cette mesure diminuerait la pression démographique sur l’archipel et limiterait le côté « pompe aspirante » vis- à-vis d’Anjouan située à 80 km de Mayotte”, estime le sénateur, qui demande la suppression de l’article du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) qui l’a instauré.

“À la rentrée, la mise au travail sera beaucoup plus rapide”

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Les élèves du collège M’tsangamouji révisent les mathématiques sur les ordinateurs dans le cadre de l’école ouverte, ce mardi.

Pendant les vacances scolaires, le collège de M’tsangamouji organise l’école ouverte, permettant aux élèves de participer à des ateliers éducatifs et extrascolaires. Durant trois jours, professionnels, enseignants et animateurs, encadrent les élèves par des activités variées. 150 élèves ont bénéficié de ces sessions éducatives.

« L’école ouverte, c’est permettre aux élèves de vivre des apprentissages avec des activités extrascolaires », résume Aline-Marie Gardey, principale adjointe du collège de l’île aux parfums, à M’Tsangamouji. Ce mardi, une dizaine de professionnels ont accueilli les élèves du collège au sein de l’établissement, durant cette période de vacances scolaires, de 8h à midi. Sur la base du volontariat, seize encadrants ont accepté d’animer des ateliers qui visent à l’épanouissement éducatif des enfants. Au sein de l’une des innombrables salles que compte l’établissement scolaire, cinq élèves avec des besoins éducatifs particuliers suivent un atelier mathématique. Une intervention menée par madame Boughazi, enseignante au premier degré. « Dans le cadre de l’école ouverte, la relation n’est pas la même. Nous sommes en petit groupe. Ça permet de ne pas avoir de cassure avec les élèves, mais d’avoir une continuité. À la rentrée, la mise au travail est beaucoup plus rapide », affirme l’enseignante. Derrière la cour de récréation du collège, des élèves sont initiés au tennis de table. Erwan et Karim, de l’association sportive de tennis de table du village, animent l’atelier sport de manière ludique. « On est dans le cadre d’une initiation, on essaie de proposer plusieurs exercices pour les garder en activité. »

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Le collège de l’île aux parfums, à M’tsangamouji, permet aux élèves de participer à des ateliers éducatifs et extrascolaires durant ces vacances scolaires.

L’école ouverte permet aussi aux élèves de découvrir les matières autrement. Sous les ventilateurs de la salle informatique, une élève de cinquième s’entraîne à la géométrie. Madame Dieudhiou, enseignante en mathématique, anime un atelier de programmation, il s’agit de traduire des mathématiques en langage informatique : « Au sein d’un cours classique, ils ne voient pas l’utilité de faire des maths encore et encore. Des maths appliquées à l’informatique, ça, ça intéresse les élèves. Ce qu’on ne peut pas faire en cours normal ». Au total, durant cette journée, ce sont plus de 150 élèves qui seront accueillis. Rayanna, élève de cinquième, qui a pu participer à un atelier cinématographique et découvrir l’ancien acteur Charlie Chaplin, y voit un bénéfice pour la suite : « Je participe au collège ouvert depuis la sixième. J’aime le fait qu’il y ait des activités et que l’on puisse s’amuser ». Un élève en classe de sixième, quant à lui, reste limpide sur les raisons de sa présence et affirme qu’il a « envie d’apprendre ».

De bon augure avant la rentrée prévue le 17 mars.

Crise de l’eau : des coupures imprévues dans le centre et le sud de Grande-Terre ce mardi

Des problèmes de turbidité de l'eau affectent l'usine de potabilisation d'Ourouvéni, qui fournit le centre et le sud de Grande-Terre.

Les précipitations de ces derniers jours compliquent le fonctionnement de l’usine d’Ourouvéni, l’une des plus grosses de Mayotte. Ainsi, ce mardi, la Société mahoraise des eaux (SMAE) confirme « qu’une turbidité excessive a entrainé un arrêt total de la production ». Ceci affecte les secteurs du centre et du sud de Grande-Terre, car « les niveaux des réservoirs principaux et secondaires ne permettent pas d’assurer une alimentation correcte ».
Initialement alimentés pendant toute cette journée, les villages du secteur 1 connaissent ainsi une coupure générale. « Dès que les niveaux de ces réservoirs le permettront et sauf nouvel incident, l’alimentation des villages du secteur 1 sera rétablie, le secteur 2 devrait être remis en service suivant le planning habituel », explique le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte.

