Comores : Un nouveau directeur prend la tête de l’Aviation civile

Abdou Mondoha Abdillahi, hérite de plusieurs dossiers brûlants, notamment le récent incident du vol de Rkomor. L’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, était dirigée depuis huit mois par un directeur intérimaire, dont la formation académique n’avait rien à voir avec le secteur.

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C’est une nouvelle page qui s’ouvre à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm). Après une longue période d’intérim, la direction est confiée à un directeur répondant au nom d’Abdou Mondoha Abdillahi. Il a pris ses fonctions samedi 25 mai, lors d’une cérémonie qui a vu la participation de plusieurs officiels à l’instar du ministre comorien des transports. Ancien commandant d’aérodrome au sein de l’agence pour la sécurité aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), le désormais parton de l’Anacm vient de succéder à Mchami Ibrahim. Ce dernier, occupait le poste depuis le décès survenu en octobre 2023 de Nassur Ben Ali, emporté par un accident vasculaire cérébral. Cette nomination d’un technicien, est bien accueillie et suscite un espoir quant à la restructuration de l’aviation civile, un domaine très exigeant. Ça, Abdou Mondoha Abdillahi en est conscient. « L’aviation civile est un secteur crucial pour le développement économique et social de notre pays. À ce titre, il est impératif de mettre en place une gestion totale et efficace de notre espace aérien. Cette gestion comprendra des améliorations technologiques, l’optimisation des procédures de contrôle aérien et la mise en œuvre de systèmes de gestion de la sécurité », a-t-il annoncé, samedi, pendant son discours de prise de fonction.

Décollage raté d’un vol de la compagnie Rkomor

Il en a profité pour dévoiler ses priorités. « Nous devons également répondre aux recommandations issues des différents audits et inspections de l’Organisation de l’aviation civile Internationale (Oaci) », a ajouté, Abdou Mondoha Abdillahi, qui a passé vingt ans de carrière à l’Asecna, dont sept ans en tant que commandant d’aérodrome. Ses missions consistaient à veiller à la disponibilité et à la qualité des informations aéronautiques publiées et élaborées par l’information locale, et à superviser le traitement des plans de vol et messages associés. Il se chargeait aussi de la mise à la disposition des usagers de l’air, les informations complètes sur les conditions aéronautiques de toutes les régions qu’ils seront appelés à survoler.

À l’Anacm en revanche, Abdou Mondoha Abdillahi a du pain sur la planche. Parmi les dossiers d’actualité qui l’attendent, figure le récent incident de l’un des vols de la compagnie Rkomor qui a raté son décollage, le 5 mai, à l’aéroport de Moheli. On y déplore deux blessés graves. L’accident avait suscité un tollé dans la mesure où une semaine plus tôt, le gendarme de l’aviation comorienne a sorti une décision interdisant à cet appareil d’effectuer des rotations, le temps de subir des travaux de maintenance supplémentaires. Cet ordre intervenait suite à des recommandations du constructeur de l’avion. Mais à la surprise générale, l’ancien directeur par intérim a levé la mesure en moins de 72 heures. Quelques jours plus tard, l’avion a frôlé le pire. Une enquête est annoncée et l’opinion attend les conclusions des investigations.

Achever la certification de l’aéroport

Toujours concernant les compagnies aériennes, la nouvelle direction de l’Anacm va hériter du cas de Royal Air, en attente depuis un an d’un permis d’exploitation. Malgré l’immatriculation de trois avions et la visite de son centre de maintenance, il a été demandé à la compagnie de produire une assurance additionnelle. Là, encore le dossier est en stand-by. Mais selon des responsables internes, l’actuel patron de l’Agence comorienne de l’aviation civile doit surtout tout faire pour achever la certification de l’aéroport de Moroni, le plus grand aérodrome du pays. « Les compagnies aériennes et les aéroports doivent être aux normes. Cette certification passe par la formation du personnel, les procédures ainsi que les infrastructures de l’aéroport », a glissé un connaisseur du secteur qui dit espérer qu’Abdou Mondoha Abdillahi osera hausser le ton face aux compagnies dont les avions ne respectent pas les normes et ignorent parfois les exigences de l’aviation.

S’il y a une chose que l’on ne peut ôter au nouveau directeur de l’Anacm, ce sont ses formations pointues. Il a intégré l’Asecna en 2003. Formé à la prestigieuse école africaine de la météorologie et de l’aviation civile (Emac) de Niamey, au Niger, l’homme a été contrôleur de la circulation aérienne, puis commandant d’aérodrome à l’Asecna.

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