Tandis que les représentants des Forces vives doivent rencontrer la ministre, cet après-midi, un communiqué a été envoyé à la rédaction avec la signature d’une faction issue du même mouvement. Daté de ce jeudi, le texte est d’ailleurs écrit à la première personne du pluriel. « Nous, les forces vives de Mayotte, exprimons notre profonde déception et regret face à l’insuffisance des réponses apportées par le gouvernement à la crise de sécurité et d’immigration qui afflige notreîle », est-il écrit, dénonçant des effets d’annonce du gouvernement avec l’interdiction de vente de machettes et l’euthanasie de chiens dangereux. Sur la sécurité, ces Forces vives évoquent des attaques qui persistent sur les routes et des violences urbaines qui perdurent dans les grandes communes. Concernant le stade de Cavani, l’inquiétude demeure avec « les migrants qui restent à proximité, rendant la vie difficile aux habitants de cette localité. Chaque jour, un nombre inarrêtable de migrants débarquent sur les côtes mahoraises ». Pareil pour les promesses de fin du droit du sol à Mayotte et du titre de séjour territorialisé, les doutes de Sacha Houlié, le président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, sur l’utilité de modifier le droit du sol ne sont pas passés inaperçus. « Les forces vives regrettent de constater que les préoccupations de Mayotte sont enlisées dans des débats dogmatiques nationaux, alors même que la population est confrontée à un péril immédiat », font-elles remarquer.
Annonçant une assemblée générale à la fin du mois de ramadan, les rédacteurs du texte « tiennent à rappeler que, face à des actions gouvernementales insatisfaisantes, [les Forces vives] seront contraintes de reprendre les blocages, cette fois de façon plus intense, jusqu’à ce que des solutions durables soient mises en œuvre ». Contactés, Safina Soula et Abdou Badirou, deux des porte-paroles du mouvement, confirment ne pas avoir eu connaissance de ce communiqué.
Ce mercredi, la distribution d’eau potable a été grandement perturbée sur le réseau mahorais à cause « d’une casse sur l’adduction principale du Sud dont les travaux de réparation ont débuté ce [mercredi] matin », a indiqué la Société mahoraise des eaux (SMAE). Les villages du sud faisant partie du secteur 3 ont eu une fermeture anticipée à midi. Cela concernait Malamani, Mgnambani, Tsimkoura, Choungui, Bouéni et Moinatrindi Haut. Dans le secteur 2, c’était l’inverse avec une ouverture retardée à 18h, à savoir Bandrélé, Musicale Plage, Miréréni (Chirongui), Chirongui village, M’zouazia, Moinatrindi Bas et Kani-Bé. Dans le premier secteur, la SMAE annonçait que « des perturbations sur la distribution d’eau potable [étaient] possibles ».
Les footballeuses de la section sportive du collège Ali Hadi de Chiconi ont remporté le titre de championnes académiques de futsal féminin. Onze d’entre elles vont ainsi se rendre dans l’Hexagone pour les championnats de France de futsal UNSS (Union nationale du sport scolaire).
La Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) annonçait la semaine dernière la fermeture définitive de son adresse mail dédiée à la réception des courriels des usagers, pfs.cssm@css-mayotte.fr, à compter du lundi 1er avril. Désormais, pour contacter la CSSM, il faut passer par les messageries en ligne disponibles sur les sites internet et applications mobiles dédiés. Cela concerne aussi bien les échanges et la transmission de documents. Pour l’assurance maladie, il faut passer par le site ameli.fr depuis son compte personnel ; pour la branche Famille, il faut passer par le site caf.fr ; pour la branche Recouvrement, par le site urssaf.fr ; pour la branche Retraite, un formulaire de contact sera disponible prochainement sur le site internet de la CSSM, et enfin, pour la sécurité sociale agricole (MSA), il faut passer par le site mayotte.msa.fr. Pour les autres demandes ne relevant pas directement des branches citées précédemment, un autre formulaire de contact sera disponible sur le site internet de la CSSM prochainement. Les usagers sont invités à créer leurs comptes en ligne pour faciliter les échanges avec la CSSM. Pour celles et ceux qui rencontrent des difficultés avec la création ou la gestion de leur compte, un accueil sans rendez-vous est disponible à la CSSM. Les usagers qui n’ont pas accès aux messageries sécurisées peuvent prendre rendez-vous à la CSSM. La fermeture de cette adresse mail a pour but d’optimiser le traitement des dossiers, de faciliter les échanges, de garantir la sécurisation des données et de sensibiliser aux services en ligne.
