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Des députés pas convaincus par la suppression du droit du sol

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Les députés Sacha Houlié et Élodie Jacquier-Lafforge ont passé cinq jours sur l’île, entre le 21 et le 24 mars.

Sacha Houlié et Élodie Jacquier-Lafforge, respectivement président de la commission des Lois et vice-présidente de l’Assemblée nationale, s’opposent à la suppression du droit du sol à Mayotte. Suite à leur visite dans le courant du mois de mars, ils ont formulé seize propositions, que Flash Infos s’est procuré, pour répondre aux problématiques mahoraises, avec des moyens supplémentaires de lutte contre l’immigration illégale.

Après cinq jours passés à Mayotte dans le courant du mois de mars, la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Élodie Jacquier-Laforge, et le président de la commission des Lois, Sacha Houlié, ne font pas d’effets de manche au sujet du projet de suppression du droit du sol annoncé par Gérald Darmanin pendant la crise sociale. Le premier, membre du parti Renaissance, estimait sur le plateau de RTL, début avril, que cela n’aurait « aucun effet contre l’immigration illégale ». La seconde, députée MoDem de l’Isère, a rajouté plus récemment, dans un entretien accordé à Ouest-France, que la fin du droit du sol « ne répondra pas à l’urgence de la situation », Mayotte connaissant « déjà un droit dérogatoire sans qu’il ne produise vraiment d’effets ».

Formulée par Emmanuel Macron, la proposition divise donc au sein même de la majorité présidentielle, alors que Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et de l’Outremer, doit déposer un texte avant l’été. Cette révision constitutionnelle nécessitera concrètement l’accord d’au moins 3/5e des parlementaires (réunis en Congrès). Rien n’est donc gagné d’avance. De plus, selon Sacha Houlié, les enjeux politiques et la « surenchère pour que ce droit du sol aboli ne concerne pas que Mayotte » pourraient compromettre de fait la révision constitutionnelle. Dans les colonnes de Ouest-France, Elodie Jacquier Lafforge conclut qu’il ne s’agit pas d’une « solution miracle » pour lutter contre les flux migratoires.

Seize propositions sur le bureau de Marie Guévenoux

Les deux parlementaires ont donc profité de leurs rencontres sur le terrain, à Mayotte, pour formuler seize propositions à même, selon eux, de mieux contrer la pression migratoire et le phénomène de saturation des services publics. Sans surprise, ces recommandations, dont Flash Infos a pris connaissance, se concentrent de prime abord sur le volet régalien. Sacha Houlié et Élodie Jacquier-Lafforge proposent par exemple une « reconquête territoriale » de l’îlot Mtsamboro impliquant l’implantation d’une « base fixe » et « la pose de nouveaux équipements de type radar ». Pour contrer le phénomène des marchands de sommeil, les deux parlementaires veulent introduire des mesures propres à l’état d’urgence sanitaire pour faciliter les « visites domiciliaires ». Sur la lutte contre les kwassas et l’immigration clandestine ils souhaitent qu’un « organe de coordination » soit créé pour l’action de l’Etat en mer, sur terre et dans les airs tout en augmentant les dotations en faveur du groupe d’appui opérationnel (GAO), le contingent sur terre de la police aux frontières.

Les mairies délestées de leurs services de l’état-civil ?

Quant à l’acquisition de la nationalité française, ils se veulent plus mesurés que Gérald Darmanin en mettant sur la table une kyrielle de mesures en remplacement de ladite suppression du droit du sol. Ils réclament notamment un serrage de vis en bonne et due forme autour des reconnaissances frauduleuses de paternité. Lorsque c’est trop tard pour le faire, les députés sollicitent l’annulation des droits issus d’une reconnaissance frauduleuse et la sanction – par une « non reconnaissance de nationalité » – des mères qui accouchent sous une fausse identité. Ils vont plus loin, en réclamant que les registres d’état-civil, tenus par les mairies, soient confiés au conseil départemental, afin d’éviter les « complaisances dans les reconnaissances frauduleuses », mais aussi au niveau des PACS et des mariages blancs. Un transfert de compétences qui, là aussi, serait une exception mahoraise.

TME 2024: Catégorie Femme entrepreneure

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Parmi toutes les femmes qui contribuent à l’essor économique de Mayotte, nous ne pouvions en retenir que cinq. Retrouvez ci-dessous la sélection du jury des Trophées mahorais de l’entreprise et votez pour désigner les lauréats jusqu’au dimanche 21 avril sur le site entreprise.yt.             

Taambati Moussa

Elle est considérée comme la gardienne des traditions mahoraises. Au fil des années, Taambati Moussa a su se faire une place et s’imposer dans le paysage mahorais. Elle met un point d’honneur à enseigner les us et coutumes de Mayotte à la jeune génération du département, mais également à ceux qui viennent d’ailleurs. Pour cela, elle possède son propre musée à Boueni, dans le sud de l’île, pour sauvegarder et transmettre la culture mahoraise. Loin d’être une lubie, c’est bel et bien une mission que cette militante de longue date s’est donnée. Elle y préserve précieusement des objets anciens et emblématiques de l’île aux parfums. Les objets exposés sur les étagères sont le vestige d’une époque qu’elle a connue mais qui tend à disparaître. « Je ne veux pas que ça se perde. C’est notre patrimoine, notre culture, notre identité. Sinon, comment peut-on répondre aux jeunes qui se demandent comment on faisait avant ? », déclare la Mahoraise qui s’arme encore de poteries pour cuisiner de façon traditionnelle lors des Journées européennes du patrimoine.

Elle est aussi l’initiatrice de l’association Ouzouri Wa Mitroumché qui valorise les traditions à travers le mindzano. Un masque de beauté mahorais à base de bois de santal qu’elle continue de frotter contre la pierre et fait sécher dans sa boutique pour le vendre ensuite.

Taambati Moussa ne se limite pas aux frontières mahoraises puisqu’elle milite également au niveau national et international. Paris, Tanzanie, Antilles, elle est partout pour faire connaître la culture mahoraise.

Propriétaire d’une maison d’hôtes située aussi à Boueni, « Santal Logis », elle permet à des touristes de déguster un repas traditionnel mahorais, apprendre à cuisiner comme avant ou fabriquer les fameux colliers de fleurs au jasmin tant appréciés.

La gardienne aux multiples fonctions a été décorée de la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin ainsi que de la médaille de l’ordre national du mérite.

Nasra Mohamed

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Nasra Mohamed est la propriétaire et gérante de deux boutiques de vêtements situées à la rue du commerce de Mamoudzou et un éphémère installé dans les Hauts Vallons. « Ma Nana » est le nom qu’elle a choisi car elles sont entièrement dédiées à la gent féminine. C’est en 2011 qu’elle crée sa première boutique basée à l’époque à Cavani, toujours dans la commune de Mamoudzou. Elle se souvient que « c’était un peu galère pour faire les choses dans les règles car je n’arrivais pas à avoir de Kbis. » Mais elle ne désespère pas et à force de persévérance elle finit par l’obtenir.

