Une quinzaine d’agents de Transdev, qui assure le transport scolaire sur Mayotte, ont été assermentés le 20 juin dernier. Dans les faits, ils pourront désormais rédiger des procès-verbaux en cas d’absence de titre de transport ou demander les papiers d’identité. Et gare aux contrevenants*, prévient le délégataire.
« Avant, on pouvait simplement refuser la montée dans le bus en cas d’absence de titre de transport. Un fois que le voyageur était à l’intérieur, on ne pouvait plus rien faire », raconte Hamza, contrôleur de bus depuis deux ans. Avec ses quatorze collègues, il fait désormais partie de l’équipe de contrôleurs de bus assermentés, pouvant désormais faire appliquer le code des transports sur le réseau de bus mahorais. Une avancée voulue par Transdev il y a un an déjà et qui se concrétise en ce mois de juin par un premier contrôle. C’est d’ailleurs Hamza, le premier à monter dans le bus garé devant le lycée des Lumières à Kawéni, ce mercredi après-midi. Une dizaine de jeunes voyageurs seulement, en raison de la fin de l’année scolaire qui approche, seront soumis aux contrôles, ce jour-là. Les formateurs de Transdev sont aussi à bord pour voir si les consignes dispensées pendant l’année sont bien respectées.
« Ils ont suivi une formation en trois étapes avec une partie théorique et de la mise en situation », indique Fabrice Grolleau, responsable contrôle, médiation, sûreté de Transdev Outre-mer. Pour parfaire leur apprentissage, ils ont été envoyés à La Réunion afin de réaliser des premiers contrôles sur des lignes Transdev. Ils réitéreront chacun cette expérience au cours de l’été en vue de la rentrée prochaine. Car si la prévention et la sensibilisation seront toujours en vigueur, ils doivent être prêts à sortir leur carnet.
Des amendes de 15 et 135 euros
Et l’addition peut être salée. En cas d’injures, dégradations ou de pieds sur les banquettes, « tout ce qui est comportemental », poursuit Fabrice Grolleau, l’amende sera de 135 euros. Les défauts de titre de transport, des tickets défectueux entraîneront eux un procès-verbal d’un montant de 15 euros. Les papiers d’identité pourront être désormais contrôlés en cas d’infraction. « Les élèves pouvaient donner n’importe quel nom, les contrôleurs ne pouvaient pas vérifier », fait observer Nadjima Saïd, responsable communication Transdev.
Et il faudra que les élèves soient prêts dès la rentrée*, les quinze contrôleurs seront déployés partout sur le territoire, parfois en collaboration avec les forces de l’ordre. « L’idée est que tout le monde ait sa carte à la rentrée », prévient le responsable contrôle. Une campagne de communication est déjà lancée dans ce sens, tout comme la chasse aux fraudeurs.
*Transdev invite les parents à retirer les cartes de transport 2022-2023 à Longoni, Kawéni, Dembéni et Coconi.
Le caillassage reste le plus gros souci du réseau
Les chiffres compilés par Transdev cette année montrent une baisse du nombre d’incidents sur l’année. Entre le premier et le troisième trimestre, le délégataire note une diminution de « 38% » des faits. Pour le dernier trimestre justement, une large part était encore des caillassages (75%). Ce phénomène concerne plusieurs lignes, notamment celles du nord. « Ça a diminué », note toutefois Djouma « Siaka » Anli, médiateur de Transdev. Avec les forces de l’ordre, les collectivités et surtout les associations de parents, il tente d’enrayer ce fléau. « L’avantage des parents, c’est qu’ils connaissent les quartiers et les jeunes », rappelle celui qui préfère en appeler « aux moyens humains qu’aux grenades lacrymogènes ».