L'Établissement public foncier et d'aménagement de Mayotte (Epfam) rétrocède les terrains à des agriculteurs afin d’y développer des projets agricoles. En novembre dernier, l’établissement public avait ainsi lancé un appel à projets agricoles pour ce terrain situé à Tsoundzou 1, dans la commune de Mamoudzou. Photo d’archive.
Les transactions liées au foncier agricole respectent encore trop peu le cadre juridique imposé. Ces ventes informelles peuvent mettre en difficultés à la fois le propriétaire et l’acquéreur, ainsi que l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte), qui a pour mission de s’assurer que les terrains agricoles restent voués à l’agriculture. Pour remédier à ce problème, l’organisme a lancé une campagne de sensibilisation, ce lundi.
David Vancauteren est directeur stratégie agricole à l’Epfam.
Afin de protéger le foncier agricole, l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) a lancé ce lundi une campagne de sensibilisation. Dans une vidéo d’une minute, les démarches pour acquérir légalement un terrain agricole sont expliquées. Il faut tout d’abord que le vendeur ait un titre de propriété enregistré à la Conservation de la Propriété Immobilière (CPI). L’acheteur, lui, doit avoir un projet agricole, et ne peut pas se servir de ce terrain pour un autre usage. Le recours à un notaire est obligatoire pour sécuriser la vente, dont le paiement doit se faire en sa présence à la signature de l’acte de vente.
A Mayotte, de nombreuses ventes se font sans respecter ces règles, ce qui induit qu’elles n’ont pas de valeur juridique. L’Epfam ayant un droit de préemption (voir encadré) sur le foncier agricole et naturel, afin de préserver leurs usages, il y a alors un risque de lui voir revenir la propriété et de ne pas pouvoir disposer du terrain en question. « On n’est pas là pour sanctionner, mais il faut vraiment que les gens avec des projets d’acquisition fassent très attention à respecter la procédure. Sinon, ils peuvent se retrouver en difficulté et ne pas pouvoir retrouver l’argent qu’ils ont versé au propriétaire », alerte David Vancauteren, directeur stratégie agricole à l’Epfam.
Des ventes jusqu’à 60 euros du mètre-carré
Cela peut aussi mettre la structure en difficulté, car il peut il y avoir des revendications de propriété sur un terrain acquis par elle, mais qui a été vendu une première fois hors du cadre juridique. « Notre mission est de préserver le terrain agricole, de s’assurer que les terrains destinés à l’agriculture ne servent pas à la construction de logement et éviter la spéculation financière », insiste le directeur stratégie agricole, justifiant ainsi la préemption, autrement dit la « priorité », qu’a l’établissement public sur les ventes de terrains agricoles. Ce droit de préemption, peu connu du public, sera d’ailleurs l’objet d’une deuxième phase de cette campagne de sensibilisation, à partir du 15 avril.
A travers sa mission, l’Epfam s’assure aussi que les terrains agricoles, dont la disponibilité se fait rare sur le territoire, soient vendus au prix du marché, et non aux prix exorbitants généralement constatés lors des ventes informelles. « Les terrains peuvent se vendre à 40 euros, voire 60 euros du mètre carré, alors qu’à La Réunion, pour du foncier agricole, on est à un euro, et en métropole, à 60 centimes », décrit le directeur, précisant que lorsque l’Epfam use de son droit de préemption avec une révision de prix, ce dernier se situe entre trois et dix euros pour un mètre-carré. Le propriétaire doit alors accepter ce nouveau prix, ou abandonner la vente, ou porter le litige devant la justice.
Une des problématiques est que 60 euros du mètre carré, cela reste moins cher que les 200 généralement demandés pour du foncier constructible. Ces achats informels sont donc de bonnes affaires pour celles et ceux qui souhaitent devenir propriétaire d’un terrain pour y construire un logement. Mais le foncier agricole doit rester agricole.
Il s’agit de la première campagne de sensibilisation sur ce sujet. Si elle prend actuellement la forme d’une opération en ligne, l’Epfam a conscience qu’il faudra également organiser des discussions directes et des réunions publiques avec la population.
Qu’est-ce que le droit de préemption agricole ?
Le droit de préemption que possède l’Epfam sur le foncier agricole et naturel consiste en une priorité à l’acquisition de ce type de terrains. Ce droit a pour but que le foncier agricole et le foncier naturel ne soient pas détournés de leur fonction après une vente, comme pour construire du logement par exemple. Cela permet aussi de limiter les prix du foncier. L’Epfam rétrocède ensuite ces terrains à des agriculteurs pour s’assurer qu’une activité agricole y soit développée. Les seules exceptions concernant cette priorité sont lorsque le terrain est donné ou vendu au sein de la famille jusqu’au 6e degré, ou lorsque le terrain est vendu à un agriculteur qui en est déjà locataire.
En dépit des 8,1 millions d’euros débloqués par l’État pour l’achat de cinq groupes et de pièces de révision, au moins de novembre dernier, la société nationale de l’électricité des Comores n’a pas été en mesure de fournir du courant. Certains foyers ont dû jeter leurs stocks de produits carnés. Le soir, une partie de la population doit rompre le jeûne du ramadan dans le noir.