La jeune femme réussit à se frayer un chemin dans le monde de l’entreprenariat mahorais, malgré toutes les difficultés que cela engendre. « C’était une aventure pas facile parce que je n’ai jamais demandé d’aides de l’État ni du conseil départemental. » Elle finance tous ses projets par ses propres moyens et elle est fière de son parcours car elle a réalisé son rêve de petite fille. « J’ai toujours rêvé de travailler pour moi-même. Et depuis que j’ai 6 ans, je savais que je voulais être dans la mode. J’ai toujours aimé embellir les autres », raconte celle qui se souvient passer des heures à feuilleter les magazines de mode de ses tantes à l’époque. Aujourd’hui elle a trois salariés et encourage les femmes à s’engager dans le monde de l’entreprenariat car contrairement à ce que l’on pourrait croire « la plupart des femmes entrepreneures s’entend très bien. On s’aide entre nous », affirme-t-elle. Nasra Mohamed n’a pas eu des débuts faciles, alors elle aide particulièrement les jeunes filles qui cherchent des stages. C’est sa manière de soutenir la jeune génération.

Razia Simba Ali

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Razia Simba Ali a un parcours semé d’embûches mais grâce à sa force et à sa détermination, elle a toujours su se relever. À 47 ans, elle est une femme accomplie, à la tête de son entreprise de transformation d’épices et de légumes. « Je les écrase et les découpe pour qu’ils soient prêts à utiliser », explique-t-elle. L’entrepreneure s’est lancée dans cette activité en 2015 et elle vend ses produits au marché couvert de Mamoudzou. Elle prépare également des plats traditionnels mahorais qu’elle vend sur commande.

Elle est fière de dire qu’elle fait tout sans l’aide de personne car ses clients sentent la différence lorsque ce n’est pas elle qui est aux fourneaux. Razia Simba Ali a un savoir-faire qu’elle seule maîtrise. « J’adore faire la cuisine depuis que je suis toute petite », affirme-t-elle. Elle a donc décidé de faire de sa passion son métier après des années sans réussir à trouver un travail stable. « J’avais des petits contrats mais mes employeurs ne renouvelant jamais… C’est comme ça que j’ai décidé de créer mon entreprise », raconte-t-elle. Et elle ne regrette pas sa décision. « Travailler pour soi-même n’a pas de prix ! Je suis épanouie, moins stressée car je n’ai de compte à rendre à personne. Et le plus important c’est que je peux passer plus de temps avec ma fille. »

Razia Simba Ali, reconnaît cependant que la vie d’entrepreneure n’est pas de tout repos. Parfois elle ne peut même pas s’attribuer de salaire. « Au début, mon affaire marchait très bien, mais depuis la crise du Covid j’ai eu du mal à remonter la pente. Je peux passer des jours sans rien vendre, alors je suis obligée de faire du porte-à-porte dans les bureaux pour vendre un peu », raconte-t-elle. Malgré cela, elle ne regrette pas son choix et veut continuer à travailler pour son propre compte. « Pour rester motivé il faut aimer ce que l’on fait. Tout ce que je fais, je le fais par amour. »

Dahyati Mistoihi

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Dahyati Mistoihi est devenue l’une des animatrices mahoraises les plus emblématiques de sa génération. Tout a commencé en 2017 lorsqu’elle rentre à Mayotte et qu’elle est soutenue par des associations qui l’aident à s’intégrer dans la vie mahoraise. » En retour, pour montrer sa reconnaissance, elle accepte d’animer pour elles des événements de manière bénévole. Elle est repérée et commence à animer plus fréquemment. C’est ainsi que naît Tayra Events, le nom de sa société. « Je ne pensais pas que ça allait durer. Je pensais que j’allais m’épuiser mais ce n’est pas le cas », avoue-t-elle. Non seulement elle ne s’est pas épuisée, mais elle a développé d’autres compétences. Son charisme et son professionnalisme l’ont propulsée à la télévision. Il y a trois ans, elle devient la première présentatrice de la météo incarnée à Mayotte. Elle se découvre d’autres compétences et continue dans cette lancée. Elle anime les concours de beauté en direct à la télévision. Il s’agit là encore d’une première.

En parallèle, Dahyati Mistoihi est enseignante et malgré le succès qu’elle rencontre dans l’animation, elle enseigne toujours. « On me demande souvent comment je fais pour concilier les deux, mais je suis quelqu’un de très organisé. Et puis j’aime beaucoup l’animation, je suis une vraie passionnée et tant que j’aurai la santé je continuerai à le faire » déclare-t-elle. L’animatrice est consciente qu’elle est suivie par beaucoup de jeunes, notamment des filles, et certains veulent suivre ses pas. « C’est un métier qui prend beaucoup d’ampleur à Mayotte. Les jeunes femmes commencent à vraiment l’apprécier. Il faut maintenant les encadrer et les former car animer un évènement c’est du travail. » Dahyati Mistoihi espère que son parcours en inspirera plus d’un.

Haloua Haribou

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Haloua Haribou est la propriétaire du restaurant la Croisette situé à Mamoudzou, et elle est également traiteuse. Tout a commencé en 2007, alors qu’elle avait plus de 50 ans. « J’ai débuté en tant que traiteuse, et tout le monde s’est moqué de moi. Des membres de ma famille m’ont dit que c’était déshonorant de cuisiner pour les autres, que c’était un sous-métier », se souvient-elle. Mais la quinquagénaire de l’époque ne se décourage pas et continue à travailler.

En 2015, elle ouvre son restaurant la Croisette. « J’ai toujours voulu avoir mon propre restaurant alors quand l’opportunité s’est présentée j’ai sauté dessus. » La restauratrice est aujourd’hui à la tête d’une équipe de neuf personnes et même si elle aime son métier, elle reconnaît que « c’est parfois difficile car on est toujours sous pression », selon elle. « Mais quand on est motivé on arrive à gérer », ajoute-t-elle.

Haloua Haribou est l’exemple même de la motivation car malgré les critiques, elle n’a jamais baissé les bras. Et elle prouve qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre. « J’avais plus de 50 ans quand j’ai commencé et je ne savais pas utiliser d’ordinateur, ni gérer une entreprise et ça ne m’a pas arrêtée. J’ai tout appris sur le tas. » Aujourd’hui, sa famille et notamment ses enfants la soutiennent.

Elle est heureuse de constater que le secteur s’est développé, mais elle met en garde les nouveaux arrivants. « Aujourd’hui tout le monde veut être traiteur. C’est bien, mais c’est un métier difficile. Il ne s’agit pas que de faire à manger. Il faut être très rigoureux », prévient la sexagénaire qui n’a pas eu peur de réaliser ses rêves malgré les codes de la société mahoraise.

