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Estelle Youssouffa règle ses comptes avec La France insoumise

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Présent la semaine dernière à Mayotte, Sacha Houlié défendait sa proposition de loi contre les ingérences étrangères, ce mardi après-midi, à l’Assemblée nationale. Le texte, qui vise à sensibiliser davantage les décideurs publics, les entreprises et les milieux académiques aux questions de sécurité, a fait l’objet d’une intervention forte d’Estelle Youssouffa. Favorable à cette loi dont le vote n’est pas terminé, la députée de la première circonscription de Mayotte s’en est prise à La France insoumise qui s’y opposait allant même jusqu’à déposer une motion de rejet (finalement elle-même rejetée à 182 voix contre 34). « Ce texte scélérat vise à aggraver la surveillance généralisée et la destruction des libertés publiques et individuelles », a estimé Bastien Lachaud. Le député LFI, qui a présenté la motion, a demandé que la France, notamment ses données ou son économie soient protégées autant des États-Unis que de la Russie ou la Chine. Antoine Léaument, autre député du groupe Nupes, s’inquiète d’une « surveillance algorithmique partout ».

« Non seulement nous avons besoin, mais nous attendons avec impatience la mise en application de cette loi », a défendu Estelle Youssouffa, du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires). Alors qu’elle alerte sur les velléités comoriennes et l’aide qui est apportée en ce sens par la Russie au pays voisin, la députée mahoraise a ajouté que LFI fait le jeu des Comores en s’opposant à l’opération Wuambushu ou la loi Immigration ou intégration, accusant les membres du parti de gauche « d’être contre Mayotte » et d’être « les idiots utiles de pays qui font de l’ingérence et déstabilise la France ». Elle s’en est prise au passage à Jean-Hugues Ratenon, le député réunionnais LFI. « Il s’est lancé maintenant dans une politique de mahophobie et un discours de haine contre les Mahorais et les Mahoraises à La Réunion. »

Les pêcheurs du nord de Mayotte appelés à se réunir vendredi

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La communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte (CAGNM) informe que les pêcheurs des communes de Koungou, Bandraboua, M’tsamboro et Acoua souhaitant se professionnaliser dans la filière pêche sont conviés à une réunion préparatoire à la formation des pêcheurs du Grand nord de Mayotte. Celle-ci a lieu, ce vendredi 29 mars, à 9h, dans la salle de délibération de la CAGNM, à Bouyouni. Les participants sont priés de se munir de leurs pièces d’identité (carte, passeport ou titre de séjour) en cours de validité au moins jusqu’au 31 décembre 2024, ainsi que les différents titres professionnels de pêche déjà obtenus. Plus d’informations sont disponibles sur la page Facebook « Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte ».

Le marché agricole est à Kani-Kéli ce samedi

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Le prochain marché agricole et d’artisanat du Sud aura lieu ce samedi 30 mars à Kani-Kéli, de 8 heures à 13 heures, entre l’école La Rose et les jardins. Organisé par la Communauté́ de Communes du Sud (CCSud) et les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui, et Kani-Kéli, ce marché a pour but de valoriser les producteurs et artisans du territoire. De nombreux exposants et produits locaux sont prévus, ainsi que des objets d’artisanat et de la restauration traditionnelle sur place. Les prochains marchés auront ensuite lieu le 27 avril à Chirongui, le 25 mai à Bouéni et le 29 juin à Bandrélé. Pour plus d’informations, il est possible de se rendre sur la page Facebook de la CCSud (@ccsud.mayotte), ou d’écrire un mail à l’adresse du Service Développement des Activités Economiques à economie@ccsud.yt.

Le livre « Répliques, Mayotte en république » est désormais disponible

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Le nouveau livre de Franck Tomps, « Répliques, Mayotte en république », qui présente des photographies prises par l’artiste à Mayotte, est disponible aux éditions Loco et donc en librairie depuis la semaine dernière. Ce livre de près de 200 pages dépeint la société mahoraise, et questionne l’effectivité de son intégration à la République depuis la départementalisation. En décembre 2023, le photographe avait lancé une campagne de financement participatif pour soutenir ce projet, lors de laquelle il était possible de précommander le livre. « J’ai voulu raconter, à travers l’image, ce territoire de la République en devenir », nous confiait l’auteur en janvier, avant la publication.

Une cellule d’écoute pour les seniors à Ouangani

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Le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Ouangani propose depuis une semaine une cellule d’écoute téléphonique dédiées aux personnes âgées à travers le dispositif « Écoute senioré. L’objectif est d’apporter un soutien aux personnes concernées qui pourraient se sentir isolées. Les échanges sont confidentiels et le lien avec des travailleurs sociaux peut être fait rapidement pour un accompagnement adapté. Des interventions peuvent également être effectuées pour des courses, balades, tenir compagnie, prendre des rendez-vous ou des déplacements importants. Le numéro à joindre est le 06 39 67 40 56.

Wuambushu 2 : Les élus mis dans la confidence des premiers détails

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Le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, et François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, ont fait état devant les élus de leurs premiers résultats communs dans la lutte contre l’insécurité à Mayotte.

Avant le commencement de l’opération Wuambushu 2, dans trois semaines, les maires et élus départementaux de Mayotte ont eu droit de connaître les contours du dispositif qui sera mis en place. Fidèle à sa promesse, le préfet François-Xavier Bieuville les a rencontrés, ce mercredi matin, dans la salle du conseil municipal de Mamoudzou.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

VIDEO. Une matinée à veiller sur la flore de l’îlot Mbouzi

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Louis Maigné, conservateur de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi, observe les côtes de l’îlot avant d'amarrer.

Chaque année, en saison des pluies, l’équipe de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi mène une opération de suivi des espèces patrimoniales. Il s’agit des micro-inventaires généralisés, qui permettent de veiller à ce que ces plantes rares et menacées soient préservées à Mayotte. Nous avons suivi l’équipe à travers l’îlot, lors d’une des dernières matinées d’observation.

« Ça, c’est du Cremocarpon boivinianum, c’est très rare, on en compte seulement deux stations en Grande-Terre et quatre sur l’îlot Mbouzi, et ce seraient les seules de la planète. » C’est ainsi que Nicolas Gommichon, un des gardes gestionnaires de la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi, décrit une plante que nous apercevons sur un des flancs du sommet de l’îlet. L’équipe des Naturalistes, qui a la gestion de la réserve, effectue ce mardi matin une des dernières journées de micro-inventaire généralisé (MIG). En botanique, il s’agit d’un type de suivi « personnalisé » des différentes espèces de plantes. Sur la réserve, il s’agit d’observer les espèces patrimoniales de Mbouzi afin de les préserver.

Levés pour être à 5 heures au ponton de Mamoudzou, Nicolas Gommichon, l’autre garde présent ce jour, Anrif Hamidou, ainsi que le conservateur de la réserve, Louis Maigné, ont arpenté l’îlot jusqu’à 12h30 de station en station. Chacune d’elle est numérotée et correspond à une espèce de plante, généralement rare et menacée, et qui peut être retrouvée grâce à un point GPS répertorié dans une application. « On va compter le nombre d’individus de l’espèce pour chaque station, voir si elle est toujours vivante ou encore si elle subit des menaces », indique Anrif Hamidou, alors qu’il compte le nombre d’Actiniopteris dimorpha qui ont peuplé un des rochers de l’îlot, afin de voir si leur population a crû ou régressé.

Plusieurs menaces

Les principales menaces sont le piétinement, les chutes de pierre, mais aussi les rats, qui sont entre 3.500 et 7.700 selon si la saison est sèche ou humide, et s’attaquent aux plantes ainsi qu’aux graines, et les autres espèces exotiques envahissantes (EEE), comme le Lantana Camara, qui a envahi entre 5 et 20 hectares sur les 80 que fait l’îlot. Les EEE sont des espèces importées dans un écosystème qui n’est pas le leur et dont la prolifération met en danger l’existence des espèces endémiques (natives) du lieu.

