Pour son troisième jour à Mayotte, Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer, a fait une halte à Passamaïnty dans le cadre d’une séquence transports, alors que le chantier du projet Caribus suit son cours depuis maintenant six mois. Une visite de plus d’une heure qui lui a permis de se rendre compte de l’avancement des travaux, mais aussi de pousser les élus à continuer en ce sens.
« Merci Monsieur le président pour votre dynamisme, vous faites des choses impensables ! » Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer, se montre dithyrambique à l’égard de Rachadi Saindou et plus largement de l’ensemble de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou après avoir visionné une vidéo de présentation du projet Caribus. Il faut dire que les travaux avancent à vitesse grand V depuis la pose de la première pierre du terminus sud, le 10 février dernier.
Six mois plus tard, les changements à l’entrée de Passamaïnty démontrent bien à quel point la collectivité aspire à respecter le plus possible les délais annoncés dans le but de lancer – progressivement – le premier réseau de transport collectif interurbain du territoire. Ainsi, le tronçon qui court jusqu’aux Hauts-Vallons doit initialement se terminer l’été prochain. En coulisse, la collectivité table plutôt pour la fin de l’année 2023, en raison d’imprévus liés au syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte, et pour une mise en exploitation provisoire début 2024, comme le confirme Romain Girault, le chargé de mission mobilités au sein de la direction générale aménagement et environnement de l’intercommunalité, au parterre d’élus. En effet, il faudra attendre 2027 et la fin du chantier dans sa globalité pour découvrir le matériel roulant. « D’ici là, nous nous débrouillerons avec des bus locaux. »
« Cette circulation va tuer l’économie »
Si Jean-François Carenco salue cet aménagement structurant, qui doit permettre de désengorger la ville chef-lieu où se concentre 94% des emplois et 80% du trafic de Mayotte, il pousse ses interlocuteurs à aller encore plus loin. « Cette circulation va tuer l’économie… Il faut que le développement de cette île ne soit pas seulement fait sur Mamoudzou. Nous ne pouvons pas tout concentrer ici », rappelle le ministre délégué. D’ailleurs, il n’hésite pas à remettre l’idée d’une déviation grandeur nature au goût du jour : « Je sais que le préfet travaille sur le sujet. »
Quoiqu’il en soit, le membre du gouvernement affiche un certain optimisme quant à l’évolution du trafic routier de manière générale. « Les autres départements ont mis 120 ans pour avoir un réseau de transport collectif, vous, treize ans [soit le nombre d’années depuis la départementalisation] », insiste-t-il, ravi par ailleurs d’apprendre que la mobilité douce se trouve au cœur du projet Caribus, avec pas moins de cinq kilomètres de piste cyclable. Avant de lâcher un dernier conseil pour la route : « Faites-nous des choses simples ! »
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.