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Un mandat d’arrêt contre l’ancien ministre des Affaires étrangères comorien

Déclarant aucun revenu, le couple que forme Dhoihir Dhoulkamal et son épouse ont touché indûment des prestations sociales de la Caisse d’allocations familiales de La Réunion. Selon Le Monde, la somme totale de 251.000 a été versée entre 2015 et 2022, au titre des allocations familiales, de rentrée scolaire et même une prime de Noël. Le ressortissant comorien était pourtant sur la même période, de 2020 à 2024, le ministre des Affaires étrangères de son pays. Si cette situation lui permettait d’avoir l’immunité diplomatique, le dernier remaniement orchestré par le président de l’Union, Azali Assoumani, y a mis fin, rappelle le quotidien du soir. Poursuivi pour fraude, l’ex-ministre est pour le moment introuvable. Le parquet de Saint-Denis a donc lancé un mandat de recherche à son encontre, permettant son interpellation s’il est en France. Sinon, il pourrait être tout de même poursuivi pour « escroquerie » et « faux et usage de faux », et convoquer par défaut devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis.

Justice : l’affaire Salime M’déré renvoyée au Conseil d’État

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De Salime M’déré, il en a été brièvement question, ce mardi matin, au tribunal administratif de Mamoudzou. En effet, ce dernier avait à se prononcer sur de nombreux dossiers dont celui de l’ancien premier vice-président du conseil départemental de Mayotte. En juin 2024, l’élu avait perdu son poste à la suite de sa condamnation pour complicité de prise illégale d’intérêts. Les juges avaient estimé qu’il avait bénéficié d’un emploi de complaisance à la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou grâce à son embauche par Rachadi Saindou, l’ex-président de la Cadema, lui aussi condamné.

Ce mardi, l’ex-conseiller départemental du canton de Bouéni, représenté par maître Benoît Jorian, était le sujet d’un recours en annulation de l’arrêté préfectoral en date du 28 juin 2024 portant démission d’office de son mandat électoral. Pour des questions de procédures (délais), le tribunal administratif de Mamoudzou a dit qu’il ne peut plus statuer sur cette affaire désormais transférée au Conseil d’État à Paris. C’est à cette cour qu’il convient de trancher sur la demande de Salime M’déré.

Département : un budget prudent avec la probable baisse des recettes en 2025

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Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, a indiqué que les dégâts du cyclone Chido étaient évalués à « 120 millions d’euros » pour sa collectivité.

Premier budget départemental de l’ère post-Chido, celui de 2025 devrait bénéficier encore d’un engagement de 100 millions d’euros de la part de l’État. De quoi voir l’avenir plus sereinement pour le conseil départemental de Mayotte qui l’a voté, ce mardi matin, en séance plénière.

Baisse des recettes

A la clôture du compte administratif 2024, le Département de Mayotte peut s’enorgueillir d’un bel excédent de 106 millions d’euros pour son fonctionnement. Aidé par l’État via un contrat d’engagement, la collectivité a pu, il est vrai, sortir la tête de l’eau, ces deux dernières années.  Mais si l’enveloppe de 100 millions d’euros devrait être renouvelée en 2025, toujours en contrepartie d’une maîtrise des dépenses, le Département de Mayotte prévoit une baisse de ses ressources fiscales. Que ce soient l’octroi de mer (-3,1 millions d’euros par rapport à 2024), les taxes sur les carburants (-3 millions d’euros) et surtout les droits de mutation à titre onéreux (des taxes sur les transactions immobilières ; -16,1 millions d’euros), la prudence est donc de mise pour ce budget primitif 2025 adopté à une large majorité, ce mardi, au siège du conseil départemental, à Mamoudzou. Seuls Hélène Pollozec et Soula Saïd Souffou, conseillers départementaux des cantons de Mamoudzou 3 et Sada-Chirongui, ont préféré s’abstenir.

Le Département de Mayotte compte augmenter sensiblement ses investissements en 2025, tout en restant prudent sur son fonctionnement.
Intégrés à des budgets annexes, les coûts de fonctionnement de la Santé et Protection de l’enfance (SPE) et de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) devraient augmenter encore en 2025.