Les MIG sont réalisés pendant la saison des pluies, car sinon, certaines plantes ne seraient pas écloses. Sur le terrain depuis trois semaines, l’équipe de la réserve est pressée de finir, le début de l’opération ayant été retardé par les barrages. En tout, l’îlot abrite 218 stations, dont certaines sont suivies chaque année. « On suit chaque espèce tous les ans ou deux ans, en fonction de son type de croissance », indique Louis Maigné.

En se faufilant entre les branches des arbustes et en haut des pentes rocheuses, guidé par les GPS de l’équipe qui salue une couleuvre de Mayotte sur son passage, on croise l’orchidée Nervilia kotschyi, la fleur Begonia nossibea, la vanille de Humblot, ainsi que le fameux et très rare Cremocarpon boivinianum. « Sur les stations de Cremocarpon présentes naturellement sur l’îlot, on constate une augmentation de la population. C’est une nouvelle incroyable pour nous et à l’échelle de Mayotte », commente Nicolas Gommichon.

Des espèces presque disparues

Mais les gardiens de la réserve ne veillent pas que sur les espèces incluses dans les MIG. Un œil attentif est également gardé pour Acalypha mayottensis, une petite fleur d’un millimètre de large, dont l’espèce était inconnue avant sa découverte sur l’îlot en 2017.

Après avoir recensé les dernières données pour Begonia nossibea, il est temps de retrouver le bateau, qui a bien failli ne pas amarrer en début de matinée à cause de la forte houle et du vent. Mais il était important de braver la météo, si l’on en croit Louis Maigné : « Les suivis MIG sont très importants pour la réserve. Cette dernière, créée pour conserver la forêt d’ébènes des Comores, renferme des espèces rares à Mayotte, voire quasiment disparues de Grande-Terre et dont il reste uniquement deux, trois, quatre, quinze individus sur l’îlot. Les MIG permettent donc de préserver ce patrimoine naturel ».

L’envie d’apprendre à Kaja Kaona au lieu « de se faire gazer »

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L’association Kaja Kaona accueille des jeunes sur la base de leur libre adhésion pour des activités vers l’emploi. Elle sert aussi de refuge, « où les enfants savent qu’ils peuvent venir s’ils ont des ennuis », informe la présidente.

L’insertion professionnelle est le mot d’ordre de l’association Kaja Kaona, implantée à Tsoundzou 1. Environ 350 jeunes de différents quartiers convergent ainsi vers l’emploi. Avec pour moteur, apprendre de nouveaux métiers et transmettre le savoir. Mais aussi pour principal frein, la santé mentale.

« D’habitude, ça fourmille ici », lance Aurore Neel, présidente de l’association Kaja Kaona, dans un local désormais trop petit pour suivre les quelque 350 jeunes accompagnés. Tous âgés entre 15 à 30 ans. Mais même en période de blocages et, donc, de pénurie de personnel, la structure d’aide à l’insertion professionnelle affiche portes ouvertes, ce mercredi 31 janvier, comme tous les jours de la semaine entre 8 heures et 17 heures. Dans les hauteurs de Tsoundzou 1, deux maisons se font face avec une cour au milieu. Chacune, consacrée à ses activités.

« Allô ? Tu en es où toi ? Est-ce que tu es parti à la mission locale ? », questionne par téléphone la conseillère d’insertion professionnelle bloquée chez elle par les barrages. « Non, j’irai demain ou vendredi », répond un premier bénéficiaire en contrat d’engagement jeune (Cieg, ex-garantie jeune). Un dispositif national qui permet un soutien financier en échange d’une démarche rigoureuse vers l’emploi ou une formation. Chacun de ces jeunes, soit une partie seulement de tous ceux qui sont suivis, tient d’ailleurs un carnet dans lequel ils inscrivent leurs activités du jour. Après ce point avec la conseillère, direction le cours de conduite sur scooter donné par un référent pour lever un des freins à l’emploi : la mobilité.

Une demande des jeunes

« On n’est pas là à traîner et se faire gazer pour rien. Ici, on fait des connaissances, des activités. J’ai envie d’apprendre de nouveaux métiers », détaille Faiydine, 23 ans. Mohamed Ali, « comme le boxeur », explique, lui, avoir cherché longtemps un travail : « On me dit qu’on va m’appeler et puis finalement rien. J’ai envoyé beaucoup de dossiers dans tous les domaines où on voudrait bien me prendre », avance, du haut de ses vingt ans, celui qui souhaite devenir chauffeur poids lourds ou maître-chien. Tous deux suspectent que le fait d’être identifiés comme un jeune de Tsoundzou 1 freine les employeurs.

Ce sont pourtant des jeunes de Tsoundzou 1, âgés entre 15 et 25 ans, qui sont à l’initiative de cette association. En 2016, ils s’étaient réunis proche de la maison d’Aurore Neel pour trouver une solution à l’inactivité. Deux ans plus tôt, l’usine de Kwalé, pourvoyeuse d’emplois, fermait. « On a constaté qu’ils avaient tous des compétences, mais pas de cadre pour les exploiter », détaille la présidente qui a créé, avec d’autres personnes pouvant apporter leur expérience professionnelle, la structure en 2017. Depuis l’acquisition de ce local en 2019, l’association est passée d’un salarié, soit un jeune présent depuis le départ qui a passé le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa), à trente salariés en 2024. Seize d’entre eux sont en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) d’un an renouvelable pour accéder ensuite à un emploi durable. Ils interviennent dans deux chantiers d’insertion : dans le domaine du maraîchage, pépinière sur un terrain, à Kwalé, depuis 2023, ou celui de la construction, menuiserie.

L’épanouissement dans la transmission

« Le métier d’agriculteur intéresse les jeunes », avance Yssouf Nair, encadrant technique, formé à la permaculture, pour huit salariés en insertion. Selon lui, l’argument économique fonctionne bien : en cultivant, « inutile d’aller acheter des produits avec des pesticides ». La pépinière de Kwalé sert de base de travail, elle complète le potager et l’arrière-cour de la maison principale, fournis en plantes médicinales, avocatiers, moringa…  Des ateliers dits « mobilisateurs » s’y déroulent aussi, à la façon des autres ateliers d’artisanat pour construire des tasses en noix de coco, des ustensiles de cuisine en bambou, des lampes… Pas besoin d’inscription, juste d’être présent à 9 heures. La nourriture collectée par les apprenants le matin est ensuite donnée aux jeunes qui cuisinent pour tous les participants. Plus de 4.500 repas ont ainsi été servis en 2023.

L’atelier menuiserie est animé par Fataoui Abdillah, 26 ans, un des membres fondateurs embauché par l’association. Avec des planches de la scierie de Coconi, les usagers construisent des tables, des chaises… Ils ont réalisé tout le mobilier du local. Là, deux bénéficiaires apprennent à découper des lattes en bambou, qui a trempé plusieurs semaines dans de l’eau salée. « Je suis épanoui », explique celui qui a le goût de la transmission. « Je forme presque tous les jours une quinzaine de bénéficiaires issus de Tsoundzou 1, 2, Vahibé, même Bandrélé », indique-t-il. Passamaïnty normalement mais depuis des tensions avec les jeunes de Tsoundzou, ceux-là hésitent à venir. « Je vais parfois les chercher. Mais en ce moment, ils ne veulent plus. » Même démarche pour Faiydine rencontré plus tôt qui invite les autres jeunes de Tsoundzou à venir.

« Un gros travail à faire sur la confiance en soi »

Aurore Neel estime qu’il y a environ 80 % de réussites, c’est-à-dire de bénéficiaires qui décrochent finalement un emploi. Mais c’est une mission qui peut difficilement se quantifier, précise la présidente. « Parfois, un jeune va décider ne plus venir et revenir six mois plus tard », pointe-t-elle.

