Plusieurs compagnies aériennes testent la solution technologique de la société AOKpass, qui permet de garantir la validité du test effectué par le voyageur. Des initiatives qui doivent permettre de retrouver une certaine liberté de circulation, malgré la crise sanitaire.
Passeport vaccinal ? Pass sanitaire ? Passeport vert ? Alors que la cacophonie règne entre les 27 pays membres de l’Union européenne au sujet d’un hypothétique laisser-passer anti-Covid, les compagnies aériennes mettent les gaz. C’est notamment le cas de Corsair, qui vient d’annoncer le lancement prochain d’un certificat de santé numérique pour les passagers voyageant de Paris vers la Guadeloupe, La Réunion, et Mayotte.
Attention ! “Il s’agit vraiment d’une phase de test, il ne faut pas faire de confusion”, insiste Jules Perreau, le directeur régional de la compagnie. À ceux qui pestent déjà contre une nouvelle formalité, pas d’inquiétude donc. “Nous ne demandons pas aux clients de fournir un document en plus ou de passer par tel ou tel laboratoire”, développe le responsable de la région océan Indien. Un grand “ouf” de soulagement, alors que les motifs impérieux exigés à Mayotte provoquent leur lot de déconvenues…
L’essai doit débuter à la troisième semaine du mois de mars. La compagnie française, comme Air Caraïbes, French Bee et Air France avant elle, va recourir aux services de la société AOKpass qui développe ce certificat de santé numérique lancé par la Chambre de commerce internationale (ICC), International SOS / MedAire et SGS.
Résultat “infalsifiable” grâce à la blockchain
Concrètement, des laboratoires partenaires du dispositif fournissent un QR code au passager testé pour le Covid, qui, une fois scanné par la compagnie aérienne permet de remonter directement au résultat. “Nous pouvons ainsi vérifier que le test est valide, cela permet d’éviter les faux”, déroule Jules Perreau. Le tout certifié et sécurisé grâce à la technologie de la blockchain. “Il faut le voir comme un Whatsapp crypté de bout en bout qui rend le résultat infalsifiable et permet une protection importante des données.” Un indispensable, dès lors qu’il s’agit de d’informations médicales.
De quoi aussi soulager les voyageurs sur l’accent mis par Corsair sur le respect des protocoles sanitaires. “Je pense que c’est une bonne idée, si cela peut nous permettre de revoyager”, salue Madi, un habitant de Mamoudzou interrogé sur la question. Même son de cloche pour Souma qui tient un garage à son nom à Passamaïnty : “J’ai hâte que les vols reprennent normalement, moi je voyage souvent.” Prêt pour le décollage !
Avec le passeport vaccinal, le risque d’une injustice ?
En attendant que les 27 accordent leurs violons, Emmanuel Macron a déjà refusé l’idée d’un passeport vaccinal, source potentielle d’injustices tant que l’intégralité de la population n’a pas reçu les précieuses injections. Le 25 février, le président de la République a plutôt évoqué un pass sanitaire numérique, pour justifier d’une protection, que ce soit un vaccin, un test PCR ou un test antigénique négatifs. “J’ai eu le Covid il y a un mois, donc je dois attendre encore deux mois pour le vaccin. Si on nous oblige à nous faire vacciner pour voyager, il faut d’abord que tout le monde puisse y avoir accès”, acquiesce Souma, âgé de 52 ans.