Depuis le début du mois de mai, la société Transdev s’occupe de la partie gestion du réseau de transports scolaires pour le compte du Département. Son rôle pour les six prochaines années : s’assurer de superviser toute la partie exploitation, de gérer des inscriptions, d’accompagner les véhicules et d’apporter toute son expérience. Entretien avec le directeur Outre-mer de Transdev, Julien Tenenbaum.
Flash Infos : Pourquoi Transdev a-t-il décidé de se positionner sur le marché de transport scolaire mahorais ?
Julien Tenenbaum : Transdev jouit d’une présence très forte en Outre-mer depuis une trentaine d’années. Jusqu’à il y a encore deux ans, nous intervenions comme actionnaire minoritaire de la société Matis, donc nous avons une certaine connaissance du territoire. Lorsque le Département a décidé de réallotir le marché de transport en distinguant les parties exploitation et gestion du réseau, nous nous sommes positionnés sur la seconde, parce que cela rentrait exactement dans la lignée de ce que nous faisons actuellement dans les autres territoires ultramarins.
Nous n’avons pas de bus, nous n’avons pas pour vocation à exploiter directement des lignes, mais nous apportons différentes fonctions supports. Notre rôle consiste à superviser pour le compte de la collectivité les six lots d’exploitation, et à nous occuper de la gestion des inscriptions et de l’accompagnement des véhicules. C’est ce que nous aimons faire !
FI : Quelle est la particularité de cette convention signée pour les six prochaines années avec le Département ?
J. T. : Même si nous avons officiellement débuté ce mois-ci, nous n’avons pas encore de rôle exécutif sur le réseau, puisque notre mission démarrera réellement à la fin du mois d’août à l’occasion de la rentrée scolaire. L’une des principales fonctions sera l’accompagnement des transporteurs locaux et des services du Département pour une logique de montée en compétences. À titre d’exemple, nous avons prévu une série d’actions pour ces premiers telles que de la formation et du conseil.
Nous avons prévu de nouveaux outils qui permettent d’organiser le réseau pour faciliter la vie et le travail des différents services. Le but étant d’arriver petit à petit à son amélioration, sachant toutes les difficultés rencontrées. Nous arrivons avec beaucoup d’humilité par rapport à cela. Nous ne révolutionnerons pas tout, mais nous souhaitons faire front commun avec les différents partenaires pour y contribuer au fil des six prochaines années.
FI : L’été dernier, le conseil départemental avait modifié une clause de l’appel d’offres de marché public du transport scolaire. Dans le dernier texte, l’entreprise qui remportait la délégation ne serait plus obligée de reprendre les 80 employés du délégataire sortant. Qu’en est-il ?
J. T. : Pour notre part, nous reprenons une vingtaine de personnes : ceux qui encadrent les accompagnateurs, ceux qui gèrent les inscriptions, ceux qui assurent le contrôle de la bonne exécution des services et ceux qui planchent sur les études et la réorganisation du réseau. Vous n’êtes pas sans savoir que 200 à 300 véhicules circulent au quotidien. Et ce chiffre peut être, bien évidemment, amené à évoluer en fonction des nouvelles constructions scolaires. Il ne s’agit pas des conducteurs et des mécaniciens qui dépendent de la partie exploitation. En parallèle, le Département mettra à notre disposition des accompagnateurs du transport scolaire. Cela représente une centaine de personnes qui sont présentes aux différents hubs de l’île, le matin et le soir. Et nous allons également recruter localement pour constituer notre équipe pour la partie marketing, ressources humaines, formation, etc.
FI : Les chauffeurs de bus expriment régulièrement leur ras-le-bol. Dernièrement, ils ont notamment demandé l’installation de vitres blindées pour les protéger. Quelle est votre position sur ce point ?
J. T. : Nous allons essayer d’être force de propositions auprès du Département, des forces de l’ordre, du rectorat et des transporteurs. Nous n’allons pas directement équiper les véhicules, mais nous allons réfléchir à la mise en place de systèmes de vidéosurveillance. Nous arrivons avec des méthodes de travail, en nous disant que nous avons besoin de discuter avec l’ensemble des partenaires locaux dans le but de construire une amélioration des conditions sur le réseau.