Les 27, 28 et 29 mars, le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Tsingoni a participé au congrès de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (UNCCAS) pour l’année 2024. Pour cela, l’équipe du CCAS de Tsingoni s’est rendue dans l’Hexagone, au Carré des Docks du Havre (Seine-Maritime). Cette 93ème édition du congrès portait sur la thématique des maires et leurs CCAS face aux crises sociale, climatique, économique et démocratique.
Le Lascap Bar, à M’bouini, dans la commune de Kani-Kéli, organise une journée jeux de société à destination de tous les âges samedi. Plusieurs jeux de plateau, de cartes, de stratégie et d’adresse seront disponibles. Des musiciens seront présents pour assurer une ambiance musicale live.
Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, et le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, arrivent ensemble à l’hémicycle Bamana du conseil départemental, ce mercredi, en début d’après-midi.
Deux réunions de travail sur le thème législatif ont eu lieu, ce mercredi, pour le premier jour de la visite de Marie Guévenoux. La ministre déléguée aux Outremer a présenté « les axes de travail » des deux lois, constitutionnel et de programme, sans toutefois convaincre les élus mahorais, qui en attendaient plus.
Les élus de l’opposition, ici au premier plan, ont fait front commun avec ceux de la majorité pour avoir des réponses de l’État au sujet du territoire mahorais.
Ambiance détendue avant la réunion entre le vice-président du Département Daoud Saindou Malidé et les conseillers départementaux, Nadjayedine Sidi et Abdoul Kamardine.
« L’objectif de ces réunions est de présenter les axes de travail du gouvernement sur les projets de loi et de recueillir l’avis des élus », a fait remarquer la ministre déléguée aux ministres des Outremer, Marie Guévenoux, à la sortie de l’entretien avec une bonne partie des conseillers départementaux, en début d’après-midi. Comme le matin avec les députés Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine, il y était question des deux volets législatifs. Le premier concerne le projet de loi constitutionnel « radical », selon la ministre, puisqu’il s’agit de l’abrogation du droit du sol. « Il s’agit de faire en sorte que plus aucun enfant de parents étrangers, parce qu’il est né à Mayotte et qu’il a vécu cinq ans ici sans discontinuer, puisse acquérir la nationalité française », souhaite-elle. Alors que les effets de la dérogation de 2018 (à Mayotte, un enfant d’ascendance étrangère peut acquérir la nationalité française quand l’un de ses parents est en situation régulière dans les trois mois avant la naissance) n’ont jamais été démontrés, mais le gouvernement veut aller plus loin, quitte à rentrer dans un combat législatif compliqué.
Pire, le destin de la suppression du droit du sol est lié à une des revendications principales des Forces vives, la fin du séjour territorialisé qui bloque le départ d’étrangers en situation régulière dans d’autres départements français. L’intérêt du gouvernement reste donc de mettre fin au titre de séjour territorialisé…à condition que beaucoup moins d’étrangers puissent y prétendre. « 85% des titres de séjours sur le territoire sont donnés dans le cadre du regroupement familial », rappelle la ministre, qui n’a accordé à la presse que deux questions à la sortie de cette séquence.
Une copie à la dernière minute
Sur le deuxième sujet, la loi-programme, les élus départementaux n’ont pas eu davantage de certitudes. Au contraire, « pour l’instant, nous n’avons pas les propositions concrètes, on a les axes de travail. On attend les contributions ligne par ligne », regrette Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte. Il dit retrouver dans les quatre axes (immigration, sécurité, développement économique et évolution institutionnelle), ce qui primait en septembre. En tout cas en partie, puisque la convergence sociale et la question des transferts des compétences vers les collectivités locales ne sont pas dans « les axes de travail » retenus, même si elles pourront toujours être abordées. Outre le fond, c’est le calendrier qui suscite des interrogations. La date du 22 mai a été retenue pour une présentation du projet de loi en conseil des ministres. « À quel moment on aura le document ? Comment on pourra mener une concertation avec tous les acteurs ? », s’interroge le chef du Département, qui confirme « ne pas avoir l’assurance » de pouvoir rencontrer la ministre d’ici un mois, date d’envoi du texte.
Soula Saïd Souffou, conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, partage les mêmes craintes. « La date annoncée du 22 mai semble tendue, de l’aveu même de la ministre », raconte celui qui siège dans l’opposition départementale. Il estime d’ailleurs qu’avec les promesses faites, il ne peut plus y avoir de retour en arrière. « Ils vont attendre, comme d’habitude, cinq jours avant pour nous demander de nous prononcer dans l’urgence. C’est qu’ils se foutent pas mal de notre avis », estime le Sadois. Comme Salime M’déré, le vice-président du conseil départemental, il trouve que cette visite a des airs de « redites ». « Je n’ai rien trouvé de nouveau là-dedans », continue l’élu d’opposition.
La peur des barrages
« Je l’ai exposé clairement à la ministre. Il y a toujours un risque de blocage sur le territoire, comme nous avons vécu il y a quelques jours », dit craindre Ben Issa Ousseni. S’il se dit favorable autant à la suppression du droit du sol que celle du titre de séjour territorialisé, conditionner les deux présente un gros risque en cas d’échec. « Comme les deux mesures sont liées, il y a un point d’inquiétude », confirme-t-il. À Paris, la majorité se déchire déjà sur le sujet. Sacha Houlié par exemple, le député Renaissance et président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale récemment venu à Mayotte, faisait part de son scepticisme lors de sa visite. La dernière loi Immigration et Intégration avait révélé les mêmes fractures, mais là, pas de commission mixte paritaire pour sauver la modification du droit du sol. Si les 3/5èmes du Congrès ne sont pas favorables, celle-ci sautera.
Pareil sur la situation sécuritaire, l’accalmie actuelle due au ramadan se prolongera-t-elle avec l’opération Wuambushu 2 (qui pourrait changer de nom ce jeudi) ? L’approche des Jeux olympiques en juillet, qui arrive toutefois au moment des vacances scolaires (période réputée plus calme), pourrait faire perdre des forces de l’ordre supplémentaires. « On ne veut pas qu’il y ait une suspension de l’opération à Mayotte parce qu’il y a les Jeux, même si on comprend la nécessité de mobiliser les forces de l’ordre », indique Ben Issa Ousseni, avant d’appeler à un engagement « au-delà de l’été ».
Migrants de Cavani : « instruire chacune des situations »
Le préfet de Mayotte montre à la ministre les photos du camp avant son démantèlement.
« Il va falloir qu’on instruise chacune des situations […]. On ne peut pas déloger quelqu’un sans lui assurer un logement », fait remarquer la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, en déplacement à Mayotte, Ce mercredi après-midi, dans les tribunes du stade de Cavani, elle réagissait face à l’ancien emplacement du camp démantelé, alors que 200 personnes, qui n’étaient pas inscrites sur les listes de recensement de la préfecture, nous indique le préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, dorment encore à ses abords. « Avec cette pression du logement qu’on a en ce moment sur l’île, c’est effectivement très compliqué. Il va falloir qu’on fasse preuve d’une forme d’agilité au niveau créativité », reprend la ministre. Marie Guévenoux envisage même une certaine forme de souplesse administrative. « Je laisserai la tâche au ministre du Logement pour voir de quelle façon avancer », poursuit-elle. « Si ces personnes ont besoin d’être relogées, on fera en sorte de pouvoir les reloger. »
Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outremer, aux côtés du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, sur le site de la retenue collinaire de Combani, le mercredi 3 avril.
Dans un contexte de crise structurelle de la distribution de l’eau à Mayotte, la ministre chargée des Outre-mer annonce une enveloppe de 75 millions d’euros pour réparer les fuites sur le réseau d’eau et accélérer les travaux de la future usine de dessalement d’Ironi Bé prévue en 2025. Celle-ci, avec ses 10.000 m3 par jour dans un premier temps, doit permettre de mettre un terme (au moins provisoirement et sans nouvelle sècheresse) aux tours d’eau.
Le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit, ce jeudi, pour dresser un bilan des actions et des finances de 2023, ainsi que présenter la nouvelle convention de la structure qui doit répondre aux revendications du personnel qui a fait grève d’octobre à décembre.
Ce jeudi, le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit pour faire le bilan d’une année 2023 marquée par une grève de plus de deux mois. Parmi les revendications des grévistes à l’époque, la clarification du fonctionnement des instances de la structure, à laquelle doit répondre une convention validée par le conseil départemental samedi dernier et qui est présentée ce jeudi au Comex.
Madi Velou est président délégué de la MDPH depuis septembre 2021.
Le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit ce jeudi à 9h, dans ses locaux de Mamoudzou. La structure étant un groupement d’intérêt public (GIP), le comité est normalement présidé par le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et réunira différentes instances, comme l’Agence régionale de santé (ARS), la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) ou encore des associations. Une réunion « classique » pour Madi Velou, qui en est le président délégué : « On va parler du bilan financier et de l’activité en 2023, qui est très positive pour nous, des différents projets qui ont été menés, comme les antennes et permanences dans les maisons France-Service, la modernisation des outils informatiques, le financement de nouveaux bus, etc. »
Sauf que le contexte dans lequel se tient cette réunion est tout sauf classique. D’octobre à décembre 2023, une partie du personnel de la MDPH est entré en grève, notamment pour protester contre le non-renouvellement du contrat de la directrice d’alors, très appréciée au sein des équipes, le manque d’effectif, mais également le manque de clarté du fonctionnement de la présidence déléguée. Si un protocole de sortie de conflit a été signé entre Ben Issa Ousseni et l’intersyndicale en décembre, la crise n’est pas encore résorbée et va être amenée sur la table ce jeudi, d’après Mikdar M’dallah-Mari, président d’honneur d’Handicapable, qui représente son association lors de ce comité exécutif. « On veut une solution pour sortir de la crise et avancer », insiste-t-il.
Une nouvelle direction en mai
Madi Velou revient sur le protocole de fin de conflit : pour lui, il faut laisser le temps aux actions de se mettre en place. Il insiste en effet sur le fait que le mouvement social qui a traversé l’île a retardé le travail sur la mise en œuvre de ce protocole. « On ne peut pas faire un bilan tout de suite », rétorque-t-il. Parmi les revendications présentes dans ce protocole, la mise à jour de la convention de la MDPH, en y explicitant le fonctionnement du GIP, des instances et la place du président délégué. Sur ce point, une convention actualisée a été travaillée par une avocate parisienne et soumise au conseil départemental, ce samedi 30 mars, qui l’a validé, ainsi que la préfecture, l’ARS, le rectorat et la CSSM. « Ce jeudi, c’est la continuité. Le Comex va entériner cette décision du conseil départemental, actant un certain nombre de revendications des grévistes », précise le vice-président du Département de Mayotte en charge du social.
Plusieurs départs de personnel avaient été annoncés en raison de la situation de la MDPH. De son côté, Madi Velou assure qu’il s’agissait de mise à disposition qui seront remplacées par d’autres fonctionnaires et que certains ont demandé à revenir. Il affirme aussi que plusieurs recrutements ont été effectués pendant et depuis la grève, pour répondre aux revendications, notamment celui d’une directrice adjointe début décembre, et d’une personne au poste de direction vendredi dernier et qui devrait prendre ses fonctions avant le début du mois de mai. Une référente partenaire, un infirmier, un médecin et du personnel d’accueil ont également été engagés.