Tous les portraits et toutes les catégories sont à retrouver sur le site entreprise.yt

Les déchets électroménagers dans le viseur de R2D2

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L’association Recyclage et Ressourcerie pour le Développement Durable (R2D2) de Mayotte et le club de basket-ball Fuz’Ellipse ont organisé une collecte de petits appareils électroménagers, ce samedi.

L’association de valorisation des déchets électroménagers R2D2 a organisé ce samedi, avec le club de basket-ball Fuz’Ellipse de Cavani, une première collecte localisée de petits appareils. Dans le village de la commune de Mamoudzou, c’était aussi l’occasion de sensibiliser les plus jeunes licenciés au recyclage de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE ou D3E).

« Voilà un fer à repasser et une bouilloire », annonce une des personnes venues déposer ses vieux appareils électroménagers à la collecte de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE ou D3E) organisée par l’association Recyclage et Ressourcerie pour le Développement Durable (R2D2) de Mayotte et le club de basket-ball Fuz’Ellipse, ce samedi. Dans les locaux de la maison de quartier de Cavani, à Mamoudzou, les deux organismes se sont associés pour réceptionner les dons de télévisions, de balances numériques ou encore de batteurs électriques qui n’ont plus d’utilité au sein de leur foyer. « On reçoit ces objets cassés ou abîmés sous forme de dons, car pour collecter des déchets, il faut des autorisations », précise Nousrat Bousry, chargée de mission Développement durable pour R2D2, qui prône le réemploi des équipements plutôt que de signer leur arrêt de mort.

L’association environnementale récupère l’électroménager désuet dans son atelier à Kangani, dans la commune de Koungou, où elle les répare avant de les revendre à moindre prix. Il est aussi possible d’avoir recours à l’association pour faire réparer ses appareils, allant du four au frigidaire, en passant par la machine à laver. Un technicien peut intervenir à domicile, pour entre 30 et 60 euros, en fonction des pièces à changer et de la taille et complexité de l’objet à réparer. Pour moins de 10 euros, l’association peut venir chez ceux qui le demandent simplement pour récupérer les équipements et leur donner une nouvelle vie, au lieu qu’ils soient jetés. « Quand ils finissent dans les dépôts sauvages, le plastique, le fer ou encore le cuivre présents dans l’électroménager polluent le sol. De plus, ces appareils servent de récipients pour la pluie, qui stagne et attire les moustiques, vecteurs de maladies », alerte la chargée de mission. Lorsque la structure ne peut pas réparer, elle récupère les pièces qui serviront pour remettre à neuf d’autres équipements.

« PAPA L’A JETÉE »

La collecte est maigre ce samedi, mais il s’agit d’une première pour la jeune association, qui a réellement lancé son activité de valorisation des déchets et de réemploi l’année dernière. Chacun s’arrête pour écouter le discours de sensibilisation de la chargée de mission et des deux volontaires en service civique qui l’accompagnent. Un discours qui occupe également la matinée de onze enfants inscrits au club de basket-ball, qui a demandé à R2D2 d’organiser cette collecte localisée de petits appareils électroménagers. « À travers la pratique du basket, on enseigne également les valeurs de fair-play et de citoyenneté aux jeunes, et ça se traduit en partie par de la sensibilisation à l’environnement », insiste Eirini Arvanitopoulou, à la direction du club Fuz’Ellipse, qui a obtenu des financements de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) pour des projets tournés vers le développement durable, et notamment la question des déchets. Un prochain rendez-vous aura d’ailleurs bientôt lieu pour le club, autour de la thématique des déchets verts et du compostage, en partenariat avec l’école primaire associative Frimousse, à Mamoudzou.

Les onze enfants présents apprennent donc les dangers liés au débarras des déchets électroménagers dans la nature, et surtout à les reconnaître sous le nom de D3E. « Nous, notre machine à laver ne marchait plus. Papa l’a jetée », confie une des filles assises autour de la table. Nousrat Bousry, pédagogue, se veut rassurante : « Ce n’est pas grave, ça arrive. Mais la prochaine fois, il faut dire à tes parents de nous appeler. »

Il est possible de contacter l’association au 06 39 04 79 49 pour faire réparer vos appareils électroménagers ou pour venir récupérer ceux que vous ne comptez plus utiliser.

Foires du Ramadan : Les commerçants parviennent à « limiter la casse »

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L'abondance de vêtements sur le marché mahorais, un gros handicap pour le commerce de fin de Ramadan. Les marchands sont contraints d'aligner leurs prix pour sauver leur saison.

Les marchands des foires du ramadan 2024 font grise mine. Pour la troisième année consécutive ils n’ont pas renoué avec les bons chiffres d’affaires. L’augmentation des frais de transport des conteneurs de 15% en moyenne et celle des produits en général se répercutent sur les prix de vente. La saison commerciale est sauvée in extremis par un surplus de marchandises invendus depuis trois ans.

Chaque année, les dix derniers jours du ramadan sont rythmés par des foires commerciales, de plus en plus nombreuses à travers l’île. Les associations de commerçants qui en sont les promoteurs rivalisent d’ingéniosité pour attirer davantage de monde. Les étales sont de plus en plus achalandés de marchandises de toutes les natures et de toutes les couleurs, entre linges de maisons, vêtements, décorations, vaisselle… Tout, ou presque, se vend.

« Les temps sont vraiment durs, nous avons tous craint le pire, mais notre effort collectif et persévérance ont payé. Nous avons pu sauver les meubles malgré les très nombreux conteneurs encore bloqués au port de Longoni ou non arrivés sur l’île », observe un commerçant du quartier M’gombani à Mamoudzou, qui était soucieux de l’impact économique provoqué par cinq semaines de blocage début 2024 pour cause de soulèvement populaire contre l’insécurité et l’immigration clandestine.

« Comment ont-ils fait pour trouver tant de marchandises à vendre alors que les conteneurs sont encore là ? », s’étonne un visiteur, qui n’est pas le seul à s’interroger. « Il y a tellement de belles choses à acheter cette année, qu’il est à souhaiter un mouvement social de cette ampleur tous les ans », plaisante même une cliente, devant un stand, au milieu de la rue de commerce à Mamoudzou.

