Port de Longoni : Le nouveau directeur joue la carte de l’apaisement

Omar Simba, nommé directeur du port de Longoni, a pris ses fonctions au début du mois de mars. Il s’est présenté aux agents du conseil départemental ce mercredi, avant d’annoncer sa feuille de route. L’apaisement entre délégant et délégataire y jouera un rôle de premier plan.

Omar Simba, 52 ans, jusqu’ici directeur administratif en charge des infrastructures à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte, devient directeur du port de Longoni. Ce fin connaisseur des entrailles du port de commerce mahorais s’est présenté à la quarantaine d’agents du conseil départemental employés sur le site, ce mercredi 6 mars. Son visage leur était déjà familier. Entre 1997 et 2007, Omar Simba a occupé les fonctions de directeur adjoint de la concession au port de Longoni. A cette époque, la CCI de Mayotte était délégataire de l’activité de manutention. Par la suite, dès 2010, il ne s’est jamais vraiment éloigné du port de Longoni. Depuis la chambre de commerce d’abord, où l’infrastructure était dans son portefeuille de directeur. Mais aussi en tant que cadre, un an durant, dans l’équipe de l’actuel délégataire, Mayotte Channel Gateway.

Le quai numéro 1 en « 2025 »

Au cours d’une table ronde, dans les locaux du conseil départemental de Mayotte, le quinquagénaire a donc présenté sa feuille de route, avant de prendre part à un tour du propriétaire aux côtés du troisième vice-président du conseil départemental, Ali Omar (chargé des Transports et de la Transition écologique). Le timing de la visite a tout juste permis aux équipes de se rendre sur le quai numéro 1. En travaux, ce dernier devait être livré courant 2024. Mais le chantier marque le pas : les porte-conteneurs ne pourront pas décharger à cet emplacement d’une longueur de 139 mètres avant octobre 2025.

Un premier état de lieux peu probant, voire désarmant. Toutefois, le nouveau directeur du port et son élu référent n’ont pas perdu l’occasion d’afficher leurs ambitions. Ali Omar a ainsi rappelé qu’un troisième quai flottant permettrait de désengorger ce port où « l’activité augmente chaque année de 10% ». En parallèle, afin de libérer le trafic routier, deux autres quais vont être construits aux Badamiers (Petite-Terre) et dans le sud de Grande-Terre, à un endroit encore indéterminé.

Le tout sera inscrit dans un schéma directeur d’aménagement attendu comme le loup blanc. « Il faut qu’on puisse balayer large », estime Omar Simba. Pour le directeur du port fraîchement installé, la confection de ce schéma devrait prendre « au moins deux ans ». Ali Omar est plus pressé : « ce schéma sera livré avant l’été », nous assurait le vice-président juste après la table ronde. Un calendrier resserré plus pragmatique, car l’actuel délégation de service public se termine en 2028, dans quatre années.

L’apaisement

Omar Simba a par ailleurs déclaré que l’apaisement serait la pierre angulaire de sa feuille de route pour améliorer les relations entre délégant et délégataire. Sans citer la compagnie de d’Ida Nel, il a rappelé que les conflits passés n’avaient pas « permis de gérer la DSP ». « Je suis là en qualité de directeur pour proposer des solutions aux élus. Les élus sont là pour prendre des décisions. Ma feuille de retour est d’apporter un apaisement dans la gestion de ce port », a martelé le nouveau directeur du port. Le vice-président du conseil départemental l’a rejoint, sans sourciller : « ça fait dix ans que le port est englué dans les conflits et je souhaite qu’on en sorte ».

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