L’association de protection et d’étude des mammifères marins, Ceta’Maore, et l’association Les Naturalistes, qui gère le plan national d’action (PNA) Dugong, ont décidé d’unir leurs compétences et croiser leurs approches pour améliorer la connaissance des dugongs, désormais moins de 10 à Mayotte. Si depuis 2024, Ceta’Maore participe au suivi de l’espèce, notamment grâce à des suivis réalisés en ULM, en 2025, des sorties en mer communes sont prévues pour collecter les données sur ce mammifère marin particulier. Tandis que les Naturalistes s’occupent de la prospection par drone et du suivi des herbiers marins (source de nourriture des vaches marines), Ceta’Maore collecte les données en mer grâce aux bénévoles du projet de suivi Wujua. Le 10 mars, une première sortie test a marqué le lancement de cette collaboration et d’autres missions sont d’ores et déjà prévues en 2025 pour poursuivre ce travail.
Justice : Camille Miansoni pressenti pour la Nouvelle-Calédonie
Ex-procureur de la République du tribunal de Mamoudzou, de 2016 à 2020, Camille Miansoni devrait quitter Brest et le Finistère où il avait été muté à la suite de son passage dans l’océan Indien. Selon nos confrères du Télégramme, il est pressenti pour occuper le poste de procureur général à Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Il lui manque la validation par le conseil supérieur de la magistrature pour entériner son départ.
Mayotte, de son côté, attend toujours la nomination d’un procureur de la République après le départ de Yann Le Bris en Martinique. C’est la nouvelle avocate générale, Françoise Toillon, qui assure depuis l’intérim au Parquet.
Crise de l’eau : des perturbations à Kawéni ce mardi
Afin de traiter les fuites dans le réseau d’eau, des coupures vont être effectuées, ce mardi, dans la zone industrielle de Kawéni (secteur 4). « Cette modification pourrait entrainer des chutes de pression temporaires sur l’ensemble de la zone industrielle. La distribution reviendra à la normale au cours de la journée », explique la Société mahoraise des eaux (SMAE).
La justice casse le mouvement de grève chez ETPC

Une partie des salariés grévistes ont repris le chemin du travail, ce lundi. Après un mois de mobilisation, la décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou qui établit des sanctions en cas de nouveau blocage des sites d’ETPC a douché leurs espoirs d’obtenir une prime.
Les camions vont et viennent à l’entrée du site ETPC de Majicavo, ce lundi. A quelques mètres, une poignée des salariés du fabricant de granulats continuent de porter les revendications depuis un mois maintenant. Ils souhaitent le versement d’une prime de 3.000 euros après le passage du cyclone Chido. Stoppé depuis plusieurs semaines, le dialogue social semble pourtant au point mort. Côté CGT-Ma (Confédération général des travailleurs de Mayotte), c’est d’ailleurs un sentiment de déception qui prévaut, ce lundi. La décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou, connue depuis jeudi soir, a jeté un froid dans les rangs des grévistes qui ne s’attendait pas à un tel résultat à propos du référé déposé par leur employeur. Dans leur ordonnance, les magistrats disent « constater l’existence d’un trouble manifestement illicite, caractérisé par un abus de du droit de grève matérialisé ». Il est ainsi ordonné à cinq grévistes et à la CGT « d’enlever les chaînes, les barricades et toute entrave à l’accès aux sites de Majicavo et Koungou ». Une astreinte de 1.000 euros pourrait tomber en cas de refus, tandis que l’entreprise a le droit de recourir à la force publique si un barrage n’est pas enlevé. Estimant « à 70% de salariés » la part de grévistes au début du mouvement, Moidjoumoi Madi, déléguée CGT, a vu plusieurs de ses collègues reprendre le travail, ce lundi, alors que l’absence de salaires commençait à se faire sentir.