Le principal frein à l’emploi, d’après elle, est la santé mentale, telle que des dépressions. « Il y a un gros travail à faire sur la confiance en soi. Arriver à leur faire prendre conscience qu’ils sont capables. Beaucoup d’entre eux par exemple ont un traumatisme dans l’apprentissage. Ils parlent très bien le français, mais ne savent pas écrire. Même des jeunes nés à Mayotte et scolarisés ici jusqu’au brevet voire le baccalauréat, parfois considérés dans les dossiers comme des primo-arrivants », dénonce-t-elle.

La tâche est d’autant plus complexe que la structure ne compte aucun psychologue malgré les recherches effectuées. Hors les murs, « il y a des résidences d’accueil mais pas d’appartement thérapeutique ». La différence est que les jeunes en « décompression » ne sont pas pris en charge pour la sûreté de tous les résidents. « À Mayotte, il n’y a pas de solution pour ceux qui ne sont pas stabilisés. » Et les employeurs, tenus à compter de vingt salariés d’employer des personnes en situation de handicap dans une proportion de 5 % à Mayotte, selon la loi, « préfèrent engager des jeunes atteints de handicap moteur plutôt que des jeunes atteints de maladies psychiques », renseigne-t-elle.

« Les besoins sont infinis », pose Aurore Neel. « C’est un travail fatiguant qui demande beaucoup de motivation. » L’heure est désormais à la stabilisation de l’activité pour ne pas « éreinter les équipes » ni imploser pour se concentrer sur les projets déjà entamés. Ou en attente… Comme la réfection de la friche industrielle de Kwalé qui pourrait, plusieurs années après la fermeture de l’usine, recréer de l’emploi. Priorité aux jeunes cette fois.

Un restaurant, des logements ou une crèche

Elle est dans le viseur de l’association depuis le début : la friche industrielle de 5.000 mètres carrés à Kwalé et son bâti. Plusieurs plans, ébauches de ce qu’ils pourraient devenir, sont placardés aux murs du bureau dans le local de Kaja Kaona. En mars 2020, deux étudiants architectes, bloqués trois mois pendant la crise du Covid-19, ont d’ailleurs travaillé, avec les jeunes, sur l’endroit pour leur projet de fin d’étude. Plus aucune activité n’y a ensuite été réalisée : le manque de concret démotive et frustre.

Mais si la question du foncier reste à régler, les idées ne manquent pas : y implanter une activité d’écovillage avec les mêmes ateliers qu’au local mais tout « en plus gros », y inclure un restaurant pour faire travailler les bénéficiaires, une bibliothèque qui serait plus grande que celle du local, où DVD et livres peuvent être prêtés… Mais aussi des logements d’insertion et une crèche pour les familles. Car, explique la présidente, « les jeunes femmes avec enfants n’ont pas de moyen de garde. C’est un frein à l’emploi et c’est aussi un moyen de lutter contre l’isolement car sinon, elles restent à maison ». À suivre.

Risques naturels : Pas de risque aigu, mais beaucoup d’aléas qui peuvent arriver

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Déplacement sur le terrain pour découvrir le dispositif d'alerte sismique mis en place par le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) au Petit Moya, en Petite-Terre.

Une mission d’enquête parlementaire sur les risques naturels en Outremer s’est déplacée à Mayotte ces derniers jours. Présidée par Mansour Kamardine, le député de la deuxième circonscription mahoraise, celle-ci s’est rendue en Petite-Terre sur le site du Petit Moya, à Pamandzi, ce mercredi matin. Guillaume Vuilletet, député du Val-d’Oise et rapporteur de la mission, a tenu un point de presse dans les jardins du conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou, avant de se rendre sur l’île de La Réunion.

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Guillaume Vuilletet, député du Val-d’Oise et rapporteur de la mission d’enquête parlementaire sur les risques naturels outre-mer, espère un vote des parlementaires sur le sujet courant juin 2024.

Flash Infos : Dans quel cadre s’inscrit cette mission d’enquête parlementaire que vous venez d’effectuer à Mayotte au cours de ces deux derniers jours ?

Guillaume Vuilletet : La question est de savoir est-ce que la France est prête à assumer les risques naturels dans ses territoires ultramarins ? Ont-ils été identifiés ? On le voit dans le cas du volcan sous-marin à Mayotte, parfois les risques ne sont pas connus. On nous dit le réchauffement climatique n’a pas tendance à multiplier les aléas ou catastrophes mais plutôt leur intensité. Tout cela demande que nous ayons une action publique en matière de prévention. Il faut s’assurer de disposer des outils de prévention, ça sous-entend les normes de construction, les plans de risques naturels, voir s’ils sont à jour, définir si on peut ou pas construire, vérifier s’il existe des plans orsec (d’urgence polyvalent français de gestion de crise] permettant de gérer des aléas. Nous sommes venus à Mayotte parce que nous estimons qu’il y a ici un cumul de risques : sismiques et volcaniques, et d’augmentation du niveau général des eaux, avec l’érosion du trait de côtes. À Bouéni, on a vu des fissures dans les maisons qui peuvent être larges comme la main. Alors, serions-nous capables de gérer un évènement ? Sommes-nous capables de trouver des lieux de refuge sûrs pour abriter la population ? Sommes-nous capables de garantir un approvisionnement en biens essentiels ? Et quels sont les dispositifs qui nous permettent d’aller vers la résilience ? Ça veut dire comment faire pour que la vie reprenne normalement aussi vite que possible ? Est-ce que l’État est au rendez-vous ? Les collectivités locales sont-elles prêtes ? Est-ce qu’on a tous accès aux fonds de catastrophes naturelles, des fonds Barnier qui permettent de récupérer de l’argent pour les institutions publiques et les particuliers ? Et est-ce que les gens peuvent être indemnisés s’ils subissent des dégâts ? Ici, l’assurance habitation n’est pas forcément un réflexe.

F.I. : Comment s’y prendre pour faire face à un évènement de ce type ?

G.V. : Il faut sans doute accélérer et donner l’ingénierie nécessaire pour la révision des plans de prévention afin qu’ils prennent en compte la réalité, y compris une très spécifique qui est celle de l’habitat informel. Il y a un travail à faire sur le fait d’inciter les habitants, et peut-être même, c’est à voir, les collectivités, à s’assurer, afin d’avoir accès à des fonds d’indemnisation et de soutien. Je pense en particulier aux fonds de catastrophes naturelles. Et peut-être y a-t-il un petit peu de dispositif public à mettre en œuvre pour pouvoir faire cela. Je pense sur le trait de côte qui est un des risques majeurs avec le glissement de terrain dans de nombreux rivages. Il faut agir sans doute assez vite et avec une coordination sans doute plus forte, plus accompagnée par l’État pour faire en sorte que tout le monde se coordonne dans le département. Évidemment dans une collectivité comme celle de Mayotte où le Département cumule ses pouvoirs avec ceux de la région, c’est un outil central pour mener à bien ces politiques. Il faut donc mettre tout le monde autour de la table pour le faire.

F.I. : Au regard de vos visites sur les autres territoires ultramarins, pourriez-vous nous dire s’il existe des similitudes avec Mayotte ?

G.V. : Chaque territoire est spécifique. Oui, un cyclone reste un cyclone, nous sommes bien d’accord là-dessus. Maintenant, comment les territoires peuvent réagir face à ce type d’aléas ou d’évènements, ce n’est pas la même chose. Lorsque Saint-Martin a été frappé par « Irma », 95 % des habitations ont été touchées. À Saint-Barthélemy qui est à quelques encablures de là, la réalité a été totalement différente. Le trajet du cyclone n’avait pas été le même et parce que ce n’était pas la même réalité sociale. Chaque territoire mérite une analyse, que la collectivité nationale et locale participe à ce diagnostic puisqu’il existe déjà des dispositifs de prévention et d’accompagnement sur place qu’il faut réviser et actualiser régulièrement. Cela demande un peu de d’argent, mais sur les 10 dernières années, le cas du cyclone Irma, par exemple, a coûté 3 milliards d’euros. Donc on y gagnera en efficacité et en économie réalisé dans la réactualisation de ces dispositifs.