Hausse des investissements

Voulant profiter d’un meilleur autofinancement grâce aux bons résultats de l’an dernier, le Département de Mayotte veut augmenter sensiblement ses investissements en 2025. Il espère passer ses dépenses de 117 millions d’euros en 2024 à 243,17 millions d’euros dès cette année, aidé en cela par des subventions d’État ou des fonds européens. « Une attention particulière sera portée aux investissements endommagés par le cyclone Chido, afin de répondre efficacement aux besoins urgents de notre territoire », prévient le Département qui compte sur un soutien de l’État pour l’aider à financer des réparations évaluées « à 120 millions d’euros », chiffre le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni. Dans les autres projets, la collectivité dit vouloir avancer sur la construction du pôle administratif régional et départemental, le centre sportif de haut niveau de Miréréni (Chirongui), les travaux du port de Longoni, ses prochains pôles d’échanges multimodaux ou encore le futur bâtiment des Archives départementales à M’roalé. A noter qu’elle espère aussi impulser le déploiement de la fibre optique dès cette année (voir encadré).

Encore des hausses en annexe

La dépense principale du Département de Mayotte demeure la masse salariale, celle-ci est évaluée tous budgets confondus à 200 millions d’euros pour 2025, soit une augmentation de 3% par rapport à 2024. Pour les autres lignes budgétaires, le transport scolaire reste une compétence coûteuse avec 45,3 millions d’euros en 2024 et 47 millions d’euros pour 2025. Mais ce sont les budgets annexes qui pèsent toujours davantage sur les finances du Département. Celui de la Santé et Protection de l’enfance (SPE) connaît un bond de ses dépenses de fonctionnement, à 83,9 millions d’euros en 2024. La direction des transports maritimes (DTM, ex-STM), qui comprend le service des barges assurant les liaisons entre Grande-Terre et Petite-Terre, voit ses dépenses de fonctionnement grimper de cinq millions d’euros entre 2023 et 2025, pour arriver à 24,1 millions d’euros.

De fait, ces deux budgets nécessitent d’importantes subventions pour atteindre l’équilibre budgétaire. En 2024, le premier a nécessité une enveloppe supplémentaire de 56,3 millions d’euros sur un total de recettes de fonctionnement de 86,8 millions d’euros. Quand du côté des barges, les dotations et subventions d’État assurent le trois-quarts de leurs recettes (15,1 millions d’euros sur 19,8 millions d’euros). En 2025, ces deux budgets sont prévus à l’équilibre respectivement à 90,7 millions d’euros et 24,1 millions d’euros.

Le top départ donné à la fibre

Après la pose de la première pierre à Kawéni de la filiale Mayotte THD, le jeudi 20 mars, les dirigeants de Réunicable sont venus dévoiler, après la séance en plénière de ce mardi, leur plan d’action concernant le déploiement de la fibre optique aux particuliers. Ce marché, passé sous la forme d’une délégation de service public (DSP), doit permettre de couvrir tout le territoire mahorais en cinq ans. Espérant des premiers raccords dès l’an prochain via les opérateurs classiques, Emmanuel André, directeur général de Réunicable (qui fait partie du groupe Océinde), a promis le dépôt des premières demandes de permis dès ce jeudi et table sur un début des travaux au cours du mois d’avril. Se voulant rassurant sur un recrutement local ou de Mahorais établis hors du territoire, il a évoqué la création de « 300 emplois directs ». Côté finances, Mayotte THD dit vouloir assumer la moitié du projet (92 millions d’euros), tandis que les autres financeurs seront l’État (55 millions d’euros), le Feder (10 millions d’euros) et le Département (26 millions d’euros).
Mamoudzou, Ouangani et Dembéni seront les premières communes en chantier, mais les autres tranches démarreront rapidement en parallèle. Pour Petite-Terre, l’installateur compte ainsi poser dès qu’il le peut un double câble sous-marin entre les deux îles habitées de Mayotte.