« Une décision politique »
Se réservant le droit de faire appel en fonction de ce que décide la CGT (le syndicat s’acquitte des frais d’avocats), les grévistes estiment qu’il s’agit « d’une décision politique qui nous chasse de l’entreprise ». Si la déléguée syndicale dit « ne rien vouloir lâcher », elle se dit désormais inquiète pour la suite. « On veut un protocole de sortie pour nous protéger », espère-t-elle, afin « d’éviter les sanctions contre nous », citant de possibles répercussions comme des licenciements pour des participants à la grève. Financièrement, les cinq salariés cités dans la procédure sont en tout cas déjà punis. En effet, le tribunal les a condamnés, avec la CGT-Ma, à payer in solidum 5.000 euros à leur employeur au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
La Poste : l’envoi de colis vers Mayotte est interrompu

Depuis ce lundi, l’envoi de colis vers Mayotte est temporairement interrompu. En cause, “un engorgement” annonce le groupe La Poste.
Les activités de La Poste ont été considérablement réduites depuis le cyclone Chido. Elles le sont encore plus dorénavant. Depuis ce lundi 24 mars, La Poste a annoncé dans un communiqué daté de vendredi être contrainte de “fermer temporairement l’envoi de colis vers Mayotte” car le cyclone Chido a entraîné “ des dégâts importants sur l’île de Mayotte. La capacité d’acheminement des colis sur l’île en est très fortement réduite, ce qui génère un engorgement”.
Des délais allongés jusqu’à dix semaines
Les délais sont ainsi allongés jusqu’à six semaines pour les colis et courriers prioritaires et jusqu’à dix semaines pour les colis économiques, ceux-ci étant expédiés par voie maritime. Contactée, la direction de La Poste dans le 101e département n’a pas répondu à nos questions. Le 13 janvier, l’envoi de courriers et de colis avait repris un mois après la catastrophe climatique.
Mais le climat social demeure difficile au sein des services postaux. Mi-mars, une grève a été lancée par des agents pour demander une amélioration des conditions de travail et de rémunération ainsi qu’une aide financière à la suite du passage de Chido. Ce mouvement avait également ralenti les activités sur le territoire.
Foncier : un véhicule pour accélérer les demandes de titres de propriété ?

Installée à Mamoudzou, la commission d’urgence foncière accompagne les propriétaires dans leur demande de régularisation. La députée de la deuxième circonscription de Mayotte, Anchya Bamana, plaide pour qu’elle ait plus de moyens dont « une CUF mobile ».
C’est l’un des outils qui permet de s’attaquer aux problèmes fonciers à Mayotte. La commission d’urgence foncière (CUF), installée place Mariage à Mamoudzou, peut faire du titrement de propriété depuis 2022. Ils peuvent ainsi permettre aux potentiels propriétaires (la loi impose un délai d’occupation de dix ans) de pouvoir faire valoir leurs droits. Compte-tenu de l’importance de cette problématique à Mayotte, Anchya Bamana souhaite que la commission soit renforcée. « Le cyclone Chido qui a ravagé Mayotte le 14 décembre dernier a mis en exergue le problème fondamental du chantier inachevé de l’élaboration du cadastre et de son palliatif, la régularisation foncière », écrit la députée de la deuxième circonscription de Mayotte à Manuel Valls, le ministre de l’Outremer. En mai 2024, l’ex-directeur par intérim, Yannick Somauroo, avait indiqué que la CUF connaissait des problèmes d’attractivité après la crise de l’eau et les barrages. Ceux-ci sont toujours d’actualité, constate la parlementaire qui évoque un phénomène « accentué par le cataclysme Chido » dans cette structure qui nécessite des juristes et des enquêteurs-fonciers pour fonctionner.
Malgré le sous-effectif chronique, la parlementaire aimerait que la CUF bénéficie de nouveaux moyens pour assurer ses missions. Elle évoque la création « d’une CUF mobile » pour que la structure puisse se rendre plus facilement auprès des demandeurs. La commission avait déjà commencé à se mettre à cette démarche d’aller-vers. Elle a créé, par exemple, une permanence à Bouyouni, au siège de la communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte, en novembre 2024. Pour aller plus loin, cette CUF mobile pourrait prendre la forme d’un véhicule allant assurer des permanences dans les villages. « Ce véhicule, estimé à 210.000 euros (incluant achat, transformation, transport, octroi de mer et matériel informatique), permettrait de tenir des permanences mensuelles dans chaque commune du département afin de mieux accompagner les usagers et de promouvoir toutes les missions de la CUF, en particulier le conseil », défend-elle.
