Droit de retrait au STM, est-ce un pansement posé sur une jambe de bois ?

Un droit de retrait éphémère d’une partie des agents du STM n’a pas permis la reprise annoncée pour hier lundi 17 février 2025 du paiement de la traversée entre Petite -Terre et Grande -Terre. La gêne occasionnée a courroucé plus d’un conducteur d’engins motorisés.

Le trafic des véhicules entre Dzaoudzi et Mamoudzou a quelque peu été perturbé ce lundi matin pendant 3 rotations de barges, provocant la colère des automobilistes et conducteurs de 2 roues. Ce fut le cafouillage total durant un certain temps faute pour le public de disposer d’informations fiables quant à cette perturbation du trafic des barges du Service des Transports Maritimes (STM) du département. Une colère face à laquelle le personnel (en service) de ces embarcations s’est défendu d’en être la cause, un détail qui a eu pour effet d’aiguiser encore plus la curiosité du public.

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Exaspérés par cet énième désagrément, les usagers de la barge ont laissé éclater leur exaspération. Les noms d’oiseaux ont fusé de tous parts.

« Nous n’y sommes pour rien, cela vient de nos collègues au sol là-bas à l’embarcadère de Mamoudzou. Ils rencontrent des problèmes et ont décidé de faire valoir leur droit de retrait« , explique Mouhiyouddine un membre du personnel embarqué. Il est vrai que l’exaspération des conducteurs de véhicules désireux de faire la traversée est montée d’un cran, la tension devient palpable et « les amabilités » ont commencé à fuser de partout. La barge a fini par appareiller tant bien que mal et à rejoindre Mamoudzou où davantage d’informations a été fourni aux passagers à leur arrivée à l’embarcadère.

« C’est bon le problème est réglé, les rotations vont reprendre normalement et les véhicules seront embarqués« , annonce un des agents du STM en tenue bleu marine. C’est alors que l’on apprend que ce droit de retrait avait été motivé par des propos malencontreux tenus par un DGA du département qui aurait déclaré que « ce ne sont pas quelques énergumènes qui vont interrompre le bon fonctionnement du service« . Des confrères journalistes présents à ce moment-là sur les lieux ont confirmé la tenue de ces propos, considérés comme une provocation de la part des agents du SMT en colère.

« Vous vous rendez compte, nous sommes soumis à une forte pression de la part des services de l’Etat et du département depuis le 14 décembre 2024. Nous travaillons dans des conditions exécrables tous les jours sous le soleil sans la moindre reconnaissance de la part de nos autorités. Entendre de tels propos venir d’un responsable hiérarchique alors que nous ne demandons que de petites et simples améliorations de nos conditions de travail, nous trouvons cela indécent« , fait valoir une autre employée du STM en direction d’un membre de l’opposition au sein du Conseil départemental.

Mais au fait, quelles ont été les demandes formulées par le personnel au sol des barges ?

« Il leur a été annoncé depuis samedi dernier qu’ils devront faire payer à nouveau, à partir de ce lundi 17 février 2025, la traversée des véhicules et des piétons« , explique un proche collaborateur de Moussa Kassim, le directeur du STM. Selon ses dires, les agents préposés à cette tâche auraient émis 3 conditions préalables à cette reprise, « qu’ils soient prévenus suffisamment tôt quant à la date de cette reprise, que les outils de travail dans les guichets soient remis en état de marche et enfin que les barrières de sécurité soient réparés « . D’après les dires de ce fonctionnaire du département, toutes ces exigences auraient été respectées, contraignant certains agents techniques à travailler d’arrache-pied jusqu’à dimanche. Il rajoute que le STM a même fait installer des chapiteaux pour permettre à ses agents non embarqués de pouvoir se protéger de la pluie et du soleil. S’il est vrai que le trafic entre les 2 îles principales de l’archipel mahorais a pu reprendre normalement par la suite et que le paiement des traversées soit reporté à ce mardi 18 février 2025, certains des agents du STM estiment qu’en réalité aucun problème n’a concrètement été réglé. « C’est un pansement qui a été posé sur une jambe de bois, au détriment de la sécurité des passagers et des véhicules embarqués« , a conclu l’un d’entre eux.

Journaliste politique & économique

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