A partir de ce mardi 9 avril, les fidèles de l’Union des Comores, sauront s’ils vont jeûner trente ou vingt-neuf jours. A l’instar de musulmans de la région de l’océan Indien, y compris ceux de Mayotte, les Comoriens sont en attente de l’apparition du croissant lunaire, marquant la fin officielle du Ramadan. Mais si l’ensemble de la population regrettera ce mois de fraternité et de dévotion, elle ne peut pas non plus oublier les délestages qui ont marqué toute cette période. Il n’est un secret pour personne que le pays est souvent confronté à des coupures intempestives d’électricité qui s’étalent sur plusieurs mois de l’année. Toutefois, dans le passé, les autorités se donnaient tous les moyens pour fournir régulièrement durant le mois de ramadan du courant. Cette année, tout comme l’an dernier, les Comoriens dans leur ensemble rompaient le jeûne dans le noir, excepté certaines régions. Pourtant, par prévention, l’État avait déboursé au mois de novembre dernier, la bagatelle de 8,1 millions d’euros. Cet argent, soit donc quatre milliards de francs comoriens devait servir à acheter cinq groupes électrogènes, dont deux neufs ainsi que des pièces de rechange. A l’époque, sûr de lui, l’actuel ministre de l’Énergie, Hamada Moussa Aby, jurait que ce serait la dernière fois que le gouvernement comorien achetait des groupes destinés à la société nationale d’électricité des Comores (Sonelec). Avec une puissance au total de 12,5 mégawatts, les moteurs allaient être répartis entre la Grande Comore et Anjouan, les îles les plus touchées par des problèmes d’approvisionnement.
Recharger les smartphones
Voilà que trois mois après leur installation, ils ne sont pas capables d’éclairer la population en ce mois de ramadan. Seule Mohéli est épargnée par les délestages, selon des confrères résidant sur place. Cependant, à Anjouan, les témoignages que nous avons recueillis traduisent la frustration. « Nous n’avons pas pu stocker nos poissons et les produits carnés. C’est triste. Alors qu’il nous arrivait de trouver le kilo de poisson à 1.250 francs (3,50 euros). Mais en raison des difficultés de conservation, nous sommes obligés d’acheter uniquement pour la consommation quotidienne au risque de voir le prix doubler le lendemain », déplore Ibrahim, qui vit dans la région de Nyumakele, au Sud-est de l’île d’Anjouan. Cet habitant relève qu’il arrive que la communauté passe des journées entières avec des bips du courant. « Même leur programme de délestage annoncé, il n’est pas respecté. Pendant la première décade, tout allait bien durant les trois premiers jours du ramadan. Cela étant, la situation s’est dégradée. Même recharger nos smartphones devient compliqué pour nous qui dépendons du réseau public », enchaîne l’Anjouanais.
A la Grande Comore, des régions vivent le même calvaire. Dans la commune de Pimba, au sud, autrefois alimentée par la centrale solaire photovoltaïque installée à Fumbuni, chef-lieu de la région, des foyers ont été contraints de jeter il y a quelques jours leurs stocks de poissons. « Certes, nous sommes confrontés à des délestages récurrents mais ce mois-ci, la situation s’est empirée. Exceptées les familles qui disposent de groupes électrogènes, chez elles, tout le monde a dû vider son réfrigérateur. On a jeté nos cartons de poulets », raconte avec un air furieux, Anliat, habitante de Gnambeni, l’une des quatorze localités qui composent le Pimba.
Dans cette partie de Grande Comore, la population a passé une semaine sans électricité, selon notre source. Au Nord-ouest, les habitants ne peuvent pas compter sur un programme précis de rationnement. « Parfois, l’électricité est là, seulement du matin jusqu’à l’après-midi. Souvent, il faut attendre jusqu’au lendemain vers minuit ou 1h du matin. Il nous arrive de passer trois jours sans courant », indique Abdoulmadjid, originaire de cette région appelée Mboude. Au centre de l’île, la capitale est généralement est mieux lotie que les villes et régions environnantes. Toutefois, à Iconi, ville voisine de Moroni, des habitants dénoncent les longues coupures qui durent plus de trois jours. Quant à la région de Hambu, jadis bien approvisionnée, d’où est originaire le président, Azali Assoumani, elle n’est pas non plus épargnée. « Nous dormons et rompons le jeûne dans le noir. On se demande si les groupes récemment acquis ne seraient pas vétustes », s’interroge un citoyen. A dix jours du début du ramadan, le directeur général de la Sonelec avait prévenu qu’ils ne seraient pas en mesure d’alimenter la population durant les heures de pointe. Il y avait évoqué un problème de synchronisation avec les nouveaux moteurs.
Des experts devaient venir aux Comores début mars pour réparer. On ignore si ces spécialistes sont arrivés ou pas. En tout cas, les informations qui circulent remettent en cause l’état des groupes. Le ministre de l’Énergie avait reconnu que deux seulement étaient neufs. Seulement ces deux ?
De nouveaux examens montrent une absence de la bactérie incriminée. L'alerte est donc levée.
La Société mahoraise des eaux (SMAE) informe que les derniers contrôles sanitaires de la qualité de l’eau distribuée à Passamaïnty et Tsoundzou, de la commune de Mamoudzou, « sont conformes à la norme sur la qualité des eaux destinées à la consommation », lit-on dans un communiqué, ce lundi 8 avril. En d’autres mots, la restriction de l’eau annoncée en précaution pour cause de non-conformité bactériologique est désormais levée. Il n’est plus besoin de faire bouillir son eau avant de l’utiliser.
Dans la bande de jeunes voleurs, un homme de 25 ans donnait les ordres.
Considéré comme le meneur d’une bande de mineurs impliqués dans de multiples vols aggravés commis ces derniers mois dans le secteur des Hauts-Vallons, à Mamoudzou, un jeune homme de 25 ans a été condamné à trois ans de prison ferme, ce lundi, au tribunal correctionnel. Selon le procureur de la République, Yann Le Bris, cet individu « donnait des instructions en vue des vols et récupérait les objets volés ». Il a ainsi été reconnu coupable de « participation à une association de malfaiteurs » et de « recels de vols aggravés ». Ses complices présumés, tous mineurs, seront jugés prochainement par le tribunal pour enfant pour les vols.
Ancien juge d’instruction du tribunal de Mamoudzou, Hakim Karki a été reconnu coupable en appel de viol et condamné à dix ans de prison par la cour d’assises du Val-de-Marne, ce jeudi 4 avril. La peine est de deux ans plus lourde qu’en 2022. Populaire parce qu’il était le premier juge d’instruction de l’archipel mahorais et parce qu’il traitait l’affaire Roukia qui a éclaboussé le GIR (Groupement d’intervention régional), son étoile a pâli lors de son interpellation à La Réunion en lien avec un viol commis dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014, à Mamoudzou.