De nouvelles conventions d’aide à la pierre
Le Conseil départemental organise une cérémonie de signature des conventions « Aide à la Pierre », qui se tiendra le jeudi 27 mars à 10h, à l’Hémicycle Younoussa Bamana. Cette initiative vise à apporter un soutien financier aux ménages éligibles, afin de leur permettre d’accéder à un logement social ou très social. Lors de cette cérémonie, 18 nouvelles familles bénéficieront de cette aide, après une évaluation approfondie menée par les travailleurs sociaux du Service Accès et Aides au Logement et validée en commission sociale du dispositif, le 12 décembre 2024.
Eau non potable à Mroalé et Tsingoni
Dans le cadre du contrôle de la qualité de l’eau, des analyses ont fait état vendredi d’une non-conformité de la qualité de l’eau sur les paramètres bactériologiques pour les usagers des villages de Mroalé et Tsingoni. La SMAE – Mahoraise de eaux estime que ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution pour garantir la potabilité de l’eau consommée dans ces villages. Il est ainsi demandé à l’ensemble de leur population de faire systématiquement bouillir l’eau. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. L’eau bouillie peut ensuite être utilisée pour boire, faire à manger et se brosser les dents, sans aucun danger pour la santé. Elle doit être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures. De nouveaux contrôles seront effectués dans les prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation.
Un deuxième cas de chikungunya détecté
L’Agence Régionale de Santé (ARS) de Mayotte a annoncé qu’un deuxième cas de chikungunya importé a été détecté ce vendredi 21 mars dans le Sud de l’île, dans la commune de Chirongui. Cette personne revenait d’un séjour à La Réunion. Pour éviter la propagation du virus sur le territoire, l’ARS de Mayotte tient à rappeller l’importance de consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes (fièvre soudaine et douleurs articulaires) et de continuer de se protéger des piqûres de moustiques pour ne pas transmettre la maladie à son entourage.
Un enfant de 5 ans décède électrocuté à M’tsapéré
Un petit garçon de 5 ans a perdu la vie après avoir été électrocuté dans le quartier Bonovo, à M’tsapéré, ce dimanche. Selon nos confrères de Mayotte la 1ère, l’accident serait survenu alors que l’enfant jouait dans une cour. Il aurait touché un câble issu d’un raccordement illégal. Malgré l’intervention des pompiers, le jeune garçon n’a pas survécu et une enquête a été ouverte pour éclaircir les circonstances de l’accident.
Océan Indien : “Nous travaillons pour que Mayotte ait toute sa place dans la zone”

En déplacement à Mayotte, ce samedi, Thani Mohamed Soilihi a fait le point avec quelques élus et les acteurs économiques sur la coopération régionale, ce samedi. Il a affirmé aussi que Mayotte est “la pierre à l’édifice” qui manque à la commission de l’océan Indien (COI).
Commission de l’océan Indien
Dans un mois, Madagascar recevra les représentants des membres de la Commission de l’océan Indien sur son île de Nosy Bé. Un rendez-vous important auquel Mayotte n’est une nouvelle fois pas conviée contrairement aux voisins réunionnais. Sur son île natale, ce samedi, après deux jours à Tananarive (Madagascar), le ministre Thani Mohamed Soilihi espère que les choses vont changer. “Nous travaillons énormément pour que Mayotte ait toute sa place dans la zone océan Indien et notamment la COI. C’est quelque chose qui tient à cœur au président de la République Emmanuel Macron. C’est pour ça qu’il a insisté pour que j’ai des séquences très particulières dans le cadre de ce déplacement”, fait remarquer le ministre de la Francophonie et des partenariats internationaux, après une réunion au conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou, ce samedi. Celui-ci dit avoir insisté auprès de ses interlocuteurs à Madagascar pour rappeler “qu’il manque une pierre à l’édifice, cette pièce s’appelle Mayotte”.

Relation avec les Comores
Volontiers critique des accords de 2019 qu’il juge “pas respectés par la partie comorienne”, Thani Mohamed Soilihi estime qu’il ne faut pas pour autant couper les ponts et continuer d’évaluer “ce qui fonctionne et ne fonctionne pas”. “Je le dis très clairement, il va falloir nouer des contacts très directs avec nos voisins comoriens. On ne peut pas espérer être entendus si on ne discute pas avec eux”, défend-il.
Jeux des îles
Dans les sujets à traiter avec les Comores, il y a la question de la représentation du 101ème département français. Privés du drapeau et de leur hymne national, les sportifs mahorais sont inquiets à l’idée d’être humiliés de nouveau pendant les prochains Jeux des îles de l’océan Indien prévus aux Comores en 2027. Le conseil départemental de Mayotte, dont la moitié des membres était présente, continue de pousser auprès du ministre. “Il faut que les Mahorais puissent avoir droit à ce qui leur revient comme tous les Français”, reprend Zouhourya Mouayad Ben, la vice-présidente du Département en charge de la culture et des sports. Selon l’élue du nord de Mayotte, “le ministre nous a assuré qu’il allait bien travailler sur le sujet”.
Coopération régionale
Le ministre a aussi été interrogé évidemment sur la coopération régionale dans son ensemble et se veut optimiste sur son développement à Mayotte. “Il y a déjà beaucoup de choses qui se font. Dire que rien ne va ou tout va mal est contreproductif”, estime le Sadois. Interrogé sur les liens avec Madagascar, il rappelle que l’archipel mahorais garde une histoire commune avec la Grande île et que la moitié des villages parlent le kibushi. Il promet qu’avec la venue d’Emmanuel Macron au sommet de la COI, des accords seront signés “et pourront être déclinés ensuite”. Également amenée à s’exprimer sur ce sujet, Zouhourya Mouayad Ben fait observer que “la population mahoraise attend énormément dans la coopération, que ce soit sur le plan économique, la culture, le sport, la formation. Mais ce qui la préoccupe en ce moment, ce n’est de rien avoir dans les magasins. Il faut qu’on ait la possibilité de s’approvisionner dans l’environnement proche avec un délai très court”.
Psychologie : « Le cyclone est venu réveiller des émotions »

L’association Terra Psy est spécialisée dans l’accompagnement psychologique en situation de crise et de catastrophe. Financée par la Fondation de France, elle a participé aux cellules d’écoute au sein du territoire de Mayotte à la suite du cyclone Chido. Sa directrice et psychologue clinicienne, Haddia Diarra, a accepté de répondre aux questions de Flash Infos.
Flash Infos : Dans quel cadre se déroule vos interventions ?
Haddia Diarra : Nous sommes une organisation non gouvernementale composée de psychologues-cliniciens avec une approche interculturelle. L’idée est de s’adapter au public vulnérable. Notre objectif est d’accompagner les populations à un accès aux soins en santé mentale. Nous intervenons en métropole, mais aussi après des catastrophes. Nous sommes par exemple, intervenus au Maroc après le séisme de septembre 2023. Nous intervenons pour prévenir du stress post-traumatique. À Mayotte, suite au cyclone, nous sommes d’abord partis en équipe de trois, en mission exploratoire, pour cerner les besoins. Nous nous sommes aperçus que la prise en charge de la santé mentale est déficitaire. Il y a très peu de psychologues, très peu de psychiatres sur l’île.
F.I. : Comment s’est opéré le partenariat avec l’académie de Mayotte ?
H.D. : Terra Psy est financé par la Fondation de France. L’Éducation nationale a entendu et nous a sollicité. Selon eux, un besoin de soutien psychologique était nécessaire. Nous avons établi une convention entre le rectorat de Mayotte, l’Éducation nationale et Terra Psy pour accompagner la mise en œuvre des cellules d’écoute que souhaitait mettre en place le rectorat. Nous avons donc à disposition huit psychologues formés au psycho-traumatisme pour accompagner les élèves et les enseignants.
F.I. : Après cette catastrophe naturelle, y a-t-il encore des maux toujours en cours ?
