Après plusieurs mouvements sociaux de protestation, les syndicats de taxis de Mayotte ont enfin obtenu une avancée. Vendredi dernier, ils ont signé une convention avec la préfecture faisant passer le prix de leur course à deux euros au lieu des 1,60 euro qui avaient cours depuis plusieurs années. Une victoire pour les syndicats, mais un risque de voir les clients se tourner davantage vers les « taxis mabawa » qui pratiquent des tarifs moins chers… Cette hausse des prix est entrée en vigueur, ce mardi 2 août.
L’augmentation du prix de la course était une vieille revendication des syndicats de taxis de Mayotte. En effet, ce dernier stagnait depuis plusieurs années à 1,60 euros par personne et par course. Or, avec les embouteillages croissants, l’augmentation du prix de l’essence et la prolifération des taxis illégaux dit familièrement « taxis mabawa », les artisans taxis ne s’y retrouvaient plus financièrement. Après moultes palabres avec la préfecture de Mayotte, les syndicats de taxis ont réussi à obtenir de cette dernière qu’elle fasse passer le prix de la course à deux euros.
« Nous souhaitions 2,50 euros, mais nous sommes déjà contents de cette avancée ! » déclare Idjady Zakaria, secrétaire général du syndicat des taxis de Petite-Terre. Ce même syndicat qui avait organisé une « opération escargot » à la fin du mois de juin pour protester contre les tarifs des courses jugés trop bas. « Tout a augmenté : le prix de l’essence, des véhicules, des réparations ! Il est normal que la course augmente aussi », déclare quant à lui Madi Baco, le président du syndicat des artisans taxis-ville de Mayotte.
Un risque de voir les usagers se tourner vers les taxis mabawa ?
Au fil du temps, le prix de la course des taxis n’a cessé d’augmenter passant d’un euro à 1,60 euro en l’espace d’une dizaine d’année. Inflation oblige, certes, mais les taxis mabawa pourront tirer leur épingle de ce jeu. « Nous comptons sur les forces de l’ordre pour régler ce problème », rétorque Idjady Zakaria, qui précise que la fourrière mise en place par la préfecture est d’ores et déjà opérationnelle. Tant que les lignes de bus ne seront pas mises en place sur l’île, les piétons seront bien obligés se plier aux règles imposées par les taxis qui, souvent, ne vont pas partout de peur d’abîmer leurs voitures sur des routes trop cabossées. Ils misent en outre de plus en plus souvent sur des minibus neuf places qui font perdre beaucoup de temps aux usagers alors que les taxis moto illégaux sont beaucoup plus rapides et se faufilent entre les files de voitures embouteillées…
Par conséquent, ces nouveaux tarifs seront-ils vraiment avantageux pour les artisans-taxis ? Rien n’est moins sûr…
Les tarifs du carburant et du gaz en baisse
En dépit d’une demande toujours aussi forte, le prix du pétrole est à la baisse en ce mois d’août au niveau mondial. Combiné à l’aide exceptionnelle de quinze centimes d’euros par litre mise en place par le Gouvernement, le tarif de l’essence connaît donc une diminution depuis ce lundi. Dans les stations-service mahoraises, il est au maximum de 1.89 euro par litre sur décision de la préfecture de Mayotte, contre 1.97 euro précédemment. Même chose pour le diesel qui passe à 1.62 euro par litre (1.77 euro en juillet).
Quant au prix du gaz, il « reste stable, la baisse de la parité euro/dollar compensant la baisse de la cotation mensuelle du butane », indique la préfecture. Une bouteille de gaz de 12 kg coûte ainsi 27 euros.
Le pétrole lampant (1.29 euro par litre), le mélange détaxé (1.37 euro par litre) et le GO Marine (1.24 euro par litre) sont également concernés par des diminutions.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.