Le bilan provisoire de l’année 2022, dressé par l’observatoire départemental de la sécurité routière, fait état de seize morts sur les routes de Mayotte, soit 33% de plus que l’année précédente. La proportion de décès de cyclomotoristes est très supérieure à la moyenne nationale.
Moins d’accidents, moins de blessés, mais plus de morts… Le dernier baromètre publié en fin de semaine dernière par l’observatoire départemental de la sécurité routière (ODSR) permet de dresser un premier bilan de l’accidentalité pour l’année 2022 à Mayotte.
Ainsi, 192 accidents corporels ont été recensés sur les routes de l’île : 24 de moins qu’en 2021 (216), mais 18 de plus qu’en 2020 (174). Ils ont provoqué la mort de seize personnes – contre douze en 2021, et dix en 2020. Parmi ces usagers tués : cinq piétons, cinq conducteurs de deux-roues et six automobilistes.
Malgré cette hausse significative, que nous constations déjà état en octobre dernier, le nombre de décès recensés sur les routes mahoraises reste somme toute comparable aux données nationales. Avec un indicateur de mortalité par million d’habitants de 53,3, Mayotte se place à peine au-dessus du taux observé en France métropolitaine (45), et significativement en deçà des chiffres constatés dans le reste des territoires d’outre-mer (Guadeloupe – 143 ; Martinique – 78 ; Guyane – 120 ; La Réunion – 48 ; Polynésie française – 108 ; Nouvelle-Calédonie – 171)*.
Les cyclomotoristes sur-représentés
Les statistiques de l’observatoire départemental de la sécurité routière confirment toutefois la grande vulnérabilité des deux-roues sur les routes mahoraises. En 2022, quatre cyclomotoristes (conducteurs de deux-roues de petite cylindrée) sont décédés sur l’île. En 2021, ils étaient sept (soit 2,3 pour 100.000 habitants), contre 96 sur l’ensemble du territoire métropolitain (0,14 pour 100.000 habitants) : une sur-représentation de 1.548% !
Enfin, l’observatoire rapporte « qu’aucune classe d’âge n’est épargnée par les accidents mortels ». En 2022, les plus touchés sont les enfants âgés de « 13 ans et moins » (quatre décès) – à l’image du garçonnet décédé après avoir été percuté par une automobiliste le mois dernier à Labattoir. Viennent ensuite les « 25-34 ans » et les « 35-44 ans » (trois tués par catégorie), puis les « 18-24 ans », « 45-64 ans » et des « 65 ans et plus » (deux morts par classe)
* : moyenne 2019-2021, source Observatoire national interministériel de la sécurité routière