H.D. : Bien sûr. Il y a encore des traumatismes, le traumatisme est multifactoriel. Le cyclone est venu réveiller des émotions. C’est un traumatisme complexe que vivent les habitants de Mayotte. Les troubles psychologiques que nous rencontrons sont physiques comme des difficultés à trouver le sommeil, ou encore la perte d’appétit. Certains enfants nous parlent même de cauchemars.
F.I. : Sur quels outils vous appuyez-vous pour fournir un soutien psychologique ?
H.D. : Avec les enfants, on travaille avec le jeu, le dessin, avec des séances de respiration. Tout ce qui permet au jeune Mahorais de dire les choses. En sachant qu’on prend aussi en compte le contexte de la société mahoraise. Venir voir un psychologue n’est pas simple. Culturellement, ce n’est pas encore ancré, même si avec notre approche, on arrive parfois à bouger les lignes. C’est d’ailleurs beaucoup plus simple avec les enfants qu’avec les adultes.
F.I : Est-ce que la prise en charge est similaire pour les adultes ?
H.D. : Pour les adultes, on utilise beaucoup le collectif. Après de grandes crises, on préconise toujours le collectif. Par la suite, des vulnérabilités vont apparaître durant le collectif. Ensuite, on se tourne vers de l’individuel. Dans tous les cas, il faut consulter. Il ne faut pas garder ce traumatisme. Plus on le garde, plus le symptôme risque de s’installer. On doit en parler, à son médecin traitant par exemple, il faut arriver à évacuer. Si ça reste, il faut consulter.
Une distribution pour le ramadan par IBS
Ce vendredi, à Koungou, plusieurs membres de l’entreprise IBS ont organisé une distribution de denrées pour le public vulnérable, en plein mois de ramadan. « Tous les ans on fait ça pour le ramadan. On distribue des colis alimentaires au public défavorisé », indique Angelo Amizara, chargé de communication pour IBS. Ce vendredi, ce sont 300 colis qui sont distribués, dont une partie à domicile auprès des personnes vulnérables. Avec le support de la police municipale, des colis contenant boîtes de grains, de sardines, riz ou encore farine sont distribués. Des jouets et des vêtements sont aussi donnés aux mères venues chercher des vivres.
« C’est la première distribution qu’on fait cette année, c’est important d’être des acteurs supplémentaires pour aider les sinistrés », insiste Élisabeth Ongaretto, assistante de direction chez IBS. Le samedi, des distributions semblables ont été organisées par l’entreprise à Mamoudzou.
Appel à projets pour les associations de Koungou
La Ville de Koungou ouvre l’appel à projets 2025 pour les associations locales œuvrant dans les domaines du sport, de la culture, de l’animation, de l’environnement, du patrimoine, de la jeunesse, du social, de la santé, de la solidarité. Pour obtenir une subvention, il faut remplir le formulaire en ligne sur le site de la mairie et le soumettre. Il faut aussi envoyer les deux fichiers budgets (association et actions). La date limite pour soumettre la demande est le 13 avril 2025 à 23h59. Pour toutes informations complémentaires, il faut écrire un mail à contact@koungou.fr.
Journée de nettoyage du cimetière de Mandzarisoa
La Ville de Mamoudzou et la Cadema, en partenariat avec l’association UDM (Union pour le Développement de Mrowahandra), l’association Espoir de M’tsapéré, l’association SMAM (Sourate Mandzarisoa Mtsapéré) et les madrassas du quartier, organisent une journée de nettoyage du cimetière de Mandzarisoa à M’tsapéré, le samedi 22 mars, à partir de 7 h 30. Institutions et associations se mobilisent pour nettoyer ce cimetière et évacuer les déchets engendrés par le passage du cyclone Chido. L’objectif de cette action est de préparer et d’entretenir ce lieu de recueillement afin d’accueillir les familles qui viendront s’y recueillir à l’occasion de l’Aïd el-Fitr. L’ensemble des habitants, associations, bénévoles et toute personne souhaitant contribuer à cette initiative solidaire est invité à se joindre pour cette matinée d’action citoyenne.
