Est-ce la fin des arrêts intempestifs de taxis en bordure de route à Pamandzi ? Une campagne de sensibilisation est lancée à destination des usagers et des taxis sur la création de plusieurs dizaines points d’arrêt et de récupération de la clientèle. D’autres innovations sont également annoncées.
La commune de Pamandzi s’apprête à lancer la création de trente arrêts de taxis sur l’ensemble de son territoire. L’opération a été officialisée, jeudi matin à 10 heures, par le maire Madi Madi Souf, en compagnie de Salama Ramia, quatrième adjointe chargée du commerce et de l’artisanat. Plusieurs jours durant, l’information sera portée aux conducteurs de taxis pour qu’ils visualisent bien l’emplacement exact de ces arrêts qui leurs sont destinés. Ce projet « des arrêts de taxis » entend répondre positivement à un certain nombre de difficultés rencontrées par les conducteurs de taxis et leurs usagers. En effet, lorsqu’on circule en Petite-Terre, il est courant d’entendre des personnes se plaindre du manque de taxis ou du fait qu’ils affichent toujours pleins aux heures d’arrivée et de départ des avions, particulièrement en cette période de vacances estivales. Une situation qui n’est pas sans conséquences fâcheuses, l’intercommunalité de Petite-Terre ne faisant pas mystère de son ambition de créer dans un avenir proche une ligne de bus pour pallier ce problème. « Nous entendons tous ces projets, mais en attendant qu’ils voient le jour, nous pensons qu’il y a mieux à faire pour améliorer la vie des particuliers et aider les 115 artisans taxis officiellement déclarés comme opérant sur Petite-Terre », indique Salama Ramia. À travers elle, la commune de Pamandzi lance un appel aux autres collectivités locales pour qu’elles privilégient le développement d’un modèle propre à Mayotte et éviter de se précipiter sur des concepts extérieurs inadéquats aux difficultés spécifiques à notre département.
Prévenir avant de sévir
« Les transports en commun aux moyens de bus ont le vent en poupe actuellement sur l’île, tout le monde y va du sien et personne ne pense à améliorer, moderniser l’existant pour innover. Pour notre part, nous avons choisi d’accompagner la profession de taxis depuis deux ans et l’aider à se structurer pour mieux satisfaire les attentes de nos populations »,
rajoute Salama Ramia. Un objectif qui sera atteint à travers ce projet à travers trente arrêts de taxis disséminés dans Pamandzi. Le principe vise à permettre aux usagers de ne plus arrêter les taxis sur le bord de la route, ni de galérer à parcourir de longues distances à la recherche d’un taxi. En se rendant directement à un arrêt précis, ils ont la certitude qu’un transporteur passera automatiquement à cet endroit pour les récupérer. Pareillement pour ces derniers, ils feront des économies de carburant à n’ayant plus à faire le tour de la ville en quête de clients lorsqu’ils ne sont pas affairés à relier les quais de barges à l’aéroport. Terminé aussi pour eux le risque de se faire verbaliser pour stationnement
interdit, la nouvelle législation en la matière étant draconienne. Mieux encore, la commune de Pamandzi, avec le soutien financier du département de Mayotte, soutien les adhérents de la coopérative « Taxis-Vanille » (laquelle a été créée pour couvrir tout le territoire de Mayotte) à s’équiper de moyens nouveaux, notamment de géolocalisation et de moyens de paiement.
Les premiers taxis électriques pour 2024
La clientèle est désormais en droit de demander un reçu au terme de sa course, mais aussi de pouvoir payer la prestation au moyen d’une carte de crédit. Autre innovation de taille, le lancement d’ici peu de temps d’une carte de paiement de rechargeable pour le taxi comme à la barge. Un avantage indéniable pour s’éviter les soucis de petite monnaie. Une partie des 115 taxis officiels de Petite-Terre est joignable via une centrale d’appel. Il est donc désormais possible de commander un taxi par téléphone en fournissant des données de géolocalisation. Dans son élan, Pamandzi anticipe déjà l’avenir et envisage d’inciter les conducteurs de taxis à s’équiper de véhicules électriques dès 2024. Pour cela, elle compte une fois de plus sur le soutien financier du Département de Mayotte pour l’acquisition des équipements connexes.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.