« Obligés d’aligner nos prix pour limiter la casse »

Cette prouesse nous est expliquée par Fatima Assani qui tient habituellement sa boutique, rue Paski Ndaka. « Il n’y a pas de miracle, nous avons tous pu tenir ce rendez-vous grâce aux importants stocks dont disposaient la plupart des commerçants. C’est hautement le cas pour les vêtements car depuis trois ans nous rencontrons des difficultés à écouler nos stocks. En plus nous sommes nombreux à nous fournir dans les mêmes pays et donc à acheter le même style de marchandises. »

« Nous sommes tous obligés d’aligner nos prix sur ceux de nos voisins pour limiter la casse, sinon le client s’en va acheter ailleurs », indique Abdallah Ahmed, dans le commerce voisin. « Il a l’embarras du choix. Et c’est partout pareil à travers l’île. Il faut compter en moyenne 10 à 25 euros pour un pantalon (selon la qualité du tissu), 10 à 15 pour un tricot ou un polo, et 25 à 30 euros pour une chemise en coton de bonne qualité », détaille-t-il.

Pour sauver leur saison, certains commerçants n’ont pas hésité à prendre l’avion pour se fournir au dernier moment en Tanzanie et au Kenya. C’est le cas de Mohamed Ibrahim qui a son échoppe dans le quartier Mouzdalifa à Labattoir : « Heureusement pour nous qu’il est possible de ramener plusieurs grosses valises par le même vol. Avec une bonne organisation, il est possible d’y aller à plusieurs et multiplier les quantités C’est l’alternative que nous avons trouvée pour pallier le retard de nos conteneurs en provenance de Dubaï ou d’Asie », livre-t-il. Pour lui, « le blocage du canal de la mer rouge est une énorme catastrophe ». Le commerçant indique qu’un conteneur qui lui revenait l’année passée à 3.000 euros pour le transport jusqu’à Mayotte passe cette année à 4.500 euros, « sans compter la taxe portuaire qui a augmenté elle aussi, de même que les frais du transitaire ». Des hausses que les commerçants sont obligés de répercuter à leur tour sur leurs marchandises à la revente.

« Les prix ont augmenté partout »

Face aux acheteurs qui tentent de marchander, Hamida Ahmed Ali, commerçante à Majicavo Dubaï, admet être parfois « sensible à leurs doléances mais pas toujours ». « Nous leur expliquons les contraintes auxquelles nous faisons face parce qu’en plus de la crise propre à Mayotte, nous subissons également des aléas consécutifs à une crise économique mondiale. Les prix ont augmenté (en moyenne de 15 %) partout dans le monde, y compris dans les pays où nous nous fournissons », se plaint-elle.

Après vérification auprès de plusieurs agences de transit de la place, il est admis que les frais de transport et de dédommagement (hors Union Européenne) ont effectivement augmenté du fait de l’allongement des routes de navigation pour les bateaux cargos obligés de contourner l’Afrique par le Cap de Bonne Espérance. « L’octroi de mer, lui, demeure à 20 %, mais c’est l’assiette de calcul qui change puisqu’il tient compte de l’addition du prix de transport et des frais de de transit et de dédouanement », explique un transitaire opérant au port de Longoni.

« Ce n’est pas l’opulence, mais l’essentiel est là »

Alors, autre alternative, pour sauver leur saison commerciale 2024, certains commerçants ont décidé de changer de spécialités. « D’habitude en pareille période, je vends des matelas et divers accessoires liés, mes conteneurs sont en route, ils viennent de quitter l’Afrique du Sud il y a deux jours », illustre Abdou Hassani Mohamed, commerçant, « obligé » de se fournir en vêtements chez un collègue « qui a eu la chance de récupérer ses conteneurs il y a quatre jours ». « Heureusement, ce sont des produits d’excellentes qualités qui s’écoulent malgré leurs prix élevés. »

Ce retard de livraison de conteneurs se ressent particulièrement au sein des grandes enseignes. En plein ramadan, hormis les aliments frais transportés par avion ou importés de pays proches de Mayotte, le recours aux stocks se remarquent. « Ce n’est pas l’opulence, mais l’essentiel est là. Beaucoup de familles ont su anticiper et éviter les bousculades. Dès la fin du mois, chacun s’est fourni pour l’essentiel progressivement dans le calme. Maintenant, il n’est plus question que de petits achats de dernière minute », exprime une grand-mère de 70 ans venue faire les courses avec ses deux petites-filles d’une trentaine d’années à Mamoudzou.

Ne reste plus qu’à s’armer encore d’un peu de patience avant de célébrer l’Aïd, la fin du ramadan, dans la joie et l’allégresse, loin des effets de la crise économique mondiale.

Un jeune lycéen de Mamoudzou blessé à la tête par une machette

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Selon les éléments que nous possédons, un élève de Seconde a reçu un coup de machette à la tête, ce mardi 9 avril, vers 7h, au rond-point du centre commercial Baobab.
Selon les éléments que nous possédons, un élève de Seconde a reçu un coup de machette à la tête, ce mardi 9 avril, vers 7h, au rond-point du centre commercial Baobab.

Selon les éléments que nous possédons, un élève de Seconde a reçu un coup de machette à la tête, ce mardi 9 avril, vers 7h, au rond-point du centre commercial Baobab. Habitant Doujani, celui-ci se rendait au lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou. La victime a été prise en charge par le Samu. Nous ne connaissons pas la gravité de ses blessures, mais la police confirme qu’une enquête en cours. Des témoignages indiquent que l’auteur du coup portait une cagoule et qu’il était accompagné d’autres élèves du lycée. Cette attaque s’inscrit dans le contexte de conflits entre Doujani et M’tsapéré de ces dernières semaines.

L’écologiste Marine Tondelier et Marine Le Pen (RN) en visites successives à Mayotte

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Marine Tondelier, puis Marine Le Pen, vont venir visiter Mayotte à l'approche des élections européennes.

À l’approche des élections européennes en juin, Europe Écologie Les Verts et le Rassemblement National ont eu l’idée de venir à Mayotte presque en même temps. Ces partis, diamétralement opposés, n’ont en revanche pas la même emprise sur le territoire mahorais. 

Les élections européennes approchent. En témoignent les visites prochaines, à un jour d’interval, de deux figures nationales de partis en campagne pour les scrutins qui auront lieu du 6 au 9 juin 2024. 

Après ses déplacements en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, la secrétaire nationale du parti Europe Écologie-Les Verts (EELV), Marine Tondelier, sera en visite à Mayotte, du mercredi 17 au vendredi 19 avril, arrivant de La Réunion. À l’approche des élections européennes, le parti entend montrer qu’il se préoccupe de l’ensemble des territoires, comme la secrétaire nationale l’a rappelé lors du Grand Entretien sur France Inter ce mardi 9 avril. « Je vais à La Réunion et à la Mayotte (sic) parce que je n’oublie pas les Outremer. […] Ces territoires délaissés, parfois un peu oubliés sont en première ligne du changement climatique », se justifie-t-elle lorsque le journaliste l’interroge sur l’image qu’a son parti de représenter une vision de l’écologie des « centres-villes »

Celle qui est également élue d’opposition au conseil municipal à majorité Rassemblement National (RN) d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) et conseillère régionale des Hauts-de-France, n’a pas encore précisé les détails de sa visite. L’occasion peut-être de revenir sur la question de la gestion de la ressource en eau, la construction de l’usine de dessalement d’Ironi Bé (dont l’impact environnemental est sérieusement questionné par les associations locales) et les nombreux autres enjeux environnementaux qui pèsent sur l’île (décharges sauvages, pollution du lagon, déforestation, érosion…). 

