Avec la section d’excellence, les footballeurs attendus sur le terrain des études

La première promotion de la section d’excellence sportive scolaire a pris le chemin du stade de Cavani, début septembre. Ce projet porté par la ligue de football, le Département de Mayotte et le rectorat (voir ci-dessous) accueille quatorze adolescents en internat et scolarisés au collège de M’gombani, à Mamoudzou.

« Bien joué Soumta ! » ne peut s’empêcher de dire, depuis le rond-central, le coach Maxime Lemius, en regardant l’action de but. Ce lundi soir, c’est le premier entraînement de la semaine pour les jeunes joueurs et joueuses de la section sportive d’excellence. Les lumières du stade de Cavani sont allumées, et même s’il y a beaucoup de monde sur la piste d’athlétisme, les footballeurs en herbe n’ont de yeux que pour les ballons.

À raison de cinq ou six fois par semaine, ils se retrouvent sur ce terrain pour des séances d’une heure et demie. Un moment bienvenu après les cours, même si les jeunes tardent à chausser les crampons. « Demain, on commence à 6h45 », prévient d’ailleurs Maxime Lemius, conseiller technique de la ligue mahoraise de football. Tout n’est pas encore calé, l’emploi va être légèrement modifié, le règlement intérieur n’est pas encore édicté et les tenues n’ont pas été encore données. « On voulait le faire avec le ministre de l’Éducation nationale [N.D.L.R. la visite ministérielle a finalement été reportée] », confie Guillaume Brouste, le directeur technique de la ligue qui supervise le projet.

Les trois joueuses issues de l’école de football Le Daka arborent les couleurs jaune et noir du club de Kani-Kéli. Avec une autre du Bandrélé Foot féminines, elles se mêlent aux dix garçons qui composent cette première promotion recrutée par la ligue mahoraise de football. Sans un seul élément de Mamoudzou, celle-ci partage déjà son temps entre le terrain, le collège de M’gombani, le restaurant le Voulé qui sert de cantine et l’internat installé au centre Abdallah Mamy. Ça tombe bien, le dernier est tout simplement de l’autre côté de la rue du stade.

Libérés le vendredi pour les clubs

L’établissement scolaire est un peu plus loin, mais les adolescents entre 12 et 14 ans, dont certains connaissent peu Mamoudzou, ont l’habitude de faire le trajet en groupe. Au collège d’ailleurs, ils sont peu séparés. « Il y a deux groupes dans des classes de quatrième et un autre », comptabilise François Balédent, le principal du collège enthousiaste avec l’arrivée du contingent de footballeurs. « Ils sont très sérieux », poursuit-il. « C’est un projet à la fois sportif, social et scolaire », renchérit le directeur technique. Chaque soir, les sportifs ont le droit à l’étude pour faire leurs devoirs. « Deux fois par semaine, des professeurs volontaires viendront les aider », annonce le principal, qui ne manque pas de candidats.

En fin de semaine, les collégiens-sportifs ont une faveur, ils peuvent quitter l’établissement vers midi. « Comme ça, ils peuvent faire le dernier entraînement de la semaine dans leurs clubs respectifs, avant les matchs du week-end », rappelle Guillaume Brouste. Ce dernier a reçu les félicitations du directeur technique national de la FFF et ancien coach de l’Olympique lyonnais, Hubert Fournier. « Il se fait une joie de cette création. » A priori, à voir les sourires en prenant la direction du stade, les jeunes footballeurs n’ont pas l’air malheureux non plus.

« Un triptyque Ligue-Département-Rectorat »

Imaginée depuis un long moment par la Ligue mahoraise de football, la section a vu le jour avec le concours du Département de Mayotte et la mise à disposition du centre d’hébergement de Cavani. « C’est un triptyque de Ligue-Département-Rectorat », confirme Guillaume Brouste, qui pousse pour la création de cette formation qui a rapidement pris tout son sens. Le directeur technique explique : « Chaque année, on envoie deux jeunes au pôle espoirs de la plaine des Cafres à La Réunion. Les derniers ont été retenus en Pré-France [N.D.L.R. un groupe de 80 joueurs susceptibles d’intégrer l’équipe de France U16]. On s’est dit que si les deux sont pris, les autres devraient avoir une chance aussi d‘intégrer le haut-niveau. » Désormais, même si les deux meilleurs éléments mahorais continueront de traverser l’océan Indien en rêvant du monde professionnel, les autres y auront le droit aussi.

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