Mayotte, la souveraineté française, l’heure du choix

Le sommet des chefs d’État de la Commission de l’Océan Indien (COI), tenu le jeudi 24 avril, a une fois de plus mis en lumière les tensions persistantes autour d’une question essentielle : l’intégration pleine et entière de Mayotte dans les dynamiques régionales de la COI. Une fois encore, les autorités comoriennes, fidèles à une posture figée dans un discours passéiste, ont tenté, encore une nouvelle fois, de faire barrage à la reconnaissance légitime d’un territoire dont l’histoire, la volonté populaire et la réalité géopolitique imposent aujourd’hui une place centrale au sein de la COI. Ce pays qui contribue à hauteur de 6% du budget de la COI n’as ni le poid ni la légitimité de mettre un veto sur ce que nos contribuables français payent.

Remettons les faits à leur juste place : Mayotte est française depuis 1841. Ce n’est ni une erreur de l’histoire ni une annexion forcée, mais le fruit d’un acte volontaire, scellé par un traité, et confirmé à plusieurs reprises par le suffrage universel — en 1958, 1974, 1976, et en 2009 pour son passage au statut de département, concrétisé en 2011. À l’époque où les Comores n’étaient encore qu’un concept en gestation, Mayotte avait déjà fait le choix clair de la République. Elle l’a réaffirmé contre vents et marées, refusant l’indépendance lors de la décolonisation et préférant la stabilité, l’égalité des droits, et la continuité républicaine.

Il est aujourd’hui inacceptable que l’Union des Comores, État souverain depuis 1975, continue à réclamer un territoire qui a toujours exprimé son refus catégorique d’y être rattaché. C’est non seulement une négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais aussi une falsification de l’histoire. Rappelons que Mayotte fut la première île de l’archipel, bien avant les autres, à être rattachée à la France via Madagascar sous l’appellation « Madagascar et dépendances ». Elle a été cédée à la France un siècle avant la création de l’État comorien. Mayotte n’a donc jamais été comorienne, ni de jure ni de facto.

Il est donc temps que la France prenne toute la mesure de cette injustice répétée. Elle finance à hauteur de 40 % le budget de la COI. Elle est également le premier bailleur bilatéral des Comores à travers l’Agence Française de Développement. Comment peut-on continuer à soutenir un pays qui nie la souveraineté française sur Mayotte tout en bénéficiant des fonds de cette même République ? Cette contradiction ne peut plus durer.

La France doit adopter une position de fermeté. Elle doit conditionner son aide à l’arrêt définitif de toute revendication sur Mayotte. Et si cela ne suffit pas, elle doit aller plus loin : suspendre les visas délivrés aux ressortissants comoriens dans le cadre diplomatique, revoir la circulation des documents français que certains membres de la diaspora ou responsables comoriens utilisent tout en méprisant la France. Stopper les aides publiques de développement. Cette duplicité doit cesser.

Le bras de fer est inévitable. Il doit être assumé avec clarté, force et courage. Il ne s’agit pas de céder à la provocation, mais de défendre un principe fondamental : la souveraineté issue du choix démocratique. Mayotte a voté. Mayotte a résisté aux injonctions de l’Union Africaine, à l’isolement diplomatique, aux menaces, aux appels à l’alignement. Elle a choisi la République, elle a choisi la justice, l’école, la santé, la paix et la sécurité.

Ce choix doit être respecté, aussi, par les partenaires régionaux. La COI ne peut se prétendre espace de dialogue et de coopération tout en excluant l’un de ses membres les plus dynamiques et stratégiques. Car comment parler sérieusement de lutte contre les migrations clandestines, de sécurité maritime, de développement durable, sans inclure l’un de ses territoires d’Océan Indien et potentiel de coopération dans le Canal du Mozambique ?

L’intégration de Mayotte à la COI n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Elle est conforme à la logique géographique, au bon sens diplomatique et aux intérêts collectifs de la région. La France doit utiliser tous les leviers à sa disposition — politiques, économiques, diplomatiques — pour faire valoir ce droit. Il ne s’agit pas de mettre en colère ses copains, il s’agit de réparer une injustice, de défendre une vérité historique et d’assumer une égalité régalienne.

Assez d’hypocrisie. Assez de compromis stériles. Mayotte dérange parce qu’elle est la preuve que l’appartenance à la République peut être un levier d’émancipation et de progrès. Les Mahorais ne renonceront jamais à ce qu’ils sont, ni à ce qu’ils ont choisi.

Aujourd’hui plus que jamais, j’invite M. Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur et M. Jean-noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, à sortir de l’ambiguïté pour faire plier les autorités comoriennes qui ne rate aucune occasion d’humilier notre chère pays. Il ne s’agit plus de ménager les susceptibilités, mais de faire respecter la parole du peuple français de Mayotte. Ce choix doit être défendu, porté avec fierté, affirmé sans faiblesse dans toutes les enceintes internationales — et d’abord, et surtout, au sein de la COI.

Car derrière Mayotte, ce n’est pas seulement une île que l’on veut marginaliser. C’est une communauté que l’on tente de réduire au silence. C’est une histoire qu’on veut falsifier. C’est une dignité qu’on tente de nier. Cela, aucun Mahorais digne de ce nom ne l’acceptera. Ni aujourd’hui. Ni jamais.

Abdou-Roihmane – Un habitant de Mayotte

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