F.I. : Mayotte est-elle plus exposée que d’autres territoires Outremer aux aléas climatiques ?

G.V. : Oui, parce qu’ils sont plus placés sur le trajet des cyclones. Dans le cas de Mayotte, ce n’est pas tant qu’il y a un risque aigu sur tel ou tel sujet, mais c’est qu’il y a plus de risques et différents aléas qui peuvent arriver. Le territoire a des fragilités malheureusement, dont par exemple, celui de l’immigration illégale. Quand on a une sécheresse, la deuxième en six ans, 2016-2022, qui impacte significativement la ressource en eau, il y aurait pu y avoir une résilience. Mais les équilibres sont tellement précaires du fait des problèmes d’insécurité et d’immigration illégale que tout bascule. Donc, ce n’est pas tant le risque naturel en tant que tel qui importe mais c’est aussi ce risque dans une réalité locale, sociale, environnementale et économique qui fait qu’on peut absorber tout le monde. Le préfet de l’île nous disait hier qu’il y avait un plan de 800 millions d’euros sur la recherche en eau pour les années à venir dont quasiment un tiers va être assumé par l’État (N.D.L.R : dans le cas du contrat de progrès).

F.I. : Quelle est la suite de cette mission ?

G.V. : Nous sommes dans une commission d’enquête, ça veut dire que c’est une résolution qui a été votée par le Parlement lequel voulait absolument avoir des réponses par rapport à la gestion des risques naturels Outremer. Les règles de l’Assemblée font que nous avons 6 mois entre le vote de cette résolution et le moment où nous devons rendre un rapport, donc en réalité, avant la fin de la cession. Nous allons terminer nos auditions, elles ont duré des dizaines d’heures, à un rythme très soutenu, les rédiger et les corriger, avant un vote que j’espère évidemment positif peut-être vers début juin. Il semblerait qu’entre 2019 et 2021, dans la foulée du cyclone Irma, lorsqu’il y avait un délégué interministériel aux risques naturels outremer, il y a en préparation un projet de loi en ce sens. La crise sanitaire a fait que les choses sont passées un peu au second plan, sans vouloir anticiper, il me paraît très bien qu’ils ressortent ce document des tiroirs et qu’ils fassent travailler le Parlement sur ces questions-là.

GIP Europe : « Les fonds européens ne devraient pas faire peur aux entrepreneurs »

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Le directeur par intérim du GIP L’Europe à Mayotte, Adrachi Velou, et son équipe s’attellent aux derniers remboursements de la programmation 2014-2020 et à l’accompagnement des premiers porteurs de projet de la programmation suivante.

Les fonds européens de la programmation 2021-2027 sont désormais accessibles et ne demande qu’à être consommée. L’enjeu est de taille, alors que la programmation précédente (2014-2020) a connu des difficultés* (voir encadré), la nouvelle enveloppe est plus grande pour Mayotte. Le Feder (Fonds européen de développement régional) par exemple, est réhaussé à hauteur de 332,3 millions d’euros, contre 254 millions d’euros la dernière fois. Le directeur par intérim du GIP L’Europe à Mayotte, Adrachi Velou, liste ce qui peut intéresser les porteurs de projet mahorais.

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Parmi les projets financés à Mayotte par les fonds européens, ceux ayant trait à la mobilité sont les plus visibles, comme ici l’amphidrome Imane arrivé en 2023.

Flash Infos : Mayotte rentre dans une nouvelle phase au sujet des fonds européens avec la nouvelle programmation (2021-2027). Quand celle-ci va être lancée ?

Adrachi Velou : On a déjà lancé les appels à projet depuis fin 2023. Il y a déjà des dossiers déposés.

F.I. : Quelles nouvelles thématiques du Feder peuvent intéresser les porteurs de projets mahorais ?

A.V. : Il y a la mobilité multimodale (N.D.L.R. qui combine plusieurs moyens de transport) ou durable. Le projet Caribus porté par la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou en fait partie par exemple. Il y a aussi la thématique de la recherche, de l’innovation et du numérique. On a également tout ce qui est eau, assainissement, biodiversité, environnement, climat et énergie. Comme vous le savez, la Commission européenne va s’attacher à la mise en œuvre du Pacte vert (N.D.L.R. en vue d’obtenir la neutralité climatique en 2050), donc tout ce qui touche l’environnement, le climat, mais aussi la réduction des énergies fossiles en font partie. Il ne faut pas oublier qu’on utilise les fonds en tant qu’outils financiers pour atteindre les objectifs fixés par l’Union Européenne dans les différentes politiques.

F.I. : Qu’est-ce qu’il y a d’autres ?

A.V. : On a également tout ce qui est infrastructures. Par contre, cela reste limité à quelques volets comme la santé. Il ne faut pas oublier les ports qui font partie de la mobilité, tout comme l’aéroport (N.D.L.R. la Piste longue fait partie des objectifs ciblés de la nouvelle programmation). D’ailleurs, c’est une dérogation accordée aux RUP. Depuis la programmation 2014-2020, l’Europe avait décidé d’arrêter de financer de nouveaux aéroports.

F.I. : Et pour le Fonds social européen (FSE+) ?

A.V. : Il y a l’insertion par l’emploi, notamment pour les jeunes. Le FSE+ sert plus aux personnes fragiles, pour des projets d’accompagnement, des dispositifs, des réseaux pour des demandeurs d’emploi, la mutation économique. Je pense aussi au public marginalisé, le décrochage scolaire, la lutte contre la pauvreté ou tout ce qui est économie sociale et solidaire (ESS). Il y a aussi un volet mobilité dans le FSE, qui peut servir aux étudiants qui font une formation en métropole par exemple.

F.I. : Jusqu’à quel point une subvention européenne peut financer un projet ?

A.V. : Les fonds européens ne financent pas tout, ils n’ont pas vocation à se substituer aux financements nationaux. Mais de manière générale, dans les RUP, le taux de financement maximum est de 85%. Pour les entreprises, au niveau de Mayotte, le régime d’aide d’État permet à des grandes entreprises d’arriver à 70 %, des moyennes entreprises à 80 % et des petites entreprises à 90 % si on cumule toutes les aides publiques, pas qu’européennes.

F.I. : Les démarches liées au montage des dossiers peuvent en décourager certains. Comment le GIP L’Europe à Mayotte peut les aider ?

A.V. : Non, les fonds européens ne devraient pas faire peur aux entrepreneurs. D’autant plus, avec le GIPEAM, on a un pôle animation d’environ huit personnes pour les accompagner. Depuis deux ans, on a fait un travail de vulgarisation. On a organisé des ateliers, sur les procédures de montage jusqu’aux demandes de remboursement. On a lancé des webinaires, on a aussi une page Facebook et LinkedIn et un site internet qui vient d’être refait (europe-a-mayotte.yt). Je conseille de passer par les animateurs, car je le rappelle, le projet doit rentrer dans les objectifs européens. Il y a beaucoup de rigueur, parce que ce sont les fonds européens. Mais je ne trouve pas que ce soit compliqué.

F.I. : A l’inverse, quels pièges sont à éviter pour la construction d’un dossier solide ?

A.V. : Il suffit d’être organisé, de faire du reporting et de l’archivage. Il faut s’assurer que tout ce qui est dépensé l’est bien pour l’opération financée. Il faut qu’on voie les devis, les factures, les bons de commande, les bons de livraison. Quand il y a une demande de paiement solde, on fait des visites sur place pour regarder si tout est conforme (dossiers administratifs, réalisation physique). Souvent, les porteurs pensent que les fonds européens peuvent tout financer. Alors que non, il y a une convention avec les dépenses éligibles bien identifiées. Le fonds européen ne vient pas financer le fonctionnement de votre entreprise. Le travail des instructeurs est de vérifier si la dépense a bien un lien avec l’opération concernée. Si ce n’est pas le cas, on écarte. Ça peut arriver avec le FSE, des entreprises engagent cinq personnes pour travailler sur l’opération. Et en fait, les cinq ne travaillent pas à plein-temps dessus, mais qu’en partie (les fonctions supports sont écartées). Il y a aussi un volet communication à respecter avec la mention sur votre site internet que c’est un projet financé par les fonds européens et une plaque à afficher.

F.I. : On l’a vu par le passé, des problèmes ont pu subvenir dans la gestion des fonds européens (voir encadré). Comment le GIP l’Europe à Mayotte compte instaurer la confiance auprès de la Commission européenne pour la nouvelle programmation ?

A.V. : La confiance est instaurée depuis la création du GIP. Le dernier audit a confirmé l’organisation mise en place.

F.I. : Est-ce que vous faites l’objet d’un contrôle plus rigoureux de la part de Bruxelles depuis ?

A.V. : L’Europe, c’est là où il y a le plus de contrôles. On vérifie tout. Ça commence ici, au premier niveau, puis après, il y a l’autorité de gestion (N.D.L.R. préfecture de Mayotte ou Département). Après, il y a la DRFIP (direction régionale des finances publiques), puis l’autorité d’audit et enfin la cour des comptes à Bruxelles. Mais c’est comme ça dans toutes les régions. On ne peut pas faire appel aux fonds européens si on ne veut pas de contrôles.

*Sollicitée, la préfecture de Mayotte n’a pas fourni de réponses sur la programmation 2014-2020, notamment où en était la consommation des fonds.

Des enveloppes multiples

Les porteurs de projet mahorais n’ont pas que le Feder (332,3 millions d’euros) et le FSE (106,9 millions d’euros) comme sources possibles de financement. L’Interreg Canal du Mozambique est mis en place pour des projets permettant de rayonner à l’échelle régionale. Doté d’une enveloppe de 10,3 millions d’euros, il est sous l’autorité de gestion assurée par le conseil départemental de Mayotte, au contraire des deux autres. A vocation régionale aussi, l’Interreg océan Indien (62,2 millions d’euros) est géré par la région Réunion depuis 2000. « Il n’y en a pas beaucoup de projets à l’échelle régionale mahorais dans le cadre du programme Interreg océan Indien », concède Adrachi Velou, qui cite tout de même un dispositif de la Cress (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire) à cheval sur Mayotte et Madagascar ou un autre de la Croix-Rouge dans le domaine de la prévention des risques.

Des paiements revenus en mars 2023

Le GIP L’Europe à Mayotte a pris la suite en 2021 de la préfecture pour l’accompagnement et l’instruction des dossiers relatifs aux projets pouvant bénéficier de fonds européens. La situation était alors critique puisque des irrégularités dans l’instruction des dossiers avaient été constatées par la Commission européenne sur la période 2017-2019. L’Europe avait alors pris la mesure exceptionnelle d’arrêter les paiements. Fautif, l’État avait alors avancé les fonds (remboursés depuis) en attendant un retour à la normale. Ce qui est finalement arrivé grâce au dernier audit en 2022, confirmant une amélioration grâce au GIP L’Europe à Mayotte. La décision est tombée en mars 2023 et avait été saluée par la préfecture, occultant le climat délétère à l’époque.

Car la même année, le conflit entre une bonne partie du GIP L’Europe à Mayotte et la préfecture de Mayotte (l’autorité de gestion) avait débouché sur le départ d’Ali Soula, le directeur de la jeune structure. Une éviction qui posait question alors que Mayotte accusait un grave retard dans la consommation de son enveloppe, et que celle de 2021-2027 augmente sensiblement.

Des coupures d’eau en raison d’un problème à l’usine d’Ourouvéni

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Le sud de Grande-Terre va connaître un décalage des horaires des tours d’eau, ce mercredi. La Société mahoraise des eaux (SMAE) a en effet connu « un incident technique », au cours de la nuit de mardi à mercredi, sur son usine de potabilisation de l’Ourouveni. Les villages faisant partie du secteur 2 voient l’interruption de l’alimentation en eau potable avancée à midi au lieu de 14h. Les villages de Bandrélé, Chirongui, Chiconi, Ouangani, Ironi-Bé, Kani-Bé, Miréréni (Chirongui), Moinatrindri Bas, Musicale Plage (Bandrélé), M’zouazia et Tsararano sont dans ce cas.

A l’inverse, un report de l’ouverture à 17h a été décidé pour le secteur 1, dans tout le sud de Mayotte :  Bambo Est, Bambo Ouest, Barakani (Ouangani), Coconi, Hagnoundrou, Iloni, M’bouanatsa, M’ramadoudou, Nyambadao, Poroani, Sohoa, ainsi que les villages de Dembéni et Kani-Kéli.

Insee : pas d’observation des prix à Mayotte en février

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Les barrages en février contre l’insécurité n’ont pas permis au personnel de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) de faire les relevés habituels des prix, qui servent ensuite à la publication de l’indice des prix à la consommation (IPC) pour Mayotte. « En effet, au cours du mois de février, l’Insee a été amené à suspendre pendant plusieurs semaines la collecte des prix à Mayotte en raison de la situation sur le territoire », confirme l’Insee. Donné chaque mois, l’IPC permet de mesurer l’inflation. Mais pas seulement, les relevés réalisés sur 3.000 produits sont également utilisés dans le cadre d’autres études sur le territoire. En juillet 2023 par exemple, une publication de l’Insee avait mis en évidence que les produits sont généralement 10% plus élevés à Mayotte qu’en métropole, l’écart grimpe même à 30% pour les produits alimentaires.

Concernant l’IPC, la collecte des données ayant pu se faire normalement au mois de mars, il devrait être rendu public le 23 avril prochain.

L’hôtel de ville de Koungou financé par un prêt de l’AFD

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« Le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, et le directeur de l’AFD de Mayotte, Ivan Postel-Vinay, ont signé le 20 mars, une convention de prêt d’un montant de dix millions d’euros qui contribuera au financement partiel du programme pluriannuel d’investissement de la commune de Koungou », annonce la deuxième commune de Mayotte en termes d’habitants. En attente de subventions, l’Agence française de développement a pris l’habitude de proposer des prêts pour financer des projets du territoire. Ici, il s’agira de lancer les travaux, « dès cette année », du nouvel hôtel de ville, l’actuel ayant été incendié, le soir du lundi 27 septembre 2021, en marge du décasage de Carobolé. L’argent servira aussi « à la construction de la médiathèque du centre culturel, et l’aménagement des fronts de mer de la commune ».

« Cette signature renforce le partenariat entre l’AFD et la commune pour les années à venir. Cet accompagnement de l’AFD envers les opérations d’investissement de Koungou s’inscrit dans sa stratégie d’appui au développement du territoire afin d’améliorer la qualité de vie de ses habitants », espère la municipalité.

Mansour Kamardine à la rencontre des Mahorais de La Réunion

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Les communes réunionnaises de Saint-Benoît, Saint-André et Saint-Denis ont vécu ces derniers jours des rixes et des dégradations pendant plusieurs soirées. Élus locaux et riverains y voient ici la progression de bandes de jeunes hommes originaires des Comores ou de Mayotte. Parmi eux, le député Jean-Hugues Ratenon (La France insoumise) s’était attiré les foudres des collectifs mahorais en demandant au préfet de La Réunion que l’île Bourbon ne devienne pas « une Mayotte bis ».

Afin d’écouter la communauté mahoraise fatiguée de faire face aux amalgames, Mansour Kamardine invite « les Mahoraises et les Mahorais de l’ile de la Réunion à une rencontre et un échange, samedi 30 mars à 9h, à la Maison de Mayotte à la Réunion située au 26, rue Issop Ravate, à Saint-Denis de la Réunion ». Le député de la deuxième circonscription de Mayotte ajoute que « l’ensemble des membres de la communauté mahoraise sont les bienvenus ».

La Grande dictée du sport ce lundi à Dembéni

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La promotion de l’activité physique et sportive ayant été décrétée « Grande Cause Nationale 2024 » par le président de la République, de nombreux évènements vont être organisés, sur tous les territoires, afin de rassembler les Françaises et les Français autour du sport et de ses bienfaits. Dans cette optique, une étape de la Grande dictée du sport est organisée à Mayotte parmi les 26 organisées au niveau national. Elle a lieu ce lundi 1er avril, dès 9h30, à l’université de Mayotte à Dembéni.

L’épreuve est ouverte à tous et à partir de 10 ans. Quatre catégories (primaires, collégiens, lycéens et adultes) départageront autour d’un texte emblématique de la littérature française, célébrant la pratique sportive. Les vainqueurs de chaque catégorie se verront offrir l’opportunité d’aller représenter le territoire lors de la finale nationale qui se tiendra à Paris, sous la prestigieuse Coupole de l’institut de France, le samedi 27 avril. L’inscription est gratuite, mais obligatoire via ce lien : www.eventbrite.fr/e/billets-grande-dictee-du-sport-a-mayotte-863539308317?aff=oddtdtcreator

« Nous comptons désormais sur la forte mobilisation du rectorat et de ses personnels pour faire de cet évènement une véritable réussite. Les personnels ne souhaitant pas participer directement à cette épreuve pourront tout de même soutenir cette démarche en s’engageant en tant que bénévoles sur l’évènement. Pour l’occasion, la Drajes de Mayotte et l’université de Mayotte recherchent pas moins de quarante correcteurs afin de vérifier les copies des candidats et de nous permettre de les départager », indique le rectorat de Mayotte.
Les volontaires peuvent se manifester directement auprès d’Élodie Alves : par téléphone au 06 39 06 79 64 ou par mail elodie.alves@ac-mayotte.fr.

Cinq hommes jugés pour avoir séquestré le secrétaire général du lycée de Coconi

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Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2020, le secrétaire général du lycée agricole de Coconi avait subi un cambriolage avant d’être séquestré et ligoté à un arbre au bord d’une route. Ses cinq agresseurs présumés comparaissent devant la cour d’assises de Mayotte depuis ce mardi.

Cinq hommes, dont trois étaient mineurs au moment des faits, sont jugés depuis ce mardi par la cour d’assises de Mayotte pour vol, enlèvement et séquestration en bande organisée. Au premier jour d’un procès qui doit se poursuivre jusqu’à vendredi, la victime, l’ancien secrétaire général du lycée agricole de Coconi, s’est exprimée en visioconférence et a décrit des scènes d’horreur et le machiavélisme des cinq accusés, tous originaires de Chiconi.

Plus de trois ans après, il peut encore retracer heure par heure le déroulé des faits. Monsieur G., à l’époque secrétaire général du lycée agricole de Coconi, n’a gardé que quelques stigmates physiques du violent cambriolage de sa résidence et de la nuit qu’il a passé attaché à un arbre, en contre-bas d’une route départementale, à proximité de M’zouazia. Psychologiquement, les conséquences sont davantage perceptibles chez cet homme qui s’est exprimé ce mardi depuis l’île de Wallis, où il réside désormais.

A la cour d’assises de Mayotte, la première journée d’audience du procès pour séquestration, vol et détention arbitraire des cinq accusés auxquels il fait face en visioconférence a permis de conforter un point primordial : « Kiki », « MD », « Satche », « Desso » et « Lolo », de leurs surnoms, reconnaissent les faits qui leurs sont reprochés, mais pas les rôles qui leur sont attribués. Il faut dire que l’enquête menée par la section de recherches n’a laissé guère de doute quant à l’implication de ces cinq hommes originaires de Chiconi, dont trois étaient mineurs au moment des faits, dans cette affaire.

« Ils disaient qu’ils allaient me tuer »

Le 30 septembre, Monsieur G. est rentré plus tard du travail que d’habitude. Logé par le lycée agricole dans une résidence réservée à la direction de l’établissement, à Coconi, l’homme de 58 ans à l’époque se souvient avoir regagné son domicile sur les coups de 20h, avant de s’endormir deux heures plus tard sans verrouiller la porte de sa cuisine. « Vers 22h30, j’ai été réveillé par cinq individus qui me tenaient les bras, les jambes et me bâillonnaient la bouche. Un coupe-coupe était brandi au-dessus de moi. Ils disaient qu’ils allaient me tuer », se remémore, depuis Wallis, le quinquagénaire, auditionné en visioconférence ce mardi.

Selon les déclarations de l’enseignant, un des malfrats parlait français et donnait des consignes aux quatre autres. C’est cet homme, surnommé « Satche » et âgé de 23 ans au moment des faits, qui l’aurait bâillonné et ligoté avant que les autres ne passent à l’action et dérobent des objets high-techs ainsi qu’environ 200 euros en numéraire. Le début d’un long calvaire. Pas satisfaits par leur butin, les monte-en-l’air sont partis avec la voiture de la victime en direction du sud, emmenant l’enseignant par la force dans l’habitacle. Ils ont ensuite rejoint Bandrélé, où ils ont forcé l’homme ligoté à retirer de l’argent, précisément trois fois 150 euros. Pensant que ses agresseurs en avaient fini avec lui, Monsieur G. a alors demandé sa libération, sans obtenir un avis favorable. L’homme a dû attendre une heure supplémentaire et un passage à la station-essence de Chirongui avant d’être extrait du véhicule.

Abandonné seize heures contre un arbre

Lors de sa prise de parole devant la cour, la victime a déroulé, non sans émotions, la bobine de fin de la violente opération orchestrée par les cinq jeunes, sous l’emprise de stupéfiants lorsqu’ils sont passés à l’action ce soir-là : « trois d’entre eux [parmi les cinq malfaiteurs] sont venus avec moi dans la forêt et ont tracé un chemin dans la broussaille avec leurs coupe-coupe (sic), c’était assez dense.  Ils m’ont attaché, c’était très serré. Celui que j’avais qualifié de chef a brandi son coupe-coupe devant moi, j’ai cru qu’il allait me trancher la gorge. Il a coupé un bout de ma chemise pour m’attacher la tête à l’arbre ». « Monsieur G. est abandonné sur les coups de minuit, en bordure de route, au niveau de M’zouazia, à dix mètres en contre-bas de la chaussée dans une zone totalement démunie d’habitations », confirme Stéphane Petit, directeur de l’enquête menée par la section de recherche, également auditionné à l’audience.

De son côté, l’enseignant a aussi expliqué comment il a « perdu la notion du réel » pendant la nuit, en apercevant des « dames endimanchées pour une fête » passer devant l’arbre sans lui prêter toute forme d’attention. « Je voyais un champ de bananier proche de moi. J’avais espoir que des gens viennent récolter des bananes ». Bâillonné par un bout de chemise, il aurait réussi, en salivant, à détendre le tissu dans la matinée du 1er octobre. « Je me disais que si j’appelais au secours, personne ne viendrait m’aider car on est à Mayotte et que les personnes penseraient à un traquenard », a-t-il rajouté. Son acharnement n’aura pas été vain : après avoir entendu ses cris, un promeneur a alerté la gendarmerie peu avant 16 heures.