Le major Damien Vidal, nouveau commandement de la brigade de M’zouazia

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Ce mardi, une cérémonie militaire a eu lieu en l’honneur de la prise de commandement du major Damien Vidal, à la tête de la brigade territoriale autonome de M’zouazia, dans la commune Bouéni, depuis août 2024. Officiant à Mayotte depuis août 2023, il a auparavant servi en Nouvelle-Calédonie pendant cinq ans. Avec un effectif de 18 gendarmes, sa brigade intervient dans les quatre communes du sud de Grande-Terre (Chirongui, Bouéni, Kani-Kéli et Bandrélé) et œuvre notamment pour contenir les violences entre bandes rivales, avec 320 gardes à vue par an. « On continue notre mission au service de la population. On est une équipe vraiment engagée, quelle que soit la population », déclare-t-il à l’issue de la cérémonie, confiant néanmoins devoir faire avec des moyens dégradés.

Le chef d’escadron Arnaud Couric, commandant de la compagnie de gendarmerie départementale de Dembéni, a assuré la cérémonie et en a profité pour remettre des médailles à trois gendarmes de M’zouazia. L’un pour avoir sauvé quatre randonneurs sur les crêtes de Bandrélé en début d’année, deux autres pour avoir contribué à l’arrestation d’un individu en possession de 300 kilos de cannabis en novembre dernier.

Mamoudzois(e) ou Mamoudzien(ne) ? Les habitants de Mamoudzou invités à choisir

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Afin de déterminer le futur nom de ses habitants, la ville de Mamoudzou invite chacun à donner son avis.  Portée par le Conseil Municipal des Jeunes, cette consultation citoyenne vise à déterminer le gentilé des habitants de Mamoudzou. « Le gentilé est bien plus qu’un simple mot : il incarne l’identité d’une ville et le sentiment d’appartenance de ses habitants », indique la municipalité dans un communiqué. Ainsi, il est demandé de choisir entre Mamoudzien(ne) ou Mamoudzois(e). La consultation est ouverte jusqu’au 21 avril 2025 via le formulaire en ligne suivant :  https://forms.office.com/r/B3bf802jT7

Une conseillère départementale à Paris pour soutenir les étudiants mahorais

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Nadjima Saïd, présidente de la commission d’octroi des bourses et aides (Coba) et conseillère départementale du canton de Bandraboua a échangé, jeudi 20 mars, avec l’équipe de la délégation Mayotte à Paris et les médiateurs académiques du conseil départemental, à Paris.

“Ces discussions ont permis d’identifier les principales difficultés des étudiants, notamment en matière d’intégration, de réussite académique et de conditions de vie”, annonce le Département. Nadjima Saïd a également échangé avec des étudiants en audiovisuel et cinéma, qui ont partagé leurs expériences et les défis de leur parcours. “Sensible à leurs témoignages, elle a réaffirmé son soutien, celui du Département, et souligné l’importance des filières créatives pour l’avenir de Mayotte.”

Agriculture : la campagne PAC 2025 ouvre le 1er avril

La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) et la Chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam) ainsi que le groupement de défense sanitaire (GDS) informent les agriculteurs que la campagne PAC 2025 pour les déclarations « surfaces » sera ouverte du lundi 1er avril au mercredi 15 mai et sera entièrement dématérialisée. Les dossiers de demande d’aides surfaciques doivent être déposés dans l’interface Telepac (www2.telepac.agriculture.gouv.fr/telepac/auth/accueil.action) au plus tard le 15 mai 2025. Les agriculteurs qui souhaitent modifier au titre de la demande 2025 leur parcellaire déclaré en 2024 sont invités à contacter dès à présent leur Organisme de Services (GDS ou CAPAM).

La Daaf rappelle que les producteurs dont les exploitations ont été sinistrées par le cyclone Chido peuvent solliciter le dispositif calamité agricole du fonds de secours ou le dispositif d’aide exceptionnelle en faveur des exploitations agricoles : à titre individuel en téléclarant le dossier sur le site www.france-services.gouv.fr/le-reseau/mayotte ou en bénéficiant d’une assistance à la déclaration sur les sites suivants : au Pôle d’excellence rurale de Coconi, au bureau nord de la Capam à Hamjago ou au siège de la Capam à Mamoudzou.

