Interdiction des monomoteurs : Le coup de gueule du directeur d’Int’Air îles

Dans une tribune publiée dimanche , Seffoudine Inzoudine n’a pas été tendre envers  l’ancien directeur l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, Jean Marc Heintz. Ce dernier , qui est également le chef de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur le crash du 26 février chercherait selon lui le patron d’Int’Air îles la facilité en interdisant les monomoteurs alors que l’enquête bat de l’aile. 

Seffoudine Inzoudine a dit ce qui l’avait dans le cœur.  Silencieux depuis le crash du vol d’Ab Aviation, le patron de la compagnie Int’Aire îles s’est exprimé pour la première fois sur cet accident mais pas que. Dans une tribune publiée sur son mur Facebook, avant-hier dimanche, l’entrepreneur est aussi revenu surtout sur la récente décision prise par l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, laquelle a interdit aux monomoteurs d’effectuer des vols commerciaux. S’elle bénéficie d’une dérogation, étant propriétaire d’un Cessna caravan 208,  Seffoudine Inzoudine ne s’est pas empêché de s’attaquer à cette mesure prise le 12 avril. Pour ce dernier, on ne peut prématurément attribuer  la faute au moteur de l’appareil d’Ab Aviation sans mener des investigations.  » Lorsqu’un aéronef est accidenté, une commission d’enquête est créée. En l’espèce, Jean Marc Heintz  a été désigné enquêteur en chef par un arrêté du ministre chargé des transports. Il doit répondre à certaines exigences de l’OACI ; dont la principale est d’avoir suivi le cours d’enquêteur accidents d’aéronefs et obtenu le diplôme sanctionnant ce dernier. Ce qui n’est pas le cas pour ce pilote retraité d’office il y a une dizaine d’années, et sans aucune formation en accident d’aéronefs« , relèvera-t-il dans un premier temps. A l’en croire, pour tirer des conclusions sur un accident, il faut d’abord compiler un certain nombre d’éléments .

Épave non retrouvé

Parmi eux, la transcription radio entre la tour de contrôle et l’équipage de l’aéronef accidenté, le résultat des boites noires si l’aéronef en est équipé,  ou encore l’examen de  l’épave. Chose qui n’a pas été faite un mois et demi après le drame qui a coûté la vie  à 14 personnes.  » A ce jour, aucune transmission de rapport n’a été faite. Pourtant, l’enquêteur en chef a préconisé l’interdiction des nouveaux monomoteurs aux Comores. En clair, il veut nous faire comprendre que l’enquête est terminée et que la mesure à prendre pour éviter d’autres accidents avec des causes similaires est d’interdire les monomoteurs. Je rappelle que cette décision ne respecte pas les recommandations de l’OACI et risque d’éveiller une éventuelle black-liste de l’aviation civile comorienne« , a prévenu Seffoudine Inzoudine. Le président directeur général de la compagnie Int’Aire île se demande par conséquent sur quelles bases on s’est appuyé pour pointer du doigt une défaillance du moteur alors que l’épave du Cessna de la compagnie Ab Aviation disparu n’a jamais été retrouvé. Si c’était le moteur, s’est-il argumenté, le pilote  aurait eu le temps de communiquer avec les contrôleurs de la circulation aérienne, tout en prévenant les passagers de l’utilité de porter les gilets de sauvetage. Ainsi, ces derniers seraient sauvés puisque l’aéronef aurait amerri.

Moteur fiable

Ceux qui soutiennent la décision de l’Anacm avancent enfin l’argument selon lequel, il serait sage d’interdire les monomoteurs, étant donné que le pays ne dispose pas de moyens de recherche et de sauvetage en mer.  » Faut-il rappeler au chef de l’enquête qu’il n’existe pas non plus de secours en montagne. Sinon pourquoi autoriser la traversée des bateaux entre les îles alors qu’on ne dispose d’aucun moyen de venir à leur rescousse« , a taclera-t-il. Pour répondre aux détracteurs des monomoteurs,  Seffoudine Inzoudine a rappelé que le Cessna Textron Company, comme celui d’Ab Aviation  est équipé d’un puissant moteur à turbine PT6 (même type que ceux qui équipent les avions ATR) efficace, un des meilleurs moteurs à turbine sur le marché réputé pour sa fiabilité. Depuis 2008, le Cessna Caravan qui a déjà fait ses preuves dans les missions de transport telles le fret, l’évacuation sanitaire, est équipé d’un ensemble d’équipements techniques appelé Garmin G1000. « Cet instrument de bord facilite la recherche et le traitement des informations sur des aspects comme  la météo, le terrain, la circulation, le moteur. Ainsi, la fiabilité de cet avion n’est donc plus à prouver« , a assuré le patron.

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