Après plus de trois mois sans poser un pied sur les terrains compte tenu de la situation sanitaire, les sportifs ont enfin pu retrouver la compétition. Un plaisir partagé par les joueurs, les arbitres et, bien sûr, le public.
Les sports collectifs ont pu retrouver leurs droits ce weekend. Les chiffres du covid étant en nette amélioration sur l’île, les compétitions, en pause depuis février, ont pu reprendre. En effet, peu après le déconfinement, le ramadan a commencé, une période pendant laquelle toutes les compétitions sportives mahoraises sont à l’arrêt. Pour les basketteurs, c’est le retour de l’adrénaline. « Les entraînements ont repris cette semaine et qu’est-ce que ça fait du bien », souffle Fayna*, meneuse à Pamandzi. Elle n’avait pas touché un ballon depuis février, alors qu’elle s’entraîne habituellement deux fois par semaine. Si la reprise était compliquée, elle est clairement appréciée par tous.
Le public au rendez-vous
Les stades et terrains de basket à Mayotte sont plus que des lieux de pratique sportive. Ils sont des lieux de regroupement et d’amusement pour les habitants des quartiers. Avec la construction des plateaux couverts à Mtsapéré et à Kawéni, les équipes sont délocalisées. Certains jouent à Cavani et d’autres jusqu’à Passamainty. Les ambiances ne sont donc pas aussi intenses que si les équipes jouaient sur leurs terrains. Le même schéma se retrouve à Mgombani où un gymnase est en construction. Pour les volleyeurs, handballeurs et basketteurs, il faudra attendre la fin des constructions pour retrouver les sensations de jouer « à domicile ». Pour les footballeurs cependant, le public était au rendez-vous pendant ce long weekend. Les bords des stades étaient à nouveau bondés, le public ravi de retrouver leurs joueurs favoris.
Une organisation différente selon les villages
À Dembéni, faute de match prévu, un tournoi est rapidement organisé entre quelques équipes. « Ceux qui ont des t-shirts rouges, là, mettez-vous ensemble », lance l’un des « grands », vêtu lui de vert. Deux groupes se retrouvent rapidement au centre du terrain et un coup d’envoi fictif est sifflé. Jeu de jambes, passes et petits ponts sont rythmés par les rires des joueurs, heureux de retrouver des sensations. Quelques mots durs sont échangés, les esprits s’échauffent. Sur le bord du terrain, on rigole en attendant de pouvoir jouer. « Lui, de toute façon, il veut toujours se battre, on le connaît », s’esclaffe un passant, venu pour regarder. Il n’a pas pris ses chaussures aujourd’hui, n’étant pas sûr que les joueurs seraient au rendez-vous.
À Mamoudzou, les joueurs de basket se retrouvent eux aussi sur les terrains. Si les premiers matches en retard devaient se jouer ce weekend, ils ont finalement été déplacés à samedi, ou dimanche prochain. Ayant déjà repris les entraînements pendant la semaine, ils tentent de retrouver un rythme. « Au moins on sait que ce sera dur pour tout le monde », dit un des joueurs en jetant son t-shirt sur son épaule et en soufflant, visiblement épuisé par la reprise.
Les joueurs sont tous d’accord sur un point, ce retour des compétitions leur fait un bien fou, au corps mais aussi au moral. « C’est déjà un vrai plaisir de jouer, vivement de retrouver l’adrénaline des matches samedi prochain », conclut Fayna.