Une enquête sur la jeunesse ultramarine

Le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), instance placée auprès du Premier Ministre, est chargée d’évaluer les politiques de jeunesse et de formuler des propositions pour répondre aux défis auxquels sont confrontés les jeunes. Dans la perspective de l’organisation d’un comité interministériel Outre-mer, le président du COJ a souhaité lancer une mission portant sur les jeunes ultramarins dont l’objectif est de formuler des propositions pragmatiques pour améliorer le quotidien des jeunes des territoires d’Outre-mer. Cette enquête vise à identifier des tendances afin que les membres du COJ s’accordent sur un diagnostic partagé. En tant que jeune résidant ou ayant vécu dans un territoire d’Outre-mer, vous pouvez répondre à l’enquête en consultant le lien suivant : https://ppe.orion.education.fr/…/s/vslSllTc7Q/k/WH0bMsh

Ceta’Maore et Les Naturalistes unissent leurs forces pour le dugong

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L’association de protection et d’étude des mammifères marins, Ceta’Maore, et l’association Les Naturalistes, qui gère le plan national d’action (PNA) Dugong, ont décidé d’unir leurs compétences et croiser leurs approches pour améliorer la connaissance des dugongs, désormais moins de 10 à Mayotte. Si depuis 2024, Ceta’Maore participe au suivi de l’espèce, notamment grâce à des suivis réalisés en ULM, en 2025, des sorties en mer communes sont prévues pour collecter les données sur ce mammifère marin particulier. Tandis que les Naturalistes s’occupent de la prospection par drone et du suivi des herbiers marins (source de nourriture des vaches marines), Ceta’Maore collecte les données en mer grâce aux bénévoles du projet de suivi Wujua. Le 10 mars, une première sortie test a marqué le lancement de cette collaboration et d’autres missions sont d’ores et déjà prévues en 2025 pour poursuivre ce travail.

Justice : Camille Miansoni pressenti pour la Nouvelle-Calédonie

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Ex-procureur de la République du tribunal de Mamoudzou, de 2016 à 2020, Camille Miansoni devrait quitter Brest et le Finistère où il avait été muté à la suite de son passage dans l’océan Indien. Selon nos confrères du Télégramme, il est pressenti pour occuper le poste de procureur général à Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Il lui manque la validation par le conseil supérieur de la magistrature pour entériner son départ.

Mayotte, de son côté, attend toujours la nomination d’un procureur de la République après le départ de Yann Le Bris en Martinique. C’est la nouvelle avocate générale, Françoise Toillon, qui assure depuis l’intérim au Parquet.

Crise de l’eau : des perturbations à Kawéni ce mardi

Afin de traiter les fuites dans le réseau d’eau, des coupures vont être effectuées, ce mardi, dans la zone industrielle de Kawéni (secteur 4). « Cette modification pourrait entrainer des chutes de pression temporaires sur l’ensemble de la zone industrielle. La distribution reviendra à la normale au cours de la journée », explique la Société mahoraise des eaux (SMAE).

La justice casse le mouvement de grève chez ETPC

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Le fabricant de granulats, ETPC, a obtenu du tribunal judiciaire de Mayotte que cinq grévistes et la CGT-Ma ne puissent bloquer ses sites de Koungou et Majicavo-Koropa.

Une partie des salariés grévistes ont repris le chemin du travail, ce lundi. Après un mois de mobilisation, la décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou qui établit des sanctions en cas de nouveau blocage des sites d’ETPC a douché leurs espoirs d’obtenir une prime.

