À Ambaro, sur l’île malgache de Nosy Bé, le Corail noir accueille les touristes à la recherche d’une ambiance apaisante mais aussi de vacances à la découverte de l’île. Entre atmosphère calme et excursions à la découverte du territoire et surtout de la mer, l’établissement a choisi d’aller à l’encontre du tourisme de masse.
Voir la mer depuis la terrasse de son bungalow, c’est le spectacle qui attend ceux qui séjournent au Corail noir. Cet hôtel situé à Ambaro, sur l’île malgache de Nosy Bé peut accueillir jusqu’à 84 personnes réparties sur 37 chambres. Un chiffre bas que le directeur de l’établissement, Gianluca Censi, tient à conserver. « Aujourd’hui, les hôtels ont la logique voulant que comme il y a 300 places dans l’avion, il doit y avoir 300 places dans leur établissement », déplore celui qui cherche à prendre le contre-pied du tourisme de masse. C’est donc sur un domaine calme, côtoyant la mer, que les touristes désirant une atmosphère authentique peuvent profiter de leurs vacances depuis la piscine, les transats, le bar ou encore le restaurant du Corail noir. Il est aussi possible de s’y faire masser ou bien de faire du yoga, ou encore d’apprécier les soirées festives autour de l’art malgache ou italien qui ont lieu une fois par semaine. Gianluca Censi le compare à certains établissements mettant l’accent sur la vie nocturne malgache : « Contrairement à eux, nous notre ‘’boom boom’’, c’est la mer ».
En effet, l’hôtel dispose de son propre club de plongée, Aquadiving, qui permet aux visiteurs de faire des explorations. Il y a également des sorties palmes-masque-tuba proposées, et quand la saison le permet, des excursions pour aller voir les requins-baleines. « On est spécialisé dans le tourisme sportif », indique le gérant, qui a commencé à travailler au Corail noir en co-fondant son club de plongée en 2006. Au départ de l’hôtel, il est aussi possible d’aller à la découverte des points remarquables de la région, comme la réserve marine de Nosy Tanikely ou encore Nosy Iranja. Pendant ces sorties, le personnel affilié à l’hôtel s’évertue à sensibiliser les clients sur la protection de la nature. « L’ambition générale de l’établissement est de faire un tourisme plus respectueux du territoire et des hommes », indique Manon Mauvais, chargée de mission Environnement et Biodiversité pour Amanta, le groupe qui a racheté le Corail noir à Gianluca Censi, resté directeur, il y a un an.
Respect de l’environnement
Ce rachat a renforcé ce point d’honneur qu’a l’établissement à encourager un tourisme respectueux de l’environnement. Le directeur affirme que, si des panneaux solaires ont déjà été installés, un gros travail commence à se mettre en place pour réduire les déchets plastiques, avec la mise en place d’un système de filtration d’eau, pour pouvoir utiliser celle du robinet. « La pollution plastique vient surtout du tourisme, donc c’est à nous de remédier à ça », complète celle qui est en charge de l’environnement. Elle indique qu’en haute saison, ce sont 1.500 bouteilles d’eau qui sont utilisées par mois à l’hôtel. Seulement, il n’y a pas de recyclage à Nosy Bé, et elles finissent généralement brûlées dans des décharges. C’est dans cette même logique que le groupe compte avoir un système de savon rechargeable dans les chambres, chose courante en Europe, mais moins évidente à mettre en place à Madagascar. Concernant le gaspillage, l’établissement a déjà une politique particulière pour son restaurant : la carte est courte et renouvelée chaque jour en fonction des produits disponibles, et il est demandé au client de signifier à l’avance le menu qu’il compte prendre. « Cela nous évite de surproduire et de surstocker », précise Manon Mauvais. À termes, l’hôtel aimerait atteindre le circuit le plus court possible pour la nourriture : « Nous travaillons sur la mise en place d’un potager », affirme Gianluca Censi.
L’ambition de l’hôtel est grande : en plus de vouloir se convertir à un mode de fonctionnement le plus écologique possible, des changements de structures sont également prévus. Ainsi, à partir de 2026, des travaux devraient commencer pour déplacer le restaurant et permettre ainsi à davantage de chambres d’avoir la vue sur la mer.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.