Ce soir-là, au cours d’une soirée dans un bar du centre-ville, il avait proposé à une jeune femme qu’il connaissait de la raccompagner chez elle en voiture. Selon lui, elle lui aurait « sauté dessus dans la voiture ». La relation sexuelle, « consentie » toujours d’après l’ex-magistrat, aurait continué dans son appartement. Un récit qui contraste avec celui de la jeune femme. Car l’enseignante n’a jamais changé de version et a décrit plutôt une fellation imposée dans la voiture suivie d’un viol de plusieurs heures à l’intérieur du logement. « Les déclarations de la victime ont été jugées circonstanciées, constantes et sincères tout au long de la procédure », a relevé la cour d’assises.
Selon l’AFP, lors du prononcé du verdict, celle-ci a écarté les tentatives de l’ex-juge de « décrédibiliser » la victime. Les arguments avancés « n’ont pas convaincu de leur pertinence : rien n’accrédite la folie sexuelle de la victime à son égard et aucun élément sérieux » ne vient corroborer « qu’elle puisse être l’instrument d’une quelconque manipulation à son encontre ». Dix ans après les faits, l’ex-juge retournera donc en prison.
24 heures pour créer en simultané un site web à partir d’un sujet révélé le jour J, c’est le concept du concours 24 h by Webcup qui se déroulera, pour sa onzième édition, les 4 et 5 mai prochains. L’association Webcup vise à travers cette épreuve à « soutenir les pépites du développement web ». Les finalistes de chaque région (Comores, Madagascar, Maurice, Mayotte, La Réunion et Rodrigues) s’affronteront dans une ultime épreuve. Le concours est ouvert à tous les passionnés, quels que soient le niveau d’expérience ou les connaissances dans le domaine. Cliquez ici pour vous inscrire.
Pour sa troisième édition, Univers de l’évènementiel organise tout un programme d’activités pour fêter l’Aïd, la rupture de la période de jeûne du ramadan, en milieu de semaine prochaine à Bambo-Ouest. Du matin au soir auront lieu : une finale de tournoi ramadan jeune et sénior, des animations, danses et chants culturels, activités et jeux de société d’antan, quiz sur l’histoire de Mayotte, théâtre sur les traditions mahoraises… Ou encore un concours d’éloquence en shimaoré et kiboushi.
De quoi « susciter la curiosité des visiteurs sur la culture mahoraise », indique l’organisateur, en partenariat avec les associations Ndravani, le comité d’organisation de la fête de l’Aïd du village, Madania de Bouéni, Village websit de Tsimkoura et les sociétés MayPat culture et Lao cosmétique. Restauration sur place avec l’ouverture du restaurant Bambo-beach, avec un menu 100 % local.
Alors qu’il suit de près la problématique du foncier à Mayotte, le sénateur Thani Mohamed Soilihi s’est fendu d’un courrier, daté du mercredi 3 avril, aux élus mahorais au sujet de « l’absence d’identification de l’ensemble des propriétaires immobiliers, de régularisation des situations foncières irrégulières et de renforcement de la fiabilité du cadastre y affectent lourdement les finances locales ».
Résultat, ce seraient « des dizaines voire des centaines de milliers d’euros qui échappent aux collectivités, faisant, en outre, injustement reposer l’effort fiscal sur 30% des propriétaires fonciers seulement ».
A contrario, le sénateur a salué les efforts entrepris par certaines communes en matière de régularisation foncière et de recensement des bâtis non répertoriés au cadastre, et a, en revanche, invité les autres collectivités à s’engager dans cette voie avec l’aide des services compétents (Insee, DRFIP, GIP Commission d’urgence foncière), « afin d’améliorer les finances locales et restaurer enfin la justice fiscale ».
Les tournois Ramadan de Mayotte, cette année, ce sont douze types de tournois sportifs différents, impliquant 456 équipes, soit environ plus de 6.000 joueurs engagés sur les tournois qui se déroulent depuis le 12 mars et se clôtureront le jour de l’Aïd, en milieu de semaine. Une grande première sur cette édition, Orange Mayotte a décidé de soutenir les initiatives sportives locales et d’accompagner les 523 organisateurs des tournois avec une aide à la gestion logistique via une plateforme dédiée au suivi et traitement des demandes comprenant un fichier qui recense toutes les sollicitations et contacts, un conventionnement avec les organisateurs tiers, la réception et le stockage des goodies le temps de l’opération, la distribution aux demandeurs, la production de reportages photos et vidéos pour le partage et le souvenir. Pendant le Ramadan, les épreuves auront lieu jusqu’à l’Aïd où sont programmées les finales dans les différentes disciplines.
Ces finales sont des moments intenses et mémorables, tant pour les équipes que pour leurs supporters. Orange Mayotte sera notamment présent sur trois tournois majeurs, en soutien aux organisateurs : les tournois de football de Dembéni, filmés et diffusés en direct sur écran géant – en partenariat avec la mairie de Dembéni ; le tournoi multisport de Chiconi où près de 3.000 personnes sont attendues sur la journée – en partenariat avec la Maison des Jeunes, de la Culture et des Sports de Chiconi, ainsi que le tournoi de basket All-Star en partenariat avec la mairie de Pamandzi. Pour ne rien rater de l’ambiance des Tournois Ramadan 2024, il est possible les compétitions en suivant @orangemayotte sur Instagram et Facebook.
Les élèves de 5e du collège Ali-Halidi de Chiconi ont pu participer à une session de basket fauteuil à l’occasion de la Semaine de l’olympisme et du paralympisme.
Du 2 au 5 avril, la Semaine olympique et paralympique a installé ses quartiers au collège de Chiconi. Le dernier jour, consacré aux sports paralympiques, a permis aux élèves de 5e de se mettre dans la peau des personnes en situation de handicap le temps d’une matinée et d’en apprendre plus sur la pratique du handisport.
