« Renforcer la desserte de Mayotte et faire de Corsair la compagnie numéro un des Outre-mer »

Minées par la crise sanitaire depuis plus d’un an, les compagnies aériennes naviguent à vue au gré des confinements et des motifs impérieux. Malgré ce contexte instable, Corsair dresse un bilan positif depuis son retour à Mayotte et prévoit même d’ouvrir deux nouvelles dessertes à destination de Marseille et de Lyon à partir de juin. Entretien avec Jules Perreau, directeur régional océan Indien.

Flash Infos : Quel bilan faites-vous depuis votre retour à Mayotte il y a de cela six mois ?

Jules Perreau : C’est un exercice assez périlleux à réaliser au vu des motifs impérieux qui nous ont obligé de réduire notre programme sur l’ensemble des destinations… Si le bilan est naturellement compliqué, je retiens l’essentiel : nous avons maintenu nos deux fréquences hebdomadaires et nous avons activement participé à l’acheminement de fret sur l’île. Le plan de développement prévu avec une montée à quatre fréquences par semaine à partir du mois de juin est toujours confirmé. Ce sont des signaux très positifs pour le territoire mais aussi pour Corsair.

FI : Comment avez-vous vécu le deuxième confinement de cinq semaines en début d’année ?

J. P. : La période de confinement est à conjuguer avec la mise en place des motifs impérieux ! En février, il y a eu une baisse drastique du nombre de passagers. Suivie d’un nouveau coup de frein avec toutes les démarches pour se déplacer. L’arrêt a été brutal… Mais sur Mayotte, nous avons eu une certaine résilience aussi bien au niveau des voyageurs que du fret. Nous avons tâché, pendant le confinement, de maintenir l’agence Corsair de Mamoudzou ouverte pour les clients, pour répondre à leurs questions ou pour modifier leur billet. Nous nous sommes rendu compte que ce service adapté était une bonne chose, car nos agents ont été extrêmement sollicités.

FI : À partir du lundi 17 mai, les agents des compagnies aériennes vont vérifier les motifs impérieux. Quelles consignes avez-vous reçu concernant cet allégement et comment comptez-vous vous organiser ?

J. P. : En termes de consignes préfectorales, nous avons reçu les mêmes que celles données à la presse. Depuis le premier confinement il y a un peu plus d’un an, nous avons acquis une certaine expérience sur la gestion de ce sujet, donc les équipes savent faire et sont formées. Certes, c’est un allégement du contrôle, mais le motif impérieux en lui-même demeure, dans les mêmes conditions. L’évolution est que les clients vont devoir nous présenter leurs justificatifs de déplacement au niveau de l’enregistrement. Ils restent toutefois assujettis à un second contrôle lors de leur passage devant la police aux frontières, que ce soit à Mayotte, à La Réunion ou à Paris.

Mais je tiens à rassurer nos clients : tous les billets achetés depuis un an et jusqu’au 31 décembre restent échangeables ou remboursables. Ce sera possible de le faire directement à l’agence de l’aéroport en cas de refus. Après, il est important de consulter la liste des motifs impérieux, qui commence à être de plus en plus claire. Il y a énormément de cas listés, donc en théorie, il n’y aura pas trop de complications.

FI : L’actualité récente a été marquée par l’imbroglio autour de la venue d’Air France, qui aurait finalement décidé de faire machine arrière en raison d’un nombre réduit de fréquences vers Mayotte…

J. P. : Nous n’avons pas pour habitude de faire de commentaire sur les décisions de nos concurrents. Dans le contexte actuel de la crise sanitaire, l’environnement macroéconomique et concurrentiel s’avère très changeant d’un jour à l’autre. De notre côté, nous nous concentrons sur nos clients, nos programmes et nos nouveautés. Cela fait déjà beaucoup de choses à gérer…

FI : Vous venez également d’annoncer l’ouverture de lignes à destination de Marseille et de Lyon à partir du 20 juin. Est-ce, à vos yeux, un pari risqué ou mesuré ?

J. P. : Les ouvertures de lignes qu’elles soient vers la province ou Mayotte représentent toujours un risque. Mais une chose est claire : il n’a jamais été question de revoir à la baisse notre stratégie initiale annoncée lors de notre retour dans le 101ème département ! Nous croyons fermement en ces nouvelles destinations que sont Marseille et Lyon. Au contraire, nous souhaitons renforcer cette desserte et faire de Corsair la compagnie numéro un des Outre-mer. Le plan que nous nous sommes fixé, avec nos capacités réduites, est en adéquation avec nos prévisions. Nous n’avons pas de raison de modifier notre feuille de route.

FI : L’idée d’un passeport vaccinal pour voyager fait son bonhomme de chemin, notamment dans les Outre-mer. Quelles informations avez-vous à ce sujet-là ?

J. P. : Nous n’avons pas reçu d’informations particulières. Nous avons la volonté d’accompagner les solutions innovantes. Il semble que nous nous dirigeons vers l’application Tous Anti Covid. Dans tous les cas, nous recherchons purement et simplement à pouvoir sécuriser et rassurer les voyages de notre clientèle. Après ce qu’il faudra ou non pour voyager demain dépendra des autorités et non pas, surtout pour nos territoires, des compagnies aériennes. Nous nous adapterons.

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