Les vainqueurs de l’Orange Cup s’envolent pour la métropole
En 2022, Orange lançait l’édition inaugurale de l’Orange Cup à la Réunion, en partenariat avec la Ligue Réunionnaise de Football (LRF). Cette nouvelle compétition, adressée aux jeunes licencié(e)s de 9 et 10 ans (U10) des clubs de football de l’île, adopte un format faisant valoir une dimension sportive autant qu’éducative. A Mayotte, en 2024 pour sa première édition, l’équipe l’Etincelle d’Hamjago avait brillé sur le terrain, comme aux ateliers et était partie à la rencontre du PSG. Cette année, alors que 98 équipes de la Ligue Mahoraise de Football (LMF) étaient inscrites, c’est l’équipe du FC Majicavo qui s’est démarquée et s’envole vers le stade de France ce vendredi 21 mars pour assister à un match de l’équipe de France.
Un appel à témoin archéologique
La direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte, appuyée par le département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), la DAC de la Réunion et l’institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), a coordonné en février une mission d’évaluation des dégâts que les sites archéologiques ont pu subir avec la saison cyclonique. La mission a porté sur des sites littoraux très exposés à l’érosion marine, ainsi que sur des sites sous couvert forestier qui ont pu être impactés par des déracinements d’arbres, emmenant parfois avec eux les précieuses informations du sous-sol. Il s’avère que, si les sites sous couvert forestier ont été relativement épargnés, des vestiges littoraux ont pu être plus durement impactés. Ceci se manifeste par la mise à nu, sur les plages ou plus généralement sur le cordon dunaire, de niveaux archéologiques (alignement de pierres, coquillages, fragments de poteries), voire d’anciennes tombes. À l’intérieur des terres, certains arbres déracinés peuvent également révéler des accumulations de fragments de céramiques, de pierres ou des ossements. Toute personne témoin de ce genre de découverte est invitée à la signaler à la Direction des affaires culturelles de Mayotte (dac-mayotte@culture.gouv.fr) et à en informer la mairie du lieu de découverte, afin d’envisager les mesures de sauvegarde appropriées.
Le procès du syndicat des eaux prévu au début de l’année 2026

Elles seront 24 personnes physiques ou morales à être jugées à Paris en raison des pratiques qui avaient cours au syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (devenue entretemps Smeam puis Les Eaux de Mayotte). Le 19 mai 2025, une audience de fixation va déterminer le déroulement du procès qui aura lieu dans un an.
La date du procès se rapproche pour la vingtaine de prévenus liés aux dérives du syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (Sieam). Le Parquet national financier (PNF) a confirmé qu’une audience de fixation aura lieu le 19 mai au tribunal de Paris, celui-ci servant à fixer les conditions du procès prévu pour “une audience au fond qui devrait se tenir début 2026”. Cet épisode judiciaire, que la nouvelle équipe du syndicat a souhaité mettre derrière elle en devenant Les Eaux de Mayotte (Lema), trouve son origine dans les rapports alarmants de la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte sur la période 2014-2019. Outre la vague de recrutements, de frais de mission exorbitants ou un déficit abyssal de la structure en charge du réseau d’eau à Mayotte, les magistrats avaient alerté à plusieurs reprises sur les carences en matière d’achats. “La chambre avait formulé trois recommandations en matière de commande publique : l’application des règles de computation des seuils, l’organisation de réelles mises en concurrence, et l’application stricte des critères de jugement des offres. L’assistance technique à maîtrise d’ouvrage a recommandé au Sieam une mise en œuvre immédiate de ces recommandations au regard des risques juridiques afférents. L’analyse de l’organisation du syndicat et le contrôle d’un échantillon de marchés conclus au cours de l’année 2018 présentés en annexe n° 2 indiquent que ces recommandations n’ont pas été suivies d’effet”, avaient-ils noté dans un rapport en septembre 2020. Le Parquet national financier, qui traite les affaires liées à la probité, s’était alors penché dessus.