« Les enfants, vous allez jouer au basket, mais vous ne pourrez utiliser qu’un seul bras. » C’est la consigne que donne Ahamadi Madi aux élèves de 5e du collège Ali-Halidi de Chiconi. Cet éducateur sportif chargé de mission sport, santé et bien-être au Comité régional olympique et sportif (Cros) est présent, ce vendredi matin, dans l’établissement pour la dernière journée de la Semaine olympique et paralympique.
Cette matinée est dédiée au handisport. Les élèves tournent sur les différentes activités : basket-fauteuil et basket à un bras proposé par le Cros ; course avec les yeux bandés et un guide, animée par l’Association Zazatsara Athlétique Junior de Chiconi (AZAJC) ; torball (handball pour malvoyant avec un ballon rempli de grelots) dispensé par Profession Sport et Loisirs (PSL)… « Le Cros et l’association Handicapable font également un quiz aux élèves sur le thème du paralympisme », ajoute Kevin Bailleul, le professeur d’Éducation physique et sportive (EPS), qui a organisé toute cette semaine dédiée au sport. Après avoir supervisé l’échauffement des collégiens, ce dernier va d’atelier en atelier pour voir si tout se passe bien.
« Cela permet de sensibiliser les élèves à ce que peuvent vivre ceux qui sont en situation de handicap », se réjouit Soirhane Halifa, coordonnateur au pôle inclusif d’accompagnement
localisé (PIAL) du rectorat. « En jouant au basket avec un seul bras, ils se rendent compte que ce n’est pas facile de pratiquer du sport quand on est en situation de handicap. »
1 de 3
Kevin Bailleul, professeur d’Éducation physique et sportive (EPS) et organisateur de la Semaine de l’olympisme et du paralympisme au collège de Chiconi, a dispensé l’échauffement aux élèves avant qu’ils ne commencent les activités.
L’Association Zazatsara Athlétique Junior de Chiconi (AZAJC) a proposé aux élèves une course les yeux bandés avec guide, pour montrer aux enfants comment les personnes malvoyantes pratiquent le sport.
Les collégiens ont également pratiqué le basket à une main, sous la supervision d’Ahamadi Madi, éducateur sportif et chargé de mission au Comité régional olympique et sportif (Cros).
« GARDE TON BRAS DERRIÈRE ! »
Il était important pour le Cros de participer à l’événement en proposant du handibasket, d’autant plus que les Jeux olympiques et paralympiques ont lieu cette année. « On voulait montrer que même si on est en situation de handicap, même si on est amputé d’un bras ou d’une jambe, on peut pratiquer le basket », affirme Ahamadi Madi. « Garde ton autre bras derrière ! », lance-t-il d’ailleurs à un élève tenté d’utiliser les deux mains pour marquer un panier. S’il reconnaît que le handisport n’est pas encore très développé sur le territoire mahorais, il affirme qu’il se met en place petit à petit, avec par exemple la formation d’éducateurs sportifs à ces disciplines par le Cros récemment.
Pour le président de l’association Handicapable, Mikdar M’dallah-Mari, ce genre d’événement dédié devrait même avoir lieu deux ou trois fois par an dans l’ensemble des établissements scolaires. « Cette matinée est très importante pour sensibiliser les élèves et leur montrer que malgré le handicap et quelque soit le type de handicap, on peut pratiquer le sport », insiste-t-il.
« On accompagne les activités d’un discours de sensibilisation. Car là, plusieurs élèves trouvent cela amusant de courir les yeux bandés. Mais on veut qu’ils se rendent compte que c’est le quotidien de certaines personnes », indique Rahim Maoulida, qui représente l’AZAJC ce matin, après avoir lancé le top départ de la course qu’il organise.
UNE CONFÉRENCE DE SOULTOINI ALI
Si ce matin, ce sont les différentes classes de 5e qui assistent à ces ateliers, l’ensemble des élèves du collège a pu profiter de différentes activités tout au long de la semaine. Cette dernière a par exemple commencé par une cérémonie d’ouverture et son défilé de drapeaux, puis il y a aussi eu une « chasse au trésor » pour retrouver les différents anneaux des JO dans la commune de Chiconi. Plusieurs associations sportives locales sont venues proposer des activités et des élèves ont aussi dû faire un exposé sur le paralympisme et le restituer devant ceux de 6e. Le jeudi matin, l’athlète de haut niveau Soultoini Ali, champion de lancer de javelot ayant, entre autres, remporté l’or aux derniers Jeux des îles de l’océan Indien, est venu pour faire une conférence, notamment sur les valeurs de l’olympisme.
Kevin Bailleul se réjouit de cette semaine avec les élèves. « Cela nous permet de les voir dans un cadre plus théorique, de voir leurs points de vue et de leur ouvrir l’esprit sur ces sujets-là », constate-t-il. Un succès, puisque les élèves ont l’air particulièrement motivés, en attestent les différents paniers marqués depuis les fauteuils.
Le professeur d’EPS n’a pas manqué de remarquer, lui, la joie des participants : « Ils sont tous avec le sourire et pratiquent vraiment dans la bonne humeur, donc ça fait vraiment plaisir à voir ».
Les structures nommées dans la catégorie « Économie sociale et solidaire » valorisent le savoir-faire mahorais de différentes manières, comme par le développement de nouvelles filières ou de l’insertion. Jusqu’à ce jeudi, vous pouvez distinguer l’une d’entre elles en votant sur le site entreprise.yt.
Dipak
Ses briques en terre crue s’exposent depuis le gymnase et le collège de Bouéni M’titi, à Dzaoudzi-Labattoir, en Petite-Terre. Mais aussi à M’tsangamouji, l’école maternelle de Chembenyoumba… Ou encore dans des bâtiments de la société immobilière de Mayotte (Sim). La société Dipak a produit quasiment 110.000 briques en 2023. Son gérant principal, Danjée Goulamhoussen, a fait partie des moteurs pour réhabiliter cette spécialité mahoraise, en déclin depuis la départementalisation, et à nouveau en essor depuis que les travaux de réglementation ont permis de rédiger les règles professionnelles des blocs de terre comprimée (BTC) de 2023.
