Exerçant leur droit de retrait depuis le mardi 20 septembre, les chauffeurs de bus ont manifesté leur colère face aux attaques qu’ils subissent. Le protocole de sortie du mouvement ayant été signé ce week-end, la reprise de travail se fera bien ce lundi. Une nouvelle réunion est prévue entre les parties, le 5 octobre.
Entre les journées « Ile morte » et le mouvement de grève des chauffeurs de bus du nord, le transport scolaire a été perturbé ces dernières semaines. La faute surtout au nombre d’agressions que connaissent les habitués des routes mahoraises et plus particulièrement les bus scolaires visés par des caillassages. Deux secteurs, de Koungou à Kawéni et le deuxième au sud de Mamoudzou, ont été particulièrement touchés par ces violences. Transdev, le délégataire du Département, a noté une hausse de 78% des incidents sur la rentrée 2022 par rapport à la précédente. Une situation qui a poussé les conducteurs de Matis à exercer leur droit de retrait depuis le mardi 20 septembre, notamment dans la zone Nord. « Il y a un an, on s’est mis autour de la table, des promesses devaient être tenues. Le Département ne les a pas respectées », regrette Kamal-Eddine Attoumane-Ahmed, représentant CFDT chez Matis. Parmi les revendications, les contrôleurs voulaient une augmentation du nombre de médiateurs, que ces derniers soient parfois dans les véhicules, ainsi qu’une présence plus importante des forces de l’ordre sur leurs parcours. « On nous a dit qu’il y en aurait une trentaine de médiateurs, il y en a quinze, c’est insuffisant », se plaint le délégué syndical, qui note également la diminution de services civiques et de parents-relais. N’ayant aucune prime de risque, les salariés ont également demandé « une revalorisation de 10% » sur leurs bulletins de paye.
Des médiateurs en plus près des arrêts de bus
Une réunion, jeudi dernier à la préfecture de Mayotte, a permis des avancées et de signer un protocole de sortie, ce week-end. « On a senti le malaise et une grande souffrance des conducteurs. On va renforcer le nombre de médiateurs près des arrêts de bus. Il y aura aussi un redéploiement des agents assermentés », confirme Ali Omar, le vice-président du Département en charge des transports. Si la sécurité n’est pas du ressort de la collectivité, l’élu mahorais a noté que « l’État va renforcer la sécurité le long des itinéraires ». L’idée de créer une police des transports a, en outre, été évoquée.
Avant le 5 octobre et un nouveau point fait sur les engagements précédents, Matis, Transdev, le Département et l’État espéraient la reprise du travail, ce lundi. Ce sera le cas grâce à l’accord dece week-end. Mais l’équilibre reste fragile à en croire les conducteurs de bus.
« Qu’est-ce qu’on doit faire face à des voyous avec des machettes ? »
C’est la question posée par les chauffeurs de bus ces jours-ci. Inquiets, ils sont intervenus pendant le débat des Assises de la sécurité, en rappelant la violente agression subie par l’un d’eux, le 12 septembre (voir Flash infos de vendredi). En quittant la réunion avant la fin, ils n’ont pas vu Thierry Suquet prendre la parole pour rappeler une nouvelle fois « qu’il ne faut pas laisser l’espace public aux délinquants ». Interrogé également, Ali Omar répond qu’il faut plutôt poser la question « à un gendarme ou à l’État. La sécurité n’est pas du ressort du Département ». Fabrice Grolleau et Djouma « Siaka » Anli, salariés de Transdev, estime que dans le type de situation évoqué par les conducteurs, « il faut garder les portes fermées. La sécurité des enfants est la priorité ».