Populariser le judo et pérenniser la pratique, le combat de Rachid Abdou Moussa

À la tête du comité de judo depuis sa création en avril 2021, Rachid Abdou Moussa revient d’une rencontre à Paris avec le président de la fédération française de sa discipline avec lequel il a défini deux axes de progression, tout en gardant à l’esprit les objectifs stratégiques retenus pour le plan d’action de développement départemental.

Premier judoka ceinture noire 1ère dan formé à Mayotte le 19 juin 2009, Rachid Abdou Moussa ne rechigne devant aucun combat ! Encore moins depuis qu’il se trouve à la tête du comité mahorais de la discipline, créé en avril 2021. Un grand saut attendu depuis quinze ans qui permet enfin d’avoir « toutes les armes administratives et la légitimité pour nous développer ».

La rencontre le 21 septembre dernier avec le président de la fédération française de judo, Stéphane Nomis, appuie cette nouvelle trajectoire. Une réunion rendue possible grâce à Jocelyn Degeilh, membre de la commission développement de la FFJ spécialisé dans les DOM-TOM, « qui a fait le pont entre le national et Mayotte et qui nous a accompagné dans l’adaptation locale de nos statuts » et Lucas Gaudillière, responsable administratif et financier.

Des objectifs qualitatifs et quantitatifs

De cette entrevue en découle deux axes de progression : la montée en compétences des licenciés pour pérenniser la pratique, « il faut créer une base solide et cela prend du temps », ainsi que la popularisation du judo, « un sport par l’UNESCO qui embrasse nos valeurs culturelles, mais qui reste méconnu et très peu accessible à tous ». Un défi possible sous condition d’appuis politiques (communes, intercommunalités, Département et État).

L’idée consiste à faire émerger une volonté politique sur le territoire et démocratiser cette discipline dès le plus jeune âge sur les bancs de l’école. « Nous avons reçu des objectifs qualitatifs et quantitatifs, à condition de nous rapprocher des bons partenaires locaux », précise Rachid Abdou Moussa, toujours à la recherche d’un conseiller technique et administratif pour les mener à bien.

Un plan d’action de développement départemental

Cette mission s’accompagne d’un plan d’action de développement départemental, comme le renforcement et la lutte contre la violence des jeunes, la discrimination et l’exclusion sociale, mais aussi la réduction des inégalités d’accès à la pratique sportive ou encore la promotion du « sport santé » sous ses différentes formes. « Nous devons mettre l’accent sur la formation et la professionnalisation des judokas, des coachs, des arbitres pour nous perfectionner au plus haut-niveau », rappelle celui qui a mis à contribution ses compétences en intelligence économique territoriale pour la réalisation de cette stratégie collective.

Une vision pour le moins ambitieuse alors que le comité ne recense actuellement que six clubs (A.S.J.J.C de Mayotte, Mahorais Judo Jutjitsu, Judo Club Chiconi Sada, Boueni Pwedza Club, Uwamoja et Centre Multisport de Mroalé) et seulement 176 licenciés. Un nombre en chute libre comparé aux 714 inscrits en 2016-2107… « Le Covid-19 n’a pas épargné les sports de contact et de milieu clos. » Face à constat, Rachid Abdou Moussa a conscience de l’ampleur de la tâche qui l’attend pour redonner les lettres de noblesse au premier art martial à avoir intégré les Jeux olympiques en 1964.

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