« C’est le défi d’une nouvelle filière qui se relance », poursuit ce diplômé en maçonnerie, qui depuis la crise liée aux barrages n’est plus entouré que d’un salarié au lieu de cinq et d’un associé pour faire tourner son usine implantée à Pamandzi. « Mais beaucoup de projets attendent d’être signés. » Le trentenaire a même fait une commande de machines automatiques pour remplacer les manuelles. « C’est un matériau écologique, local, qu’on a en abondanceet qui tient moins chaud », encense le représentant de ce système d’économie circulaire qui permet de valoriser n’importe quelle terre dépolluée. Celle-ci, combinée à du ciment, sèche pendant trois semaines et durcit tranquillement en tant que brique incorporée dans une construction.
« Aujourd’hui, l’ironie est que des architectes nous poussent à en utiliser alors que les élus sont encore réticents », pointe celui qui cite des structures en métropole qui s’inspirent du savoir-faire mahorais et qui a réussi à être exposé à la Grande exposition du Fabriqué français. « C’est notre identité locale, ça peut créer des emplois, protéger l’environnement… », liste celui qui a obtenu le statut d’entreprise d’insertion fin 2023 et est en plein recrutement.
Le réseau Lahiki
« Avant, les étudiants en métropole étaient livrés à eux-mêmes, il n’y avait personne pour les accueillir », se souvient d’expérience Ystoyan Assani, ex-étudiante partie de Mayotte vers la métropole. Cette chargée d’accompagnement d’élèves et d’étudiants est salariée du réseau Lahiki, une association dédiée à accompagner les jeunes dans leur mobilité et l’insertion professionnelle. « Quitter Mayotte et sa famille c’est déjà difficile, alors partir et ne connaître personne c’est encore plus difficile. » C’est de ce constat que des étudiants ont créé ce réseau en 2017. Il assure une présence à La Réunion, dans plusieurs grandes villes de l’Hexagone et à Mayotte, à Sada et en Petite-Terre.
Chaque année, le réseau accompagne environ 1.000 jeunes, sans limite de quota et issus de tout le département, vers la métropole et La Réunion. Avant le départ, les trois salariés à temps plein et les bénévoles aident à tout planifier : démarches administratives, réservation des billets d’avion, orientation dans les études… Cette aide, qui n’est pas financière, se poursuit pendant tout le temps des études sur le territoire. Sur le plan administratif : les aides au logement, la mutuelle… Mais aussi sur le plan social, par le biais d’activités, « pour lutter contre l’isolement ». Le réseau a notamment organisé tout récemment des foutaris en métropole. De quoi apporter aussi un soutien à une situation « qu’on sait précaire pour les étudiants ».
Grâce à ses partenaires (missions locales, France Travail, entreprises, associations) le réseau aide aussi les étudiants à leur retour pour les aider à s’insérer dans la vie active. « Mais on pense aussi à tous ceux qui ne peuvent pas partir », ajoute Ystoyan Assani, qui évoque de nouveaux projets dans ce sens.
Émanciper Mayotte
« Personne ne voulait me donner les chiffres », déroule Houssaini Tafara. Jusqu’à découvrir une étude du conseil départemental : 90 % des jeunes mahorais qui partent étudier en métropole échouent. Celui qui a fait sa scolarité à La Réunion et ses études en métropole commence dès 2007 à distribuer des Power Point aux bacheliers de Kani-Kéli : où se diriger à l’aéroport, la caution à prévoir pour le logement, les bonnes adresses etc. Avant d’être repéré pour intervenir dans un premier lycée, puis d’autres, pour former les lycéens. « Mais en 2015, j’apprends qu’un jeune Mahorais est mort de faim dans son campus de Villeneuve-d’Ascq », au nord de la France. Sans réaction en local et poussé par le ministère des Outremer, dit-il, il créé, en 2017, Émancipation Mayotte. C’est d’abord son restaurant qui aide à financer ses formations mobilité avant de pouvoir compter sur plusieurs fonds et partenaires. Désormais, avec une présence à Nantes, à La Réunion et à Dembéni, mais aussi grâce aux forums de la mobilité et interventions dans les lycées, l’association parvient à accompagner 1.800 jeunes, inscrits dans leur base, rien qu’à Mayotte.
« Mais il ne faut pas se mentir, un jeune qui part en métropole n’a pas le niveau. Il a des problèmes en français, en mathématiques, en culture générale et d’interculturalité », appuie celui qui met en place le site MayJeuxPedago pour proposer des tests en ligne, auquel il souhaite ajouter des cours. Selon lui, chaque jeune rate en moyenne deux à trois mois de cours par an : deux ans une fois arrivé au bac. Sur le volet culturel, l’association, accréditée par la Commission européenne, permet aussi à une centaine de jeunes de partir chaque année à l’étranger.
Kaja Kaona
C’est une initiative venue directement des jeunes de Tsoundzou 1. Réunis en 2016 pour trouver une solution à l’inactivité, ils composent désormais l’association Kaja Kaona, une structure à gouvernance horizontale constituée de nouveaux postes clés : assistants administratifs, animateurs… « On est passé d’un premier salarié à vingt salariés en 2023 », se réjouit Aurore Neel, présidente. Mieux, à l’issue de cette première année de chantiers d’insertion en maraîchage, pépinière et bâtiment (construction, menuiserie), « on a pu sortir notre première promotion », », indique-t-elle. Sur les seize employés à durée déterminée d’insertion (CDDI), une partie a été prolongée et une autre a pu intégrer le monde professionnel. « C’est un grand pas. »
Mais il y a aussi les « ateliers mobilisateurs » pour donner des compétences et de la confiance en soi dans plusieurs domaines : artisanat, cuisine, savoirs de base et accès aux droits, sensibilisation et respect de l’environnement, loisirs, culture, sport… Le tout, à destination des jeunes âgés entre 15 et 25 ans. La structure en accompagne 350 selon les chiffres de 2023. Une centaine est suivie sur deux ans, depuis l’an passé, dans le cadre du contrat d’engagement jeunes. Un projet financé par la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets) qui répond à un dispositif national : un soutien financier en échange d’une démarche rigoureuse vers l’emploi.
