Une enquête menée auprès de professionnels du tourisme par l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte dresse la conjoncture de ce secteur d’activité pour le mois de juin 2022. Si la fréquentation des établissements est supérieure par rapport à l’année précédente, la clientèle étrangère semble plus réticente à l’idée de rejoindre le 101ème département.
Dans le cadre d’une enquête menée auprès de cinquante professionnels du tourisme de l’île (31% du panel interrogé), l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte dresse la conjoncture de ce secteur pour le mois de juin. Cette note permet d’évaluer la fréquentation et l’activité, mais aussi de déterminer l’origine et la typologie de la clientèle, sans oublier de faire un point sur les réservations à venir.
96%. Sur les cinquante structures interrogées, 96% déclarent avoir été ouvertes au cours du mois de juin, synonyme de début de saison touristique. « Les professionnels du tourisme affichent un bon taux d’ouverture », indique dans sa note l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Seules deux d’entre elles se trouvaient en reprise ou en lancement d’activité au moment de l’enquête.
62%. La fréquentation est jugée supérieure ou égale par 62% des répondants par rapport au mois de juin 2021. Sans grande surprise, ce sont les hébergements qui s’en sortent le mieux (supérieure à 42%) parmi les répondants. Toutefois, l’ensemble des professionnels du tourisme ne jouissent pas du même sentiment. En effet, la position géographique sur le territoire peut jouer des tours : 100% de ceux situés dans la communauté d’agglomération du grand nord déplore une récession… « Cela s’explique par une forte vague d’insécurité dans le nord de l’île au cours du mois dernier. »
Par ailleurs, l’heure est à l’optimisme en comparaison à la même période en 2019. Les intercommunalités de la 3CO et de Petite-Terre sont les territoires qui affichent les plus fortes hausses : 80% pour l’un et 70% pour l’autre ! « Nous pouvons observer une fréquentation supérieure pour 75% des activités, 60% des restaurants et 56% des hébergements. »
73%. Qui dit plus de fréquentation, dit plus de boulot. En d’autres termes, 73% des professionnels estiment avoir eu une activité supérieure ou équivalente à celle du mois de juin 2021. Encore une fois, les hébergements tirent leur épingle du jeu (supérieure à 41%), contre 30% dans son ensemble. Par contre, le panier moyen n’évolue pas d’un iota chez 59% des touristes. Signe que l’inflation provoquée par le conflit en Ukraine se ressent bel et bien dans le porte-monnaie.
41%. C’est le pourcentage de répondants qui avouent ne pas avoir vu de touristes étrangers dans leur établissement au moment du questionnaire. « Ce chiffre traduit le fait que [cette] clientèle a encore du mal à se diffuser chez tous les professionnels du territoire », prévient l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Plus largement, les Réunionnais (-36%) et les métropolitains (-31%) boycottent également la destination. Heureusement, la hausse des individuels (+31%) et des locaux (+26%) permet de pallier l’absence de ce public originaire de l’extérieur de l’île.
25%. Un quart de la clientèle ayant fréquenté le panel est mahoraise ! Suivie de près par celles en provenance de métropole (24%) et de La Réunion (23%). Loin derrière, nous retrouvons l’archipel des Comores (7%), l’Île Maurice (7%), Madagascar (7%) et le reste du monde (7%). Information importante qui caractérise le tourisme à Mayotte depuis la nuit des temps : nous recensons principalement deux types de clientèles. La première est affinitaire (des proches ou des amis de personnes installées à Mayotte) (38%) et la seconde est sur le territoire pour un motif d’affaires (37%).
78%. Le niveau de réservations en août ne s’avère pas très élevé lors du pointage de juin (38% des professionnels le juge faible et 40% le caractérise comme moyen). « Cela s’explique surtout par le fait que la clientèle s’y prend de plus en plus tard, principalement pour les activités et la restauration », précise l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte à l’occasion de cette enquête. « Les mois à venir permettront de dire si cette tendance se confirme. »
50%. Selon l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, les structures essayent de s’adapter aux nouveaux comportements de leur clientèle : réservations et annulations de dernière minute, baisse de la durée des séjours… Le climat autour de l’insécurité, surtout dans le nord de l’île comme dit précédemment, n’a pas permis à certains d’exercer pleinement leur activité. « Presque un professionnel sur deux a connu des difficultés de recrutement en ce début de saison touristique. » Conséquence : les professions les plus touchées sont celles de la restauration (71% des répondants) et les prestataires (57%).
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.