Les camions vont et viennent à l’entrée du site ETPC de Majicavo, ce lundi. A quelques mètres, une poignée des salariés du fabricant de granulats continuent de porter les revendications depuis un mois maintenant. Ils souhaitent le versement d’une prime de 3.000 euros après le passage du cyclone Chido. Stoppé depuis plusieurs semaines, le dialogue social semble pourtant au point mort. Côté CGT-Ma (Confédération général des travailleurs de Mayotte), c’est d’ailleurs un sentiment de déception qui prévaut, ce lundi. La décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou, connue depuis jeudi soir, a jeté un froid dans les rangs des grévistes qui ne s’attendait pas à un tel résultat à propos du référé déposé par leur employeur. Dans leur ordonnance, les magistrats disent « constater l’existence d’un trouble manifestement illicite, caractérisé par un abus de du droit de grève matérialisé ». Il est ainsi ordonné à cinq grévistes et à la CGT « d’enlever les chaînes, les barricades et toute entrave à l’accès aux sites de Majicavo et Koungou ». Une astreinte de 1.000 euros pourrait tomber en cas de refus, tandis que l’entreprise a le droit de recourir à la force publique si un barrage n’est pas enlevé. Estimant « à 70% de salariés » la part de grévistes au début du mouvement, Moidjoumoi Madi, déléguée CGT, a vu plusieurs de ses collègues reprendre le travail, ce lundi, alors que l’absence de salaires commençait à se faire sentir.

« Une décision politique »

Se réservant le droit de faire appel en fonction de ce que décide la CGT (le syndicat s’acquitte des frais d’avocats), les grévistes estiment qu’il s’agit « d’une décision politique qui nous chasse de l’entreprise ». Si la déléguée syndicale dit « ne rien vouloir lâcher », elle se dit désormais inquiète pour la suite. « On veut un protocole de sortie pour nous protéger », espère-t-elle, afin « d’éviter les sanctions contre nous », citant de possibles répercussions comme des licenciements pour des participants à la grève. Financièrement, les cinq salariés cités dans la procédure sont en tout cas déjà punis. En effet, le tribunal les a condamnés, avec la CGT-Ma, à payer in solidum  5.000 euros à leur employeur au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

La Poste : l’envoi de colis vers Mayotte est interrompu

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La Poste peine à traiter l’acheminement des colis à Mayotte. Ce service est même indisponible depuis ce lundi.

Depuis ce lundi, l’envoi de colis vers Mayotte est temporairement interrompu. En cause, “un engorgement” annonce le groupe La Poste.

Les activités de La Poste ont été considérablement réduites depuis le cyclone Chido. Elles le sont encore plus dorénavant. Depuis ce lundi 24 mars, La Poste a annoncé dans un communiqué daté de vendredi être contrainte de “fermer temporairement l’envoi de colis vers Mayotte” car le cyclone Chido a entraîné “ des dégâts importants sur l’île de Mayotte. La capacité d’acheminement des colis sur l’île en est très fortement réduite, ce qui génère un engorgement”.

Des délais allongés jusqu’à dix semaines

Les délais sont ainsi allongés jusqu’à six semaines pour les colis et courriers prioritaires et jusqu’à dix semaines pour les colis économiques, ceux-ci étant expédiés par voie maritime. Contactée, la direction de La Poste dans le 101e département n’a pas répondu à nos questions. Le 13 janvier, l’envoi de courriers et de colis avait repris un mois après la catastrophe climatique.

Mais le climat social demeure difficile au sein des services postaux. Mi-mars, une grève a été lancée par des agents pour demander une amélioration des conditions de travail et de rémunération ainsi qu’une aide financière à la suite du passage de Chido. Ce mouvement avait également ralenti les activités sur le territoire.

Foncier : un véhicule pour accélérer les demandes de titres de propriété ?

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Anchya Bamana, la députée de la deuxième circonscription de Mayotte, plaide pour que la commission d’urgence foncière puisse acquérir « une CUF mobile ».

Installée à Mamoudzou, la commission d’urgence foncière accompagne les propriétaires dans leur demande de régularisation. La députée de la deuxième circonscription de Mayotte, Anchya Bamana, plaide pour qu’elle ait plus de moyens dont « une CUF mobile ».