« C’est très satisfaisant. On est identifié. On fait désormais partie du visage. Mais comment répondre à tous les besoins ? », réagit Aurore Neel, qui cherche à trouver de nouveaux locaux : un tiers-lieu, des espaces d’accueil, « ne serait-ce que pour le numérique » … Mais heureuse de voir « s’essaimer » d’autres idées comme à Tsoundzou 2, où des jeunes souhaitent créer une association, rejoints par des encadrants de Kaja Kaona.
Saveurs et senteurs de Mayotte
L’association Saveurs et senteurs de Mayotte, créée en 2011, s’est lancé le défi de structurer la filière vanille en 2018, après avoir été approchée par des producteurs de vanille du Nord. « On a commencé avec sept producteurs, aujourd’hui on est quarante-huit », se félicite Julie Moutet, coordinatrice pour l’association, qui accompagne les producteurs dans leurs plantations. « Notre but est de produire une vanille de la meilleure qualité possible pour pouvoir rémunérer les agriculteurs de la façon la plus juste possible », ajoute celle pour qui le fait que les agriculteurs puissent vivre de leur production est une priorité.
En effet, face à la concurrence des pays voisins, où la main d’œuvre est moins onéreuse, pour pouvoir vendre une vanille à un certain coût, Mayotte doit se démarquer en offrant une vanille de qualité supérieure. Des efforts récompensés par deux médailles d’argent au Concours général du Salon de l’agriculture à Paris, en 2022 et en 2024. « Nous aimerions pouvoir fédérer encore plus de producteurs, donner envie aux jeunes de cultiver la vanille pour faire vivre cette filière et préserver cette culture patrimoniale », assure Julie Moutet. L’association est actuellement dans une phase consistant à développer la commercialisation de sa vanille sur Mayotte et en métropole. « Nous voulons arriver à approvisionner davantage Mayotte, notre but étant de vendre en local avant tout ». L’association travaille également sur de nouveaux produits et avec d’autres territoires ultramarins sur la vanille, a comme projet de passer une partie de la production en agriculture biologique, et œuvre avec le Département pour mettre en place une maison de la Vanille à Mayotte.
Ismaël Zakaria apprend à ses étudiants les ficelles de leur futur métier de conducteur de travaux et gestionnaire de chantier.
En troisième année de licence professionnelle au Conservatoire national des arts et des métiers (Cnam),une vingtaine d’étudiants se destinent à embrasser les métiers de conducteurs de travaux et gestionnaires de chantier. Ils ont effectué une visite de terrain sur le chantier SIM de Moya à Labattoir, ce mercredi matin, passant ainsi de la théorie à la pratique.
Aboubacar Oussouffi, salarié du groupe économique solidaire Tifaki hazi, encadre cinq jeunes ce mercredi 27 mars en travail alternatif payé à la journée (Tapaj), adapté à la semaine, à Bandrélé.
Du travail alternatif payé à la journée (Tapaj) à destination des jeunes pour les rémunérer tout en traitant les addictions, c’est ce que permet sur le papier ce dispositif mis en place à Bandrélé. Mais faute de label et de psychologue, le côté psycho-médical manque à l’appel. Ce mercredi 27 mars, ils sont cinq à travailler à Musicale Plage.
1 de 4
Ils sont divisés en deux groupes : l’un pour assembler les palettes en bois fournies par l’encadrant afin de réaliser des cagettes ; l’autre, à la peinture.
Ces caissons serviront ensuite à y planter des fleurs pour aménager les abords de Musicale Plage, à Bandrélé.
Comme Dayani ici, ils ont été repérés par la mairie pour être recrutés dans le dispositif. Ils mêlent deux problématiques : manque de ressources financières et pratiques addictives.
Dayadi et Nouroudine peignent les caissons. Ils regrettent l’absence de psychologue. En effet, le dispositif médico-psycho-social n’est pas pleinement appliqué à Bandrélé.
« Ah, il aurait fallu mettre les sacs poubelle avant », en guise de bâche pour éviter les taches de peintures sur la petite table, corrige Aboubacar Oussouffi. Mais pour cet encadrant, pas d’inquiétude, comme il le précise au jeune qu’il encadre : « On peut toujours apprendre, il faut juste avoir envie de s’améliorer. » À Musicale Plage, ce mercredi 27 mars, ils sont cinq, âgés de 16 à 25 ans, à construire et peindre des caissons en palettes pour y planter des fleurs et aménager le bord de plage. Ils participent en fait au dispositif médico-social Travail alternatif payé à la journée (Tapaj), mis en place en 2020 par le centre communal d’action sociale (CCAS) de Bandrélé grâce à l’agence d’intérim Tifaki hazi, un groupe économique solidaire. Il est aussi décliné à Bandraboua et dans la communauté de communes de Petite-Terre.
Ce projet est soutenu par l’Etat et financé par la mairie, le Département et la préfecture. Mais il est réalisé à titre d’expérimentation à Bandrélé en attendant la fin du processus de labellisation dont la préfecture a la charge. Il a pour principe de proposer une rémunération au Smic sans engagement de travail sur la durée à des jeunes en situation de précarité pour une réinsertion sociale, professionnelle (grâce au conseiller d’insertion professionnelle de la mairie) et de prévenir les conduites addictives, tout en apportant un accompagnement médico-psycho-social. Même si de ces trois mots, ne reste à Bandrélé que le côté social.