Terrain conquis d’un côté, à conquérir de l’autre

Arrivant le lendemain de son départ, également depuis La Réunion, Marine Le Pen, qui l’a battue au second tour des élections législatives de 2022 pour la 11e circonscription du Pas-de-Calais, sera en déplacement à Mayotte les samedi 20 et dimanche 21 avril. Si la présidente du RN à l’Assemblée nationale n’a pas encore livré le programme de sa visite, les questions de sécurité et d’immigration devraient occuper une grande partie des échanges, au vu des récentes annonces du gouvernement sur le droit du sol (que la députée RN veut supprimer à l’échelle nationale), la fin du titre de séjour territorialisé et l’opération Wuambushu 2 qui aura alors commencé. 

L’ex-responsable du RN arrive à Mayotte en terrain conquis. Arrivée en tête sur le territoire aux deux tours des élections présidentielles de 2022, et dont le parti avait surplombé les autres lors des élections européennes de 2019, Marine Le Pen n’en est pas à sa première visite. En décembre 2021, elle avait été accueillie, colliers de fleurs au cou, à l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi. 

Le parti écologiste est plus discret sur le territoire, en témoigne son absence d’antenne à Mayotte et son faible score aux élections pour le Parlement européen en 2019 (4,52 %, soit 951 voix) ainsi qu’aux dernières présidentielles (0,84 % des voix pour le candidat Yannick Jadot). Pour cette formation et contrairement à « Mariama Le Pen », il s’agit plutôt d’un terrain à conquérir.

Anthmane Aboubacar devient sous-préfet de l’Aisne

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Il a quitté les cabinets ministériels pour retrouver le corps préfectoral. Le Mahorais Anthmane Aboubacar a pris ses fonctions de sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Quentin, ce lundi. Celui qui est originaire de Sada était depuis l’an dernier le conseiller chargé de la prévention et de la lutte contre les atteintes à la citoyenneté au sein du cabinet de la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache. Il a l’avantage de connaître la région pour avoir travaillé dans le département voisin de la Marne où il a été directeur de cabinet du préfet de 2016 à 2018.

Il n’est pas le seul fonctionnaire d’État originaire de l’île aux parfums a occupé une telle fonction. En 2022, Dahalani M’Houmadi est devenu sous-préfet de Barcelonnette, dans le département des Alpes de Haute-Provence. L’ex-directeur général de Mlezi Maoré y administre l’arrondissement le moins peuplé de France métropolitaine (7.712 habitants).

Deux cas autochtones de dengue détectés à Mayotte

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Les moustiques sont vecteurs de maladies comme la dengue, le paludisme et le chikungunya. Photo d'illustration.

Deux cas autochtones de dengue ont été confirmés sur le territoire mahorais ces derniers jours par l’Agence régionale de santé (ARS). Cette dernière ainsi que la préfecture de Mayotte appellent à la plus grande vigilance avec la saison des pluies et la présence localisée de déchets qui favorisent le développement des larves de moustiques et le risque épidémique, cette maladie se propageant par les piqûres de ces insectes.

Quelques recommandations

Si les personnes malades ont été prises en charge et les foyers désinfectés, la préfecture et l’ARS rappellent quelques conseils pour lutter contre la prolifération des moustiques et éviter leurs piqûres, vectrices de maladies comme la dengue, mais aussi le paludisme et le chikungunya. « 80 % des sites de ponte du moustique sont créés par l’homme autour de sa maison », précise le communiqué de presse envoyé par l’ARS. Il est ainsi recommandé de couvrir les contenants d’eau stockés à l’intérieur et à l’extérieur ; de bien jeter ses déchets à la poubelle ; d’assainir les espaces extérieurs et enfin d’entretenir les gouttières.

Pour éviter de se faire piquer, l’usage d’un répulsif et dormir sous une moustiquaire sont conseillés. 

La dengue provoque fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et/ou articulaires, nausées et vomissements. Si vous souffrez de ces symptômes, il faut aller consulter un médecin et continuer à se protéger des moustiques. 

VIDEO : Cagnotte solidaire « Quand tu es passé par des moments difficiles, tu comprends »

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En Petite-Terre ce lundi, un sac cabas rempli de denrées alimentaires devait être distribué à une trentaine de personnes.

Pendant ces derniers jours de ramadan avant l’Aïd, des bénévoles dirigés par Oirdi Anli distribuent des sacs alimentaires aux plus démunis. Pour cette quatrième édition de « Solidarités aux familles démunies », plus de 210 personnes doivent en profiter, dont une trentaine ce lundi en Petite-Terre.

« Je vais te charger de prendre les appels », dirige Oirdi Anli, en s’adressant à Doulfaou, une bénévole. Ce lundi 8 avril est le troisième jour de distribution de denrées alimentaires. Après un week-end consacré à Grande-Terre, c’est devant le Carrefour market de Petite-Terre pour d’abord récupérer les produits frais que se donnent rendez-vous les cinq bénévoles du jour, dont aussi Abdallah, Fayel et Djaloud. Pour Oirdi Anli, à l’origine de cette initiative, « Solidarités aux familles démunies », c’est la quatrième édition. La première déroulée à Mamoudzou est partie d’une rencontre : « J’étais avec des potes à Cavani et un petit garçon est venu nous voir pour nous dire qu’il avait faim. Il était 21 heures. Ça m’a touché et je me suis dit qu’il n’était sûrement pas le seul dans cette situation ».

Quatre ans après et comme à chaque fois, tout commence par une cagnotte en ligne créée la veille du ramadan. « Les donateurs offrent ce qu’ils peuvent. Parfois ceux qui n’ont pas les moyens de donner partagent le lien vers la cagnotte sur leurs réseaux sociaux. Tout le monde contribue à son échelle », indique celui qui, comme son beau-frère Fayel ou encore Abdallah, a pris une journée de congé ou à rattraper plus tard au travail, pour être présent.

Pas de porte à porte, la distribution à quelques jours de l’Aïd fonctionne grâce à une liste. Les donateurs ont pu donner jusqu’à deux noms maximums de personnes qu’ils connaissent en situation de précarité et/ou de handicap, en indiquant leur numéro de téléphone et leur adresse. C’est cette liste qui conditionne l’itinéraire des bénévoles. Affublés du même tee-shirt noir avec Mayotte représentée en blanc et le logo de l’initiative, ils partent en direction des différents quartiers de La Vigie, à Labattoir, avant de se rendre à Pamandzi, dernière et septième commune de distribution. Copilote dans l’une des trois voitures, Doulfaou appelle le reste des 210 personnes inscrites : elles sont encore une trentaine à attendre ce lundi.