En novembre 2021, Moussa “Bavi” Mohamadi, l’ex-président du syndicat des eaux mahorais, avait été placé en garde à vue et une perquisition avait eu lieu au siège pour récupérer les documents concernant les marchés publics. Mouslim Abdourahaman, l’ex-maire de Bouéni condamné en décembre 2024, figure aussi dans la liste des prévenus. Il était au syndicat directeur administratif et financier à l’époque “Bavi”.
Trois entrepreneurs déjà condamnés
Tous ne figureront pas sur les bancs du tribunal de Paris en 2026. En choisissant la reconnaissance préalable de culpabilité, quelques-uns se sont évités un procès public sans échapper pour autant à des sanctions. Ils sont trois dans ce cas-là, confirme le Parquet national financier. Trois entrepreneurs qui ont décroché des contrats auprès du syndicat au mépris des règles des marchés publics. Les trois étaient à la tête de sociétés spécialisées dans l’élagage, le BTP ou la communication. Ils ont tous écopé de peines de prison avec sursis, de six mois à un an selon les cas, d’années d’exclusion de marchés publics avec sursis (deux ou trois ans) et surtout d’amendes en leur nom propre ou pour leurs sociétés (192.000 euros au total).
Pour les autres, il faudra attendre un an et l’ouverture du procès pour connaître leur sort.
« La mission patrimoine a mobilisé 1 million d’euros pour Mayotte »

La Fondation du Patrimoine s’engage activement dans la restauration des sites historiques. Après le passage du cyclone Chido, l’organisation a réussi à mobiliser un financement exceptionnel d’un million d’euros pour la restauration des sites historiques de Mayotte. Côme de Framond est bénévole en tant que délégué départemental de la Fondation du patrimoine à Mayotte.
Flash Infos : Quel est le rôle de votre fondation ? Pouvez-vous nous la présenter ?
Côme de Framond : La Fondation du patrimoine agit à l’échelle nationale. À Mayotte, il existe une délégation départementale. J’en suis le premier délégué depuis un an et demi. Nous avons pour mission d’œuvrer pour la restauration du patrimoine. Notre tradition première est en particulier d’œuvrer pour le patrimoine non classé, non protégé, vernaculaire. Même si, au fur et à mesure du temps, la Fondation du patrimoine agit pour des projets plus importants, plus structurants. L’exemple phare étant Notre-Dame de Paris, pour laquelle notre fondation a été très active aux côtés d’autres organismes pour récolter les dons. Notre Fondation a été créée par des particuliers pour restaurer le patrimoine. Nous sommes une structure privée mais reconnue d’utilité publique qui vise l’intérêt général. Mon rôle à la fondation est d’aller sur le terrain et d’accompagner le vœux de restauration des sites historiques locaux. Les décisions sont ensuite prises au siège.

F.I. : Comment avez-vous ciblé l’Église de Saint-Michel de Dzaoudzi ?
D. F. : Nous sommes dans le cadre de la mission patrimoine parrainée par Stéphane Bern. Chaque année, elle sélectionne 18 projets emblématiques, les Outre-mer compris. Ce sont des associations, des acteurs locaux ou encore des collectifs qui proposent des candidatures. Il y a toute une série de sites qui ont été retenus dans le cadre de la mission patrimoine. Sur l’usine sucrière d’Hajangoua et celle de Soulou, ou encore l’ancien tribunal de Mamoudzou. Six sites avaient été retenus par le passé. En 2025, les sites n’était en revanche pas assez mature et n’ont pas déposé de candidature. Les candidatures ont eu lieu avant Chido, à ce moment-là l’église était déjà en péril, la toiture était déjà abîmée. Il y avait des infiltrations. Il fallait déjà la restaurer. Un chiffrage avait été effectué. Sauf que le cyclone Chido a enlevé la toiture et également dévasté le faux plafond et fragilisé l’édifice. Il y a par ailleurs Pierre-Antoine Gatier, un éminent architecte, qui connaît également les monuments de Mayotte qui nous a rendu visite. Il nous a remis un rapport sur l’église et sa restauration. Fort de ses analyses, la Direction des Affaires Culturelles (DAC) et l’association des Enfants de Saint Michel (l’association qui porte le projet de restaurer le monument, Ndlr) doivent affiner le chiffrage des travaux d’investissement.
F.I. : Quel montant votre fondation a-t-elle réussi à réunir pour restaurer les sites touristiques de Mayotte ?
D. F. : La mission patrimoine 2025 peut financer un site patrimonial plafonné à 500 000 euros, mais le montant exact sera divulgué lors de la Journée européenne du patrimoine en septembre. Il dépendra de différents critères. En plus de ce montant, de manière exceptionnelle, cette année, la mission patrimoine a mobilisé 1 million d’euros pour Mayotte, sans compter les fonds déjà octroyé à l’église Saint-Michel de Dzaoudzi.
F.I. : Les habitants de Petite-Terre se retrouvent sans église. Pouvons-nous tout de même envisager une date de chantier ?
D. F. : C’est encore trop anticipé, il y a eu simplement une sécurisation d’urgence, nous avons bâché le site. Les frais ont été pris en charge par l’assurance de l’église. Le calendrier est à revoir totalement à la suite du cyclone. C’est l’urgence des prochaines semaines : fixer un calendrier et le nouveau chiffrage des investissements. Je serai vigilant pour que le calendrier soit le plus réactif possible. On doit fixer un temps limité pour que les travaux de rénovation puissent débuter le plus rapidement possible.
La grève à ETPC perdure, Colas a rejoint le mouvement
Depuis un mois, des salariés d’ETPC se sont mis en grève, rejoints depuis une semaine par ceux de Colas. Au cœur des revendications : une prime Chido à hauteur de 3.000 euros.
Ce lundi, des salariés d’ETPC (Entreprise de concassage et de travaux publics) ont entamé leur quatrième semaine de grève. Ils demandent une prime Chido de 3.000 euros pour faire face aux conséquences du cyclone. “Beaucoup ont perdu leurs maisons, leurs voitures, leurs toits, leurs portes”, relate Madi Moidjoumoi, la déléguée syndicale CGT de l’entreprise. Depuis le 25 février, date du début de la grève, les négociations n’avancent pas.
Une prime de partage de la valeur a été attribuée au personnel. Elle varie de 500 à 1.800 euros selon le montant des salaires mais elle exclut ceux des cadres. Elle ne satisfait pas les salariés en grève qui demandent la même somme pour l’ensemble du personnel. “Quand Chido est arrivé, il n’a pas choisi qui il frappait, tout le monde a été impacté, alors tout le monde doit être traité de la même façon, la prime partage de valeur mise en place est injuste et discriminatoire”, avance Madi Moidjoumoi. La prime de 3.000 euros serait d’autant plus nécessaire selon les grévistes qu’actuellement a lieu le Ramadan dans des conditions compliquées. “Cette année ce mois est difficile, beaucoup d’entre nous ont des champs mais ils ont été rasés, nous n’avons plus rien à récolter. Aujourd’hui, tout doit être acheté. On vit au jour le jour”, déplore la déléguée syndicale.
Une grève aussi chez Colas
Colas, autre entreprise leader du secteur du Bâtiment et travaux publics (BTP) à Mayotte, a aussi rejoint la mobilisation depuis une semaine. ETPC est par ailleurs une filiale de Colas, la direction est la même. Les revendications des salariés de Colas sont identiques,ils demandent en outre une revalorisation des salaires. Eux aussi, se sont aussi vus distribués une prime de partage de la valeur aux montants similaires à ceux d’ETPC après Chido.
Alors qu’une réunion portant sur les négociations obligatoires dans l’entreprise devait avoir lieu le 7 mars, celle-ci a été reportée à la fin du mois. “Cela a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase”, commente Saïd Ncolo, délégué syndical au sein de Colas et secrétaire général de la fédération BTP Mayotte. “On est fatigué”. La grève a débuté après ce report de réunion. Les salariés ne comprennent pas le refus de la direction tandis que “l’entreprise a les moyens”, estime Madi Moidjoumoi. Le week-end dernier, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, en déplacement à Mayotte a rendu visite aux travailleurs pour les soutenir. Contactée, la direction de ETPC et de Colas n’a pas souhaité faire de commentaires.