« Il faut que les salariés qui sont déjà là et qui connaissent déjà le métier restent, au lieu d’embaucher de nouvelles personnes qui vont devoir être formées. Sinon, tout cela va avoir un impact sur l’accompagnement des personnes handicapées », indique de son côté Mikdar M’dallah-Mari.
Avec un ton marrant, et sans trop détailler, un religieux comorien a cité un verset du coran, le livre sacré des musulmans, pour justifier ce qu’il avançait. Mais ce discours passe mal, notamment chez la communauté des prédicateurs, dont certains dénoncent une interprétation dangereuse et erronée.
En cette période de ramadan, après le « Ansr », la troisième sur les cinq prières qu’accomplissent quotidiennement les musulmans, les fidèles comoriens se retrouvent dans les mosquées pour suivre une traduction du coran, le livre sacré de l’islam, religion officielle des Comores. Dans la capitale de l’Union, Moroni, il y a un prédicateur qui fait beaucoup parler de lui ces derniers jours pour des propos qu’il a tenus, qualifiés de « misogynes ». Dimanche, alors qu’il est entouré des fidèles, le prédicateur Omar Said Cheikh Dahalani a ouvertement incité les hommes à frapper leurs épouses. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on l’entend affirmer sans gêne que lever la main sur les conjointes jusqu’à les blesser est une façon d’asseoir l’autorité de l’époux, évoquant un verset du coran, sans pour autant le détailler. C’est aussi une preuve d’amour, ajoutait-il, tout en se marrant. Les hommes qui étaient présents à la mosquée ce jour-là, eux, en rigolaient. Comme si le discours du prédicateur, habitué aux slogans provocateurs et comiques, n’avait rien d’anormal.
« Violence conjugale »
Dans la foulée, le message est passé presque inaperçu, en dépit de son caractère « violent ». Toutefois, quelques heures plus tard, des voix ont commencé à s’élever pour dénoncer cet appel à la « violence conjugale ». « Accepter de telles paroles revient à les cautionner. Il est impératif de cesser de plaisanter sur des comportements qui ne devraient pas être tolérés. Une interprétation erronée des faits pourrait compromettre l’avenir de nos enfants, en particulier les filles. Il s’agit en réalité d’une incitation à la violence conjugale », a fustigé dans un commentaire, un internaute répondant au nom d’Abdoul Anziz. Beaucoup de militantes ont également réagi. La chanteuse Ahmed Hassane Royidat, a aussi exprimé son indignation. « Les femmes sont fatiguées je vous le dis. Priorisez le dialogue, car la violence tout le monde peut en faire usage. Il faut savoir que les femmes d’aujourd’hui ne sont plus celles d’antan, lesquelles subissaient au nom d’un un soi-disant honneur de la famille », a écrit la jeune femme sur son mur Facebook, tout en rappelant que le prophète Muhammad, la référence pour toute la communauté musulmane, n’a jamais levé la main sur aucune de ses épouses.
Des propos que partage un prédicateur de Moroni qui dénonce une interprétation dangereuse de son collègue. « Il ne mesurait pas la portée de son discours. D’ailleurs, lui n’oserait pas frapper son épouse. Il y a des prédicateurs qui font une lecture ancienne du noble coran. Alors que dans celui-ci, la partie qui évoque ce sujet est trop détaillé. En tout cas, ce religieux ne nous représentait pas », a souligné notre interlocuteur selon qui cet appel à la violence est contraire aux lois internationales et nationales qui répriment les abus dont sont victimes les femmes.
Personnalité très respectée, aussi bien en France qu’aux Comores, le théologien, Mohamed Bajrafil, est monté lui aussi au créneau. Répondant à des questions qui lui ont été posées par certains médias, l’ancien imam franco-comorien a partagé son point de vue sur ce verset coranique, dont il est question. « Dans le coran, contrairement à l’animal, Dieu fait appel à la raison de l’homme dans tout ce qu’il lui dit de faire, afin qu’il comprenne d’abord. Cet aspect échappe à beaucoup de gens, qui oublie que si Dieu voulait un robot qui ne réfléchit pas sur son message, il se serait adressé à l’animal ou aux anges, dont la nature est de ne pas chercher à questionner les ordres du créateur », a d’abord relevé l’homme âgé de 46 ans, dont quatorze passés dans les prêches à la mosquée d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Contextualiser le coran
Le spécialiste du droit musulman, connu des plateaux télé français, où il débattait avec l’extrême droite, insiste sur l’importance de contextualiser le coran, qui interagit avec les contemporains de sa révélation, tout en tenant compte des réalités de ceux-ci. « Le prophète Muhammad n’a jamais frappé personne, sauf pendant les batailles, encore moins ses épouses. Il avait fermement interdit à ses compagnons de le faire », a martelé, Mohamed Bajrafil ajoutant que beaucoup de savants religieux ont affirmé qu’il est interdit de lever la main sur sa femme quand bien même, celle-ci désobéit aux ordres de son conjoint. « L’humain ne peut être honni, déshonoré, ou traité comme un moins que rien, qu’il soit grand ou petit, blanc ou noir, pour quelques raisons que ce soit, à part s’il se comporte ainsi à l’endroit d’un de ses semblables », a enchaîné l’ambassadeur comorien auprès de l’Unesco. Une façon de balayer l’argument avancé par le prédicateur selon qui violenter la femme serait une preuve de supériorité de l’homme au sein du foyer.
À propos du verset 34 de la Sūrat 4, où il est fait mention d’une autorisation de « frapper » la femme, le théologien rappelle ceci. « Dans une société patriarcale, comme fut celle des Mecquois, il a été concédé au mâle un peu de pouvoir symbolique sur sa femme. Mais nombre d’exégètes musulmans étaient clairs qu’il ne fallait pas faire mal. Si jamais cela arrivait, la femme pouvait porter plainte ou demander le divorce. D’autres vont plus loin concluant que dès lors que porter une marque sur la peau de l’épouse est un déshonneur, alors frapper est interdit. » Pour le moment, malgré la polémique, le Muftora (plus grande autorité religieuse du pays) comorien n’a pas réagi.
Depuis la fin du démantèlement du camp du stade de Cavani, environ 200 personnes, selon la préfecture, demeurent aux abords du stade.
« Ça c’est la vision d’aujourd’hui et ça c’est celle du 15 janvier », montre en photo le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville à la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, en déplacement pour la troisième fois sur le territoire, ce mercredi 3 avril. Sur la première, figure celle d’un stade vidé de son camp, sur la seconde, les 108 habitats précaires démantelés depuis par ses propres habitants, en échange, normalement, d’un logement. Une situation que peut contempler la ministre directement depuis les tribunes du stade. Les bâches étendues par les commerçants du marché de Cavani camouflent au loin les « 200 personnes » du stade restées dehors, en attente de solution, qui ne feraient pas partie de la liste de la préfecture réalisée en début d’opération de démantèlement, nous indique le sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron.
« On continue à faire des propositions de relogement régulièrement », informe le préfet, aux côtés des représentants des associations Coallia et Mlezi Maore, et du premier adjoint au maire, Dhinouraine Mcolo Mainty. « On a déplacé le problème. Aujourd’hui les personnes sont partout dans les rues », insiste l’adjoint. « Je pense que si ça dure encore plus longtemps, la cohabitation va être difficile. »
1 de 4
La ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, et le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, consultent des photographies prises de l’ancien camp de Cavani fini d’être démantelé le 22 mars.
Les 108 habitats précaires ont été détruits par les habitants eux-mêmes depuis le début de l’évacuation jeudi 25 janvier. Les plus de 700 personnes, voire « un millier » de résidents, ont été recensées et devraient être relogées dans des habitats d’urgence.
