« Les pontons seront dimensionnés pour des navettes de cinquante places »

En mars dernier, la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou avait annoncé que des navettes maritimes piétonnes seraient mises en place en 2024. Ces dernières pourront répondre aux besoins quotidiens de mobilité des habitants de l’île et permettraient de réduire considérablement les temps de trajet. Début mai, deux avis de marché ont été lancé pour ce projet. Point d’étape avec Fabien Trifol, directeur général adjoint (DGA) aménagement et environnement à la Cadema.

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Les deux liaisons prévues seraient Iloni – Mamoudzou et Hamaha – Mamoudzou.

Flash Infos : La mise en service de navettes maritimes piétonnes avaient été annoncées pour 2024 par la Cadema. Quel parcours a été acté ?

Fabien Trifol : Pour ce projet de navettes, ce qui est attendu, c’est un parcours maritime qui irait de Iloni jusqu’à Mamoudzou et un deuxième qui relierait la plage d’Hamaha également au centre de Mamoudzou (voir carte). Ce sont des parcours qui se pourront se faire aller-retour, pour bien desservir l’ensemble du territoire de la Cadema. Quand on connait les problèmes avec les transports terrestres sur l’île, il faut vraiment penser à une ouverture de transport par la mer. Il faut réfléchir à cette solution pour désengorger les axes routiers. Actuellement, on s’appuie sur une problématique de mobilité présente sur la Cadema. On constate qu’elle s’amplifie à chaque fois qu’il y a des travaux, comme on a pu le remarquer récemment à Kawéni. Dans cette zone, on va être obligé d’aller vers une autre solution en phasage de travaux et proposer des solutions alternatives.

F.I. : Deux avis de marchés viennent d’être diffusés par l’intercommunalité. Le premier concerne la conception et la réalisation de pontons. Pourriez-vous nous en expliquer davantage et où sont-ils prévus ?

F.T. : Ce premier marché concerne la conception de deux pontons, un premier à la plage d’Iloni, à Dembéni et un second à Hamaha, plage du Pendu, dans la partie nord de la Cadema. Les pontons, une fois réalisés, comprendront une partie fixe et une partie flottante. Ils seront dimensionnés pour accueillir des navettes de cinquante places. La fin de la consultation est prévue en juillet 2023 et la fin des travaux en 2024.

F.I. : Justement, le second avis de marché porte quant à lui sur la conception et la fourniture de cinq navires pour le transport public de passagers. Avez-vous déjà une idée précise du type de bateau souhaité ?

F.T. : Bien sûr que l’on a une idée de ce que l’on souhaite. Nous partons donc sur cinq navettes de cinquante places, car nous pensons que le flux de passagers est en correspondance avec cette capacité. Nous voulons des bateaux propres, car l’idée ce n’est pas de créer du transport maritime pour polluer le lagon de Mayotte. Propres, cela signifie qu’ils peuvent être, entre autres, électriques ou encore hybrides. Après, il faudra trouver le juste milieu entre la puissance des navettes et le côté « propre » du matériel. Mais dans tous les cas, nous allons accorder une grande importance à ce que le moyen de locomotion retenu soit le plus propre possible, car nous pensons réellement que c’est l’avenir. Pour ce qui est de la gérance, les navettes seront en délégation de service publique. L’objectif c’est d’avoir des navettes en fonctionnement au cours du premier trimestre 2024. Si, pour une raison ou pour une autre, les pontons étaient finalisés avant l’arrivée des navettes, pour ne pas les laisser à vider, nous pourrions nous orienter vers un marché de prestations de services, qui sera effectif entre le moment de livraison du ponton et l’arrivée des navettes dédiées à ce projet.

F.I. : À qui s’adresse ce moyen de transport ? Globalement, quel est l’objectif général derrière ces navettes ?

F.T. : Les navettes s’adresseront à tout le monde. L’idée, c’est de trouver des solutions concrètes pour les problèmes de transport sur le territoire de la Cadema. On peut remarquer, qu’au travers des navettes terrestres, que notre solution de transport collectif proposée pour désengorger le chef-lieu fonctionne, avec actuellement un taux de remplissage de 90 %. Il faut trouver une solution globale et non pas individuelle. Un travail en collaboration avec les territoires proches et intercommunalités voisines est en cours, notamment pour travailler sur des modes de transports terrestres et tenir compte des besoins de chacun. Il faut que ce soit accessible au plus grand nombre de Mahorais.

F.I. : La construction de pontons n’est-elle pas une compétence revenant au conseil départemental ?

F.T. : Nous ne sommes pas du tout en concurrence avec le Département. L’idée est de trouver des solutions rapidement, d’être réactifs face aux problématiques, pour pouvoir les proposer à la population mahoraise. Nous cherchons des solutions liées aux mobilités sur le court et moyen terme. Et aujourd’hui, nous avons besoin de trouver des solutions concrètes pour Mayotte, pour la population de l’île. Mais, c’est vrai qu’il y a eu beaucoup d’études par rapport à ça. Notre projet est d’implanter des pontons à Iloni et Hamaha, pour avoir des projets concrets et structurants, mais c’est un projet qui pourra être voué à évoluer. Aujourd’hui, il y a d’autres collectivités qui réfléchissent à également mettre en place des navettes maritimes. On pourrait donc imaginer une interconnexion globale, potentiellement entre les territoires du nord, du sud et de Petite-Terre.

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