Sept athlètes mahorais concluent un stage à la Gloria Sports Arena à Belek (Turquie) : deux semaines d’entraînement intensif dans un « magnifique complexe » aux côtés du gratin de l’athlétisme mondial, pour se donner toutes les chances de succès aux Jeux des îles de l’océan Indien qui se tiendront à Madagascar à partir du 25 août prochain. Sébastien Synave, le président du comité départemental d’athlétisme, fait le point sur la préparation de la délégation mahoraise pour les Jeux.
Flash infos : Quel est l’objectif de ce stage en Turquie ?
Sébastien Synave : Sept athlètes prennent part à ce stage financé par le conseil départemental de Mayotte : les sprinteurs Kamel Zoubert, Mohamed Ousseni et Djassim Ahamada, le « traileur » Johann Andrade et les lanceurs de javelot Ali Soultoini et Combo Zoubert – les autres n’ayant pas forcément pu se libérer de leurs obligations professionnelles. L’intérêt d’un stage de préparation est qu’il permet de concentrer une charge d’entraînement importante sur un laps de temps restreint. Les athlètes s’entraînent deux fois par jour, chacun avec un programme alliant préparation physique et technique. On ne part pas en vacances dans ce genre d’endroit ! Et puis, un stage comme celui-ci permet aux Mahorais de bénéficier d’infrastructures dignes de ce nom. La Gloria Sports Arena, c’est un super complexe avec des installations de dingue !
F.I. : Cela doit être très stimulant de s’entraîner dans ces conditions.
S.S. : Effectivement ! Nos lanceurs de javelot ont pu par exemple côtoyer et s’entraîner avec le champion olympique en titre – l’indien Neeraj Chopra – et le recordman du monde de la discipline, le mythique Jan Železný. C’est la grande classe ! On espère que cela créera une vraie émulation sur le plan sportif.
F.I. : Quelles sont les ambitions en athlétisme pour ces Jeux des îles 2023 ?
S.S. : On est en capacité de présenter une belle équipe. Pour l’instant, dix-sept athlètes sont pressentis, mais nous remettrons la liste définitive en juin au Cros (Comité régional olympique et sportif). Raphaël Mohamed peut très certainement aller chercher une médaille sur le 110m haies. Kamel [Zoubert] peut aussi s’en sortir, même s’il aura fort à faire avec la concurrence mauricienne et comorienne sur 100 et 200 mètres. Soultoini [Ali], au javelot, à moins d’un mec sorti de nulle part, il n’y a pas mieux dans l’océan Indien… Nous avons donc de vraies chances de succès.
F.I. : Les jeux se tiennent assez tard dans la saison estivale. Comment maintenir les athlètes dans leur pic de forme aussi longtemps ?
S.S. : Maintenir un pic de forme, c’est un vrai casse-tête ! C’est la tâche de l’entraîneur de pouvoir ramener un athlète à la top performance à différents moments de la saison. Pour ma part, avec Kamel [Zoubert] que je coache, on a agencé la saison estivale de façon à arriver au niveau à Madagascar.
F.I. : Ces Jeux des îles peuvent-ils être un tremplin pour des athlètes qui viseraient, par exemple, les Jeux olympiques de Paris 2024 ?
S.S. : Aujourd’hui, l’athlète mahorais le plus à même d’aller aux JO, c’est Raphaël Mohamed. Il est sur les listes ministérielles des sportifs de haut-niveau sur le 110 mètres haies ; il a atteint le niveau international ; il s’entraîne au Creps de Poitiers avec Just Kwaou-Mathey qui est champion de France en salle… Les conditions sont favorables. Malheureusement, il est dans une discipline avec une très grosse densité en France : Pascal Martinot Lagarde, Aurel Manga, Kwaou-Mathey, ou encore le jeune Sasha Zhoya… Les hurdlers français sont nombreux, et pour les JO, il n’y a que trois places ! Il va falloir tirer son épingle du jeu. De la même façon, sur le sprint, il y a du monde au portillon. Il faudrait que Kamel claque un perf’ de pointe cet été pour espérer se faire une place dans l’équipe de relais.