La représentante de l’Etat était accueillie sur les tribunes du stade, ce mercredi 3 avril, par le premier adjoint au maire, Dhinouraine Mcolo Mainty.
La ministre a souligné un contexte « tendu » concernant les logements à Mayotte.
« Il va falloir qu’on instruise chacune des situations […] On ne peut pas déloger quelqu’un sans lui assurer un logement », répond la ministre. « Avec cette pression du logement qu’on a en ce moment sur l’île, c’est effectivement très compliqué. Il va falloir qu’on fasse preuve d’une forme d’agilité au niveau créativité. » Marie Guévenoux envisage même une certaine forme de souplesse administrative. « Je laisserai la tâche au ministre du logement (Guillaume Kasbarian, N.D.L.R.) pour voir de quelle façon avancer », conclut-elle. « Si ces personnes ont besoin d’être relogées, on fera en sorte de pouvoir les reloger. »
Le roman « Dans les limbes des nuits guigoziennes », écrit par Saïd Ahmed « Sast », vient de paraître aux éditions Le Lys Bleu. L’auteur, qui fut un temps président de l’Alliance française à Moroni, dans l’Union des Comores, y raconte un mois de ramadan rythmé par le voyage interne de la narratrice, de retour à Moroni pour des vacances après sept ans d’absence. On y suit la révolte intime de l’héroïne contre le régime dictatorial, avec, comme point d’orgue, un hommage à tous les combattants de l’indépendance, de la liberté et de la défense des droits de l’Homme aux Comores. L’auteur multiplie tout au long du récit les références à l’histoire récente et à la littérature. Malgré le portrait dressé d’une société gangréné par la dictature, la corruption, la brutalité du pouvoir et l’injustice, ce roman, à travers le cheminement intérieur de l’héroïne, est une ode à l’espoir et à la liberté, qui prend tout son sens au moment où la fête de l’Aïd est célébrée. « Dans les limbes des nuits guigoziennes » est prochainement disponible en librairie, mais en attendant, il est possible de le commander sur le site de la maison d’édition : Bientôt en librairie, mais pour l’instant disponible sur le site de la maison d’édition : www.lysbleueditions.com/produit/dans-les-limbes-des-nuits-guigoziennes/.
Voulant les remercier de leur engagement pendant la crise de l’eau, Ambdilwahedou a reçu les associations participantes au dispositif des parents-relais. Alors qu’ils veillent d’habitude sur les élèves qui prennent le chemin des écoles ou des établissements scolaires de Mamoudzou, ces bénévoles ont participé à la distribution des bouteilles d’eau aux plus fragiles, puis à tous les habitants quand celle-ci s’est généralisé. En les recevant dans la salle du conseil municipal, mardi matin, le maire de Mamoudzou « a tenu à remercier et féliciter ces hommes et femmes mobilisés bénévolement au service de leurs concitoyens. Bravo pour leur engagement ! »
L’association R2D2 Mayotte organise une matinée de collecte de petits électroménagers en collaboration avec le club de basketball Fuz’Ellipse, ce samedi 6 avril, de 9h à 11h. Le public est invité à venir déposer son petit électroménager défectueux ou devenu inutile (machines à café, micro-ondes, mixeurs, etc.) afin de lui donner une deuxième vie. Le rendez-vous est donné à la Maison de quartier de Basket, à Cavani, dans la commune de Mamoudzou. Ce sera également l’occasion pour l’association de sensibiliser le public aux déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E), notamment à travers des jeux.
Le concours Voix des Outremers par l’association les Contre-courants revient pour une septième édition. Il est ouvert à tous les amateurs de musique et de chant, de tout style, qui souhaitent apprendre gratuitement à travailler et perfectionner leur voix auprès d’une équipe ainsi composée : professeur de chant, pianiste et chanteurs de renom sous la direction artistique de Fabrice di Falco. Cette aventure qui réunit les trois océans se déroule en plusieurs étapes : des cours avec des coachs sur le territoire, une finale territoriale devant un jury d’experts, puis l’entrée à une académie de formation à Paris entièrement prise en charge. Elle aboutira sur une grande finale à l’Opéra de Paris en janvier 2025.