« Mon premier travail, déjà, c’est de les faire se réveiller le matin et arriver à l’heure », illustre Aboubacar Oussouffi. Les jeunes travaillent sur des petites missions, plus ou moins en lien avec le service technique de la mairie, deux jours par semaine, de 8 heures à 14 heures. Paies et fiches de paie sont envoyées la semaine d’après, et non à la journée comme c’était le cas au départ. « C’est pour les tenir en haleine et les garder », détaille la cheffe de service insertion au CCAS, Hadya Sidi, à l’initiative du projet. « Car à la journée ça fonctionne peut-être en métropole mais, ici, ils prenaient l’argent et le deuxième jour ils étaient tous shootés. C’était le vide total jusqu’à ce qu’ils n’aient plus d’argent. » Alors que le but, c’est de les accompagner sur toutes ces sessions, toute l’année, et de les éloigner des substances.
« Leur esprit se remet doucement »
« Au début, ce n’était pas gagné. Il a fallu faire de la psychologie », se souvient l’encadrant arrivé en septembre 2023 pour reprendre en main le dispositif qui avait été mis en pause. Ce dernier, limité à une dizaine de jeunes pour garantir un bon accompagnement, enregistre déjà trois « sorties positives » (formation, stage ou emploi), deux abandons (pas de nouvelles ou manque d’implication), et cinq encore inscrits. « Là ça va, mais en septembre, il fallait les canaliser et les surveiller toute la journée qu’ils ne fument pas, ne boivent pas. » Chimique, cigarette, cannabis, boisson… C’est à ce genre d’addictions que pouvaient être confrontés ces jeunes marginalisés et repérés par la mairie à errer dans les rues de Bandrélé. Puis recrutés pour le Tapaj.
« Je galérais dehors. Je ne faisais rien de la matinée, je restais sur mon téléphone. Ça donne de mauvaises idées », admet Dayani, 19 ans, un pinceau de peinture à la main. « Là je ne consomme pas. Avant oui. Mais si on n’a pas un euro, pas à manger et en plus qu’on consomme… », articule-t-il. Nasser, lui, avoue seulement avoir « un souci avec la cigarette ». Ils souhaitent surtout être actifs et trouver un travail. Ils n’avouent qu’à demi-mot qu’ils pouvaient être accrocs à un produit.
« Il ne le disent pas parce qu’ils ne veulent pas être étiquetés comme ça et qu’ils commencent à réfléchir », rebondit l’encadrant de 52 ans. « Mais je vous assure qu’ils avaient une problématique d’addiction. Le matin, ils ont pu être violents à cause de ça. C’était flagrant. Là leur esprit se remet doucement », dit-il tout en désignant l’un deux qui se droguait à la chimique, désormais en recherche de formation. « Mais s’ils pouvaient parler à un psy, ça les libérerait », ajoute celui qui dit, à la place, s’occuper de faire de la médiation. « Je ne sais pas de quoi je lui parlerai, mais s’il était là, je lui parlerais », assure par exemple Koussay, un autre jeune.
L’attente d’un label
Hadya Sidi du CCAS indique être normalement en lien avec une psychologue indépendante. Mais depuis septembre, pas de nouvelle, aucun jeune ne l’a vue. Et concernant le centre hospitalier de Mayotte (CHM) ? « C’est compliqué. Rien n’est mis en place avec le CHM aujourd’hui. » Dans le cadre du contrat local santé (CLS) avec l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, il n’y a pour le moment que de la sensibilisation aux addictions à destination de ces jeunes.
Sans nouvelle de la préfecture, Hadya Sidi explique pourtant compter sur le label du dispositif pour obtenir plus de fonds et « tenter une collaboration » avec la Plateforme Oppelia de prévention et de soin des addictions à Mayotte (Popam), qui compte dans son équipe des psychologues. De quoi permettre un suivi médical pour traiter l’addiction via notamment son centre de soins basé à Tsingoni. « Mais si vous avez des nouvelles de la préfecture de votre côté, dites-le-moi », nous adresse-t-elle.
François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, ici avec le commandant de la gendarmerie de Mayotte, le général Lucien Barth, a participé à un foutari à la MJC de Combani qui a été pris pour cible par des individus, samedi soir. photo d'archives
Invités par la commune de Tsingoni à partager le repas de rupture du jeûne, François-Xavier Bieuville et son épouse se sont retrouvés retranchés avec les autres convives à l’intérieur de la MJC de Combani, samedi soir. A l’extérieur, des individus ont voulu gâcher l’événement.
Confrontée à des épisodes récurrents de violence entre des bandes de Combani et Miréréni, la municipalité de Tsingoni a organisé un repas symbole de paix, à la MJC de Combani, ce samedi soir. Une action à laquelle souscrit le nouveau préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. « Le préfet s’est rendu [ce samedi soir] à Tsingoni, à la rencontre du maire et des habitants pour partager un foutari populaire et de paix. Il salue et remercie l’initiative du maire de poursuivre les efforts de rétablissement de la paix civile dans sa commune », fait savoir la préfecture de Mayotte.
Sauf que l’événement à attirer des individus extérieurs désireux d’en découdre. Selon nos confrères de Mayotte la 1ère, les élus présents et le préfet ont dû être mis à l’abri par la gendarmerie dans l’espace municipal, en attendant que les assaillants soient dispersés avec des grenades lacrymogènes.
« Il est à déplorer la volonté de certains individus de perturber ces événements conviviaux et importants. Ces agissements seront traités par les forces de l’ordre, et ce dès à présent. Toutes les communes et villages du département seront concernés par des opérations massives de sécurité. Le préfet rappelle sa ferme détermination en la matière », affirment les services de l’État.
Il n’y a pas qu’à Combani que les forces de l’ordre ont eu maille à partir, ce samedi. Plus tard dans la soirée, des affrontements entre des bandes de jeunes et des gendarmes ont également éclaté à Koungou.
Une analyse effectuée par la SMAE – Mahoraise des Eaux, ce jeudi, a fait état d’une non-conformité bactériologique dans l’eau à Passamaïnty. Des mesures de précaution doivent donc être appliquées à Passamaïnty (hormis dans le quartier Gnambo Titi), à Tsoundzou 1 et à Tsoundzou 2 afin de garantir sa potabilité. « Il est demandé à l’ensemble de la population de ces villages de faire systématiquement bouillir l’eau », écrit la SMAE dans un communiqué. Cette action permet en effet de stériliser l’eau en éliminant les bactéries. De nouveaux contrôles vont être effectués dans les jours qui viennent pour suivre l’évolution de la situation.
Soins de la peau, maquillage, coiffure et onglerie… La marque Blush s’implante à M’tsapéré pour sa toute première boutique à Mayotte. Elle ouvre ses portes, ce vendredi 5 avril, au 85, route nationale, Mamoudzou. Dans un communiqué reçu ce jeudi, la société dit introduire un « concept unique de beauté personnalisée et de soins hauts de gamme dans l’océan Indien », avec une « création d’expériences exclusives et mémorables pour chaque client ».
L’AS Papillon d’honneur de Mangajou invite les parents, les éducateurs, les joueurs, les partenaires et tous les supporteurs du club de football à une journée portes ouvertes, samedi 20 avril, place Manzaraka de Mangajou, de 8 heures à 17 h. La journée débutera par une présentation et une décoration de toutes les équipes Les parents peuvent venir remettre un collier de fleurs à leur enfant. Karting, défi-foot, trampoline, fitness géant etc. seront aussi de la partie. Restauration sur place assurée avec « Djoungou ».
Les associations Maecha mema et Educative et culturelle de la Ravine des cabris organisent un repas de rupture de jeûne, en ce mois de ramadan, le samedi 6 avril. Des personnalités religieuses et politiques de Mayotte et La Réunion seront présentes. « Il s’agit de partager un repas et de montrer notre mieux vivre-ensemble réunionnais », indique le président de Maecha mema dans un communiqué. Rendez-vous au 2, chemin Palama ravine des cabris, à Saint-Pierre, à 18 heures 20.
Après de premières avancées obtenues à l’issue d’un premier cycle de négociations avec les organisations syndicales représentatives des policiers municipaux et des gardes-champêtres et les employeurs territoriaux, le gouvernement lance un cycle de concertations pour poursuivre la modernisation de ces métiers : les Beauvau des polices municipales.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, lanceront ce vendredi 5 avril le premier Beauvau des polices municipales au ministère de la Justice, place Vendôme. Ce dernier sera suivi par d’autres concertations, organisées en région dans différentes villes, durant les mois qui viennent.
Dans le cadre de cette première rencontre, après une introduction des ministres, les discussions porteront dans un premier temps sur le rôle et la position des polices municipales, en mettant particulièrement l’accent sur leur collaboration avec les autres forces de sécurité intérieure. Dans un second temps seront abordées les questions relatives aux prérogatives et aux moyens des policiers municipaux pour exercer efficacement leurs missions. Ces échanges seront animés par le porte-parole du ministère de la Justice, Cédric Logelin.
Le nord et le centre de Grande-Terre connaissent encore des problèmes d'alimentation électrique, ce vendredi matin.
Vers 9 heures, 21.000 clients subissaient une coupure d’électricité ce vendredi 5 avril. « Au nord et au centre de l’île », nous indique Electricité de Mayotte (EDM). À 10 heures, ce nombre est ramené à 11.000 clients, encore dans une partie du centre et surtout à l’extrême-nord de Grande-Terre. Pour l’heure, la société ne connaît pas les raisons de ces coupures, le problème « est en cours d’analyse », nous communique-t-on. Peu avant midi on apprend qu’il s’agit d’un incident technique « pas encore caractérisé » à la centrale de Longoni.
Outre cette coupure matinale, les villages de Tsoundzou, M’tsapéré et Passamaïnty à Mamoudzou sont depuis quelques jours également impactés par des coupures. Il s’agit de « défauts souterrains sur des boîtiers au départ de Passamaïnty« . « Ces boîtiers ont été identifiés et seront remplacés d’ici la fin de semaine, semaine prochaine », nous informe-t-on.
Des coupures d’eau qui en découlent
En conséquence de la coupure de ce vendredi matin, la Société mahoraise des eaux (SMAE) prévient dans un communiqué que les coupures électriques actuelles sur certaines lignes alimentant les installations de production et de distribution d’eau « risquent de perturber le service dans les secteurs affectés » : certaines localités du centre notamment Sada, du sud ainsi qu’à Passamaïnty. La production est réduite à l’usine de l’Ourouveni, sur groupes électrogènes.
Le week-end dernier, une coupure électrique à Sada, d’une durée de deux à trois heures, tirait son origine d’un élagage : un arbre tombé sur un câble. Selon la chargée de communication de la société d’énergie, il s’agit de la deuxième cause des coupures de courant à Mayotte. La première étant des arrachages de câbles, lors de chantiers ou de camions qui traversent la route.
« Non, les capacités de production ne sont pas insuffisantes »
« Chaque année la consommation électrique augmente de 5 %, en lien avec la démographie de l’île. Mais c’est faux, les moyens de production aujourd’hui avec les moteurs et la production photovoltaïque sont capables de produire assez d’électricité », corrige la chargée de communication d’EDM, rappelant que les coupures sont la plupart du temps liées au réseau, comme à Tsoundzou actuellement par exemple. La société a une capacité de production de 107 mégawatt maximum installé : 73 par la centrale de Longoni et 34 à la centrale de Badamiers. Le pic atteint en cette période de ramadan, avec les foutaris, est de 75 mégawatt. Il était de 68 l’année passée.
« Chaque année ça augmente« , réitère-t-elle. « C’est sûr qu’à long terme, il va falloir revoir les infrastructures mais il y a des projets d’extension qui sont en cours« , ajoute-t-elle.