Faute de barges, les usagers ont recours au système D

La section CGT de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) a exercé son droit de retrait, ce mardi 2 juillet, pour dénoncer les conditions de travail de ses agents. En attendant, le trafic des barges ayant été interrompu toute la matinée, des usagers ont pris leur mal en patience ou n’ont pas hésité à payer un taxi bateau pour rejoindre Petite-Terre. Reportage.

La cohue agite les abords de la gare maritime de Mamoudzou, ce mardi, vers 9 heures du matin. Alors que les agents de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) ont déposé un droit de retrait, plusieurs centaines de personnes attendent une barge pour rejoindre Petite-Terre. Pour certains, comme Naïma, l’attente est désespérément longue : « je prends la barge pour aller voir les résultats du bac au lycée de Petite-Terre, je stresse », confie-t-elle. Selmadi, salarié dans une entreprise privée, attend, de son côté, une barge depuis 5 heures du matin.

De l’autre côté de la gare maritime, une foule compacte fait la queue près du ponton. Valises à la main, un grand nombre se rend à l’aéroport et est prêt à payer un taxi bateau pour y arriver. Yassin patiente avec ses trois enfants en bas âge et sa femme entourés de plusieurs valises. « Nous partons en vacances à Nosy Bé. Notre avion est à 11 heures, on ne sait pas si on va réussir à l’avoir », s’inquiète-t-il. Au courant du mouvement social, Éric a anticipé son trajet, il est venu près de la gare maritime tôt pour être sûr d’arriver à temps pour son vol à destination de Madagascar prévu en début d’après-midi.

« Le ponton n’est pas calibré pour accueillir autant de monde »

Près du ponton, Ali Ousseini observe ce flux de passagers avec inquiétude. Il est le président de la société Sasu Mayotte plaisance qui gère le port. « Le ponton n’est pas calibré pour accueillir autant de monde. Si une personne se blesse, c’est notre responsabilité qui est engagée », affirme-t-il. « Pendant les barrages du début d’année, le ponton du port a déjà été très utilisé, là, ça recommence. Si cela continue, nous serons obligés de le fermer », déclare-t-il. Lorsque la barge ne navigue pas, ce sont l’administration, la gendarmerie, la police entre autres qui utilisent le ponton en plus des particuliers.

Un service minimum de la DTM a néanmoins été assuré pour les urgences sanitaires à savoir le Samu, le Smur, les services d’incendie et de secours. Le trafic des barges a repris, ce mardi, vers midi.

Un préavis de grève pour la semaine du 8 juillet

La CGT de la DTM (ex-STM) a déposé un droit de retrait pour dénoncer une dégradation des conditions de travail. Ce sont les chefs mécaniciens et les commandants qui en sont à l’initiative. Les premiers demandent le paiement de leurs heures supplémentaires et les seconds exigent la validation de leur permis par les Affaires maritimes. Ils refusent de naviguer sans cette validation de peur de perdre leur permis, à savoir que sans cette validation, les bateaux ne sont pas assurés.

Ce mardi matin, les agents avaient une réunion avec le conseil départemental de Mayotte, dont le service dépend*. À l’issue de celle-ci, des agents ont noté « des avancées dans les discussions ». D’autres réunions sont prévues dans les semaines à venir « pour arriver à des actions concrètes », indique des agents. Néanmoins, la CGT a également déposé un préavis de grève pour la semaine prochaine à partir du lundi 8 juillet. Toutefois, les barges devraient continuer à circuler normalement.

*Ali Omar, vice-président en charge des transports, n’a pas répondu à nos sollicitations.

Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.

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