D’autres familles sur liste d’attente

« On essaie de les rassembler sur un point-relais. Mais pour celles qui sont en situation de handicap, qui sont âgées, on va directement chez elles », poursuit Oirdi Anli. Les volontaires s’appuient aussi sur des intermédaires à qui ils remettent les sacs cabas sortis de leurs coffres de voiture. C’est ainsi qu’une jeune fille a récupéré sur son lieu de stage le sac pour sa mère. Et qu’une dame accompagnée d’une petite fille a pu réceptionner le colis pour son voisin aveugle.

Toujours armée de son téléphone, en absence de réponse, celle qui s’appelle ironiquement la « secrétaire » rappelle ou attend d’être rappelée, jusqu’à temps de pouvoir passer déposer le colis de vivres. Sinon, il reviendra à une famille mise sur liste d’attente, c’est-à-dire la liste des noms indiqués après la clôture de la cagnotte qui n’a pas encore été répertoriée. « Ça leur donne une chance. Même si malheureusement, on ne peut pas aider tout le monde », note l’initiateur, qui a dû fermer la cagnotte une semaine avant la distribution, le temps de recevoir les sous sur son compte et ainsi faire les courses.

7.000 euros récoltés contre 1.000 la première année

Grâce aux 7.000 euros récoltés, chaque sac d’une valeur de 60 euros comprend : des œufs, de la farine fournie par une commerçante, du lait, du poulet, un jus de fruit… Mais aussi une bouteille d’eau, fournie notamment par l’association Lepam. « C’est un record », salue Oirdi Anli, qui avait pu récolter en 2020 l’équivalent de 1.000 euros pour vingt familles, en comptant d’abord sur sa notoriété sur les réseaux sociaux avant que l’action soit plus largement médiatisée par des personnes « qui ont confiance », leur page Facebook et les médias. « Maintenant, c’est le rendez-vous annuel », décrit-il. D’un petit duo de bénévoles la première année, ils étaient une vingtaine ce dimanche.

« Ça permet d’aider les gens », explique Doulfaou qui ne lâche pas la liste des mains. « Surtout pendant la période de ramadan, c’est compliqué, il y a déjà le jeûne toute la journée et certaines personnes ont le strict minimum pour le rompre. » Comme Abdallah, un autre bénévole, c’est la première fois qu’elle participe. « Je suivais l’action de loin en étant en métrople, maintenant je la vois de près », détaille ce dernier. « Quand tu es passé par des moments difficiles, tu comprends, et ça motive pour aider. Il y a tout à gagner en fait. »

Mais Oirdi Anli aimerait créer une association afin de permettre aux entreprises de donner plus facilement, et ainsi pouvoir agrandir la liste et distribuer à plus de monde l’année suivante. Comme à ce petit garçon croisé à Cavani, en 2020, qui, par ricochet, a déjà permis à 184 familles, rien que ce week-end, d’avoir de quoi préparer leur repas de fête.

Chadhouli Youssouf termine le marathon de Paris en 3h48’

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Connu dans le nord de Mayotte pour son implication dans les clubs sportifs locaux, Chadhouli Youssouf a participé au marathon de Paris, ce dimanche 7 avril. Le jeune homme d’Hamjago a bouclé les 42,2 kilomètres en 3h48’43’’, un chrono qui lui permet de finir à la 17.638e place sur les 54.175 participants qui ont pris le départ. « Avec le rythme que je menais, je devais finir en 3h18’ », réagit l’éducateur sportif mahorais. « J’ai de la déception sur le chrono, mais je suis fier d’être « finisher ». » En effet, bien dans le rythme, « Chad » a ressenti une ancienne douleur vers le trentième kilomètre, l’obligeant à baisser la cadence. Finalement, sur la ligne d’arrivée située sur l’esplanade des Invalides, son allure moyenne s’établit de 5:26 minutes/kilomètre. Bravo à lui !

Stéphane Séjourné lancé dans une tournée africaine

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Plus en odeur de sainteté dans plusieurs pays du continent africain, la diplomatie française tente de redorer son blason par un voyage entrepris par Stéphane Séjourné (photo avec son homologue kenyan Musalia Mudavadi). Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a commencé sa tournée, ce samedi, au Kenya. Il y a été question du climat, puisque le pays qui sert de modèle économique à ses voisins, fait figure d’exemple aussi sur les questions environnementales. « Les ministres ont rappelé l’objectif consistant à limiter l’élévation de la température moyenne de la planète à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, reconnaissant que cela réduirait considérablement les risques liés aux changements climatiques et leurs effets », fait savoir le ministère, qui a signé un prêt pour la réalisation du financement par Paris d’un train urbain à Nairobi (des entreprises françaises y participeront).

Stéphane Séjourné était au Rwanda, ce dimanche, trente après le génocide des Tutsis qui a profondément meurtri le pays. Enfin, ce lundi, sa dernière étape était un passage par la Côte d’Ivoire, état pilier de l’Afrique francophone. La France y est le premier investisseur, un millier d’entreprises de l’Hexagone y sont déjà implantées.

Un naufrage au large du Mozambique fait 96 morts

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Dimanche, en début de soirée, des opérations de recherche ont été lancées après le naufrage d’un bateau de pêche transportant près de 130 personnes au large du Mozambique. Le bateau, surchargé, n’était pas autorisé à transporter des passagers et aurait sombré au niveau d’une petite île située à quelques kilomètres des côtés de la province septentrionale de Nampula. Selon le dernier bilan en date, communiqué ce lundi, 96 corps inanimés, dont ceux d’enfants, ont été retrouvés ces dernières heures. Seulement douze rescapés ont été dénombrés, tandis que les recherches des passagers restants sont encore en cours. D’après le secrétaire d’Etat de la province de Nampula, les personnes à bord de l’embarcation de fortune tentaient de fuir le Mozambique en raison de fausses informations sur l’épidémie de choléra en cours. Une enquête a été ouverte par les autorités mozambicaines.

Faute de repreneur, « Les Nouvelles de Mayotte » s’arrêtent

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A l’instar de La Réunion, où les deux journaux historiques de la presse quotidienne régionale traversent une forte zone de turbulences, la presse écrite à Mayotte ne se porte pas au mieux. Dans un courrier diffusé ce lundi 8 avril, le rédacteur en chef des « Nouvelles de Mayotte », Denis Hermann, annonce que son journal cessera d’être diffusé le 19 avril prochain. Lancé en 2004, ce dernier paraissait quotidiennement sous la forme d’une newsletter. Le journaliste, qui profitera ainsi de sa retraite en Anjou, explique que la vente, un temps envisagée, n’a pas abouti car « tous les acheteurs potentiels se sont courageusement dégonflés », et ce « malgré la santé financière florissante de l’entreprise ».

Le journal « Les Nouvelles de Mayotte » va donc sobrement cesser son activité le 19 avril, après vingt ans d’existence. « Certains seront tristes, d’autres sabreront le champagne », pressent Denis Hermann, avec son franc-parler habituel.

Crise de l’eau : des coupures encore dans le centre et le sud de Mayotte

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La production et la distribution de l’eau ont été perturbées, ce week-end, dans le sud et le centre de Mayotte avec une usine de potabilisation d’Ourouvéni qui ne tournait pas à 100%. Rebelote, ce lundi, les communes de Dembéni, Ouangani, Bandrélé, ainsi que le village de Tsoundzou 2, qui ont dû faire face à des « perturbations de la distribution d’eau dues à de faibles niveaux d’eau dans les réservoirs de tête et secondaires », confirme la Société mahoraise des eaux (SMAE). La filiale de Vinci indique que les problèmes de ce lundi proviennent « d’une fuite d’eau importante sur la conduite d’adduction qui dessert le centre et le sud jusqu’à Bandrélé via Ongoujou ».

La réparation a nécessité un maintien en eau du secteur Ouangani, Tsararano, Ironi-Bé et Tzoundzou II. La remise en eau était annoncée, « dès que ce sera possible », pour Hajangoua, Hamouro et Bandrélé, tandis qu’un report à 17h était décidé pour les villages de Nyambadao, Dembéni Village et Iloni.

Crise de l’eau 2 : restriction d’usage de l’eau levée à Passamaïnty et Tsoundzou

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La Société mahoraise des eaux (SMAE) informe que les derniers contrôles sanitaires de la qualité de l’eau distribuée à Passamaïnty et Tsoundzou, de la commune de Mamoudzou, « sont conformes à la norme sur la qualité des eaux destinées à la consommation », lit-on dans un communiqué, ce lundi 8 avril. En d’autres mots, la restriction de l’eau annoncée en précaution pour cause de non-conformité bactériologique est désormais levée. Il n’est plus besoin de faire bouillir son eau avant de l’utiliser.

Une bande qui visait les Hauts-Vallons pour des vols appréhendée

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Considéré comme le meneur d’une bande de mineurs impliqués dans de multiples vols aggravés commis ces derniers mois dans le secteur des Hauts-Vallons, à Mamoudzou, un jeune homme de 25 ans a été condamné à trois ans de prison ferme, ce lundi, au tribunal correctionnel. Selon le procureur de la République, Yann Le Bris, cet individu « donnait des instructions en vue des vols et récupérait les objets volés ». Il a ainsi été reconnu coupable de « participation à une association de malfaiteurs » et de « recels de vols aggravés ». Ses complices présumés, tous mineurs, seront jugés prochainement par le tribunal pour enfant pour les vols.

L’école primaire de M’roalé portera le nom de Mohamed Bacar

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Le 19 avril, une stèle en hommage à l’ancien maire de Tsingoni, Mohamed Bacar, sera inaugurée au village de M’roalé. A la même date, l’école élémentaire du village prendra son nom. L’ex-maire est décédé brutalement d’un accident vaculo-cérébral, le 16 octobre 2023. Originaire du village, il avait été enseignant dans le premier degré avant d’occuper le poste de premier magistrat de la commune entre 2014 et 2023. Il était par ailleurs président de la fédération de Mayotte du parti Les Républicains.

Le procès de Ramlati Ali et sept autres prévenus pour fraude électorale renvoyé au 24 septembre

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L'ex-députée Ramlati Ali est soupçonnée, avec sept autres prévenus, d'avoir utilisé de fausses procurations pour favoriser le scrutin en sa faveur lors des élections législatives de 2017.

L’ancienne députée de Mayotte, Ramlati Ali, ainsi que sept autres prévenus devaient être jugés ce matin au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour une affaire de fraude électorale. Lors des législatives de 2017, l’ex-élue de Petite-Terre et plusieurs personnes sont suspectées d’avoir influencé l’issue du scrutin (finalement annulé en raison d’un écart de voix infime) en obtenant frauduleusement des procurations pour pouvoir ajouter des votes en faveur de l’ex-députée contre son adversaire Elad Chakrina, qui s’est constitué partie civile.

Cette affaire n’avait pas empêché l’élection de la candidate soutenue par La République en marche, le 25 mars 2018, lors d’une législative partielle.

L’ordonnance ayant été signée le 9 janvier 2024 et communiquée aux avocats de la défense seulement le 20 mars, ces derniers ont demandé un renvoi, appuyés par le procureur de la République, Yann Le Bris. Il a également été demandé de lever les contrôles judiciaires en place pour trois des prévenus, dont l’ex-députée, qui interdisait notamment qu’ils se contactent entre eux ou quittent le territoire mahorais sans autorisation.

Après avoir délibéré, la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, Aline Charron, a annoncé le renvoi de l’affaire devant le tribunal le 24 septembre 2024 et la levée des contrôles judiciaires.

La Cadema se mettra à l’eau à partir de mars 2025

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Les navettes maritimes qui seront mises en service en 2025 ont une capacité d’une cinquantaine de places.

Prévues en mars 2025, deux lignes maritimes vont voir le jour, Mamoudzou-Iloni et Mamoudzou-Hamaha. Les cinq navires de 50 places sont déjà choisis. Il faut désormais attendre la construction des pontons.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

 

TME 2024 : Catégorie Entreprise citoyenne de l’année

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Ces associations, entreprises ou organisations se sont distinguées en 2023 par leurs actions pour la société mahoraise. Retrouvez ci-dessous la sélection du jury des Trophées mahorais des entreprises et votez sur le site entreprise.yt jusqu’au dimanche 21 avril.

Mayan’Art

Lancé en 2019 par Toibrane Mogne Daho et Zarouki Bounou, le studio Mayan’Art met en avant les associations Mahoraises sous leur plus beau jour. Spécialisés dans la réalisation de portraits et de vidéos, les deux associés soutiennent de nombreuses initiatives, et ce en débit d’une demande en hausse en provenance des institutions et de la couverture d’événements (mariages, séminaires…). Un juste retour des choses, selon Toibrane. Avant d’avoir atteint la majorité, ce dernier se souvient avoir été accompagné par des associations pour l’apprentissage du dessin. Résultat : « depuis que je suis à Mayotte, je soutiens beaucoup de causes », assure-t-il. En 2020, après environ deux années de « test » avec l’appui de la couveuse d’entreprises, les équipes de Mayan’Art ont pris leur quartier aux vitrines de M’gombani, à Mamoudzou. Très vite, les vidéastes et photographes du studio ont été amenés à réaliser de nombreuses campagnes de prévention contre le Sida, le cancer, ou encore les discriminations. « J’aime bien travailler avec les associations, en général on a carte blanche pour faire ce que l’on veut », relève Toibrane. L’an dernier, Mayan’Art studio a par exemple planché pendant un mois sur la campagne d’Octobre rose pour sensibiliser au cancer du sein. Un travail main dans la main avec l’Association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca), qui occupe d’ailleurs le bureau voisin à celui de Mayan’Art, aux vitrines de M’gombani.

L’association Petite-T’espoir

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L’association Petite-T’espoir a été créée à la fin de l’année 2018. Dès l’année suivante, elle s’est lancée dans l’aide alimentaire. Via une convention de lutte contre le gaspillage alimentaire, elle récupérait des denrées alimentaires des grandes surfaces pour les redistribuer aux plus démunis en Petite-Terre. « Notre objectif est d’accompagner et d’aider les familles vulnérables dans les quartiers prioritaires », résume Houmadi Farid, chargé de mission développement des structures. C’est ce qui a conduit l’association à lancer une épicerie solidaire, ouverte en décembre 2022, route de Moya, à Dzaoudzi. « Ce n’est pas une épicerie à laquelle tout le monde peut accéder. Seuls les publics identifiés par des travailleurs sociaux y sont orientés », ajoute encore Houmadi Farid. Depuis décembre 2022, 450 familles, soit environ 4500 personnes, ont bénéficié de denrées distribuées par l’épicerie. Et il ne s’agit pas uniquement de subvenir aux besoins matériels des familles les plus pauvres. L’accès à l’épicerie solidaire est couplé à un accompagnement social personnalisé et à une participation à divers ateliers orientés autour de l’accès au droit, la nutrition, l’hygiène ou encore la santé. Chaque bénéficiaire est invité à l’épicerie une fois par mois. Panier moyen : trente euros, ce qui représenterait 70 euros d’économie par rapport au tarif pratiqué dans les enseignes de grande distribution. L’accès à l’épicerie solidaire est fixé pour une durée de six mois, renouvelable après trois mois de carence et une ré-étude de la situation par l’organisme social compétent.

L’Adie

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L’association pour le droit à l’initiative (Adie) a une antenne mahoraise depuis 1997. Parce que trop de jeunes en France, faute de capital et de conseils, ne peuvent pas créer leur entreprise, l’Adie permet à cette génération motivée par l’entrepreneuriat de donner vie à ses projets, en proposant des financements et un accompagnement adaptés. Afin que plus de jeunes désireux de se lancer soient informés des solutions qui s’offrent à eux et de lever les freins qui les retiennent, l’association loi 1901 reconnue d’utilité publique, a pour vocation d’identifier les leviers économiques disponibles pour tous les auto-entrepreneurs, commerçants et chefs d’entreprises sur l’île aux parfums. « On propose d’aider les mahorais avec des microcrédits accompagnés. On accompagne aussi à la création, au développement ou au maintien d’activités », explique Didier Grondin, directeur territorial de l’Adie Mayotte depuis sept mois. Ce coup de pouce financier est souvent bienvenu pour les publics qui n’ont pas accès au crédit bancaire, l’Adie restant à l’heure actuelle une des seules institutions de microfinance d’envergure présente sur la majeure partie des territoires ultramarins. Au-delà de l’aspect financier, les dix-sept salariés de l’association programment fréquemment des ateliers afin de « faire progresser » et de « mettre en avant les réussites mahoraises », fait valoir Didier Grondin. Des initiatives qui permettent aussi de souligner que des alternatives au salariat existent à Mayotte.

Regard Du Coeur

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Au départ, Hamada Moustoihi et Zouhoura Assani, respectivement le président et la directrice de l’association, voulaient, depuis Longoni, faire découvrir la biodiversité et les jolis paysages de Mayotte aux jeunes générations. Ancienne bénévole des Naturalistes de Mayotte, Zouhoura rêvait d’impulser une prise de conscience chez les jeunes, pour que ces derniers puissent par la suite transmettre leurs savoirs. « Même si tout n’est pas rose, il y a de jolies choses à voir à Mayotte. Il faut que les jeunes puissent s’approprier ce patrimoine », souligne-t-elle encore aujourd’hui. A partir de la fin de l’année 2016, “Regard du coeur” a ainsi instauré une série d’ateliers, de marches solidaires ou encore de spectacles pour éveiller les consciences de la jeunesse mahoraise. Aujourd’hui, l’association se consacre à la gestion d’une épicerie solidaire, nommée « Oasis » et basée à Koungou. A ce jour, le commerce fait bénéficier une quarantaine de familles de tarifs très avantageux. Regard du Cœur s’occupe aussi des jeunes pendant les vacances scolaires et hors vacances scolaires en favorisant leur épanouissement tout en les incitant à la protection de leur environnement. La structure a mis en place le projet « Lire et s’exprimer ». Le théâtre, le chant, la danse, la photographie sont les disciplines qu’on peut y retrouver. Dans le même esprit, l’association organise des spectacles de danses traditionnelles ainsi que des échanges avec des personnes âgées détentrices d’un savoir presque oublié.

Le Medef

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1,5 million de litres d’eau. C’est le volume d’eau arrivé au port de Longoni et distribué en bouteilles à la fin de l’année 2023 par le Mouvement des entreprises de France à Mayotte (Medef). Un don, destiné aux entreprises du secteur privé de l’île, bienvenu à cette période où les tours d’eau étaient encore très contraignants avec 54 heures de coupure d’eau. Ainsi, alors que les administrations publiques commençaient à s’organiser, les sociétés privées faisaient face à un véritable casse-tête, à savoir permettre aux salariés de travailler dans des locaux privés et des stocks qui se rarifiaient dans les magasins. Grâce à l’action du Medef national et son entité mahoraise, les bouteilles ont été envoyées par des entrepreneurs de l’Hexagone, tandis que les bénéficiaires étaient tous des salariés du secteur privé, pas seulement des entreprises adhérentes de l’organisation patronale. « La présidente du Medef Mayotte, Carla Baltus, et ses adhérents, tiennent particulièrement à remercier le président Patrick Martin du Mouvement des Entreprises de France et son vice-président Bruno Arcadipane, ainsi que tous les partenaires : producteurs d’eau, distributeurs, transitaires, transporteurs… (Ania, Artemis, Centre d’affaires de Mayotte, CMA-CGM et sa filiale Ceva Logistics, Danone avec ses marques Evian et Volvic, Maison des eaux minérales naturelles, Ogeu, le Port de Longoni-MCG, Placidom, RDT Groupe et Tilt », indiquait le Medef Mayotte lors du lancement de l’opération.

Tous les portraits et toutes les catégories sont à retrouver sur le site entreprise.yt

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes