Confronté à manque de financements, le sprinteur mahorais Mohamed « Benji » Ousseni s’était résolu à passer par une cagnotte participative pour aller disputer les championnats du monde master en Suède. Le champion de France des 100m et 200m dans cette catégorie réservée aux 35 ans et plus fustigeait dans l’article le manque de soutien des collectivités mahoraises dans son aventure. Cris Kordjee, directrice de la Jeunesse et des Sports du conseil départemental de Mayotte, a tenu à lui répondre.
« 1 ) Sur le manque d’aides évoqué pour la participation de l’athlète à un championnat du monde « master »
Je tiens à souligner que le Département de Mayotte ne finance pas la participation des sportifs locaux aux championnats du monde « Master ». D’ailleurs d’autres athlètes, notamment Soultoini Ali, lanceur de javelot, vont se rendre en Suède pour ces mêmes championnats. Pour ce faire, l’athlète s’y prépare depuis plus d’un an afin de pouvoir prendre en charge personnellement son déplacement mais aussi pour laisser le temps nécessaire aux partenaires privés sollicités de considérer son projet. Pour rappel, il s’agit d’une compétition pour laquelle on ne se qualifie pas, malgré son envergure mondiale ; le candidat doit payer un droit d’inscription pour pouvoir y participer. Une fois accomplie, cette formalité suffit pour valider sa participation.
Plus généralement, le Département déploie une politique volontariste pour le développement de la pratique sportive pour tous et pour l’accompagnement de la jeunesse et de la vie associative. Il développe aussi un programme d’accueil et d’accompagnement des sportifs régionaux vers le haut niveau. Le dispositif « Excellence sportive » qui accompagne les Jeunes Talents Mahorais fait partie de ce programme. Un soutien aux actions d’échanges sportifs est également apporté afin d’aider à la progression des sportifs. A titre d’illustration, voici quelques chiffres sur l’engagement du Département en 2023 : pour l’Excellence sportive/Jeunes Talents Mahorais : près de 800.000 euros, comprenant le financement des projets sportifs, scolaires, projets de vie, les primes au podium ; 40 actions d’échanges sportifs pour 504.000 euros ; mise à disposition d’éducateurs sportifs auprès de ligues à hauteur de 90.000 euros par an etc.
2) Sur le manque d’aides évoqué pour accompagner les sportifs de haut-nveau
L’article entretient la confusion sur le statut de « sportif de haut niveau » puisqu’à ce jour, dans le panel des sports de Mayotte, Raphaël Mohamed est le seul hurdler figurant sur la liste ministérielle des sportifs de haut niveau (N.D.L.R. l’athlète mahorais a été sélectionné par la fédération d’athlétisme pour participer aux Jeux de Paris). Les critères de sélection pour cette liste ministérielle varient selon les disciplines et les fédérations sportives. Sont souvent pris en compte et évalués notamment le niveau de performance, l’âge, l’engagement et le potentiel de développement du sportif (pour plus d’informations : athle.fr ). Comme exposé à l’occasion de la semaine de l’excellence sportive organisée du 20 au 27 juillet dernier, ayant rassemblé plusieurs jeunes sportifs toutes disciplines confondues, le conseil départemental de Mayotte accompagne les sportifs faisant partie d’un pôle espoir, d’un pôle France, d’un centre de formation ou encore d’une académie. Le jeune Mohamed « Benji » Ousseni ne fait partie d’aucun de ces dispositifs.
3) La politique d’accompagnement des échanges sportifs du Département
Afin d’aider à la progression des sportifs, le Département accompagne financièrement les clubs sur la base d’un projet, afin qu’ils assurent leur déplacement dans le cadre de compétitions telles que les championnats régionaux, Coupe des clubs champions de l’océan Indien ou encore en championnats de France.
C’est dans ce cadre que le Département a déjà validé son soutien financier de 9.000 euros pour les championnats de France de relais du mois d’octobre prochain si le Racing club de Mamoudzou se qualifie. Les conditions dans lesquelles le sprinteur Mohamed « Benji » Ousseni devra se rendre en métropole sont donc en réalité déjà bien identifiées puisqu’il n’ira pas à cette compétition en tant qu’athlète individuellement ; il y participera dans le cadre du projet présenté par le Racing club de Mamoudzou auquel il appartient. Par conséquent, il n’y a aucun risque de « déconvenues » pour lui, le soutien du Département au Racing club de Mamoudzou est acquis. »
Cris Kordjee, directrice de la Jeunesse et des Sports du conseil départemental de Mayotte
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.