Les inscriptions sont à réaliser en ligne via ce formulaire jusqu’au 15 avril et à agrémenter d’une vidéo. L’annonce des sélections se fera par mail le 15 mai. La préparation et les finales territoriales se dérouleront entre le 1er juin et le 15 décembre.
L’art et la culture se sont donnés rendez-vous au collège Musakua de Ouangani. En effet, le vendredi 29 mars, au micro-musée du collège, s’est tenu le vernissage de l’exposition « Histoires Mahoraises », issue de tirages en cyanotype (méthode d’impression photographique caractérisée par un bleu particulier), réalisés avec douze classes de sixième et deux classes du lycée de Coconi. Ce travail a été encadré par deux artistes réunionnais en résidence, Laurent Callot et Charlotte Boiron.
Un autre projet culturel est en cours, intitulé « Construisons l’avenir ». Cinq classes de quatrième encadrées par l’artiste réunionnais Zemar sont en train de réaliser plusieurs fresques murales dans l’enceinte du collège. La finalisation de ces fresques aura lieu le 4 avril, dans l’établissement de Ouangani.
Jeudi dernier, le maire de Dembéni, Moudjibou Saidi, a pris un arrêté municipal interdisant la pratique du mouringué, que ce soit en extérieur ou dans tous lieux de la commune. Cette décision, qui était également en vigueur l’année précédente dans la commune du centre, a été prise en raison de l’absence d’encadrement de ces combats de boxe traditionnelle par des clubs sportifs officiels. « Cette activité, menée en dehors de tout cadre réglementaire, présente des risques pour les participants et les spectateurs », estime la municipalité dans une publication sur sa page Facebook. La mairie prie la population de bien vouloir respecter cette mesure, afin de préserver la sécurité et le bien-être de la communauté.
La commune de M’tsamboro lance, à partir du 10 avril, une opération de distribution de brasseurs d’air à un euro pour ses habitants. Afin d’en bénéficier, une facture de moins de trois mois et une pièce d’identité sont nécessaires. Trois sites sont prévus pour l’inscription : au Centre communal d’action sociale (CCAS) de Hamjago pour les publics du centre social et du CCAS de Hamjago, et dans le hall de la Maison France Service du village pour les habitants non publics du CCAS ; la salle de réunion de la mairie de M’tsamboro pour les habitants du village de M’tsamboro ; la bibliothèque de M’tsahara pour les habitants du village. Il sera possible de se rendre sur ces différents sites pour inscription à partir du 4 avril, entre 7h30 et 14h. Cinq brasseurs d’air seront octroyés par foyer au maximum. Pour plus d’information, il est possible de contacter le 06 39 68 31 17.
Les inscriptions scolaires commencent sous peu pour la ville de Chirongui. La mairie a ainsi publié un avis destiné aux parents d’élèves nés en 2020 et après, pour la rentrée scolaire 2024/2025. Les inscriptions se feront du lundi 8 avril au mardi 14 mai, du lundi au jeudi de 7h30 à midi et de 13h à 16h au service scolaire de la mairie. Pour d’avantage d’informations, il est possible de contacter le 02 69 62 18 03.
Entre Wuambushu 2 et la crise de l’eau, Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outremer, rencontrera les élus pour préparer les futures lois concernant Mayotte.
Présente sur le département mahorais, ces mercredi et jeudi, Marie Guévenoux a prévu du temps avec les élus pour dessiner les contours de la future loi d’urgence pour Mayotte et la loi-programme qui suivra. A deux semaines du second volet de l’opération Wuambushu (qui portera un autre nom), la ministre déléguée aux Outremer rencontrera également les forces de l’ordre en plein préparatifs. Celle-ci a pris le temps d’évoquer ces sujets dans un entretien accordé à Flash Infos.