Les gendarmes de la brigade de M’zouazia trouve alors l’homme torse-nu, bâillonné et ligoté à un arbre en contrebas de la CCD4. Le secrétaire général du lycée agricole de Coconi est méconnaissable et déshydraté. Son véhicule a été retrouvé quelques heures plus tôt par une patrouille de la brigade de gendarmerie de Sada. La découverte d’une machette dans l’habitacle avait intrigué les militaires. Les feuilles aspergées d’essence disposées sur le siège avant-gauche du véhicule avaient également laissé penser que des personnes ont tenté d’incendier la Peugeot 2008 de l’enseignant originaire du Nord de la France.

L’ADN retrouvé dans le logement

Appelée sur les lieux, la section de recherches doit patienter avant d’auditionner la victime. Emmené au dispensaire de M’ramadoudou puis aux urgences du centre hospitalier de Mayotte (CHM), le secrétaire général du lycée agricole est en état de choc psychologique. Malgré cela, l’homme n’a pas perdu la mémoire. Une fois son audition rendue possible, il décrit en détail aux militaires la nuit traumatisante qu’il vient de passer entre les mains de la bande.

Dans les jours qui suivent, l’ADN recueilli sur les objets déplacés dans la résidence de la victime a parlé. Les cinq hommes avaient par ailleurs enlevé leurs bonnets et casquettes lorsqu’ils se sont présentés dans la nuit du 1er octobre à Combani pour tenter de retirer de l’argent. Trois des cinq auteurs présumés ont été confondus dans un premier temps. L’un d’entre eux, « MD », a été interpellé au centre pénitentiaire car il était déjà mis en cause dans une affaire de tentative d’homicide sur sa compagne. Ceux qui manquaient à l’appel ont été balancés au fil des auditions.

Affecté à Mayotte depuis quelques mois, Monsieur G. se rappelle encore des missions « riches et intenses » qui l’attendaient sur place au lycée agricole. Mais, après cet épisode douloureux, d’importante séquelles psychologiques l’ont obligé à revoir ses plans. « Je me suis rendu compte que le soir, la nuit, j’avais peur du moindre bruit. Je n’osais plus sortir, même le jour. Le week-end qui a suivi, j’ai voulu aller ranger mon bureau car j’avais pris la décision de partir, ce qui m’avait été proposé par l’autorité académique du ministère de l’agriculture. »

De retour dans les Hauts-de-France, il s’est retrouvé placardisé à un poste « qui se fermait en juillet 2021 ». En septembre, il a finalement été muté sur l’île de Wallis, qu’il juge « beaucoup plus tranquille que Mayotte ». Et même avec un éloignement certain de l’île aux parfums, il constate encore aujourd’hui, presque fatalement : « ma vie normale s’est arrêtée après cette agression ».

Collecte des déchets : « La communauté d’agglomération du Grand Nord va viser à côté »

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Houssamoudine Abdallah, président du syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), et Chanoor Cassam, directeur général des services du Sidevam, lors des Assises de la Croissance verte en novembre 2023.

Face à la volonté de la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGN) de reprendre la collecte des déchets en main, le Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), qui avait préféré attendre dans un premier temps, a souhaité apporter des précisions sur la situation dans nos colonnes. Son président, Houssamoudine Abdallah, et son directeur général des services, Chanoor Cassam, reviennent sur les raisons pour lesquelles ils estiment que la collecte dans le Nord doit rester la charge du syndicat.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Camp de Cavani : « Normalement, il y avait un hébergement pour toutes les personnes recensées »

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Depuis vendredi, une centaine de personnes environ attendent sans solution d’hébergement devant les barrières du stade de Cavani, à Mamoudzou.

Un travailleur social d’une des associations chargées de loger les anciens résidents du camp de Cavani, à Mamoudzou, pointe « sûrement » un souci de logistique plutôt que de manque de places concernant les migrants évacués du stade mais toujours dehors.

« Le deal, c’était qu’ils détruisent eux-mêmes leur banga et en échange, on les loge », résume un travailleur social d’une des associations relogeuses des migrants du camp de Cavani, à Mamoudzou, qui accepte de nous éclairer en revenant sur leur rôle dans l’opération d’évacuation du camp fini d’être démantelé vendredi. En lien avec la préfecture de Mayotte, les structures mobilisées ont débuté leur travail de recensement de la population la veille du début de l’opération du 25 janvier. D’abord, elles ont enregistré 500 personnes, puis leur nombre a dépassé le millier. « Il est possible que certaines personnes aient donné de fausses informations pour être inscrites par peur de manquer quelque chose. Des personnes qu’on avait déjà d’inscrites chez nous, avaient déjà une solution d’hébergement, ou qui vivaient dans la même situation mais ailleurs dans d’autres bidonvilles comme devant Solidarité Mayotte et qui ont entendu qu’elles pourraient être logées. »

Cette liste « de qui va où », vue avec la préfecture, a donné lieu à des réunions avec les différentes associations pour trouver des solutions : Solidarité Mayotte, Mlezi Maore, Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) et Coallia. « Normalement, il y avait un hébergement pour toutes les personnes recensées. Chaque association avait quelque part sa liste », explique-t-il. Chacune avec ses spécificités selon le public accueilli. Les demandeurs d’asile uniquement pour Solidarité Mayotte pour une durée maximale de trois mois. Coallia, pour les réfugiés, c’est-à-dire ceux ayant obtenu la protection, etc.

Alors pour lui, concernant les personnes qui restent à attendre devant les barrières du stade de Cavani, « il y a sûrement eu une histoire de manqués » ou de « problèmes de logistique » dans l’évacuation du camp, compte tenu de l’« urgence ». « Je ne pense pas que ce soit un manque de places », indique celui qui n’était pas présent jeudi et vendredi, mais est en lien avec sa direction.

« Il y a des personnes qui étaient au camp »

« Il arrive que les personnes enregistrées ne soient pas présentes le jour d’un démantèlement, parce qu’elles sont au travail, à l’hôpital, convoquées en préfecture, pas joignables car elles ont changé de numéro de téléphone… Et puis il y a aussi les personnes qui se rajoutent », expose notre source. Ce qui expliquerait ces « manqués ». Il se souvient notamment, à un moment de l’opération, d’une femme avec son enfant qui n’avaient pas été relogés comme cela était prévu après la destruction de leur abri. Ils avaient finalement pu être relogés après les avoir reconnus.

Justement, jeudi soir, la veille du dernier jour de démantèlement, une centaine de personnes attendaient proche du stade, empêchées par les autorités d’accéder à nouveau à leurs « maisons » comme elles les appellent. Une quantité installée aux abords du stade, peut-être encore plus nombreuse, qui attend toujours des solutions. « Dans le lot, il y a des personnes qu’on a reconnu et qui disent vrai, qui étaient au camp », renseigne-t-il, convaincu, sans avoir de confirmation, que cela représenterait la majorité des non-hébergées. Il n’exclut pas la possibilité que des solutions leur soient proposées dans les jours à venir.

Que cela soit parce que les personnes en question viennent dans les bureaux de Solidarité Mayotte défendre leur cause. Ou bien, indépendamment du camp, grâce à son registre de demandeurs d’asile auquel cette association a accès, en tant que structure de premier accueil pour demandeurs d’asile (Spada). Son rôle étant, notamment, d’aider à trouver un rendez-vous avec la préfecture pour aider les étrangers arrivés Mayotte à réaliser leur demande.

Selon notre interviewé, une réunion entre la préfecture et les associations avait encore lieu lundi pour discuter de la situation. Sollicitée, la préfecture ne nous a toujours pas donné de réponses.

Un jonglage à réaliser entre affaires et loisirs

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Dans le sillage du navire de croisière The World, des sorties ont pu être organisées dans l’archipel mahorais, vendredi 22 et samedi 23 mars.

