L’internationale tricolore Wendie Renard veut former des « pépites » à Mayotte

Venue défendre la première académie à son nom, la joueuse de l’Olympique Lyonnais et de l’équipe de France Wendie Renard passe quelques jours à Mayotte. Elle rencontrera quelques futures partenaires aux côtés de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, qui, elle, a déjà trouvé le terrain à Hajangua, sur la commune de Dembéni.

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L’internationale tricolore s’est prêtée volontiers au jeu des photos. Ici, de gauche à droite, Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, Mohamed Boinariziki, le président de la ligue mahoraise de football, Rachadi Saindou, Wendie Renard, Moudjibou Saïdi, maire de Dembéni, et Hassani El Anrif, président de l’Office départemental des sports et conseiller départemental.

Tout juste auréolée d’un nouveau titre de championne de France de football (son seizième maintenant), Wendie Renard a pris l’avion pour venir à Mayotte, ce jeudi. Et elle est arrivée, un peu retard certes (son vol a atterri deux plus tard que l’heure prévue), mais elle a réussi. Un voyage de quelques jours (elle repart en milieu de semaine) qui correspond à une période de repos bien mérité avant la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande et en Australie, dont le coup d’envoi sera le 20 juillet. « On a rendez-vous le 20 juin à Clairefontaine. On a le droit à quelques jours de repos. C’est très rare avant les grandes compétitions, donc ça fait du bien », admet la cadre de l’équipe de France aux 141 sélections. Se relâcher, c’est un bien gros mot pour la Martiniquaise. Celle-ci est à Mayotte pour faire ce qu’elle sait faire de mieux, défendre. Pas sur les meilleures attaquantes mahoraises, non, plutôt un projet qui lui tient à cœur, une académie de football mixte qui portera son nom. La Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) lui a d’ailleurs trouvé un point de chute à Hajangua.

« Tout l’enjeu de cette académie est de développer un pôle d’excellence sur notre territoire pour les jeunes joueurs et joueuses mahorais. Qui aurait pu incarner mieux l’avenir que Wendie Renard quand le sport de haut-niveau est de plus en plus féminin ? », fait remarquer le président de la Cadema, Rachadi Saindou, qui espère faire de l’internationale tricolore de 32 ans une ambassadrice de l’île. Il compte aussi sur l’académie pour booster l’économie autour du centre, qui ne sera pas loin du campus connecté. « Le troisième objectif poursuit une utilité sociale et de formation des jeunes », développe-t-il, aux côtés d’une Wendie Renard qui a quitté son île pour rejoindre Lyon et intégrer le meilleur club du monde à l’âge de 16 ans.

« La possibilité de rêver comme moi »

Difficile pour « la capitaine de projet » de ne pas penser à son propre parcours au moment d’évoquer la future académie. « Ma venue consiste à apporter aux jeunes Mahorais la possibilité de rêver comme moi j’ai pu le faire à l’âge de 7 ans », considère-t-elle. Interrogée sur le fait de former aussi des attaquantes et des milieux de terrains, la défenseure répond en souriant : « Bien entendu. Le plus important, c’est de former un maximum de pépites. Pour jouer au foot, il faut onze titulaires, avec des remplaçants ».

Elle ne s’est pas épanchée sur les détails, comme les conditions d’entrée ou la forme que prendra l’académie. « Plus on commence tôt, plus ça permet aux plus jeunes d’ancrer les bases, la répétition », estime la joueuse. Son conseil, maître Laurent Burgy, situe le palier d’entrée à l’académie vers 7 ans, soit l’âge où Wendie Renard a commencé le football. La petite équipe compte rencontrer la ligue mahoraise, le Département et la préfecture de Mayotte pour peaufiner le projet qui sera sous un format associatif et surtout trouver des financements (elle aura peu de temps pour le terrain, même si elle assistera à un tournoi de foot féminin ce vendredi matin à Sohoa).

Mûrissant l’idée depuis un moment, la capitaine peut s’inspirer de sa carrière à Lyon pour sa future académie qu’elle voulait absolument dans un département ultramarin, « où il n’y a pas forcément d’infrastructures ». « C’est vrai qu’en arrivant dans l’Hexagone, je me suis rendu compte de ce que c’était le professionnalisme, les structures, les moyens. Ça fait 17 ans que je suis à l’Olympique lyonnais. Je vois comment on travaille », rappelle celle qui aime apparemment toujours autant les défis, malgré un palmarès déjà bien rempli.

Avec ce nouvel outil, elle pourrait peut-être aux joueurs locaux de s’en approcher. « Et pourquoi pas préparer la prochaine Wendie Renard mahoraise ou le prochain Kylian Mbappé mahorais ? », exprime comme vœu Rachadi Saindou.

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