Caribus : « Si on ne fait rien, ça va être le gros bordel »

Projet phare de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadéma), le Caribus est passé dans sa phase travaux depuis quelques mois. Le chantier se rapprochant du centre de Mamoudzou, il devient plus que nécessaire de développer des alternatives (vélos, bus, navettes maritimes) pour réduire les perturbations.

Où en est la première ligne ?

Sur les quatre lignes de bus (Hauts-Vallons-Passamaïnty, Passamaïnty-Dembéni, Hauts de Mamoudzou et Vahibé-Passamaïnty), la première est celle qui connaît l’avancée la plus visible ces derniers mois. Les feux sont désormais installés à Passamaïnty. Parmi les gros travaux dans les prochaines semaines, l’aménagement de la voie au niveau du rond-point SFR aura lieu au mois d’avril. Président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadéma), Rachadi Saindou prévient que le développement de Caribus ne pourra sa faire sereinement sans le développement d’alternatives à la voiture. « Si on ne fait rien, ça va être le gros bordel. »

Est-ce que les navettes fonctionnent bien ?

Premier exemple, le feu de chantier à Passamaïnty a entraîné des embouteillages encore plus conséquents que d’habitude en novembre, forçant la Cadéma à mettre en place une première ligne de bus gratuits depuis Hajangua, jusqu’à Kawéni. Celle-ci a trouvé peu à peu son public. Les taux d’occupation des bus ces dernières semaines dépassaient souvent les 50%, avec un pic à 84% à 5h du matin. De 1.317 personnes transportées au cours de la semaine du 12 décembre, leur nombre est passé à 3.229 pour celle du 13 février. « Sur le parking de Tsararano, un homme m’a dit qu’en rentrant le soir, il pouvait jouer avec ses enfants et discuter avec sa femme », raconte Ludovic Mihai, le directeur mobilités de la Cadéma.

Le système va-t-il se développer dans le nord de l’agglomération ?

C’est le souhait de la Cadéma qui envisage l’ouverture d’une deuxième ligne dans le sens Kawéni-Mamoudzou dans deux mois. Il n’est pas exclu qu’elle parte de Longoni, l’agglomération étant en pourparlers avec sa voisine, la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte. « L’idée, c’est de réduire le flot de voitures depuis la commune de Bandraboua », explique le président de la Cadéma.

Et les autres modes de transport ?

« Nous parlons de mobilités à la Cadéma, pas de mobilité. On ne voit pas l’intérêt d’avoir que du bus, il nous faut du vélo, des navettes maritimes », fait valoir le directeur mobilités, qui insiste sur l’accès aux vélos. « Il faut une acculturation au vélo. A Mayotte, il n’est pas encore développé. » L’agglomération encourage d’ailleurs les plus jeunes en réalisant des actions dans les écoles. Elle s’appuie aussi sur une prime à vélo versée sous la forme de bons d’achats. Plusieurs centaines de ces bons ont été distribuées dans les deux communes. Concernant les infrastructures, un schéma directeur cyclable, qui inclut la création de pistes cyclables, va voir le jour.

Les navettes maritimes vont-elles voir le jour ?

Un projet du conseil départemental prévoit depuis des années la création de lignes maritimes comme alternative à la route. Las d’attendre la collectivité départementale, la Cadéma a décidé de se saisir du dossier. Une première ligne Iloni-Mamoudzou doit voir le jour avec des navettes de 50 passagers ayant une motorisation propre. Le marché de conception-réalisation va être lancé ce mois-ci, la collectivité espère la lancer « début 2024 ». Elle pourrait être suivie par une autre ligne plus petite allant de la plage d’Hamaha à la barge de Mamoudzou. Cela pourrait réduire considérablement les temps de trajet depuis le nord de la commune. En outre, le ponton d’Hamaha pourrait faire l’objet d’un partenariat public-privé avec le concours du propriétaire de l’hôtel Hamaha. « Ils avaient eux aussi un projet de ponton », indique Rachadi Saindou.

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