Le passage dans le lagon du paquebot de luxe, The World, en fin de semaine dernière augure une montée en gamme de l’escale Mayotte. L’Agence d’attraction et de développement touristique (AaDTM) va devoir placer la barre toujours plus haute désormais. Comment compte-t-elle s’y prendre ? Réponse de Côme de Framond, son manager des opérations.

Flash Infos : Mayotte possède a-t-elle réellement des atouts pour assoir une véritable économie touristique en matière de croisières ?

Côme de Framond : La croisière est un secteur très spécifique, qui a lui-même des atouts très spécifiques, avec un fort potentiel pour Mayotte. Le marché mondial connaît actuellement une croissance soutenue. Il représente pour nous ici un très grand intérêt étant donné qu’il ne nécessite pas des infrastructures hôtelières particulières, notre disponibilité étant très limité. Nous avons besoin davantage d’hôtels, et dans ce contexte, la croisière s’avère pour nous un moyen de diversifier l’économie touristique en jugement de valeur pour la filière touristique. En plus de cela, la beauté du lagon mahorais rejoint le tourisme en général, un des plus beaux lagons au monde de par sa diversité et sa concentration de passes, de poissons, carreaux et îlots de sable blanc et autres mammifères marins dans un périmètre restreint. C’est un atout exceptionnel, tout en sachant que ce qui intéresse particulièrement les touristes, c’est la culture locale, et l’identité. Là-dessus, Mayotte dispose d’atouts à faire valoir.

F.I. : Sur quoi doit-on mettre l’accent pour pérenniser cette économie touristique ?

C. de F. : Pour moi, le nerf de la guerre, c’est l’hôtellerie, parce que l’hébergement est le socle d’une économie touristique à travers les nuitées qu’il génère, les activités que proposent les établissements, les partenariats qu’ils peuvent mettre en place avec les opérateurs nautiques, de plongée, les agriculteurs qui font visiter leurs exploitations, les guides de randonnées en espérant bien sûr une insécurité moindre sur le terrain. Mayotte connaît des taux d’occupation en matière d’hébergement touristique bien supérieurs à ceux de l’hexagone. Rien qu’avec la clientèle d’affaires, on voit aujourd’hui un besoin évident de créer de l’hôtellerie. A notre niveau, nous assurons un volet d’ingénierie, de conseils et d’accompagnement vers cette création d’hébergement touristique avec un objectif qui est de ne pas seulement se concentrer sur l’hôtellerie d’affaires comme c’est le cas aujourd’hui, mais plutôt sur des projets d’hôtels mixtes combinant affaires et loisirs. À ce propos, notre stratégie dans la continuité est de susciter des vocations, d’attirer et d’accompagner des investisseurs en vue de la création d’hôtels dans le segment des loisirs. Là-dessus, Mayotte dispose de fleurons tel que le Jardin maoré à N’gouja, malheureusement, ils sont très peu nombreux, il y a donc du travail à réaliser.

F.I. : Comment faire pour impliquer tout le monde vers cet objectif ?

C. de F. : C’est tout un écosystème qui doit se met en état de marche pour porter ce développement car l’AaDTM a obligatoirement besoin des élus du Département pour agir en ce sens, l’Epfam, les intercommunalités, les communes, l’État, le Parc naturel marin de Mayotte, le Conservatoire du littoral. C’est tous ensemble que nous réussirons à mener cette stratégie. Au niveau de l’AaDTM, nous travaillons en étroite collaboration avec le conseil départemental dont nous sommes le bras droit opérationnel, sur le volet aménagement touristique qui relève directement de sa compétence.

F.I. : Quelle place accorder à l’artisanat local dans ce dispositif ?

C. de F. : Il est vrai qu’il y a un lien entre l’artisanat et le tourisme. En revanche, les artisans ne sont pas comptés parmi nos adhérents parce qu’ils relèvent de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), à laquelle nous souhaitons un nouveau développement, un nouvel essor. Nos liens avec l’artisanat portent essentiellement sur nos évènements, par exemple dans le cas de cette dernière croisière, l’AaDTM a fait appel à des artisans et des boutiques qui vendent des produits locaux afin qu’ils puissent profiter du pouvoir d’achat des touristes présents. Nous faisons également appel à eux pour d’autres événements comme le salon du tourisme et des loisirs en septembre qui est notre manifestation phare. Il y a tout un travail qui se fait avec eux en lien avec un cluster et des associations telles que Made in Mayotte et autres. Donc, vous voyez nous sommes en collaboration avec eux même s’ils dépendent directement de la CMA.

Comores : Une enquête de l’OMS alerte sur la négligence de la santé bucco-dentaire

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Grâce à un financement du bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basé à Moroni, une ONG locale a pu procéder à des consultations bucco-dentaires gratuites à 4.500 sur l’île d’Anjouan. Des examens ont révélé, outre des maladies liées à la dentition, qu’une partie avaient développé des formes graves de maladies cardiaques.

Le monde a célébré mercredi dernier la journée internationale de la santé bucco-dentaire. Aux Comores, l’évènement est malheureusement passé inaperçu, signe que le sujet préoccupe peu, pas même les autorités. Seule l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a organisé une séance d’échange avec la presse pour aborder la question. Ce fut l’occasion pour le bureau de l’OMS de lever le voile sur ce problème sanitaire qui touche toutes les couches sociales, notamment les enfants. Faute de politique nationale sur les soins dentaires, le pays ne dispose pas de données sur l’hygiène bucco-dentaire. La dernière enquête remonterait à 1999. A l’époque, il était apparu que 48% des enfants sondés présentaient des tartres, tandis que 62% d’entre eux avaient des dents cariées. Il a fallu attendre le lancement du projet « Amélioration de la santé bucco-dentaire des élèves » dans trois villes à Anjouan, entre 2022 et 2023 pour avoir une idée de l’ampleur des conséquences engendrées par la négligence des soins dentaires. Avec l’appui du bureau-pays de l’Organisation mondiale de la santé, l’ONG Action pour le développement durable et l’environnement (Adde), a organisé avec la direction régionale de la santé des consultations gratuites sur 4.500 élèves dans les localités de Koni Ngani et Koni Djodjo. Et les résultats sont sans appel : 125 parmi eux étaient atteints de maladies bucco-dentaires.

Sources de maladies chroniques

Selon le représentant résident de l’OMS aux Comores, Abdoulaye Diarra, cette enquête a également révélé que 68% des 153 enfants qui avaient bénéficié d’une échographie Doppler représentaient des pathologies cardiaques. Ils ont tous reçu un suivi de l’OMS. Il n’est un secret pour personne que les accidents cardiovasculaires peuvent en partie être liés à un manque d’hygiène bucco-dentaire. C’est ainsi que le personnel médical déployé dans cette commune de Koni avait profité pour sensibiliser les parents quant aux maladies chroniques qui pouvaient être favorisées par une mauvaise santé bucco-dentaire. Pendant la première phase du projet, focalisé sur Mutsamudu, près de 1.900 écoliers âgés entre 5 et 12 ans ont reçu des kits sanitaires en plus des consultations. « Nous étions tous interpellés en découvrant ces statistiques. Mais cette expérience va servir de base pour accompagner le pays dans la mise en place d’une politique nationale sur la santé bucco-dentaire, qui comme partout en Afrique est victime d’une négligence », dixit Abdoulaye Diarra, qui par ailleurs occupe temporairement le poste de coordonnateur du système des Nations Unies. Pendant les consultations dont les résultats ont été présentés mercredi à la presse, des médecins ont révélé que de nombreux enfants de bas âge avaient plusieurs dents cariées.

Ces résultats ne sont que dans trois villes anjouanaises. Quid des autres îles de l’Union des Comores ? En plus de l’insuffisance de spécialistes en la matière, le manque de moyens constitue un frein pour de nombreuses familles qui peinent à assurer une consultation régulière. Même les adultes se rendent chez les dentistes seulement quand ils commencent à ressentir des douleurs intenses.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes