VIDEO : « On peut pratiquer le basket même en situation de handicap »

Du 2 au 5 avril, la Semaine olympique et paralympique a installé ses quartiers au collège de Chiconi. Le dernier jour, consacré aux sports paralympiques, a permis aux élèves de 5e de se mettre dans la peau des personnes en situation de handicap le temps d’une matinée et d’en apprendre plus sur la pratique du handisport.

« Les enfants, vous allez jouer au basket, mais vous ne pourrez utiliser qu’un seul bras. » C’est la consigne que donne Ahamadi Madi aux élèves de 5e du collège Ali-Halidi de Chiconi. Cet éducateur sportif chargé de mission sport, santé et bien-être au Comité régional olympique et sportif (Cros) est présent, ce vendredi matin, dans l’établissement pour la dernière journée de la Semaine olympique et paralympique.

Cette matinée est dédiée au handisport. Les élèves tournent sur les différentes activités : basket-fauteuil et basket à un bras proposé par le Cros ; course avec les yeux bandés et un guide, animée par l’Association Zazatsara Athlétique Junior de Chiconi (AZAJC) ; torball (handball pour malvoyant avec un ballon rempli de grelots) dispensé par Profession Sport et Loisirs (PSL)… « Le Cros et l’association Handicapable font également un quiz aux élèves sur le thème du paralympisme », ajoute Kevin Bailleul, le professeur d’Éducation physique et sportive (EPS), qui a organisé toute cette semaine dédiée au sport. Après avoir supervisé l’échauffement des collégiens, ce dernier va d’atelier en atelier pour voir si tout se passe bien.

« Cela permet de sensibiliser les élèves à ce que peuvent vivre ceux qui sont en situation de handicap », se réjouit Soirhane Halifa, coordonnateur au pôle inclusif d’accompagnement

localisé (PIAL) du rectorat. « En jouant au basket avec un seul bras, ils se rendent compte que ce n’est pas facile de pratiquer du sport quand on est en situation de handicap. »

« GARDE TON BRAS DERRIÈRE ! »

Il était important pour le Cros de participer à l’événement en proposant du handibasket, d’autant plus que les Jeux olympiques et paralympiques ont lieu cette année. « On voulait montrer que même si on est en situation de handicap, même si on est amputé d’un bras ou d’une jambe, on peut pratiquer le basket », affirme Ahamadi Madi. « Garde ton autre bras derrière ! », lance-t-il d’ailleurs à un élève tenté d’utiliser les deux mains pour marquer un panier. S’il reconnaît que le handisport n’est pas encore très développé sur le territoire mahorais, il affirme qu’il se met en place petit à petit, avec par exemple la formation d’éducateurs sportifs à ces disciplines par le Cros récemment.

Pour le président de l’association Handicapable, Mikdar M’dallah-Mari, ce genre d’événement dédié devrait même avoir lieu deux ou trois fois par an dans l’ensemble des établissements scolaires. « Cette matinée est très importante pour sensibiliser les élèves et leur montrer que malgré le handicap et quelque soit le type de handicap, on peut pratiquer le sport », insiste-t-il.

« On accompagne les activités d’un discours de sensibilisation. Car là, plusieurs élèves trouvent cela amusant de courir les yeux bandés. Mais on veut qu’ils se rendent compte que c’est le quotidien de certaines personnes », indique Rahim Maoulida, qui représente l’AZAJC ce matin, après avoir lancé le top départ de la course qu’il organise.

UNE CONFÉRENCE DE SOULTOINI ALI

Si ce matin, ce sont les différentes classes de 5e qui assistent à ces ateliers, l’ensemble des élèves du collège a pu profiter de différentes activités tout au long de la semaine. Cette dernière a par exemple commencé par une cérémonie d’ouverture et son défilé de drapeaux, puis il y a aussi eu une « chasse au trésor » pour retrouver les différents anneaux des JO dans la commune de Chiconi. Plusieurs associations sportives locales sont venues proposer des activités et des élèves ont aussi dû faire un exposé sur le paralympisme et le restituer devant ceux de 6e. Le jeudi matin, l’athlète de haut niveau Soultoini Ali, champion de lancer de javelot ayant, entre autres, remporté l’or aux derniers Jeux des îles de l’océan Indien, est venu pour faire une conférence, notamment sur les valeurs de l’olympisme.

Kevin Bailleul se réjouit de cette semaine avec les élèves. « Cela nous permet de les voir dans un cadre plus théorique, de voir leurs points de vue et de leur ouvrir l’esprit sur ces sujets-là », constate-t-il. Un succès, puisque les élèves ont l’air particulièrement motivés, en attestent les différents paniers marqués depuis les fauteuils.

Le professeur d’EPS n’a pas manqué de remarquer, lui, la joie des participants : « Ils sont tous avec le sourire et pratiquent vraiment dans la bonne humeur, donc ça fait vraiment plaisir à voir ».

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