Le président de la Fedom visite la future ZAE des Badamiers

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Le président de la Fedom (Fédération des Entreprises des Outre-mer), Hervé Mariton, a visité la future ZAE (Zone d’activités économiques) de Badamiers, ce samedi 8 mars. Il a été accueilli par la communauté de communes de Petite-Terre pour lui présenter ce projet qui vise à renforcer l’offre foncière pour les entreprises et à structurer les équipements nécessaires au développement économique du territoire. 28.000 m2 d’infrastructures dédiées à l’activité économique sont prévus dans la ZAE. Cet écoparc comprend également, et entre autres, une modernisation du quai de transfert maritime, plusieurs infrastructures publiques comme un lycée des métiers de la mer, des places publiques. Le projet entend également se développer en préservant le patrimoine naturel mahorais et en axant sur l’économie circulaire. Une labellisation environnementale de type EcoQuartier est en cours d’étude.

Cadres d’avenir recrute la promotion 2025 / 2026

Le dispositif Cadres d’avenir pour Mayotte recrute la promotion 2025/2026. Il vise à promouvoir la formation de cadres locaux pour soutenir le développement de Mayotte. Les étudiants et professionnels à fort potentiel peuvent candidater pour effectuer une formation universitaire dans l’Hexagone ou à La Réunion dans un secteur jugé prioritaire, pour une durée maximale de prise en charge de cinq ans et avec une obligation de revenir exercer à Mayotte. Une prise en charge qui comprend le transport pour rejoindre le lieu d’études, une aide pour les frais d’installation et une indemnité mensuelle. Les candidatures doivent obligatoirement être déposée en ligne sur le site https://beneficiaire.ladom.fr/dispositifs/cam. Des comités de sélection auront lieu le 7 mai, 10 juin et le 10 juillet 2025. À l’issue de la formation, les étudiants bénéficieront d’un accompagnement personnalisé par l’association Mayotte Entraide Étudiants afin de faciliter leur emploi dans des postes d’encadrement dans les entreprises, les collectivités publiques et les établissements publics de Mayotte.

Une cinquième cagnotte pour les plus démunis pendant le ramadan

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Oirdi Anli lance pour la cinquième année consécutive une cagnotte pour pouvoir distribuer des vivres aux plus démunis pendant le ramadan. « De nombreuses familles sont confrontées à beaucoup de difficultés. Avec les cyclones que l’île a connu la situation s’est encore dégradée », écrit-il dans le texte qui accompagne sa cagnotte. L’année dernière plus de 210 personnes ont pu bénéficier de cet élan de solidarité.

Manuel Valls en visite dans les Antilles

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, sera en visite aux Antilles du 14 au 19 mars. Le déplacement commencera à Saint-Martin. Puis le ministre ira à Saint-Barthélemy le 15 mars. Ce même jour, il rejoindra ensuite la Guadeloupe où il restera jusqu’au 17 mars avant de se rendre en Martinique jusqu’au 19 mars. Le but de cette visite est d’entendre les « préoccupations concrètes » des habitants, notamment face au défi de la vie chère.

Une randonnée nocturne à M’tsamboro le 14 mars

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L’association Challenge Mayotte Tour organise une randonnée nocturne au départ de M’tsamboro, ce vendredi, de 20h à 23h. « Cette édition sera mise à l’honneur avec un reportage de l’émission « C pas si loin » pour France 5, dédié aux Outremer. Une belle opportunité de valoriser notre territoire et le dynamisme associatif local à travers une couverture médiatique nationale », annoncent les organisateurs. Trois parcours sont prévus (huit, douze ou quatorze kilomètres).

Des t-shirts au prix de douze euros sont disponibles sur la page Facebook de l’association. Les commandes y sont possibles avant ce mercredi 12 mars au matin.

ZAC Coconi-Ouangani : l’enquête publique commence

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L’enquête publique concernant la déclaration d’utilité publique du projet de la ZAC de Coconi-Ouangani est ouverte depuis ce lundi 10 mars et jusqu’au 24 mars. Pour exprimer son avis, il est possible de le faire dans le registre d’enquête mis à disposition à l’accueil de la mairie de Ouangani. Il est aussi possible de passer par voie électronique via l’adresse pref976-enquete-publique@mayotte.gouv.fr. Les administrés peuvent aussi envoyer un courrier à l’adresse de la mairie de Ouangani, à l’attention de Monsieur le commissaire enquêteur, M. Bertrand Huby, en mentionnant clairement sur l’enveloppe : « enquête publique – ZAC de Coconi – Ouangani ». Il est possible de rencontrer le commissaire enquêteur à la mairie ce mardi de 9h à 12h, mercredi de 13h à 16h, jeudi de 9h à 12h et vendredi de 9h à 12h. Enfin, le dossier d’enquête est disponible sur le site internet de la préfecture ou bien directement dans les locaux de la mairie de Ouangani.

Solidarité : des dons bloqués sur le port de Longoni

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Plusieurs conteneurs de dons à destination de Mayotte restent dans le port de Longoni pour des questions financières.

[AJOUT réponse de la préfecture de Mayotte] L’association Solidarité Saint-Martin Moselle, aidée du sénateur Saïd Omar Oili, fait des pieds et des mains pour empêcher des conteneurs remplis de dons de rester bloqués à Longoni, pour des raisons financières. Car les frais demandés pour les sortir sont exorbitants pour les expéditeurs.

“Il n’y a pas 36 solutions, j’ai demandé des réquisitions à la préfecture de Mayotte”, raconte Arnaud Gufflet. Le président de l’association Solidarité Saint-Martin Moselle, née en réponse au passage de l’ouragan Irma en 2017, est désemparé. Deux conteneurs envoyés par des associations et des entreprises de métropole à destination de la population mahoraise touchée par le cyclone Chido demeurent bloqués sur le port de Longoni. Les transitaires, l’un de Mayotte et un autre de La Réunion, avaient pourtant promis qu’ils ne factureraient pas l’envoi de dons sur l’île aux parfums à destination de deux structures locales, la Ligue d’haltérophilie et de musculation de Mayotte et Mayotte Presta. Sauf qu’à l’arrivée au port de Longoni, c’est une autre partition qui se joue.

Ceux qui se sont démenés pour collecter les dons ont eu la désagréable surprise de recevoir des devis salés des transporteurs locaux pour des contenants regroupant de l’aide alimentaire, de l’eau et des vêtements. Car si l’octroi de mer et les frais de douanes ne sont pas applicables dans le cas de dons, les tarifs demandés par les transporteurs, la société gérant le port et celle assurant la manutention sont bien au-delà des capacités financières des expéditeurs. Pour le premier envoi par exemple, destiné à la Ligue d’haltérophilie, le devis est estimé à 3.896 euros, ce qui comprend le tarif de la redevance sur les marchandises (RSM) qui est calculé en fonction du poids (1.008 euros ici), 370 euros pour Mayotte Channel Gataway (la société qui gère le port), 922 euros pour le manutentionnaire du port, 350 euros pour le transitaire, un bon de livraison de la compagnie MSC de 345 euros et 800 euros pour “la sortie dehors du port”. Le devis pour Mayotte presta est du même acabit (3.637 euros), même s’il comporte une erreur avec la mention d’un octroi de mer à 1.114 euros.

“L’armée sait faire”

Habitué à envoyer des dons en Outremer après son expérience pendant Irma, Arnaud Gufflet, qui compte aussi sur l’aide du sénateur Saïd Omar Oili (voir encadré), ne voit plus que la réquisition des services de l’État* comme solution pour aider les donateurs-expéditeurs. Il en a fait la demande auprès du secrétaire général de la préfecture de Mayotte, Daniel Fermon, et du directeur de cabinet du préfet, Aurélien Diouf, sans avoir eu de réponses jusque-là. Cet ancien militaire estime que l’armée pourrait être mise à contribution, plutôt que laisser le déchargement des dons à des acteurs du port qui se renvoient la balle sur le blocage de l’aide à Mayotte qui arrive par bateau. “Elle sait faire. Il a le matériel pour”, estime-t-il, alertant sur les risques d’embouteillage. “Un autre conteneur de quarante pieds arrive”, prévient celui qui note également d’autres blocages comme celui du matériel scolaire qui pourrit dans la zone militaire de l’aéroport de Pamandzi.

Outre le problème des denrées qui font partie de l’envoi, il rappelle qu’il y a urgence à trouver une solution. Car le stockage des conteneurs sur le site de Longoni, faute de solution, fait lui aussi grimper la note.

*La préfecture de Mayotte fait savoir que « contrairement à ce qui est répandu sans aucune justification, l’État ne réquisitionne pas les containers au port. Réquisitionner reviendrait à perturber les flux logistiques des marchandises habituelles du port de Longoni. Au contraire, on travaille avec les acteurs pour fluidifier la chose : horaires élargis, travail le dimanche. Par ailleurs, la réquisition n’est pas conçue pour supporter des frais financiers de transporteurs : c’est un outil juridique qui intervient dans un cadre précis et limité ».

Saïd Omar Oili soutient les réquisitions

Contacté par l’association, comme les autres parlementaires mahorais, Saïd Omar Oili appuie lui aussi la demande de réquisitions auprès du préfet de Mayotte. Il lui a transmis un courrier pour une demande en ce sens. L’arrêté de réquisition concernerait “l’ensemble des containers de dons humanitaires arrivant sur l’île et destinés aux associations locales. Une telle mesure permettrait de garantir une distribution rapide et efficace des aides aux populations sinistrées et de lever les blocages logistiques actuellement rencontrés”, juge le sénateur qui a déjà alerté l’État sur ce problème.

Andjize Darouèche lance une gamme de plats à l’inspiration mahoraise

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Le chef cuisinier mahorais Andjize Darouèche a noué un partenariat avec Sodifram pour développer une gamme de plats.

Des barquettes de salades made in Mayotte respectueuses des normes européennes, y compris en matière de traçabilité ont débarqué sur les étals de Sodifram sous la houlette du chef cuisinier mahorais Andjize Darouèche. Des sandwichs et des desserts viendront d’ici peu compléter sa gamme de produits.

Beaucoup plus renommé à l’extérieur que dans son île natale, Andjize Darouèche, surnommé « Rocheteau », est sans conteste un chef de cuisine bourré de talent et d’imagination, une émanation de la culture hôtelière française. Connu des meilleurs chefs étoilés ultramarins, il a eu l’occasion de concourir avec eux dans les Caraïbes avec son fameux duo de mérou et de palourdes en mtsolola. Un succès culinaire qui lui a valu alors une place sur le podium des vainqueurs et un trophée au passage. Le célèbre magazine Marie-Claire lui avait alors consacré un entretien de trois pages sur la cuisine mahoraise. Le cyclone Chido ayant conduit à une rareté des produits agricoles et maraîchère nécessaire à sa saladerie sise à M’tsapéré, Andjize Darouèche a choisi de concrétiser un partenariat avec le groupe Sodifram. En gestation depuis trois ans déjà, il repose sur le concept de saladerie à destination d’une grande clientèle. Il utilise les produits frais agricoles fourni par son partenaire pour réaliser des recettes de crudités revendues dans les rayons des différents enseignes du groupe.

« Lorsque le groupe Sodifram m’a proposé de lancer cette ligne de produits, un temps de réflexion m’a été nécessaire car ce n’était pas vraiment mon type de restauration quand bien même je m’y connais pour avoir fait l’école hôtelière », fait remarquer le chef. Une façon pour Andjize Darouèche de démontrer qu’il pouvait lui aussi, à travers la cuisine mahoraise, participer au développement économique du territoire et produire de bonnes choses. « Aujourd’hui, quand on va dans les rayons des magasins du groupe Sodifram (du centre Baobab à celui des Hauts-Vallons), on ne trouve plus des salades conçues à base de produits locaux telle que la papaye depuis le passage du cyclone. En tant que cuisinier, nous devons travailler à partir des produits à notre disposition, les transformer et leur redonner de la valeur. C’est ce que nous faisons en proposant des salades de carottes marinées, de betteraves, de pâtes au saumon, pâtes au thon et d’autres.”

Des recettes avec les produits du groupe

Ses salades ont été sélectionnées pour cette ligne de produits en raison de la disponibilité de la matière première chez Sodifram. Les barquettes d’Andjize Darouèche n’ont rien à envier à celles de ses confrères nationaux ou européens, elles trônent en bonne place aux côtés des salades grecques et italiennes. Un défi réussi pour le chef cuisinier mahorais qui a décidé de créer exclusivement des recettes par rapport aux produits du groupe. « Comme ça j’ai mon fournisseur qui est aussi mon partenaire, ainsi il n’y a pas mieux pour faire du vrai business. » Il se prépare à élargir sa gamme de produits à destination du consommateur mahorais avec des sandwichs et des desserts.

« Nous allons essayer d’être parmi les éléments fédérateurs »

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Élu lors de la dernière assemblée générale, Hamada Mohamed (debout au centre) est le nouveau président de la Jeune chambre économique de Mayotte (JCE Mayotte).

Hamada Mohamed est le nouveau président de la Jeune chambre économique de Mayotte (JCE Mayotte), élu lors de l’assemblée générale de la structure. Il entend insuffler une nouvelle dynamique à l’organisation en renforçant son ancrage local et son rayonnement à l’international. Le nouveau président souhaite faire de la JCE un moteur de développement et d’opportunités pour la jeunesse mahoraise.

Flash Infos : Quel a été le parcours qui vous a mené à devenir entrepreneur ? Pouvez-vous nous en dire plus sur l’activité commerciale de votre entreprise ?

Hamada Mohamed : J’ai 33 ans et j’habite à M’tsamboro. Je suis de formation comptable, j’ai un master 2 en comptabilité et finance. J’ai connu la Jeune chambre économique depuis Madagascar en 2013. Depuis ce jour, j’ai toujours pris des responsabilités au sein de la JCE Mayotte. Actuellement, je suis entrepreneur après avoir travaillé dans plusieurs associations à Mayotte. J’ai une entreprise à Madagascar de prestations et de services et je fais la même chose à Mayotte. On fait aussi de la recherche de subventions auprès d’associations, ainsi que d’autres activités.

F.I. : Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre la présidence de la JCE de Mayotte ?

H.M. : Je connais les valeurs de la Jeune chambre depuis 2013, j’en suis membre international. J’ai participé à beaucoup d’activités. J’ai pris beaucoup de responsabilités. J’ai servi à Madagascar plusieurs fois. À Mayotte, j’ai fait le choix d’accompagner les jeunes depuis mon retour en 2021. J’étais seulement conseiller, et en regardant notre évolution ainsi que les anciens membres que nous avons, après consultation des anciens présidents, je me suis dit : pourquoi ne pas se relancer pour accompagner les jeunes à prendre des responsabilités ? C’est avec cette motivation de perpétuer la continuité de ce mouvement que j’ai pris la présidence cette année, afin de pouvoir inspirer les jeunes.

F.I : De quelle façon voulez-vous développer l’entrepreneuriat à Mayotte ?

H.M. : Nous encourageons l’esprit entrepreneurial avec nos membres qui ont plusieurs activités. La plupart sont des entrepreneurs mahorais que nous souhaitons faire revenir. Ils connaissent et apprécient les valeurs de la JCE Mayotte. Nous souhaitons nous appuyer sur leur expérience pour favoriser l’entrepreneuriat à Mayotte. Nous nous appuierons aussi sur le réseau mondial afin d’inspirer et d’accompagner. Nous avons beaucoup de projets en ce sens. À la JCE, nous avons le projet Creative Young Entrepreneur (CYE) qui permet de bénéficier de formation à l’entreprenariat à Mayotte. Nous faisons aussi partie d’un mouvement international qui a pour mission de créer des changements positifs. Notre mouvement est ouvert à tout le monde : chefs d’entreprise, jeunes étudiants, et toute personne souhaitant développer son leadership. 80 % de nos membres sont chefs d’entreprise, mais il y a aussi des étudiants.

F.I. : Dans le contexte post-cyclonique actuel, quelles initiatives proposez-vous pour relancer l’économie locale ?

H.M. : Nous allons essayer d’être parmi les éléments fédérateurs. Nous essayerons de travailler avec les acteurs locaux qui œuvrent dans cette direction. Ensuite, nous essayons d’abord d’examiner cette loi d’urgence ; ses facteurs méritent d’être étudiés et orientés. Nous serons des « orientateurs » et des conseillers pour les entreprises. Nous avons des experts en investissement et en coaching. Nous allons aussi organiser une table ronde avec des acteurs locaux. Nous sommes un mouvement qui œuvre pour le développement économique, social et territorial. Nous proposons des activités sociales et environnementales, ainsi que des activités de réseautage au niveau local, national et international. Cette année, nous voulons mettre l’accent sur la formation, la jeunesse et le mentorat. Nous souhaitons les mettre en place dès le niveau lycée, en passant par le niveau universitaire, ou encore pour les entrepreneurs, notamment sur la prise de parole en public et la confiance en soi. Ces formations seront animées par des experts. Cette semaine, nous avons une formation animée par notre vice-président sur le leadership à laquelle nous vous invitons tous.

Thani Mohamed-Soilihi a annoncé la tenue d’un forum mondial des îles à Nice en juin

A l’occasion du 5e Forum des Nations unis sur les océans à Genève le 3 mars, le ministre chargé de la Francophonie Thani Mohamed-Soilihi a annoncé l’organisation de la première édition du “Forum mondial des îles” qui se tiendra à Nice en marge de la 3e  conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC) du 9 au 13 juin 2025. Ce forum permettra aux Etats et territoires insulaires de promouvoir leurs priorités dans le cadre de la 3e conférence des Nations unies pour l’Océan.

Recherche de témoignages de femmes bâtisseuses à Mayotte

Placé sous le haut patronage de la Directrice Régionale aux Droits des Femmes et à l’Egalité, Manarssana Boina, le Conseil en architecture urbanisme et environnement (CAUE) de Mayotte souhaite recueillir les témoignages des mahoraises qui construisent leur maison afin d’exprimer comment la tradition s’est frayée un chemin au travers de tous les bouleversements urbains et sociétaux. Le recueil des témoignages sera confié à une écrivaine locale pour en dégager un ouvrage. Pour participer : contact@caue976.fr

Piste longue : Saïd Omar Oili relance le gouvernement sur le choix du site

Privilégié, le scénario d’une piste longue sur le site de Bouyouni-M’tsangamouji aux dépens de Petite-Terre ne fait pas consensus, estime le sénateur mahorais Saïd Omar Oili. Dans un courrier adressé au ministre des Transports, Philippe Tabarot, il plaide pour une nouvelle consultation élargie sur le sujet. “Au regard des délais nécessaires à la construction d’une infrastructure aéroportuaire de cette envergure, il est impératif que la décision concernant la piste convergente soit prise dans les plus brefs délais. Les études de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) ont montré qu’à l’horizon 2035, la présente piste ne pourra plus être exploitée dans les conditions actuelles et ne servira plus qu’à un usage ponctuel. Dès lors, tout retard supplémentaire dans la prise de décision risquerait de compromettre la transition nécessaire vers une nouvelle infrastructure, exposant ainsi le territoire à un vide opérationnel en matière de transport aérien”, prévient l’ex-maire de Dzaoudzi-Labattoir. Il revient et met en doute la raison invoquée pour aller en Grande-Terre, soit u risque sismique dû à la présence du volcan Fani Maoré à quelques dizaines de kilomètres de Pamandzi. “Il est apparu que la DGAC n’avait consulté ni les scientifiques, ni aucun expert en risques sismovolcaniques avant d’annoncer ce changement de scénario. Par ailleurs, les scientifiques du Revosima ont rappelé que la probabilité d’une éruption majeure reste faible, tout en insistant sur le caractère incomplet des connaissances actuelles, rendant toute prédiction à long terme incertaine”, défend-il, sans évoquer le risque d’un coût bien plus élevé, la montée des eaux et la problématique des matériaux qui minent peu à peu les chances de Petite-Terre d’avoir une nouvelle piste.

Santé : les plaies et traumatismes prépondérants aux urgences

Le bilan hebdomadaire de Santé publique France confirme que les plaies et les traumatismes demeurent le premier motif pour se rendre aux urgences de Mamoudzou et est même en hausse auprès des SSFMT (Secouristes sans frontières medical team) sur le stade de Cavani. “La tendance à la baisse de la part des recours aux urgences pour plaies et traumatismes observée en semaine 8 s’est confirmée en semaine 9. La part des recours pour signes digestifs (diarrhées et vomissements) est restée stable, tout comme celle pour pathologies respiratoires. En revanche, la part des recours pour décompensation de maladie chronique a augmenté pour devenir le deuxième motif de recours derrière les plaies et traumatismes. La tranche d’âge la plus représentée restait celle des 15-64 ans, suivie des enfants de moins de 5 ans”, note Santé publique France. Outre les épidémies de grippe et de bronchiolite qui sont toujours en cours, la fièvre typhoïde est toujours très présente dans la commune de Mamoudzou, notamment dans le village de Vahibé. Au total, cette infection provoquée souvent par un manque d’accès à l’eau potable a concerné 56 cas, soit presque le même nombre que pour toute l’année 2024 (58 cas). “Le nombre de cas signalés par semaine a augmenté progressivement jusqu’en semaine 8 (17 au 23 février), amenant à un renforcement des actions de vaccination autour des cas, sous la coordination de l’ARS Mayotte”, fait remarquer toutefois l’agence, qui alerte sur un risque d’épidémies et de pathologies hydriques (gastro-entérites aiguës virales, typhoïde, choléra) qui “demeure élevé dans un contexte de difficultés d’accès à l’eau potable et à l’alimentation qui persistent et de diminution des mesures d’hygiène de base, dans un environnement où les habitations sont toujours très dégradées”.

Réouverture de la médiathèque de Passamaïnty avec un festival de jeux

La médiathèque municipale Rama M’sa, à Passamaïnty, annonce la reprise de ses activités après le passage du cyclone Chido. À cette occasion, elle organise une matinée festival de jeux, ce mardi 11 mars, de 9h à 12h. Cette matinée festive sera l’occasion pour petits et grands de participer à des animations conviviales et culturelles, telles que des contes, des danses et des chants traditionnels. Pour l’animation des activités, retrouvez le conteur mahorais Bacar Ntro et le Chama Mabanati Naimia de Passamaïnty. Un moment privilégié pour se retrouver et s’amuser après les récents événements pour les plus jeunes. La participation est gratuite.

Les sénateurs approuvent une loi d’encadrement des loyers en outremer

Adoptée au Sénat, le mercredi 5 mars, une loi propose une expérimentation de l’encadrement des loyers en zone tendue pour les communes volontaires de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique, de La Réunion et de Mayotte. Celle-ci a été déposée par la sénatrice réunionnaise Audrey Bélim. Elle concerne les municipalités qui sont éligibles à la loi Elan et repose sur deux critères, deux ans pour candidater au dispositif et cinq ans pour l’expérimenter. Au cours des débats, deux amendements ont été rajoutés par les sénateurs. Il faudra ainsi prendre en compte, dans la future expérimentation, des dérogations aux caractéristiques de décence de logement dans les outre-mer, ces critères étant initialement pensés pour l’Hexagone. Ainsi, un complément de loyer ne pourra pas être appliqué dans un logement non décent. Les parlementaires ont aussi acté la création de « comités référentiels construction » compétents dans la mise en œuvre de l’exemption du marquage CE pour les produits de construction, applicable depuis peu dans les Drom. Maintenant que les sénateurs l’ont votée, la proposition de loi peut encore être sujette à des modifications lors de son passage à l’Assemblée nationale.

“J’ai été touché par la résilience des enfants”

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Du 4 au 18 février Claude Amiot a effectué une mission de bénévolat à Mayotte suite au cyclone Chido.

Claude Amiot a effectué une mission de bénévolat à Mayotte suite au cyclone Chido du 4 au 18 février. Il s’agissait de son premier séjour sur l’archipel. L’ancien directeur de l’assistance sociale de la Croix-Rouge dans l’Aube de 61 ans nous livre son expérience de retour en métropole. Interview.

Flash Infos : Comment apprenez-vous la nouvelle du cyclone et comment vous mobilisez-vous?

Claude Amiot : On apprend les nouvelles par les informations. La Croix-Rouge nous fait parvenir un mail pour avoir des bénévoles en partance pour Mayotte. Je souhaitais donc ajouter ma pierre à l’édifice. J’ai postulé. Dès fin janvier, j’ai été contacté pour une mission de deux semaines, du 4 février au 18 février.

F.I : Quelles ont été vos missions sur le territoire de Mayotte ?

C.A : On travaillait de 4 h du matin jusqu’à 14 h à 15 h, tous les jours. Nous avions un  rôle différent en fonction des jours. La première mission consistait à trier ce qu’on recevait au port de Longoni sur palettes et à les envoyer dans des villages. Ensuite, distribuer la nourriture par sacs. La seconde concernait la mission Wash, c’est-à-dire transformer l’eau de la rivière en eau potable et aller remplir les citernes dans les bidonvilles, pour que les habitants puissent avoir de quoi boire et se laver. La troisième mission consistait à fournir des tentes et des bâches pour permettre aux personnes en habitat précaire d’être un peu mieux logées. Enfin la dernière mission avait pour  but de rétablir les liens familiaux. Nous allions dans les bidonvilles avec un routeur et un téléphone portable pour que les habitants puissent contacter leurs proches. Il y avait aussi cette mission de liens sociaux, d’essayer au mieux de leur apporter un réconfort.

F.I : Quelle action vous a le plus touchée ?

C.A : La situation des enfants m’a grandement touchée. En tant qu’humaniste, on n’a jamais une carapace par rapport à ce qui nous arrive, mais j’ai été touché par la résilience des enfants. Ils gardaient le sourire malgré la faim et la soif. D’autres arrivaient à l’hôpital avec des plaies. Il y avait des enfants résilients qui ne pleuraient pas. Ils m’ont tous énormément émus par leur courage.

F.I : De votre point de vue, quel autre engagement reste-t-il à remplir à Mayotte ?

C.A : Je suis rentré avec le goût d’une mission inachevée. On a des valeurs, mais on travaille aussi avec les outils que l’on nous donne. La Croix-Rouge a apporté ce qu’elle pouvait. Mais ce qu’il reste à faire doit se décider au niveau de l’État. J’ai le sentiment que l’Etat avait abandonné Mayotte bien avant le cyclone. Les conflits qu’il y a présents entre migrants comoriens et Mahorais. À notre niveau, avec l’association nous avons pu faire quelque chose, mais que se passera-t-il après ? On a essayé de transmettre un maximum de ressources avec le Département de Mayotte et la Croix-Rouge de Mayotte. Je les salue, car ils ont eux aussi connu le cyclone, bénévoles et salariés de la Croix-Rouge qui tous les jours, n’hésitent pas à aller aider ses habitants en tant qu’humains. C’est magnifique ce qu’ils font.

F.I : Avez-vous travaillé en collaboration lors de vos missions ?

C.A : Oui, nous avons beaucoup travaillé avec les pompiers, la protection civile et puis la Croix-Rouge. Chacun avait sa mission, on se retrouvait souvent au port pour faire les palettes et la distribution.

F.I  : Avez-vous identifié une urgence nécessitant une attention particulière ?

C.A : Je suis allé à Mayotte aider l’humain sans a priori. Je crois que la faim, la soif et le cyclone ont donné cette impression d’inégalité. Les politiques sont venus à Mayotte pour parler d’immigration et attiser la haine que les gens ont à l’heure actuelle. Quand les gens ont soif, il y a énormément de conflits. À la Croix-Rouge, nos voitures ont été caillassées, car on n’avait plus rien à donner à manger. J’ai peur qu’à l’heure actuelle, l’île entre en conflit civil, en oubliant qu’un humain reste un humain. Je ne vis pas à Mayotte et je ne connais pas les problèmes politiques mais j’ai peur que les politiques français ne se soient pas déplacés par esprit de bienveillance.

Journée des droits des femmes : “Évoluer vers des postes de direction représente un défi ”

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La journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, est l’occasion pour la Société immobilière de Mayotte (SIM) de placer les projecteurs sur Nazlah Amana, sa nouvelle Directrice administrative et financière. Inspirée par sa mère qui a su concilier études, carrière et éducation de ses enfants, celle-ci livre ses impressions sur son métier. Interview.

Flash Infos : Pouvez-vous nous brosser rapidement votre parcours professionnel qui vous a conduit à ce poste ?

Nazlah Amana : Après l’obtention de mon bac scientifique à Mayotte, je suis partie à Tours pour continuer mon parcours en biologie mais ça ne m’a pas du tout plu. Je me suis donc réorientée en gestion en effectuant un DUT Gestion des entreprises et des administrations où les matières m’ont beaucoup plus intéressées. J’ai ensuite terminé ma licence à Poitiers où j’ai ensuite suivi un master Comptabilité Contrôle Audit. En général, la suite logique de ces études est d’intégrer un cabinet comptable, un environnement formateur où j’ai travaillé pendant près de dix ans. Cette expérience m’a permis d’acquérir une grande rigueur, une capacité d’organisation accrue et une aptitude à gérer plusieurs dossiers simultanément. Accompagner des entrepreneurs et découvrir des secteurs d’activité variés a été particulièrement enrichissant.

Comme beaucoup de personnes après le Covid, j’ai remis en question mon mode de vie. Ma décision était prise, il était temps de rentrer à la maison, chez moi, à Mayotte. J’ai donc eu l’opportunité de postuler au poste de cheffe comptable à la SIM et désormais d’évoluer au poste de Directrice Administrative et Financière.

FI : En tant que femme, vous est-il arrivé de devoir relever des défis particuliers durant votre carrière ?

N.A : Honnêtement, le métier de comptable étant largement féminisé, je n’ai pas rencontré de difficultés particulières en début de carrière. En revanche, évoluer vers des postes de direction représente un défi plus marqué, et je pense qu’en tant que femme nous nous mettons nous même la pression à vouloir prouver que nous sommes aussi capables que les hommes, d’occuper ces postes tout en maintenant notre équilibre familial. Toutefois, je pense que dans la société actuelle, ce n’est plus un débat.

F.I : Y a-t-il une figure féminine qui vous a inspiré dans votre parcours professionnel ?

N.A : Oui ma mère, et toutes nos mamans en général. A une époque où les opportunités professionnelles étaient plus limitées pour les femmes, elle a su concilier études, carrière et l’éducation de ses cinq enfants. Son parcours m’a toujours inspirée et m’a prouvé que tout était possible avec de la détermination et du travail.

F.I : Ǫuelle est votre vision du rôle des femmes dans le secteur de l’immobilier et de la construction, notamment à Mayotte ?

N.A : Comme dans tous les secteurs, la femme a son rôle à jouer. Avoir plus de diversité dans la manière de travailler, de réfléchir etc., selon moi, cela apporte forcément de la valeur ajoutée dans l’entreprise.

F.I : Pensez-vous que le monde de la finance et de l’administration accorde aujourd’hui plus de place aux femmes qu’auparavant ?

N.A :  Oui sans aucun doute. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et nous le constatons également dans les instances de gouvernance, comme c’est le cas à CDC Habitat (la filiale immobilière de la Caisse des dépôts, Ndlr). Les femmes accèdent de plus en plus à des postes stratégiques, ce qui montre une évolution positive. On peut notamment citer la présidente du groupe CDC Habitat, Anne-Sophie Grave et Catherine Chavanier la directrice des ressources humaines du groupe et bien d’autres.

F.I :  Ǫuels conseils donnerez-vous aux jeunes femmes qui aspirent à des postes de direction ?

NA: Je leur dirai de persévérer, il y a forcément des moments plus difficiles mais il ne faut rien lâcher. Un autre conseil, c’est que ça ne sert à rien de s’isoler dans cette quête. C’est un travail d’équipe. Il faut donc bien s’entourer tant au niveau familial qu’au niveau professionnel.

F.I : Selon vous, comment la Société Immobilière de Mayotte favorise-t-elle l’égalité entre les femmes et les hommes dans ses équipes ?

 N.A : La SIM s’engage activement en faveur de l’égalité Homme-Femme en promouvant des femmes à des postes à responsabilité et en travaillant avec les représentants du personnel afin de mettre en place des accords qui vont en ce sens. Cette politique concrète permet d’assurer un environnement de travail plus équilibré et inclusif.

F.I : Ǫuelles initiatives pourraient être mises en place pour encourager davantage de femmes à évoluer dans des fonctions à responsabilité ?

N.A : Il y a déjà plusieurs initiatives qui existent : le travail formidable des associations, les salons d’étudiant, etc. A nous juste de prendre le temps d’y assister afin que les jeunes femmes puissent s’identifier. Cela permettra de créer des vocations, mais aussi de leur montrer que c’est tout à fait possible.

F.I : Ǫue représente pour vous la Journée internationale des droits des femmes ?

Cette journée est un rappel annuel important. Effectivement le combat de défense des droits de la femme a fortement évolué dans le bon sens, mais la tâche n’est pas finie, il reste encore beaucoup à faire pour arriver à une réelle égalité avec les hommes.

F.I : Ǫuel message souhaitez-vous adresser aux femmes qui aspirent à progresser dans leur carrière malgré les obstacles ?

Il faut s’accrocher et ne rien lâcher. Rien n’est facile mais tout est possible.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes