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90% de la première phase des travaux de Caribus est achevée. Une visite des différents chantiers était organisée, ce jeudi matin. Le tronçon était ainsi emprunté par une dizaine de cyclistes, dont Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou et premier vice-président de la Cadema, et Jean-François Bergéal, le directeur de projet du groupe Narendré.

Chantier important de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), le Caribus voit sa première phase se terminer. Une visite organisée ce jeudi matin a permis de voir les progrès du chantier. Ils devraient permettre un lancement de la première ligne, de Passamaïnty à Majicavo-Lamir, en janvier 2025.

En service au 1er janvier

Les automobilistes coincés dans les bouchons de Mamoudzou le voient chaque semaine, les différents chantiers de la première phase du Caribus avancent vite. Ce jeudi matin, élus et techniciens, accompagnés de la presse et de représentants des entreprises liées au projet, ont parcouru en bus et à vélo la future ligne 1 qui relie Passamaïnty à Majicavo-Lamir en suivant la route nationale 2 au sud de Mamoudzou et la RN1 et la rue Martin Luther King au nord. Ils sont partis du futur pôle d’échange multimodal de Passamaïnty, à côté du parking-relais déjà plein du fait du service de navettes actuellement en place. Le but est bien sûr de promouvoir le premier réseau de transport urbain de l’île qui sera en service au 1er janvier, est-il annoncé. « On peut rouler sur 90% des travaux de la phase une. Les abribus arrivent le mois prochain », prévient Jean-François Bergéal, le directeur de projet du groupe Narendré.

Une phase 2 en 2025

Même si les bus de ville (qui seront plus des cars d’une cinquantaine de places) seront déjà sur la route, leur tracé n’est pas complètement terminé. La deuxième phase, au sud, comprend le tronçon entre le centre commercial Baobab et la pointe Mahabou. Elle devrait commencer en janvier 2025 et durer « une grosse année », avec des travaux faits de nuit. Ce secteur gardera une particularité entre Baobab et le laboratoire du Lagon, il n’y aura pas de voie réservée aux bus à cause de l’étroitesse de la chaussée. « Il aurait fallu déplacer la station d’épuration et le stade. Le coût aurait été prohibitif pour gagner une minute », rappelle celui qui est sur le projet depuis 2015. Le système de signalisation sera cependant adapté pour laisser les bus, « quelques secondes », promet le maître d’œuvre.

A Kawéni, c’est vers le mois de mars 2025 que les entreprises s’attaqueront à la route nationale. Le trafic passera par de « la voirie provisoire » et pourra aussi être reporté sur la rue Martin Luther King. Sur cet axe, une percée à son extrémité est en cours pour rejoindre la route de la zone Nel, derrière le centre Kinga. Plus tard dans l’année, « au deuxième semestre », les travaux seront étendus à la montée vers Hauts-Vallons, jusqu’à Majicavo-Lamir. La troisième phase, entre la pointe Mahabou et l’entrée de Kawéni, et qui inclut donc le front de mer, se fera en fonction de la future gare maritime et du pôle d’échange multimodal du Département de Mayotte.

Une tarification dès le début

Afin d’encourager les débuts de ses navettes, la Cadema avait instauré la gratuité. Ce ne sera plus le cas à partir de janvier et l’ouverture du nouveau réseau de transport. « On est en train de travailler dessus. On se concerte avec le Département de Mayotte qui veut mettre lui aussi son réseau en place. On est en concertation pour savoir quels tarifs on va appliquer. Il faut qu’il soit attractif pour la population. Ce sera un coût très bas », prévient Badrou Radjab, le vice-président de la Cadema en charge de l’aménagement.

La billetterie ne représentera qu’une partie infime du retour sur investissement. Pour rappel, le projet est évalué à 263 millions d’euros, tandis que son marché d’exploitation coûtera environ dix millions par an.

Un site propre « fin 2027 »

Dernier élément du parcours visité, ce jeudi, le futur site propre au nord de la ligne 1. Il ne sera pas en service tout de suite, les travaux devant débuter « dans plus d’un an », indique l’architecte Thomas Richez, qui a imaginé le bâtiment avec son cabinet et l’Atelier mahorais d’architecture. Il est attendu impatiemment pour « le dernier trimestre 2027 ». Il comprendra une zone de stationnement pour les futurs bus du réseau, un parking-relais de 300 places réparti sur quatre étages, des bureaux et une agence commerciale pour le Caribus. D’une surface utile de 8.300m2, son coût oscille entre 23 à 27 millions d’euros. 

Du cyclable en parallèle

Ambdilwahedou Soumaïla, tout heureux d’aller aussi vite que les voitures, a pris le vélo électrique pour rejoindre Majicavo-Lamir. Ce mode de déplacement, le maire de Mamoudzou et premier vice-président de la communauté d’agglomération le promeut fortement afin de réduire les utilisateurs de la voiture dans sa commune. « Le projet donne la part belle aux mobilités douces. C’est important de commencer à donner l’exemple », tient-il à souligner. En effet, entre Passamaïnty et Baobab, une voie de quatre mètres à la fois pour les piétons et les vélos suit déjà la ligne 1 du Caribus. D’autres aménagements sont prévus sur le reste de la ligne, tout comme il y en aura d’autres entre les deux Tsoundzou ou entre Tsararano et Iloni, « jusqu’au milieu 2025 », précise Léo Jusiak, en charge des mobilités actives à la Cadema.

Un marché à relancer

Quels types de véhicules rouleront sur le tracé des quatre lignes du Caribus ? La Cadema en a une petite idée, mais il faut encore déterminer quelles sociétés seront au volant. En effet, le lot initial de quatre marchés (un par ligne) a été annulé par décision du tribunal administratif, le 4 juin. Des transporteurs mécontents avaient réussi à casser le premier appel d’offres qui avait été maintes fois modifié par la Cadema au mépris des règles de marché public. « Ces prochaines semaines », un nouvel appel d’offres va donc être mis sur la table pour trouver les futurs exploitants.

Pas de navettes maritimes Cadema

En parallèle du projet Caribus, la communauté d’agglomération s’était lancée dans la création de lignes de transport de personnes par voie maritime. Ce n’est plus le cas. La préfecture de Mayotte, voyant que le conseil départemental de Mayotte avait un dessein similaire, a demandé qu’un des deux se désiste. Après un accord entre les deux collectivités locales, c’est le Département qui ouvrira le chemin par la mer, à condition bien sûr qu’il s’attelle à la création des pontons promis depuis des années. Côté Cadema, malgré les avancées sur les navettes, les services vont pouvoir se concentrer davantage sur le chantier du Caribus et son financement.