C’est l’un des outils qui permet de s’attaquer aux problèmes fonciers à Mayotte. La commission d’urgence foncière (CUF), installée place Mariage à Mamoudzou, peut faire du titrement de propriété depuis 2022. Ils peuvent ainsi permettre aux potentiels propriétaires (la loi impose un délai d’occupation de dix ans) de pouvoir faire valoir leurs droits. Compte-tenu de l’importance de cette problématique à Mayotte, Anchya Bamana souhaite que la commission soit renforcée. « Le cyclone Chido qui a ravagé Mayotte le 14 décembre dernier a mis en exergue le problème fondamental du chantier inachevé de l’élaboration du cadastre et de son palliatif, la régularisation foncière », écrit la députée de la deuxième circonscription de Mayotte à Manuel Valls, le ministre de l’Outremer. En mai 2024, l’ex-directeur par intérim, Yannick Somauroo, avait indiqué que la CUF connaissait des problèmes d’attractivité après la crise de l’eau et les barrages. Ceux-ci sont toujours d’actualité, constate la parlementaire qui évoque un phénomène « accentué par le cataclysme Chido » dans cette structure qui nécessite des juristes et des enquêteurs-fonciers pour fonctionner.

Malgré le sous-effectif chronique, la parlementaire aimerait que la CUF bénéficie de nouveaux moyens pour assurer ses missions. Elle évoque la création « d’une CUF mobile » pour que la structure puisse se rendre plus facilement auprès des demandeurs. La commission avait déjà commencé à se mettre à cette démarche d’aller-vers. Elle a créé, par exemple, une permanence à Bouyouni, au siège de la communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte, en novembre 2024. Pour aller plus loin, cette CUF mobile pourrait prendre la forme d’un véhicule allant assurer des permanences dans les villages. « Ce véhicule, estimé à 210.000 euros (incluant achat, transformation, transport, octroi de mer et matériel informatique), permettrait de tenir des permanences mensuelles dans chaque commune du département afin de mieux accompagner les usagers et de promouvoir toutes les missions de la CUF, en particulier le conseil », défend-elle.

De nouvelles conventions d’aide à la pierre

Le Conseil départemental organise une cérémonie de signature des conventions « Aide à la Pierre », qui se tiendra le jeudi 27 mars à 10h, à l’Hémicycle Younoussa Bamana. Cette initiative vise à apporter un soutien financier aux ménages éligibles, afin de leur permettre d’accéder à un logement social ou très social. Lors de cette cérémonie, 18 nouvelles familles bénéficieront de cette aide, après une évaluation approfondie menée par les travailleurs sociaux du Service Accès et Aides au Logement et validée en commission sociale du dispositif, le 12 décembre 2024.

Eau non potable à Mroalé et Tsingoni

Dans le cadre du contrôle de la qualité de l’eau, des analyses ont fait état vendredi d’une non-conformité de la qualité de l’eau sur les paramètres bactériologiques pour les usagers des villages de Mroalé et Tsingoni. La SMAE – Mahoraise de eaux estime que ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution pour garantir la potabilité de l’eau consommée dans ces villages. Il est ainsi demandé à l’ensemble de leur population de faire systématiquement bouillir l’eau. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. L’eau bouillie peut ensuite être utilisée pour boire, faire à manger et se brosser les dents, sans aucun danger pour la santé. Elle doit être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures. De nouveaux contrôles seront effectués dans les prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation.

Un deuxième cas de chikungunya détecté

L’Agence Régionale de Santé (ARS) de Mayotte a annoncé qu’un deuxième cas de chikungunya importé a été détecté ce vendredi 21 mars dans le Sud de l’île, dans la commune de Chirongui. Cette personne revenait d’un séjour à La Réunion. Pour éviter la propagation du virus sur le territoire, l’ARS de Mayotte tient à rappeller l’importance de consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes (fièvre soudaine et douleurs articulaires) et de continuer de se protéger des piqûres de moustiques pour ne pas transmettre la maladie à son entourage.

Un enfant de 5 ans décède électrocuté à M’tsapéré

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Un petit garçon de 5 ans a perdu la vie après avoir été électrocuté dans le quartier Bonovo, à M’tsapéré, ce dimanche. Selon nos confrères de Mayotte la 1ère, l’accident serait survenu alors que l’enfant jouait dans une cour. Il aurait touché un câble issu d’un raccordement illégal. Malgré l’intervention des pompiers, le jeune garçon n’a pas survécu et une enquête a été ouverte pour éclaircir les circonstances de l’accident.

Océan Indien : “Nous travaillons pour que Mayotte ait toute sa place dans la zone”

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Après avoir passé deux jours dans la capitale malgache, Thani Mohamed Soilihi, le ministre de la Francophonie et des partenariats internationaux, est arrivé à Mayotte, ce samedi.

En déplacement à Mayotte, ce samedi, Thani Mohamed Soilihi a fait le point avec quelques élus et les acteurs économiques sur la coopération régionale, ce samedi. Il a affirmé aussi que Mayotte est la pierre à l’édifice” qui manque à la commission de l’océan Indien (COI).

Commission de l’océan Indien

Dans un mois, Madagascar recevra les représentants des membres de la Commission de l’océan Indien sur son île de Nosy Bé. Un rendez-vous important auquel Mayotte n’est une nouvelle fois pas conviée contrairement aux voisins réunionnais. Sur son île natale, ce samedi, après deux jours à Tananarive (Madagascar), le ministre Thani Mohamed Soilihi espère que les choses vont changer. Nous travaillons énormément pour que Mayotte ait toute sa place dans la zone océan Indien et notamment la COI. C’est quelque chose qui tient à cœur au président de la République Emmanuel Macron. C’est pour ça qu’il a insisté pour que j’ai des séquences très particulières dans le cadre de ce déplacement”, fait remarquer le ministre de la Francophonie et des partenariats internationaux, après une réunion au conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou, ce samedi. Celui-ci dit avoir insisté auprès de ses interlocuteurs à Madagascar pour rappeler qu’il manque une pierre à l’édifice, cette pièce s’appelle Mayotte”.

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Le ministre s’est entretenu pendant plus d’une heure et demie avec les élus départementaux et les acteurs économiques mahorais dans l’hémicycle Bamana du conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou. De gauche à droite, Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir, Zamimou Ahamadi, vice-présidente du Département de Mayotte, le ministre Thani Mohamed Soilihi, Ben Issa Ousseni, le président du Département de Mayotte, Daniel Fermon, secrétaire général de la préfecture de Mayotte, et El Anrif Hassani, conseiller départemental du canton de Mamoudzou 1.

Relation avec les Comores

Volontiers critique des accords de 2019 qu’il juge pas respectés par la partie comorienne”, Thani Mohamed Soilihi estime qu’il ne faut pas pour autant couper les ponts et continuer d’évaluer ce qui fonctionne et ne fonctionne pas”. Je le dis très clairement, il va falloir nouer des contacts très directs avec nos voisins comoriens. On ne peut pas espérer être entendus si on ne discute pas avec eux”, défend-il.

Jeux des îles

Dans les sujets à traiter avec les Comores, il y a la question de la représentation du 101ème département français. Privés du drapeau et de leur hymne national, les sportifs mahorais sont inquiets à l’idée d’être humiliés de nouveau pendant les prochains Jeux des îles de l’océan Indien prévus aux Comores en 2027. Le conseil départemental de Mayotte, dont la moitié des membres était présente, continue de pousser auprès du ministre. Il faut que les Mahorais puissent avoir droit à ce qui leur revient comme tous les Français”, reprend Zouhourya Mouayad Ben, la vice-présidente du Département en charge de la culture et des sports. Selon l’élue du nord de Mayotte, le ministre nous a assuré qu’il allait bien travailler sur le sujet”.

Coopération régionale

Le ministre a aussi été interrogé évidemment sur la coopération régionale dans son ensemble et se veut optimiste sur son développement à Mayotte. Il y a déjà beaucoup de choses qui se font. Dire que rien ne va ou tout va mal est contreproductif”, estime le Sadois. Interrogé sur les liens avec Madagascar, il rappelle que l’archipel mahorais garde une histoire commune avec la Grande île et que la moitié des villages parlent le kibushi. Il promet qu’avec la venue d’Emmanuel Macron au sommet de la COI, des accords seront signés et pourront être déclinés ensuite”. Également amenée à s’exprimer sur ce sujet, Zouhourya Mouayad Ben fait observer que la population mahoraise attend énormément dans la coopération, que ce soit sur le plan économique, la culture, le sport, la formation. Mais ce qui la préoccupe en ce moment, ce n’est de rien avoir dans les magasins. Il faut qu’on ait la possibilité de s’approvisionner dans l’environnement proche avec un délai très court”.

Psychologie : « Le cyclone est venu réveiller des émotions »

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L'association Terra Psy est spécialisée dans l'accompagnement psychologique en situation de crise et de catastrophe Depuis le cyclone il tente d’apporter des soins aux habitants de Mayotte. Photo : Terra Psy.

L’association Terra Psy est spécialisée dans l’accompagnement psychologique en situation de crise et de catastrophe. Financée par la Fondation de France, elle a participé aux cellules d’écoute au sein du territoire de Mayotte à la suite du cyclone Chido. Sa directrice et psychologue clinicienne, Haddia Diarra, a accepté de répondre aux questions de Flash Infos.

Flash Infos : Dans quel cadre se déroule vos interventions ?

Haddia Diarra : Nous sommes une organisation non gouvernementale composée de psychologues-cliniciens avec une approche interculturelle. L’idée est de s’adapter au public vulnérable. Notre objectif est d’accompagner les populations à un accès aux soins en santé mentale. Nous intervenons en métropole, mais aussi après des catastrophes. Nous sommes par exemple, intervenus au Maroc après le séisme de septembre 2023. Nous intervenons pour prévenir du stress post-traumatique. À Mayotte, suite au cyclone, nous sommes d’abord partis en équipe de trois, en mission exploratoire, pour cerner les besoins. Nous nous sommes aperçus que la prise en charge de la santé mentale est déficitaire. Il y a très peu de psychologues, très peu de psychiatres sur l’île.

F.I. : Comment s’est opéré le partenariat avec l’académie de Mayotte ?

H.D. : Terra Psy est financé par la Fondation de France. L’Éducation nationale a entendu et nous a sollicité. Selon eux, un besoin de soutien psychologique était nécessaire. Nous avons établi une convention entre le rectorat de Mayotte, l’Éducation nationale et Terra Psy pour accompagner la mise en œuvre des cellules d’écoute que souhaitait mettre en place le rectorat. Nous avons donc à disposition huit psychologues formés au psycho-traumatisme pour accompagner les élèves et les enseignants.

F.I. : Après cette catastrophe naturelle, y a-t-il encore des maux toujours en cours ?

H.D. : Bien sûr. Il y a encore des traumatismes, le traumatisme est multifactoriel. Le cyclone est venu réveiller des émotions. C’est un traumatisme complexe que vivent les habitants de Mayotte. Les troubles psychologiques que nous rencontrons sont physiques comme des difficultés à trouver le sommeil, ou encore la perte d’appétit. Certains enfants nous parlent même de cauchemars.

F.I. : Sur quels outils vous appuyez-vous pour fournir un soutien psychologique  ?

H.D. : Avec les enfants, on travaille avec le jeu, le dessin, avec des séances de respiration. Tout ce qui permet au jeune Mahorais de dire les choses. En sachant qu’on prend aussi en compte le contexte de la société mahoraise. Venir voir un psychologue n’est pas simple. Culturellement, ce n’est pas encore ancré, même si avec notre approche, on arrive parfois à bouger les lignes. C’est d’ailleurs beaucoup plus simple avec les enfants qu’avec les adultes.

F.I : Est-ce que la prise en charge est similaire pour les adultes ?

H.D. : Pour les adultes, on utilise beaucoup le collectif. Après de grandes crises, on préconise toujours le collectif. Par la suite, des vulnérabilités vont apparaître durant le collectif. Ensuite, on se tourne vers de l’individuel. Dans tous les cas, il faut consulter. Il ne faut pas garder ce traumatisme. Plus on le garde, plus le symptôme risque de s’installer. On doit en parler, à son médecin traitant par exemple, il faut arriver à évacuer. Si ça reste, il faut consulter.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes